jeudi 30 janvier 2014

Royaume-Uni : les réseaux sociaux sous contrôle après le suicide d’une ado

Royaume-Uni : les réseaux sociaux sous contrôle après le suicide d’une ado

Le mort tragique de Tallulah Wilson a poussé le gouvernement à s’engager pour la protection des jeunes 

Publié le 29 janvier 2014 http://madame.lefigaro.fr/societe/royaume-uni-reseaux-sociaux-sous-controle-apres-suicide-dune-ado-290114-685396

Le Royaume-Uni veut plus de contrôle sur les réseaux sociaux pour ses ados Photo Paul Ellis / AFP
La ministre anglaise de la Culture, Maria Miller, s’est donnée pour objectif  d’améliorer les moyens de lutte contre le harcèlement en ligne.
« Sévir contre le poison qui touche les jeunes dans leur usage des réseaux sociaux. » La ministre de la Culture du Royaume-Uni, Maria Miller, est déterminée à combattre les dangers d’Internet auprès des adolescents. C’est l’ouverture de l’enquête, mi-janvier, sur la mort de la jeune Tallulah Wilson qui a mis le feu aux poudres. En octobre 2012, le pays tout entier s’était ému après le suicide de cette adolescente de 15 ans qui s’était jetée sous un train. Décrite comme « talentueuse et dotée d’un grand sens de l’humour », Tallulah Wilson  avait en fait une double vie qu’elle exposait sur la Toile. D’après le Telegraph, la famille de la jeune fille ne se doutait absolument pas du malaise qui s’était emparé d’elle. « D’un côté, c’était une danseuse sûre d’elle, pleine de vie, très jolie et qui avait du talent. De l’autre, une adolescente préoccupée, qui se détestait et était persuadée de n’être pas du tout attirante », a expliqué un médecin, cité dans le Daily Mail, aux enquêteurs.

Tumblr, exutoire à son mal être

D’après le rapport, la jeune femme avait trouvé avec la plateforme Tumblr un réel exutoire à son mal être. Elle y exposait ses addictions, la cocaïne et l’alcool, et recevait des centaines de messages d’encouragements. « Ils étaient 18 000 à suivre les messages dépressifs de Tallulah au moment de sa mort, mais aussi à l’encourager dans sa dérive », a rapporté au quotidien Sarah Wilson, la mère de Tallulah. La veille du drame, elle avait découvert le blog de sa fille et s’était insurgée de son contenu. « J’ai réalisé qu’il y avait des jeunes filles qui se scarifiaient et qui cherchaient à voir qui allait le plus loin. » Sarah Wilson a souhaité interpeller la ministre de la Culture pour « empêcher que d’autres familles subissent la même tragédie ».
Pour éviter que d’autres Tallulah perdent la vie, Maria Miller s’est donnée pour objectif  d’améliorer les moyens de lutte contre le harcèlement et les persécutions en ligne. Elle a annoncé son intention de convoquer très prochainement les dirigeants des grands groupes Internet tels que Twitter, Facebook et Tumblr. La ministre s’est dit prête à s’engager dans un combat pour « stopper » toutes les autres dérives. Elle a, depuis, insisté auprès des médias anglais sur l’importance du contrôle parental et, ainsi, affiché sa détermination : « Nous avons réussi à le faire avec les sites pornographiques, nous devons y arriver avec les réseaux sociaux. »