Toutes les trente secondes, un suicide vient bouleverser l'existence
de familles, d'amis et de collègues de travail. Et pour un passage à
l'acte réussi, il faut compter une vingtaine de tentatives, voire plus.
Enfin, il faut savoir que le taux de suicide a augmenté de 60 % au cours
des cinquante dernières années. Tous ces chiffres terrifiants montrent
bien qu'il reste fort à faire, même si, chaque année, le 10 septembre,
l'Organisation mondiale de la santé tente de mobiliser les États pour la
prévention de ce type de drame. Lundi prochain encore, l'OMS
et ses partenaires (notamment l'Association internationale pour la
prévention du suicide) vont prôner un traitement et un suivi adéquats
des personnes ayant commis une tentative de suicide et une couverture
médiatique plus discrète des décès survenus dans ces circonstances
particulières.
Dans son dernier communiqué, l'OMS souligne l'importance de
sensibiliser davantage les dirigeants et les responsables de la santé au
fait que le suicide est une cause évitable majeure de décès prématuré.
"Au niveau local, les déclarations politiques et les résultats de la
recherche doivent se traduire par des programmes et des activités de
prévention dans la communauté", peut-on aussi y lire. Une recommandation
qui prend tout son sens dans notre pays. Dans leur livre* Le suicide, un tabou français,
Michel Debout (professeur de médecine légale et de droit de la santé et
président fondateur de l'Union nationale pour la prévention du suicide)
et Gérard Clavairoly (journaliste) s'insurgent contre les politiques
nationales de prévention du suicide. Ou plutôt leur absence.
Plus de 11 000 suicides chaque année en France
"Le suicide tue en France trois fois plus que les accidents de la
route", écrivent-ils. Plus de 11 000 morts chaque année, c'est en effet
le triste record hexagonal, avec le taux de passages à l'acte réussis le
plus élevé de l'Union européenne (et 120 000 tentatives). Si rien n'est
fait, la situation n'a aucune chance d'aller en s'améliorant, puisque
la question du suicide a pris de l'ampleur avec la survenue de la crise
financière mondiale de 2008 et l'augmentation du chômage...
Malheureusement, si l'on en croit ces auteurs, "la recherche dans le
domaine reste rare et les données approximatives. La prévention est
également quasi absente, alors même que les expériences menées à
l'étranger montrent que le suicide peut être évité."
C'est pourquoi Michel Debout plaide, une fois encore, pour la
création d'un observatoire des suicides, "qui aurait notamment pour
mission de publier des études épidémiologiques et cliniques sur le
sujet, outils de connaissance et d'aide à la décision pour les pouvoirs
politiques en matière de prévention". Il pourrait être entendu : dans
une interview récente au journal La Croix, Michèle Delaunay,
la ministre déléguée aux Personnes âgées et à l'Autonomie, s'est dite
favorable à une telle initiative. "Je ferai tout mon possible pour
contribuer à sa création, mais il s'agit d'un sujet interministériel,
pour lequel je ne suis pas seule à décider", a-t-elle déclaré, sans
préciser s'il s'agirait d'un observatoire spécifique aux personnes âgées
- le risque est important et très nettement sous-estimé chez les
seniors -, ou s'il concernerait la population générale.
Un million de personnes par an meurent
par suicide, soit plus que les victimes de guerres et d'homicides
réunies, un problème qui va en s'aggravant, selon un rapport de l'OMS
publié à Genève pour la 10ème édition de la Journée mondiale de
prévention du suicide lundi prochain. "Une personne meurt dans le monde
suite à un suicide toutes les 40 secondes environ, soit plus que le
nombre combiné des victimes de guerres et d'homicides", indique ce
rapport de l'Organisation mondiale de la Santé.
Le nombre de tentatives de suicides est encore plus important, avec 20
millions de tentatives
Un million de personnes par an meurent par suicide,
soit plus que les victimes de guerres et d'homicides réunies, un
problème qui va en s'aggravant, selon un rapport de l'OMS publié à
Genève pour la 10ème édition de la Journée mondiale de prévention du
suicide lundi prochain. "Une personne meurt dans le monde suite à un
suicide toutes les 40 secondes environ, soit plus que le nombre combiné
des victimes de guerres et d'homicides", indique ce rapport de
l'Organisation mondiale de la Santé. Le nombre de tentatives de suicides est encore plus important, avec
20 millions de tentatives par an. Environ 5% des personnes dans le monde
font une tentative de suicide au moins une fois dans leur vie, selon
l'OMS. Le problème s'aggrave et le suicide est "devenu un problème de
santé majeur" pour l'OMS, a indiqué vendredi le Dr Shekhar Saxena, en
présentant ce rapport à la presse à Genève. "Le suicide est une des
grandes causes de décès dans le monde, et durant les dernières années,
son taux a augmenté de 60% dans certains pays', a-t-il ajouté. 2e cause de décès chez les 15-19 ans Le suicide est la deuxième cause de décès dans le monde chez les
adolescents de 15 à 19 ans. Mais il atteint aussi des taux élevés chez
les personnes âgées. L'OMS relève encore qu'il y a trois fois plus de
suicides chez les hommes que chez les femmes, quels que soient les
classes d'âge et les pays considérés. En revanche, il y a trois fois
plus de tentatives de suicides chez les femmes que chez les hommes. La
disparité entre ces deux statistiques s'explique par le fait que les
hommes emploient des méthodes plus radicales que les femmes pour mourir. L'OMS a relevé les taux de suicide les plus élevés dans le pays
d'Europe de l'est, comme la Lituanie ou la Russie. Les taux les plus bas
se situent en Amérique centrale et du Sud, dans des pays tels que le
Pérou, le Mexique, le Brésil ou la Colombie. Les Etats-Unis, l'Europe et
l'Asie sont dans le milieu de l'échelle. Il n'y a cependant pas de
statistiques pour de nombreux pays africains et certains pays d'Asie du
sud-est
***
8 septembre -L'APPEL DE L'OMS A UNE ACTION URGENTE ICI
***
Stop Suicide: «Notre but n’est pas de heurter» 8 septembre 2012 lematin.ch,Suisse Lundi marque la 10e journée mondiale de prévention du suicide.
Jean-Paul Stadelmann et l’association genevoise Stop Suicide en parlent
et jouent la carte de la métaphore animalière. Tabou, le suicide? Toujours, à en croire la campagne de Stop Suicide, qui se décline aussi en dépliants et sur le Net.
Ne pas hésiter à en parler est le premier pas vers une prévention
efficace, explique Jean-Paul Stadelmann, chargé de projet.
Ne tournez-vous pas autour du pot avec des locutions comme «faire l’autruche»?
Nous avons voulu interpeller les gens. Qu’en voyant les affiches et les slogans, ils se posent des questions, qu’ils en discutent entre eux et sachent où trouver de l’aide en cas de risque suicidaire.
Ne serait-ce pas plus efficace avec des images ou des slogans explicites?
Les images chocs amènent plutôt à banaliser la problématique. Notre
campagne de 2009 avait le mot suicide imprimé en grand, cela ne poussait
pas au dialogue. Notre but n’est pas de heurter mais bien de libérer la
parole et de relayer l’information sur l’aide existante, de faire en sorte que tout le monde puisse et ose en parler.
Comment expliquer que le thème reste tabou?
C’est un sujet difficile, qui touche à l’intime de chacun.
A qui s’adresse le message?
A tout le monde, même si nous espérons bien sûr toucher un maximum de
jeunes, puisque notre association est faite par et pour eux. Et que le
suicide reste la première cause de mortalité chez les jeunes entre 15 et
29 ans. Avant les accidents de la route, qui font eux l’objet de campagnes de prévention nationales.
Une action nationale est-elle nécessaire?
Une cohésion nationale sur ce thème serait effectivement la
bienvenue. A l’heure actuelle, seules des actions cantonales et privées
chapeautées par l’association faîtière Ipsilon sont mises sur pied. Mais
il se passe des choses. Les cantons disposent chacun de différentes structures ou programmes de prévention. Des collaborations ont été mises en place, des pas en avant ont été faits.
Quel est l’impact d’une telle action de sensibilisation?
C’est très difficile à évaluer. Mais nous espérons qu’une action telle que la nôtre agit sur le long terme.
Manifestations et informations sous www.stopsuicide.ch/site/10septembre"
9 Septembre - Dépêches : La prévention du suicide est aussi l'affaire de l'entreprise
Photo prise le 12 mars 2012
à Trégunc (Finistère) de la plate-forme de distribution de courrier où
un cadre de La Poste en arrêt maladie a été retrouvé pendu le 11 mars
2012 (AFP)
Prévenir les suicides sur les lieux de
travail est aussi de la responsabilité des entreprises, estime un
expert, à la veille de la journée mondiale de prévention du suicide
organisée lundi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette
prévention est d'autant plus nécessaire que l'entreprise est aussi le
lieu de "frottements" avec la vie privée, souligne auprès de l'AFP,
Xavier Alas Luquetas, dirigeant du cabinet de prévention des risques
psychosociaux, Eleas. De la même façon, des ordres et consignes
contradictoires de directions d'entreprises, une mauvaise organisation
du travail et/ou du temps de travail, une absence ou une mauvaise
qualité de dialogue social, peuvent conduire des salariés à des gestes
suicidaires. Ainsi, chez France Télécom une réorganisation à
marche forcée a provoqué parmi les quelque 100.000 salariés de
l'entreprise une trentaine de suicides entre 2008 et 2009. Une situation
telle que l'ancien patron, Didier Lombard, a été contraint de céder les
rênes de l'entreprise en 2010 et mis en examen pour harcèlement moral
en juillet dernier. A La Poste, deux récents suicides de cadres
ont poussé la direction à demander à l'ancien secrétaire général de la
CFDT, Jean Kaspar, un rapport sur les conditions de travail dans
l'entreprise, qui doit être rendu public mardi. Selon l'OMS, un
million de personnes par an meurent par suicide, c'est-à-dire une toutes
les 40 secondes, "soit plus que le nombre combiné des victimes de
guerres et d'homicides", précise l'Organisation dans son dernier rapport
sur le sujet. "Repérer les gens qui vont mal" Le nombre de
tentatives de suicides est encore plus important, avec 20 millions par
an. Environ 5% des personnes dans le monde font une tentative de suicide
au moins une fois dans leur vie, souligne l'OMS. En France, le
nombre de suicides annuels est évalué à un peu plus de 10.000, dont
environ 400 sont directement liés au travail, selon un récent rapport du
Conseil économique, social et environnemental (Cese). La responsabilité de l'entreprise peut être engagée, celle-ci ayant une obligation de sécurité vis à vis de ses salariés. Certes,
admet Xavier Alas Luquetas, "la plus grande difficulté, c'est de
repérer les gens qui vont mal" dans les entreprises. Pour y parvenir, il
recommande la mise en place de "formations spécifiques", principalement
destinées à l'encadrement, et, parallèlement, la création d'"une
culture de l'attention à l'autre, pour apprendre à repérer les
changements d'attitudes". Ainsi, voir "quelqu'un qui arrive
toujours en avance et se met à arriver en retard, ou quelqu'un qui parle
peu alors que ce n'est pas le cas d'habitude, peut être un indice" d'un
mal être risquant de déboucher sur une geste suicidaire. "Dans
l'organisation du travail d'aujourd'hui, il faut arriver à insuffler aux
cadres une notion de +protection managériale+ parce que le travail peut
générer de la souffrance", souligne-t-il. Si l'issue du geste
suicidaire est fatale, l'entreprise ne doit pas la masquer, souligne
également l'expert. "La direction doit reconnaître la gravité de ce qui
s'est passé", et non tenter de la minimiser, ce qui équivaudrait à la
nier. Cette semaine, les signataires de l'appel "pour la création
d'un observatoire des suicides" ont de nouveau insisté sur "l'urgence"
de fonder un tel organisme pour mieux recenser et prévenir ces actes. Déplorant
l'absence de données détaillés en la matière, le Pr Michel Debout,
ancien président de l'association France prévention suicide et
signataire de cet appel juge urgent la création d'un tel organe "pour
agir au niveau de la prévention". Selon ses calculs, la crise aurait
généré au moins 750 suicides supplémentaires en France entre 2008 et
2010.
***
Santé - Le suicide fait plus de victimes que les guerres et les homicides réunis Article publié le : dimanche 09 septembre 2012 sur http://www.rfi.fr/afrique/
Les secours et des passants tentent d'empêcher le suicide d'une jeune Chinoise à Zhanjiang, le 14 août 2012.
Alors que la journée mondiale de prévention du suicide a lieu
ce lundi 10 septembre, l’OMS publie un rapport qui pointe une
aggravation du problème. Selon l’organisation, un million de personnes
par an mettent fin à leurs jours. Et paradoxalement, il semble que les
pays où l’on vit bien ne sont pas ceux où l’on se suicide le moins. Bien
au contraire.
« Une personne meurt dans le monde suite à un suicide
toutes les 40 secondes environ, soit plus que le nombre combiné des
victimes de guerres et d’homicides. » La comparaison utilisée par
l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est frappante. Surtout quand
on sait que le nombre de tentatives s’élève à 20 millions. Et que 5% des
Français ont fait une tentative de suicide au moins une fois dans leur
vie. En première ligne : les jeunes de 15 à 19 ans, chez qui le suicide
est la deuxième cause de décès. Mais aussi les personnes âgées. Le
rapport relève aussi qu’il y a trois fois plus de suicides chez les
hommes, quelque soit le pays ou la classe d’âge. Mais que les femmes
font trois fois plus de tentatives que les hommes. Une différence
souvent justifiée par le fait que les hommes ont recours à des moyens
plus radicaux pour se suicider. Le suicide touche tout le monde, sans distinction de classes. Mais
les niveaux de suicide sont plus élevés chez les personnes à la
retraite, au chômage, divorcées, sans enfants, citadines, ou vivant
seules. C’est un rapport en forme d’appel que publie l’OMS avant la 10e
édition de la Journée mondiale de prévention du suicide. Car, a souligné
le Dr Shekhar Saxena qui a présenté ce rapport, « durant les dernières années, son taux a augmenté de 60% dans certains pays ». Le paradoxe des « pays heureux » Il ne précise pas lesquels. Mais, ce qui frappe quand on jette un œil
aux statistiques, c’est que les pays les plus enclins au suicide ne
sont pas forcément ceux que l’on croit. C’est en Amérique centrale et du
Sud que l’on se suicide le moins : Pérou, Mexique, Brésil et Colombie
notamment. Tandis que c’est en Europe de l’Est, en Lituanie ou en Russie
par exemple, qu’on attente le plus à sa vie. Toujours cités en exemple comme les pays du bonheur avec leur
politique familiale développée, leur égalité sociale et leur économie
florissante, les pays scandinaves ont pourtant des taux de suicide parmi
les plus élevés d’Europe. Mais a priori, le mal-être scandinave n’a
rien à voir avec la longueur et la rudesse des hivers nordiques. L’année dernière, une étude américaine a mis en évidence le paradoxe selon lequel on se suicide plus dans les « pays heureux ».
L’étude remarquait que la corrélation entre bonheur et suicide était
évidente pour 21 pays, comprenant 17 pays européens, les Etats-Unis, le
Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, et que ni le climat, ni la
religion ne semblaient être décisifs sur ce résultat. Prenant pour base les Etats-Unis, Etat par Etat, les chercheurs ont
évalué si les personnes interrogées étaient satisfaites ou non de leur
vie avant de comparer le résultat avec le nombre de suicides dans le
même Etat. Il en ressort que l’Utah, premier des Etats où il fait bon
vivre, est le neuvième en matière de suicide. Idem pour Hawaï, deuxième
au classement du bonheur mais cinquième des Etats suicidaires. Comment expliquer ce phénomène ? La nature humaine est complexe. Et
quand on vit dans un pays où le niveau de bien-être est censé être
élevé, nos exigences en déviennent plus élevées et notre malheur ne nous
semble que plus cruel. Tandis que si l’herbe n’est pas plus verte chez
le voisin, on relativise. Autre idée reçue : le Japon serait le pays où l’on se suicide le
plus. En réalité, avec un taux de suicide de 26 pour 100 000 habitants,
le Japon se situe au 8e rang mondial et est largement devancé par de
nombreux pays d'Europe comme la Lituanie (38,8), la Russie (32,3) ou
encore la Finlande (28). A noter d'ailleurs que les adolescents français
se suicident plus que les japonais. Le Japon demeure néanmoins un des pays industrialisés où le taux de
suicide est le plus élevé. Un constat qui s’explique notamment par la
culture japonaise de l’honneur. Si un Japonais ne peut pas s’acquitter
d’une dette, le suicide peut devenir une issue honorable. Le taux de
suicide est aussi très lié au travail et à l’économie dans un pays où il
faut être performant. Pour preuve, au Japon, on se suicide davantage
aux mois de mars, avril et mai qui correspondent à la fin de l'année
fiscale au Japon... En Europe, le suicide par crise économique Car les périodes de crises ne sont pas étrangères à la montée des taux de suicide. Déjà en 1897, dans Le Suicide, le sociologue Emile Durkheim décrivait comme « un fait connu que les crises économiques ont sur le penchant au suicide une influence aggravante ». En avril dernier, une étude de l’Association de recherches
économiques et sociales italienne (Eures) indiquait que depuis 2010, le
nombre de suicides n’avait eu de cesse d’augmenter, et arrivait à la
conclusion que la crise économique causait un suicide par jour dans le
pays. En 2010, en Italie, le nombre de suicides parmi les chômeurs
aurait augmenté de plus de 30%. Et les chefs d’entreprise et les
travailleurs indépendants étaient également plus nombreux à mettre fin à
leurs jours. Près de 11 000 morts par an en France
Un phénomène illustré en France, ces dernières années, par une série de suicides à France Telecom. « Le suicide tue en France trois fois plus que les accidents de la route », écrivent dans leur livre Le suicide, un tabou français,
Michel Debout, fondateur de l'Union nationale pour la prévention du
suicide et le journaliste Gérard Clavairoly. Plus de 11 000 morts
(autour de 17 pour 100 000 personnes) chaque année, avec le triste
record du taux de passages à l'acte réussis le plus élevé de l'Union
européenne. Fort de ce constat, des associations appellent à la création
d’un observatoire des suicides. Les plus de 65 ans particulièrement concernés Le phénomène du suicide chez les jeunes est bien connu. Ce qu’on sait
moins, c’est qu’en France, un tiers des suicides sont le fait de
personnes de plus de 65 ans, soit près de 3 000 par an. Et plus on est
vieux, plus ce taux augmente selon les chiffres de l’Inserm de 2009
: alors que le taux de suicide dans la population française s’élève à
environ 17 pour 100 000, il monte à 32 chez les 75-84 ans et à 44 pour
100 000 chez les 85-94 ans. Raison invoquée : l’allongement de la durée de vie s’accompagne de
souffrances propres au grand âge. Souffrances physiques bien sûr, mais
également psychologiques. Dans les sociétés occidentales modernes, le
lien social et familial notamment est de plus en plus distendu. Le
sentiment d’abandon et d’isolement n’en est que plus prégnant. À cela
s’ajoute, explique dans La Croix Godefroy Hirsh, qui dirige l’équipe d’appui départementale de soins palliatifs du Loir-et-Cher, « un sentiment d’inutilité plus prégnant que par le passé ». Le tabou africain Des statistiques à prendre avec des pincettes bien sûr. La collecte
des données variant beaucoup d’un pays à l’autre. Le rapport de l’OMS
relève d'ailleurs qu’il n’y a pas de statistiques pour de nombreux pays
d’Asie du Sud et d’Afrique. Difficile dans ces conditions de se faire
une idée de l’ampleur du problème dans ces pays. Mais, pour l'Afrique, cette absence de données officielles est sans
doute révélatrice du tabou qui pèse encore sur le suicide dans certaines
cultures. Le suicide étant encore considéré comme une malédiction. Et
si pendant longtemps, après les indépendances, les anthropologues
s’accordaient pour dire que le suicide était quasi absent en Afrique de
même que dans les sociétés islamiques traditionnelles, aujourd’hui on
sait que le suicide affecte toutes les sociétés. Un constat qui semble
encore une fois conforter l’hypothèse que le progrès économique et
social a partie liée avec le suicide.
10 septembre 2012 : Journée mondiale de prévention du suicide sur www.mediscoop.net/
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l'Association
internationale pour la prévention du suicide (IASP) rappellent que le
suicide est un problème de santé publique majeur en grande partie
évitable. Cette 10ème journée mondiale est l’occasion de sensibiliser la
communauté scientifique et la population générale à l’aide d’un message
: « La prévention du suicide à travers le monde est possible: il
faut renforcer les facteurs de protection et insuffler l' l'espoir ». De nombreuses manifestations ont lieu en France grâce à différentes associations.
A l’origine de plus d’un million de vies perdues à travers le monde
(près de la moitié de l’ensemble des morts violentes), le suicide
concerne tout le monde. Souvent stigmatisé ou caché, il est important de
lever les tabous afin de mettre en place le maximum de mesures de
prévention.
Le comportement suicidaire progresse des pensées suicidaires à la
planification, la tentative de suicide, et enfin la mort par suicide. Il
a des causes multiples : interaction de risques biologiques, sociaux,
psychologiques et environnementaux et des facteurs de protection.
Toutefois, malgré la complexité de ce phénomène, le suicide peut être
évité.
La prévention primaire a pour but d’empêcher les membres d'une
population de devenir suicidaire (limitation de l'accès à des méthodes
létales, promotion de la santé physique et mentale, réduction de la
stigmatisation de la maladie mentale et du suicide et encouragement des
comportements de recherche d'aide par des campagnes de sensibilisation
et d'information).
La prévention secondaire est orientée vers les groupes à risque :
personnes ayant des antécédents de tentatives de suicide ou
d'automutilation, personnes ayant des troubles psychiatriques et
personnes vivant des événements de vie stressants.
Enfin, la prévention tertiaire vise à prévenir les rechutes de
comportement suicidaire après une tentative de suicide grâce aux soins
et au suivi des prises en charge.
Dr Caroline Puech
***
Comment faire reculer le suicide chez les personnes âgées ?
Le suicide demeure un sujet tabou et c'est un
"problème de santé publique" selon Michèle Delaunay, Ministre déléguée
aux personnes âgées.
D'après des statistiques en France, 3.000 personnes âgées se donnent la
mort chaque année et la fréquence augmente chez les plus de 60 ans.
Derrière ce geste, il y a de nombreuses raisons mais la principale est
la solitude.
L'association Au bout du fil
propose justement
un service original. Contacter par téléphone ces personnes seules et
âgées pour briser la solitude. Mireille Dantel-Fort les appelle depuis
quatre
ans et elle mesure la souffrance des personnes âgées lors de leurs
confidences.Les hommes sont les plus sensibles. Michèle Delaunay, la ministre déléguée chargée des personnes âgées et de l'autonomie a annoncé ce matin, une série de mesures
pour lutter contre le suicide des personnes âgées, en souhaitant d'abord
sensibiliser les professionnels de santé pour qu'ils reconnaissent les signes
avant-coureurs de la dépression : un repli sur soi, une parole rare ou
encore un manque d'appétit. Dans ce sens, une mallette contenant des fiches d'information
sera envoyée avant la fin de l'année aux professionnels du secteur de l'aide à
domicile. Il faut aussi que les familles, les proches et les voisins s'impliquent plus. La ministre souhaite notamment mettre en réseau les
différentes associations et structures qui travaillent sur la prévention. Le
comité national de vigilance et de lutte contre la maltraitance des personnes
âgées et handicapées sera réactivée en novembre prochain avec une mission :
travailler sur cette problématique. Mais il faut aussi recréer du lien social, donner l'occasion
à ces personnes âgées de rencontrer des personnes au quotidien, des enfants par
exemple. Ce sont des échanges qui fonctionnent bien comme l'explique Françoise
Facy, la Présidente de l'Union Nationale pour la prévention du suicide.
***
La clef pour prévenir le suicide, c’est le dialogue
- Lundi 10 Septembre 2012 - Psychologies.com
Qu’il s’agisse d’un proche, d’un voisin ou d’un collègue de
travail, face à la détresse d’une personne que l’on soupçonne
suicidaire, il est normal de se sentir totalement démuni, de ne pas
savoir quoi dire, quoi faire. Pourtant, être à l’écoute et mettre des
mots, avec l’autre, sur sa souffrance, permet souvent d’éviter le pire.
Les explications du psychiatre Jean-Louis Terra.
Psychologies : Quels sont les signaux susceptibles de témoigner d’une détresse suicidaire ?Jean-Louis Terra : Une
personne en crise suicidaire a changé. Elle qui était vive, dynamique,
devient taciturne. Son visage se ferme, elle est au bord des larmes. On
la sent très vulnérable, en retrait. Elle a modifié ses habitudes, dans
tous les domaines : dans sa vie conjugale, familiale et professionnelle…
Elle annule des rendez-vous, ne va pas au travail. Elle ne mange plus,
maigrit. L’insomnie est un autre signal très fort. Pendant la nuit, la personne suicidaire se retrouve seule face à ses idées noires. Est-ce que tous ces signaux sont à prendre au sérieux ?J-L T :
Dès qu’on a le moindre doute, il faut parler avec la personne. Lui
demander où elle en est, ce qu’elle ressent, afin de vérifier jusqu’où
elle pourrait aller. En 2010, 3,9% de la population a eu des pensées
suicidaires (source : Institut National de Prévention et d’Education
pour la Santé). Ramené à la population, cela fait quand même 2,5
millions de personnes que l’on n’a pas détectées.
À partir de quand s’alarmer ? J-L T :
Il y a trois stades dans la crise suicidaire : l’idée suicidaire (je
pense le faire), l’intention (je vais le faire) et la programmation (où,
quand, comment et avec quoi). La véritable urgence, c’est lorsque la
personne a déterminé le quand et que celui-ci se situe dans les 48
heures. Chez cette personne, il y a alors souvent une amélioration
paradoxale : elle sait que sa souffrance va enfin s’arrêter dans
quelques heures ou jours.
La seule façon de savoir quand
ça va avoir lieu, c’est donc de demander. Les certitudes ne peuvent
venir qu’en dialoguant avec la personne. Et le plus tôt sera le mieux.
Il n’y a aucun autre moyen de prévention. Justement, que dire à une personne qui est en crise suicidaire ?J-L T :
Il est important de bien choisir ses mots. L’idée est de nommer, avec
elle, les émotions qui ont atteint un seuil insoutenable pour elle. Et
lui dire que l’on a compris où elle en est. Grâce à cet échange, elle va
se sentir moin
Et que faut-il faire ?
J-L T :
Pour apaiser la personne, il est primordial de déterminer avec elle le
dernier événement qui a aggravé sa souffrance - mettre des mots dessus
permet de diminuer un peu la tension -, et de s’assurer qu’elle est
prise en charge par des professionnels. Il faut accepter aussi d’être sa
bouée de sauvetage, de devenir importante à ses yeux, même si l’on
n’est pas la personne la plus proche d’elle. Car lorsque l’on a détecté
ses émotions, on devient quasiment le reflet de la vie. A l’inverse, que faut-il surtout ne pas dire ?J-L T :
Il vaut mieux se garder de rassurer précocement en disant : “ce n’est
pas grave, il y a plus grave que toi”. C’est éviter le problème. Il ne
faut pas non plus minimiser, ni généraliser. Il serait mieux aussi
d’éviter le genre de commentaires : “Mais vous avez des enfants,
madame”. Cela revient, par exemple, à dire à cette dame qu’elle n’est
pas capable d’élever ses enfants. Il n’y a pas pire pour enfoncer
quelqu’un. Il ne faudrait pas non plus en rester au “je pense”. La clef,
c’est de demander. Comment faire pour éviter la récidive ?J-L T :
L’un des meilleurs moyens pour prévenir le suicide est, selon moi, de
traiter la dépression. C’est le facteur de risque (****) le plus
important conduisant au suicide (près de 50% des personnes qui mettent
fin à leurs jours en souffrent). Le mieux pour éviter la récidive est
donc de s’assurer que la personne est bien prise en charge.
Les mots justes Tu vas mal, mais qu’est-ce tu veux dire exactement ? Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que tu éprouves ? Est-ce que tu souffres par moments ? Est-ce que tu as souffert ces dernières semaines ? Pourquoi en arriver à mettre fin à tes jours ? Souffres-tu au point d’en arriver à penser à mettre fin à tes jours ? Quelles sont les pires pensées que tu as pu avoir cette nuit ? Quels sont les pires gestes que tu aurais pu commettre ?
***
Société «La crise économique est peut-être plus encore une crise humaine et sanitaire»
décryptage Quel
est l'impact de la crise économique sur les suicides ? C'est pour
répondre à cette question, et améliorer la prévention, que plusieurs
professionnels plaident pour la création d'un observatoire des conduites
suicidaires.
Par SYLVAIN MOUILLARD
France Télécom, Renault, La Poste... Ces
dernières années, les vagues de suicides dans certaines grandes
entreprises françaises ont défrayé la chronique. Alors que le chômage
atteint des niveaux records,
la crainte d’un effet massif sur la situation sanitaire des salariés
ressurgit. De quoi justifier la création d’un observatoire sur les
conduites suicidaires, selon de nombreux professionnels.
La crise économique, un facteur aggravant ?
Le psychiatre Michel Debout, auteur de Suicide, un tabou français, n’en doute pas : «La crise financière et économique est peut-être plus encore une crise humaine et sanitaire.»
En France, il estime la surmortalité par suicide liée à la crise à
environ 750 personnes, entre 2009 et 2011. Le phénomène n’est pas
nouveau. Après la crise de 1929, on avait constaté aux Etats-Unis un pic
de suicides trois ans plus tard, en 1932. Plus récemment, une étude
britannique a montré que la crise outre-Manche a provoqué 1 000 suicides
en plus entre 2008 et 2010. «Chaque augmentation de 10% du nombre de chômeurs est associée à une augmentation de 1,4% du nombre de suicides masculins», remarque ainsi le texte de BMJ.
Les chômeurs font partie des populations «à risques». «Quand on perd son emploi, on sort de la médecine du travail, explique Michel Debout. C’est
un problème car c’est précisément la période durant laquelle on est
vulnérable. Dès lors qu’on est resté un temps suffisant dans
l’entreprise, je souhaiterais que le médecin du travail maintienne le
lien avec le salarié licencié dans les deux années qui suivent, pour
qu’il ne se sente pas à nouveau abandonné.»
Le suicide en France, où en est-on ?
On recense chaque année entre 200 000 et 220 000 tentatives de suicide, parmi lesquelles 10 500 aboutissent. Mais le «halo de répercussion»,
selon l’expression de Jean-Claude Delgènes, est bien plus large. Pour
le fondateur du cabinet Technologia, qui a travaillé dans de nombreuses
entreprises en crise, «le suicide est un tueur social, qui touche entre 20 et 30 personnes dans le cercle de connaissances de la victime».
Soit plusieurs millions de Français concernés par le phénomène chaque
année. Le traitement de la récidive est une des faiblesses hexagonales :
40% des personnes qui se donnent la mort avaient déjà commis une
tentative de suicide auparavant.
Certains indicateurs sont toutefois positifs. Depuis une quinzaine
d’années, la mortalité par suicide chez les moins de 20 ans a baissé de
45%. Une évolution logique, selon Michel Debout : «C’est la période sur laquelle on a le plus communiqué et sensibilisé, via les points écoute jeunes notamment.»
Les suicides chez les seniors sont aussi en régression (-10% sur la
même période). Seul point noir, la légère augmentation chez les 30-60
ans. Un phénomène qui pourrait s’aggraver avec les difficultés
économiques.
Un observatoire pour quoi faire ?
L’idée remonte au printemps 2011. 44 professionnels signent dans Libérationun appel pour la mise en place d’un «observatoire des suicides et des pratiques suicidaires». Pourquoi un énième observatoire ? «Parce que notre connaissance de ces phénomènes est très pauvre, souligne Jean-Claude Delgènes.
L’absence de savoir avéré ne nous permet pas d’avoir les comportements
adéquats. Par exemple, la seule étude sur l’imputabilité professionnelle
du suicide a été menée en 2002 en Haute-Normandie. Cela ne veut rien
dire !» Michel Debout abonde : «Nous ne cherchons pas à établir
des responsabilités, mais nous pensons que beaucoup de signes montrent
un état de fragilité. Il ne faut pas attendre le passage à l’acte pour
agir.»
Les signataires de l’appel plaident donc pour un rapprochement des
différents services (Inserm, INVS) travaillant sur la thématique du
suicide. «On veut que notre observatoire soit transversal, qu’il permette des échanges entre les différents spécialistes»,
argue Michel Debout, rappelant la dimension toujours multicausale du
suicide. Les facteurs prédictifs du passage à l’acte, comme le
licenciement ou le surendettement, pourraient ainsi être croisés.
Autre objectif : améliorer l’outil statistique, en mentionnant par
exemple dans les certificats de décès si la personne suicidée était au
chômage ou non. Enfin, le croisement des expériences doit permettre
d’améliorer la prise en charge des personnes à risque : Jean-Claude
Delgènes insiste notamment sur la nécessité de bien former les médecins
urgentistes ou les délégués syndicaux. «La bonne volonté ne suffit
pas, il faut aussi un bon niveau de compétence pour ensuite orienter
correctement les personnes en détresse.»
Quelle est la position du gouvernement ?
L’appel des 44 avait suscité peu de réactions au sein du gouvernement Fillon. «Il a eu peur que l’observatoire quantifie la remontée des suicides sous Nicolas Sarkozy»,
juge Jean-Claude Delgènes. Le pouvoir socialiste semble davantage à
l'écoute. Les partisans de l’observatoire ont été reçus par le
conseiller social de Jean-Marc Ayrault il y a quelques jours. Une
nouvelle réunion est prévue le 12 septembre.
A Matignon, on a néanmoins quelques réserves : «Le gouvernement craint d'être accusé de traiter les conséquences de la crise et pas ses causes, pointe Jean-Claude Delgènes. On pense de notre côté que si l’on traite bien ses effets, la crise ne prendra pas de caractère paroxysmique.»
L’autre pierre d’achoppement est économique. En période de crise, cet
observatoire ne coûtera-t-il pas trop cher ? Jean-Claude Delgènes réfute
l'argument : «On ne demande pas de chèque en blanc pour les vingt
prochaines années. Une expérimentation de quatre ou cinq ans nous
conviendrait, avec une structure pas trop lourde.»
D’autant qu’au-delà de son coût social, les suicides grèvent les finances publiques. «Si on appliquait l'étude réalisée en Flandre au cas français, on arriverait à un coût de 5 milliards d’euros par an, affirme Michel Debout. Et encore, cela ne comprend même pas la prise en charge de toutes les personnes qui ont tenté de mettre fin à leurs jours.»
COMMUNIQUE Michèle Delaunay dévoile un premier volet de mesures suicides des personnes âgées
10 septembre 2012 Prévention du suicide : Michèle Delaunay dévoile un premier volet de mesures Communiqués A l’occasion de la Journée Mondiale de prévention du suicide,
Michèle Delaunay, ministre déléguée, en charge des personnes âgées et de
l’autonomie, s’est rendue ce lundi chez une bénévole de l’association
« Au bout du fil » [1], et a annoncé un premier volet de mesures de lutte contre le suicide des âgés : 1. Renforcer la formation des professionnels
Pour améliorer la formation des professionnels en
EHPAD, Michèle DELAUNAY a demandé à l’Anesm (Agence nationale de
l’évaluation et de la qualité des établissements médico-sociaux)
d’inclure dans son programme de travail des éléments de sensibilisation
aux risques suicidaires.
Parce que près de 70% des suicides des âgés sont
réalisés à domicile, la ministre a demandé la déclinaison du programme
« Mobiqual » aux professionnels intervenant à domicile (via les SSIAD -
Services de soins infirmiers à domicile-, les SPASAD - Services
polyvalents d’aide et de soins à domicile-, etc..). Conçue par la
Société française de gérontologie et de gériatrique, la mallette
« Mobiqual » est aujourd’hui diffusée aux personnels des EHPAD. Ses
fiches pratiques permettent de mieux diagnostiquer et prendre en charge
la dépression des âgés. La diffusion de la mallette aux professionnels
intervenant à domicile sera effective d’ici la fin de l’année.
Michèle DELAUNAY a par ailleurs demandé au Pr
VELLAS, qui dirige le Gérontopôle de Toulouse, d’inclure cette dimension
de prévention du suicide dans le film qu’il prépare sur le dépistage
des fragilités des âgés. Ce film a vocation à être diffusé à tous les
personnels intervenant auprès des âgés.
2. Sensibiliser les acteurs du secteur et le grand public.
Afin de sensibiliser le grand public et les
professionnels à la prévention du suicide, Michèle Delaunay va réunir au
ministère, un groupe de travail impliquant gérontologues,
institutionnels, associations et chercheurs. La ministre entend ainsi,
favoriser la mise en réseau des associations et structures qui
travaillent déjà sur la prévention du suicide des âgés, et sur la lutte
contre l’isolement social.
Le Comité national de vigilance et de lutte contre
la maltraitance des personnes âgées et handicapées, en sommeil depuis
2009, sera par ailleurs réactivé d’ici la fin de l’année. Lui sera
confié pour première mission de travailler sur le suicide des âgés à
domicile.
Pour la ministre, cette visite est l’occasion de rendre hommage au
travail des associations qui œuvrent au quotidien, afin de restaurer le
lien social et de rappeler que chacun de nous est comptable de ces
drames. L’importance de la prévention et du dépistage des épisodes dépressifs
chez les âgés vivants à domicile est primordiale pour lutter contre le
suicide des âgés (90 % des suicides des âgés sont reliés à un état
dépressif et près de 70% se suicident à domicile). Le suicide des âgés est un phénomène sous évalué et banalisé, voire
tabou. Pourtant, chaque année, 3 000 personnes de plus de 65 ans mettent
fin à leurs jours. C’est près de 30 % du total des suicides en France,
alors que les plus de 65 ans constituent environ 20 % de la population
française.
[1]
Association loi 1901 sans but lucratif, créée en 2007 à Paris, « Au
bout du fil » a pour objectif de lutter contre la solitude et
l’exclusion. Au moins une fois par semaine, ses bénévoles appellent des
âgés isolés.
19
juillet 2012. Un agent du service nettoiement du Grand Lyon s'immole
par le feu. A peine deux mois plus tard, un éboueur rattaché à la même
direction tente de l'imiter. Plus tôt dans l'année, deux cadres de La
Poste se suicidaient depuis leur lieu de travail. Quant à la vague de
suicides qui a eu lieu entre 2008 et 2009 au sein de France Télécom,
elle a durablement marqué les esprits. Ainsi, chaque année, entre 300 et 500 suicides seraient liés au
travail. Et si ce phénomène est largement sous-estimé, en partie parce
que nombreux autres facteurs peuvent venir expliquer ce geste, il a
souvent un fort impact médiatique qui entache la réputation des
entreprises concernées.
Alors que ce lundi 10 septembre est consacré journée mondiale de prévention du suicide, l'universitaire Astrid Hirschelmann, auteure d'une étude sur les risques suicidaires au travail, explique comment limiter ce phénomène. Comment expliquer que cet été, pour la première fois, un ancien
dirigeant d'entreprise (Didier Lombard de France Telecom) se retrouve
accusé par la justice de harcèlement moral ? En soi, le suicide sur le lieu de son travail ou à cause de son
travail n'est pas nouveau. Ce qui a changé, c'est le regard que porte la
société sur les entreprises. Celles-ci sont devenues responsables du
bien-être ou du mal-être des employés. Le suicide a donc quitté la
sphère privé pour devenir un problème social. Le suicide revêt également
une forme symbolique forte. Les personnes qui se suicident laissent
souvent une lettre d'explication à leur famille où elles expliquent leur
geste pour des raisons liées au travail. C'est donc un message qui doit
permettre de modifier le cours des choses. Mais en pointant ainsi des
responsables du doigt, on risque aussi de créer arbitrairement des
coupables... Justement comment faire la part des choses entre vie professionnelle
et vie personnelle pour déterminer la responsabilité d'une entreprise ?
C'est difficile. Quand on ne se sent pas bien dans sa vie
personnelle, cela impacte aussi la sphère professionnelle. Aujourd'hui
cependant, tout le monde réfléchit à une meilleure prise en charge
préventive ou post-préventive du problème. En réalisant notre étude,
nous avons par exemple constaté que les DRH étaient tellement préoccupés
par la santé des salariés qu'ils se transforment en super psy. Ils
s'enquièrent de leur moral, leur téléphonent à domicile... Cela peut
aboutir à des situations perverses où le travail devient le seul
réceptacle de problèmes personnels. Comment avez-vous mené votre étude sur les risques suicidaires ? Au départ, nous avons volontairement quitté le seul champ de la
psychologie pour ne pas nous attarder uniquement sur l'individu. Il
fallait prendre en compte le salarié qui évolue dans un système, dans un
contexte particulier. Nous avons réuni des témoins directs et/ou
indirects d'une trentaine de suicides ou de tentatives de suicide,
qu'ils soient médiatiques ou non. On a interrogé les familles, les DRH,
des médecins du travail, des membres des CHSCT (Comité d'hygiène, de
sécurité et des conditions de travail), des syndicats, etc. On a cherché
à connaître des éléments du passé des salariés, s'il y avait eu des
changements dans leur vie... Notre plus gros problème était de réussir à
garder une forme d'éthique pour ne pas trop s'immiscer dans la vie
personnelle des individus sans pour autant totalement l'exclure de la
sphère professionnelle. Selon votre étude, il y a quatre situations de suicide type, quelles sont-elles ? En effet, nous sommes parvenus à formaliser les différents cas
rencontrés dans un tableau à 4 entrées. Dans la première situation, le
problème a une origine professionnelle qui s'exprime sur le lieu du
travail : on se suicide avec l'arme de son travail. La deuxième
situation est elle aussi extrême : c'est le salarié mal dans sa vie
personnelle qui se tue chez lui en silence. Ensuite, il existe deux
situations plus complexes : celle où le problème se situe au niveau du
travail mais se résout dans le cadre privé et celle où le suicide est
lié au cadre personnel mais se concrétise sur le lieu du travail. Une fois ces différents modes de suicide connus, comment les prévenir ? Cela dépend des cas évidemment mais par exemple, lors d'un problème
professionnel avec un passage à l'acte sur le lieu du travail, on peut
imaginer qu'il y a eu à la base une forme d'harcèlement ou encore d'abus
de pouvoir sur le salarié. Dans ce cas-là, il faut réfléchir à toutes
les ressources mobilisables pour que la situation ne se dégrade pas plus
et ainsi éviter de tels drames. Tout est question de communication.
Mais aujourd'hui, au sein des entreprises, les informations
"redescendent" plus qu'elles ne "montent". Un autre facteur important
est l'isolement. Chez France Telecom, les employés changeaient souvent
de postes, sans pouvoir créer de liens avec des personnes à chaque fois
nouvelles. Ce manque d'échanges rend les individus plus vulnérables.
Quand, à l'inverse, le problème personnel s'inscrit dans la sphère
privée, c'est en général un appel au secours vers la sphère
professionnelle. Là aussi, l'écoute et la reconnaissance du mal-être de
l'individu amoindrissent le danger. Il faut donc revaloriser l'image de
l'employé et lui offrir des perspectives. Mais souvent, la difficulté
est d'être confrontée à des personnes qui ne veulent pas qu'on leur
vienne en aide. La semaine dernière a été lancé un appel pour la création d'un Observatoire des suicides pour notamment mieux appréhender ce phénomène en période de crise économique... Le contexte économique entraîne effectivement plus de précarité,
d'individualisme et d'isolement. Tous ces facteurs peuvent concourir à
augmenter le nombre de suicides. D'ailleurs, on constate que le travail
protège encore du suicide en créant du lien. Ce n'est pas tant la
difficulté du travail qui peut conduire au suicide. Ces situations sont
plus nombreuses dans certains milieux intellectuels où les individus se
retrouvent isolés qu'au sein d'une usine où il existe encore une forme
de solidarité.
Par Guirec
***
un premier volet de mesure pour lutter contre le suicide des seniors
Journée mondiale de prévention du suicide : un premier volet de mesure pour lutter contre le suicide des seniors www.senioractu.com/ 10 septembre 2012
A l’occasion de la Journée Mondiale de prévention du suicide (le 10
septembre), Michèle Delaunay, ministre déléguée, en charge des
personnes âgées et de l’autonomie, s’est rendue lundi dernier chez une
bénévole de l’association « Au bout du fil »* et a annoncé à cette
occasion, un premier volet de mesures de lutte contre le suicide des
seniors.
Sensibiliser les acteurs du secteur et le grand public
Afin de sensibiliser le grand public et les professionnels à la
prévention du suicide, Michèle Delaunay va réunir au ministère, un
groupe de travail impliquant gérontologues, institutionnels,
associations et chercheurs.
La ministre entend ainsi, favoriser la mise en réseau des
associations et structures qui travaillent déjà sur la prévention du
suicide des âgés, et sur la lutte contre l’isolement social.
Le Comité national de vigilance et de lutte contre la maltraitance
des personnes âgées et handicapées, en sommeil depuis 2009, sera par
ailleurs réactivé d’ici la fin de l’année. Lui sera confié pour première
mission de travailler sur le suicide des âgés à domicile.
Pour la ministre, cette visite chez
Au bout du fil
a été l’occasion de rendre hommage au travail des associations qui
œuvrent au quotidien, afin de restaurer le lien social et de rappeler
que chacun de nous est comptable de ces drames.
«
L’importance de la prévention et
du dépistage des épisodes dépressifs chez les âgés vivants à domicile
est primordiale pour lutter contre le suicide des âgés (90 % des
suicides des âgés sont reliés à un état dépressif et près de 70% se
suicident à domicile) » rappelle le communiqué du ministère.
Renforcer la formation des professionnels
Pour améliorer la formation des professionnels en EHPAD, la
ministre a demandé à l’Anesm (Agence nationale de l’évaluation et de la
qualité des établissements médico-sociaux) d’inclure dans son programme
de travail des éléments de sensibilisation aux risques suicidaires.
Parce que près de 70% des suicides des âgés sont réalisés à
domicile, la ministre a demandé la déclinaison du programme « Mobiqual »
aux professionnels intervenant à domicile (via les SSIAD - Services de
soins infirmiers à domicile-, les SPASAD - Services polyvalents d'aide
et de soins à domicile-, etc..).
Conçue par la Société française de gérontologie et de gériatrique,
la mallette « Mobiqual » est aujourd’hui diffusée aux personnels des
EHPAD. Ses fiches pratiques permettent de mieux diagnostiquer et prendre
en charge la dépression des âgés. La diffusion de la mallette aux
professionnels intervenant à domicile sera effective d’ici la fin de
l’année.
Michèle Delaunay a par ailleurs demandé au Pr Vellas, qui dirige le
Gérontopôle de Toulouse,
d’inclure cette dimension de prévention du suicide dans le film qu’il
prépare sur le dépistage des fragilités des âgés. Ce film a vocation à
être diffusé à tous les personnels intervenant auprès des âgés.
Le suicide des âgés est un phénomène sous-évalué et banalisé,
voire tabou. Pourtant, chaque année, 3.000 personnes de plus de 65 ans
mettent fin à leurs jours. C’est près de 30 % du total des suicides en
France, alors que les plus de 65 ans constituent environ 20 % de la
population française.
(*)
Association loi 1901 sans but
lucratif, créée en 2007 à Paris, « Au bout du fil » a pour objectif de
lutter contre la solitude et l’exclusion. Au moins une fois par semaine,
ses bénévoles appellent des âgés isolés.
***
- A
l'occasion de la journée mondiale contre le suicide du 10 septembre 2012, un
premier (d’autres suivront sur d’autres thèmes) "Focus
Santé Auvergne" consacré
à la santé mentale est publié
Mieux prévenir les suicides liés à la crise LE MONDE |
La mortalité par suicide reste élevée en France :
avec plus de 10 500 décès par an et entre 200 000 et 220 000 tentatives
de suicide, la France compte parmi les pays les plus touchés en Europe, malgré une baisse de 20 % en vingt-cinq ans.
Si la mortalité par suicide chez les moins de 20 ans a diminué de 45 %
ces quinze dernières années et celle des personnes âgées de 15 %, le
nombre de décès par suicide des 30-60 ans est stable, a souligné le
professeur Michel Debout,
ancien président de l'Union nationale de prévention du suicide (UNPS),
lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion de la Journée
mondiale du suicide, organisée le 10 septembre. Le suicide constitue
même la première cause de mortalité chez les hommes de 25 à 34 ans,
selon Infosuicide.org (chiffres de 2009). "La France manque d'une meilleure connaissance du suicide", a
déploré le spécialiste, psychiatre et médecin légiste, réitérant son
appel pour la création d'un observatoire, lancé en mai 2011. Une
rencontre est prévue avec le cabinet du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, mercredi 12 septembre, a précisé Jean-Claude Delgènes, directeur général de Technologia, cabinet de prévention des risques professionnels, à l'origine du projet. "La prévention du suicide doit devenir une priorité de santé publique", ont insisté les initiateurs de cet appel. Le Conseil économique et social faisait déjà cette recommandation en... 1993. La France tarde à se doter d'outils d'observation - ce qu'ont fait d'autres pays comme la Suède
ou la Grande-Bretagne, avec succès -, alors que la crise a un impact
sur les suicides : on estime à 10 780 les tentatives "supplémentaires"
motivées par la dégradation économique (Le Monde du 8 février). Les tentatives de suicide ayant nécessité une hospitalisation sont
six fois plus nombreuses chez les personnes précaires (18 %) que dans la
population générale, ajoute le professeur Debout. La tendance est identique au Royaume-Uni : une étude du British Medical Journal publiée le 14 août a montré que la récession a conduit à une augmentation d'environ 1 000 suicides. Mis sur le devant de la scène par les médias, les suicides à France Télécom et dans d'autres entreprises
ont permis de libérer la parole et ont ouvert le débat sur la prise en
compte du mal-être au travail. Certes, la conduite suicidaire est
multifactorielle, mais "une trop forte exposition aux contraintes
psychosociales, au stress, est reconnue comme délétère pour la santé
psychique et pourrait constituer un élément déclencheur dans la survenue de syndromes dépressifs et/ou de conduites suicidaires", soulignait le docteur Christine Cohidon de l'Institut de veille sanitaire dans le bulletin de décembre 2011 de l'InVS. Centraliser et recueillir les données, être une sorte de vigie, travailler
sur la prévention : tels sont les axes que se fixe cet observatoire.
Des outils de prévention fonctionnent dans certains pays, ou dans
certaines entreprises, mais il n'y a aucun lieu de partage des données,
déplore Jean-Claude Delgènes. Le professeur Debout propose par exemple
qu'une personne licenciée puisse être suivie par le médecin de
l'entreprise pendant deux ans suivant son départ. En termes de prévention, il faut d'abord gérer le drame, en évitant
tout risque de "contagion" sur le lieu de travail. Puis réfléchir à ce
qu'il dit de l'organisation du travail, écouter les salariés, repérer
leurs émotions, identifier
le niveau de stress, en axant sur les situations de harcèlement. Tous
les acteurs de la prévention doivent être associés, employeur, membres
du CHSCT, médecin du travail, représentants des salariés, et formés,
puisqu'ils sont en première ligne.
La journée de prévention du suicide le 10 septembre 2012, Le Refuge lance une pétition. sur legraoullydechaine.fr/
Le Refuge craint que le gouvernement ne délaisse la prévention et
l’accompagnement des jeunes exposés au mal-être et au suicide, au profit
de la question du mariage pour tous.
À l’occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide fixée le 10 septembre, le Refuge lance une pétition sous forme de courrier adressé au Président de la République. L’association
souhaite ainsi attirer l’attention du gouvernement sur la situation
dramatique des jeunes LGBT rejetés par leurs proches.Pour
pérenniser et développer son action d’accompagnement, elle est en
attente au minimum d’un renouvellement des subventions octroyées les
années précédentes, aujourd’hui en suspens. Le Refuge a aussi demandé
l’agrément CHRS* de ses hébergements pour garantir leur financement et
assurer un suivi social approfondi des jeunes et leur réinsertion
professionnelle dans les meilleures conditions. Le
Refuge rappelle que les jeunes LGBT ont 13 fois plus de risques de
faire des tentatives de suicide que les jeunes hétérosexuels**. Les chiffres sont connus. L’INPES note d’ailleurs dans un rapport daté de 2010
que « l’homophobie est aujourd’hui le facteur de risque le mieux
identifié pour comprendre la sursuicidalité des jeunes des minorités
sexuelles». Pourtant, la détresse de ces jeunes ne fait l’objet que d’un
alinéa dans le Programme national d’actions contre le suicide
(2011-2014) lancé par le précédent gouvernement : la création d’un DVD «
visant à prévenir les attitudes et comportements homophobes et leurs
conséquences sur les jeunes de 11 à 20 ans ». Le gouvernement actuel,
lui, tarde à tenir ses promesses : «Les conseillers ministériels
semblent uniquement préoccupés par le mariage pour tous, déclare Nicolas
Noguier, président du Refuge. C’est une avancée symbolique, importante
pour beaucoup, mais elle ne doit pas se faire au détriment des questions
essentielles de santé publique : l’homophobie et ses conséquences sur
les minorités sexuelles, en particulier chez les jeunes en souffrance. » À propos du Refuge Seule association de lutte contre l’homophobie
reconnue d’utilité publique et unique structure en France, conventionnée
par l’Etat, à proposer un hébergement temporaire et un accompagnement
social, médical et psychologique aux jeunes majeurs, filles et garçons,
victimes d’homophobie ou de transphobie. Implantée à Montpellier, Paris,
Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Narbonne et Saint Denis de la
Réunion, le Refuge compte 1338 adhérents et dispose d’une capacité
d’hébergement de 38 places en appartements-relais. * Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale ** étude de Marc Shelly, parue en 2003 dans le British Medical Journ
***
Michèle Delaunay: «Les suicides des personnes âgées sont sous-évalués» 10/09/2012 sur 20minutes.fr/
PRÉVENTION - La ministre souhaite mieux former les personnels...
A
l'occasion de la Journée de prévention du suicide, qui a lieu ce lundi,
la ministre déléguée en charge des Personnes âgées dévoile son plan
d'action pour lutter contre ce fléau. Cet été, vous vous êtes alarmée du taux élevé de suicide chez les personnes âgées. Quelle est l'ampleur du phénomène?
En 2011, les plus de 65 ans représentaient 30% des 12.000 personnes qui
s'étaient donné la mort. Il ne s'agissait pas d'appels au secours, mais
de passages à l'acte démontrant une volonté radicale d'en finir avec la
vie, comme en témoignent les trois principaux modes opératoires
utilisés: pendaison, arme à feux ou défenestration. Des actes qui
traduisent une immense souffrance due à un sentiment d'isolement et
d'inutilité. Quelles mesures préventives comptez-vous prendre pour endiguer ce fléau?
Dans 90% des cas, ces suicides sont liés à un état dépressif, qui est
sous-diagnostiqué. Il est donc impératif de mieux forger les personnels.
Je vais donc élargir la diffusion de la malette Mobiqual (programme de
formation à la détection de la dépression), afin que les professionnels
de l'aide à domicile puissent en bénéficier. Car cette formation n'est
actuellement dispensée que dans les Ehpad (établissement d'hébergement
pour personnes âgées déêndantes). J'ai aussi demandé au gérontopôle de Toulouse
de concevoir un film sur les méthodes de dépistage des fragilités des
personnes âgées, qui sera diffusé aux acteurs du secteur à domicile au
cours de l'année 2013. J'ai également demandé à tous les médecins
coordinnateurs des Ehpad de faire de la prévention du suicide leur priorité. Soutenez-vous la création d'un observatoire des suicides?
Il est impératif d'obtenir des données plus fiables sur les suicides des
âgés, qui sont sous évalués. A cet égard, l'intérêt de créer un
observatoire mérite d'être examiné en impliquant les professionnels du
secteur : gérontologues, institutionnels et chercheurs. Mais cette
question devra être discutée en temps utile avec les autres ministères
concernés.
Delphine Bancaud
***
Santé Le suicide est “un problème de santé publique majeur” déclare l’Oms - 10/09/2012 Vivapresse.fr
Un million de personnes par an
meurent par suicide – et vingt fois plus font une tentative – rappelle
l’Organisation mondiale de la santé (Oms) ce 10 septembre, Journée
mondiale de prévention du suicide.
L’Oms souligne que c’est “plus que le nombre combiné des victimes de
guerres et d’homicides". Elle considère que le suicide est "devenu un
problème de santé publique majeur" : c’est la deuxième cause de décès
dans le monde chez les adolescents de 15 à 19 ans.
En France, près de 11 000 personnes mettent fin à leurs jours chaque
année, plus de 200 000 faisant une tentative de suicide. En 2009, le
suicide était la première cause de mortalité des hommes âgés de 25 à 34
ans.
Un appel vient d’être lancé – avec le soutien de
Technologia, un cabinet de prévention des risques professionnels – par
une quarantaine de personnalités et spécialistes (sociologues,
psychiatres, médecin du travail, syndicalistes...) pour la création d’un
observatoire des suicides, “un instrument de connaissance pour
l’action”. Les initiateurs considèrent, eux aussi, que "la prévention du
suicide doit devenir une priorité de santé publique".
Les observateurs notent en tout cas l’urgence de la question : la
dégradation des conditions de travail et la crise économique aurait déjà
conduit plusieurs milliers de personnes à des tentatives de suicides en
France. Une étude britannique publiée en août dernier a chiffré à près
d’un millier les suicides liés à la récession économique. On sait déjà
que les tentatives de suicide avec hospitalisation sont six fois plus
nombreuses chez les personnes précaires.
Pro Juventute exige un renforcement des mesures de prévention du suicide 10.09.2012 12:59 sur www.rts.ch/
En Suisse, le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les adolescents de 10 à 19 ans. [Keystone]
La Confédération alloue chaque année 100'000
francs pour la prévention du suicide. Trop peu, selon Pro Juventute, qui
tire la sonnette d'alarme. Le suicide est la deuxième cause de décès
chez les ados de 10 à 19 ans en Suisse.
A l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide,
Pro Juventute demande lundi des mesures urgentes pour mieux protéger
les jeunes. En Suisse, le suicide est la deuxième cause de décès chez
les ados de 10 à 19 ans et la première cause pour la classe des 15-24
ans.
10'000 tentatives de suicide par an
La Fondation
s'indigne du peu de moyens mis en oeuvre par la Confédération pour
lutter contre ce fléau: 100'000 francs sont dépensés par an pour la
prévention du suicide. Or les chiffres restent alarmants: les
adolescents et jeunes adultes font 10'000 tentatives de suicide par an,
relève Pro Juventute. Il est possible d'éviter ces accidents,
selon la fondation. Le suicide chez les jeunes est une mauvaise passe
temporaire que la prévention peut aider à surmonter. En premier lieu en
en parlant. Car le suicide des jeunes est encore un thème tabou qui est
bien trop peu débattu sur la place publique. Les parents ou enseignants
sont souvent démunis face à cette situation.
15% d'appels en plus pour le 147
Signe d'une demande de la part des jeunes, la ligne 147 a
enregistré en 2011 15% d'appels en plus que l'année précédente sur le
thème du suicide. Pro Juventute rappelle que ce numéro d'urgence est
gratuit et fonctionne 24 heures sur 24 toute l'année. Un chat sécurisé
est disponible sur le site internet www.147.ch. Les réponses sont
rédigées en français, en allemand et en italien. ats/char
Journée MONDIALE de prévention
Toujours plus de suicides en Saône-et-Loire le 10/09/2012
à 05:00
par E.Bouland sur www.lejsl.com/
La maison des ados en Saône-et-Loire, à Chalon et Mâcon peut répondre au désarroi des jeunes fragilisés. Photo G.D
Cet officier de gendarmerie nouvellement installé dans l’ouest du
département de Saône-et-Loire dit être marqué par le nombre de suicides
sur son secteur.
Chaque année, 343 Bourguignons (261 hommes et 82
femmes) sont décédés par suicide dont 136 en Saône-et-Loire pour la
période 2007-2009. Le département le plus marqué sur le plan régional
par ce problème majeur de santé publique. Selon une étude récente de
l’Inserm, 8 % des filles et 5 % des garçons font une tentative de
suicide à l’adolescence. Ce constat a conduit les pouvoirs publics en
2004 à encourager la création de Maison des adolescents. Depuis cette
année 2012 en Saône-et-Loire, il en existe deux, à Chalon et Mâcon.
8 % des décès avant 65 ans
En France il y a trois ans, plus de 10 000 personnes sont décédées par suicide.
Selon
l’Observatoire régional de la santé (ORS), la Bourgogne présente une
surmortalité par suicide. Il représente 8 % des décès de Bourguignons
avant 65 ans. Son poids dans l’ensemble des causes de décès est maximal
chez les jeunes adultes : il reste la cause de près d’un quart des décès
des hommes entre 25 et 34 ans. Entre 2005 et 2009, on a compté 11 décès
par suicide dans les établissements pénitentiaires de la région. En
Bourgogne, comme dans les régions du nord de la France, les taux
d’hospitalisation en services de court séjour pour tentative de suicide
sont supérieurs à la moyenne nationale, pour les hommes (respectivement
18 et 13,6 pour 10 000) comme pour les femmes (24,5 et 22,8).