Stib : une cellule d'aide existe pour les chauffeurs victimes d'agression - lundi 26 mars 2012
Extraits - pour lire le texte en intégralité : http://www.rtbf.be/info/regions/detail_stib-une-cellule-d-aide-existe-pour-les-chauffeurs-victimes-d-agression?id=7737294
"Depuis trois ans, un soutien psychologique existe au sein de la Stib pour aider les chauffeurs et conducteurs victimes d'agression ou de chocs traumatisants
Les chauffeurs et conducteurs de la Stib font face à une augmentation du nombre d'agressions."
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"Si l’augmentation des agressions concerne particulièrement les chauffeurs de bus, les conducteurs de métro ne sont néanmoins pas épargnés par les traumatismes, en cause généralement les tentatives de suicide.
François est conducteur de métro depuis treize ans, il a assisté à un suicide ainsi que plusieurs tentatives de suicide, et chaque fois, il a éprouvé le même sentiment d'impuissance "On ne sait rien faire. On ne sait malheureusement pas arrêter une rame de métro sur quelques mètres. On ressent donc une impuissance face à l’événement qu’on vit. Ce sont des événements qu’on garde en soi et qu’on va ressasser en permanence. On a un travail qui est très solitaire, en fait on est complètement seul. Quand on reprend le travail après un suicide ou une tentative de suicide et bien, on revit ces événements à chaque fois qu’on repasse au même endroit."
Les chauffeurs se soutiennent mutuellement
Aujourd'hui, François est volontaire pour intervenir auprès d'un collègue confronté au même traumatisme. Il explique pourquoi : "Premièrement parce que je l’ai moi-même vécu. J’ai déjà connu des tentatives de suicide et des suicides. Donc, évidemment, il y a un lien empathique qui se crée avec les personnes qui vivent la même chose. Et puis, deuxièmement, parce qu’il est difficile de laisser une personne victime d’un événement traumatisant seule… "
La Stib a choisi d'encourager ce soutien direct par des agents ayant vécu des expériences similaires, tout en développant par ailleurs une aide qui s'est professionnalisée. Les chauffeurs et conducteurs de la STIB, qui sont victimes d'agressions parfois traumatisantes, bénéficient en effet depuis trois ans d’un soutien psychologique au sein de la Stib. Encore faut-il que les agents concernés en aient connaissance et qu'ils osent y avoir recours…
Le nombre d'agression et leurs conséquences pour le personnel et le service ont progressivement amené la STIB à mieux prendre en charge ses agents victimes de chocs ou d'agressions. La nouvelle procédure prévoit, dans un premier temps, après l'incident, l'arrivée d'un collègue de la victime. C'est généralement quelqu'un qui connait bien la ligne et ses problèmes. Dans un 2ème temps, une conseillère sociale à la STIB va intervenir. Outre le fait de prendre des nouvelles, elle va orienter la victime dans les dédales des démarches administratives ou vers un soutien psychologique, jusqu'au moment où il faut envisager la reprise du travail. Noëlle Janssens, conseillère sociale à la Stib, raconte : " Lors de la reprise du travail, certains vont préférer recommencer directement sur la même ligne que celle où ils ont été agressés. Dans ce cas, ils recommencent par le plus difficile. D’autres vont, quant à eux, préférer éviter cet endroit critique."
Certains n'arriveront pas du tout à reprendre le travail en tant que chauffeur ou conducteur. Pour eux, il faudra un reclassement dans un autre service, sans contact avec la clientèle. Ils sont rares heureusement à le réclamer. La majorité de victimes d'agression reprend le travail le lendemain ou dans les quelques jours qui suivent l'incident…
Véronique Fiévet