ZOOM SUR A LIRE DANS LE BULLETIN VOLUME 1 NUMERO 2 DE MARS 2012 DE CRISE
Rebondir malgré la blessure indélébile
"Christine Genest, doctorante en sciences infirmières à l’Université de Montréal sous la direction du Professeur Francine Gratton, a présenté lors de la rencontre du CRISE de septembre 2011 les résultats
de sa recherche intitulée « Le processus de résilience familiale : comment survivre au suicide d’un adolescent ». Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les adolescents de 15 à 19 ans au Canada. Ces morts
laissent les familles avec un sentiment de perte irrémédiable et certains de leurs membres deviennent également à risque de suicide. Comprendre l’impact de ce type de suicide sur les familles est essentiel si on veut donner des services adéquats aux proches endeuillés. En dépit de la prévalence de ces suicides,
il n’y avait jamais eu, jusqu’à présent, d’étude se penchant sur la résilience des familles suite au décès d’un
adolescent. Mme Genest a réalisé des entrevues en profondeur auprès des membres de 7 familles de tout type (nucléaire, recomposée, séparée, divorcée). Elle a également eu accès à certains documents personnels
comme des journaux intimes de certains membres de la famille, des interviews réali- Suite à la page 2 du bulletin
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250 ans de rapports du Coroner: Une mine d’informations
Les mentalités face au suicide se sont considérablement transformées à travers les époques au Québec. Comprendre les raisons de ces changements est au coeur d’une large étude menée par deux professeurs du département de criminologie de l’Université d’Ottawa, le sociologue Patrice Corriveau et l’historien
André Cellard. En décembre dernier, ils ont présenté aux membres du CRISE, leur projet et la richesse de ce qu’ils découvrent. Bien que le suicide demeure un sujet tabou dans nos sociétés, la façon dont on parle
de ce sujet douloureux et dont on le traite a beaucoup évolué. Il y a 40 ans, la tentative de suicide était toujours considérée « illégale » au Canada, c'est-àdire un acte criminel punissable par la loi. Dans la Nouvelle-France du XVIIIe siècle, le suicide était perçu comme l’un des crimes les plus odieux. Le cadavre
du suicidé était traîné face contre terre dans les rues des villes, pendu par les pieds dans les places publiques,
avant d’être jeté à la voirie. L’Église catholique condamnait le suicidé aux peines éternelles et lui déniait le droit à la sépulture dans un cimetière. À partir du XXe siècle, les approches médicales et psychiatriques
ont fini par prendre les devants pour la compréhension et le traitement des suicidaires. Cela conduisit progressivement à un allègement des peines pour tentatives de suicide – qui originellement étaient punissables de mort – (Etudes sur les lettres des suicidés) Suite à la page 4
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AUTRE INFO
La détresse psychologique et les idéations suicidaires chez les producteurs laitiers au Québec, en France et en Suisse. Ginette Lafleur présente aux suisses quelques résultats de son étude.
Habitués à une vie rude, les paysans ne s'écoutent pas suffisamment
Par Réane Ahmad
Agri: Hebdomadaire professionnel agricole de la Suisse Romande
24 Février 2012
Résumé: La situation sociale et de santé des éleveurs laitiers en Suisse romande, en Franche-Comté et au Québec a fait l'objet d'une étude. Celle-ci révèle que les pressions pesant sur les épaules des paysans sont multiples. Ce stress quotidien peut déboucher sur une détresse psychologique, voire mener dans les cas les plus extrêmes au suicide. Il ressort des travaux de Ginette Lafleur, candidate au doctorat au CRISE, que 55% des producteurs de lait suisses, 45% des éleveurs québécois et 40% de leurs confrères français estiment leur niveau de stress comme élevé, contre 27% de la population québécoise en général.
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