lundi 3 octobre 2011

GOUV.FR Lutte contre le suicide : six ministères mobilisés pour améliorer la prévention et la prise en charge


source :  http://www.gouvernement.fr/gouvernement/lutte-contre-le-suicide-sixministeres-mobilises-pour-ameliorer-la-prevention-et-la-pris

Lutte contre le suicide : six ministères* mobilisés pour améliorer la prévention et la prise en charge
03.octobre2011

Photo : PhotoAlto

Le suicide fait plus de 10 000 victimes par an. Face à ce phénomène, un nouveau plan de 49 mesures vient d’être lancé. Au cœur du dispositif : le renforcement de la coopération interministérielle pour améliorer la prévention et la prise en charge des personnes en souffrance psychologique.

Le 10 septembre 2011 s’est tenue la Journée mondiale de prévention du suicide. À cette occasion, un nouveau programme national d’actions 2011-2014 a vu le jour. Ce plan interministériel prévoit un suivi amélioré des personnes vulnérables. Doté d’un budget de 15 millions d’euros sur trois ans, il comporte 49 mesures. Ces actions s’inscrivent dans la continuité du Plan psychiatrie et santé mentale (2005-2008) et de la Stratégie nationale d’actions face au suicide (2000-2005). Elles répondent à un enjeu sanitaire essentiel : en 2008, 10 571 personnes se sont donné la mort en France.
Un programme interministériel pour un enjeu majeur de santé publique

Chaque année, 200 000 personnes tentent de mettre fin à leurs jours. Le suicide constitue aujourd’hui la première cause de mortalité des 25-34 ans et la seconde chez les 15-24 ans. Si le phénomène touche davantage les femmes, les victimes sont majoritairement des hommes. Par ailleurs, certaines catégories de population (personnes âgées ou handicapées, jeunes adultes, détenus) sont plus concernées que les autres.

Le plan national 2011-2014 accentue les efforts déjà engagés, à travers la mobilisation de six ministères*. Au niveau local, il est coordonné par les ARS. Les mesures programmées résultent des travaux d’un comité de pilotage composé d’experts, d’acteurs institutionnels et associatifs. Présidé par David Le Breton, spécialiste des conduites à risques, ce groupe a travaillé en 2008 et 2009 sur la question du suicide.
Une prévention accrue en direction des populations vulnérables

Le programme instaure un renforcement de l'information du public sur le suicide, mais aussi sur la souffrance psychique. Ainsi, il prévoit de mieux faire connaître les dispositifs d’aide et de prévention à distance : lignes téléphoniques et sites internet d'associations tels que Suicide Écoute (01 45 39 40 00), sos-suicide-phenix.org ou encore SOS Amitié. Il renforce la lutte contre l’isolement, notamment des personnes handicapées, par la constitution de groupes d’entraide. Enfin, pour limiter le passage à l’acte suicidaire, le plan préconise :

la limitation de l'accès aux armes à feu et l'incitation au stockage (mise sous clé) des armes pour leurs détenteurs ;

la pose de rambardes et de filets de sécurité sur les ponts, voies ferrées et fenêtres ;

un stockage plus sécurisé des produits dangereux (médicaments, produits ménagers).

Une attention particulière est accordée aux populations les plus exposées (jeunes, personnes âgées ou handicapées, détenus). Le plan préconise une meilleure formation des professionnels travaillant à leur contact. Ainsi, un guide sera élaboré pour les assistants sociaux et infirmières scolaires, afin de les aider à repérer les signes de souffrance psychique. Par ailleurs, le programme permettra une meilleure mise en réseau des associations de prévention (Suicide Écoute, SOS Amitié, etc.). Ces structures pourront mutualiser leurs bases de connaissances.

La qualité des données disponibles sera aussi améliorée. Des analyses s’intéresseront tout particulièrement à certains lieux de vie sensibles (entreprises, prisons, maisons de retraite). Enfin, le plan inscrit la prévention dans les programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC). Ces études devront faciliter l'identification des facteurs de risque qui peuvent conduire au suicide.

Interview du docteur Marc Fillatre, vice-président de l’Union nationale de prévention du suicide (UNPS)
Comment évolue aujourd’hui la lutte contre le suicide ?

Le nouveau plan est intéressant : il cible davantage les populations pour lesquelles le risque de passage à l’acte est plus important. On sent également la volonté de mieux prendre en charge les suicidants. Une attention à la fois dans l’évaluation de leurs difficultés, mais aussi dans leur orientation vers des structures adaptées. Enfin, la mise en réseau des compétences professionnelles constitue pour moi une grande avancée. Les secteurs de la santé et du social, ainsi que le monde du travail, doivent travailler ensemble.
Le plan met également l’accent sur la sensibilisation des proches… Pourquoi ?

Longtemps, nous nous sommes focalisés sur la détection des personnes en risque suicidaire. Or, nous savons aujourd’hui qu’il est primordial de prendre aussi en compte l’entourage d’une personne qui s’est suicidée. En effet, face à la violence de son geste, le risque existe de voir l'un de ses proches passer également à l’acte.


*ministère de la Justice et des Libertés ; ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé ; ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative ; ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire ; ministère de la Solidarité et de la Cohésion sociale ; ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

INFO + :
Présentation du programme 2011-2014 sur infosuicide.org

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