Etude sur le suicide des jeunes et les circonstances Prévention de l’acte
Mai 2015
Mai 2015
Etude réalisée par PHARE Enfants-Parents
Depuis 1997, le même questionnaire est remis aux parents qui contactent l’association. Tous ne le renvoient pas, mais les réponses déjà faites ont permis de faire une première étude en 2005 et celle-ci la complète
L’étude se base sur l’hypothèse principale que de nombreux signes précurseurs, s’ils étaient identifiés, pourraient améliorer la prévention du suicide. Cependant, nous posons une autre hypothèse, les risques de suicide sont parfois identifiés, avant, par les familles et malgré les traitements psychiatriques et médicamenteux, les familles ne disposent que de peu de moyens pour éviter le passage à l’acte.
La présente étude porte sur 243 questionnaires. Cet échantillon ne peut être représentatif, mais nous permet d’observer les différents cas de figure dans lesquels s’insère le suicide des jeunes.
La première étape a porté sur les caractéristiques générales des jeunes dont les parents ont témoigné, c’est-à-dire leur âge, leur domiciliation au domicile parental, leurs comportements, passions/activités mais également la situation. La seconde caractéristique porte sur l’environnement familial, si le jeune avait des frères et soeurs, si les parents étaient mariés ou divorcés, en situation conflictuelle ou normale. Le troisième critère repose davantage sur l’acte lui-même du suicide, sa préméditation et la compréhension ou non par les parents. Le quatrième critère porte sur la prévention potentielle de l’acte, les signes avant-coureurs majeurs, le moment de l’identification de ces signes, etc. Enfin nous nous intéressons à l’état psychologique de l’enfant avant l’acte, l’existence de tentatives de suicide, traitements de suivi médicamenteux ou psychiatriques."
Cette étude
a favorisé la parution de trois articles de presse (liens ci-dessous) :
Phare
Enfants-Parents
5, rue Guillaumot – 75012 PARIS
Tél. 01.42.66.55.55 - Ligne d'écoute : 01.43.46.00.62
5, rue Guillaumot – 75012 PARIS
Tél. 01.42.66.55.55 - Ligne d'écoute : 01.43.46.00.62
France - 08 Octobre http://www.ouest-france.fr/etude-le-suicide-des-jeunes-un-fleau-difficile-prevenir-3749435
"C'est souvent après le décès de l'enfant, que les langues se délient", déplore Thérèse Hannier, présidente de Phare Enfants-Parents
Le suicide,
première cause de mortalité chez les jeunes de 25 à 34 ans et la seconde
de 15 à 24 ans. Une étude souligne que les signes avant-coureurs sont
durs à identifier.
Cette étude de l'association française Phare Enfants-Parents auprès des parents de jeunes suicidés (échantillon de 245 questionnaires) sera présentée dimanche à New-York lors du sommet international de recherche sur le suicide. Si le nombre de suicides de jeunes a diminué de moitié ces deux dernières décennies en France, plus de 500 de moins de 24 ans se donnent encore la mort chaque année, sans compter les tentatives de suicide.
Peu d'études existent sur le profil, le comportement, le suivi psychiatrique des jeunes suicidés.
La moyenne d'âge de ceux de l'étude Phare était de 22 ans. Les trois-quart avaient moins de 25 ans. 60% habitaient chez leurs parents, près de 40% étaient étudiants ou lycéens, 30% employés. Pour 70% d'entre eux, l'environnement familial était dépourvu de relations conflictuelles.
Aucun trouble identifié chez un tiers des jeunes suicidés
Selon l'étude, 30% des jeunes suicidés n'étaient affectés d'aucun trouble psychique ou ces derniers n'avaient pas été identifiés. Seuls 35% des parents avaient repéré chez leur enfant des signes avant-coureurs avant le passage à l'acte, 46% après le drame.
Une majorité avait, selon leurs parents, un comportement positif et agréable, plutôt calme et ouvert. Une minorité étaient inactifs, passifs, voire agressifs ou violents. La plupart avaient un goût pour les activités culturelles et artistiques.
Malgré les traitements médicamenteux et/ou psychiatriques des 70% qui étaient suivis, beaucoup de suicides n'ont pu être évités. Un tiers d'entre eux en était même à leur 3e tentative ou plus.
« Le harcèlement scolaire est insuffisamment combattu »
« Au titre du secret professionnel et de la confiance qui doit s'établir entre le praticien et le patient, aucun diagnostic n'est livré aux parents, ni aucun conseil. C'est souvent après le décès de l'enfant, que les langues se délient », déplore Thérèse Hannier, présidente de Phare Enfants-Parents.
Ces résultats interpellent aussi « sur les mesures nécessaires à prendre dans les milieux scolaires et universitaires. Le harcèlement scolaire, amplifié par les réseaux sociaux, est insuffisamment combattu et les plus vulnérables en sont souvent les victimes », ajoute-t-elle.
L'enquête ciblée de Phare Enfants-Parents porte sur un échantillon restreint de 245 questionnaires remplis par des parents adhérents, précise l'association. Mais elle éclaire sur les profils des jeunes suicidés et souligne l'émergence d'une catégorie échappant à toute observation médicale et psychiatrique.