vendredi 22 août 2014

RECHERCHE MAROC Suivi prospectif sur 5 ans des tentatives de suicide en population clinique dans la région de Fès

Suivi prospectif sur 5 ans des tentatives de suicide en population clinique dans la région de Fès, Maroc
Chadya Aarab1, Fatima Elghazouani1, Rachid Aalouane1, Ismail Rammouz1
1Centre psychiatrique universitaire IbnAlhassan, CHU Hassan II, Fès, Maroc

Chadya Aarab, Fatima Elghazouani, Rachid Aalouane, Ismail Rammouz. Suivi prospectif sur 5 ans des tentatives de suicide en population clinique dans la région de Fès, Maroc.
The Pan African Medical Journal. 2014;18:321
 &Auteur correspondant
Aarab chadya, Hôpital Ibn alhassan, Centre Hospitalier Universitaire de Fès, BP. 1893; Km 2.200, route de Sidi Hrazem, Maroc


Résumé
Au Maroc, les tentatives de suicide (TS) demeurent un sujet mal évalué à cause de considérations socioculturelles et l'absence d'approche longitudinale. L'objectif principal était d'évaluer le devenir des suicidants après 5ans au centre universitaire psychiatrique de Fès, les objectifs secondaires étaient l'estimation de la prévalence des TS, préciser les étiologies les plus fréquentes, et établir une corrélation entre les paramètres sociodémographiques, cliniques et évolutifs. Etude prospective à visée transversale et longitudinale, incluant les suicidants vus à l'hôpital psychiatrique de Fès, avec un suivi longitudinal sur 5ans. L'évaluation a été faite par un hétéro-questionnaire et le Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI) cherchant le trouble psychiatrique sous jacent. On a recruté 105 patients suicidants, 62% des femmes, l'âge moyen est de 29,23ans. La prévalence des tentatives de suicide est de 3% sur l'ensemble des consultants à l'établissement. Les troubles de l'humeur, psychotiques et de personnalité ont occupé respectivement 37,6%, 27,7%, et 25,7% des cas. La récidive suicidaire a été notée chez 54% des patients, était significativement corrélée à la vie solitaire (P : 0,039) et à la présence d'antécédents familiaux de TS (P: 0,046). L'utilisation de moyens violents était significativement fréquente chez les patients psychotiques. Après 5ans, 32 patients ont répondu à notre appel. Le taux de récidive était de 15%. On a noté trois cas de décès dont deux suicides confirmés. Les résultats confirment les données de la littérature scientifique avec certaines particularités cliniques et évolutives.

Lire l'etude en ligne : http://www.panafrican-med-journal.com/content/article/18/321/full/