(2010) Un programme "zéro suicide" dans le soin de la dépression aux Etats-Unis
Publié le 13.02.2013 |par Laurent Panes sur http://chronisante.inist.fr/?2010-Un-programme-zero-suicideUn programme ambitieux a fait la preuve de son efficacité dans la prévention du suicide chez les patients dépressifs (m-à-j fév. 2013 : relire cet article de 2010 -> le Cese (France) présente ses recommandations [1] sur la prévention des suicides le 12 février 2013 : 11 000 morts par an (taux de mortalité supérieur à la moyenne européenne))
Le Perfect Depression Care Initiative a été adopté en 2001 par le service de santé mentale du Henry Ford Health System, une HMO,
qui regroupe six hôpitaux de l’Etat du Michigan, dans le cadre d’une
entreprise de refonte de l’organisation des soins de la dépression. Il
s’agissait de parvenir à un taux de zéro suicide.
La démarche a d’abord consisté à classer les 200 000 patients suivis par ce service en trois groupes en fonction du risque de suicide - aigu, modéré, bas, chaque niveau correspondant à des interventions spécifiques. Ainsi, un patient considéré à haut risque faisait l’objet d’une évaluation psychiatrique le jour même. Un patient à risque faible était évalué dans les sept jours.
Les malades avaient par ailleurs un rendez-vous dédié uniquement à la délivrance de médicaments, un accès plus rapide aux soins. Une écoute renforcée avait été mise en place, entretiens réguliers et suivi quotidien par courrier électronique. Les mesures comprenaient également l’information et l’éducation de la famille du malade, une formation des personnels soignants leur permettant de mieux évaluer les comportements à risque au téléphone. Les patients étaient également incités à se séparer de leurs armes à feu.
Avant la mise en œuvre du programme, on avait un taux annuel de 89 suicides pour 100 000 patients suivis. Lors des quatre premières années, le taux annuel de suicides a chuté de 75% (22 pour 100 000). Depuis maintenant plus de deux années, on n’a plus enregistré aucun suicide chez les patients suivis pour dépression.
Ces principes ont depuis été étendus à d’autres diagnostics psychiatriques, tels que les troubles anxieux et les troubles psychotiques. Ayant fait leurs preuves, ils peuvent maintenant être appliqués à l’effort national de prévention du suicide aux Etats-Unis, et être généralisés à d’autres secteurs, tels que la sécurité des médicaments, la prévention de la violence ou la lutte contre les infections.
Le programme, très prometteur, pourrait également être transposé en France.
Sources :
Hampton, T., (2010). Depression Care Efforts Brings Dramatic Drop in Large HMO Population’s Suicide Rate. JAMA 303(19):1903-05.
Voir notre entrée Chronisanté sur les Affections de longue durée et la loi de santé publique de 2004.
L’état dépressif chronique est compris dans les "Affections psychiatriques de longue durée" n° 23.
L’objectif n° 92 de la loi de 2004 est le suivant : "Suicide : réduire de 20% le nombre des suicides en population générale d’ici à 2008 (passer d’environ 12 000 à moins de 10 000 décès par suicide par an)."
La démarche a d’abord consisté à classer les 200 000 patients suivis par ce service en trois groupes en fonction du risque de suicide - aigu, modéré, bas, chaque niveau correspondant à des interventions spécifiques. Ainsi, un patient considéré à haut risque faisait l’objet d’une évaluation psychiatrique le jour même. Un patient à risque faible était évalué dans les sept jours.
Les malades avaient par ailleurs un rendez-vous dédié uniquement à la délivrance de médicaments, un accès plus rapide aux soins. Une écoute renforcée avait été mise en place, entretiens réguliers et suivi quotidien par courrier électronique. Les mesures comprenaient également l’information et l’éducation de la famille du malade, une formation des personnels soignants leur permettant de mieux évaluer les comportements à risque au téléphone. Les patients étaient également incités à se séparer de leurs armes à feu.
Avant la mise en œuvre du programme, on avait un taux annuel de 89 suicides pour 100 000 patients suivis. Lors des quatre premières années, le taux annuel de suicides a chuté de 75% (22 pour 100 000). Depuis maintenant plus de deux années, on n’a plus enregistré aucun suicide chez les patients suivis pour dépression.
Ces principes ont depuis été étendus à d’autres diagnostics psychiatriques, tels que les troubles anxieux et les troubles psychotiques. Ayant fait leurs preuves, ils peuvent maintenant être appliqués à l’effort national de prévention du suicide aux Etats-Unis, et être généralisés à d’autres secteurs, tels que la sécurité des médicaments, la prévention de la violence ou la lutte contre les infections.
Le programme, très prometteur, pourrait également être transposé en France.
Sources :
Hampton, T., (2010). Depression Care Efforts Brings Dramatic Drop in Large HMO Population’s Suicide Rate. JAMA 303(19):1903-05.
Voir notre entrée Chronisanté sur les Affections de longue durée et la loi de santé publique de 2004.
L’état dépressif chronique est compris dans les "Affections psychiatriques de longue durée" n° 23.
L’objectif n° 92 de la loi de 2004 est le suivant : "Suicide : réduire de 20% le nombre des suicides en population générale d’ici à 2008 (passer d’environ 12 000 à moins de 10 000 décès par suicide par an)."