Prof Danuta Wasserman, MDa, , , Christina W Hoven, DrPHb, c, d, Camilla Wasserman, MAb, f, Melanie Wall, PhDc, e, Ruth Eisenberg, MScb, Gergö Hadlaczky, PhDa, Ian Kelleher, MDa, Marco Sarchiapone, MDf, g, Alan Apter, MDh, Judit Balazs, MDi, j, Julio Bobes, MDk, Romuald Brunner, MDl, Paul Corcoran, PhDm, Doina Cosman, MDn, Francis Guillemin, MDo, Christian Haring, MDq, Miriam Iosue, MAf, Michael Kaess, MDl, Jean-Pierre Kahn, MDp, Helen Keeley, MDm, George J Musa, PhDb, Bogdan Nemes, MDn, Vita Postuvan, PhDr, Pilar Saiz, MDk, Stella Reiter-Theil, PhDs, Airi Varnik, MDt, u, Peeter Varnik, MSct, u, Vladimir Carli, MDa aNational Centre for Suicide Research and Prevention of Mental Ill-Health (NASP), Karolinska Institutet, Stockholm, Sweden bDivision of Child and Adolescent Psychiatry, New York State Psychiatric Institute, Columbia University, New York, NY, USA cDepartment of Psychiatry, New York State Psychiatric Institute, Columbia University, New York, NY, USA dDepartment of Epidemiology, Mailman School of Public Health, Columbia University, New York, NY, USA eDepartment of Biostatistics, Mailman School of Public Health, Columbia University, New York, NY, USA fDepartment of Medicine and Health Science, University of Molise, Campobasso, Italy gNational Institute for Health, Migration and Poverty, Rome, Italy hFeinberg Child Study Centre, Schneider Children's Medical Centre, Tel Aviv University, Tel Aviv, Israel iVadaskert Child and Adolescent Psychiatric Hospital, Budapest, Hungary jInstitute of Psychology, Eötvös Loránd University, Budapest, Hungary kDepartment of Psychiatry, Centro de Investigación Biomédica en Red de Salud Mental, University of Oviedo, Oviedo, Spain lSection
for Disorders of Personality Development, Clinic of Child and
Adolescent Psychiatry, Centre of Psychosocial Medicine, University of
Heidelberg, Heidelberg, Germany mNational Suicide Research Foundation, Cork, Ireland nClinical Psychology Department, Iuliu Hatieganu University of Medicine and Pharmacy, Cluj-Napoca, Romania oInserm CIC-EC, Nancy University Hospital, Nancy, France pDepartment of Psychiatry, Nancy University Hospital, Nancy, France qInstitute for Clinical Evaluation, Department for Psychiatry and Psychotherapy B, State Hospital Hall, Tyrol, Austria rSlovene Center for Suicide Research, Andrej Marusic Institute, University of Primorska, Koper, Slovenia sDepartment of Clinical Ethics, Psychiatric Hospitals of the University of Basel, University Hospital Basel, Basel, Switzerland tEstonian-Swedish Mental Health and Suicidology Institute, Tallinn, Estonia uTallinn University, Tallinn, Estonia
Les comportements suicidaireschez les adolescentssontl'un des principauxproblèmes de santé publiqueet les programmes de préventionfondées sur des preuvessont grandement nécessaires. Nous avons cherché àévaluer l'efficacitédes interventions de préventiondecomportements suicidairesen milieu scolaire . méthodes
L'étude The
Saving and Empowering Young Lives in Europe (SEYLE) estune étude multicentrique, d'essai contrôlérandomisé par groupe. L'échantillonse composait de11 110 élèvesadolescents, d'âge médiande 15 ans(IQR 14-15), recrutés dans168écolesdans dixpays de l'Unioneuropéenne. Nous avons assignéaléatoirement lesécolesà l'une destroisinterventionsou groupede contrôle. Les interventions ont été: (1) Question, Persuade, and Refer(QPR), un module deformation de sentinellesciblantles enseignants etautresmembres du personnel scolaire, (2) ) the Youth Aware of Mental Health Programme (YAM) sensibilisation des jeunes au programme de santé mentale
ciblage d'eleves,et (3) le dépistageparprofessionnels(ProfScreen) avec orientation desélèvesà risque. Chaque écolea étéattribuéeau hasardpar le générateurde nombres aléatoiresà participer àuneintervention(ou de contrôle) Le critère de jugementprincipal était lenombre detentative de suicide(s) faite sur3 moiset 12mois de suivi. l'Analyseinclustous les élèvesayant des données disponibleslors de chaque mesure dans le temps, l'exclusion de ceuxqui avaient déjàtenté de se suiciderou ont montré de sévèreidées suicidairesau cours desdeux semainesavantle point de départ. Cette étudeest inscrit surle registreallemanddes essais cliniques, le numéro DRKS00000214. résultats
Entrele 1 novembre 2009etle 14 décembre 2010, 168écoles(11 110élèves)ont étéassignés au hasard àdes interventions(40 écoles[2692] élèvesàQPR, 45[2721] YAM, 43[2764] ProfScreen, et 40[2933 ]contrôle).Aucune différence significativeentre les groupesd'interventionetle groupede contrôleont été enregistrés sur3mois de suivi. Au12 moisde suivi, YAMa été associée àune réduction significative desincidentsde tentatives de suicide(odds ratios [OR] 0·45, 95% CI0·24-0·85; p=0·014) et de sévèresidées suicidaires(0 ·50, 0·27-0·92; p=0·025), par rapport au groupede contrôle. 14élèves(0 ·70%) ont déclaré des tentatives de suicideà12mois de suividans leYAMcontre 34(1 ·51%) dans legroupe témoin, et15élèves (0 ·75%) ont déclaré de graves idéations suicidaires chezle groupeYAMcontre 31(1 ·37%) dans le groupe témoin. Aucunparticipants ne s'est suicidé au cours dela période d'étude. interprétation
YAMétait efficace pour réduirele nombre detentatives de suicide etidées suicidairesgraveschez les adolescentsen milieu scolaire. Ces résultats soulignentle bénéfice cetteintervention de prévention du suicidedans les écoles.
Article en complément :
Effectiveness of school-based suicide prevention programmes
David A Brenta, , C Hendricks Brownb aWestern Psychiatric Institute and Clinic, Pittsburgh, PA 15213, USA bNorthwestern University Feinberg School of Medicine, Chicago, IL, USA dansThe Lancet Volume 385, Issue 9962, (3–9 January 2015) http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0140673614615865
article lié
Chez les jeunes
Prévention du suicide : impliquer les élèves donne de bons résultats
Un
nouveau programme de prévention impliquant les adolescents réduirait de
50 % les tentatives de suicide chez les jeunes, selon une étude publiée
dans le journal « The Lancet ».
Impliquer les élèves dans les programmes contre les tentatives
de suicide est une méthode particulièrement efficace selon une étude parue dans la revue The Lancet.
Ce programme, initié dans le cadre d’une étude européenne menée par
l’Institut Karolinska en Suède, montre des résultats extrêmement
impressionnants : une réduction de 50 % des tentatives de suicide chez
les jeunes.
Les chercheurs ont en fait évalué trois stratégies
auprès de 11 000 élèves âgés de 15 ans, répartis dans 168 écoles de dix
pays de l’Union européenne.
La première méthode se focalise sur la
formation des enseignants. L'objectif est de leur permettre de
reconnaître les signes de troubles dépressifs, d’isolement et
suicidaires chez leurs élèves. La deuxième méthode vise à identifier les
élèves ayant des troubles grâce à un test de « dépistage ».
Efficacité des programmes en milieu scolaire
La
troisième méthode a été développée par les chercheurs de l’Institut
Karolinska et par l’Université de Columbia, aux États-Unis. L’objectif
est d’impliquer les élèves dans le programme, en leur apprenant à
reconnaître les signes liés à un comportement suicidaire. Ce programme
éducatif s’est déroulé sur quatre semaines (5 heures de formation).
Les
résultats montrent que le programme de sensibilisation, développé par
l'Institut Karolinska et l'Université de Columbia, est bien plus
efficace que les autre méthodes. Quand la méthode de formation des
enseignants ne montre pas vraiment de résultats probants (le nombre de
suicides reste égal au groupe témoin), le programme de sensibilisation a
vu, un an après son commencement, le nombre de tentatives de suicides
et de pensées suicidaires graves réduire de 50 %, selon le Quotidien du Médecin.
«
L’étude montre qu’il est possible de mettre en œuvre des programmes de
prévention contre le suicide dans les écoles avec de bons résultats.
Maintenant, nous pouvons passer à l’étape suivante : développer la
méthode sur le Web ou comme application sur téléphone mobile pour
atteindre le plus grand nombre possible de jeunes », a déclaré Danuta
Wasserman, à la tête du Centre national de recherche sur le suicide et
la prévention des problèmes de santé mentale (PNSA) à l’Institut
Karolinska.
***
PSYCHIATRIE
Prévention du suicide : très tôt en milieu scolaire...
Un programme de sensibilisation à la santé mentale
développé en milieu scolaire a permis de réduire les tentatives de
suicide et les idées suicidaires chez des adolescents, dans une vaste
étude européenne, selon des résultats à paraître dans The Lancet.
Un programme ce sensibilisation à la santé mentale développé en
milieu scolaire montre des effets très bénéfiques sur la prévention du
suicide.
Il s'agit de la première étude européenne, menée dans 168 écoles de
10 pays de l'Union européenne (Autriche, Espagne, Estonie, France,
Hongrie, Irlande, Italie, Roumanie et Slovénie), évaluant de manière
randomisée un programme de prévention des comportements suicidaires chez
l'adolescent, font observer le Pr Danuta Wasserman du Karolinska
Institutet à Stockholm et ses collègues. L'étude SEYLE montre qu'un
programme de sensibilisation à la santé mentale, mis en oeuvre dans les
établissements scolaires, s'adressant à tous les élèves, de courte durée
(cinq heures sur un mois), permet de réduire de manière statistiquement
significative le nombre de tentatives de suicides et la survenue
d'idées suicidaires fortes par rapport à l'absence d'intervention, se
félicitent-ils.
Le programme évalué (YAM pour Youth Aware of Mental Health Programme)
a été développé pour cette étude : son objectif est de faire prendre
conscience aux adolescents de l'importance de leur santé mentale, de
leur faire connaître les facteurs de risque et des facteurs protecteurs
associés au suicide, de les aider à identifier les symptômes dépressifs
et anxieux ainsi qu'à mieux gérer les aléas de la vie, le stress et les
comportements suicidaires. Concrètement, le programme est mis en oeuvre
par des animateurs formés, à travers des ateliers interactifs et des
jeux de rôle, des posters affichés dans les salles de classes, des
exposés sur la santé mentale ainsi qu'un fascicule que les élèves
peuvent emporter chez eux.
Dans l'étude, les chercheurs ont comparé de manière randomisée le
programme YAM à deux autres interventions, le programme QPR (Question,
Persuade and Refer), qui consiste à former les professeurs et les autres
personnels scolaires à identifier les élèves à risque suicidaire et à
communiquer avec eux pour les inciter à consulter, et le programme
ProfScreen, qui s'appuie sur un questionnaire distribué aux élèves puis
examiné par des professionnels de santé pour repérer les adolescents à
risque et les adresser vers une consultation. Au total 11 110 élèves
âgés de 14-15 ans ont été randomisés entre les trois programmes et un
groupe contrôle. Pour des raisons éthiques, les posters éducatifs du
programme YAM ont été mis à disposition des quatre groupes. Après un an
de suivi, l'incidence des tentatives de suicide était significativement
réduite au plan statistique parmi les adolescents ayant suivi le
programme YAM, de 55% par rapport au groupe contrôle, alors que la
baisse associée avec les deux autres interventions n'était pas
significative. Les résultats étaient similaires pour les idées
suicidaires, avec une incidence réduite de 50% avec le programme YAM par
rapport au groupe contrôle. Aucune tentative de suicide n'a abouti au
décès au cours de l'étude.
Sur la base de cette étude, les chercheurs ont calculé que le
programme YAM permet d'éviter une tentative de suicide pour 167 élèves
sensibilisés. Dans un éditorial, David Brent du Western Psychiatric Institute and Clinic à Pittsburgh et Hendricks Brown de la Northwestern University Feinberg School of Medicine
à Chicago notent qu'en tenant compte à la fois des tentatives de
suicide et des idées suicidaires, il suffit d'avoir 91 élèves
sensibilisés pour éviter un cas. D'autres études sont nécessaires pour
confirmer ces résultats et évaluer le rapport coût-efficacité du
programme YAM ainsi que tester d'autres modalités d'application,
ajoutent les chercheurs. Les auteurs de l'éditorial leur suggèrent,
avant une diffusion à grande échelle de ce programme, d'examiner
notamment les données existantes pour d'autres programmes qui ont fait
la preuve de leur efficacité en milieu scolaire.