lundi 22 janvier 2024

USA ETUDE RECHERCHE Chez certaines femmes, le risque d'avoir des pensées suicidaires augmente juste avant leurs règles

Chez certaines femmes, le risque d'avoir des pensées suicidaires augmente juste avant leurs règles

Par LR Médias pour marieclaire.fr
Publié le 19/01/2024 à 07:45

Une nouvelle étude a révélé que les personnes ayant leurs règles étaient plus susceptibles de développer des pensées suicidaires quelques jours avant ces dernières. Toutes avaient cependant déjà des antécédents en la matière.

En se penchant sur la question de l’impact psychologique du cycle menstruel, des chercheurs de l’Université de l’Illinois, basée à Chicago (Etats-Unis), se sont aperçus que les études sur le sujet étaient peu nombreuses. De plus, les rares recherches précédentes se contentaient souvent de faire une simple corrélation entre cycle menstruel et tentative de suicide.

Les scientifiques ont ainsi souhaité se concentrer sur l’humeur quotidienne des personnes menstruées.
Des pensées suicidaires plus fortes avant le début des règles

Publiés début 2024 dans la revue The American Journal of Psychiatry, leurs travaux ont suivi 119 patientes. Toutes ont répondu à une enquête quotidienne visant à évaluer leur humeur sur une période commençant quelques jours avant le début des règles. Les résultats ont montré que les patientes ayant des antécédents de pensées suicidaires présentaient un risque accru d’en développer de nouvelles à partir de cette période.

Une grande majorité des patientes ont signalé une augmentation significative de symptômes psychiatriques tels que la dépression, l’anxiété et une grande forme de désespoir, notamment au cours des phases prémenstruelles et précoces. D’autres ont, de leur côté, signalé des changements émotionnels à différents moments de leur cycle.

L’idée de cette étude était de faire suivre aux patientes leurs symptômes liés à la santé mentale au cours de leur cycle, afin de permettre aux scientifiques d’établir des recommandations personnalisées de soins.


Très peu d’études disponibles

"Cette étude établit que le cycle menstruel peut affecter de nombreuses personnes ayant des pensées suicidaires, ce qui en fait l'un des seuls facteurs de risque récurrents prévisibles qui ont été identifiés pour détecter le moment où une tentative de suicide pourrait survenir, a déclaré dans un communiqué Tory Eisenlohr-Moul, co-auteure principale de l’étude. En tant que cliniciens, nous nous sentons responsables de protéger nos patients contre une tentative de suicide, mais nous ne disposons pas de beaucoup d'informations sur le moment où nous devons nous préoccuper le plus de leur sécurité", a-t-elle ajouté.

Une impression confirmée par le docteur Charlotte Russel, psychologue clinicienne établie au Royaume-Uni. Cette dernière déplore le manque d’études sur le sujet. "C’est un domaine largement sous-étudié, explique-t-elle dans les colonnes de The Independant. (…) Même dans le cadre de ma propre formation professionnelle, l’accent a été très peu mis sur l’impact des menstruations sur notre bien-être psychologique".

Elle précise également que le cycle menstruel doit être pris en compte avec d’autres facteurs de risque connus lors de l’évaluation des tendances suicidaires.