En savoir plus sur la JOURNEE MONDIALE PREVENTION SUICIDE : #JMPS2023 / #WSPD2023 #preventionsuicide : 10 septembre 2023 "Creating Hope Through Action " « Créer l'espoir par l'action » https://blogdinfosuicide.blogspot.com/2023/06/maj-journee-mondiale-prevention-suicide.html
REVUE DE PRESSE :
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La prévention du suicide évoquée à Quimperlé
L’équipe, chargée du Contrat local de santé de Quimperlé communauté (Finistère), a organisé une conférence sur le suicide, jeudi 28 septembre 2023, à l’Espace Benoîte-Groult, pour sauver des vies.
Laurent Le Goff (au micro), Sophie Gaillanne et Yvan Nicolas, expliquent que nous portons tous un bagage, plus ou moins lourd, selon notre histoire et notre vulnérabilité. | OUEST-FRANCE
Ouest-France Publié le 29/09/2023
Jeudi, de nombreux auditeurs, particuliers ou professionnels en lien avec le Centre médico-psychologique de Quimperlé, le service d’addictologie de l’Hôpital du Scorff à Lorient et la Mutualité sociale agricole, s’étaient déplacés pour écouter ou parler de cet enjeu majeur de santé publique.
En Bretagne, on note un décès par suicide toutes les 12 heures. C’est la région la plus touchée par ce geste en France. « Quimperlé détient le record du taux de suicide sur le secteur », déclarait Anne-Cécile Pichard, « nous sommes tous acteurs de la prévention du suicide », poursuivait la directrice de l’hôpital de Quimperlé. Un quart des patients reçus aux urgences ont tenté de mettre fin à leurs jours.
Hortense Oudin, psychiatre, a décrit la période de crise suicidaire où se donner la mort devient pour une personne une solution pour « mettre fin à une souffrance », ajoutant que ce « processus est dynamique, évolutif, temporalisé, et surtout réversible. » Le mal-être n’est pas une fatalité.
De l’empathie
Laurent Le Goff, infirmier référent prévention suicide au Groupement hospitalier de Bretagne Sud (GHBS), a livré des outils de compréhension et de dépistage. Un suicide impacte 6 à 14 personnes de l’entourage et en expose émotionnellement 135. « On peut aider une personne en souffrance en étant là, en empathie. En lui montrant que l’on a souci d’elle », soulignait Laurent Le Goff.
On peut repérer les facteurs de risques. Les pertes, les décès, les deuils, les éléments pénibles de la vie déclenchent le stress, la douleur, submergent d’émotions négatives. Les comportements changent, la consommation d’alcool ou de substances toxiques engendrent d’autres risques. Une fatigue cognitive et la rumination suicidaire s’installent.
Chacun peut intervenir, rester présent, à l’écoute, sans juger. « Initier la conversation avec des mots clairs et sans ambiguïté pour chercher les informations et sécuriser l’environnement ou passer le relais aux professionnels. Si le risque de suicide est imminent, il faut accompagner la personne aux urgences ou alerter les secours en appelant le 15 », précise Sophie Gaillanne, infirmière référente au GHBS.
Les plans d’action et l’implication d’associations (SOS amitiés, Nighline, Agri’écoute, Croix rouge Française, filsantejeunes.com, 3114, etc.) présentées par Yvan Nicolas, infirmier, membre de l’association Dites Je Suis Là, ont permis de baisser de 33 % le taux de décès par suicide.***
Les jeunes et le suicide : ces signes qui doivent alerter et les moyens de prévention, les conseils d'une spécialiste
Publié le 17/09/2023 Écrit par Solenne Barlot
La semaine de prévention du suicide s'achève ce dimanche 17 septembre au CHU de Clermont-Ferrand. • © OLIVIER DOULIERY / AFP
Clermont-Ferrand Puy-de-Dôme Auvergne-Rhône-Alpes
C'est un véritable enjeu de santé publique. Les pensées suicidaires chez les 15-20 ans sont en augmentation, notamment depuis la crise sanitaire liée à la Covid-19. Voici les signes qui doivent vous alerter et les bons gestes à adopter pour accompagner un proche.
La prévention du suicide devient un véritable enjeu de santé publique, en particulier chez les plus jeunes. Le docteur Julie Geneste-Saelens est psychiatre et cheffe de service des urgences psychiatriques du CHU de Clermont-Ferrand.
Si les statistiques concernant les suicides en France montrent plutôt une baisse depuis quelques décennies, on observe depuis 3 ans, de façon conjoncturelle et contextuelle, une augmentation des idées suicidaires chez les Français, particulièrement chez les 15-20 ans, selon la spécialiste : “On a le sentiment que le COVID a quand même joué beaucoup sur la santé psychique des adolescents, des jeunes adultes et des étudiants. Il y a une nette cassure à la hausse au moment du COVID, après les premiers confinements, surtout à partir de l'année 2021.”
Des professions plus à risque
Certaines professions sont plus à risque, explique le docteur Geneste-Saelens : “Les professionnels qui sont souvent les plus impactés sont ceux qui ont une relation avec un public parce qu’il peut y avoir une forme d'épuisement professionnel qui s'installe à force d'être en contact avec l'autre et toujours avoir besoin de prendre soin de l'autre.” Mais le premier facteur, selon elle, à l'origine des idées suicidaires demeure la rupture sentimentale.
Des signes qui donnent l'alerte
Le signe principal de pensées suicidaire est souvent un changement brutal de comportement, “notamment au niveau social d'une personne : elle s'isole de plus en plus, elle parle de moins en moins, on ne la voit plus dans les soirées, il y a un isolement qui s'installe progressivement”, explique Julie Geneste-Saelens.
La spécialiste recommande également d’être particulièrement attentif aux personnes qui sont déjà passées à l’acte : “Il ne faut pas oublier qu'elles ont été en souffrance et il faut penser à prendre de leurs nouvelles régulièrement. Parce qu'à un moment donné, s'il y a une crise suicidaire, c'est qu'il y a eu souvent un isolement social et que la souffrance n'a pas pu être partagée à ce moment-là.”
Des stratégies de prévention
Du 11 au 17 septembre, une semaine de prévention du suicide était organisée au CHU de Clermont-Ferrand. Les stratégies de prévention du suicide y étaient développées, indique le docteur Geneste-Saelens : “C’est une stratégie multimodale avec plusieurs points d'impact. Il y en a qui sont très fortes, c'est le souci de l'autre et l'accessibilité à des professionnels de santé ou des partenaires sociaux avec un lien social 24 heures sur 24. C'est pour cela que les lignes d'écoute ont beaucoup d'importance. Il y a toujours eu des lignes d'écoute en France : SOS Suicide, SOS Amitié... Depuis octobre 2021, en plus, on a la ligne du 31 14.”
Les lignes d'écoute et les médecins
Selon elle, toutes ces lignes d’écoute peuvent être bénéfiques : “Le plus important est de pouvoir avoir accès, à ce moment-là, à quelqu'un au bout du fil, de re-rentrer dans un lien avec l'autre. C'est fondamental. Toutes les lignes d'écoute, qu'elles soient bénévoles ou professionnelles, ont cette qualité d'écoute, cette qualité d'empathie, de non-jugement, de confidentialité et ont des outils pour évaluer les choses.” Si la situation semble urgente, avec une personne qui est sur le point de se faire du mal, la réponse doit être médicale et sanitaire, par exemple en appelant le SAMU ou en conduisant la personne chez un médecin le plus rapidement possible.
Le dispositif Vigilance
Julie Geneste-Saelens gère également un dispositif de rappel téléphonique des personnes suicidantes appelé Vigilance. Le dispositif Vigilance va vers les personnes qui ont fait un passage à l'acte suicidaire. “On les rappelle une dizaine de jours après et dans les mois qui suivent. Si on n'arrive pas à les avoir au téléphone, on leur envoie une carte postale pour leur dire qu'on ne les oublie pas. Les personnes qui sont incluses dans le dispositif Vigilance peuvent aussi nous rappeler. Mais l'idée c'est plutôt, pour nous, de ne pas les oublier.”
Recréer du lien social
Les professionnels développent aussi la formation de tous ceux qui sont en contact avec des populations vulnérables, par exemple les professeurs, pour les collégiens et lycéens, mais aussi celles et ceux qui travaillent avec les personnes âgées. Ces professionnels apprennent à repérer la crise suicidaire, les facteurs de risque mais aussi l'envahissement des idées suicidaires.
“Il faut oser poser la question à quelqu'un sur les idées noires ou les idées suicidaires, ce qui n'est pas forcément simple. Souvent, on a peur de poser la question parce qu’on ne sait pas quoi en faire. On a peur de la réponse et on ne sait pas comment on va pouvoir orienter la personne. Dans ces formations, on donne aussi quelques conseils pour essayer de limiter les passages à l'acte. La solution n'est pas toujours d'envoyer vers un service de soins, mais ça peut l'être s'il y a urgence. Les services de soins sont parfois engorgés.”
En tant que proche d’une personne concernée, le docteur Geneste-Saelens conseille de remobiliser la famille ou les personnes proches, recréer du lien social, redonner les numéros des lignes d'écoute et enlever les moyens de suicide à disposition. Ces facteurs permettent parfois d’éviter un drame.
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Santé
Tentatives de suicide : "En discuter pour briser le tabou" lors d'une conférence à Nevers
Publié le 13/09/2023 https://www.lejdc.fr/*
Chacun, dans son champ de compétence, peut agir pour aider la personne.
Onze tentatives de suicide ont lieu chaque jour en Bourgogne-Franche-Comté, et 200 personnes ont été hospitalisées pour des tentatives de suicide dans la Nièvre. Des chiffres qui sont même sous-estimés, selon la spécialiste Maud Benetti, qui animera une conférence jeudi 14 septembre à Nevers.
Le Dr Maud Benetti est médecin coordonnateur de VigilanS Bourgogne et VigilanS 58, un système de recontact et d’alerte. Jeudi 14 septembre, elle animera une grande soirée-débat sur la crise suicidaire et les moyens de l’identifier, de la traiter et de la prévenir.
Quel est le but de cette conférence ?
Le CHU de Dijon et le centre hospitalier Pierre-Lôo travaillent depuis 2020 au déploiement du dispositif VigilanS. Il consiste à maintenir le lien avec les personnes qui ont fait des tentatives de suicide dans les six mois. Car il est établi qu’elles sont plus vulnérables, avec un risque plus élevé de repasser à l’acte. Des professionnels de santé nous donnent leurs coordonnées, ainsi que celles de leur personne de confiance, et nous les contactons par téléphone ou à défaut par courrier pour prendre de leurs nouvelles. On le fait plus ou moins régulièrement selon leur état. L’efficacité de ce dispositif a été prouvée dès 2015, dans le Pas-de-Calais [diminution de près de 40 % du risque de récidive N.D.L.R.].
Cela fait un an que la Nièvre nous envoie des patients, et je viens deux jours dans le département pour faire un premier bilan et mobiliser plus largement : les urgences, les professionnels de ville, les collectivités… Depuis l’été 2022, 97 Nivernais nous ont été adressés grâce au dispositif.
Onze tentatives par jour en Bourgogne-Franche-Comté
Quelles sont les statistiques concernant le suicide dans la Nièvre ?
Nous comptons onze tentatives de suicide par jour en Bourgogne Franche-Comté. Et on sait que la Nièvre est un peu au-dessus de la moyenne régionale. En 2021, 200 personnes ont été hospitalisées pour des tentatives de suicide dans la Nièvre.
Mais ces chiffres sont sous-estimés, car ils ne prennent pas en compte les patients qui n’ont pas été médicalisés, et le recueil des diagnostics aux urgences n’est pas toujours codé de la même façon d’un établissement à l’autre. Ce sont des axes sur lesquels on doit s’améliorer.
Quelles vont être les grandes lignes de votre conférence ?
Ce sera une présentation des connaissances actuelles sur la conduite suicidaire et comment on organise la prévention et la prise en charge de ces patients.
Justement, quelles actions de prévention existent ?
Il en existe plusieurs et il faut les mener toutes en même temps. Le patient peut être adressé par des professionnels à VigilanS après une tentative, mais il existe aussi le 3114, le numéro national de prévention des suicides. Il s’adresse à tout le monde : des personnes qui pensent au suicide, des proches, des professionnels… Troisième axe : la formation des professionnels à la crise suicidaire : ce travail est déjà avancé dans la Nièvre.
"L’idée, c’est de briser l’isolement, que chacun, dans son champ de compétence, puisse agir pour aider la personne."
Dr Maud Benetti
Si je crains que quelqu’un ne passe à l’acte, comment je peux agir à mon niveau ?
Il faut d’abord en discuter avec lui, briser le tabou, et lui dire qu’il peut appeler le 3114. Et s’il ne veut pas, vous pouvez faire le même numéro pour demander conseil.
Conférence. "La crise suicidaire : l’identifier, la traiter, la prévenir", ouverte à tous, jeudi 14 septembre à 18 h 30 au centre hospitalier de l’agglomération de Nevers, salle René Marlin.
Propos recueillis par Marlène Martin
https://www.lejdc.fr/nevers-58000/actualites/tentatives-de-suicide-en-discuter-pour-briser-le-tabou-lors-d-une-conference-a-nevers_14369035/
Prévention du suicide : En Corse, des avancées qui sauvent des vies
Depuis deux ans, de nouveaux moyens ont mis en place pour
accompagner les personnes qui ont tenté de mettre fin à leurs jours et
prévenir les risques suicidaires. En Corse, l’ensemble des
professionnels de santé sont impliqués pour un meilleur suivi au
quotidien.
Une prise en charge améliorée
Depuis
deux ans, les services de santé ont changé leur manière de prendre en
charge les personnes susceptibles de commettre une tentative de suicide.
Auparavant, la prévention du suicide était fondue dans la prise en
charge de la psychiatrie. Désormais, elle dispose de moyens dédiés, qui
permettent aux professionnels de santé de mieux repérer et accompagner
les personnes qui ont tenté de se donner la mort ou qui présentent des
risques suicidaires.
Parmi
ces avancées, le dispositif VigilanS, mis en place en Corse en octobre
2022, fait partie de ceux qui montrent les meilleurs résultats, avec 301
personnes prises en charge depuis son instauration. Cette plateforme,
destinée uniquement aux personnes qui ont réalisé une tentative de
suicide, offre un accompagnement personnalisé sur six mois pour éviter
toute récidive. « La principale difficulté que doit surmonter une
personne qui se suicide ou qui fait une tentative, c’est la solitude.
Quand on arrive à casser cette spirale, on met un frein aux passages à
l’acte, affirme Sébastien Gariglio. Nous appelons la personne
dix jours après son geste, nous lui envoyons des cartes postales durant
six mois avant de refaire le point par téléphone». En parallèle,
les personnes engagées dans le dispositif VigilanS sont invitées à se
tourner vers un centre médico-psychologique, tandis que les
professionnels de santé qui sont chargés du suivi de cette personne sont
alertés sur la tentative de suicide. « Nous essayons de mettre la
puce à l’oreille de tout le monde parce que le médecin de santé ou
l’infirmier libéral ne peut pas savoir que son patient a voulu mettre
fin à ces jours. En rameutant tout le monde, nous étendons le filet de
sécurité autour de la personne fragile », indique le cadre de santé.
Des formations pour mieux déceler les passages à l’acte
Devant
le succès de la prévention du suicide, des formations sont dispensées
aux professionnels de santé, mais également aux citoyens. Baptisé
Sentinelles, ce dispositif se veut être « l’équivalent des gestes de premiers secours du suicide
», indique Sébastien Gariglio. Cette formation aide les personnes à
déceler les signes avant-coureurs d’une tentative de suicide. Dans cette
optique, Sentinelles se déploie dans le monde professionnel, et
notamment avec le milieu agricole, la catégorie socioprofessionnelle la
plus touchée par le phénomène, avec un suicide d’agriculteur tous les
deux jours selon une étude de Santé publique France de 2017. Pour éviter
cette hécatombe, l’ARS de Corse et la Mutuelle sociale agricole (MSA)
proposent des formations Sentinelles aux professionnels du monde
agricole, que . « Nous formons le personnel de la MSA sur le
terrain, les assistantes sociales, les élus locaux, mais aussi les
vétérinaires et le personnel de la chambre d’agriculture qui se déplace
auprès des exploitants », précise Céline Prieto, la responsable du
développement à la MSA de Corse. Bien que le taux de suicide chez les
agriculteurs de l’île reste faible, ces derniers souffrent d’un certain
un mal-être qui doit être pris en charge. « L’idée, c’est de former
de plus en plus de gens sur le territoire pour pouvoir repérer ces
risques suicidaires et animer ce réseau. À terme, le lien entre toutes
les Sentinelles servira à avoir un appui, savoir vers qui orienter les
agriculteurs en cas de mal-être », indique Céline Prieto.
Enfin, depuis l’année dernière, le 3114, le numéro national d’information pour la prévention du suicide a été régionalisé avec un certain succès, avec 811 appels enregistrés pour la Corse. Toutefois, il faut rappeler que « pour une seule personne, plusieurs appels peuvent être passés. Cela peut venir de la personne elle-même, de sa famille, de ses amis voire des professionnels de santé qui la suive », nuance Sébastien Gariglio. Il n’empêche, ce service délivre de précieux conseils pour l’entourage de la victime, aussi bien pour la prévention que pour la postvention, c’est-à-dire les informations et les services à connaître après que la personne a tenté de se suicider. Cet accompagnement supplémentaire permet lui aussi de resserrer le lien autour de la personne en souffrance et de lui montrer qu’elle n’est pas seule dans cette épreuve.
https://www.corsenetinfos.corsica/Prevention-du-suicide-En-Corse-des-avancees-qui-sauvent-des-vies_a73505.html
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Pensées suicidaires : ça n’arrive pas qu’aux autres
Il est important de rappeler que ce geste ultime n’est pas si rare. Comment soutenir quelqu’un qui a des idées noires, et surtout, comment prévenir un passage à l’acte fatal ? Tout le monde devrait connaître les paroles qui peuvent sauver. Laurence Roux-Fouillet
13/09/2023 https://regardsprotestants.com/*
Inspirations
Dimanche 10 septembre avait lieu la journée mondiale de prévention du suicide. Vendredi 8 septembre, la ville de Boulogne-Billancourt inaugurait une exposition photo rétrospective en plein-air, sur les grilles du parc Léon-Blum, consacrée à Christophe Dominici. Un hommage à l’ancien ailier du XV de France, à l’occasion de la Coupe du monde de rugby en France.
Aucun lien apparemment entre ces deux événements concomitants. Encore que… Christophe Dominici, joueur charismatique à la vie apparemment idéale a perdu la vie le 24 novembre 2020 à l’âge de 48 ans, après une chute mortelle au parc de Saint-Cloud. Son corps sans vie a été retrouvé sans qu’il ait pu être établi jusqu’à présent comme il était tombé. Suicide, accident malheureux ? Quoi qu’il en soit, son entourage rapportait qu’il était depuis quelque temps déjà dans un état dépressif qui avait justifié une brève hospitalisation. Non, ça n’arrive pas qu’aux autres.
L’envie d’en finir
Chaque année en France, 200 000 personnes tentent de se suicider. 10 000 y parviennent, soit une mort par suicide toutes les heures. Pour offrir une ordre de comparaison, c’est trois fois plus que les décès causés par les accidents de la route, qui donnent pourtant lieu à de nombreuses campagnes de prévention. Mais les clichés et les tabous ont encore la vie dure. Mort « honteuse », encore réprouvée par certaines religions, le suicide met mal à l’aise.
Les confinements ont confronté certaines personnes à une solitude insupportable. Les événements mondiaux qui ont suivi ont ravivé des sources de peurs parfois irrationnelles, et la dépression s’est emparée de personnes qui allaient jusque-là très bien, sans que leur entourage ne s’inquiète trop de cette tristesse qui dure. Parfois s’est ajoutée une consommation au-delà du raisonnable d’alcool ou autres substances plus ou moins licites, pour se sentir mieux, mais qui ne fait qu’aggraver la problématique. C’est ainsi que Monsieur ou Madame-Tout-le-monde bascule un jour. Souvent un jour comme un autre. Un tiers des décès par suicide concernes les 25-54 ans.
Des conditions de vie équilibrées, un entourage proche, un niveau de vie suffisant ne sont pas des antidotes au risque suicidaire. La dépression est souvent en cause, surtout si elle s’est installée de manière insidieuse, chez un sujet qui prend énormément sur lui pour donner le change.
On remarque à peine quelqu’un qui parle moins, ou se fait soudain plus discret. A ce titre, la mini-fiction « Et toi, ça va ? », tournée par la fondation Pierre Denicker, façon « Bref », est un bon reflet de ce qui se passe dans la tête de quelqu’un qui sombre et pense au pire pour s’en sortir, alors que c’est « un mec qui a tout pour être heureux ».
Car pour toute personne qui veut en finir, ça n’est pas tant la vie qu’elle veut quitter que la souffrance psychique qui la dévore. La mort n’est conçue que comme une issue exclusive et rapide – d’où les passages à l’acte parfois rapides.
Que faire ?
Face à quelqu’un qui change ou pour qui on s’inquiète, l’entourage est souvent très démuni. Que faire, que dire ? J’ai déjà parlé de l’intérêt de la formation au secourisme en santé mentale. Elle donne des bases pour se positionner et être en soutien, sans s’épuiser soi-même.
Un mot d’ordre émerge : il faut parler des pensées suicidaires. Les évoquer n’accélère pas le risque, au contraire, cela participe à le soulager. L’objectif est de conduire la personne souffrante à aller vers l’accompagnement qui va l’aider à aller mieux.
Autre consigne incontournable : le suicide ne peut jamais rester un secret. Face à toute personne qui vous confierait son envie d’en finir en ajoutant « qu’il ne faut en parler à personne », refusez absolument d’entrer dans ce pacte. L’urgence est l’aide, pas le qu’en-dira-t-on, y compris au prétexte de la liberté de chacun à disposer de sa vie. Quelqu’un qui pense au suicide ne réfléchit pas par lui-même, c’est l’état dépressif qui guide ses actes. Il est piégé et doit être aidé prioritairement.
Attention, enfin, au moment où tout semble aller mieux. L’entourage se rassure sur ce changement positif, alors qu’il peut être dicté par la décision de la personne de passer à l’acte, celle-ci lui procurant un sentiment de soulagement et de bien-être.
Si on a un doute, si on se questionne ou si on cherche de l’aide, on peut contacter le numéro national de prévention du suicide, accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, le 3114. A l’autre bout du fil, des professionnels peuvent conseiller l’entourage, mais aussi faire intervenir les services d’urgence en cas de nécessité. Il ne faut jamais hésiter.
Pour aller plus loin :
– Infosuicide.org
– VigilanS, le dispositif de suivi des personnes qui ont fait une tentative de suicide
– UNPS, l’union nationale de prévention du suicide propose des outils de prévention pour l’entourage
https://regardsprotestants.com/bien-vivre/pensees-suicidaires-ca-narrive-pas-quaux-autres/
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Prévention du suicide : le 3114 est à l’Hôpital François Mitterrand aujourd’hui de 9h30 à 17h Dernière mise à jour: 12 septembre 2023 https://dijon-actualites.fr/*
Le mardi 12 septembre 2023, dans le sillage de la 21e journée mondiale de prévention du suicide célébrée deux jours auparavant, une équipe spéciale marquera sa présence au cœur de l’Hôpital François Mitterrand. Rendez-vous dans le hall A de 9h30 à 17h pour une journée d’informations, de sensibilisation et de discussions.
Cet événement est l’opportunité pour le grand public, mais également pour les professionnels de la santé, de découvrir le fonctionnement et l’importance du dispositif 3114. Pour rappel, le 3114 est le numéro national gratuit dédié à la prévention du suicide, disponible de manière ininterrompue 24H/24 et 7J/7.
Mis en service depuis 2021 sous l’égide du ministère de la Santé, ce numéro est bien plus qu’une simple suite de chiffres. Il est le trait d’union entre des personnes en détresse, celles ayant des pensées suicidaires ou celles assistant une personne en souffrance, et un professionnel qualifié capable d’apporter écoute, soutien et conseils.
Le 3114 Bourgogne Franche Comté, représentant de ce service sur le territoire, sera là pour répondre aux diverses interrogations, qu’il s’agisse des procédures, du type de soutien offert ou encore des moyens mis en œuvre pour assurer cette mission vitale.
Le suicide reste un sujet sensible et parfois tabou. Mais avec des initiatives comme celle-ci, l’objectif est de démystifier le sujet, de fournir des informations essentielles et d’offrir un soutien concret à ceux qui en ont besoin.
Pour davantage d’informations sur le 3114 ou pour avoir accès à des ressources complémentaires, il est possible de consulter le site officiel : https://3114.fr/.
Journée mondiale de la prévention du suicide : 10 septembre 2023
Organisée par l’OMS et l'Association Internationale pour la Prévention du Suicide https://www.codeps13.org/*
Chaque année, le 10 septembre, l'Association Internationale pour la Prévention du Suicide et l'Organisation Mondiale de la Santé organisent la Journée Internationale de Prévention du Suicide, une journée de sensibilisation mondiale qui inspire un engagement actif dans le monde entier. C'est l'occasion de promouvoir le 3114, un dispositif qui vise à réduire la souffrance et le nombre de suicides en France en offrant aux citoyens une ligne téléphonique qui apporte une réponse professionnelle.
Thème : créer l'espoir par l'action.
Le 3114 : une ligne nationale de prévention du suicide
Confidentiel et gratuit, le 3114 permet de répondre aux besoins immédiats des personnes en recherche d’aide : écoute, évaluation, intervention, urgence, orientation ou suivi de crise. Elle s’adresse également aux professionnels en contact avec des personnes en détresse ou en quête d’information sur le suicide et sa prévention.
En France, chaque année, ce sont environ 200 000 tentatives de suicide pour près de 9000 décès qui sont recensés. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité évitable chez les 18-25 ans, et la première chez les 25-34 ans. Selon les données répertoriées par l’INSERM, le taux de décès par suicide croît jusqu’à 40 ans, puis à partir de 70 ans.
Le site du 3114 met à disposition les éléments à partager sur les réseaux sociaux, pour être un.e acteur.trice de la prévention du suicide. Plusieurs actions marqueront également ce mois de prévention.
Consulter le site 3114
Liens utiles
3114 , le site du numéro de prévention du suicide
Site internet Ministère de la santé et de la prévention
Site internet santé publique France : suicides et tentatives de suicide
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La Nouvelle République du Centre-Ouest
vienne, lundi 11 septembre 2023 , p. 7
La plateforme 3114 de prévention contre le suicide, ouverte en octobre 2021 à Poitiers, fait un travail de fond sur la santé mentale. Le Dr Chavagnat fait le point.
Propos recueillis parDelphine Blanchard
Tours - Le 1er janvier 2023, le centre hospitalier Laborit s’est doté, officiellement, d’un centre de prévention du suicide. Il n’en existe que deux en France : un à Lyon et un à Poitiers. À l’occasion de la Journée mondiale pour la prévention du suicide, qui s’est déroulée le 10 septembre, on a fait le point avec le docteur Jean-Jacques Chavagnat, psychiatre.
Quel est le rôle du centre de prévention du suicide ?
Jean-Jacques Chavagnat :
« La coordination territoriale de prévention du suicide mais aussi le suivi des suicides. Ça englobe
la plateforme téléphonique 3114
mais aussi la mise en place de consultations de deuil complexe ou des groupes de patients endeuillés par suicide. Par exemple, quand il y a un suicide, les proches ont la possibilité de cinq consultations prises en charge dans les quinze jours et ça, beaucoup de gens ne le savent pas. »
« Les hommes se suicident plus que les femmes »
Avez-vous des chiffres récents ?
« En 2020, dans la Vienne, il y a eu 47 suicides répertoriés par nos soins. C’est moins que les années précédentes. Ce sont en majorité des hommes : trois hommes se suicident quand une femme passe à l’acte. »
Vous n’avez pas encore les chiffres d’après Covid, mais une tendance ?
« Il n’y a pas eu plus de morts par suicide mais beaucoup plus de tentatives de suicide, notamment chez les adolescents et les jeunes femmes. L’augmentation est très nette chez les plus jeunes qui ont pu être dans un état dépressif pendant les confinements. »
Qui sont les personnes qui appellent le 3114 ?
« En 2022, on a reçu sur la plateforme de Poitiers qui couvre le Poitou-Charentes Limousin, 233.045 appels, c’est un chiffre très élevé. La preuve qu’en lançant cette plateforme en octobre 2021, on a vu juste, c’est qu’il y avait un besoin. »
Et quel est le profil des appelants ?
« Des gens qui sont en détresse psychique voire en désespoir. Ce sont aussi des personnes inquiètes pour un proche, que ce soit un parent, un médecin, une infirmière scolaire… Notre rôle, c’est de faire le lien avec les collègues pour la prise en charge et le soin, notamment pour faciliter le retour au soin. »
Y a-t-il des personnes prêtes à passer à l’acte ?
« Environ un appel sur deux est d’une personne dans une crise suicidaire. Dans ces cas-là, on passe 1 h 30 au téléphone, plutôt que 20 minutes. Mais on sauve des gens. Ces personnes sont prises en charge, ensuite, pour une évaluation et les urgences psychiatriques prennent le relais. »
Est-ce que ce sont des personnes qui souffrent d’une pathologie ou est-ce les conditions de leur vie qui ne sont pas supportables ?
« C’est une souffrance psychique, physique ou sociale. Par sociale, on entend une souffrance liée à l’extérieur, le travail, l’école… L’état dépressif est prégnant chez les plus jeunes, mais aussi les plus de 60 ans. Nous avons 50 à 60 % de plus de jeunes en détresse dans nos services. »
Propos recueillis parDelphine Blanchard
Le numéro national de prévention du suicide : 3114, ligne ouverte 7 jours sur 7 et 24 h sur 24. Pour bénéficier de cinq consultations psychologiques après le suicide d’un proche, il suffit d’appeler le 05.49.44.58.13.
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Suicide chez les adolescents : trois signes qui doivent alerter les parents
Publié le 10/09/2023 https://france3-regions.francetvinfo.fr*
Écrit par Guillaume Poisson
Le suicide frappe plus chez les jeunes par rapport au reste de la population, et la situation s'est aggravée depuis la pandémie de Covid-19. •
Grand Est Strasbourg Bas-Rhin Alsace Haut-Rhin
De nombreuses études montrent que les adolescents sont de plus en plus sujets au suicide. Dans le cadre de la journée mondiale de la prévention du suicide ce lundi, on fait le point sur les comportements qui peuvent alerter chez les plus jeunes.
Année après année, la tendance se confirme. Les plus jeunes sont aussi les plus vulnérables face au suicide, comme le montre le dernier bulletin régional publié par Santé Publique France en février dernier. Dans le Grand Est, les hospitalisations pour suicide chez les 11-17 ans ont augmenté de 24% en 2021 et de 28% sur le premier semestre 2022, en comparaison avec la période 2017-2019.
Comment repérer et éventuellement prévenir un tel passage à l'acte chez son enfant de 11 ans ? Quelle attitude adopter face à un adolescent de 15 ans qui se mure dans le silence ? Quand franchir le pas de la consultation ? À Strasbourg, le centre d'accueil médico-psychologique pour adolescents (Campa) accueille ces jeunes susceptibles de passer à l'acte et effectue un travail de long terme sur eux. La responsable médicale du service, Julie Rolling, nous aide à identifier les signes qui doivent alerter les parents et, surtout, confie ses préconisations face au mal-être des enfants.
1. Une humeur qui change
C'est le premier signe important : l'adolescent change soudainement d'humeur. "Si les parents remarquent que leur enfant éprouve une tristesse profonde sans raison apparente, s'ils constatent un changement de comportement, par exemple des accès de colère fréquents aussi, il faut s'inquiéter", estime Julie Rolling. Le changement de comportement peut aussi se traduire par une "consommation nouvelle ou bien plus importante de produits toxiques et stupéfiants".
Dans ce genre de situation, le premier réflexe à avoir est de "verbaliser son inquiétude". "Certains parents peuvent craindre de parler aux adolescents et, tout simplement, de leur demander si ça va. Il ne faut pas hésiter, car le fait de mettre leur mal-être en mots peut désamorcer certaines situations. Il n'y a aucune fatalité, le suicide est évitable et ça, il faut en avoir conscience."
2. Une tendance à s'isoler
Si un adolescent, habituellement très sociable, se met progressivement à couper les ponts avec tous ses amis, c'est un autre signe inquiétant qu'il ne faut surtout pas ignorer. "On remarque qu'il y a souvent un repli sur soi et une tendance à s'isoler chez les enfants qui ressentent un mal-être. Par exemple, un gamin qui passe sa vie au football va s'arrêter du jour au lendemain pour s'enfermer dans sa chambre."
À 14 ou 15 ans, il arrive pourtant souvent que les jeunes abandonnent des activités ou changent de cercle social. Comment distinguer ces changements "normaux" d'une véritable dépression ? "C'est vrai que c'est l'âge où les enfants sont le plus traversés par des moments de questionnement identitaire et de léger mal-être, reconnaît Julie Rolling. Mais il faut s'inquiéter quand il y a un retentissement fonctionnel, c'est-à-dire quand ces changements provoquent un effet négatif dans la vie du jeune, comme une chute des résultats scolaires ou une tendance à ne plus aller en classe."
3. Les comportements autodestructeurs
Autre signe permettant d'écarter la piste de la crise d'adolescence, c'est le fait qu'il y ait une accumulation des facteurs que l'on a déjà évoqués. "Si les parents constatent qu'il y a à la fois un changement dans le comportement, une tendance à s'isoler de ses amis, et des pratiques comme la scarification, c'est qu'il y faut absolument aller consulter."
Une tentative de suicide ratée ou une pratique d'automutilation ne doit surtout pas amener les parents à penser qu'il s'agit "d'attirer l'attention". "C'est ce qu'on appelle une monstration du mal-être, ça veut dire que l'adolescent exprime sa souffrance en le montrant, physiquement, car il ne parvient pas à l'exprimer avec des mots. Et la manière dont l'entourage va réagir à cette monstration est primordiale pour éviter l'escalade : le fait de minimiser ou de sous-estimer le mal-être peut être un facteur déclencheur."
Au-delà du signalement, les proches sont ensuite accompagnés par des professionnels dans le traitement des problèmes psychiatriques de leurs enfants. "Je remarque que les parents sont de plus en plus démunis face au mal-être de leurs enfants. Ils ont conscience du problème mais ne savent pas quels choix faire, car ils entendent un peu tout et son contraire sur les méthodes idéales aujourd'hui."
Au Campa de Strasbourg, les jeunes peuvent par exemple suivre des ateliers thérapeutiques, d'escalade ou de relaxation. "Cela permet de travailler la confiance en soi et dans les autres", qui peut faire défaut à cet âge et en milieu scolaire. La rentrée a d'ailleurs été marquée par le suicide d'un adolescent de 14 ans à Poissy (Yvelines) alors qu'il avait signalé des faits de harcèlement scolaire un an plus tôt.
Journée mondiale de prévention du suicide : que faire pour protéger les jeunes?
Par Shaya Baldassari
Publié 10/09/23 https://www.lefigaro.fr*
«Nous avons noté un phénomène rare; la forte augmentation des
tentatives de suicide chez les jeunes, en particulier les moins de 15
ans». tadamichi / stock.adobe.com
Créé en 2015, le dispositif
VigilanS permet d’établir un contact entre des jeunes qui ont tenté de
mettre fin à leurs jours et des professionnels de santé. Il doit être
déployé dans 96 départements à la rentrée.
En France, le suicide
est la première cause de mortalité des 15-25 ans, et bat les records
européens en la matière. Avec près de 8300 décès enregistrés en France
métropolitaine en 2017 et 200.000 tentatives, la France affiche l'un des
taux les plus élevés des pays européens de développement comparable.
«Historiquement, la France n'est pas très bonne élève pour ses chiffres
de décès par suicide», explique Franck Bellivier, délégué Ministériel à
la Santé Mentale et à la Psychiatrie au Ministère de la Santé et de la
Prévention.
Contrairement aux idées reçues, la pandémie du Covid-19
et ses confinements successifs n’auront pas augmenté les tentatives de
suicides. «Les périodes de confinement ont été plutôt protectrices, il y
a eu moins de tentatives de suicide et pas forcément de rebond au
moment du déconfinement», souligne Franck Bellivier. D’une façon
générale, «la tendance est à la baisse depuis plus de 10 ans mais nous
avons noté un phénomène rare; la forte augmentation des tentatives de
suicide chez les jeunes, en particulier les moins de 15 ans»,
ajoute-t-il.
Mais que faire pour protéger les jeunes du risque suicidaire? «Prévention», c'est le mot d'ordre de Michel LeJoyeux,
professeur de psychiatrie et d'addictologie à l'Université Paris Cité
et auteur du livre En Bonne Santé avec Montaigne, récemment paru en
livre de poche. Les dépressions et les états psychotiques sont les
causes principales de conduites suicidaires, explique-t-il. D’après les
données de l’INSERM, la dépression est l'un des troubles les plus
répandus puisqu’elle concerne environ 15 à 20% de la population
générale, même si ces chiffres, comme ceux qui concernent les suicides,
sont «largement sous-estimés», estime Michel Lejoyeux. «L'existence
d'une dépression multiplie par 5 le risque de mort par suicide chez la
personne atteinte», souligne-t-il.
«Reconnaître la souffrance psychique»
«Si on repère et si on traite les dépressions
, qu’on agit sur les conditions environnementales des jeunes à risque,
on peut réduire les morts par suicide», indique le professeur de
psychiatrie. Certains signes ne trompent pas, «la perte d'intérêt, la
perte de l'estime de soi, la perte d'énergie et la tristesse» sont
caractéristiques de la dépression. Mais encore faut-il que ces signes
soient reconnus, entendus et traités en conséquence, «souvent ce n’est
pas le cas», déplore Michel Lejoyeux, ajoutant que «ces signes graves ne
sont pas entendus comme des symptômes, alors qu’un individu dans cet
état peut aboutir à la première cause de mortalité chez les jeunes».
«Nous avons collectivement un travail à faire pour reconnaître la souffrance psychique
comme on reconnaît n'importe quelle autre souffrance», insiste Michel
Lejoyeux. «Il faut un dispositif de prévention qui déstigmatise le
sujet, un dispositif de dépistage pour que collectivement on repère ces maladies , et un système de soin qui puisse les prendre en charge», conclut le psychiatre.
Une priorité gouvernementale
D’après
le Ministère de la Santé, 75% des récidives ont lieu dans les 6 mois
suivant une tentative de suicide. Certains dispositifs tentent d’y
répondre ; dans les Hauts-de-France, VigilanS
a été créé en 2015 pour maintenir un contact pendant un an entre les
personnes concernées et un réseau de professionnels de santé. «Ce
dispositif a prouvé son efficacité sur la prévention de la récidive
suicidaire, il diminue de près de 40% le risque de récidive», souligne
Franck Bellivier. Il ajoute que VigilanSest un dispositif
«économiquement viable», ce qui «encourage à continuer d'investir dans
ce type de dispositif dans le futur». En septembre 2023, VigilanSdoit
être déployé dans 96 départements.
Le 3114
est la première ligne unique de la prévention du suicide. Ouverte 7
jours sur 7 et 24h sur 24, les répondants sont des professionnels de
santé formés à la prévention du suicide tels que des infirmiers ou des
psychologues. «Depuis sa création le 1er octobre 2021, il a reçu 397.000
appels, c’est-à-dire entre 600 et 700 appels par jour», indique Franck
Bellivier. Plus qu’une simple ligne d’écoute, les professionnels de
santé peuvent notamment faire intervenir le Samu chez la personne, si un
risque de geste imminent suicidaire est suspecté. Les 19 centres de
réponses se déploient sur l’ensemble du territoire, et plus récemment à
la Réunion et en Martinique. «La prévention du suicide est une politique
publique prioritaire du gouvernement», indique le délégué ministériel.
Pour
rappel, si vous êtes en détresse et/ou avez des pensées suicidaires, si
vous voulez aider une personne en souffrance, vous pouvez contacter le 3114. (7j/7 et 24h/24).
La ligne SOS Amitié écoute des personnes en détresse et de leur entourage, par des bénévoles formés, service anonyme et gratuit
09 72 39 40 50 (7j/7 et 24h/24).
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/journee-mondiale-de-prevention-du-suicide-que-faire-pour-proteger-les-jeunes-20230910
***
Journée mondiale de prévention contre le suicide : chiffres en augmentation, SOS suicide poursuit sa lutte
Un tour de Tahiti à vélo pour sensibiliser sur le suicide. C'est le principe de la rando-cyclo qui s'est tenue ce dimanche. Plus d'une centaine de personnes ont participé à cette huitème édition, qui a débuté à la mairie de Pirae, à 7 heures. L'initiative est renouvelée chaque année par l'association SOS Suicide, en partenariat avec l'AS Cyclisme Pirae. Elle fait partie d'un évévement plus global, le Cycle around the Globe, piloté par l’association internationale pour la prévention du suicide.
Les kilomètres effectués par les participants seront comptabilisés dans cette opération internationale. Lors des années précédentes, Tahiti s'est classé parmi les premiers au niveau mondial...même si l'objectif n'est évidemment pas la performance physique mais la cause.
Chiffres en hausse avec le Covid
Chaque année, une trentaine de Polynésiens se suicident suite à des problèmes familiaux ou conjugaux. Une étude menée entre 2020 et 2023 par le département de psychiatrie du centre hospitalier de la Polynésie française révèle que les tentatives de suicides ont augmenté d’un tiers durant la crise du Covid-19 (+34,4%) et jusqu'à 54,4% sur la dernière année de la pandémie. Les dernières données sur le sujet remontaient à 2010.
L'étude souligne notamment une "hausse inquiétante de tentatives chez les jeunes, confirmant la nécessité grandissante de mener des campagnes de prévention". D'après les données, les femmes de moins de 20 ans seraient les plus touchées par les comportements suicidaires.
Demander de l'aide
Comment en arrive-t-on jusque là ? Un ancien détenu témoigne : séparé de sa femme et de son unique fils, son désespor devient extrême dans sa cellule, au point de tenter le pire. Heureusement, l'issue ne sera pas fatale pour lui. Aujourd’hui sorti de prison, il n'a pas vu son fils depuis trois ans. Mais il est soutenu par l’association SOS Suicide et Jean, son "pair aidant". Son suivi psychologique continue.
Le plus dur est de créer un lien de confiance et d'orienter vers des structures.
Jean Vaimeho, pair aidant de l’association SOS suicide
L’association SOS Suicide vient en aide à ces personnes, avec ses propres moyens. Deux écoutants, répondent aux appels 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Quand ça te prend, tu ne gères plus tes émotions négatives et tu n'as qu'une solution : en finir avec la vie.
Annie Tuheiava, présidente de l’association SOS Suicide
Pour la communauté, LGBTQIA +, Alexandre est aussi à l’écoute… car on le sait peu, mais le sentiment d’exclusion est souvent exacerbée par les jugements homophobes.
Neuf fois sur dix, c'est le chagrin d'amour mais il y aussi des problèmes d'inclusion (...) toute la partie sociale, les communautés religieuses qui dans certains cas n'acceptent pas la chose.
Alexandre Debrousse, secrétaire de SOS Suicide et écoutant LGBTQIA +
Les psychologues et les psychiatres sont aussi là pour aider. 40% des patients de Poetua Deane souffrent de crises d’anxiété. Les facteurs peuvent être nombreux : raisons professionnelles, familiales, chagrin d’amour...
La trajectoire de la crise suicidaire va passer du sentiment d'échec au sentiment de ne pas pouvoir sortir de cette impasse autrement que par la mort.
Poetua Deane, psychologue
Plus de six cents personnes ont des pensées suicidaires au Fenua, où l’ingestion médicamenteuse comporte la grande majorité des tentatives de suicides, devant la pendaison.
Quoi qu'il en soit, ne laissez pas vos idées noires vous envahir et demandez de l'aide : 87.20.25.23 / 89.20.25.23.***
Le 3114, un cabinet virtuel pour prévenir les suicides en Provence
Par Théo BESSARD
Publié 10/09/23 https://www.laprovence.com/*
Le 3114 est une ligne gratuite et accessible à toute personne cherchant de l'aide ou des conseils. Photo Denis THAUST
Les pensées noires qui poussent à l'acte plus de 400 Provençaux par an trouvent une réponse immédiate et un interlocuteur compétent en appelant ce numéro.
L'important, c'est d'être détendu. Tout ici, au Centre régional de prévention du suicide (CRPS), est fait pour : répondants pieds nus, postes de travail ergonomiques, canapés et ballon de gym en accès libre. Quatre postes occupés par des psychiatres et infirmiers en psychiatrie accueillent une trentaine d'appels chaque jour, créant du lien avec une variété de publics confrontés à la question du suicide.
À voir aussi : Rugby-Coupe du monde : derniers réglages pour le XV de France
La région Paca moins exposée
"Les chiffres sont moins hauts chez nous avec 8,8 décès pour 100 000 personnes en Paca pour une moyenne de 13", postule Jean-Marc Henry, psychiatre de l'AP-HM, dans le contexte des Journées de prévention du suicide marquées aujourd'hui à l'agenda, et du mois de prévention, septembre jaune. "Toutefois, nuance-t-il. Il y a eu une hausse depuis la crise sanitaire, avec 20 % de tentatives en plus parmi les femmes âgées de 15 à 25 ans."
Deux fois plus de femmes que d'hommes
Les statistiques révèlent que "pour deux tentatives de femmes, un homme essaie de mettre fin à ses jours, mais que trois hommes meurent pour une femme", ajoute-t-il.
En d'autres mots, "les femmes passent plus à l'acte mais les hommes sont de loin les premières victimes du suicide."
Nommer peut sauver
"Parler du suicide ne provoque pas l'acte, mais soulage", postule Blandine, veilleuse au 3114 après des années en urgences psy. "Le sujet reste tabou, se désole-t-elle, alors que le mieux à faire est de questionner clairement quelqu'un qui montre les signes d'envies suicidaires : quand, comment, à la suite de quoi cette envie de passage à l'acte intervient ?"
Comme ses collègues, elle est formée à répondre jour et nuit, pour écouter mais aussi conseiller des proches inquiets, des familles endeuillées, des DRH, et parfois des infirmiers à domicile ou scolaires... Bref, tous ceux qui ont besoin d'appeler et de nommer les choses.
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Journée mondiale de prévention contre le suicide : un nouveau dispositif pour lutter contre les récidives
À l'occasion de la Journée Mondiale de Prévention du Suicide, Santé Publique France dévoile les résultats positifs de l'évaluation du dispositif VigilanS. Ce programme vise à minimiser le risque de récidive de tentatives de suicide en maintenant le contact avec les individus hospitalisés suite à une tentative de suicide.
Publié le 10 sept. 2023 par Shoona Wooley https://www.santemagazine.fr/*
Les données montrent une baisse significative de ce risque chez les bénéficiaires de ce suivi nommé VigilanS. De plus, une étude médico-économique démontre que l'investissement dans ce dispositif engendrerait des économies substantielles pour le système de santé. VigilanS s'inscrit dans la stratégie nationale de prévention du suicide du ministère de la Santé et de la Prévention (source 1). Santé Publique France a évalué l'efficacité de VigilanS sur la période 2015-2017 dans six régions pionnières : Nord-Pas-de-Calais, Bretagne, Haute et Basse-Normandie, Languedoc-Roussillon et Jura. L'étude a porté sur 23 146 patients ayant fait une tentative de suicide, avec la moitié ayant bénéficié de VigilanS et l'autre moitié non. Dans le premier groupe, 3 214 récidives suicidaires ont été recensées, contre 5 014 chez les patients non exposés. Ces chiffres révèlent une réduction de 38 % du risque de récidive suicidaire (comprenant les passages aux urgences, hospitalisations pour tentatives de suicide et les décès par suicide) au cours des 12 mois suivant la tentative de suicide chez les patients ayant suivi VigilanS. Cette efficacité est observée indépendamment du sexe et du nombre de tentatives précédentes.
En outre, les coûts engagés pour le programme VigilanS pendant cette période ont été comparés aux économies générées par la prévention des tentatives de suicide. L'évaluation médico-économique révèle que chaque euro investi dans VigilanS permettrait d'économiser deux euros en coûts de santé. En moyenne, 248 € de dépenses de santé seraient ainsi préservés pour chaque patient participant à VigilanS.
Maintenir le lien humain après une tentative : une solution pour limiter les récidives
Le programme VigilanS vise à maintenir le contact et à surveiller les patients ayant fait une tentative de suicide afin de réduire le risque de récidive suicidaire. Les participants sont suivis par une équipe de "vigilanseurs" pendant une période allant de quelques jours à six mois après la tentative de suicide, par téléphone ou par voie postale. En 2023, le dispositif VigilanS est désormais présent dans 32 centres couvrant l'ensemble des régions françaises, y compris les territoires d'outre-mer (Océan Indien, Antilles, Guyane).
La France affiche un taux de suicide supérieur à la moyenne de l'Union européenne. Bien que le nombre de suicides ait diminué ces 20 dernières années, on enregistre toujours près de 9 200 décès par suicide et environ 200 000 tentatives de suicide par an en France. La crise sanitaire a également provoqué une augmentation des tentatives de suicide chez les moins de 25 ans et une hausse des admissions aux urgences pour pensées suicidaires au sein de la population générale. Les personnes ayant déjà tenté de se suicider demeurent particulièrement vulnérables à la récidive suicidaire et au décès par suicide. Il est donc impératif de mettre en place des mesures de prévention spécifiques pour réduire ces risques.
Sources
Source 1 : "Journée mondiale de prévention du suicide : Aurélien Rousseau souhaite sensibiliser à la prévention du suicide et rappelle les dispositifs déployés dans la stratégie nationale de lutte contre les suicides.", santé.gouv.fr, le 08 septembre 2023.
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Sauver une vie avec un simple coup de téléphone : Journée de lutte contre le suicide
Par Angers Mag10 septembre 2023 https://www.angersmag.info/*
Chaque année en France, 9 200 personnes se suicident, soit trois fois plus que les accidents de la route, et cela représente 13 victimes pour 100 000 habitants. À l’occasion de la journée mondiale de prévention du suicide ce dimanche, nous avons rencontré les psychologues et médecins de la plateforme 3114.
Il est alarmant de constater que treize personnes se suicident pour 100 000 habitants en France, ce qui est supérieur à la moyenne européenne et bien plus élevé que des pays comme la Grèce, Chypre ou la Turquie où l’on déplore moins de cinq décès par suicide pour 100 000 habitants.
Ces chiffres révèlent également des disparités sociales et de genre. Les femmes font deux fois plus de tentatives de suicide que les hommes, mais les tentatives des hommes ont trois fois plus de chances de réussir que celles des femmes. De plus, les employés et les ouvriers ont un taux de suicide trois fois plus élevé que les cadres.
Le 10 septembre est la journée mondiale de prévention du suicide.
Un coup de téléphone peut sauver une vie. C’est le défi auquel sont confrontés chaque jour les professionnels de la plateforme de prévention du suicide au numéro d’appel 3114, disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Dans la Vienne, la plateforme est située à côté du centre d’appels du SAMU, ce qui permet d’envoyer des secours en cas d’urgence. Les psychologues qui répondent aux appels sont bienveillants et attentifs. « N’importe quelle personne en souffrance est légitime à nous appeler, après, nous explorons toutes les idées suicidaires. Et parfois, un mot ou quelque chose permet de créer un lien, alors oui, ça permet de sauver des vies », explique Anaïs, psychologue.
Certains appelants témoignent : « Parfois, quand on se sent seul, qu’on a des envies de retourner cette angoisse contre nous, on se scarifie, on prend des médicaments. Eux, ils arrivent à trouver des mots pour apaiser, ça fait du bien. On sent qu’on est écouté, qu’on existe. », reconnaît une femme qui vient de composer le 3114.
Chaque jour, cette plateforme, qui couvre le Poitou-Charentes et le Limousin, soit plus de 2,5 millions d’habitants, reçoit entre 30 et 50 appels.
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Suicide : le dispositif VigilanS, un moyen efficace de lutter contre les récidives
Publié le 10/09/2023 france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/jura/*
Écrit par Sarah Rebouh
Près de 70 % des personnes qui décèdent par suicide souffraient d’une dépression, le plus souvent non diagnostiquée ou non traitée, selon Souffrance prévention suicide. •
En Franche-Comté, le dispositif VigilanS est mis en place depuis 2015. Les professionnels qui y travaillent aident les personnes en détresse psychologique ayant fait une ou plusieurs tentatives de suicide à ne pas récidiver. Explications avec Claire-Marie Tainturier est médecin coordinateur du dispositif VigilanS en Franche-Comté.
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, plus de 700 000 personnes se suicident chaque année dans le monde. En France, ce chiffre avoisine les 9 000 pour l'année 2020. Le nombre de tentaLves de suicide est, quant à lui, esLmé à 200 000 par an. La Journée mondiale de prévention du suicide a été instituée en 2003 par l’Association internationale pour la prévention du suicide en collaboration avec l’OMS. Célébrée chaque année le 10 septembre, "cette journée vise à attirer l’attention sur la question du suicide, à combattre la stigmatisation et à sensibiliser les organisations, les gouvernements et le grand public, en martelant que le suicide est évitable". Pour l'occasion, France 3 Franche-Comté s'est intéressé au dispositif VigilanS, mis en place en Franche-Comté en 2015.
Lutter contre la récidive
Claire-Marie Tainturier est médecin coordinateur du dispositif VigilanS en Franche-Comté, basé à Dole à l'hôpital Saint-Ylie. VigilanS permet la mise en place d'une veille téléphonique extra-hospitalière pour patients suicidants, visant à diminuer la récidive et la mortalité suicidaire. "Au cours de cette veille, on va prendre des nouvelles de la personne, par téléphone et par l’envoi de cartes postales. L’objectif, c’est de maintenir le lien, c’est très important. Le suivi dure six mois, mais on rappelle toujours à la personne qu’elle peut nous appeler si elle va moins bien, nous explique-t-elle. On travaille avec les hôpitaux, les médecins, les infirmières scolaires... Tout professionnel de santé qui prend en charge un patient et qui a connaissance d'une tentative de suicide peut nous l’adresser".
Depuis le début de l’année 2023, 386 personnes ont intégré le dispositif sur toute la France-Comté. "On a une augmentation de personnes prises en charge, car le dispositif est de plus en plus connu", précise le docteur Tainturier. Des enfants, des adultes ainsi que des personnes âgées font partie des personnes accompagnées. Le suivi téléphonique est effectué par des infirmières et psychologues formés à l’intervention lors de crises suicidaires. VigilanS dispose de deux professionnels à temps plein.
Mieux comprendre le suicide :
Mieux Comprendre Le Suicide - par Souffrance prévention suicide by Sarah Rebouh on Scribd
Un dispositif efficace
Santé publique France a été missionnée par la Direction générale de la Santé pour évaluer l’efficacité du dispositif VigilanS sur la période 2015-2017 dans les six premiers territoires l’ayant expérimenté : Nord-Pas-de-Calais, Bretagne, Haute et Basse-Normandie, Languedoc-Roussillon et le Jura. Le résultat est très encourageant.
"L’étude montre une réduction de 38% des risques de réitération suicidaire dans les 12 mois suivant la tentative de suicide, chez les personnes accompagnées par le dispositif. On peut donc réellement prévenir les réitérations suicidaires en accompagnant mieux les personnes", détaille Claire-Marie Tainturier.
1 personne sur 20 déclare avoir eu des pensées suicidaires.
Souffrance prévention suicide
Comment expliquer que les pathologies mentales et la détresse psychologique restent quelque chose de tabou dans notre société ? Selon la professionnelle de santé, "on associe souvent les pathologies mentales à de la faiblesse, ce qui peut générer de la honte". Elle ajoute : "À mon sens, il faudrait plutôt les associer à ce qu’elles sont vraiment : des maladies. Elles peuvent être soignées".
Que faire face aux pensées suicidaires ?
Souffrance prévention suicide rappelle qu'un suicide expose en moyenne 135 personnes et impacte 6 à 14 personnes dans l'entourage. "Par exposition au suicide, on entend les personnes qui se sentent émotionnellement concernées par la survenue d’un ou plusieurs suicide(s) dans leur entourage familial, amical, professionnel ou communautaire. Les personnes impactées sont celles qui ressentent un impact émotionnel ou traumatique de forte ou moyenne intensité à court, moyen ou long terme dans les suites de l’exposition au suicide."
Si vous avez le sentiment qu’un proche va moins bien, tient des propos suicidaires ou si vous-même, vous vous sentez en grande fragilité psychologique, n'hésitez pas à composer le 31-14, le numéro de Souffrance prévention suicide.
"Il ne faut pas hésiter à appeler le numéro pour avoir des conseils", selon Claire-Marie Tainturier. Les répondants sont présents 24h24 et 7 jours sur 7, pour accompagner toute personne présentant des idées suicidaires, de l’entourage aux professionnels de santé, mais aussi également aux personnes endeuillées par un suicide.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/jura/suicide-le-dispositif-vigilans-un-moyen-efficace-de-lutter-contre-les-recidives-2836064.html
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Journée mondiale de prévention du suicide : harcèlement scolaire, réseaux sociaux, isolement... 5 questions sur les risques qui entourent des adolescents
Publié le 10/09/2023 https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/*
Écrit par Laure Bolmont
La prévention du suicide chez les adolescents sera au cœur de la journée mondiale, le 10 septembre 2023. •
Ces derniers mois, plusieurs suicides d'adolescents ont rappelé le difficile combat contre le harcèlement à l'école. À l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide, le pédopsychiatre David Soffer revient sur le rôle des réseaux sociaux et la nécessaire vigilance de l'entourage.
On meurt peu à l'adolescence. Pourtant, le suicide est la seconde cause de décès des 15-24 ans, après les accidents de la route. Les filles sont globalement moins touchées que les garçons, mais sont plus nombreuses à tenter de mettre fin à leurs jours. Après le suicide à Poissy (Yvelines) d'un adolescent de 15 ans qui avait dénoncé des faits de harcèlement, faisant suite à la mort de Lindsay en mai 2023, les gestes suicidaires des plus jeunes inquiètent.
À l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide dimanche 10 septembre, France 3 Provence Alpes a interrogé le pédopsychiatre David Soffer, directeur de l'Association Suicide Mal-être Adolescent (ASMA), dispositif régional qui accompagne des jeunes après une tentative de suicide. Ce spécialiste répond à 5 questions sur les comportements suicidaires et les signes qui doivent alerter l'entourage.
Existe-t-il un profil-type d'adolescent susceptible de passer à l'acte ?
David Soffer aime à comparer le risque de suicide à celui de l'infarctus du myocarde : il existe bien un profil-type de patient à risque, quinquagénaire, fumeur et en surpoids, et pourtant rien ne met à l'abri de jeunes gens sportifs d'être victimes d'un infarctus massif.
"Il n'y a jamais une cause unique qui pousse vers le suicide, mais plusieurs. Le harcèlement peut en être une. Cependant, il faut présenter un état de souffrance mentale sévère. Et puis parfois, c'est violent et très soudain". Selon ce spécialiste, "la bascule" demeure le sentiment de solitude et l'isolement.
Peut-on déceler des signes avant-coureurs ?
Le suicide d'un adolescent "fait l'effet d'une bombe nucléaire dans une famille" explique David Soffer. "Les dégâts sont terribles à tous les niveaux, alors il ne s'agit pas de culpabiliser les parents qui en ont été victimes. Cependant, la vigilance et le rapport de confiance avec l'entourage sont déterminants dans la majorité des cas."
Le mal-être de l'adolescent, les changements d'attitude, l'isolement, le repli sur soi, la consommation de produits toxiques, les conduites à risques de manière générale peuvent être des indicateurs. "Les réseaux sociaux ont indiscutablement aggravé les choses, explique David Soffer, mais ils ont aussi des bons côtés, car ils améliorent la capacité d'interaction entre les jeunes. On ne sait pas ce qu'il s'y passe, mais ils peuvent permettre aussi d'éviter une forme d'isolement." Ce qui pose question, selon le pédopsychiatre, c'est le contenu des échanges et c'est ce sur quoi, il faudrait selon lui opérer un contrôle.
Faut-il interdire les réseaux sociaux à ses enfants pour les protéger du risque de suicide ?
Impossible et contre-productif affirme ce spécialiste. "Il vaut mieux exercer ouvertement un contrôle, mais ne pas le faire en cachette, pas comme un enquêteur, mais comme un accompagnant. Dire à son enfant que Snapshat ou TikTok ne sont pas des carnets intimes dont les adultes doivent respecter le secret, mais bien des espaces publics sur lesquels les parents ont aussi un droit de regard."
Pour David Soffer, il serait même pertinent d'utiliser les réseaux sociaux pour diffuser des messages d'information et de prévention du suicide dont les jeunes pourraient s'emparer. Il prend pour exemple la série américaine "13 raisons pour mourir " vue comme une incitation au suicide des jeunes : "face à la levée de boucliers, la production a immédiatement lancé des messages d'information sur les réseaux avec un numéro d'appel - l'équivalent du 3114 en France - et à la suite de la diffusion de chaque épisode des gens appelaient pour parler d'eux ou pour évoquer la situation d'un ami."
En quoi le harcèlement scolaire peut-il induire des comportements suicidaires ?
Pour David Soffer, le harcèlement scolaire n'a rien de nouveau, c'est une pratique ancienne, mais il a trouvé une caisse de résonance puissante et dangereuse avec les réseaux sociaux. "Qui n'a pas subi de moqueries dans la cour d'école ? C'est consubstantiel à l'adolescent et cela participe de son développement", explique le directeur d'ASMA, "mais autrefois cela s'arrêtait en arrivant à la maison. Aujourd'hui l'acharnement se poursuit bien au-delà et ce qui est dangereux ce sont les humiliations répétées, sans empathie. Parce que l'effet de groupe déculpabilise les auteurs en diluant la responsabilité de chacun. Cette dilution a des effets désastreux"
Quels conseils donner aux parents ?
Ne jamais rompre le lien avec son adolescent, affirme David Soffer. "Le jeune qui s'en sortira est celui qui a des ressources, de la famille, des cousins, des voisins et des amis dans différents cercles, comme celui du sport ou des loisirs. C'est celui qui a confiance en des adultes de son entourage". La vigilance semble être un rempart indispensable et elle s'étend jusque dans l'armoire à pharmacie du foyer.
Si internet permet une recherche facile de modes opératoires pour mettre fin à ses jours, David Soffer rappelle que le paracétamol reste le moyen létal le plus fréquemment utilisé dans les tentatives de suicide chez les jeunes.
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LINFO.RE – créé le 10.09.2023 https://www.linfo.re/*
Dans le cadre de la journée internationale de la prévention au suicide, nous avons rencontré le docteur Pauline Mascarel, psychiatre et responsable du centre réunionnais de prévention au suicide.
À l’occasion de la journée de la prévention suicide, nous avons souhaité rencontrer une personne agissant au quotidien pour prévenir le suicide chez les personnes en détresse.
Pauline Mascarel est une psychiatre réunionnaise du centre répondant du 3114 à La Réunion. Elle est la responsable du centre réunionnais de prévention au suicide, basé à l’EPSMR, au CHOR.
Un numéro 7j/7, 24h/24
"Le numéro 3114 a été créé en octobre 2021 par le ministère de la Santé. Il fonctionne 7 jours sur 7 , 24h/24", explique la psychiatre. Pour cette dernière, " on intervient sur n’importe quelle problématique de souffrance psychique au sens large". A la différence des autres numéros, comme SOS Amitiés, le 3114 est animé "par des professionnels de santé, comme des infirmiers ou psychologues spécialisés en santé mentale".
Le 3114 s’adresse ainsi "à ceux qui ne vont pas bien, qui ont une problématique de souffrance psychique ou des idées suicidaires".
Évaluer et trouver des solutions pour résoudre la crise
Pour la médecin, "on accueille dans un premier temps. C’est parfois la première fois que la personne se retrouve en contact avec un professionnel spécialisé dans la santé mentale. Donc on va écouter son jugement, avec le plus de bienveillance possible. Et ensuite, faire une première évaluation sur sa problématique, sa souffrance et l’aider à essayer de résoudre la crise qu’elle rencontre en faisant descendre le niveau de charge émotionnelle. On cherche des stratégies pour faire face aux difficultés et éventuellement, orienter la personne vers d’autres acteurs du soin ou des associations".
5000 Réunionnais l’ont déjà utilisé
À la différence des autres centres d’appel, le 3114 "n’est pas dans une écoute passive où on laisse la personne parler. On va essayer d’analyser son discours et réfléchir ensemble à la stratégie à utiliser", détaille-t-elle.
Depuis la création de ce numéro, 5000 Réunionnais ont fait appel.
Largement d’actualité, les membres du centre 3114 participent ce dimanche au Camélias Raid et sont également présents aux Francofolies. Objectif, "faire connaître le numéro à un maximum de personne pour offrir une réponse aux personnes en détresse", conclut-elle.
https://www.linfo.re/la-reunion/journee-de-la-prevention-au-suicide-notre-objectif-c-est-que-tout-le-monde-connaisse-le-3114
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Journée mondiale de la prévention du suicide : la Normandie, l'une des régions les plus touchées
Publié le 10/09/2023 à 12h30
Écrit par Dominique Durand https://france3-regions.francetvinfo.fr/*
Le taux de suicide en Normandie s'élève en moyenne à 17,7 pour 100 000 habitants, contre 14 en France, selon l'Observatoire national du suicide. • © Kristina Tripkovic / Unsplash
En ce dimanche 10 septembre, journée mondiale de la prévention du suicide, il est important de rappeler les chiffres qui nous touchent tous de près ou de loin et de rappeler que des aides existent au niveau national comme régional. Si vous êtes concernés, un numéro : le 3114.
Commençons par la France, le suicide représente dans notre pays près de 10 000 décès par an, soit trois fois plus de morts que les accidents de la route.
Du côté des hospitalisations en médecine et chirurgie, 89 000 personnes ont été concernées après une tentative de suicide en 2017 mais on estime à 200 000 le nombre de tentatives au total. Mais alors la question se pose, qui sont les plus concernés ? Le suicide en France touche en premier lieu les hommes, avec un taux de suicide de 20,4 sur 100 000 habitants, la différence avec les femmes est marquante avec un taux de suicide de 6,2 sur 100 000 habitants.
Si l'on compare ces données avec nos voisins européens, le taux de suicide est en France l’un des plus élevés avec 13,4 décès pour 100 000 habitants, pour une moyenne européenne de 10,2 sur 100 000 habitants. Des chiffres présentés par le Ministère de la Santé et de la Prévention. L'association S.O.S Amitié, qui tient la ligne téléphonique d'accompagnement et de prévention liée au suicide énumère, elle, les cinq raisons principales d'appel. Souffrance psychique
Solitude
Relationnel
Famille, sentiments
Rupture deuil
Qu'en est-il en Normandie ?
Selon l'Agence régionale de Santé de Normandie, notre région figure parmi les plus touchées par les conduites suicidaires : elle se place en quatrième position avec "un taux standardisé de mortalité par suicide de 17,7 pour 100 000 habitants, contre 14 en France" (Source : Observatoire national du suicide – septembre 2022).
En 2019, le taux d’hospitalisation standardisé normand pour tentative de suicide se situait au-dessus du taux national (233,5 pour 100 000 habitants contre 152,1 pour 100 000 habitants en France métropolitaine). La santé mentale des jeunes Normands est particulièrement préoccupante avec un taux élevé de tentative de suicide dans la région avec 249 cas pour 100 000 habitants.
Quels dispositifs d'accompagnement ?
Alors l'ARS rappelle les dispositifs mis en place. Le premier étant le numéro national de prévention du suicide : 3114. Une ligne "confidentielle et gratuite, qui permet aux personnes suicidaires d’accéder 24h/24 et 7j/7 par téléphone à un service professionnel d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’intervention." Pour rappel, cet accompagnement est aussi destiné aux proches de personnes suicidaires.
En Normandie, le centre répondant est coordonné par le centre hospitalier du Rouvray, en lien direct et en partenariat avec tous les SAMU de la région. Pour d'autres informations et conseils, le site internet 3114.fr est disponible.
L'ARS souligne aussi l'existence du programme VigilanS, un "dispositif post-hospitalier de prévention de la récidive suicidaire qui a pour objectif d’améliorer la coordination et d’aider à tisser un véritable réseau autour des personnes en crise suicidaire." Un dispositif proposé aux personnes ayant déjà fait des tentatives de suicide après leur passage aux urgences ou leur hospitalisation. Un système qui repose sur des contacts téléphoniques réguliers et la mise en place d’une ligne téléphonique dédiée pour les professionnels de santé impliqués dans le parcours de soins de ces mêmes personnes. Un suivi primordial lorsque l'on apprend que 75% des récidives ont lieu dans les six mois suivant une tentative de suicide.
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Comment aider un camarade qui ne va pas bien ?
santé mentale « L’essentiel, c’est qu’un adulte puisse être dans la boucle et se saisisse de sa responsabilité d’adulte », souligne Charles-Edouard Notredame, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Lille
Lise Abou Mansour Publié le 10/09/23 https://www.20minutes.fr*
Plus de 300 jeunes de 15 à 24 ans se suicident chaque année en France, selon l’Inserm Un jeune de 15 ans a mis fin à ses jours mardi à Poissy, dans les Yvelines. Si la responsabilité ne doit pas reposer sur les camarades d’un adolescent en souffrance et que le suicide est toujours multifactoriel, ils peuvent toutefois aider.
« Il ne faut surtout pas que l’adolescent à qui le copain s’est confié reste seul avec son inquiétude », insiste Jean-Philippe Raynaud, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et chef de service au CHU de Toulouse
« L’essentiel, c’est qu’un adulte puisse être dans la boucle et se saisisse de sa responsabilité d’adulte. Et après, charge à lui d’en parler à la bonne personne », souligne Charles-Edouard Notredame, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Lille.
Les drames se suivent et se ressemblent. Un jeune de 15 ans a mis fin à ses jours mardi à Poissy, dans les Yvelines. Les premiers éléments de l’enquête « attestent clairement que des faits de harcèlement avaient été déclarés au cours de l’année scolaire 2022-2023 ». Et face à ce type d’événement, que peuvent faire les camarades de l’élève ?
« Lorsque je demande à un adolescent qui a eu une crise suicidaire vers qui il peut se tourner si cela se reproduit, neuf fois sur dix, il cite un ami », souligne Jean-Philippe Raynaud, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et chef de service au CHU de Toulouse. Si la responsabilité ne doit pas reposer sur les camarades d’un adolescent en souffrance et que le suicide est toujours multifactoriel, ils peuvent toutefois aider. À l’occasion de la journée mondiale de prévention du suicide de ce dimanche, voici comment des adolescents peuvent accompagner un ami qui ne va pas bien.
Se faire confiance
Changement rapide de comportement et/ou d’humeur, isolement, difficulté à se projeter dans l’avenir sont autant de signaux qui peuvent mettre la puce à l’oreille. « Si un ami ne fait plus les activités qu’il aimait, sort moins, se fâche avec ses copains, voire ne veut plus leur parler, il faut s’interroger », explique Jean-Philippe Raynaud.
Pour Charles-Edouard Notredame, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Lille et coordinateur national adjoint du 3114, « ce n’est pas nécessairement aux adolescents de savoir faire la différence entre un simple mal-être et une crise suicidaire chez leur copain, car c’est une sacrée responsabilité. » Selon lui, l’adolescent doit se faire confiance car il connaît ses amis et sait repérer quand l’un d’eux ne va pas bien. « Les adolescents connaissent souvent mieux les problèmes de leurs copains que les parents », confirme le chef de service au CHU de Toulouse.
Des informations que n’ont pas les adultes
De plus, ils auraient accès à des informations que ne détiennent pas forcément les adultes, comme des messages via les réseaux sociaux. « Si un jeune dit à son copain "on pourra faire ça cet été" et que l’autre lui répond, "on verra si je suis encore là à ce moment-là", par exemple, là, il faut s’inquiéter », illustre Jean-Philippe Raynaud. Les amis peuvent également être au courant d’un passage à l’acte passé inaperçu auprès des parents ou des autres adultes. Un geste qui doit être pris au sérieux car toute tentative de suicide augmente le risque suicidaire.
A noter que ces signaux ne sont pas toujours faciles à repérer. « Si on a un soupçon, une inquiétude, il vaut mieux en parler car cela peut changer la trajectoire. Mais parfois, malheureusement, le copain ne montre rien », tient à rappeler le pédopsychiatre.
Ne pas hésiter à en parler
Les deux professionnels encouragent l’adolescent qui repère des signaux à parler. « Il est difficile de dire "vous devez en parler". En revanche, il ne faut pas hésiter à le faire », résume Charles-Edouard Notredame. Contrairement aux idées reçues, évoquer des idées suicidaires ne fait jamais passer à l’acte, insiste le médecin. S’il s’en sent capable, l’adolescent peut donc aborder le sujet directement auprès de son ami en souffrance.
« Lorsque la personne en est au début de sa crise suicidaire, elle arrive encore à penser clairement et recevoir cette attention peut la toucher », estime Jean-Philippe Raynaud. L’idée étant également d’inciter la personne en souffrance à en parler à un adulte, voire à consulter un spécialiste.
Donner cette responsabilité à un adulte
Mais le collégien ou lycéen qui s’inquiète pour son ami est aussi encouragé à demander de l’aide. « Il ne faut surtout pas que l’adolescent à qui le copain s’est confié reste seul avec son inquiétude », insiste Jean-Philippe Raynaud. « L’essentiel, c’est qu’un adulte puisse être dans la boucle et se saisisse de sa responsabilité d’adulte et après, charge à lui d’en parler à la bonne personne », souligne le chef de service au CHU de Lille.
Les premiers concernés sont les parents, mais il est parfois difficile d’évoquer le problème directement avec eux. « Les enfants en souffrance ont souvent peur de faire de la peine à leurs parents ou de les inquiéter, mais il faut leur expliquer que c’est le rôle des parents et qu’ils souffriraient bien plus s’il arrivait quelque chose », rappelle Jean-Philippe Raynaud.
Etre aidé à son tour
Dans l’Education nationale, de nombreux professionnels peuvent aider, qu’ils soient professeurs, CPE, infirmières ou psychologues scolaires. « Il y a toujours des gens compétents qui sauront quoi faire », insiste Jean-Philippe Raynaud. Pour les enfants déscolarisés (mais pas que), il existe également une Maison des adolescents dans chaque département ou encore le 3114, le numéro national de prévention du suicide.
Mais parler de la souffrance de son ami est parfois trop difficile. « Il faut dire aux jeunes que s’ils n’y arrivent pas, ce n’est pas grave, temporise le professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Ce n’est pas de leur faute. »
De plus, accompagner un camarade en souffrance peut générer un profond mal-être. Les études le montrent : être exposée directement ou indirectement à un événement suicidaire augmente le risque d’avoir des idées suicidaires, voire de passer à l’acte. Pour rappel, plus de 300 jeunes de 15 à 24 ans mettent fin à leurs jours chaque année en France, selon l’Inserm.
Si vous avez entre 12 à 25 ans et avez besoin d’une écoute, vous pouvez appeler Fil Santé Jeunes au 0800 235 236 (écoute gratuite 7 J/7 de 8 heures à minuit) ou parler sur le tchat de Fil Santé Jeunes (de 9 heures à 22 heures).
Si vous ressentez des idées suicidaires ou êtes proche d’une personne qui en a, vous pouvez appeler le numéro national Souffrance et Prévention du Suicide au 3114 (écoute gratuite et confidentielle 24h/24 et 7 J/7).
Si vous êtes victime ou proche de victime de harcèlement scolaire, vous pouvez appeler le 3020 (appel gratuit de 9 heures à 20 heures du lundi au vendredi et de 9 heures à 18 heures le samedi). Santé
https://www.20minutes.fr/sante/4052141-20230910-suicide-comment-aider-camarade-va-bien
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Unis pour structurer le réseau prévention suicide
Coulounieix-Chamiers
Dordogne Libre
Faits-divers et société, samedi 9 septembre 2023
Les professionnels se sont réunis, mercredi matin, à la maison de quartier Claudie Haigneré, à Chamiers. L’enjeu est de structurer le réseau prévention suicide départemental.
À trois jours de la journée mondiale de la prévention du suicide, les professionnels de la santé ou de la sécurité (ARS, MSA, aides à domiciles, gendarmes, etc.) déjà formés, ont tenté structurer, mercredi 6 septembre, le réseau prévention suicide en Dordogne, mercredi matin. Il n’existe pas d’association. Ce sont des professionnels, répartis dans les structures médicales ou sur le terrain, qui y veillent. Responsable du programme départemental prévention suicide au service hospitalier Vauclaire, Stella Darrouzès a formé, depuis 2020, près de 300personnes sur le territoire, et des milliers depuis 2011. Avec ce dispositif, la Dordogne est en avance.
Il s’agit déjà de «faire du repérage sur les personnes en souffrance psychique et les orienter», précise la responsable. Le réseau possède un autre dispositif afin de reprendre contact avec des anciens patients qui ont déjà fait des tentatives de suicide. L’enjeu de ce programme de prévention est aussi de cibler certaines populations, plus vulnérables, comme les jeunes, les personnes âgées, ou les agriculteurs. «On privilégie un réseau avec des besoins», assure la formatrice. La MSA est aussi partenaire, «soucieuse du bien-être». Stella Darrouzès n’a pas souhaité donner de chiffres sur le taux de suicide en Dordogne mais il serait en baisse «significative depuis 2015». Les programmes de prévention y auraient d’ailleurs contribué. Le centre hospitalier de Périgueux travaillerait sur un groupe de parole des endeuillés du suicide. Une première rencontre est prévue en ce mois-ci, à Saint-Médard-de-Mussidan, et pourrait se développer sur le département. Quant au public lambda, il est invité à se former pendant trois jours, lors de journées organisées chaque année. «Tous les ans, on a des demandes, on a même ouvert une date de plus en 2023», assure Stella Darrouzès.
Un numéro national, le 31 14 (à Bordeaux pour la Dordogne, et en lien avec la responsable du territoire périgourdin), est ouvert en cas de situation d’urgence, ou simplement pour obtenir des informations. Une ligne spécifique est aussi dédiée aux agriculteurs: 0669392919.
Aude Salvetat
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L’équipe de Prévention du Suicide participe au Camélia Raid
Dans le cadre de la Journée Internationale de Prévention du Suicide, prévue le 10 septembre, l’équipe du Centre Régional de Prévention du Suicide rattachée à l’EPSMR et portant le centre répondant du 3114, numéro national de prévention du suicide, a souhaité s’associer à plusieurs événements afin de toucher le plus grand nombre.
Ecrit par NP – le samedi 09 septembre 2023 https://www.zinfos974.com*
Prévention du Suicide
A l’occasion de cette journée, le 3114 s’associe au Camélia Raid, course organisée par l’association sportive Rando Camélias et dont le CHOR et l’EPSMR sont partenaires. Des professionnels des deux établissements participeront à cette course.
Ce partenariat est l’occasion de se rassembler en tant que communauté et de communiquer autour de valeurs fortes : prendre soin de soi et prendre soin de sa santé mentale. C’est essentiel, et cela passe entre autres, par la pratique d’une activité sportive. Cette journée, parrainée par Jean Louis PRIANON, athlète réunionnais, est l’occasion de rappeler que chaque personne en souffrance psychique a la possibilité d’être aidée et que des infirmiers et psychologues, supervisés par un médecin psychiatre, peuvent répondre à la population 7J/7, 24h/24 au 3114.
Pour cette journée, le 3114 s’associe également aux Francofolies, en étant présent sur le village à SaintGilles le samedi 09 et dimanche 10 septembre, et à proximité des concerts ce vendredi 08, samedi 09 et dimanche 10 septembre en soirée.
Les équipes du 3114, peuvent ainsi rencontrer la population et répondre à leurs interrogations. Parce que nous sommes nombreux à connaître une personne en souffrance psychique, faire connaître ce numéro à la population réunionnaise, c’est offrir l’opportunité d’une réponse professionnelle à tous ceux qui sont en souffrance ou en proie à des idées suicidaires, et dans certains cas sauver des vies. Il est d’ailleurs possible d’appeler le 3114 pour un membre de votre entourage, pour lequel vous vous inquiétez.
Tous ensemble, nous pouvons œuvrer pour la prévention du suicide.
https://www.zinfos974.com/lequipe-de-prevention-du-suicide-participe-au-camelia-raid/
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Un accroissement de 10 % des passages à l'acte, la prévention suicide, plus utile que jamais !
AVIGN ; SUVSE
VAUCLUSE; EDITION AVIG, samedi 9 septembre 2023 p. CARP_001
Hier matin sur le marché, les équipes du Point Ecoute le Passage (PEAJ), des encadrants du point Info jeunesse et de jeunes adultes sensibilisés à la problématique accueillaient des publics demandeurs d'info. Un infirmier spécialisé en soins psychiatriques sur le bassin remarquait chez les collégiens et lycéens " une phase d'augmentation plus compliquée que pendant le confinement. Les préoccupations des adultes, l'éco-insécurité relayée en permanence par les médias se répercutent sur les enfants(10 000 suicides/an ados adultes en France, Ndlr). Il y a des territoires plus impactés que d'autres avec des types de populations surreprésentés ; ici en région chez les ados, on note un accroissement de 10 % des passages à l'acte mais un taux de mortalité qui, lui, reste stable. On ne doit pas passer à côté des signaux précurseurs, des changements de comportements...". Lutter contre le déni des jeunes et/ou de leurs parents, sensibiliser l'entourage pour aider font partie des campagnes "En parler c'est déjà agir !". Longtemps "interdits de séjour" dans les établissements scolaires, principaux des collèges et proviseurs des lycées acceptent plus volontiers les interventions de professionnels et permettent à l'information de mieux circuler.
Contact : www.paej-le-passage.fr ; "Prévention suicide", N° de teléphone gratuit 3114. "Suicide écoute", N° de téléphone gratuit : 0800 235 236
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Ça commence aujourd'hui
Suicide au travail : entre tristesse et colère, comment se reconstruire
Magazines 58 min 4 s
Français tous publics
diffusé le 08/09/2023 à 13h56 Disponible jusqu'au 14/09/2024
Christophe et Yannick ont choisi de mettre fin à leurs jours au travail, sur le lieu même où ils exerçaient leur profession, un choix hautement symbolique pour leurs proches. Tous les deux vivaient un enfer au quotidien : harcèlement moral, surcharge de travail, management par la peur... un quotidien qui les a poussé à commettre l'irréparable. Nous recevons leur proches, qui entre colère et sidération tentent d'avancer dans leur processus de deuil.
Présenté par : Faustine Bollaert
https://www.france.tv/france-2/ca-commence-aujourd-hui/5189823-suicide-au-travail-entre-tristesse-et-colere-comment-se-reconstruire.html
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Journée mondiale de la prévention du suicide - Dimanche 10 septembre 2023
En France, chaque année, ce sont environ 200 000 tentatives de suicide pour près de 9000 décès qui sont recensés. Il s’agit notamment de la deuxième cause de mortalité évitable chez les 18-25 ans, et la première chez les 25-34 ans.
Publié le 8 septembre 2023 https://www.ghu-paris.fr*
📞 3114, le numéro national de prévention du suicide. Si vous êtes en détresse et/ou avez des pensées suicidaires, si vous voulez aider une personne en souffrance, vous pouvez contacter le 3114. Ce numéro est gratuit, confidentiel et accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, depuis tout le territoire national.
🏥 Au sein du GHU Paris, les structures d’urgences, et notamment le CPOA accueillent, physiquement ou par téléphone, toute personne en détresse psychique. Les familles souhaitant conseils et accompagnement sont également reçues.
📍 Dans les centres médico-psychologiques, lieu d’accueil de proximité pour la prise en charge des personnes en souffrance psychique qui peuvent manifester des intentions suicidaires.
✔️ Au sein de la Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale, une unité hospitalo-universitaire de référence se consacre aux personnes « suicidaires » ou « suicidantes » (ayant déjà commis une ou des tentatives).
🤝 Depuis 2020, le GHU Paris coordonne dans la capitale le programme « Vigilans », dispositif de recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide. Il a pour vocation de renforcer la prévention et la veille des cas suicidaires.
Les structures dédiées
Le 3114, numéro national de prévention du suicide
Ecoute confidentielle et gratuite pour les personnes ayant des pensées suicidaires, les personnes inquiètes pour un proche, les personnes endeuillées par suicide, les professionnels de santé ayant besoin d’un avis spécialisé, par des professionnels des soins formés à la prévention du suicide (7j/7 et 24h/24)
Rechercher un lieu de soins près de chez moi
Le centre-médico-psychologique (CMP) est le lieu d’accueil incontournable pour la prise en charge. Pour rencontrer un médecin psychiatre ou pédopsychiatre, toute personne peut s’adresser au Centre Méd...
C.P.O.A (Centre Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil) - Centre Georges DAUMEZON
Urgences psychiatriques et accueil sans rendez-vous 24h/24 à partir de 16 ans. Chef de pôle : Dr Raphaël Gourevitch Cadre de pôle : Dominique Silliau
VigilanS 75-93
Médecin coordonnateur : Dr Liova Yon Site Sainte-Anne - Bâtiment Levy-Valensi
Pôle CMME - Crise suicidaire (idées suicidaires et tentative de suicide)
Crise suicidaire (idées suicidaires et tentative de suicide) Hospitalisation complète Indication : Patient avec idées suicidaires ou post-tentative de suicide, après passage aux urgenc...
Frise sur la suicidologie : les faits marquants de l’histoire moderne
https://www.ghu-paris.fr/fr/actualites/journee-mondiale-de-la-prevention-du-suicide-dimanche-10-septembre-2023
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PREVENTION SUICIDE
Vendredi 8 septembre 2023 https://www.chu-dijon.fr/
En marge de la 21e journée mondiale de prévention du suicide qui se tient le dimanche 10 septembre, l’équipe du 3114 Bourgogne Franche Comté sera présente dans le hall A de l’Hôpital François Mitterrand le mardi 12 septembre 2023 de 9h30 à 17h.
L’occasion de présenter le dispositif 3114 en particulier, de diffuser l’information autour de la prévention du suicide et de répondre aux questions des professionnels et des usagers sur ce thème.
Le 3114 est le numéro national et gratuit de prévention du suicide, assuré sur l’ensemble du territoire 24H/24 et 7J/7.
Ouvert depuis 2021 et piloté par ministère de la Santé, il permet aux personnes en situation de détresse et/ou ayant des pensées suicidaires ou aidant une personne en souffrance d’être mises en relation avec un professionnel du soin.
Plus d’infos sur : https://3114.fr/
https://www.chu-dijon.fr/actualites/2023/09/08/prevention-suicide
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10 septembre : Journée internationale de prévention du suicide: l'ARS s'engage
8 septembre 2023 https://www.corse.ars.sante.fr/*
À l'occasion de la journée internationale de la prévention du suicide du 10 septembre 2023, le 3114 souhaite renforcer sa visibilité auprès du grand public. L'ARS Corse est engagée dans la prévention du suicide et intensifie ses actions à l'occasion de septembre jaune.
3114 : numéro national de prévention du suicide
En 2021, dans la continuité de la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie » initiée en 2018, le Ségur de la Santé a confirmé la mise en service, pour l’ensemble de la population française, d’un numéro national de prévention du suicide. Cette ligne d’appel nationale, ouverte officiellement le 1er octobre 2021, constitue une réponse essentielle pour faciliter l’accès et maintenir le lien avec le système de soins des personnes en souffrance.
Ce service, assuré par des professionnels (psychologues ou infirmiers) spécifiquement formés permet, sur tout le territoire, 24H/24 et 7J/7, une prise en charge sanitaire des personnes ayant des pensées suicidaires, depuis les premières idées de mort jusqu’à la crise suicidaire.
Il permet également d’apporter une réponse aux personnes inquiètes pour un proche, aux personnes endeuillées par un suicide ou encore aux professionnels de santé désirant en savoir plus ou ayant besoin d’un avis spécialisé.
Le 3114, c’est aussi un acteur en prévention du suicide : au côté des répondants, des chargés de réseau et des assistants sociaux œuvrent pour mobiliser les différents partenaires (sociaux, médico-sociaux, associatifs) et apporter une réponse adaptée aux ressources du territoire. Former un réseau et s’inscrire dans une prévention partagée contribuer ainsi à la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé.
Depuis son ouverture, 811 appels au 3114 ont été enregistrés en Corse et le dispositif VigilanS Corse a montré son efficacité en prenant en charge 301 personnes.
Ensemble en Corse pour prévenir le suicide
Entre 2000 et 2017, le taux de mortalité par suicide chez les personnes âgées de 10 ans et plus a diminué dans la région, passant de 21,5 à 11 décès pour 100 000 habitants.
Il est inférieur à celui de la France métropolitaine (14,4 décès pour 100 000 habitants).
Concernant les tentatives de suicide, le taux d’hospitalisation pour TS en Corse a lui aussi diminué entre 2010 (148,3 pour 100 000 habitants) et 2020 (61,2 pour 100 000 habitants) puis a augmenté en 2021 (70,2 pour 100 000 habitants). Ce taux se situe toujours en dessous du taux national.
Concernant les idées et les gestes suicidaires, Santé publique France Paca-Corse a souligné une augmentation significative chez les jeunes de 11 à 24 ans, de janvier 2017 à Juin 2022.
Consultez le Bulletin de santé publique Corse « Santé mentale et COVID-19 - Conduites suicidaires – février 2023 » publié par Santé publique France
Septembre jaune : l’ARS Corse s’engage en déployant les « Sentinelles »
L’ARS Corse intensifie les formations des professionnels de santé et des citoyens à la prévention de la crise suicidaire, en déployant, en cette rentrée, des sessions de formation « Sentinelles » qui tisseront au fil du temps un réseau de citoyens formés sur le tout territoire.
Cette formation vise à renforcer les compétences d’écoute et l’empathie de chacun en vue de faciliter l’accès aux soins des personnes en souffrance psychique.
Pour le secteur de l’agriculture, les formations « Sentinelles » seront organisées en partenariat avec la Mutualité sociale agricole et le Ministère de l’Agriculture.
Charte de valeurs communes
La Journée internationale de prévention du suicide 2023 est marquée par la signature d’une charte de valeurs communes entre le 3114, le numéro national de la prévention du suicide, et plusieurs lignes d’écoute associatives, représentées par Croix-Rouge Écoute, Nightline, Phare Enfants Parents, Solitud’écoute, SOS Amitié, SOS Crise, SOS Suicide Écoute et SOS Suicide Phénix.
Cette charte reflète l’engagement des signataires à œuvrer ensemble et à agir au plus près des personnes à risque suicidaire, dans le respect des identités de chaque dispositif et dans un souci de cohérence et de mise en synergie.
La confidentialité des appels et des échanges, la posture empathique, le principe de non-jugement, la disponibilité́ bienveillante et la gratuité des services sont les valeurs communes de la charte et constituent le socle éthique sur lequel s’appuieront les collaborations et les partenariats futurs.
Aller plus loin
Documents à télécharger
Communiqué de presse (pdf, 264.13 Ko)
Liens utiles
Site du 3114
https://www.corse.ars.sante.fr/10-septembre-journee-internationale-de-prevention-du-suicide-ensemble-pour-prevenir-le-suicide
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Exclu Web
« Un des derniers tabous » : le suicide, un phénomène contagieux et mal traité
Natacha Devanda · Mis en ligne le 8 septembre 2023 https://charliehebdo.fr/2023/*
En France, les décès par suicides sont trois fois plus nombreux que les accidents de la route. En parler est donc fondamental. Encore faut-il savoir comment, car trop en dire ou mal en dire, peut conduire à une multiplication des passages à l'acte. On appelle ça « l’effet Werther ». Heureusement, il existe des solutions.
Mercredi 9 août, un policier de 37 ans se suicide dans son commissariat du Val-de-Marne. Mardi 29 août, un enseignant (36 ans) met fin à ses jours dans la nouvelle école du Loir-et-Cher où il devait faire sa rentrée. Dans la nuit du 4 au 5 septembre, un policier se tue dans son commissariat de Dijon. Le 5 septembre toujours, un adolescent de 15 ans, victime de harcèlement scolaire, passe à l’acte…
Souvent relayé dans la rubrique « fait divers », le suicide est pourtant un sujet de santé publique majeur. Statistiques et chiffres en donnent la mesure : avec quelque 9 200 suicides en France par an et 200 000 tentatives de suicides, la France possède l’un des taux les plus élevés d’Europe. Et même si les suicides sont en constante diminution (-33 % depuis les années 2000), ces passages à l’acte demeurent une cause importante de décès : il y a trois fois plus de décès par suicide que par accident de la route. Or, si des campagnes de communication pour la sécurité routière existent – Jacques Chirac en avait même fait une grande cause nationale – la communication autour des suicides reste des plus discrètes.
C’est que rien n’est simple en la matière. User de périphrases comme « il a des idées noires », ou plaquer les interdits moraux ou religieux ne règlent aucun des problèmes. Pire, la négation du phénomène suicidaire ôte toute possibilité de prévention. « On est sur l’un des derniers tabous de nos sociétés. Suicide est un mot qu’on ne prononce pas, qu’on n’ose pas évoquer. Alors que c’est un vrai sujet de santé publique », explique à Charlie Hebdo Nathalie Pauwels, initiatrice du Programme de recherche et d’action Papageno. Ce dispositif au drôle de nom (voir ci-dessous) est porté par la Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale des Hauts-de-France, un territoire fortement touché par ce fléau. Le but ? Faire de la prévention face à un phénomène trop peu connu : « l’effet Werther », autrement dit la « contagion suicidaire ».
« Suicide, mode d’emploi »
Souvenez-vous de vos lectures adolescentes : Werther, c’est ce héros de Goethe qui, par amour impossible avec sa belle Charlotte, met fin à ses jours en se tirant une balle. Dans l’Allemagne romantique du XVIIIème siècle d’abord puis dans toute l’Europe, la lecture du roman Les souffrances du jeune Werther va déclencher un engouement exceptionnel. Une « fièvre werthérienne » s’empare du vieux continent, l’équivalent d’un buzz aujourd’hui : dans les mois qui suivent la parution de l’œuvre, de jeunes Allemands se donnent la mort en grand nombre et par arme à feu, imitant le héros de Goethe.
Phénomène individuel ou collectif de psychologie sociale, « l’effet Werther » est, depuis, des décennies, analysé scientifiquement et des centaines d’études établissent l’existence du mimétisme suicidaire. Il pointe l’impact que les mots peuvent avoir sur des personnes en grande souffrance psychologique et le risque avéré de passage à l’acte chez certains lecteurs par identification avec un personnage fictif ou de célébrités qui, comme Marilyn Monroe ou Robin Williams mettent fin à leurs jours. « Bien sûr et heureusement, ça ne va pas toucher tout le monde mais les personnes en crise suicidaire peuvent trouver dans certaines lectures des validations indirectes de leur passage à l’acte », explique Nathalie Pauwels. D’où l’interdiction à la vente, en 1991, de l’ouvrage controversé Suicide mode d’emploi paru en 1982 et aussitôt accusé de faire la promotion du suicide ; ou plus récemment les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’égard des journalistes dans le traitement de l’information sur le sujet.
De là à penser qu’on peut tout mettre sur le dos des pisse-copies, il y a un pas que Didier Lombard, l’ex-PDG d’Orange a franchi allègrement lors de son procès en 2019 pour harcèlement moral au travail. On explique : au début des années 2000, en pleine réorganisation à marche forcée chez l’opérateur de télécommunication, les suicides se multiplient chez les salariés du groupe. Didier Lombard, évoque alors « une mode » et provoque un tollé général. Dix ans, plus tard, lorsque le procès a lieu, les avocats de l’accusé principal ont bûché le dossier. Finie « la mode du suicide », place au si pratique « effet Werther » à servir à la cour.
Contrer l’effet Werther
« Un cas typique d’instrumentalisation », s’insurge Nathalie Pauwels. « Le suicide est beaucoup plus complexe que ça. Peut-être que la lecture des journaux a pu jouer comme un déclencheur chez des salariés d’Orange mais parce que leur coupe était déjà bien remplie. Le raccourci de Didier Lombard dessert totalement notre travail », se souvient la jeune femme qui dit avoir reçu à cette époque de nombreux appels de journalistes, désireux d’en savoir plus. Avec un fort enjeu pour elle : désamorcer « l’effet Werther » et activer « l’effet Papageno » !
Mozart plus fort que Goethe
Pour lutter contre le romantisme de Goethe, les professionnels de santé des Hauts-de-France ont convoqué Wolfgang Amadeus Mozart en créant le programme Papageno. Dans La Flûte enchantée, le célèbre opéra de Mozart, Papageno est cet oiseleur qui, abandonné par sa Papagena, se morfond et veut se suicider. Mais dans l’Opéra, Trois Garçons surgissent et l’incitent à trouver une autre issue. Papageno se souvient alors qu’il possède des clochettes magiques qui, dès qu’elles résonnent, lui permettent de retrouver sa moitié. Ce qui marche si bien chez Mozart arrive aussi à convaincre dans la vie réelle, assurent les membres du programme Papageno.
Celui-ci consiste en une nouvelle approche : informer et former celles et ceux dont le métier est justement l’information : intervention dans les écoles de journalistes, dans les clubs de la presse, au sein des rédactions… Le travail ne manque pas. « Ce sont les médias qui nous contactent. Le programme Papageno propose une sensibilisation de deux heures pour expliquer comment parler du suicide tout en contrant l’effet pervers de l’effet Werther », explique Éloïse Nguyen-Van Bajou, chargée du déploiement du programme de prévention de la contagion suicidaire auprès des médias français. Souvent, les journalistes n’ont jamais entendu parler ni de l’un ni de l’autre, « mais, à la suite du traitement d’un fait divers, ils se prennent parfois une volée de bois vert de la part des lecteurs ou sur les réseaux sociaux. On les critique sur le fait d’avoir cité le lieu ou le mode opératoire. On leur dit de se documenter un peu sur l’effet Werther ».
Reste que le sujet est délicat, car parfois, il y va aussi de l’information, des faits objectifs. Quand par exemple, l’État laisse la possibilité aux policiers de rentrer armés chez eux et que certains se donnent la mort avec leur arme de service, faut-il en parler ou pas ? « Ce n’est pas simple, reconnaît Nathalie Pauwels. Mais l’idée est déjà de réfléchir au traitement et d’être conscient de sa responsabilité ».
Les mots sont, en la matière, à manier avec précaution. « Par exemple, quand des journalistes écrivent : « il a choisi de se donner la mort », ils commettent une erreur. Se suicider ce n’est pas vouloir mourir, c’est trouver une voie pour mettre fin à une souffrance innommable, qui n’est plus vivable. C’est donc plutôt un non-choix. C’est une rage de dents puissance 1 000. Un truc qui rend fou. Quand on va chez le dentiste, on lui dit : « Arrachez-moi cette dent ». Là, on ne pense qu’à une chose s’arracher à cette vie qui n’est plus supportable. Mais, la société peut et doit réagir car il y a des choses qui soulagent. »
Pansez les maux, pesez ses mots
Le traitement médiatique sur le suicide ressemble donc à une épée à double tranchant. Elle peut parfois favoriser le passage à l’acte lorsqu’elle tend à verser dans le sensationnel ou le romantisme. À l’inverse, elle peut aussi être salvatrice, quand elle permet de glisser, par le biais d’un article, les différents dispositifs institutionnels ou associatifs mis en place en termes de prévention du suicide.
Car, depuis 2019, une circulaire du ministère de la Santé défini quatre grands axes de prévention des suicides. Des plans comme « VigilanS » ou « Sentinelles » ont pour but, pour le premier, d’entourer d’attention les personnes ayant fait une tentative de suicide, et pour le second de former des citoyens volontaires pour être en veille, afin de tenter de repérer les signes de désespoir chez les autres. « Ce sont souvent des professionnels au contact du public : le coiffeur, le pharmacien, le postier… Parce qu’ils sont spontanément empathiques mais aussi formés, ils vont oser poser les questions qui dérangent les gens comme : « Est-ce que tu as déjà pensé au suicide ? » », précise sans fioriture Nathalie Pauwels. Puis écouter et orienter les désespérés vers les aides et les relais que sont les médecins généralistes, les psys ou le 31 14, le numéro vert de prévention du suicide.
Au bout du fil, des infirmiers et des psychologues répartis sur tout le territoire dans 15 centres d’appels. « Ce sont 130 personnes qui y travaillent, écoutent et orientent. Ils reçoivent 800 appels par jour. En cas d’urgences, ils peuvent être très rapidement interventionnistes. Ils vont alerter le Samu pour une prise en charge, explique Pierre Grandgenèvre médecin psychiatre au CHU de Lille et intervenant du programme Papageno. Chaque appel est une porte d’entrée. Et cette idée d’une porte d’entrée, c’est la base de la prévention ».
Aux journalistes ensuite de choisir les mots justes pour évoquer ces affaires sensibles que sont les actes suicidaires et les moyens de lutter contre. « Je pense que c’est plus intéressant pour les lecteurs mais aussi pour les journalistes d’approfondir un sujet, de contacter des experts, de faire un papier d’analyse par exemple sur la sécurisation des hot spots que sont certains ponts, certains immeubles plutôt que d’en donner l’adresse exacte et les modalités d’accès ! », conclut Éloïse Nguyen-Van Bajou, une consœur spécialiste du sujet. Quand on lui demande pourquoi cet intérêt pour un tel sujet, elle répond simplement avoir été, dans une autre vie professionnelle, infirmière pendant 15 ans en hôpital psychiatrique. L’envie de peser ses mots après avoir pansé les plaies.
https://charliehebdo.fr/2023/09/societe/un-des-derniers-tabous-le-suicide-un-phenomene-contagieux-et-mal-traite/
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Agir ensemble pour la santé des Bretons
10 septembre : Journée internationale de la Prévention du suicide
8 septembre 2023
À l'occasion de la journée internationale de la prévention du suicide du 10 septembre 2023, le 3114 maximise sa visibilité auprès du grand public au travers d’événements initiés par les centres de réponse et de partenariats tels que Twitch, sur l’ensemble du territoire. Avec comme objectif de faire connaitre le numéro, libérer la parole et proposer des échanges avec des professionnels du 3114.
Depuis plusieurs années, la prévention du mal-être et du suicide constitue une priorité en Bretagne. Elle y fait l’objet de travaux régionaux associant l’ensemble des partenaires institutionnels et des acteurs de la santé.
La Bretagne demeure en effet la région française la plus touchée par le suicide. Selon les données 2023 de l’ORS Bretagne, près de 700 suicides sont dénombrés par an entre 2015 et 2017 en Bretagne et plus de 16 hospitalisations pour tentative de suicide par jour sont constatées, les femmes et les jeunes étant particulièrement concernés.
En offrant un service téléphonique permanent accessible à tous, le 3114 œuvre, avec l’ensemble des acteurs, à soutenir la stratégie nationale de prévention du suicide déclinée par les Agences Régionales de Santé.
Gratuit et confidentiel, le 3114 est accessible 7j/7 et 24h/24 pour répondre aux besoins des personnes suicidaires en souffrance, depuis tout le territoire national (Métropole et Outre-Mer).
Il s’adresse également aux professionnels en contact avec des personnes en détresse ou en quête d’information sur le suicide et sa prévention.
Un centre répondant à Brest
En Bretagne, le centre répondant est localisé au CHRU de Brest, où 17 professionnels de santé spécifiquement formés se relayent pour répondre aux appels reçus chaque jour et assurent des missions d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’intervention.
La nuit et le week-end, le centre de Brest fait partie des trois seuls centres ouverts sur l’ensemble du territoire et prend ainsi en charge un tiers de la population nationale.
De multiples streamers proposeront des moments de live sur leur chaîne Twitch.
Des professionnels du 3114 seront connectés tout au long de la journée pour répondre aux questions des viewers.
Ils invitent également le grand public à jouer, sur l’ensemble du week-end (9 et 10 septembre), à un Jump Minecraft spécialement construit aux couleurs du 3114. Un euro par participation sera reversé par l’association organisatrice (le serveur Nations Glory) au 3114 pour le développement de ses outils numériques. Il en sera de même pour les fonds récoltés par la vente d’un kit d’accessoires – Minecraft x 3114 – qui sera proposé aux joueurs sur la durée du week-end.
Des lots seront également à gagner tout au long du week-end pour récompenser les meilleurs joueurs.
Pendant tout le mois de septembre, les centres de réponse du 3114 se mobilisent dans le cadre de l’opération « Septembre Jaune ». L’équipe 3114 de Brest sera ainsi présente au sein de différentes Universités de la région pour échanger avec les étudiant·es autour de la prévention du suicide, en partenariat avec le Service Santé des facultés concernées.
Vous pourrez ainsi les retrouver : Dans les locaux de l’Université de Pontivy le 22 septembre, de 9h à 12h
A l’Université de Lorient le 26 septembre, de 11h à 14h
Au sein de l’Université de Vannes le 28 septembre, de 11h à 14h
La prévention du suicide est un enjeu majeur de santé publique et fait, en ce sens, partie des priorités du Programme Régional de Santé (PRS) de l’ARS Bretagne.
Anthony LE BOT, Directeur adjoint Prévention et Promotion de la Santé, et Sylvie DUGAS, Médecin coordinatrice santé mentale à l’ARS Bretagne, vous en disent plus sur la stratégie nationale de prévention du suicide et sur sa déclinaison régionale en lien avec les spécificités bretonnes.
Ils sont complétés par Perrine LE BOUFFANT, chargée de prévention à la Mutualité Française Bretagne, qui présente comment l’animation de collectifs d’acteurs locaux sur différents territoires participe de cette stratégie :
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Le 3114, numéro national de prévention du suicide
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ARS Bretagne
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CS 14253
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02 90 08 80 00
https://www.bretagne.ars.sante.fr/10-septembre-journee-internationale-de-la-prevention-du-suicide
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Face à l'isolement il faut tisser du lien pour prévenir les suicides selon le Docteur Jean-Jacques Chavagnat
Poitiers De Delphine-Marion Boulle
Vendredi 8 septembre 2023 Par France Bleu Poitou
Ce dimanche a lieu la journée internationale de prévention du suicide, un sujet difficile, tabou. Pour en parler ce vendredi 8 septembre, nous avons reçu Jean Jacques Chavagnat, psychiatre et coordinateur de la plateforme d'appels de Poitiers dédiée à la prévention du suicide.
Le Docteur Jean-Jacques Chavagnat exerce au centre hospitalier Laborit, il est en charge de coordonner localement la plateforme du 3114. (photo d'illustration) © Maxppp - PHOTOPQR/LA NOUVELLE REPUBLIQUE/MAXPPP/ Mathieu Herduin
C'est un sujet difficile et encore tabou, ce dimanche 10 septembre c'est la journée mondiale de prévention contre le suicide. En France depuis deux ans, un numéro de téléphone est mis en place. Le 3114, pour apaiser les souffrances, écouter, orienter si besoin, et réduire le nombre de passage à l'acte. Au total il existe 15 centres d'appels en France, dont un chez nous à Poitiers. Installé au CHU ce centre couvre le Poitou-Charente et le Limousin. Il est coordonné par le centre hospitalier Laborit, et le Docteur Jean-Jacques Chavagnat, psychiatre. Il était notre invité ce vendredi 8 septembre 2023 sur France Bleu Poitou.
C'est un sujet dont il est difficile de parler, qui est "souvent assimilé à une faiblesse ou à des considérations morales" explique Jean-Jacques Chavagnat. Il remarque cependant que les femmes ont plus de facilités à verbaliser, à se confier que les hommes, "mais je note qu'au bout de 20 à 30 ans que cela évolue positivement" ajoute-t-il.
Le 3114 un numéro confidentiel
D'où l'intérêt de ce numéro, non pas anonyme mais confidentiel. Il est mis en place depuis octobre 2021. Ce sont des professionnels de santé, et particulièrement des psychologues qui décrochent. Tous sont formés pour recueillir la parole, et surtout pour retisser du lien. C'est la clé explique le Docteur Jean-Jacques Chavagnat "parce que souvent, il y a cette absence de lien et le sentiment qu'on est seul, voilà, et que personne ne nous aime et que personne ne peut nous comprendre". Cela passe par l'écoute mais aussi la connaissance du patient. "Ce qui nous intéresse c'est la personne (...) de connaître en quelques minutes le parcours de ce patient, de mettre en place de l'empathie".
Un public très vaste de 10 à 90 ans
Le numéro est joignable 7J/7, 24H/24. Le public est très vaste "entre 10, 12 ans et 90 ans et ça dépend des moments. Parfois, ils sont un petit peu plus âgés, d'autres fois un peu plus jeunes. Les répondantes que je supervise et que j'accompagne nous racontent des histoires justement à la fois chez les plus jeunes et chez les plus anciens" confie le Docteur Jean-Jacques Chavagnat. Il y a bien sûr des personnes dans une grande détresse mais ce n'est pas toujours le cas, "parfois ils ont envie d'expliquer une problématique qui leur donne l'impression de ne pas être capable de faire face alors que souvent ils le sont" poursuit le coordinateur de la plateforme téléphonique installée à Poitiers.
Des stands sur les marchés le week-end du 9-10 septembre 2023
Outre la plateforme téléphonique, à l'occasion de ce week-end de prévention, il y aura aussi des stands sur des marchés comme à Poitiers-Notre Dame à Gençay ou encore à Bonneuil-Matours. "Ce que nous essayons de faire, c'est d'aller justement vers les personnes, via d'autres animations" explique le Docteur Jean-Jacques Chavagnat, Ce week-end ce sera l'occasion de montrer quelques-uns des visages derrière les voix qui répondent confidentiellement. Ce sera aussi l'occasion de mieux faire connaître la plateforme téléphonique.
Le 3114 est joignable 7J/7 et 24H/24, gratuitement.
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Suicide : VigilanS diminue de près de 40 % le risque de réitération du geste
Le dispositif de recontact des personnes hospitalisées à la suite d'une tentative de suicide (TS), VigilanS, diminue de 38 % le risque d'un nouveau passage à l'âge, rapporte Santé publique France à l'occasion de la journée mondiale de prévention du suicide, ce 10 septembre.
Lancé en 2015 dans le Nord-Pas-de-Calais, VigilanS est un dispositif qui consiste à recontacter régulièrement des patients ayant été hospitalisés pour une crise suicidaire. Dix à vingt jours après l'hospitalisation, une équipe de « vigilanseurs » les appelle ou, en cas d'échec, leur envoie des cartes postales. Sans oublier que tous se sont vu remettre une carte ressource avec un numéro à appeler en cas de besoin. La veille dure six mois, renouvelable, avec des comptes rendus envoyés au psychiatre ou au médecin traitant.
À la demande de la Direction générale de la santé, Santé publique France a mesuré son efficacité sur la période 2015-2017 dans les six premiers territoires l’ayant expérimenté : Nord-Pas-de-Calais, Bretagne, Haute et Basse-Normandie, Languedoc-Roussillon et Jura.
Efficacité identique selon le sexe et les antécédents de TS
L’évaluation a porté sur 23 146 patients ayant fait une tentative de suicide, dont la moitié a bénéficié du dispositif, et l'autre non. Leurs données, tirées des bases du système national des données de santé (SNDS) et/ou des bases de passage aux urgences (Oscour) ont été analysées sur une période d'un an.
Dans le premier groupe, 3 214 réitérations suicidaires ont été identifiées contre 5 014 pour les patients hors dispositif. Soit une diminution de 38 % du risque de réitération suicidaire (passage aux urgences ou hospitalisation pour tentative de suicide ou décès par suicide) dans les 12 mois suivant leur tentative de suicide chez les patients VigilanS. En outre, le groupe des patients recontactés déplore moins de décès (61) que le groupe hors dispositif (77). « C'est une diminution très significative, et pas si fréquente en matière de santé publique », analyse auprès du « Quotidien » le Pr Guillaume Vaiva*, co-fondateur du dispositif, pilote de la mission nationale VigilanS.
De plus, l’efficacité du dispositif est observée quel que soit le sexe et qu’il s’agisse de la première tentative de suicide (-37 %) ou d'une récidive (-39 %).
Un intérêt économique
Par ailleurs, VigilanS s'avère « rentable », d'un point de vue économique : investir un euro dans le dispositif permettrait d'économiser deux euros de coût de santé. En moyenne, 248 euros de coûts de santé seraient ainsi économisés pour chaque patient inclus dans VigilanS. « Ces estimations, basées sur des chiffres anciens, sont probablement sous-estimées. Un euro dans VigilanS économiserait plutôt sept euros », précise le Pr Vaiva.
En 2023, 32 centres VigilanS maillent l’ensemble des régions françaises, y compris les territoires d’outre-mer (Océan Indien, Antilles, Guyane). « D'ici à juillet 2024, tout le territoire devrait être couvert », ajoute le psychiatre. Pour la Dr Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, « le suicide est évitable, sa prévention doit être une priorité. L’évaluation positive de VigilanS conforte les orientations de la stratégie nationale de prévention du suicide et doit pousser l’ensemble des acteurs à poursuivre les actions mises en place dans ce domaine », commente-t-elle dans un communiqué.
Un maillon de la stratégie globale
L'évaluation de ce programme de prévention (une réussite, en elle-même) devrait garantir sa pérennisation, espère le Pr Vaiva. Mais deux défis, au moins, demeurent : la fidélisation des « vigilanseurs », dont les équipes connaissent un fort turn-over (en raison de contrats temporaires ou de la difficulté même de la mission), et la généralisation d'un unique système de recueil des informations pour tous les centres. Le montant de l'enveloppe accordée au dispositif, débattu à l'automne dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), sera scruté avec intérêt par ses acteurs.
Outre le déploiement de VigilanS à toutes les régions, la stratégie de prévention du suicide repose sur un numéro national gratuit, le 3114, un site internet, et plusieurs associations ciblant des publics différents. Elle s'appuie aussi sur la société civile, à travers le déploiement de sentinelles formées et des secouristes en santé mentale. Sans oublier le programme Papageno de lutte contre la contagion suicidaire dans les médias et les réseaux sociaux, à travers une information basée sur les mots justes.
Même si le nombre de suicides tend à diminuer depuis 20 ans, on compte toujours près de 9 200 décès par suicide et environ 200 000 tentatives de suicide par an en France, un taux supérieur à la moyenne des autres pays de l'Union européenne. Depuis le début de la crise sanitaire, une hausse des tentatives de suicide a été observée chez les jeunes de moins de 25 ans ainsi qu'une augmentation des passages aux urgences pour pensées suicidaires, en population générale.
Une charte commune au bout du fil
Lors de cette journée internationale de prévention du suicide, sera signée une charte de valeurs communes entre le 3114 et plusieurs lignes d'écoute associatives (Croix Rouge Écoute, Nightline, Phare Enfants Parents, Solitud’écoute, SOS Amitié, SOS Crise, SOS Suicide Écoute et SOS Suicide Phénix), pour une meilleure coordination et cohérence entre les dispositifs. La confidentialité des appels et des échanges, la posture empathique, le principe de non-jugement, la disponibilité́ bienveillante et la gratuité des services constituent un socle éthique partagé.
* le Pr Guillaume Vaiva est également co-responsable scientifique du Centre national de ressources et de résilience (CN2R)
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Journée mondiale de prévention du suicide : Aurélien Rousseau souhaite sensibiliser à la prévention du suicide et rappelle les dispositifs déployés dans la stratégie nationale de lutte contre les suicides.
publié le 08.09.23 https://sante.gouv.fr/*
Communiqués de presse d’Aurélien Rousseau Communiqués et dossiers de presse
Prévention en santé Santé Santé mentale
À l’occasion du 10 septembre, journée mondiale de la prévention du suicide, Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, rappelle l’importance de cet enjeu majeur de santé publique.
Le suicide est un phénomène complexe qui résulte de l’interaction de nombreux facteurs (biologiques, psychologiques, sociaux et environnementaux) de mieux en mieux connus.
Malgré une baisse significative du taux de décès par suicide ces 20 dernières années, les chiffres [1] restent préoccupants et reflètent une souffrance majeure chez de nombreux Français.
La Stratégie nationale de prévention du suicide est un ensemble cohérent d’initiatives et de dispositifs innovants mis en place au plus près des personnes à risque et de leurs proches. Ces actions permettent d’apporter une aide concrète aux personnes en souffrance, mais aussi de former et d’outiller les intervenants, professionnels ou bénévoles, et de mieux étudier et comprendre les facteurs de risques. Elles sont coordonnées au niveau national par le ministère de la Santé et de la Prévention, et pilotées par les agences régionales de santé dans les territoires.
Cette journée est l’occasion de rappeler ce qui constitue le socle d’une action résolue pour prévenir le suicide : informer, repérer plus tôt, maintenir le lien et renforcer l’offre de soin et de prise en charge des personnes à risque suicidaire. Cette action passe aussi par l’engagement citoyen des bénévoles, que je salue, qui participent à l’effort collectif de prévention du suicide. Ils agissent au quotidien pour soutenir les personnes en souffrance psychique, dans le cadre d’une ligne d’écoute, de maraudes à la rencontre des plus démunis, ou bien encore en tant que secouriste en santé mentale. Aujourd’hui, plus de 70 000 secouristes en santé mentale ont été formés et sont prêts à apporter une première aide. Nous pouvons – et devons - tous être acteurs de la santé mentale.
Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention
Les actions et les dispositifs existent, sont efficaces et l’effort doit être poursuivi.
La stratégie nationale de prévention du suicide se compose d’actions coordonnées et mises en œuvre au plus près des personnes à risque suicidaire : Le maintien du contact avec les personnes ayant fait une tentative de suicide : le dispositif VigilanS de recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide, a désormais prouvé son efficacité avec un risque de réitération suicidaire réduit de près de 40%. On compte actuellement 32 centres VigilanS qui couvrent l’ensemble des régions françaises, y compris les territoires d’outre-mer (Océan Indien, Antilles, Guyane).
Des formations au repérage, à l’évaluation du risque suicidaire et à l’intervention de crisse auprès des personnes en crise suicidaire. Ces formations rénovées en 2019, avec des contenus adaptés aux rôles et compétences des personnes formées, depuis les citoyens volontaires « sentinelles en prévention du suicide » jusqu’aux professionnels de santé, ont pour objectif de créer des réseaux de personnes ressources dans chaque région.
Des actions ciblées pour lutter contre le risque de contagion suicidaire, notamment grâce au programme PAPAGENO. Les personnes exposées directement ou indirectement à un événement suicidaire sont plus à risque d’avoir des idées suicidaires, ou même de passer à l’acte. Au niveau individuel, être exposé à un suicide multiplierait par 2 à 4 le risque de geste suicidaire. L’identification des endroits à risque (hot-spots suicidaires) pour permettre des mises en sécurité de ces lieux et la formation des journalistes et intervenants dans les médias, pour faire du traitement médiatique d’un suicide une occasion de prévention, sont des exemples d’actions mises en œuvre.
La mise en place depuis le 1er octobre 2021 du 3114, le numéro national de prévention du suicide, est gratuit, accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 sur l’ensemble du territoire (métropole et Outre-Mer). Ce numéro d’appel permet d’apporter une réponse immédiate aux personnes en détresse psychique et à risque suicidaire, à l’entourage des personnes à risque suicidaire, aux endeuillés par suicide, et aux professionnels en lien avec des personnes suicidaires qui souhaitent obtenir des avis et conseils spécialisés.
Le 3114, c’est déjà 15 centres répondants en région, constitués de professionnels hospitaliers spécifiquement formés (infirmiers et psychologues) placés sous la supervision d’un psychiatre. Depuis son ouverture, le 3114 a reçu près de 400 000 appels cumulés soit en moyenne, 20 000 appels par mois.
Pour plus d’informations :
Ministère de la Santé et de la Prévention
Numéro national de prévention du suicide : 3114
Contact presse :
Ministère de la Santé et de la Prévention
Cabinet de M. Aurélien Rousseau
Tél : 01 40 56 60 60
Mél :sec.presse.cabsante@sante.gouv.fr
[1] Bien que le taux de suicide ait baissé significativement depuis 20 ans, après prise en compte d’une sous-déclaration des gestes, on estime que surviennent chaque année en France près de 10 000 décès et 200 000 tentatives de suicide.
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Une surmortalité liée au suicide en Nouvelle-Aquitaine et des indicateurs en hausse
Publié le 08/09/2023 https://www.lanouvellerepublique.fr*
Santé Deux-Sèvres
Des notes adhésives sur le bureau des psychologues de la plateforme de prévention du suicide du 3114, au CHU de Poitiers. On lit des messages adressés par les psychologues. « Je peux contacter votre psy pour parler un peu de tout ça » ou « Je suis là pour vous. Je ne vous abandonne pas. »
Le dimanche 10 septembre 2023 est la Journée mondiale de prévention du suicide. En Nouvelle-Aquitaine, on déplore environ un millier de décès par suicide chaque année. Avec des indicateurs qui se dégradent.
À l’occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide, dimanche 10 septembre 2023, l’Observatoire régional de la santé de Nouvelle-Aquitaine (ORS-NA) a publié une série de données révélant l’ampleur du problème dans la région.
On déplore environ 1.000 décès par an causés par suicide en Nouvelle-Aquitaine, soit une surmortalité par rapport à la moyenne nationale. Sur la période 2013-2017, citée par l’ORS-NA, le taux de suicide était de 15,9 pour 100.000 habitants dans la région, pour 13,6 en France. Avec 18,3 décès pour 100.000 habitants, les Deux-Sèvres sont parmi les départements les plus touchés de la région, avec la Charente-Maritime, la Charente et la Creuse. Dans la Vienne, le taux était sur cette période de 16,5.
Décès : des hommes en majorité
La grande majorité des victimes de suicides sont des hommes (78 %), indique l’ORS, tandis que les tentatives de suicides faisant l’objet d’une hospitalisation concernent davantage les femmes (62 % des cas).
En 2021, 7.000 personnes ont ainsi été hospitalisées, un chiffre qui, rapporté à la population, est légèrement supérieur à la moyenne nationale. Les services d’urgences ont déclaré en 2020 et 2021 environ 7.400 admissions liées à des gestes suicidaires et 1.400 pour des idées suicidaires.
Dégradation
L’ORS fait par ailleurs état dans son communiqué d’une « dégradation des indicateurs de santé mentale chez les personnes de plus de 18 ans en Nouvelle-Aquitaine ». Si le taux de mortalité par suicide avait diminué de 29 % entre 2000 et 2017, le taux de « prévalence des idées suicidaires au cours de l’année » est passé de 7,1 à 9,3 entre 2018 et 2021. Sur la même période, la prévalence des tentatives de suicide au cours de la vie est passée de 6 à près de 11 %.
https://www.lanouvellerepublique.fr/deux-sevres/une-surmortalite-liee-au-suicide-en-nouvelle-aquitaine-et-des-indicateurs-en-hausse
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l’ARS rappelle la priorité accordée à la prévention de la crise suicidaire en Normandie, à son entourage et aux professionnels de santé impliqués dans leur parcours de soins
Amelia Trend 8/09/23
l’ARS rappelle la priorité accordée à la prévention de la crise suicidaire en Normandie, à son entourage et aux professionnels de santé impliqués dans leur parcours de soins
Depuis plusieurs années, la prévention du malheur et du suicide est une priorité en Normandie. Il fait l’objet d’actions régionales impliquant l’ensemble des partenaires institutionnels et des acteurs concernés.
La Normandie fait partie des régions de France les plus impactées par les comportements suicidaires : elle se situe en quatrième position avec un taux de mortalité par suicide standardisé de 17,7 pour 100 000 habitants, contre 14 en France (chiffres 2015-2017 – Source : Observatoire National du Suicide – Septembre 2022) .
En 2019, le taux standardisé d’hospitalisation en Normandie pour tentative de suicide était supérieur au taux national (233,5 pour 100 000 habitants contre 152,1 pour 100 000 habitants en France métropolitaine). La santé mentale des jeunes Normands est particulièrement préoccupante avec un taux élevé de tentatives de suicide dans la région (249 cas pour 100 000 habitants)
Ayant fait de la prévention de la crise suicidaire un enjeu majeur du futur projet régional de santé 2023-2028, l’ARS Normandie rappelle les dispositifs existants à destination des personnes en situation de souffrance psychique et de leur entourage.
3114 : un numéro national d’information, d’évaluation, d’intervention et d’orientation
Piloté par le ministère de la Santé et de la Prévention, ce numéro, confidentiel et gratuit, permet aux personnes suicidaires d’accéder à un service professionnel d’écoute, d’évaluation et d’orientation 24h/24 et 7j/7 par téléphone. et intervention. La ligne 3114 apporte également des conseils aux proches des personnes suicidaires, ainsi qu’aux professionnels de santé et non soignants en contact avec ces personnes.
Dans les territoires, les centres 3114 travaillent avec tous les acteurs pour soutenir la stratégie nationale de prévention du suicide mise en œuvre par les agences régionales de santé.
En Normandie, le centre répondeur est coordonné par le centre hospitalier du Rouvray, en contact direct et en partenariat avec tous les SAMU de la région. Ainsi, les centres 15 peuvent être contactés très rapidement par les auditeurs du 3114 pour intervenir directement en cas d’urgence. A l’inverse, les équipes du 3114 peuvent à tout moment prendre le relais des centres 15 pour accompagner un appelant ayant besoin de leur expertise. Le centre assure une activité 7j/7, 12h/24 grâce à la mobilisation de professionnels formés. Durant ses périodes de fermeture, d’autres centres d’intervention prennent le relais pour assurer une réponse 24h/24.
En complément de la ligne téléphonique, le site 3114.fr constitue une plateforme de conseils et de ressources qui permet de répondre aux besoins des personnes en quête d’aide.
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Suicide : soyons VigilanS
8/09/23 www.larevuedupraticien.fr/*
Le suicide est toujours une mort évitable. Reconnaître la crise suicidaire et prévenir l’acte ne sont pas choses simples et dépendent de multiples facteurs. Le médecin généraliste, professionnel de santé de proximité, peut être l’interlocuteur de patients suicidaires. Comment détecter les signes d’alerte ? évaluer le potentiel suicidaire ? prévenir la récidive ?
Santé publique France a publié cette semaine les résultats de l’évaluation du dispositif VigilanS, veillant à réduire le risque de récidive suicidaire par un maintien de contact avec les patients. Sur la la période 2015-2017, et dans les 6 régions où ce dispositif avait été déployé, les résultats obtenus montrent une nette diminution (38 %) des tentatives chez les personnes ayant pris part à ce suivi. Aujourd’hui les 32 centres VigilanS couvrent toutes les régions françaises, y compris celles d’outre-mer.
À l’occasion de la journée mondiale de la prévention du suicide, nous vous proposons une sélection d’articles sur le rôle du MG dans l’évaluation et l’orientation des patients et les ressources disponibles.
À lire :
Rossi L, Robillard P, Guedeney. Adolescents et jeunes adultes suicidaires : rôle du médecin généraliste. Rev Prat Med Gen 2022;36(1067):247-9.
Nobile C. Prévention du suicide : un kit avec tous les outils et ressources. Rev Prat (en ligne) 3 février 2023.
Idées suicidaires chez l’enfant et l’adolescent : comment évaluer et orienter ? Rev Prat (en ligne) 8 octobre 2021.
Vuagnat A. Les conduites suicidaires en France : toujours un problème de santé publique. Rev Prat 2020;70(1):32-7.
Jollant F. Modélisation actuelle des conduites suicidaires : crise, transition et vulnérabilité. Rev Prat 2020;70(1):38-41.
Lagathu T, Walter M. Reconnaître et prendre en charge le risque suicidaire : le souci de l’autre. Rev Prat 2020;70(1):42-7.
Lagathu T, Walter M. Faut-il utiliser des questionnaires de mesure des idées suicidaires ? Rev Prat 2020;70(1):48.
Vaiva G, Debien C, Jardon V, et al. Comment prévenir la récidive après une tentative de suicide : garder le lien. Rev Prat 2020;70(1);49-54.
Dupuis Maurin K, Courtet P, Olié É. Les mesures collectives de prévention du suicide : l’affaire de tous. Rev Prat 2020;70(1):55-8.
Dardennes R, Jollant F. Nouvelles perspectives sur les conduites suicidaires. Rev Prat 2020;70(1):59-61.
Guedeney A, Benamozig G, Jubenot G, et al. Prévenir le suicide des jeunes avec les missions locales. Rev Prat Med Gen 2020;34(1040):342-3.
Macone A, Laidi C, Pelissolo A. Focus de l’item 66. Crise et potentiel suicidaire. Rev Prat 2021;71(5);565.
Karsenty A. Entretien avec le Pr Guillaume Vaiva. Prévenir la récidive suicidaire : le dispositif VigilanS étendu ? Rev Prat (en ligne) 2 février 2020.
Nobile B, Eiden C, Peyriere H, et al. Les dangers du tramadol en cas de risque suicidaire. Rev Prat 2022;72(9):931-2.
https://www.larevuedupraticien.fr/article/suicide-soyons-vigilans
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Ensemble le 10 septembre pour prévenir le suicide !
À l’occasion de la journée internationale de prévention du suicide, qui aura lieu le 10 septembre 2023, le 3114 souhaite maximiser sa visibilité auprès du grand public grâce au soutien de ses partenaires et au travers d’événements initiés par les centres de réponse sur l’ensemble du territoire.
Les actions pour septembre jaune
Le 3114 a noué
des partenariats sur l’ensemble du territoire national afin de porter la
voix de la prévention du suicide avec force et impact dans l’objectif
de faire connaitre le numéro, de libérer la parole et de proposer des
échanges avec des professionnels du 3114. Plusieurs temps forts
marqueront ce mois de prévention :
– Live & Jeu Minecraft sur la plateforme Twitch
Le
10 septembre, les streamers Krullthug, CouPaul, Kantika, LeafHelm,
ArtillerieLourde, AliceRage, Cailloute, Boocreas, Salebeitofficiel et
SuperObsy proposeront des moments de live sur leur chaîne. Des
professionnels du 3114 seront connectés tout au long de la journée pour
répondre aux questions des viewers.
Ils invitent également le grand
public à jouer, sur l’ensemble du week-end (9 et 10 septembre), à un
Jump Minecraft spécialement construit aux couleurs du 3114. Un euro par
jump réussi sera reversé par l’association organisatrice (le serveur
Nations Glory) au 3114 pour le développement de ses outils numériques.
Il en sera de même pour les fonds récoltés par la vente d’un kit
d’accessoires – Minecraft x 3114 – qui sera proposé aux joueurs sur la
durée du week-end.
La société SecretLab s’associe à l’événement et
offrira une chaise gaming pour le meilleur temps du jump. D’autres lots
viendront récompenser les meilleurs joueurs. Lien du jump :
www.nationsglory.fr
–Diffusion d’un message 3114 sur les écrans dynamiques des gares et métros français
Mediatransports,
l’un des leaders français de l’affichage, offrira une belle visibilité
au 3114 sur ses écrans dynamiques dans les métros de Lille et Marseille
ainsi que dans les gares de Angers, Bordeaux, Dijon, Lille, Lyon,
Marseille, Montpellier, Nancy, Poitiers et Rouen.
– Rendez-vous sur les plages Ajacciennes avec le centre de réponse Corse
Les équipes 3114 d’Ajaccio feront le tour des plages pour échanger, informer et offrir quelques goodies.
–Quiz avec les répondants de l’hôpital Charles Perrens de Bordeaux
Les
professionnels du centre de Bordeaux vous attendent le dimanche 10
septembre, de 14h à 18h au jardin public de la ville – autour de leur
vélo-cargo – pour un quiz sur les idées reçues en prévention du suicide.
Cette action est organisée en partenariat avec l’association
Rénovation, SOS Suicide Phoenix, le Conseil Local de Santé Mentale de la
ville de Bordeaux, et la maison des usagers de l’hôpital.
-La Réunion court pour la prévention
Venez
courir avec les répondants 3114 de l’EPSMR lors de la course Camélias
Raid qui se déroulera le dimanche 10 septembre dans la capitale
dionysienne à partir de 7h30. Jean Louis Prianon, ancien champion
olympique, figure locale et nationale de l’athlétisme et parrain d’un
jour du 3114, sera présent pour encourager nos professionnels et parler
prévention suicide.
-Le Centre de Brest aux côtés des étudiant·es
L’équipe
3114 de Brest sera présente au sein de différentes Universités de la
région pour échanger avec les étudiant·es autour de la prévention du
suicide, en partenariat avec le Service Santé des facultés concernées.
Vous pourrez ainsi les retrouver :
-Sur le Campus santé de l’Université de Rennes, le 5 septembre de 11h30 à 14h30
-Dans les locaux de l’Université de Pontivy le 22 septembre de 9h à 12h
-A l’Université de Lorient le 26 septembre de 11h à 14h
-Au sein de l’Université de Vannes le 28 septembre de 11h à 14h
À Marseille, la ville se met aux couleurs du 3114
Le
3114 sera visible dans la cité phocéenne grâce à des affichages
numériques en partenariat avec la Ville et le réseau de transports en
commun RTM.
Les équipes de Montpellier à votre rencontre
Le
Centre de Montpellier sera présent la journée du dimanche 10 septembre à
l’Antigone des Associations en partenariat avec France Dépression
Occitanie Hérault. Cette journée, organisée par la ville de Montpellier,
sera l’occasion de présenter le dispositif 3114, ses actions et ses
missions.
Rouen en course pour le 3114
Le dimanche
24 septembre, l’équipe du centre de réponse de Rouen participera, aux
couleurs du 3114, à la Course de Rouen, semi-marathon annuel. Venez
courir à leurs côtés et profitez-en pour échanger avec eux.
Communiqué JIPS du 7 septembre 2023
https://www.santementale.fr/2023/09/ensemble-le-10-septembre-pour-prevenir-le-suicide/
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A Poitiers, les psychologues répondantes du 31 14 luttent contre les idées suicidaires
Poitiers De Pheline Leloir-Duault
Jeudi 7 septembre 2023 à 19:57 Par France Bleu Poitou
Depuis octobre 2021, un numéro national de prévention contre le suicide a été mis en place : le 31 14. Il vise à réduire la souffrance et le nombre de suicides en France. Rencontre avec les psychologues répondants de l'unité de Poitou-Charentes et du Limousin.
Les psychologues répondantes du 31 14 du centre de Poitiers. © Radio France - Phéline Leloir-Duault
"Sarah du 31 14, je vous écoute." Ce sont par ces mots que Sarah, une des psychologues répondantes de l'unité de Poitou-Charentes et du Limousin, démarre chaque appel : en quelques mots, elle évalue l'état psychologique de la personne qui appelle. Car le 31 14 s'adresse à tous les profils. "Ça peut aller de l'enfant, de l'adolescent, à l'adulte ou la personne âgée. Ça peut être une personne concernée, un professionnel de santé ou bien un proche", détaille-t-elle. "Ça concerne toute personne en souffrance psychique, et le but c'est d'éviter que cette souffrance s'intensifie au point d'amener à des idées suicidaires." Les équipes, qui font partie du centre hospitalier Laborit, aident les personnes qui appellent à comprendre leur souffrance : par exemple, elles vont toujours valoriser le fait d'appeler le 31 14, qui est un premier pas dans la reconnaissance de leur mal-être.
Une détresse causée d'abord par l'isolement et l'anxiété, mais l'actualité peut aussi avoir une influence, explique sa collègue Lise. "Avec la guerre en Ukraine ou les retraites, on a vu des gens qui étaient beaucoup plus anxieux, ça va aggraver des fragilités et des angoisses par rapport au futur, à l'isolement." Mais la période de l'année joue aussi : "Je trouve qu'en été, on a des situations un peu plus complexes que le reste de l'année", analyse Sarah, "mais peut-être parce qu'il y a moins de possibilités d'avoir des rendez-vous, la famille part en vacances, donc le fait d'avoir moins d'interlocuteurs va majorer la souffrance."
Lise, une des psychologues répondantes, en plein appel. © Radio France - Phéline Leloir-Duault
Parmi les personnes qui appellent, beaucoup de jeunes, surtout des adolescents entre 15 et 20 ans, et pour des motifs très variés : "Beaucoup de harcèlement, mais aussi des psycho-traumatismes dans l'enfance, de violences, tous types de violences en réalité, c'est toujours une accumulation avec une histoire de vie difficile qui rencontre un contexte, un élément déclencheur d'une crise, et qui aboutit à un quotidien qui devient insupportable", raconte Lise. "Ça va être une autre approche car ces jeunes sont mineurs donc se pose la question des parents : on va d'abord essayer de situer le contexte familial, et évaluer du risque de mettre les parents au milieu, de l'impact positif ou négatif que ça aura sur le lien avec nous et la prise en charge derrière, ça dépend de comment ça se passe dans la famille. Mais les parents finissent par être confrontés à ça, donc on va les avoir au téléphone et on leur expose une souffrance à un moment T, et ce n'est pas facile car souvent eux aussi souffrent. Parfois, on peut aussi passer par un autre adulte, qui sert de référent ou de soutien."
Poser des questions directes pour obtenir des réponses précises
Et pour apporter une aide efficace, les répondantes doivent parfois aller dans le vif du sujet : "La question est directe : est-ce que vous avez des idées suicidaires ? Les gens ont peur de poser la question car ils craignent que ça mette l'idée dans l'esprit de la personne", développe Sarah. "Mais quelqu'un qui n'a pas d'idée suicidaire répondra non, alors qu'une personne qui a des idées suicidaires sera soulagée de voir que quelqu'un peut envisager qu'il souffre suffisamment pour penser à la mort."
https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/au-chu-de-poitiers-les-psychologues-repondantes-du-31-14-luttent-contre-les-idees-suicidaires-2813634
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Présentation de Prévention suicide, samedi
Une des bénévoles de Prévention suicide 85, basée à Challans, Laure Massé, explique : Avec un étudiant en psychologie, nous souhaitons pouvoir mettre en place une ligne téléphonique dédiée, à Noirmoutier, pour les personnes en souffrance, et installer un groupe de parole sur l’île pour les proches endeuillés par le suicide. Pour se faire connaître, l’association sera présente au forum des associations à la salle Hubert-Poignant, le 9 septembre.
Le fonctionnement
Une ligne téléphonique (06 42 51 68 43) est à disposition et il est possible d’y laisser un message à tout moment. « Les bénévoles qui vont répondre à ses messages ont suivi la formation sentinelle dispensée par l’ARS(Agence régionale de santé) », explique Laure Massé, qui ajoute : Certains sont titulaires d’autres formations comme celle de secouriste en santé mentale.
Ces écoutants sont également capables d’orienter les individus en souffrance vers les organismes adéquats, de mesurer l’urgence, de réconforter grâce à une écoute active et sans jugement. « Nous travaillons en lien avec l’ARS, le MSA (Mutualité sociale agricole), la communauté de communes et l’hôpital de Challans »,précise Laure Massé. La trentaine de bénévoles qui se relaie en binôme au standard téléphonique anime également des groupes de parole. D’autre part, une ou un psychologue extérieure nous aide à analyser notre pratique, nos interrogations et nous pouvons, si nécessaire, bénéficier d’un soutien psychologique individuel.
Avant d’être dirigées vers la formation sentinelle, les personnes, qui se sentent motivées pour ce type d’engagement, sont entendues lors d’un entretien pour connaître leurs motivations, pour définir si elles sont aptes à l’écoute, prêtes psychologiquement. Toute mise en danger doit être écartée. Et d’autres postes, autres que ceux d’écoutants, sont à pourvoir au sein de l’association : secrétariat, logistique…
Samedi 9 septembre, renseignements au forum des associations, de 10 h à 17 h, salle Hubert-Poignant à Noirmoutier. Cet article est paru dans Ouest-France
Illustration(s) : Laure Massé, bénévole du groupe Prévention suicide 85. .
Ouest-France
Aussi paru dans 5 septembre 2023 -
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Briser le tabou du suicide
La Croix, no. 42710
Cahier Éthique, mardi 5 septembre 2023p. 22
Portrait
Yann Massart.Cet infirmier en psychiatrie s'est imposé comme un pilier de la prévention contre le suicide, dont la journée mondiale se déroule le 10 septembre.
Jeanne Ferney
Ne comptez pas sur lui pour utiliser des formules elliptiques : se donner la mort, mettre fin à ses jours, commettre l'irréparable... Yann Massart lâche le mot sans gène et le répète autant qu'il faut?: suicide. Le sujet est si peu tabou à ses yeux qu'il l'évoque ce matin-là dans un café parisien, sous le regard un peu médusé du voisin de table qui ne pensait pas que la mort s'inviterait au menu de son petit déjeuner. «Parler du suicide ne provoque pas le suicide », insiste Yann Massart. Mieux, cela peut l'empêcher. « Les gens ne veulent pas mourir, ils veulent juste arrêter de souffrir. Une main qui se tend peut faire la différence », assure-t-il.
C'est cette conviction qui a poussé cet infirmier en psychiatrie de 37 ans à lancer, en 2020, une association et une plateforme d'information au titre évocateur : « Dites je suis là » Inspirée du site australien « R U OK ? », pionnier dans la prévention du suicide, elle sensibilise le grand public à ce qui est en France la première cause de mortalité chez les 25-35 ans - et la deuxième chez les 15-25 ans.
Si la pandémie de Covid a poussé les pouvoirs publics à investir davantage le champ de la santé mentale, ils ont tardé à se saisir de la lutte contre le suicide. Le 31 14, le numéro national de prévention, n'a vu le jour qu'en octobre 2021. Longtemps, c'est à SOS Amitié que l'on adressait son désespoir. « L'association continue de faire un travail admirable mais elle est composée de bénévoles, pas des soignants »,précise Yann Massart.
Ni ligne d'écoute ni lieu de prise en charge, « Dites je suis là », reconnu d'intérêt général par l'administration fiscale quatre mois seulement après sa création, aide à repérer les signaux qui doivent alerter. « Cela peut être un changement de comportement au niveau vestimentaire, un laisser-aller ou au contraire une personne dressée sur son 31 sans raison », explique le soignant.
Plus largement, « il y a des situations à risques de suicide, comme un deuil, une séparation ou un licenciement . Mais une crise suicidaire peut aussi arriver dans des moments perçus comme heureux par la société, en particulier la grossesse etle post-partum»,détaille-t-il. La chose est peu sue, mais en France, le suicide est la deuxième cause de décès maternel. Une mort évitable, insiste-t-il, à condition de savoir vers qui se tourner. « Nous avons créé un annuaire qui permet de trouver facilement le lieu où aller en cas de crise, où qu'on soit en France. S'orienter, c'est souvent ce qu'il y a de plus difficile. » Yann Massart en sait quelque chose, lui qui, depuis plus de dix ans, écoute et guide les patients qui atterrissent aux urgences de l'établissement public de santé mentale de la Sarthe, à Allonnes.
Originaire du Mans, l'infirmier raconte s'être tourné vers le soin « un peu par hasard ». Dans sa famille, on ne soigne pas, mais on a la fibre sociale : une mère qui a fait carrière à l'ANPE, un père cheminot .Sans doute sa vocation a-t-elle aussi à voir avec son grand-père maternel, mort à 60 ans d'une crise cardiaque alors qu'il était hospitalisé. « J'ai toujours gardé dans un coin de ma tête que son décès était lié au manque d'infirmiers sur place »,raconte Yann Massart, qui fut alors confronté à la dépression de sa mère.
Inutile de chercher à en savoir plus, il en revient toujours à son association et à la nécessité d'accélérer encore sur la prévention contre le suicide. « Jeunes mères, personnes âgées,agriculteurs... Tout le monde peut être concerné à un moment ou un autre mais il faut des messages ciblés pour chaque population », martèle-t-il, fier d'être à l'origine de la première campagne nationale de prévention contre le suicide chez les personnes LGBT, chez qui le risque est quatre fois supérieur à la moyenne.
« Notre spot sur France 2 a coûté 60 000 €, offert par la chaîne », précise-t-il. Si l'association est financée à hauteur de 30 % par des fonds publics, Yann Massart tient à son indépendance et à la transparence. « Dès lors qu'on a un financement, il ne se passe pas trois mois entre le moment où on a une idée et celui où elle se concrétise. Si on était dans un ministère, cela serait beaucoup plus long », souligne l'infirmier, qui continue de consacrer la moitié de son temps à l'hôpital , « pour garder le contact avec le terrain ».Et dire de vive voix à ses patients : « Je suis là. »
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Journée mondiale – “Un suicide impacte 8 à 9 personnes dans une famille”
4 septembre 2023 Sandrine Guyonnet https://ladepeche.pf/*
Lors de la soirée œcuménique samedi 9 septembre dans les jardins de la mairie de Pirae, des bougies seront allumées en souvenir de ceux qui nous ont quitté dans l’année. (Photo : archives 2022 SOS suicide)
Comme tous les ans, à l’occasion de la journée mondiale de prévention du suicide, le dimanche 10 septembre, l’association SOS Suicide organise deux événements en partenariat avec la ville de Pirae : une soirée œcuménique samedi 9 septembre dans les jardins de la mairie et une rando cyclo le dimanche 10 septembre (voir les détails ci-dessous de ces deux évènements).
Selon les estimations, 30 à 37 individus se suicident dans une année en Polynésie. “A notre niveau, on constate plus d’appels mais c’est parce que le numéro est plus connu que par le passé. C’est une bonne chose car plus la parole est libérée, plus les personnes arrivent à se faire aider” souligne une écoutante de l’association SOS suicide.
1 574 appels en 2022
A l’écoute des personnes en détresse depuis longtemps, cette bénévole constate également des changements ces 4 dernières années avec des appels de personnes au-delà de 70 ans et à l’opposé, des personnes de moins de 14 ans. “Avant, nous n’avions pas d’appels de personnes très âgées ou très jeunes. Par ailleurs, ce qui est nouveau également, ce sont des demandes d’aides matérielles, de la nourriture…”
En moyenne, SOS suicide reçoit 4 appels par jour. En 2022, le centre a géré 1 574 appels via la ligne de crise téléphonique, dont 1 546 étaient liés à des personnes suicidaires. Parmi les 613 individus pris en charge, 592 présentaient un risque suicidaire. La prise en charge rapide a été rendue possible grâce à la collaboration avec les forces de l’ordre, les pompiers et le SAMU.
Réinstaller les groupes de soutien aux endeuillés
L’association mène également des actions de prévention et de sensibilisation notamment dans les établissements scolaires. Elle regrette en revanche de ne plus pouvoir soutenir de façon systématique les familles des endeuillés. “Autrefois, la gendarmerie et la police nous donnaient le numéro des familles dont un membre venait de se suicider, nous prenions contact avec elles et nous organisions ainsi des groupes de soutien aux endeuillés avec notamment des groupes de paroles menés par un psychologue. Aujourd’hui, les règles ont changé, nous ne sommes plus informés ; les forces de l’ordre peuvent donner notre numéro aux familles mais elles ne font pas la démarche d’elles-mêmes, elles ont parfois honte” explique la bénévole.
“Il faut savoir qu’un suicide impacte 8 à 9 personnes dans une famille et ces groupes de soutien aux endeuillés permettaient de libérer la parole et de soulager les familles” assure t-elle.
Assurer une continuité dans les soins préventifs
SOS suicide , soutenue par le Pays, les communes de Pirae et de Punaauia, la CPS et des donateurs, a toujours besoin de financement afin que l’activité ne s’arrête pas.
Une convention triennale relie l’association au Pays et à la CPS mais pour assurer une continuité dans les programmes de soins préventifs, un plan de prévention sur cinq ans avec un financement régulier est souhaité par l’association. Elle aimerait par ailleurs que ces actions soient encore mieux intégrées dans le cadre des dispositifs préventifs de santé publique.
Enfin, elle espère mobiliser de nouveaux bénévoles. Une formation de 4 heures est proposée pour devenir un écoutant.
Lignes de crise : 444 767 – 87 20 25 23 ou 89 20 25 23
Samedi 9 septembre : soirée œcuménique
La soirée se déroulera à partir de 18 heures dans les jardins de la mairie de Pirae. Après une brève introduction par la présidente de l’association SOS Suicide et les discours des officiels, les différentes confessions religieuses s’exprimeront ainsi que des jeunes de plusieurs établissements scolaires et des témoignages. Comme partout dans le monde, lors de cette soirée, des bougies seront allumées en souvenir de ceux qui nous ont quitté dans l’année.
Dimanche 10 septembre : rando cyclo
Organisée par l’association Pirae Cyclisme, la rando cyclo démarrera à 7 heures dans les jardins de la mairie de Pirae. Un tour de l’île sera effectué. Le concept est de cumuler les kilomètres réalisés par tous les cyclistes inscrits pour se joindre au mouvement de l’association internationale pour la prévention du suicide (IASP), Cycle Around the Globe. L’an dernier cet évènement mondial a permis de réaliser 7 fois le tour de la terre. La Polynésie française a réalisé 24 000 km en 2022. A l’arrivée aura lieu un tirage au sort pour remporter des prix. Inscriptions sur le site www.fenuamoove.com