La mise en scène de la mort dans le quotidien social et la gestion du risque suicidaire
Eric Volant
vol. 4, n° 2 | 2002 : Éthique préventive
La prévention en action
Résumés
L’accroissement continu du suicide
est un puissant révélateur de l’ethos d’une société, du malaise observé
dans les structures de sa vie quotidienne et de la violence mortifère
qui y est à l’œuvre. L’urgence de la situation est ressentie par la
communauté comme un appel à la responsabilité collective et à son
autocritique en s’interrogeant sur ses critères de la vie bonne.
Pourquoi une société se croit-elle autorisée de prévenir le suicide de
ses membres ? Jusqu’où peut-elle aller dans cette voie ? Quels moyens
sont justifiés pour s’acquitter de cette obligation ? Après avoir
examiné les raisons qui fondent la légitimité de la prévention du
suicide et ses limites, nous proposerons des politiques ou des
stratégies de santé publique pour une saine gestion du risque
suicidaire.
Plan
Le suicide, révélateur de l’ethos d’une société et affirmation de la vie
Fondements éthiques de l’obligation de la prévention du suicide
Pourquoi prévenir le suicide ?
La loi divine ou l’appartenance de la vie à Dieu
La loi naturelle (version classique) ou la vie comme don de Dieu et devoir envers la cité
La loi naturelle (version contemporaine) ou la valeur inestimable de la vie
L’éthique déontologique, le devoir de vivre ou le juste respect de la personne
Le contractualisme ou le pacte social de la réciprocité des intérêts
L’utilitarisme ou le choix juste de l’accomplissement du bien-être individuel et collectif
Le communautarisme ou l’intégration à l’environnement culturel et social
Les limites de l’obligation de la prévention du suicide
Jusqu’où prévenir le suicide ?
Une saine gestion du risque suicidaire
Le libre accès à des traitements et à des services
Une approche d’écologie globale
Le rôle de l’État
La santé familiale
La mission de l’école.
L’aide au suicide
La formation des intervenants