Et si je suis désespéré, à qui dois-je en vouloir ?
par Romain Huët Maître de conférences en sciences de la communication, Université européenne de Bretagne, laboratoire Prefics, Rennes, France.
dans Revue française d'éthique appliquée 2016/2 (N° 2)
Éditeur : ERES
Pages 118 - 132
Résumé À partir d’une enquête sociologique au sein d’une association de prévention du suicide, ce texte se propose d’analyser les problèmes posés par l’écoute de la souffrance à distance. Il s’agit d’envisager l’écoute au sens de M. Foucault, comme une « technologie de pouvoir » qui s’ignore. L’écoute participerait à fabriquer un sujet psychologique, individualisé et dépolitisé. Plus globalement, l’écoute telle qu’elle est pensée actuellement entraînerait une désimplication de la volonté politique en ajournant la possibilité pour la colère de faire son droit, et en évacuant toutes réflexions sur les causes sociales de la souffrance. Se faisant, l’écoute pourrait avoir tendance à accentuer le repli du sujet sur lui-même.
Plan de l'article
Matériaux empiriques : les témoignages d’individus en situation de détresse
Idée défendue : du rapport entre politique et souffrance
1 - Dire sa souffrance
2 - Quel regard porter sur ces récits, au-delà du désespoir et des plaintes ?
3 - Une contestation ordinaire
4 - L’ajournement de la colère et l’accommodement au monde
Conclusion
https://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RFEAP_002_0118