Retour sur un programme européen de prévention du suicide
SOURCE INFO de http://www.stopsuicide.ch/
d’après Revue de presse et des savoirs du 3 septembre - STOP SUICIDE
"L’étude SEYLE (Saving and Empowering Young Lives in Europe) a évalué l’impact de trois programmes (qui ont eu lieu entre 2009 et 2010) de prévention du suicide auprès d'un échantillon de 11'110 adolescents, d'âge médian de 15 ans, dans 168 écoles dans 10 pays de l'Union Européenne. L’étude démontre qu’un programme de prévention axé sur les élèves, sous forme de jeux de rôle et d'ateliers participatifs, réduit significativement les nouveaux cas de tentatives de suicides et d’idées suicidaires sévères.
Nous avons posé quelques questions à ce sujet à Muriel Etienne, chargée de projet pour les programmes Sensibilisation en milieu scolaire et Sensibilisation en formation supérieure à STOP SUICIDE.
Que faut-il retenir de cette étude du point de vue de la prévention du suicide des jeunes ?
L’étude considère trois différents programmes de prévention universelle, basés non pas sur le contenu du programme, mais plutôt selon ses axes (par exemple : entraîner le personnel scolaire à détecter les risques, faire des ateliers avec des élèves pour renforcer les capacités, faire passer des questionnaires aux élèves révisés par des professionnels de la santé). L’étude révèle que des ateliers de courte durée offrent les meilleurs résultats sur les idées suicidaires et les tentatives de suicide.
Est-ce que les connaissances issues de cette étude légitiment la perspective d’intervention préventive ciblant les jeunes (en complément de celle qui vise les professeurs) ?
Pour STOP SUICIDE qui mène des actions de prévention du suicide auprès des élèves, il est clair que cette étude tend à légitimer notre approche. Mais il ne faut pas en rester là, car une prévention efficace demande une approche globale, qui inclut également les enseignant-e-s et même tout le personnel de l’école (y compris les concierges ou les bibliothécaires).
Si un établissement n’est pas prêt à répondre à des demandes d’aides d’élèves, un atelier qui aborde des questions de suicide n’aura pas d’effet très probant. Il faut donc sensibiliser le plus largement possible pour réagir au mieux.
Penses-tu t’inspirer du programme évalué dans l’étude pour ton travail de prévention ? Et comment ?
Oui, il y a des éléments intéressants, surtout si l’on regarde de plus près le contenu des ateliers du programme le plus efficace selon l'étude (le programme Youth Aware of Mental Health), qui se déroulent sur quatre semaines à raison de sessions de 45 à 60 minutes par semaine. Le programme propose des jeux de rôles, une conférence en introduction, des posters affichés en classes, etc. Ce format étendu dans le temps est complet et impactant. L’idée intéressante, vers laquelle tendent également nos ateliers, est de former les adolescents à développer leur capacité de résolution de problèmes, plutôt que de rester seul avec leur secret. Il s'agit également de leur faire prendre conscience de l'importance de la santé mentale.
Lire ici un compte rendu en français de l'étude par le blog infosuicide.org
Télécharger ici l'étude complète (en anglais) en vous enregistrant gratuitement sur le site.
"School-based suicide prevention programmes: the SEYLE cluster-randomised, controlled trial", The Lancet, Volume 385, Issue 9962, January 2015. "
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