lundi 24 mars 2025

NOTICE ARTICLE Infirmier en pratique avancée en psychiatrie et santé mentale comme support aux équipes infirmières confrontées à la crise suicidaire : une recherche qualitative exploratoire

Infirmier en pratique avancée en psychiatrie et santé mentale comme support aux équipes infirmières confrontées à la crise suicidaire : une recherche qualitative exploratoire - 24/03/25

Doi : 10.1016/j.refiri.2024.100345 
Adriana Palminha Dias, APRN, MSc a, ⁎, b, c  : Infirmière en pratique avancée mention psychiatrie et santé mentale, Jonathan Biglietto, APRN, PhD-c a, d : Infirmier en pratique avancée mention psychiatrie et santé mentale, Doctorant en sciences de la santé et de la vie
a GHU Paris psychiatrie et neurosciences, 1, rue Cabanis, 75014 Paris, France 
b Université Paris Cité, UFR médecine Paris Nord, 85, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris, France 
c GHU Paris psychiatrie et neurosciences, site Hauteville, 24–26, rue d’Hauteville, 75010 Paris, France 
d Laboratoire Interpsy (EA4432), axe prisme, campus lettres et sciences humaines et sociales, université de Lorraine, Bâtiment J, 23, boulevard Albert-1er, 54015 Nancy cedex, France 

Auteur correspondant.
dans Revue francophone internationale de recherche infirmière

Résumé

Le phénomène suicidaire est un enjeu actuel et préoccupant des politiques de santé française. L’objectif de cette étude qualitative exploratoire est de comprendre le rôle et le positionnement de l’infirmier en pratique avancée (IPA) en psychiatrie et santé mentale auprès des équipes de soins, confrontées à la prise en charge de la crise suicidaire. Dix-huit de ces professionnels ont participé à des entretiens semi-directifs portés sur trois axes : difficultés rencontrées, besoins énoncés des équipes et apports de l’exercice de l’IPA. Les résultats indiquent que la polycompétence de l’IPA lui permet d’intervenir à plusieurs niveaux : institutionnel, en fluidifiant et sécurisant le parcours de soins ; auprès des équipes de soins, en apportant des outils d’évaluation et en améliorant le jugement clinique ; enfin auprès du patient, en favorisant l’éducation à la santé et la prévention. La littérature appuie ces résultats. Pour améliorer la qualité des soins, il sera nécessaire de suivre l’évolution de l’implantation du métier de l’IPA.

Mots clés : Crise, Formation, Pratique avancée infirmière, Prévention, Suicide


Plan

jeudi 20 mars 2025

Formation Sentinelles 13/06/25 Morlaix (29) : détecter/aider les personnes en souffrance psychique

Formation Sentinelles : détecter/aider les personnes en souffrance psychique

19/03/2025 https://www.ch-morlaix.fr*



Le vendredi 13 juin 2025, le CHPM organisera une troisième session de formation Sentinelles, un programme essentiel visant à repérer et à orienter les personnes en détresse psychologique ou à risque suicidaire.

Cette formation gratuite d’une journée a pour objectif d’enseigner aux participants comment identifier les signaux d’alerte, interpréter les signes de détresse et orienter les personnes vers des structures adaptées, comme les services de soins psychiatriques du CHPM.

"Tout le monde peut participer à Sentinelles !", souligne Isabelle de Andrade, infirmière au CHPM. "Il suffit d’être volontaire, majeur, d’avoir une bonne capacité d’écoute, d’être animé par l’envie d’aider et de connaître ses limites." Cette formation est un moment privilégié d’information et d’échange, où chaque participant apprend à devenir un maillon essentiel du réseau de vigilance face à la souffrance psychique.

Inscrivez-vous dès maintenant pour rejoindre le réseau des Sentinelles et contribuer à sauver des vies !

Vendredi 13 juin 2025 de 9h à 17h
Centre hospitalier des Pays de Morlaix
Nombre de places : 12 personnes (sur inscription)

Renseignements et inscriptions par mail : preventiondusuicide@ch-morlaix.fr

Légende photo : Léa Monod et Isabelle de Andrade, professionnelles du CHPM, forment les Sentinelles (Crédit Photo: Le Télégramme) 

Source https://www.ch-morlaix.fr/actualite/formation-sentinelles-detecteraider-les-personnes-en-souffrance-psychique

mardi 18 mars 2025

PRESSE : Pourquoi les hommes ont-ils plus de mal à consulter un psy ?

Pourquoi les hommes ont-ils plus de mal à consulter un psy ?

Les études montrent que les hommes ont plus de mal à exprimer leur mal-être. Décryptage de ce phénomène social avec Vincent Lapierre, directeur du Centre de prévention du suicide.

Propos recueillis par Nathan Tacchi

En France, le taux de suicide des hommes est presque quatre fois supérieur aux femmes. 

20,8 pour 100 000. C'est le taux de suicide des hommes en France en 2024, selon l'Observatoire national du suicide (ONS). En comparaison, ce taux s'élève à 6,4 chez les femmes. Si la souffrance psychique des femmes est plus élevée selon des études, les hommes aussi souffrent de problèmes de santé mentale. Or, cette détresse masculine est sous-diagnostiquée et sous-évaluée. Autour de cette question règne un tabou, alimenté par les stéréotypes de genre.

Au cœur de cette problématique : la virilité. Ce mélange de fierté et de compétition va à l'encontre de l'expression de sa vulnérabilité, de ses angoisses. Décryptage de la prise en charge de la santé mentale des hommes et comment changer la donne avec Vincent Lapierre, psychologue, directeur du Centre de prévention du suicide à Paris et ambassadeur de la fondation Movember.

Le Point : Quels sont les freins psychologiques qui empêchent les hommes de demander de l'aide ?

Vincent Lapierre : C'est un des rares domaines où la construction sociale genrée désavantage le masculin. L'appel à l'aide est généralement plus ardu pour les hommes. J'évoque souvent l'exemple du couple mixte en voiture : les femmes demandent leur chemin avec bien plus d'aisance.

Cette réticence s'intensifie face aux enjeux de santé, particulièrement mentale. Les hommes s'acharnent à résoudre leurs difficultés en solitaire. Confrontés à la détresse psychique, ils élaborent des mécanismes compensatoires souvent nocifs. Le recours aux substances, l'alcool en tête, est fréquent. Ce schéma domine dans l'univers masculin, bien que présent chez les deux sexes.

Cette attitude entrave significativement le soin. Les hommes tardent à admettre leur vulnérabilité. Certains ne se l'avouent jamais. Ou alors, leur lucidité survient quand ils envisagent déjà des solutions extrêmes. Parfois fatales.

Au CPS Paris, spécialisé dans la problématique suicidaire, notre ratio est éloquent. 70 % de femmes contre seulement 30 % d'hommes consultent.

Est-ce une construction sociale selon vous ?

Absolument. Ni les gènes ni l'épigénétique n'expliquent ce phénomène. Cette réserve s'enracine profondément dans l'identité masculine. Face à l'adversité, l'homme recherche instantanément une issue par lui-même. Les femmes aussi, mais elles intègrent naturellement autrui dans leur démarche.

Dans le domaine de la santé mentale, nous touchons à l'intime. C'est un territoire où les hommes évoluent différemment. Un homme avec un problème urologique consultera bien plus tardivement, une femme confrontée à un souci gynécologique hésitera moins.

Nos collègues québécois proposent une lecture peu consensuelle en France. Dans leur conception du masculin, l'intime se confond avec le sexuel. Un homme se confiera sur sa vie affective principalement à sa partenaire sexuelle. Rarement à d'autres, et encore moins à un inconnu.

La « pression sociale positive par les pairs » est évoquée par certains comme levier d'action. Pouvez-vous développer ce concept ?

Cette stratégie émerge d'un constat simple : les campagnes de prévention sanitaire échouent auprès des hommes. Leur résistance s'explique par leur vision particulière de la santé. Elle requiert souvent un proche partageant cette préoccupation.

Un exemple révélateur : les femmes célibataires restent bien soignées, pas moins que celles en couple. Les hommes célibataires, eux, sont nettement moins suivis que leurs homologues en couple.

La pression sociale positive repose sur l'influence de figures identificatoires : quelqu'un qui vous ressemble, attentif à sa santé, qui consulte un médecin ou un psychologue quand nécessaire. Par son exemple, il légitime ces comportements.

Cette figure peut être un partenaire sportif. Un collègue apprécié. Un ami de longue date. Son témoignage authentique surpasse toute campagne institutionnelle. « J'ai traversé une période difficile après ma séparation. J'ai consulté un psy. Aujourd'hui, ça va mieux. »

Avez-vous observé une différence générationnelle entre les hommes concernant la santé mentale ?

Indéniablement. Depuis 2021, notre patientèle masculine rajeunit considérablement. Parmi les 30 % d'hommes reçus, deux groupes prédominent. Les plus de 70 ans et les moins de 30 ans. La tranche intermédiaire demeure quasi absente.

La présence des seniors s'explique facilement : nous avons un programme historique de prévention du suicide des aînés. Le phénomène nouveau concerne les jeunes hommes. Même ceux de moins de 25 ans. Nous y voyons l'émergence d'une génération différente. Pour eux, consulter un psychologue est socialement plus accepté. La santé mentale s'affirme comme préoccupation légitime.

Vous avez mentionné l'alcool comme facteur masquant les problèmes de santé chez les hommes. Y a-t-il d'autres formes d'automédication ou comportements d'évitement spécifiques aux hommes ?

L'alcool reste l'échappatoire privilégiée. Les anxiolytiques classiques demeurent davantage féminins chez les plus de 30 ans. Les jeunes générations s'orientent vers divers psychotropes. Mais après 30 ans, alcool et cannabis conservent leur primauté.

Fait crucial : l'alcool amplifie le risque suicidaire chez les personnes vulnérables. De nombreux patients admis aux urgences après une tentative de suicide avaient bu. Tous genres confondus. Cette substance agit comme déclencheur. Elle catalyse le passage à l'acte.

Avez-vous observé des différences socioculturelles dans les profils qui viennent vous consulter ?

Le dernier rapport de l'ONS est clair. Il souligne une disparité sociale manifeste, l'accès aux soins psychiques s'avère plus aisé pour les catégories professionnelles supérieures. Au CPS, nous offrons des consultations gratuites, financées par l'ARS. L'obstacle financier disparaît. Persiste néanmoins le frein culturel, lié à la familiarité avec le système de santé.

Y a-t-il des approches thérapeutiques qui semblent mieux fonctionner spécifiquement chez les hommes ?

La psychothérapie traditionnelle rebute souvent les hommes. Précisément par son rapport à l'intime. Une démarche médicalisée rencontre généralement moins de résistance. Le psychiatre est mieux accepté.

L'invitation à « s'asseoir et raconter sa vie » suscite des réticences. En revanche, l'approche clinique trouve plus d'écho. « Vous souffrez de dépression, c'est une pathologie traitable. » Les solutions médicamenteuses sont mieux reçues.

Lors de détresses psychologiques, les hommes ont-ils un discours différent des femmes ?

Notre vigilance s'accentue face à un consultant masculin. Cette démarche, socialement moins évidente, suggère une souffrance significative. En épidémiologie, être homme et exprimer des idées suicidaires constitue un risque majeur.

Une expérience éclairante au CPS : nous interrogions davantage les femmes sur les violences sexuelles subies. Nous avons changé d'approche. En posant systématiquement cette question aux hommes, nous avons découvert un fait inquiétant. Un sur quatre rapportait de telles violences. Cette proportion dépasse largement les statistiques générales. Beaucoup confiaient que c'était leur première évocation du sujet. La première fois qu'on les questionnait.

Y a-t-il des moments de vie identifiés qui sont à risque pour la santé mentale, notamment chez les hommes ?

Essentiellement tout ce qui crée une rupture : séparation sentimentale, divorce, déménagement, licenciement, perte d'emploi. Ces transitions exigent une vigilance accrue. Un handicap soudain peut également fragiliser. Pensez au sportif contraint à l'inactivité.

Toute discontinuité dans le mode de vie fragilise. Le déménagement illustre parfaitement ces événements déstabilisants. Tout change. Le corps subit. Cette période critique mobilise d'importantes ressources. Si d'autres difficultés surviennent simultanément, notre résilience s'effondre.

Quels sont pour vous les prochains défis concernant la santé mentale des hommes ?

Le paradoxe actuel réside dans l'engorgement du système de santé. On est gêné de dire aux gens « consultez, consultez » quand ils vont nous répondre qu'ils ont du mal à trouver des rendez-vous.

Je participe au déploiement du plan national de prévention du suicide. Notre module « Sentinelle » vise à créer des réseaux efficaces. Des personnes formées au repérage des individus en souffrance sont capables d'orientation aussi. Nous avons implanté ce dispositif dans plusieurs milieux : les universités, la police nationale, le monde agricole via la MSA…

Notre objectif est clair : forger une culture commune autour de la santé mentale. Dépasser les tabous. Il ne s'agit pas d'imposer des confidences aux hommes. Plutôt d'instaurer une vigilance bienveillante, comme quand un collègue est en pleine séparation : celui-ci affirmera gérer la situation, surtout dans le contexte professionnel, mais en réalité, ses ressources s'épuisent.

L'idée n'est pas de traiter tout le monde comme un « flocon fragile », mais de ne pas s'arrêter à ce qui est dit et d'essayer de voir un peu derrière. Mon aspiration serait qu'on ait les moyens de créer des environnements bienveillants sur les questions de santé mentale au masculin dans le plus d'endroits possible.

lundi 17 mars 2025

ETUDE RECHERCHE Réitération suicidaire chez les adolescents et les jeunes adultes après une première tentative de suicide. Résultats de l’étude de cohorte prospective SURAYA

Research article
Réitération suicidaire chez les adolescents et les jeunes adultes après une première tentative de suicide. Résultats de l’étude de cohorte prospective SURAYA

Suicide : un manifeste pour libérer la parole " "Parle-moi de ton silence".

 Suicide : un manifeste pour libérer la parole

Le programme Papageno, projet hébergé par la F2RSM Psy est à l'initiative de l'opération "Parle-moi de ton silence".

Un collectif de professionnels s'est réuni pour rédiger un manifeste et réunir suffisament de signataire pour donner lui donner un écho national

RDV est donné le 10 septembre prochain pour la journée journée mondiale de prévention du suicide. Des témoignages de personnes ayant traversé une crise suicidaire et de professionnels  seront diffusés pour  lever les tabous, donner de l'espoir et  faciliter la diffusion des moyens de prévention.

 source https://www.f2rsmpsy.fr/suicide-manifeste-pour-liberer-parole.html

 

Actu_manifeste_papageno

vendredi 14 mars 2025

ETUDE RECHERCHE EUROPE Nouvelles connaissances sur la régulation des émotions et le risque de suicide

Emotion Regulation Deficits among People at Risk for Suicide
La relation entre la dérégulation des émotions et les pensées suicidaires


La relation entre la dérégulation des émotions et les pensées suicidaires

Des déficits dans les stratégies efficaces de régulation des émotions existent chez les personnes exposées aux pensées suicidaires. Des preuves établissent un lien entre pensée suicidaire et difficulté autodéclarée à réguler ses émotions. Le projet ERDS, financé par l’UE, testera si les personnes ayant des pensées suicidaires présentent des différences dans les contrôles psychiatriques et non psychiatriques lorsqu’elles tentent de réduire leurs émotions négatives. Il explorera si et comment la régulation des émotions est altérée chez les personnes ayant des pensées suicidaires, en tenant également compte des variations entre hommes et femmes. Pour soutenir le traitement et la prévention, les résultats permettront de mettre en lumière les mécanismes sous-jacents à la régulation des émotions et à leur dérégulation.

Nouvelles connaissances sur la régulation des émotions et le risque de suicide

Pour élaborer des stratégies de prévention efficaces, il est essentiel de comprendre pourquoi les personnes présentant un risque de suicide éprouvent des difficultés à réguler leurs émotions.

La régulation des émotions décrit la capacité d’un individu à gérer efficacement ses expériences émotionnelles et à y répondre. Au cours d’une journée normale, nous utilisons diverses stratégies pour faire face à des situations difficiles. «Il est largement admis que les personnes présentant un risque de suicide ont des difficultés à réguler leurs émotions», explique Yael Millgram, collaboratrice du projet ERDS, rattachée à l’université de Tel Aviv en Israël. «Les pensées suicidaires sont parfois une tentative d’échapper à des émotions intensément négatives, parce que la personne qui les éprouve se sent incapable de les contrôler d’une autre manière.»

Mieux comprendre les difficultés émotionnelles

En tant qu’experte de la régulation des émotions et de la dépression, Yael Millgram a noté que très peu de recherches se sont concentrées sur la nature réelle de ces difficultés chez les individus aux prises avec des pensées suicidaires. En outre, la plupart des données antérieures ont été recueillies à l’aide de questionnaires, qui sont rétrospectifs et ne permettent pas de rendre compte de l’expérience quotidienne vécue par les personnes présentant un risque de suicide. Le projet ERDS, soutenu par le programme Actions Marie Skłodowska-Curie, a adopté une nouvelle approche pour mieux comprendre les difficultés émotionnelles associées au risque de suicide. Yael Millgram a appliqué une théorie en trois étapes de la régulation des émotions et a cherché à examiner ce qui se passe à chacune de ces étapes. «La première étape consiste à identifier le besoin de réguler ses émotions», explique-t-elle. «L’étape suivante consiste à choisir la stratégie de régulation des émotions à utiliser. Il peut s’agir de se distraire ou de se tourner vers quelqu’un d’autre. La dernière étape est celle de la mise en œuvre, qui peut donner lieu à différents niveaux de réussite et d’effort.» Yael Millgram s’est également intéressée à la découverte des mécanismes qui conduisent aux difficultés de régulation des émotions, telles que la capacité des individus à identifier leur cause. «Lorsque vous éprouvez des sentiments négatifs sans savoir pourquoi, il est beaucoup plus difficile de les modifier», ajoute-t-elle.

Détecter les déficits de régulation émotionnelle

Avec ses superviseurs, Matt Nock de l’université de Harvard et Gal Sheppes de l’université de Tel Aviv, Yael Millgram a mené deux études s’appuyant sur la théorie des trois étapes. Un groupe de personnes ayant déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours de la semaine écoulée a été recruté, ainsi que deux groupes de contrôle - une cohorte de participants en bonne santé présentant peu de symptômes et un groupe de psychiatres ne déclarant pas avoir eu de pensées suicidaires. Chaque groupe a téléchargé une application sur son téléphone, qui lui a envoyé six questionnaires par jour pendant sept jours, l’interrogeant sur la régulation de ses émotions en temps réel. Ces études ont abouti à un certain nombre de conclusions intéressantes. Par exemple, Yael Millgram a constaté que les participants ayant des idées suicidaires choisissaient des stratégies plus néfastes, telles que l’alcool et les drogues, pour gérer leurs émotions, et qu’ils faisaient plus d’efforts pour les réguler, par rapport aux deux groupes de contrôle. «Cela permet de différencier les personnes souffrant de psychopathologies des personnes ayant des pensées suicidaires», explique-t-elle.

Comprendre les causes des émotions

Yael Millgram a également constaté que les individus présentant un risque de suicide ont tendance à moins bien connaître les causes de leurs émotions. «Ce groupe en savait moins sur les raisons de ses sentiments négatifs que les deux groupes de contrôle», précise-t-elle. «En outre, les personnes présentant un risque étaient plus susceptibles de penser au suicide lorsqu’elles n’étaient pas en mesure d’identifier la source de leurs émotions.» Pour Yael Millgram, ces informations soulignent l’importance de découvrir exactement pourquoi les gens ressentent des émotions négatives. C’est un domaine d’étude sur lequel elle a l’intention de se concentrer à l’avenir. «Si nous pouvions aider les gens à identifier la source des émotions négatives, nous pourrions peut-être améliorer leurs capacités de régulation émotionnelle», ajoute-t-elle. «Nous pourrions alors potentiellement rendre les stratégies d’adaptation plus faciles à appliquer.»

https://cordis.europa.eu/article/id/457199-new-insights-into-emotion-regulation-and-suicide-risk/fr

 

MANIFESTATION 5/04/25 Paris (75) Parler de suicide ne doit pas être un tabou, rencontre Santé en LSF

 Samedi 5 avril à 15h – Paris 19e – Public sourd.

Parler de suicide ne doit pas être un tabou, rencontre Santé en LSF à la Cité des Sciences et de l’Industrie. « Que faire et à qui s’adresser face à une crise suicidaire ? Recommandations de bonnes pratiques. Intervenant : Éric Verdier, psychologue communautaire, Mouvement d’Action Social (MAS) » Lieu : Universcience, Salle Jean Painlevé, niveau -2 de la bibliothèque des sciences et de l’industrie (entrée au niveau -1), 30 avenue Corentin Cariou à Paris (19e). Durée 2h.

Source https://www.yanous.com/news/agenda-paris.html

jeudi 13 mars 2025

RETOUR SUR MANIFESTATION 11/03/25 Webinaire Prévenir le suicide chez l'enfant : l'expérience de VigilanS

Webinaire gratuit - Prévenir le suicide chez l'enfant : l'expérience de VigilanS 
Cette session aura lieu le mardi 11 mars 2025
Lieu : En ligne (Zoom)
Mardi 11 mars 2025 à 18h00 (durée 1h) 


N.B : L'APPEA fait évoluer ses webinaires. La technologie utilisée nécessite donc de vous assurer de disposer d'une version à jour du client Zoom pour éviter tout bug. Pour plus d'informations : https://support.zoom.com/hc/fr/article?id=zm_kb&sysparm_article=KB0060731

Les hospitalisations de filles âgées de 10 à 14 ans pour tentatives de suicide ou gestes auto-infligés enregistrent une augmentation inédite depuis 2020 [1]. Cette situation soulève plusieurs questions, notamment sur les conséquences de la pandémie de la COVID 19, la dégradation de la santé mentale des jeunes ou encore le harcèlement scolaire.

Face à cette situation inquiétante, la France peut s’appuyer sur sa feuille de route santé mentale et psychiatrie initiée en 2018 [2] et particulièrement sur sa stratégie multimodale de prévention du suicide [3] avec le déploiement du numéro 3114 et les dispositifs de suivi post-hospitaliers VigilanS.

Au cours de ce webinaire, nous examinerons certaines notions de suicidologie afin de mieux définir et de cerner ensemble le phénomène du passage à l’acte suicidaire chez l’enfant. Un consensus professionnel sur les définitions semble être une des clés pour aborder ce sujet.

Nous aborderons également la clinique du suicide chez l'enfant. Les signes peuvent être subtils et parfois masqués par des comportements d'opposition ou de mutisme. Une vigilance accrue est nécessaire pour en identifier certains parmi des changements de comportement ou des discours évoquant la mort.

Enfin, nous aborderons les défis méthodologiques et conceptuels liés à l’évaluation du risque suicidaire, ainsi que les enjeux de sécurité et d’adressage en lien avec les états de crise. Une présentation d’un cas clinique nous permettra d’illustrer notre propos et notre méthode de travail au sein du dispositif VigilanS Paris / Seine St-Denis.
[1] DREES, Études et Résultats, mai 2024, n° 1300 ; Hospitalisations pour geste auto-infligé : une progression inédite chez les adolescentes et les jeunes femmes en 2021 et 2022
[2] https://sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-mentale/Feuille-de-route-de-la-sante-mentale-et-de-la-psychiatrie-11179/
[3] https://3114.fr/strategie-globale-de-prevention-du-suicide-en-france/
 

Informations et inscription ici : https://appea.org/.../webinaire-gratuit-prevenir-le.../...

 ***

Replay du webinaire gratuit - Prévenir le suicide chez l'enfant : l'expérience de VigilanS

  

 Pour approfondir ce webinaire, l'APPEA vous propose la formation Risque suicidaire chez l’enfant: prévenir, évaluer et orienter animé par Mehdi Amini et Thomas Dubois : https://appea.org/formation/risque-su... Direction du webinaire : Robert Voyazopoulos Technique : Vincent Amelot Modération : Théodore de Mascarel & Vincent Amelot Power Point de la présentation disponible sur la médiathèque de l'APPEA : www.appea.org

lundi 10 mars 2025

ETUDE RECHERCHE Traduction et adaptation française du « safety plan » pour la prévention des tentatives de suicide : une méthode en quatre étapes

French translation and adaptation of the “safety planning intervention” for the prevention of suicide attempts: A four-step method - 02/03/25 
Traduction et adaptation française du « safety plan » pour la prévention des tentatives de suicide : une méthode en quatre étapes

Doi : 10.1016/j.encep.2024.11.018 
Benoit Chalancon a, b, c, , Édouard Leaune a, b, c, Aurélie Vacher a, Tamara Vernet a, Maxime Vieux a, c, Pauline Lau-Taï a, Kushtrim Bislimi a, d, Emmanuel Poulet a, e
a Center for Suicide Prevention, Centre Hospitalier le Vinatier, 69500 Bron, France 
b Research on Healthcare Performance (RESHAPE), INSERM U1290, Université Claude Bernard Lyon 1 - Domaine de Rockefeller, 69000 Lyon, France 
c Groupement d’Etudes et de Prévention du Suicide, Saint-Benoit, France 
d F2RSM Psy - Fédération Régionale de Recherche en Psychiatrie et Santé Mentale Hauts-de-France, 59350 Lille, France 
e Hospices Civils de Lyon, 69002 Lyon, France 
Corresponding author. Center for Suicide Prevention, Centre Hospitalier le Vinatier, 69500 Bron, France.Center for Suicide Prevention, Centre Hospitalier le VinatierBron69500France
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Sunday 02 March 2025


Abstract


The World Health Organization (WHO) has identified suicide prevention as a significant concern, warranting further investigation and intervention. It has been demonstrated that brief interventions and contact can be an effective means of preventing suicide. Among these interventions, the safety plan has been identified in the scientific literature as an effective method for the prevention of suicidal behaviour. The objective was to produce a translation/adaptation of the safety plan in French that ensures a high level of fidelity with the original instrument and adaptation to the French clinical and cultural context. The four-step translation/adaptation method employed was in accordance with the guidelines set forth by Sousa & Rojjanasrirat (2011). A multidisciplinary committee comprising experts in suicidology, people with lived experience and professional translators was involved in the study. The authors of the original version of the safety plan provided their consent and one of them collaborated in the translation and adaptation stages. In accordance with the recommendations, an initial translation of the safety plan into French was carried out, after which the content was compared and adapted. A back-translation was employed to ascertain the discrepancy between the original and translated versions, thereby determining whether the item should be validated or a new cycle of adaptation, back-translation, and comparison initiated. The translation and adaptation process resulted in a consensus on all items in the safety plan. This version, adapted into French as part of the PROTECT study, recommends that, in the specific context of emergencies, the last stage of the plan, which concerns reasons for living, should not be carried out. The translation of the safety plan provides healthcare professionals with a novel instrument for the prevention of suicidal behaviour. Although it requires time to learn how to use it, the translation ensures that it can be distributed widely, faithful to the original version.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Résumé


La prévention du suicide est un enjeu majeur pour l’Organisation mondiale de la santé. Les interventions brèves de santé sont reconnues comme un moyen efficace dans les actions de préventions du suicide. Parmi ces interventions, le plan de protection est identifié dans la littérature scientifique comme efficace pour prévenir la réitération suicidaire. L’objectif était de réaliser une traduction – adaptation du plan de protection en français garantissant un haut niveau de fidélité avec l’outil original et une adaptation au contexte clinique et culturel français. La méthode de traduction – adaptation a suivi les recommandations de Sousa & Rojjanasrirat (2011) en 4 étapes. Un comité pluridisciplinaire expert en suicidologie, des personnes concernées et des traducteurs professionnels ont participé à l’étude. Les auteurs de l’outil ont donné leurs accords et l’un d’eux a collaboré aux étapes de traduction – adaptation. Suivant les recommandations, nous avons réalisé une première traduction de l’outil vers le français puis nous avons comparé et adapté le contenu. Une rétrotraduction a permis de mesurer l’écart avec la version originale et de statuer sur la validation de l’item ou le lancement d’un nouveau cycle d’adaptation–retro traduction–comparaison. Les résultats du processus de traduction – adaptation de l’outil nous ont amené à un consensus global de l’ensemble des items du plan de protection. Cette version adaptée en français dans le cadre de l’étude PROTECT recommande dans le contexte spécifique de l’urgence de s’abstenir de réaliser la dernière étape du plan faisant référence aux raisons de vivre. La traduction du plan de protection offre un nouvel outil de prévention du passage à l’acte suicidaire pour les professionnels de santé. Bien que son utilisation requière un temps de formation, sa traduction permet une diffusion large et fidèle à la version originale.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Keywords : Safety plan, Suicide, Prevention, Translation/adaptation

Mots clés : Plan de protection, Suicide, Prévention, Traduction-adaptation

Plan
Introduction
Method
First step: The French translation of the original instrument
Second step: Comparison of the two versions of the instrument
Third step: blind back-translation of the preliminary version of the instrument
Fourth step: comparison of the two back-translated versions of the instrument
Results
Discussion
Conclusion
Ethical approval and consent to participate
Funding sources
Role and contribution
 

ETUDE RECHERCHE Évaluation et étude des compétences psychosociales chez des patients suicidaires et suicidants comparés à des patients sans antécédents suicidaires

Évaluation et étude des compétences psychosociales chez des patients suicidaires et suicidants comparés à des patients sans antécédents suicidaires

Résumé

CONTEXTE : le suicide est une cause de mortalité importante en France et dans le monde. Les compétences psychosociales (CPS) sont définies selon trois axes : émotionnel (conscience et gestion du stress et des émotions, estime de soi, coping), cognitif (impulsivité, conscience de soi, autoévaluation positive, pensée critique et prise de décision constructive) et social (empathie, communication et relations interpersonnelles efficaces). Des études ont déjà montré qu’un défaut d’adaptation et une faible estime de soi sont liés à un surrisque d'événements suicidaires chez les jeunes. L’évaluation des CPS en population adulte est très peu étudiée. Établir et comprendre le lien entre CPS et suicide permettrait de repérer le risque suicidaire en soins primaires. OBJECTIF : évaluer et comparer les CPS entre 3 groupes : patients sans antécédents suicidaires (sans risque ni tentative), suicidaires (patients ayant un risque suicidaire), suicidants (patients ayant fait une tentative de suicide). MÉTHODE : cette étude transversale visait à comparer les CPS au sein des trois groupes. Ces CPS étaient mesurées par un score validé, qui explorait 4 axes : émotionnel, cognitif, social et assertivité. Pour avoir une puissance satisfaisante 150 entretiens (50 par groupe) étaient nécessaires. Ils ont été menés par trois évaluateurs par le biais d’un questionnaire unique. Tous les résultats ont été tirés d’une analyse univariée, multivariée et factorielle. RÉSULTATS : notre analyse principale a montré que les groupes de patients suicidaires et suicidants avaient des CPS émotionnelles moins fonctionnelles que les patients sans antécédents suicidaires (p < 0,01). Aucune différence a été retrouvée entre les groupes de patients suicidaires et suicidants. On retrouvait plus de précarité, de dépression, d’anxiété et de faible estime de soi dans les groupes suicidaire et suicidant que chez les patients sans antécédents suicidaires. À travers les différentes analyses, nous avons donc mis en évidence que les profils des suicidaires et des suicidants étaient assez comparables, et bien distincts du profil des patients sans antécédents suicidaires. CONCLUSION : notre étude était un état des lieux des CPS en population adulte : les CPS émotionnelles des groupes de suicidaires et suicidants étaient significativement moins fonctionnelles que celles du groupe de patients sans antécédents suicidaires, ce qui encourage à développer des programmes de renforcement des CPS sur la prévention du risque suicidaire en soins primaires.

Mots clés


Élise Auriat, Lise Bouscary. Évaluation et étude des compétences psychosociales chez des patients suicidaires et suicidants comparés à des patients sans antécédents suicidaires. Médecine humaine et pathologie. 2024. ⟨dumas-04979801⟩

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-04979801v1