Surmortalité due au suicide dans l’Orne : la gendarmerie et le 3411 passent à l’action
Ouest-France (site web)
normandie, vendredi 10 janvier 2025
Églantine FEREY.
Le dispositif 3411, une ligne de prévention et d’urgence contre le suicide, a signé une convention avec la gendarmerie de l’Orne, jeudi 9 janvier 2025. Ce partenariat normand, déjà mis à l’œuvre en Seine-Maritime (76), est unique en France et devrait être élargi au reste de la région. L’objectif est de profiter des ressources des militaires pour géolocaliser les appelants notamment. Les chiffres du département en matière de suicide sont particulièrement alarmants.
« Nous recevons des appels de personnes qui ne souhaitent pas nous dire où elles sont. Elles veulent souvent mourir en parlant à quelqu’un mais ne pas être secourues. » Marie-Noëlle Leplomb, coordinatrice du 3114 en Normandie, est à l’origine de la signature d’une convention entre la gendarmerie de l’Orne et la ligne téléphonique de prévention du suicide.
Les gendarmes reçoivent aussi des appels de personnes suicidaires
« De cette façon, nous pouvons par exemple bénéficier de la géolocalisation des gendarmes et déclencher les secours si besoin. » Le dispositif permet aussi aux militaires de renvoyer les appels reçus au centre d’opération de gendarmerie d’Alençon vers le 3114.
« Nous ne tenons pas de statistiques sur le sujet mais nous avons des appels, non pas quotidiens mais relativement fréquents. Même si les opérateurs savent faire preuve d’écoute active et bienveillante, c’est aussi un gain de temps pour nous de pouvoir orienter ces gens vers du personnel qualifié » , précise Pierre-Olivier Benech, commandant du groupement de l’Orne.
« Les proches, comme les parents peuvent aussi nous contacter »
Les répondants sont en effet des infirmières et des infirmiers rompus à l’exercice. La plateforme normande est basée à Rouen et s’appuie sur le centre hospitalier du Rouvray. Elle fonctionne sept jours sur sept, de 9 h à 21 h, en dehors de ces horaires, les appels sont rebasculés sur d’autres opérateurs dans d’autres régions, le service est donc accessible 24 heures sur 24. « Nos répondants savent comment contourner l’idée fixe de la personne suicidaire. Ils peuvent aussi orienter les individus en détresse vers des structures d’accueil, dans l’Orne il s’agit du Centre psychothérapique par exemple. Les proches, comme les parents, peuvent aussi nous contacter pour prendre conseil. »
L’Orne compte 65 % de suicide en plus que le reste de la France
608 suicides par an, en moyenne, ont été dénombrés en Normandie, sur la période 2019-2021. Cela en fait la deuxième région de France hexagonale présentant le plus fort taux de mortalité par suicide, derrière la Bretagne.
L’Orne est plus particulièrement touchée. Selon des chiffres de l’agence régionale de santé sur la période 2020-2021, le département compte 65 % de suicides en plus que le reste de la France. « En revanche, il est difficile d’établir un portrait de la population concernée car la profession n’est pas indiquée sur les avis de décès » , ajoute Anne-Catherine Sudre, directrice déléguée départementale de l’ARS.
Selon les chiffres, les hommes sont largement les plus représentés, notamment ceux de plus de 75 ans. « Au niveau national, le taux de suicide baisse depuis quarante ans, en réalité, il baisse beaucoup moins rapidement qu’ailleurs dans l’Orne. »
Cette convention entre la gendarmerie et le 3114 a vocation à prévenir et à sensibiliser la population sur les risques suicidaires. Elle vise aussi à soutenir les gendarmes eux-mêmes. « Il s’agit aussi d’une population à risque, nous souhaitons aussi leur apporter un soutien. »
En cas de détresse psychique, contactez le 3114, l’appel est gratuit.
Illustration(s) :
Franck Estève, directeur du CHS de Saint-Étienne-du-Rouvray, et le colonel Pierre-Olivier Benech, commandant du groupement de l’Orne, ont officialisé le partenariat entre la plateforme 3114 et la gendarmerie. .
Ouest-France
Infosuicide.org actualités
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jeudi 16 janvier 2025
Surmortalité due au suicide dans l’Orne : la gendarmerie et le 3411 passent à l’action
MANIFESTATION 26/09/25 55eme Journées du GEPS, Paris (75) "Le Suicide en QuestionS".
Ces journées s'intitulent "Le Suicide en QuestionS".
Nous vous avons préparé un formidable programme, avec de nombreux intervenants de renom couvrant plusieurs thématiques originales ou d'actualité, dans un lieu prestigieux.Informations disponibles ici: https://www.gepscongres.com/
Affiche
EN PRISON, LE TAUX ANNUEL DE SUICIDE 10 FOIS PLUS ÉLEVÉ POUR LES HOMMES ET 40 FOIS POUR LES FEMMES
Actualités de l'Urgence - APM
EN PRISON, LE TAUX ANNUEL DE SUICIDE 10 FOIS PLUS ÉLEVÉ POUR LES HOMMES ET 40 FOIS POUR LES FEMMES
Sur la base de ces données de surveillance, l'agence "considère que le taux de mortalité par suicide chez les personnes détenues constitue un point d'attention et met en avant l'importance de renforcer le déploiement des dispositifs de prévention du suicide en milieu carcéral".
Cette synthèse s'appuie sur une étude menée par Alexis Vanhaesebrouck dans le cadre de sa thèse de doctorat en santé publique.
Sur la période 2017-2021, 627 personnes écrouées sont décédées par suicide (par pendaison dans 90% des cas) dont 598 personnes détenues. Ces dernières étaient écrouées dans 144 établissements pénitentiaires différents, soit environ les trois quarts des établissements français.
Le taux de suicide était de 17,5 cas pour 10.000 personnes sur un an pour les personnes détenues, contre 4,8 pour les personnes écrouées non détenues.
Il était deux fois plus élevé pendant la détention provisoire, pendant laquelle sont survenus près de la moitié des cas. Plus des trois quarts des cas sont survenus en maison d'arrêt ou en quartier maison d'arrêt, soit un taux de suicide multiplié par 1,7 par rapport aux autres types d'établissement.
Les données de santé étaient disponibles pour 78% des cas, ces derniers étant représentatifs de l'ensemble des personnes détenues pour toutes les caractéristiques sociodémographiques, pénales et carcérales.
Les comparaisons avec les études menées en population carcérale générale indiquent que les troubles psychiatriques ne seraient pas plus fréquents, voire le seraient moins, en cas de suicide. Cela s'explique probablement par une sous-estimation des troubles psychiatriques dans la présente étude, concernant 64% des personnes.
Il apparaît que 46% des personnes qui se sont suicidées avaient déjà tenté de le faire une ou plusieurs fois, avant ou pendant l'incarcération. La semaine qui a précédé le suicide, un événement marquant a été retrouvé pour 61%, et 60% avaient consulté à l'unité sanitaire. Au moment du suicide, un risque suicidaire avait été repéré par l'administration pénitentiaire pour 44% des cas.
Un suicide sur neuf a eu lieu la première semaine de détention, soit un taux de suicide six fois plus élevé que pour le reste de la détention, et les deux tiers la première année de détention. Le risque suicidaire a tendance à être plus modeste la dernière semaine avant la libération.
De manière surprenante, les personnes décédées par suicide au cours des trois premiers mois présentaient un meilleur état de santé avant et pendant l'incarcération, et notamment par une fréquence moins importante de consommation de substances addictives et de certains troubles psychiatriques, que celles s'étant suicidées après plus de trois mois de détention. Des explorations complémentaires seraient nécessaires.
Globalement, le taux de suicide des personnes détenues a diminué d'environ un tiers au tournant des années 2000 mais il est stable depuis une quinzaine d'années. L'écart avec la population générale se creuse en raison de la diminution du taux de suicide en population générale, observe SPF, rappelant que la France a l'un des taux de suicide en prison les plus élevés du monde.
Cette étude exhaustive à l'échelle nationale est la première sur les suicides des personnes détenues à regrouper des données issues à la fois de l'administration pénitentiaire et des unités sanitaires. Ces résultats ont fait l'objet de retours auprès des parties prenantes, notamment la direction générale de la santé (DGS) et la direction de l'administration pénitentiaire (DAP) du ministère de la justice.
Des échanges pilotés par la DGS, en lien avec la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam), ont par ailleurs eu lieu pour évaluer la faisabilité de l'utilisation du système national des données de santé (SNDS) pour décrire le recours aux soins et la mortalité chez les personnes écrouées, ajoute SPF.
ld/nc/APMnews
lundi 6 janvier 2025
ETUDE RECHERCHE USA Modèle de risque – Aide à la décision clinique guidée pour le dépistage du suicide
par le centre médical de l'université Vanderbilt
D’après article AI system helps doctors identify patients at risk for suicide 3 janvier 2025 https://medicalxpress.com*
Notes de l'éditeur
Une nouvelle étude du Vanderbilt University Medical Center montre que les alertes cliniques pilotées par l'intelligence artificielle (IA) peuvent aider les médecins à identifier les patients à risque de suicide, améliorant ainsi potentiellement les efforts de prévention dans les contextes médicaux de routine.
Une équipe dirigée par Colin Walsh, MD, MA, professeur associé d'informatique biomédicale, de médecine et de psychiatrie, a testé si leur système d'IA, appelé modèle de probabilité de tentative de suicide et d'idéation de Vanderbilt (VSAIL), pouvait efficacement inciter les médecins de trois cliniques de neurologie du VUMC à dépister les patients à risque de suicide lors des visites régulières à la clinique.
L'étude, publiée dans JAMA Network Open , a comparé deux approches : des alertes contextuelles automatiques qui interrompaient le flux de travail du médecin et un système plus passif qui affichait simplement des informations sur les risques dans le dossier électronique du patient.
L'étude a révélé que les alertes interruptives étaient beaucoup plus efficaces, ce qui a conduit les médecins à procéder à des évaluations du risque de suicide en lien avec 42 % des alertes de dépistage, contre seulement 4 % avec le système passif.
« La plupart des personnes qui se suicident ont consulté un professionnel de la santé au cours de l’année précédant leur décès, souvent pour des raisons sans rapport avec la santé mentale », a déclaré Walsh. « Mais le dépistage universel n’est pas pratique dans tous les contextes. Nous avons développé VSAIL pour aider à identifier les patients à haut risque et susciter des discussions ciblées sur le dépistage. »
Le suicide est en hausse aux États-Unis depuis une génération et il coûterait la vie à 14,2 Américains sur 100 000 chaque année, ce qui en fait la 11e cause de décès aux États-Unis. Des études ont montré que 77 % des personnes qui se suicident ont eu des contacts avec des médecins généralistes au cours de l'année précédant leur décès.
Les appels à améliorer le dépistage des risques ont conduit les chercheurs à explorer des moyens d'identifier les patients qui ont le plus besoin d'être évalués. Le modèle VSAIL, que l'équipe de Walsh a développé à Vanderbilt, analyse les informations de routine des dossiers médicaux électroniques pour calculer le risque de suicide d'un patient sur 30 jours. Lors de tests prospectifs antérieurs, où les dossiers des patients du VUMC étaient signalés mais aucune alerte n'était déclenchée, le modèle s'est avéré efficace pour identifier les patients à haut risque , avec une personne sur 23 signalée par le système signalant ultérieurement des pensées suicidaires.
Dans la nouvelle étude, lorsque des patients identifiés comme à haut risque par VSAIL se présentaient à des rendez-vous dans les cliniques de neurologie de Vanderbilt, leurs médecins recevaient de manière aléatoire des alertes interruptives ou non interruptives. La recherche s'est concentrée sur les cliniques de neurologie car certaines pathologies neurologiques sont associées à un risque accru de suicide .
Les chercheurs ont suggéré que des systèmes similaires pourraient être testés dans d’autres contextes médicaux.
« Le système automatisé n'a signalé qu'environ 8 % de toutes les visites de patients pour un dépistage », a déclaré Walsh. « Cette approche sélective permet aux cliniques très fréquentées de mettre en œuvre des mesures de prévention du suicide plus facilement. »
L'étude a porté sur 7 732 consultations de patients sur une période de six mois, ce qui a donné lieu à 596 alertes de dépistage au total . Au cours de la période de suivi de 30 jours, un examen des dossiers médicaux du VUMC a révélé qu'aucun patient des deux groupes d'alertes randomisées n'avait connu d'épisodes d'idées suicidaires ou de tentative de suicide. Bien que les alertes d'interruption aient été plus efficaces pour inciter à des dépistages, elles pourraient potentiellement contribuer à la « fatigue des alertes » – lorsque les médecins sont submergés par des notifications automatiques fréquentes. Les chercheurs ont noté que les études futures devraient examiner cette préoccupation.
« Les systèmes de santé doivent trouver un équilibre entre l’efficacité des alertes d’interruption et leurs inconvénients potentiels », a déclaré Walsh. « Mais ces résultats suggèrent que la détection automatique des risques combinée à des alertes bien conçues pourrait nous aider à identifier davantage de patients qui ont besoin de services de prévention du suicide. »
Plus d'informations : Risk Model–Guided Clinical Decision Support for Suicide Screening, JAMA Network Open (2025). DOI: 10.1001/jamanetworkopen.2024.52371
Journal information: JAMA Network Open
Provided by Vanderbilt University Medical Center
ETUDE RECHERCHE Conduites suicidaires en France : des tendances inquiétantes chez les jeunes et de fortes inégalités sociales
Une étude de santé publique pointe de fortes inégalités sociales dans les conduites suicidaires en France et des tendances inquiétantes chez les jeunes : ainsi le jeune âge, considéré jusqu’en 2015 comme un facteur de protection devient un facteur de risque après 2020. Points clés.
Élaboré dans le cadre de l’Observatoire national du suicide, ce numéro de Questions de santé publique présente une
synthèse
des données épidémiologiques et réflexions sociologiques sur les
comportements suicidaires en France et en Europe ainsi que leurs
principaux déterminants sociaux. Pour approcher les conduites
suicidaires, très intriquées à la thématique de la santé mentale,
plusieurs types d’indicateurs statistiques peuvent être mobilisés qui ne
répondent pas tous aux mêmes dynamiques : nombres et proportions de
suicides, tentatives de suicide, automutilations non suicidaires et
pensées suicidaires. Ces phénomènes sont des faits sociaux autant qu’ils
répondent à une grande souffrance subjective. La surveillance
épidémiologique dont ils font l’objet permet de dégager des tendances et
de pointer des populations particulièrement à risque car ils varient
singulièrement selon différentes caractéristiques démographiques et
socioéconomiques.
Parmi les évolutions récentes, on relève une tendance globale de la
mortalité par suicide à la baisse au cours des quarante dernières
années, avec un taux qui baisse entre 1993 et 1999 puis à nouveau entre
2009 et 2017 pour se stabiliser. La littérature scientifique propose
différentes pistes pour expliquer cette tendance de long terme qui
concerne également d’autres pays occidentaux : la restriction
progressive de l’accès « aux moyens létaux » ; l’amélioration de la
prise en charge des troubles psychiatriques ; la mise en place de plans
de prévention nationaux
déployant notamment des lignes d’appel d’urgence et des dispositifs de rappels pour les personnes ayant fait une
tentative de suicide.
L’article s’intéresse ensuite plus largement aux conduites suicidaires, tentatives de suicide et pensées suicidaires, marquées par de fortes inégalités sociales. Sont pointés les facteurs de risques liés à l’âge et au genre, avec des fortes augmentations depuis 2010 chez les jeunes et les femmes, les contextes de difficultés socio-économiques et le rôle des violences subies et des discriminations.
Dans leur conclusion, les chercheurs soulignent que « le phénomène le plus marquant des dix dernières années est l’inversion du lien entre la santé mentale et le jeune âge, qui passe de facteur de protection avant 2015 à facteur de risque après 2020. » Si la crise sanitaire a joué un rôle d’accélérateur, la progressive dégradation de la santé mentale des jeunes, particulièrement des adolescentes et jeunes femmes, a commencé avant celle-ci. Par ailleurs, au-delà de ce phénomène préoccupent, les auteurs rappellent que « les personnes âgées restent de loin les principales concernées par les suicides. En 2021, 35 % des personnes suicidées sont âgées de 65 ans ou plus et 38 % d’entre elles avaient entre 45 et 64 ans ».
• Conduites suicidaires en France : des tendances inquiétantes chez les jeunes et de fortes inégalités sociales, H. Guichard, L. Troy, C. De Champs, J.-B. Hazo, Questions de santé publique, n°50, décembre 2024, Iresp, en pdf.
https://www.santementale.fr/2025/01/conduites-suicidaires-des-tendances-inquietantes-chez-les-jeunes/
vendredi 27 décembre 2024
ETUDE RECHERCHE Posttraumatic Stress Disorder and Risk of Suicide Reattempt in the French ALGOS Study
Original Research Posttraumatic Stress Disorder and Risk of Suicide Reattempt in the French ALGOS Study
Alice Demesmaeker
1
2
3
, Fabien D'Hondt
1
2
, Ali Amad
1
, Guillaume Vaiva
1
2
, Arnaud Leroy
1
2
1 Univ. Lille, Inserm, CHU Lille, U1172 - LilNCog - Lille Neuroscience and Cognition, Lille, France.
2 Centre National de Ressources et de Résilience (CN2R), Lille-Paris, France.
3
Corresponding Author: Alice Demesmaeker, MD, PhD, Hôpital Fontan, CHU
de Lille, 1, Rue André Verhaeghe, Lille Cedex F-59037, France
(alice.demesmaeker@chu-lille.fr).
Published: November 25, 2024
Abstract
Objective: The specific role of posttraumatic stress disorder (PTSD) in individuals who have attempted suicide, along with the influence of comorbid psychiatric conditions on the risk of suicide reattempt, remains unexplored. This study aims to assess the association between PTSD and suicide reattempt at 6 months among suicide attempt (SA) survivors, while controlling for prevalent psychiatric disorders.
Method: We analyzed data from a cohort of 972 participants enrolled in the ALGOS study between January 2010 and February 2013. We assessed the risk of suicide reattempt at 6 months and rehospitalization in both psychiatric and nonpsychiatric settings. A multivariable logistic regression model was performed, controlling for depression, generalized anxiety disorder, and alcohol use disorder.
Results: Among all participants, 79 had a lifetime diagnosis of PTSD. At 6 months, 117 participants (13.3%) had reattempted suicide. After controlling for randomization group, age, sex, and comorbid psychiatric conditions, PTSD was statistically associated with suicide reattempt at 6 months (odds ratio [OR] with 95% CI, 2.33 [1.39–3.89], P < .01), rehospitalization in psychiatric settings (OR = 2.24 [1.39–3.61], P < .01), and nonpsychiatric settings (OR = 3.06 [1.90–4.93], P < .01).
Conclusion: Almost 1 in 10 SA survivors suffer from PTSD. These individuals are at a higher risk of suicide reattempt and appear more generally to be in poorer health, with a higher risk of hospitalization in psychiatric and nonpsychiatric settings. Recognizing and effectively managing PTSD among individuals admitted after an SA is thus imperative for reducing the risk of subsequent suicide reattempts.
J Clin Psychiatry 2024;85(4):24m15269
Acces Article https://www.psychiatrist.com/jcp/posttraumatic-stress-disorder-higher-risk-suicide-reattempt-algos/
ETUDE RECHERCHE Increased risk of suicide reattempt according to the type of brief contact interventions in the VigilanS program: The critical role of PTSD and anxiety disorders
- a Univ. Lille, Inserm, CHU Lille, U1172 - LilNCog - Lille Neuroscience & Cognition, F-59000, Lille, France
- b Centre national de ressources et de résilience (Cn2r), F-59000, Lille, France
- c University of Lille, France
Introduction
Global suicide rates highlight the critical need for effective preventive measures. Brief contact interventions (BCIs), such as France's Vigilans program, provide cost-effective prevention strategies. This study evaluates the suicide reattempt risk following BCIs in the aftermath of suicide attempt (SA) and identifies sociodemographic and clinical predictors to guide targeted prevention efforts.
Method
We conducted a prospective cohort analysis of 1044 non-first-time suicide attempters, enrolled in the Vigilans program between 2015 and 2020. The program offers diverse BCIs: a phone call only; a phone call followed by postcards (if in suicidal crisis); postcards only (if unreachable); and no intervention (if unreachable and have not provided an address). We used a multivariate Cox model and a multinomial logistic regression to examine the risk associated with each intervention and identify factors influencing intervention receipt.
Results
Compared to sole phone call, participants who received both a phone call and postcards, only postcards, or no intervention had a higher risk of suicide reattempt. Posttraumatic stress disorder (PTSD) was linked to a higher likelihood of receiving both a phone call and postcards, postcards only, or no intervention. Panic disorder was associated with receiving both a phone call and postcards, while generalized anxiety disorder (GAD) was linked to receiving postcards only.
Conclusion
Participants who received interventions beyond a singular phone call faced higher risks of subsequent SAs. Because these groups had greater suicidality or did not adhere to the program, this finding underscores the importance of tailoring interventions to the specific needs of patients with varying levels of suicidality.https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0022395624006575
ETUD ERECHERCHE Effets à court terme d’un programme de formation par simulation à l’évaluation et la prise en charge du risque suicidaire chez les internes de première année de psychiatrie
Effets à court terme d’un programme de formation par simulation à l’évaluation et la prise en charge du risque suicidaire chez les internes de première année de psychiatrie
Océane Richard a, Marie-Aude Piot a b c, Fabrice Jollant d e f g h
- a Université Paris-Cité, AP–HP, Academic Hospital Necker-Enfants Malades, Department of child and adolescent psychiatry, Reference center for autism and learning disorders, Paris, France
- b Ilumens, Simulation Center, Paris, France
- c Paris-Saclay University, UVSQ, INSERM 1018, CESP, Villejuif, France
- d Department of Psychiatry, School of Medicine, Paris-Saclay University, le Kremlin-Bicêtre, France
- e Department of Psychiatry, Academic hospital Bicêtre, AP–HP, Le Kremlin-Bicêtre, France
- f Department of Psychiatry, CHU Nîmes, Nîmes, France
- g McGill University, McGill Group for Suicide Studies, Montreal, Canada
- h Moods Team, INSERM UMR-1178, CESP, Le Kremlin-Bicêtre, France
Received 31 August 2023, Accepted 8 November 2023, Available online 4 February 2024, Version of Record 4 December 2024.
https://doi.org/10.1016/j.encep.2023.11.017
Résumé
Objectifs
Une formation adéquate des professionnels de la santé mentale en matière d’évaluation du risque suicidaire et d’intervention est cruciale. La formation basée sur la simulation est une méthode pertinente pour acquérir des compétences dans des situations difficiles. Ici, nous avons cherché à évaluer les effets d’un programme de formation basé sur la simulation sur les compétences, les connaissances, les attitudes et la satisfaction des internes de première année en psychiatrie.
Méthodes
Nous avons mené des évaluations avant et immédiatement après la formation auprès de 153 internes en psychiatrie pendant leur premier ou deuxième semestre de troisième cycle à Paris en 2020 et 2021. La formation par simulation a eu lieu quelques semaines après un cours théorique de deux heures sur les comportements suicidaires. Elle consistait en une journée complète de formation en petits groupes (n = 5 à 9) avec six scénarios joués par des acteurs professionnels et animés par deux psychiatres formés, et une séance de débriefing de 45 à 60 minutes après chaque simulation. Les objectifs pédagogiques étaient axés sur les aspects fondamentaux de la relation patient-psychiatre, l’investigation des idées suicidaires et les interventions de base dans différents contextes (consultation externe, salle d’urgence, téléphone) et pour différents profils de patients. Les mesures des résultats comprenaient le Suicide Intervention Response Inventory (SIRI-2), un court questionnaire sur les connaissances de base, une échelle de confiance en soi à 4 items et un questionnaire de satisfaction.
Résultats
Les analyses montrent des améliorations significatives des compétences, des connaissances de base et de la confiance en soi entre avant et après la formation. Les internes ont également exprimé un haut niveau de satisfaction, une appréciation de cette pédagogie innovante et un souhait d’autres formations similaires.
Conclusions
Ce programme de formation pratique basé sur la simulation a amélioré la confiance en soi, les connaissances et les compétences en matière d’évaluation du risque suicidaire et d’intervention à court terme chez les internes de première année en psychiatrie. Les résultats de cette étude sont donc prometteurs. Des études longitudinales sont cependant nécessaires pour évaluer la persistance des changements dans le temps, les changements positifs dans les soins en milieu réel et les bénéfices pour la santé des patients. À une époque où les connaissances médicales factuelles sont facilement accessibles et se développent rapidement, où le besoin de professionnels ayant des compétences pratiques est indispensable et où la demande de soins en santé mentale augmente, le développement de la formation par simulation en psychiatrie devrait être une priorité pédagogique et de santé publique.
ETUDE RECHERCHE Augmentation des révélations de pensées suicidaires chez les adultes en France de 2000 à 2021
Research paper Increases in suicidal thoughts disclosure among adults in France from 2000 to 2021
Mathilde M. Husky a, Christophe Léon b, Helen-Maria Vasiliadis c d
a Bordeaux Population Health Research Center, Active Team, INSERM U1219, Université de Bordeaux, Bordeaux, France
b Santé publique France, Saint-Maurice, France
c Département des sciences de la santé communautaire, Université de Sherbrooke, Canada
d Centre de recherche Charles-Le Moyne, Campus de Longueuil Université de Sherbrooke, Canada
Received 27 August 2024, Revised 9 November 2024, Accepted 11 November 2024, Available online 17 November 2024, Version of Record 21 November 2024.
https://doi.org/10.1016/j.jad.2024.11.042Get rights and content
Journal of Affective Disorders
Volume 371, 15 February 2025, Pages 54-60
Highlights
• The prevalence of 12-month suicidal thoughts was similar in 2000 and 2021.
• Suicidal ideation disclosure was 39 % in 2000 and 64.8 % in 2021.
• Gender, age, education, and occupation were associated with odds of disclosure.
Abstract
Background
The objective of the study was to investigate the prevalence of suicidal ideation disclosure over the past two decades in nationally representative samples of the general population, and to identify factors associated with disclosure.
Methods
Data were drawn from consecutive nationally representative cross-sectional Health Barometer surveys. The 2000, 2005, 2010, 2014, 2017, and 2021 waves were pooled to examine disclosure among those who reported 12-month suicidal ideation. Logistic regressions were performed to identify factors associated with the odds of disclosure.
Results
Across all waves (n = 124,124), 6014 of adults (4.7 %) reported 12-month suicidal ideation, and among them, 49.7 % talked to someone about it. Disclosure was 39 % in 2000, 44.6 % in 2005, 49.9 % in 2010, 52.8 % in 2014, 47.2 % in 2017, and 64.8 % in 2021. Female gender, a prior suicide attempt, higher education, inactive status, and younger age were associated with significantly greater odds of disclosure. Each survey wave was also associated with a greater likelihood of disclosure when compared to 2000, 1.31 (95 % CI, 1.08–1.59) in 2005, 1.69 (95 % CI, 1.38–2.07) in 2010, 1.89 (95 % CI, 1.52–2.34) in 2014, 1.47 (95 % CI, 1.21–1.79) in 2017, and 2.99 (95 % CI, 2.43–3.68) in 2021.
Limitations
Cross-sectional surveys.
Conclusions
In the general population of France, adults with suicidal ideation were increasingly more likely to disclose their ideation to someone in recent years. Factors associated with odds of disclosure should inform national suicide prevention strategies to identify subgroups who remain less likely than others to disclose their ideation.
et https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0165032724019050
jeudi 26 décembre 2024
Conduites suicidaires en France : des tendances inquiétantes chez les jeunes et de fortes inégalités sociales
Conduites suicidaires en France : des tendances inquiétantes chez les jeunes et de fortes inégalités sociales
Hadrien Guichard, Lisa Troy, Clémentine De Champs, Jean-Baptiste Hazo*
N°50 - décembre 2024
* Direction de la Recherche, de l’évaluation et des études statistiques (Drees), Ministère des Solidarité.
https://doi.org/10.1051/qsp/2024050
Élaboré dans le cadre de l’Observatoire national du suicide, le présent article vise à présenter une synthèse des données épidémiologiques et réflexions sociologiques sur les comportements suicidaires en France et en Europe ainsi que leurs principaux déterminants sociaux.
Pour approcher les conduites suicidaires, très intriquées à la thématique de la santé mentale, plusieurs types d’indicateurs statistiques peuvent être mobilisés qui ne répondent pas tous aux mêmes dynamiques : nombres et proportions de suicides, tentatives de suicide, automutilations non suicidaires et pensées suicidaires. Ces phénomènes sont des faits sociaux autant qu’ils répondent à une grande souffrance subjective. La surveillance épidémiologique dont ils font l’objet permet de dégager des tendances et de pointer des populations particulièrement à risque car ils varient singulièrement selon différentes caractéristiques démographiques et socioéconomiques.
https://iresp.net/wp-content/uploads/2024/12/QSP_50_Suicide.pdf