mardi 5 novembre 2024

MANIFESTATION 21/11/24 Dinan (22) ​Table ronde : « Violences intrafamiliales et crises suicidaires »

Dinan. ​Table ronde : « Violences intrafamiliales et crises suicidaires »
Débats / conférences

En présence de professionnels des secteurs du médical, social et judiciaire, pour un échange sur les moyens d’anticiper, de gérer et de soutenir les crises suicidaires dans un contexte de violences intrafamiliales. Un cabaret-chorale animé par le collectif des Soeurcières de l’Espace femmes clôturera cette table ronde.

Infos pratiques Accés PMR

Dates le jeudi 21 novembre 2024 à 15h30.

Adresse Salle Schuman
52, rue Louise-Weiss
22100 Dinan

Organisateur
CLSPD
Site : www.dinan.fr/evenement/violences-intrafamiliales-crises-suicidaires
Tel : 02 96 87 17 00

PRESSE La question de la solitude chez les jeunes

Une « épidémie de solitude » se répand chez les jeunes

Le Monde (site web)
campus, mardi 8 octobre 2024
Alice Raybaud

Alors que l’isolement est souvent associé aux personnes âgées, les plus jeunes sont nombreux à en souffrir : un mal-être grandissant, qui peut avoir de sérieuses conséquences sur la santé mentale et physique.

Germain s’efforce de ne pas trop y penser. Mais le sentiment de solitude avec lequel le jeune homme de 21 ans compose depuis des années refait toujours surface. Ne serait-ce que voir, sur les réseaux sociaux, des connaissances passer du temps entre amis, « ça [lui] rappelle que [lui, il] ne compte pour pas grand monde », confie le Corrézien. Depuis le passage au lycée – où son orientation en bac pro dans une nouvelle ville l’a éloigné de ses copains du rugby et de sa famille –, ses interactions sociales se sont réduites comme peau de chagrin. La crise due au Covid-19, survenue durant son année de 1re, les a encore un peu plus émoussées.

Aujourd’hui, Germain (qui a souhaité rester anonyme, comme les autres témoins) a « heureusement » une petite copine avec qui partager une partie de sa semaine. Mais aucun ami proche, « et cela pèse ». « J’ai des discussions la journée avec des camarades ou des collègues, mais une fois en week-end ou en vacances, personne ne va prendre de nouvelles. C’est difficile d’avancer comme ça : comment avoir confiance en soi quand personne ne voit de valeur en nous ? », s’interroge-t-il avec gravité. La solitude s’est installée comme un gigantesque éléphant dans la pièce, dont il ne parle habituellement jamais. « Je ne veux pas qu’on me prenne en pitié et qu’on décide de m’inviter à des sorties juste pour cette raison », explique le jeune diplômé d’un BTS.

Pas évident non plus de se confier sur son isolement à un âge associé, dans l’imaginaire collectif, à une période de lien social permanent, de sorties et de fêtes. Mais bien loin de cette image d’Epinal, la solitude est un mal de plus en plus répandu au sein des jeunes générations, dans une société toujours plus atomisée. Les jeunes sont même les premiers à souffrir de cette « épidémie de solitude », comme l’ont appelée, en 2023, des chercheurs et hauts fonctionnaires américains.

En France, 62 % des jeunes de 18-24 ans se sentent régulièrement seuls, selon une étude de l’Institut français d’opinion publique (IFOP) publiée en janvier 2024. En juin 2023, une étude annuelle de la Fondation Jean Jaurès révélait aussi que, si près de la moitié des Français (46 %) déclarent se sentir seuls, cette proportion culmine à 71 % chez les 18-24 ans. Et pourtant, tandis que cette problématique est plus volontiers attribuée aux personnes âgées (les plus de 65 ans sont 37 % à être concernés, selon l’IFOP), « la plupart des recherches et des politiques sur la solitude ont trop souvent négligé les jeunes », regrette le rapport de la Fondation Jean Jaurès.

Effets durables du confinement

Or, s’il est des solitudes choisies et ressourçantes, l’isolement subi (63 % des jeunes qui se sentent seuls déclarent en souffrir dans l’enquête de l’IFOP) a des conséquences majeures sur la santé, tant physique que mentale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) alertait, en 2023, sur cette « menace » en utilisant une comparaison marquante : passer trop de temps seul aurait le même effet néfaste que de « fumer quinze cigarettes par jour ».

Le poids écrasant de la solitude revient constamment dans les appels à l’aide que reçoit l’association En avant toute(s), sur le dispositif d’écoute de la Coordination nationale d’accompagnement des étudiantes et étudiants et sur son tchat. « Ces jeunes ont vécu, du fait de la crise due au Covid, les dernières années de lycée enfermés, observe sa directrice, Ynaée Benaben. A un moment déterminant où se fait l’apprentissage de la création de lien à l’autre, ils ne pouvaient se projeter qu’avec l’idée que le collectif était dangereux. Cela a altéré leur rapport à la sociabilisation, chez certains de façon durable. »

Loin de s’être apaisé depuis la levée des restrictions sanitaires, le sentiment de solitude ressenti par les jeunes confinés s’est alors parfois intensifié. « Les confinements ont créé des éléments de phobie sociale : de nombreux jeunes ont confié avoir même du mal à refaire du lien avec d’anciens copains », a constaté le professeur d’épidémiologie Christophe Tzourio, qui intervient au service de santé de l’université de Bordeaux.

Mais il y a aussi eu ceux pour qui les confinements n’ont été qu’une continuité du quotidien. C’est ce qui a frappé la sociologue Yaëlle Amsellem-Mainguy, quand elle a enquêté sur les effets de la crise notamment en milieu rural : « Toute une frange de jeunes étaient déjà très seuls, sortis du système, et pour eux, confinés ou pas, ça ne changeait pas grand-chose », raconte la chercheuse à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire.

S’il s’accentue, ce phénomène n’est en effet pas complètement nouveau. Bien des éléments de cette période de la vie rendent la jeunesse vulnérable. Quitter le foyer familial constitue un moment charnière, demandant de se recréer un réseau de toutes pièces. « En France, les campus universitaires n’aident pas : contrairement à ce qu’on observe dans d’autres pays avec toute une vie organisée sur place, les étudiants y ont peu de contacts entre eux et se retrouvent vite comme perdus au milieu de la foule », estime Christophe Tzourio.

Petits boulots en soirée

Le défi est encore plus grand pour ceux qui ont déjà des antécédents de maladie mentale, comme Maud, originaire d’Alsace. Elle grandit dans une famille « compliquée », dont elle raconte les violences quotidiennes. Dès ses 17 ans, elle traverse de nombreux épisodes de dépression menant à des hospitalisations, qui l’empêchent « de vivre une adolescence et une vie étudiante “normales” ». En école d’infirmières, elle se retrouve face au vide qui s’est fait autour d’elle. « Cette solitude a fait que j’ai plongé dans le cannabis. Après ça, je ne voyais plus personne. Je passais mes journées seule dans ma chambre, chez mon père, à fumer », décrit la jeune femme de 23 ans, aujourd’hui aide-soignante à Strasbourg – un projet professionnel qui lui a permis de rebondir, il y a deux ans.

Le passage à la vie adulte est aussi, de plus en plus, marqué par une confrontation à la précarité. Et cette dernière s’avère, avec l’âge, un des principaux facteurs de risque d’isolement, note la Fondation Jean Jaurès. « Mes parents pouvaient juste me donner de quoi me nourrir, pour le reste je travaillais le soir et le week-end, à La Poste ou à McDo. Quand mes camarades sortaient le soir, moi je bossais. Cela coupe les liens », confirme Germain, qui souligne aussi que la socialisation en ville impose souvent de consommer.

Se sentir ainsi en décalage avec les habitudes sociales, réelles ou fantasmées, de sa tranche d’âge alimente d’autant plus le sentiment de solitude. « On nous dit que c’est censé être nos plus belles années, qu’il faut profiter. Alors on se sent encore plus mal d’être superseul », raconte Timour (le prénom a été modifié), étudiant de 19 ans à Lille.

Pour cette génération, l’usage massif des réseaux sociaux, alliés et ennemis de la création de liens, vient renforcer les effets de comparaison. « Avec tous ces codes de sociabilité intense qui sont rattachés à la jeunesse, on est vite stigmatisé, à ces âges, quand on est aperçu seul. Cela pousse les jeunes concernés à se mettre encore plus en retrait du monde, à rester chez eux », souligne Yaëlle Amsellem-Mainguy.

Après les études, l’entrée dans la vie active, avec les ajustements qu’elle demande, est un nouveau moment de fragilité. Une fois son capes en poche, Laetitia est mutée pour sa première année d’enseignante dans la campagne picarde, loin de ses amis et de sa famille. Avec cet éloignement, un entourage de travail bien plus âgé qu’elle et la charge de travail de début de carrière, elle est vite isolée. Adolescente, elle avait déjà expérimenté un vif sentiment de solitude, se découvrant lesbienne dans un environnement catholique traditionaliste. Là, Laetitia finit par sombrer. « Je ressentais une perte de sens totale », raconte la femme de 23 ans, qui a été hospitalisée pour dépression. Depuis, elle a décidé de démissionner pour revenir près de ses proches.

Dans un contexte où la santé mentale des jeunes ne cesse de se dégrader, cette vague de solitude a des conséquences préoccupantes. Des études menées depuis la crise sanitaire auprès d’un large panel de jeunes par l’université de Bordeaux ont montré que la solitude est très fortement associée aux pensées suicidaires. « Chez les jeunes qui font part d’un sentiment de solitude, on multiplie par quatre le risque de pensées suicidaires : c’est un facteur de risque dont on ne s’attendait pas à ce qu’il soit aussi puissant », explique le professeur Tzourio.

Décrochages

« C’est vrai qu’au bout d’un moment, on finit par voir tout en noir », confie ainsi Sniéjana, 27 ans, dont les relations sociales se sont effilochées au fil des années. « C’est un cercle vicieux : la solitude crée de la détresse psychique, et la détresse isole elle-même », explique Charles-Edouard Notredame, psychiatre à Lille. « Ces situations mènent à des décrochages à tous niveaux, avec des sorties du système scolaire ou des abandons de postes », ajoute Ynaée Benaben. Durablement ensuite, les atteintes portées à l’estime de soi peuvent être grandes, à un « moment crucial de la construction psychique », souligne la directrice d’En avant toute(s), qui constate que cela rend ces jeunes plus vulnérables aussi aux violences, dans le couple notamment.

L’expression « épidémie de solitude » n’est toutefois pas du goût du psychiatre Charles-Edouard Notredame. « C’est une manière de sanitariser un enjeu qui est avant tout social et politique, et pour lequel la réponse ne sera pas médicale, soulève-t-il. La question est celle de notre modèle de société, de la façon de recréer du lien dans un tissu social qui fait à présent prévaloir l’individu sur le groupe. Les jeunes sont le pouls de la société tout entière, et elle souffre de son atomisation. »

Cette vague de solitude pose des questions politiques. « La grande solitude qui touche les jeunes génère un vrai malaise par rapport au monde, un sentiment dévastateur de non-appartenance », s’inquiète Ynaée Benaben. A ses yeux, « l’équilibre des sociétés dépend de l’intégration sociale de ses membres ». Peut-être encore davantage s’agissant des jeunes, en pleine quête de leur place dans la société. Cet article est paru dans Le Monde (site web)

ETUDE RECHERCHE 102 / 5 000 Soutenir la santé mentale des adultes endeuillés par suicide : une revue systématique des facteurs de protection

Supporting the mental health of adults bereaved by suicide : A systematic review of protective factors

Résumé

Background. Exposure to the death by suicide of a loved one is a traumatic event that has been associated with poor mental health outcomes. Specifically, those bereaved by suicide have a higher risk of depression, post-traumatic stress disorder, prolonged grief disorder and suicidal behavior. Thus, understanding the characteristics and mechanisms that promote mental health in suicide-loss survivors (SLS) is essential to developing appropriate interventions and support for this vulnerable population. We therefore sought to systematically synthesize the evidence on protective factors in adults bereaved by suicide. Method. Following guidelines for systematic reviews, searches were performed using PubMed, PsycINFO, Web of Science, Embase and Scopus by two independent reviewers using the same criteria and search procedures. This study has been registered on Prospero. Findings. The literature search yielded 2166 articles. After screening, 31 articles fulfilled the inclusion criteria and were retrieved for review, including 4 longitudinal, 17 cross-sectional and 10 qualitative studies. Results revealed several interpersonal (social support received and provided, self-disclosure), intrapersonal (sense of belonging, secure attachment, self-forgiveness, problem-focused coping, meaning-making activity, spirituality) and sociodemographic (age of deceased and bereaved, marital status) factors that can prevent the development of mental disorders in SLS. Discussion. Despite the major impact of suicide on loved ones, a range of factors are able to support the mental health of the bereaved throughout their difficult journey. Like risk factors, they must be understood from a biopsychosocial perspective, as they involve multiple and intersecting individual, interpersonal and sociodemographic characteristics. However, the majority of included studies were cross-sectional, limiting the ability to make causal inferences between protective factors and psychological outcomes. In addition, some of the cohort studies included were from the same survey and therefore involved the same participants, limiting the scope of their results. Most studies also involved limited sample sizes. So, to better identify the constituent elements and underlying mechanisms of resilience in SLS, further large longitudinal studies are needed. Conclusion. This review contributes to improve our understanding of determinants of SLS mental health. Futhermore, it provides information on factors that should be targeted for effective support 

https://hal.science/hal-04742327v1

Repérage de la crise suicidaire : module Sentinelle Au CoDEPS13, lundi 24 février 2025

Repérage de la crise suicidaire : module Sentinelle

Au CoDEPS13, lundi 24 février 2025

Public cible

Tout.e professionnel.le ou citoyen.ne présentant un souci spontané de l’autre et reconnu.e comme tel.le dans sa communauté professionnelle et de vie. Aucun pré-requis n’est exigé.

Objectif

Renforcer les habilités pour repérer les signes de souffrance et les signaux d’alerte d’un risque suicidaire et orienter les personnes repérées vers les ressources d’évaluation et/ou de soins adaptés.

Compétences visées

A l’issue de la formation, la sentinelle sera en mesure de :

  • Repérer les personnes en souffrance au sein de son milieu de vie ou de travail
  • Aller vers les personnes repérées et ajuster ses modalités relationnelles pour entrer en contact avec elles
  • Orienter et accompagner, si nécessaire, les personnes repérées vers les ressources appropriées
  • Connaitre le champ et les limites de son action
  • Prendre soin de sa propre santé mentale

Intervenantes

  • Lola Sidhoum, psychologue 
  • Justine Hosteller, psychologue 

Coordonnée par le CoDEPS13 dans les Bouches-du-Rhône, cette formation est animée par le réseau des formateurs régionaux validés par l’ARS PACA.

Inscription

Cette formation, financée par l’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur, n'engage pas de frais pour les participant.e.s. Un chèque de caution de 50€ est demandé pour réserver sa place, qui sera rendu à l’issue de la formation. La prise en compte des inscriptions sera définitive une fois le chèque de caution reçu. Les frais de restauration et de déplacement sont à la charge du stagiaire.

Pour vous inscrire, merci d'envoyer votre bulletin d'inscription accompagné du chèque de caution à :

Lucie Beyriere 

CoDEPS13

25b, av. Jules Cantini, 13006 Marseille

Pensez à indiquer sur le dos du chèque le nom de la formation et la date

jeudi 31 octobre 2024

PORTRAIT Mélissa Macalli, du soin à la recherche sur la santé mentale

Mélissa Macalli, du soin à la recherche sur la santé mentale
Publié le : 25/10/2024 https://www.inserm.fr*

Mélissa Macalli, chercheuse Inserm en épidémiologie au sein du centre de recherche Bordeaux Population Health (BPH) de Bordeaux, fait partie des 35 chercheuses récompensées par le Prix Jeunes Talents France 2024 de la Fondation L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et Science. Une belle reconnaissance de son parcours remarquable, marqué par le souhait d’une meilleure prise en charge de la santé mentale des jeunes adultes.

Infirmière de formation, Mélissa Macalli exerce pendant douze ans dans différents hôpitaux publics et privés. Son expérience d’infirmière à l’hôpital Saint-Anne, dans un service psychiatrique, l’a confronté aux premiers signes des pathologies mentales chez les jeunes adultes, renforçant sa conviction que les suicides et les conduites suicidaires pourraient être évités avec une prise en charge adéquate et précoce des maladies psychiatriques. Elle se tourne ensuite vers l’humanitaire en rejoignant l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) comme coordinatrice de projets dans des zones de crise, notamment en Irak et en Guinée. Son engagement au sein de l’ONG MSF, révèle l’importance de la prise en compte de la santé mentale des jeunes dans les projets humanitaires. Elle participe notamment à des projets d’accompagnement psychologique des enfants, adolescents et jeunes mères dans les camps de réfugiés syriens.

« J’ai souhaité me former à la santé publique pour avoir une vision plus globale et me mettre à l’échelle des populations », nous confie-t-elle. Une façon également d’associer son expérience clinique à une démarche scientifique basée sur les preuves pour améliorer la prise en charge des patients. Une décision qui l’amena à reprendre des études en santé publique à Bordeaux puis à poursuivre en doctorat au centre de recherche BPH sur les conduites suicidaires des jeunes adultes, et notamment dans la population étudiante, en pleine épidémie de Covid-19. Des travaux de recherche dont le contexte souligne l’importance puisque cette période est associée à une dégradation globale de la santé mentale des jeunes. Un sujet qui a été décrété priorité nationale.

© Clémence Losfeld

Dix ans après sa reprise d’étude, Mélissa Macalli obtient alors sa thèse en épidémiologie, un parcours qu’elle n’imaginait pas si long au départ. Après 2 années de post-doctorat au sein de la même équipe, elle vient d’obtenir un poste de chargée de recherche Inserm !

Répondre à la souffrance psychologique pour apporter des solutions adaptées

Le suicide représente la 2e cause de mortalité chez les jeunes adultes. Santé Publique France alerte sur un doublement des tentatives de suicides déclarées chez les 18–24 ans entre 2017 et 2021. Un étudiant sur cinq a eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois et 6 % ont fait une tentative de suicide au cours de leur vie. Le passage à la vie étudiante représente une période délicate et déstabilisante pour de nombreux jeunes adultes. Elle combine plusieurs facteurs de stress et de vulnérabilité psychologique tels qu’une prise d’autonomie financière, sociale et/ou émotionnelles, une précarité économique pour certains, mais aussi une pression académique notamment dans les filières très sélective associées à une incertitude sur l’avenir. Une période également marquée par l’émergence de certaines maladies psychiatriques comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires. L’entrée dans la vie étudiante représente donc une période charnière où l’université pourrait jouer un rôle clé dans la prévention des problèmes de santé mentale, mais également le repérage des jeunes en souffrance.


Le suicide est évitable si on prend en charge suffisamment tôt les pathologies psychiatriques et les situations à risque. L’objectif, c’est zéro suicide.

Mélissa Macalli explore les déterminants des conduites suicidaires, comme la consommation de substances, la qualité du sommeil ou l’activité physique, au sein de la population étudiante. Ses travaux de recherche représentent un enjeu crucial dans la compréhension et la détection des conduites suicidaires chez les jeunes adultes : « Parler du suicide et de ses causes pourraient permettre de détecter plus tôt les situations à risque et d’apporter des solutions adaptées. », souligne-t-elle.

En ligne de mire des travaux de recherche de Mélissa Macalli se trouve la construction d’un outil à l’attention des étudiants et étudiantes, en collaboration avec l’espace santé étudiant de l’université de Bordeaux. « Il y a une grande méconnaissance des dispositifs d’accompagnement et surtout une faible recherche d’aide parmi les étudiants qui en ont besoin. On estime que seulement un étudiant sur deux parle de ses pensées suicidaires à quelqu’un. Il faut vraiment aller les chercher afin de leur proposer un accompagnement adapté pour ne pas les laisser seuls face à leur détresse », constate Mélissa Macalli. L’application concrète de ses recherches consiste en la création d’un dispositif de détection précoce et de prévention de la détresse psychique et des conduites suicidaires, qui pourrait être proposé dès l’entrée à l’université afin d’orienter et de faciliter le recours aux soins : « L’idée serait de proposer une intervention numérique pour les entrants à l’université avec un retour personnalisé de leur santé mentale, de détecter ceux et celles qui sont en difficulté, de les informer sur les ressources disponibles et de les orienter du mieux possible vers le soin. »

L’importance de la place des femmes en sciences

Concilier sa reprise d’étude exigeante, une carrière scientifique et une vie de famille, ne s’est pas fait sans difficulté pour Mélissa Macalli. Grâce au soutien de sa famille, à la solidarité présente au sein du master, ainsi que l’environnement bienveillant de son laboratoire de recherche, elle a pu dépasser les difficultés et mener de façon sereine ses travaux de recherche, tout en trouvant un équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie privée, notamment en tant que mère d’un jeune enfant. Elle souligne l’importance de ses mentors : « Ma co-directrice de thèse, Sylvana Cöté, a été une source d’inspiration importante. C’est une femme scientifique brillante et très charismatique, qui travaille dur, qui est aussi maman, et qui a su partagé avec moi son enthousiasme pour ses projets de recherche. Mon co-directeur de thèse, Christophe Tzourio, m’a énormément fait confiance. Il a facilité mon intégration en tant que mère au sein de l’équipe en étant flexible sur mes conditions de travail. Quand quelqu’un nous met en confiance et facilite une organisation qui convient à tout le monde, ça aide beaucoup. » Un soutien crucial pour lui permettre d’atteindre ses objectifs.

Mélissa Macalli met en avant l’importance de transmettre son expérience aux jeunes femmes scientifiques en les accompagnant pendant le doctorat, mais aussi dans l’après-thèse. Une transmission importante également dès le plus jeune âge, au niveau scolaire, afin d’inciter et d’encourager les jeunes filles à se diriger vers des carrières scientifiques avec des rôles modèles. Le programme Jeunes Talents France L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et Science est associé à des actions de vulgarisation scientifique à destination des scolaires. « Aller à la rencontre des jeunes filles dans les collèges et lycées permet de leur montrer que c’est possible et de les encourager dans leurs envies de se diriger vers les sciences ! Malgré les efforts fournis, les femmes ne représentent toujours que 30% des chercheurs. Cette sous-représentation engendre notamment des biais de genre dans l’interprétation des résultats scientifiques. Alors que l’expertise des femmes permet d’apporter un autre regard sur les thématiques de recherche. », indique Mélissa Macalli.

Si vous êtes en détresse et/ou avez des pensées suicidaires, si vous voulez aider une personne en souffrance, vous pouvez contacter le numéro national de prévention du suicide, le 3114 / Portail d’information sur le suicide

https://www.inserm.fr/actualite/melissa-macalli-du-soin-a-la-recherche-sur-la-sante-mentale/

MANIFESTATION 4/12/24 2 JOURNÉE RÉUNIONNAISE DE PREVENTION DU SUICIDE

 2 JOURNÉE RÉUNIONNAISE  DE PRÉVENTION DU SUICIDE
Vendredi 4 Décembre 2024
8h-16h30
au Centre de Ressources Santé
de La Réunion Payanké

Contact
EPSMR
Tel : 0262 74 30 00
Mail : direction@epsmr.org
42 chemin Grand Pourpier
97460 Saint Pau 

Programme Information https://www.epsmr.org/media/uploads/2024/10/16/2024_10_14-programme-jrps-_v2.pdf

Bergerac (24) Suicides. Un groupe de parole créé pour les personnes endeuillées

Suicides. Un groupe de parole créé pour les personnes endeuillées

Par Maureen Belliard

Le Centre médico-psychologique (CMP) de Bergerac vient de créer un groupe de parole. Il est destiné aux personnes de plus de 18 ans, endeuillées par suicide.

Des soignants de Monpon-Ménestérol

Se retrouver entre endeuillés permet à chacun d’échanger sur le vécu des uns et des autres et avancer ensemble sur le chemin du deuil.

Ce groupe de parole est coanimé par les soignants du CMP Villa René du CH Vauclaire de Monpon-Ménestérol. Sur inscription au 05.53.27.42.46.

Numéro de prévention

Si vous êtes en détresse et/ou avez des pensées suicidaires, si vous voulez aider une personne en souffrance, vous pouvez contacter le numéro national de prévention du suicide, le 3114.

https://www.ledemocratedebergerac.fr/suicides-un-groupe-de-parole-cree-pour-les-personnes-endeuillees/

lundi 28 octobre 2024

ETUDE RECHERCHE CANADA Pratiques de suivi étroit auprès des personnes présentant un risque suicidaire à la sortie de l'hôpital : défis rencontrés et pistes de solution

Pratiques de suivi étroit auprès des personnes présentant un risque suicidaire à la sortie de l'hôpital : défis rencontrés et pistes de solution

2024-10-11 | Santé mentale https://www.inesss.qc.ca/*

Les pratiques de suivi étroit visent à s’assurer que la personne qui est ou qui a été en danger grave de poser un geste suicidaire puisse bénéficier d’un suivi rapide et intensif. L’absence de lignes directrices demeure un obstacle au déploiement harmonisé de ce suivi offert aux personnes à risque suicidaire [MSSS, 2021]. Par conséquent, le MSSS souhaite mettre en place un chantier afin d’améliorer l’offre et l’accessibilité du suivi étroit, de même que pour baliser et harmoniser ses pratiques (mesure 2.8; Stratégie nationale de prévention du suicide 2022-2026 — Rallumer l’espoir) [MSSS, 2022].

Dans ce contexte, l’INESSS a été mandaté pour fournir des informations en prévision de ce futur chantier. L’analyse et l’intégration de l’ensemble des données recueillies mettent en avant cinq thématiques centrales liées aux pratiques cliniques et organisationnelles de suivi étroit, à savoir : 

  • l’adaptation du suivi étroit selon les besoins des personnes présentant un risque suicidaire;
  • la coordination des services offerts aux personnes présentant un risque suicidaire à la sortie de l’hôpital;
  • l’implication des proches et la reconnaissance de leurs besoins;
  • l’utilisation d’outils communs pour les pratiques de suivi étroit;
  • le développement des compétences en prévention du suicide au sein des établissements de santé et de services sociaux et de leurs partenaires.

Des défis liés à l’application de certaines de ces pratiques et les pistes de solution envisagées pour soutenir le déploiement efficace du suivi étroit au sein des établissements de santé et de services sociaux sont également abordés.


Nous avons besoin de votre opinion !
Sondage portant sur l’État des pratiques : Pratiques de suivi étroit auprès des personnes présentant un risque suicidaire à la sortie de l'hôpital : défis rencontrés et pistes de solution
 

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AUTOUR DE LA QUESTION PARIS Six nouveaux guides pour accompagner les personnes LGBTQI+ fragilisées

Six nouveaux guides pour accompagner les personnes LGBTQI+ fragilisées


Mise à jour le 10/10/2024 

L’association Vers Paris sans sida a élaboré un programme innovant sur la santé mentale des personnes LGBTQI+, en co-construction avec les populations LGBTQI+ et les acteurs de terrain.

Les personnes LGBTQI+ sont plus exposées aux violences, aux discriminations, aux rejets ainsi qu’aux stigmatisations. Cela les rend plus vulnérables à la dépression et aux pensées suicidaires.

Dans un contexte où la santé mentale est souvent négligée dans les politiques publiques, l’association Vers Paris sans sida a mis en place un projet novateur visant à améliorer la santé mentale des personnes LGBTQI+.

Ce programme se traduit par la production de guides pratiques d’auto-orientation en santé mentale ainsi que la formation de 23 ambassadeurs et ambassadrices en santé mentale au sein des associations et collectifs LGBTQI+.

Six guides pour six publics différents


Les six guides de poche publiés par l’association Vers Paris sans sida.
Credit Association Vers Paris sans sida

Les guides de poche d’auto-orientation en santé mentale sont destinés à 6 publics différents : les hommes gays et bis, les femmes lesbiennes et bies, les personnes trans et intersexes, les séniors LGBTQI+, les personnes migrantes et exilées ainsi que les personnes pratiquant le chemsex.

Ces guides, disponibles en version imprimée et numérique, permettent d’informer et d’orienter les personnes LGBTQI+ en leur proposant des ressources pour la santé mentale et un bon accueil à Paris et en Seine-Saint-Denis. Ils recensent des hôpitaux, des associations, des services d’écoute et des lieux de rencontre, où travaillent des professionnels et des personnes sensibilisées sur ce sujet.

Consulter le guide de poche santé mentale LGBTQI+ : femmes lesbiennes et bies 1,54 Mo


Consulter le guide de poche santé mentale LGBTQI+ : personnes migrantes et exilées 1,55 Mo


Consulter le guide de poche santé mentale LGBTQI+ : hommes et bis 1,48 Mo


Consulter le guide de poche santé mentale LGBTQI+ : personnes trans et inter 1,91 Mo


Consulter le guide de poche santé mentale LGBTQI+ : chemsex 1,4 Mo


Consulter le guide de poche santé mentale LGBTQI+ : vieillir LGBTQI+ 1,99 Mo


23 ambassadeurs et ambassadrices formé·e·s à la santé mentale

Ce programme, inédit en France, a permis de former 23 ambassadeurs et ambassadrices en santé mentale LGBTQI+, afin qu’elles et qu’ils deviennent des référent·e·s au sein de leurs associations et de leurs collectifs sur ces enjeux.

Parmi les structures représentées : Afrique Arc-en-ciel (AAEC), AIDES Paris, AIDES 93, l’Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour (Ardhis), le Centre LGBTQI+, le Collectif Intersexe Activiste, FLIRT, Gabr·iel·le, Les Dégommeuses, le Mag Jeunes LGBT+, CIA, OUTrans, la Pride des banlieues et Saint-Denis LGBTQI+.

Plus d’informations sur ce programme www.parissanssida.fr


Ce programme a été mis en place grâce au soutien financier de l’Agence régionale de santé (ARS), la Ville de Paris, la Seine-Saint-Denis, la CPAM de la Seine-Saint-Denis ainsi que la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH).

Plus d’infos

En savoir plus sur l’association Vers Paris sans sida www.parissanssida.fr


En savoir plus sur les semaines de sensibilisation à la santé mentale, du 7 au 20 octobre www.semaines-sante-mentale.fr


SOURCE https://www.paris.fr/pages/six-nouveaux-guides-pour-accompagner-les-personnes-lgbtqi-fragilisees-28773

NOTICE ARTICLE Santé mentale et prévention du suicide chez les hommes

Santé mentale et prévention du suicide chez les hommes - 15/10/24

Mental health and suicide prevention for men

Doi : 10.1016/j.actpha.2024.09.011 
Mickael Worms-Ehrminger a,  : Chercheur et enseignant en santé publique et sciences cognitives, Charles-Édouard Notredame b, c, d : Maître de conférences des universités, praticien hospitalier, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent
a Groupe d’étude Rever, Association Place des sciences, 11 cité Riverin, 75010 Paris, France 
b Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, CHRU de Lille, 2 rue André-Verhaeghe, 59037 Lille, France 
c Université de Lille, Inserm, CHU Lille, U1172 – LilNCog–Lille Neuroscience & Cognition, F-59000 Lille, France 
d Groupement d’étude et de prévention du suicide, 7 route des Groges, 86280 Saint-Benoît, France 
*Auteur correspondant.
dans Actualités pharmaceutiques
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Tuesday 15 October 2024

Résumé

La population masculine est difficile à atteindre et à convaincre quand il s’agit de la nécessité d’un accompagnement professionnel de la souffrance psychique. Des facteurs sociétaux influencent évidemment les attitudes et comportements, mais la recherche nous éclaire sur les possibles actions à mener sur les déterminants du recours aux soins.
Mots clés : dépression, homme, prévention, santé mentale, suicide

Keywords : depression, man, mental health, prevention, suicide

Plan
La dépression au masculin
Une présentation en partie genrée
Les attitudes masculines vis-à-vis de la demande d’aide
Une question d’engagement dans le soin ?
Tirer profit de ces zones blanches
Les hommes et le suicide
Des implications pratiques
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts