mardi 18 février 2025

ETUDE RECHERCHE SUEDE SUÈDE : quel risque de suicide chez les hommes selon leur groupe professionnel ?

SUÈDE : quel risque de suicide chez les hommes selon leur groupe professionnel ?

Publiée le 18 décembre 2024, une nouvelle étude suédoise a identifié les groupes professionnels les plus exposés aux comportements suicidaires. Pour ce faire, des chercheurs de l’Université de Göteborg ont suivi, entre 2002 et 2019, plus de 1,5 million de travailleurs suédois masculins âgés de 25 à 65 ans.

Cette étude nationale de cohorte révèle en particulier que les professions impliquant des tâches manuelles et des conditions de travail difficiles présentent des risques accrus de suicide, de tentative de suicide ou d’automutilation non-mortelle.

Sont ainsi les plus concernés :

  • les professions élémentaires (agents d’entretien, concierges…), avec un risque accru de 60 % de comportement suicidaire par rapport au taux d’incidence global de la population étudiée,
  • les ouvriers de la production alimentaire (boulangers, bouchers…),
  • les ouvriers du bâtiment (soudeurs, tôliers…),
  • les employés de service, de soins et de vente en magasin (aides-soignants, aides à domicile…),
  • les ouvriers de la fabrication mécanique et des transports (assembleurs, chauffeurs de taxi…).

Les chercheurs recommandent d’étudier les liens entre profession et risque suicidaire pour mieux comprendre ces facteurs et développer des mesures de prévention adaptées.

En savoir plus

Source https://eurogip.fr/suede-quel-risque-de-suicide-chez-les-hommes-selon-leur-groupe-professionnel/

lundi 17 février 2025

Études du risque suicidaire au régime agricole

Études du risque suicidaire au régime agricole
Le risque suicidaire au régime agricole

OCCITANIE Formation prévention du suicide : évaluation du potentiel suicidaire et à l’orientation - Module "Evaluateur" - MSA Mutualité sociale agricole (2025)

Formation prévention du suicide : évaluation du potentiel suicidaire et à l’orientation - Module "Evaluateur" - MSA Mutualité sociale agricole (2025)

Prérequis

Aucun prérequis.

Une formation proposée par la MSA (Mutualité sociale agricole), issue de la stratégie nationale de prévention du suicide visent la prise en charge globale du potentiel suicidaire des personnes et ont pour ambition de structurer et construire un réseau de professionnels formés.

Cette formation est à l’attention des professionnels soignants et non-soignants de première ligne :

  • Psychologues,
  • Infirmiers,
  • Médecins généralistes,
  • Assistants sociaux,
  • Educateurs,

amenés à recevoir régulièrement des patients en souffrance psychique, à objectiver une situation de crise suicidaire.

Quelques mots sur la formation :

Les actions de formation s’intègrent dans le cadre plus large de la prévention du suicide, qui demeure pour l’OMS dans son dernier rapport (2014) l’une des priorités de santé publique, en France comme dans tous les pays industrialisés. Ce module proposé par la MSA a pour objectif général d’évaluer une potentielle crise suicidaire et savoir orienter les personnes.

Objectifs :

  • Reconnaître les signes d’une souffrance psychique et plus spécifiquement d’une crise suicidaire chez une personne.
  • Discuter des représentations sur le suicide et repérer les freins et entraves à ce repérage.
  • Evaluer la crise suicidaire autour des trois axes : Urgence – Dangerosité – Risque.
  • Construire et connaître les maillons locaux nécessaires à une orientation juste efficace des personnes repérées et évaluées comme étant en situation de crise suicidaire.
  • Repérer ses forces et fragilités en lien avec ses propres expériences et connaissances locales et ses limites pour se protéger soi-même.

Méthodes pédagogiques :

  • Cette formation alterne apports théoriques, mise en situation et étude des cas vécus par les participants, échanges et partage à partir de ces expériences.
  • Les jeux de rôle permettent aux stagiaires de se confronter à des situations concrètes et d’interroger ou de réinterroger leur pratique professionnelle face à une personne à risque suicidaire.
  • Supports vidéos.
  • Mise à disposition d’outils, d’une bibliographie et support de formation.

 

 
 

A savoir :

Durée : 2 jours + 1/2 journée à plus de 6 mois.

Prochaines sessions :

  • Alès : du 31 mars – 1er avril et 16 octobre 2025 ;
  • Nîmes : du 12 – 13 juin et 4 décembre 2025 ;

Tarifs : l’Agence Régionale de Santé Occitanie poursuit son engagement autour de la prévention du suicide et continue de financer des formation dans votre département.

 
Vous pouvez accéder au programme de formation ci-dessous.

Date début de formation
,
Date de fin de formation
,

Durée de formation
]2;4] jours
Domaine d'activité
Médico-social, Sanitaire, Social
Organisme de formation

MSA Mutualité sociale agricole

MSA Services Midi Pyrénées Sud
1 Pl du Mal Lannes
32000 AUCH

Tél.

BELGIQUE La prévention du suicide par les jeunes pour les jeunes avec « Échos de Vie »

La prévention du suicide par les jeunes pour les jeunes avec « Échos de Vie »

Notre association « Un pass dans l’impasse », active depuis 17 ans en matière de prévention du suicide, annonce le lancement de son projet « Échos de Vie », dédié à la prévention du suicide chez les jeunes. À travers des ateliers organisés à Namur, des adolescents et jeunes adultes feront résonner leurs voix et leurs idées pour sauver la vie d’autres jeunes. À l’occasion de la journée francophone de prévention du suicide ce 5 févier, notre association appelle tous les jeunes âgés de 15 à 20 ans à devenir acteurs de la prévention du suicide en intégrant ce projet vital.

Un pass dans l’impasse est une association qui œuvre pour la santé mentale, couvrant toute la Wallonie et Bruxelles. Elle se consacre à la prévention du suicide, à la détresse des indépendants et intervient également en milieu carcéral. Depuis sa création en 2008, l’association namuroise a accompagné 1.500 jeunes ayant des idées suicidaires, représentant 30% de ses patients.

 Un contexte alarmant

« Le suicide est la première cause de mortalité chez les 15-24 ans, devant les maladies et les accidents de la route. En Belgique, deux jeunes âgés entre 10 et 24 ans se suicident chaque semaine. La situation de la santé mentale chez les jeunes en Belgique est toujours plus préoccupante. Nos psychologues remarquent une augmentation des symptômes d’anxiété, de dépression et des pensées suicidaires depuis la pandémie. Le nombre de consultations chez Un pass dans l’impasse a d’ailleurs augmenté de 48% en 5 ans et une majorité concerne les adolescents et jeunes adultes », explique Florence Ringlet, Directrice thérapeutique chez Un pass dans l’impasse.

 « J’étais ado et ils m’ont sauvé la vie »

Un soutien vital comme pour Camille (prénom d’emprunt), qui a développé des idées noires à son adolescence. « Le décès soudain de mon grand-père suivi de l’agression sexuelle que j’ai subie adolescente m’ont conduite à avoir des pensées noires. Lieu, lettres, partage de mes biens… j’avais tout organisé. C’est le PMS de mon école qui m’a conseillé l’association Un pass dans l’impasse. Au début, je ne voulais pas en entendre parler. Mais, petit à petit, je me suis rendue compte que je n’allais vraiment pas bien. J’ai accepté de rencontrer un de leurs psychologues. Il m’a apporté l’écoute dont j’avais besoin », témoigne-t-elle. « Aujourd’hui, je sais qu’il y a Un pass dans l’impasse sur qui je peux compter quand ça ne va pas bien ».

Face à ce constat et de tels récits, l’association namuroise a décidé de mettre en place le projet « Échos de Vie » qui place les jeunes au cœur de la prévention du suicide. En effet, il offre aux jeunes un rôle actif, les engageant comme véritables acteurs de changement. « Échos de Vie » est un espace inclusif, inspirant et bienveillant, centré sur la création d’outils de sensibilisation à la prévention du suicide par des jeunes et pour des jeunes. Avec un objectif commun : faire entendre leurs voix et leurs idées pour sauver des vies !

4 ateliers organisés à Namur

« Créer des campagnes de prévention pour les jeunes par les jeunes, comme le fera le projet Échos de Vie, est essentiel. Il faut que tout le monde puisse briser le tabou autour du suicide et ose demander de l’aide, car personne n’est à l’abri d’un coup dur à tout moment de sa vie quel que soit son âge », ajoute Camille.

« Concrètement, le projet vise à constituer un groupe d’une vingtaine de jeunes âgés entre 15 et 20 ans, experts par leur vécu et/ou qui souhaitent s’engager pour leurs pairs, pour élaborer des actions de prévention du suicide. Quatre ateliers seront organisés à Namur en 2025. Ils réfléchiront et créeront ensemble du contenu répondant à leurs aspirations (affiches, vidéos…), besoins et réalités », détaille Thomas Thirion, Administrateur délégué d’Un pass dans l’impasse. « Pendant la crise sanitaire de la Covid-19, les adultes ont pris les décisions à la place des jeunes. Aujourd’hui, nous voulons leur redonner la parole. Nous nous engageons à diffuser leurs voix aussi largement que possible ».

 Comment s’engager ?

  • Tu as entre 15 et 20 ans ?
    Tu veux créer des actions de prévention du suicide pour les jeunes ?
    Rejoins la séance d’informations d’Un pass dans l’impasse, le jeudi 13 mars de 17h30 à 18h30, sur le projet « Échos de Vie ». Il suffit de t’y inscrire en un clic via ce formulaire en ligne : Séances d’infos du 13 mars
  • Vous êtes parent, enseignant, animateur… ?
    Vous êtes en contact direct ou régulier avec des jeunes ?
    Faites connaître le projet « Échos de Vie » autour de vous. Pour vous aider, Un pass dans l’impasse peut vous fournir des documents explicatifs et/ou des visuels en contactant l’association par mail à l’adresse suivante : prevention.suicide@un-pass.be
  • Vous avez plus de 20 ans ?
    Vous voulez vous engager aussi en prévention du suicide ?
    Rejoignez nos 2.000 sentinelles qui détectent la détresse et déclenchent des alertes auprès d’Un pass dans l’impasse pour venir en aide aux personnes ayant des idées noires. Suivez une sensibilisation entièrement gratuite de 2h, gardez toutes les connaissances en mémoire et, quand cela sera nécessaire, venez aide celles et ceux qui en ont besoin. Retrouvez toutes les informations sur ce dispositif sur le site web de l’association : Sensibilisation pour devenir une sentinelle

 

https://un-pass.be/actualites-news/la-prevention-du-suicide-par-les-jeunes-pour-les-jeunes-avec-echos-de-vie/

ETUDE RECHERCHE « VigilanS-Prison » : mise en place d’une veille épistolaire pour la prévention du suicide en milieu carcéral

« VigilanS-Prison » : mise en place d’une veille épistolaire pour la prévention du suicide en milieu carcéral - 14/02/25
Élodie Mao a, Thomas Fovet a, b, Christel Debien a, Guillaume Vaiva a, b, Christophe Debien a, Vincent Jardon a, Jean-Pierre Bouchard c, d, ⁎
a CHU Lille, Pôle de psychiatrie, médecine légale et médecine en milieu pénitentiaire, 59000 Lille, France
b University Lille, Inserm, U1172–Lille Neuroscience & Cognition, 59000 Lille, France
c Department of Statistics and Population Studies, Faculty of natural sciences, University of the Western Cape, Robert-Sobukwe road, Bellville, 7535 Cape-Town, Afrique du Sud
d Psychologie-Criminologie-Victimologie (PCV), 33000 Bordeaux, France
⁎Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Friday 14 February 2025
Annales médico-psychologiques

Résumé
En France, le suicide compte pour environ la moitié des décès en milieu carcéral. Chaque année, environ 120 personnes décèdent par suicide dans les prisons françaises, soit un suicide tous les trois jours. La prévention du suicide en milieu pénitentiaire constitue donc un enjeu de santé publique majeur. Dans cet entretien avec Jean-Pierre Bouchard, Élodie Mao, Thomas Fovet, Christel Debien, Guillaume Vaiva, Christophe Debien et Vincent Jardon proposent un retour d’expérience de l’implémentation du dispositif VigilanS-Prison dans les Hauts-de-France. Les grands principes de cette veille épistolaire sont présentés, un premier bilan d’activité est exposé et les perspectives de développement de cette expérimentation sont discutées.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Prison, Prévention, Suicide, Veille, VigilanS
Plan
Introduction
Interview
Jean-Pierre Bouchard : Comment expliquer la surreprésentation du suicide en milieu pénitentiaire ?
Jean-Pierre Bouchard : Les facteurs de risque de suicide en prison sont-ils bien connus ?
Jean-Pierre Bouchard : Actuellement, sur quelles mesures repose la prévention du suicide en milieu pénitentiaire ?
Jean-Pierre Bouchard : Quels sont les grands principes du dispositif VigilanS ? Comment est-il né ?
Jean-Pierre Bouchard : En pratique, comment le dispositif VigilanS fonctionne-t-il aujourd’hui ?
Jean-Pierre Bouchard : Comment est née l’idée d’expérimenter le dispositif VigilanS en prison ?
Jean-Pierre Bouchard : Quelles ont été les principales adaptations nécessaires pour mettre en place le dispositif en prison ?
Jean-Pierre Bouchard : En quoi consiste cette correspondance écrite ?
Jean-Pierre Bouchard : Pouvez-vous présenter l’équipe VigilanS-prison ainsi que ses principales missions ?
Jean-Pierre Bouchard : Que se passe-t-il si la personne est libérée ou transférée ?
Jean-Pierre Bouchard : À ce jour, quel bilan faites-vous de l’expérimentation ?
Jean-Pierre Bouchard : Quelles sont les perspectives de développement et d’amélioration ?

https://www.em-consulte.com/article/1723990/-vigilans-prison-mise-en-place-d-une-veille-episto

Activité physique et prévention du suicide : un levier essentiel pour la santé mentale

Activité physique et prévention du suicide : un levier essentiel pour la santé mentale

Au-delà des bénéfices sur la santé d’un point de vue physiologique, l’activité physique joue également un rôle majeur dans la prévention du suicide, grâce à de nombreux bienfaits sur la santé mentale, la socialisation et l’estime de soi. De nombreuses études mettent en avant l’impact positif du sport et plus largement de l’exercice physique sur la réduction des comportements suicidaires.


Les bienfaits de l’activité physique dans la prévention du suicide

L’activité physique agit sur plusieurs leviers pour prévenir le risque suicidaire. De la régulation des émotions au renforcement des liens sociaux, en passant par l’amélioration de l’estime de soi, chaque mécanisme joue un rôle clé dans la protection de la santé mentale.
1. Réduction des comportements suicidaires par l’activité physique

L’impact de l’activité physique sur la prévention du suicide est de plus en plus mis en avant par les chercheurs et les professionnels de la santé mentale. En effet, au-delà de ses bienfaits physiques, elle joue un rôle essentiel dans la régulation des émotions et la gestion du stress.
Plusieurs études ont ainsi démontré que la pratique régulière d’une activité physique peut réduire considérablement les comportements suicidaires, mettant en avant une diminution des tentatives de suicide de près de 80 % chez les personnes souffrant de troubles mentaux ou physiques [1]. Ces effets sont comparables à ceux des traitements traditionnels comme les antidépresseurs et la thérapie cognitivo-comportementale. C’est en stimulant la production de neurotransmetteurs tels que la dopamine et la sérotonine que l’exercice favorise une meilleure régulation de l’humeur et réduit les pensées négatives.
2. Amélioration de la santé mentale

L’exercice physique contribue à la diminution des symptômes dépressifs et anxieux, souvent en lien avec un risque suicidaire accru. Il favorise également une meilleure régulation du sommeil, un facteur essentiel pour la stabilité émotionnelle [2]. En effet, un sommeil de qualité permet de réduire la fatigue mentale et d’améliorer la résilience face aux difficultés de la vie. Des pratiques comme la course à pied, le vélo ou la natation favorisent la relaxation et le bien-être psychologique en libérant des endorphines, aussi appelées « hormones du bonheur ».

3. Renforcement des liens sociaux

Pratiquer un sport en groupe ou en club permet de créer et d’entretenir des relations sociales solides. Ce sentiment d’appartenance est un facteur protecteur clé contre l’isolement et le risque suicidaire. L’isolement social étant un élément déclencheur de la détresse psychologique, l’intégration dans une équipe ou un collectif sportif peut aider à restaurer un équilibre mental. Les interactions sociales générées par le sport favorisent le partage d’expériences, le soutien mutuel et la construction de relations de confiance.

4. Augmentation de l’estime de soi et interruption des pensées négatives

Atteindre des objectifs sportifs, observer des progrès physiques et améliorer ses performances personnelles renforcent l’estime de soi. Or, une faible estime de soi est souvent associée à des idées suicidaires. La pratique sportive permet d’acquérir une meilleure perception de son corps et de ses capacités. De plus, elle favorise l’auto-discipline et la persévérance, des qualités essentielles pour surmonter les périodes de doute et de difficulté [3].

L’activité physique aide également à détourner l’attention des ruminations anxieuses et dépressives. Elle favorise le sentiment de contrôle et d’auto-efficacité, renforçant ainsi la capacité à faire face aux difficultés. Lorsqu’une personne traverse une période de stress ou d’angoisse, l’effort physique offre une échappatoire en favorisant la concentration sur le moment présent et sur les sensations corporelles. De plus, les sports d’endurance ou à intensité modérée, comme le yoga ou la danse, sont particulièrement recommandés pour apaiser l’esprit et renforcer l’équilibre émotionnel.
Comment intégrer l’activité physique dans une approche globale de prévention du suicide ?

Un maître mot : le plaisir. De manière générale, l’exercice physique doit être adapté aux capacités et aux préférences de chacun pour éviter toute pression excessive ou risque de blessure. Les activités douces comme la marche, le yoga ou la natation peuvent être une première approche accessible. Il est également important de choisir un sport qui amène du plaisir afin d’assurer une régularité dans la pratique. La variété des disciplines permet à chacun de trouver l’activité qui lui correspond et qui s’intègre naturellement dans son mode de vie. C’est pourquoi sur Bretagne Sport Santé, vous trouverez un large panel d’activités physiques adaptées, allant de la gymnastique au Taïso en passant par le longe-côte ou le rugby.

Si le sport est un outil puissant, il doit s’inscrire dans une prise en charge globale intégrant un accompagnement médical et psychologique lorsque cela est nécessaire. Il est recommandé d’associer l’exercice physique à des thérapies comportementales ou à un suivi médical pour maximiser ses effets positifs. Les professionnels de santé peuvent orienter vers des activités adaptées et proposer un encadrement personnalisé selon les besoins individuels.

Intégrer le sport dans la routine quotidienne, choisir une activité qui procure du plaisir et s’entourer d’un environnement bienveillant sont des clés pour maintenir une pratique sur le long terme. La mise en place d’objectifs progressifs et atteignables est essentielle pour maintenir la motivation et favoriser un engagement durable. Une prise en charge pluridisciplinaire, notamment au sein des Maisons Sport Santé, est une aide précieuse.

Conclusion

L’activité physique est un levier puissant dans la prévention du suicide. En favorisant la santé mentale, le lien social et l’estime de soi, elle contribue à réduire les comportements suicidaires. Intégrée à une prise en charge globale, elle peut devenir un outil essentiel pour accompagner les personnes en détresse psychologique.

Si vous ou un proche ressentez un mal-être profond, n’hésitez pas à en parler à un professionnel de santé. Des solutions existent, et vous n’êtes pas seul(e).


[1] : Fabiano N, Gupta A, Fiedorowicz JG, Firth J, Stubbs B, Vancampfort D, Schuch FB, Carr LJ, Solmi M. The effect of exercise on suicidal ideation and behaviors: A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. J Affect Disord. 2023 Jun 1;330:355-366. doi: 10.1016/j.jad.2023.02.071. Epub 2023 Mar 4. PMID: 36871911. –> lire l’article en entier

[2] : Sommeil et activité physique : le sport peut-il aider à mieux dormir ?

[3] : Doré I, Caron J. Santé mentale : concepts, mesures et déterminants. Santé mentale au Québec 2017/1 Vol. 42 –> lire l’article en entier

https://bretagne-sport-sante.fr/2025/02/10/activite-physique-et-prevention-du-suicide-un-levier-essentiel-pour-la-sante-mentale/

Villeneuve-lès-Avignon (30) Un projet artistique du lycée génère 1000 € pour Suicide écoute

Un projet artistique du lycée génère 1000 € pour Suicide écoute
Un geste artistique fort de la part de Naomi.

Villeneuve-lès-Avignon   Publié le 16/02/2025

Mardi 11 février au lycée Jean-Vilar, la Maison des lycéens a fait don de 1 000 € à l’association Suicide écoute. Cette somme a été récoltée grâce à la billetterie d’une représentation théâtrale exceptionnelle, Le cercle des poètes disparus, jouée le 26 mai 2024 au Pôle culturel de Sauveterre. Derrière cette initiative, une élève passionnée, Naomi Prost, alors en terminale au lycée Jean-Vilar.

Bouleversée par le film culte de Peter Weir (1989), la jeune fille a choisi de réécrire l’histoire pour l’adapter à la scène. Son projet a immédiatement séduit la Maison des lycéens et sa présidente, Sarah Hillion, l’a vivement encouragée à aller au bout de son ambition. Avec une détermination sans faille, Naomi a rassemblé une dizaine de camarades, issus de la classe de théâtre mais aussi des amateurs motivés. Les répétitions se sont enchaînées dans la cour, les couloirs et entre midi et deux. Sans moyens financiers, les jeunes comédiens ont improvisé décors et costumes, et trouvé une salle pour jouer leur pièce. La bande-son, une compilation de musiques et chansons, a été réalisée par Charlie, un lycéen pour qui cette expérience a réorienté le parcours scolaire. Malgré les difficultés d’organisation et les moments de stress intenses, le spectacle a été un succès.

"C’était très difficile de réunir tout le monde pour répéter, mais le paroxysme du stress, je l’ai atteint le jour du filage, très peu de temps avant la représentation. Heureusement, tout s’est très bien passé", confie Naomi Prost.

Lorsqu’on pose lui pose la question pourquoi avoir choisi de reverser les recettes à Suicide écoute ? Pour Naomi, la réponse est évidente : "C’est un geste fort, en cohérence avec la fin du film, car, malheureusement, le suicide touche beaucoup les jeunes."

Un premier court-métrage

En France, il est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes. Un constat alarmant confirmé par Emmanuelle Ginies, écoutante et membre du conseil d’administration de Suicide écoute, une association créée il y a près de trente ans et proposant une écoute anonyme, apolitique et aconfessionnelle 24 h/24, 7 jours/7 (suicide-ecoute.fr).

Originaire de Pujaut, Naomi Prost, aujourd’hui âgée de 18 ans, ne compte pas s’arrêter là. Elle a, depuis la rentrée, intégré Le Plateau, une formation d’acteurs à Montpellier. Elle présentera un premier court-métrage, Aimer, à la cérémonie des Renards 2025 à Montpellier et il est même question de rejouer la pièce lors du prochain festival d’Avignon.

Correspondant Midi Libre : 06 65 07 94 46

Ces étudiants qui sont formés pour repérer la détresse à l'université

Ces étudiants qui sont formés pour repérer la détresse à l'université

Face au mal-être subi par de nombreux étudiants, des formations Sentinelles Étudiants se développent, où des élèves sont formés à reconnaître les signes de détresse. Plus de 500 étudiants ont déjà été formés par l’association Nightline, qui pilote le dispositif aux côtés du Groupement d’étude et de prévention du suicide.
Cyrielle Thevenin - 15 févr. 2025 https://www.ledauphine.com/*

500 Sentinelles étudiants ont été formés en deux ans.

« Une crise suicidaire, on dit généralement que ça dure sept à huit semaines. On peut agir à tout moment. Il peut y avoir des signes, mais ils ne sont pas toujours visibles. Ce qui va nous guider, c’est de repérer la souffrance. Qu’est-ce qu’on peut observer ? » Des mains se lèvent à travers la salle : « des menaces », « un isolement », « de l’irritabilité », « une pâleur, des cernes, une perte de poids »… Ce jeudi 13 février, quatre étudiants de première année de l’école d’ingénieurs ESITC Paris suivent une formation Sentinelle Étudiants. Le dispositif, proposé par l’association Nightline et le Groupement d’Étude et de Prévention du suicide (GEPS), doit leur permettre de repérer et d’orienter leurs pairs en détresse.
 
« C’est plus simple dans un premier temps de se confier à quelqu’un qui nous ressemble qu’à un professionnel de santé. L’idée de ce dispositif, c’est que les Sentinelles Étudiants puissent être les premiers maillons de la chaîne d’orientation vers le soin », explique Alice Fermanian, psychologue en charge du dispositif au sein de l’association Nightline. La formation est proposée aux étudiants sur la base du volontariat. D’une durée de neuf heures, elle se compose d’une introduction sur la santé mentale et d’un volet plus concret sur les signaux de mal-être à détecter, la démarche à effectuer pour aller vers l’étudiant et les ressources sur lesquelles s’appuyer, comme le 3114, le numéro national de prévention du suicide.
« Quels que soient les propos, il ne faut pas les banaliser »

« Est-ce que tu as envie d’en finir, de te suicider ? », demande Sarah-Hélène à Guillaume. « C’est une vraie question. Tu ne me regardes pas dans les yeux, donc est-ce que tu es sûr ? », insiste la jeune fille de 19 ans auprès de son camarade. Il ne s’agit ici que d’un jeu de rôle auquel se prêtent les apprentis Sentinelles de l’ESITC. Cette question, que la formatrice leur encourage à poser directement, doit permettre d’évaluer le degré de mal-être de l’étudiant en détresse. Des propos suicidaires urgents, avec l’évocation d’un scénario, d’une échéance ou d’un moyen évoquent en effet une « urgence immédiate ». « Dans ce cas-là, on ne laisse pas partir la personne. On appelle les urgences ou les personnes-ressources », insiste Manon Farigoule, la psychologue en charge de la formation à l’ESITC.

Mais des propos suicidaires allusifs ou élusifs doivent également être pris au sérieux, tout comme des comportements évocateurs d’une souffrance. « En tant que Sentinelles, quel que soit les propos, il ne faut pas les banaliser », insiste la formatrice. Les opinions, croyances ou avis doivent être laissés de côté : « avec vos casquettes de Sentinelles, il faut se dire que la seule chose que l’on repère, c’est une situation de souffrance. »




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Lors de la formation, les étudiants s’exercent à entamer une discussion avec un élève en difficulté par le biais de jeux de rôle. Photo EBRA/Cyrielle Thevenin



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Un étudiant ne peut pas être formé seul à devenir Sentinelle. Il s’intègre au cœur d’un réseau. Photo EBRA/Cyrielle Thevenin


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La formation leur montre les signes et la dynamique de la crise suicidaire. Photo EBRA/Cyrielle Thevenin

36 % des étudiants en situation de détresse

En 2023, l’enquête ''Conditions de vie étudiante'' de l’Observatoire national de la vie étudiante révélait que 36 % des étudiants faisaient état de symptômes de détresse dans les quatre semaines précédant leur réponse. 60 % des étudiants déclaraient également s’être sentis en permanence ou souvent épuisés. À l’ESITC, les quatre étudiants volontaires du jour ont tous été confrontés, que ce soit dans leur vie personnelle ou dans leur entourage, à la détresse psychique. « On ne choisit pas une formation sur son temps libre sur la crise suicidaire totalement par hasard. Souvent, ils ont été confrontés à une personne qui avait besoin d’aide, ont été aidés ou ne l’ont pas été. Il y a un peu d’eux dans cette formation et on fait preuve de beaucoup de vigilance car on ne sait pas qui a vécu quoi », confirme Manon Farigoule.

« J’appréhende d‘être face à des cas concrets, d’agir mal et d’aggraver la situation », reconnaît Adele, 18 ans, l’une des élèves en formation. « J’ai peur de rater et de négliger quelqu’un », approuve à ses côtés Charles, 18 ans également. « Si on sait que la personne ne va pas bien mais qu’elle ne veut pas s’ouvrir, qu’est-ce qu’on fait ? », demande Sarah-Hélène. « Faites ce qui vous semble bon : vous pouvez vous assurer qu’elle a toutes les ressources disponibles, lui donner les numéros d’aide… Mais acceptez aussi vos limites », recommande Manon Farigoule.

 « La priorité, c’est vous-mêmes »

« Quand on accompagne une personne en souffrance, on peut se mettre en souffrance aussi. Peut-être qu’il va y avoir des situations qui vont vous rappeler ce que vous avez vécu. En tant que Sentinelles, la priorité, c’est vous-mêmes », insiste la psychologue. Les étudiants sont invités à conserver « une juste distance » avec les personnes qui feraient part de leur mal-être, en ne leur donnant pas leur numéro de téléphone par exemple. Ils doivent aussi s’appuyer sur des personnes relais et orienter vers une personne ou une institution qui serait plus adaptée pour la situation.

À la fin de la formation, l’étudiant se voit remettre une attestation. 

« À la suite de la formation, un groupe WhatsApp est créé avec l’ensemble des Sentinelles de l’école, les formateurs formatrices et moi-même. Si les Sentinelles ont des questions ils peuvent la poser dans ce cadre-là. On propose trois à quatre fois dans l’année des cafés sentinelles où les formateurs viennent pour parler de leur rôle et évoquer les situations qui ont pu les inquiéter », indique Alice Fermanian. « Il n’y a aucune obligation à rester Sentinelles tout au long de ces études, on peut mettre en pause sa participation à tout moment », souligne-t-elle également.

En deux ans, plus de 500 étudiants Sentinelles ont été formés, uniquement en Île-de-France. La formation est en cours de déploiement en Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie, Occitanie et en Guadeloupe. « Le public étudiant est vulnérable, il est de fait plus exposé à la précarité, à l’isolement. C’est une période cruciale pour eux, qui s’accompagne aussi souvent d’un éloignement avec leur famille. Plus on aura de personnes formées, plus ils seront informés et moins ce sera un tabou », salue Manon Farigoule.

Une ligne d’écoute (0 800 235 236) dédiée aux jeunes est accessible 7 jours sur 7 de 9h à 23h (service et appel anonyme et gratuit). Le 3114, numéro national de prévention du suicide, est aussi accessible 24h/24 et 7j/7.

https://www.ledauphine.com/sante/2025/02/15/ces-etudiants-qui-sont-formes-pour-reperer-la-detresse-a-l-universite

vendredi 14 février 2025

Séminaire de recherche 2025 Penser Les Suicides. Approches critiques de la mort volontaire en sciences sociales, Paris (75)

Penser Les Suicides. Approches critiques de la mort volontaire en sciences sociales

Séminaire de recherche organisé par Romain Daviere (doctorant, Sorbonne Université - GEMASS), Angeliki Drongiti (post-doctorante IMT Atlantique Nantes-Lemna, Cresppa-CSU) et Hadrien Guichard (doctorant, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, CRIDUP/ONS).

Il se tient site Pouchet du CNRS (Paris, 17e) et en ligne. Plan d’accès
Inscription gratuite et obligatoire à : seminairepls@gmail.com
Nouveau programme 2025 ci-dessous.


PRÉSENTATION


Thématique sociologique classique, le suicide ne finit pas d’interroger tant ses causes profondes paraissent encore inintelligibles. Plus d’un siècle après l’ouvrage fondateur de Durkheim, nous souhaitons affirmer la pertinence du point de vue sociologique afin de comprendre ce phénomène aussi obscur et intime soit-il. Avec la volonté de rendre compte de l’impact des facteurs sociaux, la discussion autour des différentes interprétations de ce fait social est souhaitée. Ainsi, ce séminaire s’intéresse à l’actualité des recherches en sciences sociales autour du problème du suicide. Il s’agit d’une activité scientifique qui vise à créer un espace qui rassemble les nouvelles manières de penser la mort volontaire depuis les présentations des apports théoriques, méthodologiques et empiriques récents de la discipline. Le suicide comme champ de recherche montre, une fois encore, ses contributions fécondes à la sociologie ; mettant en exergue des débats épistémologiques issus de la théorie classique (de Durkheim à Halbwachs en passant par Baechler), des manières inédites d’interpréter la mort volontaire (considérant l’approche critique) et à partir de méthodologies mixtes (depuis la sociologie de la prévention, des conduites suicidaires et à l’aide d’enquêtes qualitatives). En résumé, les théories sociologiques du suicide tout comme ses étiologies, ses institutions, ses cadres sociaux ainsi que ses variables seront ici discutés. Enfin, en réunissant les chercheuses et les chercheurs de cet objet classique, nous souhaitons vivement participer à la mise en place d’un lieu inclusif d’échange et de réflexion (ouvert aux chercheurs et chercheuses en sciences humaines, mais également aux praticien·ne·s et suicidant·e·s envieux et envieuses de témoigner ou d’appréhender les origines et les dynamiques du phénomène).


PROGRAMME 2025


6 mars 2025
Séance 1 : Dispositifs de prévention du suicide en France et au Canada
Manon Leloup - Université Paris Cité, Cermes3
Léa Loubet - Université Paris Cité, ECEVE


2 avril 2025
Séance 2 : Psychiatrisation et pathologisation des comportements suicidaires
Eva Yampolsky - Université de Genève, iEH2
Florian Pisu - Université Grenoble Alpes, Pacte


26 mai 2025
Séance 3 : Émotions et suicide. Les morts volontaires face aux scripts culturels
Baptiste Brossard - University of York
Amy Chandler - University of Edinburgh (à confirmer)


26 juin 2025
Séance 4 : Conduites suicidaires chez les adolescent·e·s et les jeunes adultes
Myriem Auger - Université du Havre Normandie, Cresppa-GTM
Hadrien Guichard - Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, CRIDUP


PROGRAMME 2024


29 février 2024
Séance 1 : « Suicide au travail »
Intervenantes :
Nawress Brahmi, IDHES-Paris 1 Panthéon Sorbonne
Marguerite Trabut, Cesdip- UVSQ – Paris Saclay


28 mars 2024
Séance 2 : « Violences sexuées et suicide »
Intervenantes :
Laurence Lamarche, Passages-Université Bordeaux Montaigne
Claire Scodellaro, Cridup-Paris 1 Panthéon Sorbonne.


30 mai 2024
Séance 3 : « Culture, gender and suicide : A paradigm shift »
Intervenante :
Silvia Sara Canetto, Psychology Department, Colorado State University, États-Unis


4 juillet 2024
Séance 4 : « Défis et nouveautés méthodologiques »
Intervenants :
Lauréna Toupet, TETRAS – Université de Lorraine
Romain Daviere, GEMASS-Sorbonne Université


Le séminaire est également consultable sur Calenda : https://calenda.org/1138153

Page mise à jour le 4 février 2025
  • 6 mars 2025 : Salle de conférences
  • 2 avr. 2025 : Salle de conférences
  • 26 mai 2025 : Salle de conférences
  • 26 juin 2025 : Salle de conférences
https://www.cresppa.cnrs.fr/csu/evenements/seminaires-et-ateliers/penser-les-suicides-approches-critiques-de-la-mort-volontaire-en-sciences

ROYAUME UNI Une solution législative pour la prévention du suicide chez les étudiants : plaider en faveur du consentement libre et éclairé en réponse aux préoccupations liées au bien-être des étudiants

Une solution législative pour la prévention du suicide chez les étudiants : plaider en faveur du consentement libre et éclairé en réponse aux préoccupations liées au bien-être des étudiants
d'apres article https://www.hepi.ac.uk/*
10 février 2025 Par Emma Roberts

Rédigé par le Dr Emma Roberts, directrice du département de droit à l'Université de Salford .

La perte d’un étudiant par suicide est une tragédie profonde et déchirante, qui laisse les familles et les proches dévastés et révèle des lacunes critiques dans les systèmes de soutien au sein de l’enseignement supérieur. Chaque décès est non seulement une tragédie personnelle, mais aussi un échec systémique, soulignant le besoin urgent pour les établissements d’enseignement supérieur de renforcer leurs cadres de protection.

Des données gouvernementales récentes ont révélé que 5,7 % des étudiants locaux ont signalé un problème de santé mentale à leur université en 2021/22, soit une augmentation significative par rapport à moins de 1 % en 2010/11 . Malgré cette prise de conscience croissante des problèmes de santé mentale, le secteur de l'enseignement supérieur est aux prises avec la persistance alarmante des suicides d'étudiants.

L’Office for National Statistics (ONS) a fait état d’ un taux de 3,0 décès pour 100 000 étudiants en Angleterre et au Pays de Galles au cours de l’année universitaire se terminant en 2020, ce qui équivaut à 64 vies perdues. Derrière chaque statistique se cache une famille en deuil, des questions sans réponse et la possibilité troublante que davantage aurait pu être fait. Ces statistiques obligent les universités à affronter des vérités dérangeantes sur leur capacité à soutenir les étudiants vulnérables.

Le temps des solutions fragmentaires est révolu. Pour faire face à cette crise, des réformes audacieuses et systémiques sont nécessaires. L’une de ces réformes – l’introduction d’un système de consentement facultatif pour les contacts avec les services sociaux – pourrait transformer la façon dont les universités répondent aux étudiants en crise.

Un modèle de consentement par opt-out

À l’heure actuelle, les universités ont généralement recours à des systèmes de consentement, dans lesquels les étudiants sont invités à désigner une personne à contacter en cas d’urgence. Ce système est connu sous le nom de modèle de consentement de Bristol. Lorsque ce système existe, il n’est pas toujours utilisé lorsque les étudiants sont confrontés à de graves problèmes de santé mentale. La réticence provient souvent de la crainte de ne pas respecter les lois sur la confidentialité et de la peur des répercussions juridiques. Cette hésitation peut entraîner des retards critiques dans l’implication du réseau de soutien d’un étudiant au moment où son bien-être peut être le plus menacé, ce qui empêche les universités de fournir des interventions rapides et vitales. En outre, les données suggèrent que de nombreux étudiants, en particulier ceux qui souffrent de problèmes de santé mentale, ne font pas appel à ces systèmes, ce qui empêche les institutions d’avertir leurs proches lorsque de graves problèmes surviennent.

Toutes les universités ne disposent pas d’un tel système. Et certaines universités, bien qu’elles puissent avoir un processus de « personne désignée », ne disposent pas de l’infrastructure nécessaire pour activer de manière appropriée le mécanisme de mise en relation avec la personne à contacter en cas d’urgence lorsque cela est le plus nécessaire.

Un modèle de consentement par option inverserait cette règle par défaut, en inscrivant automatiquement les étudiants dans un système où une personne de confiance – comme un parent, un tuteur ou un contact choisi – peut être informée si leur bien-être soulève de graves inquiétudes. Inspirée du système de consentement par option de don d’organes en vigueur en Angleterre et au Pays de Galles, cette approche donnerait la priorité à la protection sans porter atteinte à l’autonomie des étudiants.

La confidentialité doit être équilibrée avec la nécessité de protéger la vie. Un modèle de consentement par option offre précisément cet équilibre, en créant un filet de sécurité proactif qui soutient les étudiants tout en respectant leur indépendance.

Disposition législative

Pour qu'un tel système soit efficace, il doit être soutenu par une législation solide et des garanties pratiques. Les principales mesures à prendre sont les suivantes :

  1. Communication complète : les universités doivent expliquer clairement le but et le fonctionnement du système de retrait lors de l’intégration des étudiants, en veillant à ce que les individus soient pleinement informés de leurs droits et de leurs options.
  2. Déclencheurs définis : les critères permettant de solliciter un contact avec l'enfant doivent être transparents et appliqués de manière cohérente. Il peut s'agir d'absences prolongées, de comportements inquiétants ou de menaces explicites de préjudice.
  3. Examens réguliers : les étudiants devraient avoir la possibilité de mettre à jour ou de retirer leur consentement tout au long de leurs études, garantissant que le système reste flexible et respectueux de l’évolution des circonstances personnelles.
  4. Protection de la vie privée : les établissements doivent partager uniquement les informations essentielles avec le contact désigné, garantissant ainsi la préservation de la confidentialité plus large de l'étudiant.
  5. Formation du personnel : le personnel universitaire, y compris le personnel des services académiques et professionnels, doit recevoir une formation régulière sur la reconnaissance des signes de crise de santé mentale, la gestion des limites de confidentialité et le respect des exigences du système de retrait. Cette formation contribuerait à garantir que les interventions sont opportunes, appropriées et conformes aux normes juridiques et institutionnelles.
  6. Rapports et audits : les universités devraient mettre en place des mécanismes de rapport et d’audit solides pour évaluer l’efficacité du système de refus. Cela devrait inclure la tenue de registres des cas où le contact avec les services sociaux a été invoqué, le suivi des résultats et la réalisation d’audits périodiques pour identifier les lacunes ou les domaines à améliorer. Des rapports transparents permettraient non seulement d’améliorer la responsabilisation, mais aussi de favoriser la confiance entre les parties prenantes.

Les leçons du modèle du don d’organes

Le système de refus du don d’organes mis en place au Pays de Galles et en Angleterre démontre l’efficacité d’une refonte du consentement pour favoriser l’intérêt général. Après sa mise en œuvre, la confiance du public a été maintenue et le nombre de donneurs d’organes enregistrés a augmenté . Une approche similaire dans l’enseignement supérieur pourrait établir une base de référence proactive pour la protection sans contraindre les étudiants à participer.


Surmonter les obstacles juridiques et culturels

La crainte de dépasser les limites légales constitue un obstacle courant à la mise en œuvre de telles réformes. Actuellement, les universités hésitent à violer la confidentialité, même dans des situations critiques, de peur de trahir la confiance et la vie privée et de déclencher des poursuites judiciaires. L'inscription du système de retrait dans la loi, qui comprendrait les principales mesures énumérées ci-dessus, donnerait aux établissements la clarté et la confiance nécessaires pour agir de manière décisive, garantissant ainsi la cohérence dans l'ensemble du secteur. Sur le plan culturel, les universités doivent répondre au scepticisme potentiel en engageant le dialogue avec les étudiants, le personnel et les familles sur les objectifs et les garanties du système.

La nécessité d’une action législative

Pour garantir la mise en œuvre réussie d’un système de consentement par refus, des mesures décisives sont nécessaires de la part du gouvernement et des établissements d’enseignement supérieur. Le gouvernement doit prendre l’initiative en légiférant sur l’introduction de ce système, créant ainsi une approche cohérente à l’échelle du secteur pour préserver le bien-être des étudiants. Sans action législative, les universités resteront hésitantes, manquant de la clarté juridique et de la confiance nécessaires pour adopter un modèle aussi audacieux.

La législation est le seul moyen de garantir que chaque étudiant, quel que soit l’endroit où il étudie, bénéficie du même niveau élevé de protection, mettant fin à la loterie actuelle des codes postaux dans les pratiques de protection dans l’ensemble du secteur.

Un appel à l’action collective

Les universités ne doivent cependant pas attendre sans rien faire que la législation prenne forme. Elles ont l’obligation morale de commencer dès maintenant à combler les lacunes de leurs systèmes de notification des prestations sociales. En élargissant ou en introduisant des systèmes d’adhésion volontaire comme mesure provisoire, les établissements peuvent commencer à combler ces lacunes, à recueillir des données essentielles et à affiner leurs pratiques en prévision d’une transition sectorielle.

Les universités devraient s’unir au sein d’organismes sectoriels pour faire pression sur le gouvernement en faveur d’une réforme législative, démontrant ainsi leur engagement collectif à protéger les étudiants. En outre, les établissements doivent engager leurs communautés – étudiants, personnel et familles – dans un dialogue transparent sur les avantages et les garanties du modèle de retrait, garantissant une large base de compréhension et de soutien pour sa mise en œuvre éventuelle.

Cette double approche, qui associe une action institutionnelle immédiate à une réforme législative à long terme, constitue une voie pragmatique et proactive. Les universités peuvent commencer à sauver des vies dès aujourd’hui tout en jetant les bases d’un cadre de protection solide, cohérent et juridiquement soutenu pour l’avenir.

Établir une nouvelle norme pour la protection des étudiants

La crise croissante de santé mentale chez les étudiants exige plus que de la bonne volonté institutionnelle : elle nécessite un changement systémique. Bien que le taux de suicide parmi les étudiants de l’enseignement supérieur soit inférieur à celui de la population générale, cela ne doit pas être un motif de complaisance. Chaque perte est une tragédie profonde et un signal clair que des améliorations systémiques sont nécessaires de toute urgence pour sauver des vies. Les établissements d’enseignement supérieur ont le devoir de donner la priorité au bien-être des étudiants et doivent s’assurer que leurs environnements offrent les normes de sécurité et de soutien les plus élevées. Un système de consentement de retrait pour les contacts avec les services sociaux n’est pas une panacée, mais il représente une étape essentielle vers la création d’environnements universitaires plus sûrs et plus favorables.

Le secteur de l’enseignement supérieur reconnaît depuis longtemps l’importance du bien-être des étudiants, mais ses cadres actuels restent fragmentés et réactifs. Cette proposition est à la fois audacieuse et réalisable. Elle s’aligne sur les tendances sociétales en faveur d’une protection proactive, reflète une approche bienveillante du bien-être des étudiants et offre un mécanisme juridiquement solide pour prévenir de futures tragédies.

Le suicide de 64 étudiants en une seule année universitaire est un rappel brutal de l’échec du statu quo. En adoptant un système de consentement libre et éclairé, les universités peuvent créer une culture de soins qui sauve des vies, soutient les familles en deuil et remplit son devoir de protection des étudiants.

Il est temps d’agir. Avec le soutien du législateur et l’engagement de l’ensemble du secteur, cette réforme pourrait devenir la pierre angulaire d’une réponse nationale plus humaine et plus efficace à la prévention du suicide chez les étudiants.

https://www.hepi.ac.uk/2025/02/10/a-legislative-solution-to-student-suicide-prevention-advocating-for-opt-out-consent-in-response-to-student-welfare-concerns/