vendredi 29 novembre 2024

Appel à témoignages en prévention du suicide ! Projet Les Ulysses : « Ils ont laissé leurs idées suicidaires derrière eux »

Appel à témoignages en prévention du suicide !


Trois Petits Points, plateforme de valorisation de la recherche scientifique partage le fruit d’un travail collectif, élaboré depuis une année avec le Centre de Prévention du Suicide de Poitiers, les coordinateurs du 3114, de VigilanS, prévention suicide, Nathalie Pauwels pour le programme PAPAGENO, les psychiatres, en cette journée nationale de prévention du suicide, ce 5 février.
"𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐞̂𝐭𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐣𝐞𝐮𝐫𝐬 (𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐢𝐦𝐢𝐭𝐞 𝐝’𝐚̂𝐠𝐞), 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐞𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐞𝐧𝐬𝐞́𝐞𝐬 𝐬𝐮𝐢𝐜𝐢𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐨𝐮 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐬𝐞́ 𝐮𝐧 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞 𝐚̀ 𝐥’𝐚𝐜𝐭𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐜𝐢𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐢𝐞, 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐝𝐮 𝐫𝐞𝐜𝐮𝐥 𝐟𝐚𝐜𝐞 𝐚̀ 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐬𝐢𝐭𝐮𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐡𝐚𝐢𝐭𝐞𝐳 𝐞𝐧 𝐩𝐚𝐫𝐥𝐞𝐫, 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐯𝐞𝐳 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐚𝐜𝐭𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐥’𝐚𝐝𝐫𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐦𝐚𝐢𝐥 𝐬𝐮𝐢𝐯𝐚𝐧𝐭𝐞 :

lesulysses@ght-atlantique17.fr

𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐯𝐞𝐳 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐞𝐧𝐯𝐨𝐲𝐞𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐯𝐢𝐝𝐞́𝐨𝐬, 𝐝𝐞𝐬 𝐯𝐨𝐜𝐚𝐮𝐱, 𝐝𝐞𝐬 𝐞́𝐜𝐫𝐢𝐭𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬𝐪𝐮𝐞𝐥𝐬 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐢𝐧𝐯𝐢𝐭𝐨𝐧𝐬 𝐚̀ 𝐞́𝐯𝐨𝐪𝐮𝐞𝐫 𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐦𝐨𝐛𝐢𝐥𝐢𝐬𝐞́ 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐥𝐥𝐞𝐫 𝐦𝐢𝐞𝐮𝐱, 𝐪𝐮𝐢 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐲 𝐚 𝐚𝐢𝐝𝐞́ 𝐞𝐭 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐯𝐢𝐞 𝐚 𝐫𝐞𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐬𝐨𝐧 𝐬𝐨𝐮𝐟𝐟𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐭 𝐣𝐮𝐬𝐪𝐮’𝐚̀ 𝐚𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐝’𝐡𝐮𝐢. 𝐒𝐢 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐭𝐞́𝐦𝐨𝐢𝐠𝐧𝐚𝐠𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐫𝐞𝐭𝐞𝐧𝐮, 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐧𝐭𝐚𝐜𝐭𝐞𝐫𝐨𝐧𝐬 𝐚𝐟𝐢𝐧 𝐝’𝐨𝐫𝐠𝐚𝐧𝐢𝐬𝐞𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐮𝐧 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐭𝐢𝐞𝐧 𝐟𝐢𝐥𝐦𝐞́ 𝐚̀ 𝐯𝐢𝐬𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞́𝐜𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭. 𝐓𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐬 𝐬𝐞𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐧𝐭𝐚𝐜𝐭𝐞́𝐞𝐬.
𝐍𝐨𝐮𝐬 𝐫𝐞𝐜𝐡𝐞𝐫𝐜𝐡𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬𝐪𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐢𝐝𝐞́𝐞𝐬 𝐬𝐮𝐢𝐜𝐢𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐭/𝐨𝐮 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞 𝐚̀ 𝐥’𝐚𝐜𝐭𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐜𝐢𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐫𝐫𝐢𝐞̀𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬, 𝐪𝐮𝐢 𝐬𝐞 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐫𝐞́𝐭𝐚𝐛𝐥𝐢𝐞𝐬, 𝐪𝐮𝐢 𝐯𝐨𝐧𝐭 𝐛𝐢𝐞𝐧 𝐚𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐝’𝐡𝐮𝐢 𝐞𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐡𝐚𝐢𝐭𝐞𝐧𝐭 𝐭𝐞́𝐦𝐨𝐢𝐠𝐧𝐞𝐫.
𝐂𝐞𝐬 𝐯𝐢𝐝𝐞́𝐨𝐬 𝐬𝐞𝐫𝐯𝐢𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐞́𝐠𝐢𝐞 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐦𝐮𝐥𝐭𝐢𝐦𝐨𝐝𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐞́𝐯𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐬𝐮𝐢𝐜𝐢𝐝𝐞, 𝐚𝐢𝐧𝐬𝐢 𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐚𝐦𝐩𝐚𝐠𝐧𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐞́𝐯𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐬𝐮𝐢𝐜𝐢𝐝𝐞.
𝐂’𝐞𝐬𝐭 𝐮𝐧 𝐦𝐞𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞 𝐝’𝐞𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫 𝐪𝐮𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐡𝐚𝐢𝐭𝐨𝐧𝐬 𝐯𝐞́𝐡𝐢𝐜𝐮𝐥𝐞𝐫 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞 𝐛𝐢𝐚𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐜𝐞𝐬 𝐭𝐞́𝐦𝐨𝐢𝐠𝐧𝐚𝐠𝐞𝐬 𝐯𝐢𝐝𝐞́𝐨 𝐞𝐭 𝐩𝐞𝐮𝐭-𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐛𝐚𝐧𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐬𝐬𝐢𝐧𝐞́𝐞 𝐬’𝐢𝐧𝐬𝐩𝐢𝐫𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐯𝐨𝐬 𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐯𝐢𝐞."


Pour en savoir plus : https://valo.troispetitspoints.org/ulysses-prevention-suicide/

 

Source 


MANIFESTATION ILE DE LA REUNION 4/12/24 Conférence grand public sur la Prévention du suicide

Conférence grand public sur la Prévention du suicide le 4 décembre 2024



Conférence grand public sur la Prévention du suicide le 4 décembre 2024

Le Centre Régional de Prévention du Suicide de l’EPSMR en lien avec les équipes expertes nationales organise

une conférence grand public sur le thème

déconstruire les idées reçues:

comprendre le suicide pour mieux le prévenir

le mercredi 4 décembre 2024 de 17h30 à 19h00

au Centre de Ressources en Santé Payanké

(15 rue de l’hôpital à Saint-Paul)

L’événement est ouvert à tous, gratuit et sans inscription.










Établissement public de santé mentale de la Réunion
42, chemin Grand Pourpier
97460 Saint Paul

Tel : 0262 45 35 45

Mail : direction@epsmr.org

https://www.epsmr.org/actualites/143/

Prévention du suicide : des formations en Bourgogne-Franche-Comté

Prévention du suicide : des formations en Bourgogne-Franche-Comté
15 novembre 2024
https://www.bourgogne-franche-comte.ars.sante.fr*

Le suicide est une problématique majeure et complexe de santé publique et nous portons une attention très particulière à la prévention du suicide. Pour répondre à une demande croissante de la part de professionnels confrontés à ce problème, des formations sont proposées en Bourgogne-Franche-Comté par Promotion Santé...

Ces formations s’adressent à tous les professionnels des secteurs de la santé, du social, de l’éducation, les membres des associations, les salariés des entreprises, etc. souhaitant acquérir des compétences et des outils afin de repérer la crise suicidaire dans leur milieu d’exercice professionnel.

Le dispositif de formation « prévention suicide » mis en place vise à structurer le repérage des personnes à risque (personnes en souffrance, personnes isolées) et leur accompagnement vers le soin, grâce à un réseau de personnes-relais, en lien avec les professionnels qui réalisent la prise en charge et organise le lien avec eux.

Trois niveaux de formation distincts
Niveau 1, module « Sentinelle » Durée : 1 journée
Public : formation ouverte à tous, « citoyens » ou professionnels (employés d’entreprise, enseignants, AED, assistants sociaux, personnels de direction, éducateurs, etc.), police, gendarmerie, professionnels des milieux pénitentiaire personnes ressources repérées comme ayant des dispositions spontanées au souci de l’autre et reconnues comme telles.

La sentinelle qui a une fonction de repérage des personnes en souffrance au sein de son milieu de vie ou de travail, et d’orientation de ces personnes vers les ressources d’évaluation et/ou de soin adaptées.

Programme de la formation


Niveau 2, module « Evaluation de la crise suicidaire » Durée : 2 journées dont 1 jour de mise en situation
Public : personnels de santé (médecins, infirmiers) et psychologues formés à l’entretien clinique, ouverture de la formation aux personnels CPE pour l’Education nationale.

En lien avec la sentinelle, l’évaluateur a une fonction d’évaluation clinique du potentiel suicidaire (estimer le danger, l’urgence et le risque suicidaire) et une fonction d’orientation vers un intervenant de crise, s’assurer de l’accessibilité de l’intervenant de crise et orienter vers d’autres ressources si l’intervention de crise n’est pas nécessaire.

Programme de la formation

Niveau 3 « Intervention de crise suicidaire » Durée : 2 jours
Public : ce module est destiné aux cliniciens assurant habituellement un rôle d’intervention de crise au sein des services d’urgences psychiatriques.


Formation de formateurs régionaux en prévention du suicide Durée : 5 jours
Prérequis : Avoir suivi à minima la formation « évaluation-orientation », validation de l’inscription par l’ARS BFC et le binôme national de formateurs.
Objectif de la formation : Obtention du statut de formateur régional en prévention du suicide.

Programme de la formation

Les formations sont assurées par un binôme de formateurs psychiatre et psychologue-clinicien. En Bourgogne-Franche-Comté, ces binômes sont eux-mêmes formés en amont par le Dr Tainturier, psychiatre et médecin coordonateur VigilanS Franche-Comté, et Mme Alberici, psychologue au CH de Dole, référents nationaux de ce dispositif.

Notre volonté : renforcer la mixité dans les groupes de formations pour créer un réseau et une dynamique pertinente et cohérente sur un même territoire.




Vous souhaitez participer à ces formations ou devenir formateurs et intégrer le réseau d’acteurs de prévention ?
Renseignements et inscriptions auprès de Promotion Santé : contact@promotion-sante-bfc.org


Aller plus loin

Documents à télécharger

Bilan 2023 Repérage et gestion de la souffrance psychique et de la crise suicidaire. Formations «sentinelle» et «évaluation» (pdf, 1.33 Mo) 

https://www.bourgogne-franche-comte.ars.sante.fr/prevention-du-suicide-des-formations-en-bourgogne-franche-comte 

mardi 26 novembre 2024

ETUDE RECHERCHE USA Le rôle de la régulation des émotions dans la prédiction du risque suicidaire chez les individus déprimés

Le rôle de la régulation des émotions dans la prédiction du risque suicidaire chez les individus déprimés

Les personnes déprimées qui tentent par réflexe d'atténuer leurs réponses émotionnelles initiales aux rappels de leurs souvenirs négatifs ont une faible tolérance aux stimuli émotionnels pénibles en général et peuvent réagir au stress dans leur vie quotidienne avec une plus grande augmentation des pensées suicidaires. Une nouvelle étude dans Psychiatrie Biologique : Neurosciences Cognitives et Neuroimagerie publié par Elsevier, a examiné la relation entre l'engagement de la régulation des émotions et les réponses réelles au stress afin de mieux comprendre l'augmentation du risque de suicide dans la dépression liée au stress.

Les taux de suicide aux États-Unis ont augmenté d'environ 37 % depuis l'an 2000. Pour inverser cette tendance, nous devons comprendre comment le risque de suicide apparaît dans la vie quotidienne, et particulièrement les facteurs biopsychosociaux qui peuvent influencer le flux et le reflux du risque de suicide.

J. John Mann, MD, Division d'imagerie moléculaire et de neuropathologie, Institut psychiatrique de l'État de New York

Des rapports rétrospectifs montrent que le déclencheur le plus immédiat des actes suicidaires est un événement stressant de la vie, mais les chercheurs affirment qu'il est très difficile d'étudier de manière prospective l'impact du stress sur l'émergence d'une suicidalité aiguë.

Co-premier auteur Sarah Herzog, PhD, Division d'imagerie moléculaire et de neuropathologie, Institut psychiatrique de l'État de New York ; et Département de psychiatrie, Collège Vagelos des médecins et chirurgiens de l'Université Columbia, explique : « L'évaluation écologique momentanée nous permet d'observer comment les individus souffrant de dépression réagissent à des événements stressants dans leur vie quotidienne, par exemple, avec des pensées suicidaires intensifiées et une humeur dégradée. Notre étude est allée plus loin en reliant un marqueur biologique du risque en laboratoire dans un échantillon déprimé aux réponses naturalistes aux facteurs de stress quotidiens du monde réel. Cette méthode multimodale vise à améliorer la prévision du risque de suicide chez les personnes vulnérables au suicide et peut-être à faciliter une intervention efficace contre les réactions au stress potentiellement mortelles.

Un groupe de 82 participants souffrant de trouble dépressif majeur a été évalué à l'aide de deux méthodes innovantes. Premièrement, une signature neuronale basée sur l'IRM fonctionnelle (IRMf) pour la réévaluation cognitive, une stratégie de régulation des émotions, a quantifié le degré auquel les individus engageaient la régulation des émotions tout en se rappelant des souvenirs personnels négatifs. Ensuite, les chercheurs ont utilisé une évaluation écologique momentanée (EMA), qui implique une mesure prospective et répétée des pensées et des émotions des participants dans des contextes naturalistes. L'EMA ouvre une fenêtre sur la façon dont les individus réagissent aux facteurs de stress de la vie quotidienne avec des changements dans leurs symptômes d'humeur et des pensées suicidaires. Les chercheurs ont ensuite utilisé la signature neuronale basée sur l'IRMf de la régulation des émotions exprimée au cours de la tâche de mémoire autobiographique pour prédire les réponses des participants aux facteurs de stress de la vie quotidienne pendant la période EMA.

L'étude a révélé que les personnes déprimées qui activaient spontanément une signature neuronale de régulation des émotions lorsqu'elles étaient confrontées à des souvenirs personnels négatifs connaissaient également une augmentation plus importante des pensées suicidaires lors d'événements stressants quotidiens au cours d'une semaine. Lorsque les participants ont été invités à recourir à la réévaluation, ils ont montré des réponses plus adaptatives au stress.

Rédacteur en chef de Psychiatrie Biologique : Neurosciences Cognitives et Neuroimagerie Cameron S. Carter, MD, Université de Californie à Irvine, commente : « Fla lexibilité dans la régulation des émotions est généralement considérée comme un marqueur de la santé psychologique. Cependant, dans la présente étude, les chercheurs ont découvert que la régulation réflexive des émotions face à des facteurs de stress inattendus peut ne pas être utile ou efficace dans toutes les circonstances. Ces résultats, qui exploitent l'imagerie fonctionnelle combinée à des évaluations du monde réel sur le moment, sont importants pour approfondir notre compréhension de la façon de gérer efficacement le stress dans la vie quotidienne.

Co-premier auteur Noam Schneck, PhD, Division d'imagerie moléculaire et de neuropathologie, Institut psychiatrique de l'État de New York ; et Département de psychiatrie, Collège Vagelos des médecins et chirurgiens de l'Université Columbia, souligne : « L'utilisation du décodage neuronal nous permet d'identifier des processus mentaux qui étaient auparavant difficiles à capturer, tels que la régulation spontanée des émotions. Dans les travaux futurs, l'approche du décodeur pourra être utilisée pour mieux comprendre comment la régulation des émotions est engagée spontanément pour moduler une heure à l'autre. heure, expérience quotidienne, influençant ainsi le risque de suicide de manière fluctuante.

Auteur principal de l'étude actuelle Barbara H. Stanley, MD, Division d'imagerie moléculaire et de neuropathologie, Institut psychiatrique de l'État de New York ; et le département de psychiatrie et le département de radiologie du Collège Vagelos des médecins et chirurgiens de l'Université Columbia, décédé en 2023, ont joué un rôle déterminant dans la conception de cette étude. Reconnaissant ses précieuses contributions à ce travail, le Dr Mann remarque : « C'était l'idée du Dr Stanley que nous utilisions une évaluation écologique momentanée chez les mêmes patients déprimés qui ont complété la tâche de mémoires autobiographiques négatives IRMf. C'est cette combinaison de procédures de recherche qui a conduit à ces découvertes remarquables. »

https://ma-clinique.fr/le-role-de-la-regulation-des-emotions-dans-la-prediction-du-risque-suicidaire-chez-les-individus-deprimes 



En savoir plus Biological Psychiatry: Cognitive Neuroscience and Neuroimaging Available online 26 August 2024 In Press, Corrected Proof A Neural Signature for Reappraisal as an Emotion Regulation Strategy: Relationship to Stress-Related Suicidal Ideation and Negative Affect in Major Depression https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2451902224002465?via%3Dihub

 

lundi 25 novembre 2024

Offre de formation Evaluation et Orientation de la crise suicidaire – Pays de Rennes 25 et 26/02/25

 Offre de formation Evaluation et Orientation de la crise suicidaire – Pays de Rennes

La Maison Associative de la Santé avec le soutien financier de l’Agence Régionale de Santé Bretagne, propose une session de formation « Evaluation et orientation de la crise suicidaire » à destination des acteurs du Pays de Rennes.

 Mardi 25 et mercredi 26 février 2025 (2 jours obligatoires)

 De 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h

A la Maison Associative de la Santé, 7 rue de Normandie à Rennes

 

PROGRAMME ICI !

 INSCRIPTIONS : Pour vous inscrire à cette formation, cliquez ici ! , avant le 3 janvier 2025.

La réponse à votre demande vous sera adressée, par mail, après clôture des inscriptions.

 Cette formation est gratuite. Seuls les déplacements et les déjeuners ne sont pas pris en charge.

12 participants max : selon le nombre de demandes, cette formation peut être soumise à une sélection des demandeurs (hétérogénéité des profils).

Les inscrits s’engagent à participer à la totalité de la formation.

Merci de bien prendre connaissance du programme avant toute inscription.

Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à contacter a.gendre@maisondelasante.com .

https://maisondelasante.com/offre-de-formation-evaluation-et-orientation-de-la-crise-suicidaire-pays-de-rennes/

ETUDE RECHERCHE Risk factors of suicide re-attempt: A two-year prospective study

Risk factors of suicide re-attempt: A two-year prospective study
B Nobile 1 , I Jaussent 2 , J P Kahn 3 , M Leboyer 4 , N Risch 5 , E Olié 6 , Ph Courtet 6
Affiliations
 1 Department of Emergency Psychiatry and Acute Care, CHU, Montpellier, France; IGF, Univ. Montpellier, CNRS, INSERM, Montpellier, France; FondaMental Foundation, France. Electronic address: benedicte.nobile@gmail.com.
2 Institute for Neurosciences of Montpellier INM, INSERM Montpellier, University of Montpellier, Montpellier, France.
3 Université de Lorraine, Nancy, France; Clinique Soins-Etudes de Vitry le François, Fondation Sant'e des Etudiants de France (FSEF), Paris, France.
4 FondaMental Foundation, France; Univ Paris Est Créteil, INSERM U955, IMRB, Translational NeuroPsychiatry Laboratory, Créteil, France; AP-HP, Hôpitaux Universitaires Henri Mondor, Département Médico-Universitaire de Psychiatrie et d'Addictologie (DMU IMPACT), Fédération Hospitalo-Universitaire de Médecine de Précision en Psychiatrie (FHU ADAPT), Créteil, France.
5 IGF, Univ. Montpellier, CNRS, INSERM, Montpellier, France.
6 Department of Emergency Psychiatry and Acute Care, CHU, Montpellier, France; IGF, Univ. Montpellier, CNRS, INSERM, Montpellier, France; FondaMental Foundation, France. PMID: 38657762
DOI: 10.1016/j.jad.2024.04.058 Free article
Multicenter Study  J Affect Disord   . 2024 Jul 1:356:535-544. doi: 10.1016/j.jad.2024.04.058. Epub 2024 Apr 22.
Abstract
Background: History of suicide attempt (SA) is the strongest predictor of a new SA and suicide. It is primordial to identify additional risk factors of suicide re-attempt. The aim of this study was to identify risk factors of suicide re-attempt in patients with recent SA followed for 2 years.

Methods: In this multicentric cohort of adult inpatients, the median of the index SA before inclusion was 10 days. Clinicians assessed a large panel of psychological dimensions using validated tools. Occurrence of a new SA or death by suicide during the follow-up was recorded. A cluster analysis was used to identify the dimensions that best characterized the population and a variable "number of personality traits" was created that included the three most representative traits: anxiety, anger, and anxious lability. Risk factors of re-attempt were assessed with adjusted Cox regression models.

Results: Among the 379 patients included, 100 (26.4 %) re-attempted suicide and 6 (1.6 %) died by suicide. The two major risk factors of suicide re-attempt were no history of violent SA and presenting two or three personality traits among trait anxiety, anger and anxious lability.

Limitations: It was impossible to know if treatment change during follow-up occur before or after the re-attempt.

Discussion: One of the most important predictors of re-attempt in suicide attempters with mood disorders, was the presence of three personality traits (anger, anxiety, and anxious lability). Clinicians should provide close monitoring to patients presenting these traits and proposed treatments specifically targeting these dimensions, especially anxiety.

Keywords: Anger; Anxiety; Anxious lability; Re-attempt; Suicide; Suicide attempt. 

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38657762/ 

https://hal.science/hal-04570038v1

ETUDE RECHERCHE État des connaissances et des pratiques des médecins du travail de la région Nouvelle-Aquitaine en matière de gestion de la crise suicidaire chez les salariés en 2024

Mémoires Année : 2024
État des connaissances et des pratiques des médecins du travail de la région Nouvelle-Aquitaine en matière de gestion de la crise suicidaire chez les salariés en 2024

Anaëlle Khatchikian
Université de Bordeaux

Résumé

Contexte : le suicide est une problématique majeure de santé publique en France. Les médecins du travail font partie des professionnels en première ligne pour détecter et gérer la crise suicidaire. Objectifs : l’objectif de cette étude est de comprendre le rôle et les défis des médecins du travail dans la gestion de la crise suicidaire. Méthode : une étude quantitative descriptive transversale a été réalisée auprès des médecins du travail, collaborateurs et internes de la région Nouvelle-Aquitaine, sous forme de questionnaire diffusé par courriel. Résultats : nous avons obtenu un taux de participation de 30%, soit 163 participants. Les médecins du travail sont très concernés par la gestion de la crise suicidaire. Plus de la moitié d’entre eux ne se sentent que moyennement à l’aise voire en difficulté. Les médecins se déclarant à l’aise ont plus tendance à rechercher les idées suicidaires. Les médecins ayant accès à un protocole se sentiraient plus à l’aise pour gérer la crise suicidaire. Les difficultés essentielles relevées sont le manque de temps, d’échange avec les médecins du soin et l’absence de protocole de gestion de la crise suicidaire. On relève une demande de formations. Conclusion : l’accès à un protocole interne de gestion de la crise suicidaire et à la formation permettront de favoriser la recherche des idées suicidaires par les médecins du travail et optimiser la prévention. La communication sur les formations et les réseaux d’aide existants apparaît essentielle. 
Anaëlle Khatchikian. État des connaissances et des pratiques des médecins du travail de la région Nouvelle-Aquitaine en matière de gestion de la crise suicidaire chez les salariés en 2024. Sciences du Vivant [q-bio]. 2024. ⟨dumas-04771254⟩

ETUDE RECHERCHE Association of clinical characteristics, depression remission and suicide risk with discrepancies between self- and clinician-rated suicidal ideation: Two large naturalistic cohorts of outpatients with depression

Psychiatry Res

 2024 May:335:115833. doi: 10.1016/j.psychres.2024.115833. Epub 2024 Mar 1.
Association of clinical characteristics, depression remission and suicide risk with discrepancies between self- and clinician-rated suicidal ideation: Two large naturalistic cohorts of outpatients with depression
Bénédicte Nobile 1 , Elia Gourguechon-Buot 2 , Philip Gorwood 3 , Emilie Olié 2 , Philippe Courtet 2

Affiliations 1 Department of Emergency Psychiatry and Post-Acute Care, CHU Montpellier, France; IGF, Hôpital La Colombière, University of Montpellier, CNRS, INSERM, 39, Avenue Charles Flahault, BP 34493, Montpellier 34093 CEDEX 5, France. Electronic address: benedicte.nobile@gmail.com.
2 Department of Emergency Psychiatry and Post-Acute Care, CHU Montpellier, France; IGF, Hôpital La Colombière, University of Montpellier, CNRS, INSERM, 39, Avenue Charles Flahault, BP 34493, Montpellier 34093 CEDEX 5, France.
3 Inserm UMRS1266, Institute of Psychiatry and Neuroscience of Paris, Paris, France. PMID: 38471242
DOI: 10.1016/j.psychres.2024.115833 Free article

Abstract
Clinician- and self-rating of suicidal ideation (SI) are often discrepant. The aim of this study was to determine: 1) Association between discrepant self- and clinician-rated SI with clinical characteristics, depression remission and SA (SA) risk; 2) which SI assessment (self or clinician) predicted depression remission and risk of SA. LUEUR and GENESE are two large, prospective, naturalistic cohorts of French adult outpatients with unipolar depression treated and followed for 6 weeks. SI presence was assessed and defined with a score to the suicidal item of the Montgomery-Åsberg Depression Rating Scale ≥3. Discordant SI was defined as SI detection by only one of the two evaluators (patient or clinician). In both cohorts, 49.3 % (GENESE) and 34 % (LUEUR) patients had discordant SI. Clinical characteristics were more severe, and risk of SA was higher in patients with current SI (concordant and discordant) than in patients without SI and in the concordant than in the discordant group. Prediction of the risk of SA and of depression non-remission was comparable by the two ratings. Patients with SI (concordant and discordant) have more severe clinical characteristics and patients with concordant SI are the most at risk of SA during the follow-up. It is crucial to assess SI and to improve how it is evaluated.

Keywords: Depression; Psychometric assessment; Suicidal behavior; Suicidal ideation. 

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38471242/ 

Acces article https://hal.science/hal-04502959v1

ETUDE RECHERCHE Mixed Features and Nonfatal Suicide Attempt Among Individuals With Major Depressive Episode: Insights From the French MHGP Survey

Mixed Features and Nonfatal Suicide Attempt Among Individuals With Major Depressive Episode: Insights From the French MHGP Survey

Hugo Peyre 1 2 3 , Nicolas Hoertel 4 5 6 , Baptiste Pignon 7 , Ali Amad 8 9 , Jean-Luc Roelandt 10 , Imane Benradia 10 , Pierre Thomas 8 9 , Guillaume Vaiva 8 9 11 , Pierre-Alexis Geoffroy 12 13 14 , Emilie Olié 15 16 17 , Philippe Courtet 15 16 17
Affiliations
1 Centre de Ressource Autisme Languedoc-Roussillon et Centre d'Excellence Sur l'Autisme et les Troubles du Neurodéveloppement (CeAND), CHU Montpellier, Montpellier, France.
2 Université Paris-Saclay, UVSQ, Inserm, CESP, Team DevPsy, Villejuif, France.
3 Corresponding Author: Hugo Peyre, MD, PhD, CHU Montpellier, 291 Ave du Doyen Giraud, 34295 Montpellier Cedex 5, France (hugo.peyre@chu-montpellier.fr).
4 Department of Psychiatry, AP-HP Centre, DMU Psychiatrie et Addictologie, Corentin-Celton Hospital, Issy-les-Moulineaux, France.
5 INSERM 1266, Psychiatry and Neurosciences Center, Paris, France.
6 Université Paris Cité, Paris, France.
7 Université Paris Est Créteil, INSERM, IMRB, AP-HP, Hôpitaux Universitaires H. Mondor, DMU IMPACT, Fondation FondaMental, Créteil, France.
8 Lille Neurosciences and Cognition, Lille University Hospital, University of Lille, and National Institute of Health and Medical Research, U1172, Lille, France.
9 Fédération Régionale de Recherche en Santé Mentale (F2RSM) Hauts-de-France, Lille, France.
10 EPSM Lille Métropole; Centre Collaborateur de l'Organisation Mondiale de la Santé pour la Recherche et la Formation en Santé Mentale; Équipe Eceve Inserm UMR 1123, Hellemmes, France.
11 Centre National de Ressources & Résilience (Cn2r Lille-Paris), Lille, France.
12 Département de Psychiatrie et d'Addictologie, AP-HP, GHU Paris Nord, DMU Neurosciences, Hopital Bichat-Claude Bernard, Paris, France.
13 Centre ChronoS, GHU Paris-Psychiatry and Neurosciences, Paris, France.
14 NeuroDiderot, Inserm, Université Paris Cité, Paris, France.
15 Institute of Functional Genomics, University of Montpellier, CNRS, INSERM, Montpellier, France.
16 Department of Emergency Psychiatry and Post-Acute Care, CHU Montpellier, Montpellier, France.
17 Fondation FondaMental, Créteil, France.
PMID: 39508717
DOI: 10.4088/JCP.24m15445
J Clin Psychiatry 
. 2024 Nov 6;85(4):24m15445. doi: 10.4088/JCP.24m15445.
Abstract

Background: This study explores among individuals with a major depressive episode (MDE) the potential impact of mixed features on the risk of suicide attempt, suicidal thoughts, self-harm intentions, and thoughts of death.

Methods: Data from the French Mental Health in General Population (MHGP) survey (1999-2003) were analyzed, including 128 participants meeting DSM 5 criteria for MDE with mixed features (MDE with at least 3 manic symptoms) and 3,312 participants experiencing MDE without mixed features. Our primary analysis focused on suicide attempt, with additional examination of recent suicidal thoughts, self-harm intentions, and thoughts of death. Multivariable regression models were performed to adjust for potential confounding variables, including sociodemographics, previous suicide attempt, number of depressive symptoms, and psychiatric comorbidity.

Results: MDE with mixed features was significantly associated with an increased risk of suicide attempt (adjusted odds ratio [AOR] = 1.69; 95% CI, 1.26-2.25). This association did not significantly differ between men and women. Furthermore, the number of manic symptoms demonstrated a dose-dependent relationship with an increased risk of suicide attempt (AOR = 1.18; 95% CI, 1.07-1.30; P < .001). Mixed features were also associated with suicide attempt among individuals with MDE and without recent suicidal thoughts (AOR = 2.74; 95% CI, 1.36-5.54).

Conclusion: This study underscores the importance of assessing mixed features when evaluating the risk of suicide attempt in individuals with MDE. Mechanisms underlying this association might be independent of progression from thoughts of death to suicidal thoughts, suicidal intention, and ultimately, suicide attempt. 

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39508717/

vendredi 22 novembre 2024

Actualités, Recherche : Accompagner le deuil après un suicide : comprendre les interventions de soutien

Actualités, Recherche
Accompagner le deuil après un suicide : comprendre les interventions de soutien

Mis en ligne le 19 novembre 2024 https://www.ch-le-vinatier.fr/*

Le suicide laisse derrière lui des proches confrontés à un deuil complexe et particulier. Pour les aider à traverser cette épreuve, de nombreuses interventions de soutien ont été développées. Une méta-revue de revues systématiques, co-rédigée par E. Leaune en collaboration avec les experts internationaux du Special Interest Group « Deuil après suicide et postvention » de l’International Association for Suicide Prevention, s'est penchée sur les éléments-clés de ces programmes pour comprendre ce qui fonctionne réellement. Que ce soit pour faire face à la culpabilité, la colère ou la douleur, cette étude permet d'identifier les interventions les plus efficaces du point de vue des personnes endeuillées. Voici ce que nous apprennent les résultats de cette recherche approfondie.


Les spécificités du deuil par suicide

Le deuil par suicide se distingue par des émotions intenses et parfois contradictoires : tristesse, colère, culpabilité, voire honte. La stigmatisation sociale, qui peut entourer un suicide, rend souvent l'expérience encore plus difficile pour les proches. Pour ces raisons, des programmes spécifiques de soutien ont été développés. Ils visent à offrir aux personnes endeuillées des espaces sûrs pour exprimer leurs émotions, comprendre le deuil et se reconstruire.


L'importance de la psychoéducation

Une des composantes majeures des interventions est la psychoéducation, c’est-à-dire la transmission d’informations pour mieux comprendre le processus de deuil. Selon plusieurs études, ce type de soutien aide les personnes à identifier leurs émotions, à les normaliser et à mieux comprendre les étapes du deuil. Cette approche leur permet de se sentir moins isolées et de réduire la culpabilité associée au suicide d'un proche.


Des interventions structurées et adaptées

Les programmes de soutien les plus efficaces suivent une structure claire et organisée, avec des séances planifiées et des thèmes prédéfinis. Cette approche permet aux personnes endeuillées de savoir à quoi s'attendre et d’aborder le deuil avec une certaine stabilité. Toutefois, ces programmes doivent également faire preuve de flexibilité pour s’adapter aux besoins de chaque individu, en fonction de l’avancement de leur processus de deuil et de leur culture.


Des groupes de petite taille, composés de 5 à 8 participants, sont souvent privilégiés. Les groupes dits « fermés » où les mêmes participants se retrouvent tout au long de l’intervention créent un climat de confiance propice aux échanges sincères. Les participants apprécient la cohérence et la régularité de ces rencontres, perçues comme des repères dans une période chaotique.


Le rôle central du facilitateur

Les facilitateurs, qu'ils soient professionnels ou eux-mêmes endeuillés par suicide, jouent un rôle clé dans le succès d’une intervention. Une formation adéquate est essentielle pour ces accompagnateurs afin de garantir un soutien de qualité. Les endeuillés expriment le besoin de se sentir écoutés par des personnes compétentes, capables de faire preuve d'empathie et de comprendre la complexité du deuil. La combinaison de facilitateurs professionnels et de pairs, ayant vécu une expérience similaire, semble particulièrement bénéfique pour les participants.


Les différentes modalités de soutien
Soutien par les pairs

De nombreuses personnes endeuillées trouvent un soutien précieux auprès de ceux qui ont vécu une expérience similaire. Ces échanges entre pairs, que ce soit en groupe ou individuellement, permettent de partager des émotions, de se sentir compris et moins seul face au deuil. Les études montrent que cette dimension de partage est essentielle pour apaiser le sentiment de stigmatisation souvent ressenti après un suicide.

Soutien de groupe

Les groupes de parole offrent un cadre structuré où les participants peuvent raconter leur histoire, partager leurs émotions et apprendre des stratégies pour gérer la douleur. Les échanges au sein de ces groupes permettent aux endeuillés de mieux comprendre leur deuil, de le mettre en perspective et d’entamer un processus de résilience. Ces rencontres facilitent aussi l'évocation du défunt, un élément souvent central pour les personnes endeuillées.

Soutien communautaire

Au-delà des groupes de parole, des initiatives communautaires visent à sensibiliser la population au deuil par suicide. Ces programmes offrent non seulement un soutien direct aux personnes endeuillées, mais contribuent aussi à briser le tabou entourant le suicide et à prévenir d’autres drames. Pour ceux qui ont perdu un proche par suicide, cet engagement communautaire peut donner du sens à leur deuil et offrir un sentiment de contribution.

Soutien en ligne

Avec l’essor des technologies, le soutien en ligne gagne en popularité. Forums, groupes sur les réseaux sociaux, chats ou encore mémoriaux virtuels offrent des espaces d’échanges anonymes. Cette discrétion permet aux endeuillés de parler librement, sans crainte d’être jugés. Les plateformes en ligne facilitent également l’accès rapide à des informations sur le deuil et permettent de se connecter avec des personnes partageant la même expérience, où qu’elles se trouvent.


Conclusion : vers un accompagnement holistique

Les interventions pour accompagner le deuil par suicide nécessitent une approche à la fois structurée et adaptable. La diversité des modalités de soutien montre qu’il n’existe pas de solution unique : chaque personne en deuil a des besoins spécifiques, évoluant au fil du temps. Les programmes doivent donc être variés, combinant soutien des pairs, interventions de groupe, initiatives communautaires et ressources en ligne.


Pour les professionnels et les proches, comprendre la complexité du deuil par suicide est un pas essentiel pour mieux accompagner ceux qui traversent cette épreuve. Quant aux endeuillés, ces dispositifs de soutien offrent une aide précieuse pour cheminer vers une reconstruction personnelle, malgré la perte.


Ainsi, le deuil par suicide nécessite un accompagnement multiple, s’adaptant aux besoins spécifiques de chacun, pour que les personnes endeuillées puissent, peu à peu, retrouver un sens à la vie.


→ Publication intégrale "Perceived Effectiveness of Components of Interventions to Support People Bereaved By Suicide"

ESPOIR, offre aux personnes endeuillées par un suicide un espace pour poser leurs questions de manière anonyme à une équipe de professionnels de santé. Des webcliniciens, composés de psychologues et de psychiatres, répondent à ces questions et, avec le consentement des utilisateurs, partagent anonymement les réponses sur la plateforme. Cette initiative innovante a pour objectif de briser les barrières de la communication et d’apporter un soutien confidentiel et adapté.
→ Pour plus d’information sur la plateforme.

https://www.ch-le-vinatier.fr/actualites-23/accompagner-le-deuil-apres-un-suicide-comprendre-les-interventions-de-soutien-1315.html?no_cache=1&cHash=da6fa60f784859a2083935e6806e9fb0

Suicides forcés: les tâtonnements de la justice face à ces "féminicides de l'ombre"

Suicides forcés: les tâtonnements de la justice face à ces "féminicides de l'ombre"
En 2020, la France devenait l'un des premiers pays européens à faire entrer les "suicides forcés" dans son code pénal. Quatre ans plus tard, la justice tâtonne face à ces "féminicides de l'ombre".
La rédaction avec AFP Publié le 22/11/2024 https://www.nicematin.com/*
 

 Issu du Grenelle de lutte contre les violences conjugales de 2019, ce nouveau délit punit de dix ans d'emprisonnement et de 150.000 euros d'amende le harcèlement par conjoint ou ex-conjoint ayant conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider.

La création de cette circonstance aggravante au harcèlement moral a constitué une "avancée phénoménale", estime la juriste et militante féministe Yael Mellul.

Elle a gravé "dans le marbre le fait que le harcèlement moral, longtemps minimisé, tue lui aussi".

Depuis, toutefois, la justice en est encore au "stade des balbutiements" face à ces "féminicides de l'ombre", déplore auprès de l'AFP celle qui a co-dirigé le groupe de travail sur les "violences psychologiques et l'emprise" lors du Grenelle de 2019 et accompagné de nombreuses femmes et familles via son association "Femme et libre".

Des magistrats ont rendu des décisions, mais ils se heurtent à la complexité de la preuve dans ces affaires sensibles: comment prouver le lien de causalité entre du harcèlement moral et un suicide? Le harcèlement doit-il être l'unique cause du suicide, ou y avoir contribué?


En février 2023, un homme a été condamné à sept ans de prison par le tribunal correctionnel de Fontainebleau en Seine-et-Marne pour avoir harcelé son ex-compagne, en créant notamment un avatar sur les réseaux sociaux, avec lequel il lui proposait de faux emplois, la charmait puis la menaçait de publier des photos intimes d'elle. Celle-ci s'est suicidée en novembre 2020.

Devant la cour d'appel, il a vu sa peine diminuée à trois années, assortie d'un sursis probatoire de deux ans: il a été reconnu coupable de harcèlement, mais la cour n'a pas retenu la circonstance aggravante du suicide.

Avec son avatar, l'homme s'est "introduit dans la vie intime de son épouse à son insu et contre son gré", mais cette dernière s'était "libérée de son joug" quand elle s'est suicidée: elle "semblait avoir compris" que l'avatar était son mari, dont elle s'était séparée, a estimé la cour.

Son suicide ne peut donc être "relié de façon certaine, que ce soit exclusivement ou même partiellement, au harcèlement", d'après la décision de la cour consultée par l'AFP.

https://www.nicematin.com/faits-de-societe/suicides-forces-les-tatonnements-de-la-justice-face-a-ces-feminicides-de-l-ombre-958342

CONDUITES SUICIDAIRES Chiffres clés dans le département de l’Ariège

CONDUITES SUICIDAIRES Chiffres clés dans le département de l’Ariège
ORSM Occitanie
mise à jour Novembre 2024
https://orsm-occitanie.fr/wp-content/uploads/2024/11/ORSM-2024-11-Fiche-Conduites-suicidaires_Ariege-09.pdf

jeudi 14 novembre 2024

Cette association d'Orléans aide les jeunes en souffrance par la pratique du cirque

Cette association d'Orléans aide les jeunes en souffrance par la pratique du cirque


Dans le cadre d'un projet de réinsertion, le Chapiteau de l'Embouchure à Baule lance "Place au cirque" à l'intention de jeunes atteints de troubles (dépressifs, anxieux, dys, etc).
Espace Transition a été pour la première fois expérimenté de fin janvier à début juillet 2024. Douze jeunes d’environ 15 ans se sont ainsi réunis autour d’un projet artistique axé sur le théâtre. Une équipe d’un média parisien est même venue tourner un documentaire, disponible sur le site du programme (©Espace Transition)

Par Emilie Tournie Publié le 7 nov. 2024 https://actu.fr/centre-val-de-loire/*

A partir de ce jeudi 7 novembre 2024 et jusqu’au 27 mars 2025, le Chapiteau de l’Embouchure à Baule, non loin d’Orléans (Loiret), accueillera des jeunes en souffrance lors d’ateliers dédiés à la pratique du cirque.

Ces derniers ont été mis en place dans le cadre du projet Espace Transition, mené par l’association inclusive « Les Tourne Sols » (Meung-sur-Loire).

Mais quel est ce projet ? Qui l’a initié et pourquoi ? Nous vous l’expliquons.


Des chiffres alarmants

Un récent rapport réalisé par le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge en 2022 et adopté en mars 2023, alerte sur la consommation croissante de médicaments psychotropes chez les enfants et adolescents.

En effet, entre 2014 et 2021, il a été constaté une hausse de 62,58% pour les anti-dépresseurs, 78% pour les psychostimulants et 48,54% pour les antipsychotiques. Vidéos : en ce moment sur Actu

Selon le rapport, « pris dans un effet ciseaux entre l’augmentation de la demande et le déficit structurel de l’offre de soin, les enfants sont plus exposés que les adultes à la souffrance psychique, mais aussi à la médication ».

Celui-ci révèle également une hausse de 52% des troubles de l’humeur avec gestes suicidaires.

La naissance d’un programme
  Ce programme est encadré par la recherche scientifique afin d’en analyser les résultats. Ceux-ci se révèlent plutôt concluants notamment en ce qui concerne le taux d’assuidité des participants lors de la première session menée en début d’année (©Espace Transition)

Consciente que la période du Covid a aggravé la situation, Nathalie Temps (58 ans), psychothérapeute spécialisée en thérapies comportementales et cognitives à Meung-sur-Loire depuis 21 ans, se met à chercher des solutions.

« J’ai pris directement contact avec le service d’Espace Transition qui m’a parlé du programme et c’est comme ça que j’ai rencontré la pédopsychiatre Patricia Garel qui m’a proposé de faire ça en France. J’ai accepté, à condition de me former d’abord », développe-t-elle.
Mais qu’est-ce que Espace Transition ?

Créé il y a une quinzaine d’années au Canada, il vise la réintégration sociale de jeunes atteints de troubles (anxieux, alimentaires, comportementaux, dépressifs, dys, etc) à travers la création d’un projet artistique collectif entre eux et d’autres personnes du même âge, bien portantes.

A cause de la détresse, le jeune peut rompre avec la société (décrochage scolaire, hospitalisation après une tentative de suicide, etc). C'est donc une sorte de passerelle entre un parcours de soin et la vie quotidienne. On se sert de l'art sous toutes ses formes afin qu'ils puissent retrouver confiance en eux, leur place dans la société et surtout déstigmatiser les maladies Nathalie Temps Psychothérapeute, à l'origine du projet en France

Cette initiative permet aussi de sensibiliser à ces maladies ainsi qu’au handicap (diabète, autisme), lequel peut se révéler difficilement supportable à l’adolescence. Enfin, les parents et aidants peuvent également reprendre confiance et s’éloigner un peu pour souffler.

On te prend comme tu es, viens avec nous, on va créer quelque chose ensemble et on va te montrer que tu es capable de le faire aussi bien qu'un autre Nathalie Temps Psychothérapeute, à l'origine du projet en France
« Place au cirque »

« On va démarrer l’art du cirque avec l’Embouchure et à partir de janvier 2025, on va reprendre notre partenariat avec la compagnie Krizo Théâtre à Meung-sur-Loire », termine-t-elle. Moyennant une adhésion à l’association « Les Tourne Sols », l’accès aux ateliers est ensuite gratuit pour les adolescents.

L’idée est à présent de mettre en avant le projet Espace Transition pour trouver des partenaires avec à terme, l’espoir de multiplier ce genre d’initatives.

Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge

Placé auprès du Premier ministre, il est chargé de rendre des avis et de formuler des recommandations sur les objectifs prioritaires des politiques de la famille, de l’enfance, des personnes âgées et des personnes retraitées, et de la prévention et de l’accompagnement de la perte d’autonomie. Sa mission consiste à animer le débat public et d’apporter aux pouvoirs publics une expertise prospective et transversale sur les questions liées à la famille et à l’enfance, à l’avancée en âge, à l’adaptation de la société au vieillissement et à la bientraitance, dans une approche intergénérationnelle.


█Pratique : Ateliers « Place au Cirque » (14-25 ans)
Chapiteau de l’Embouchure à Baule
Tous les jeudis de 18h30 à 20h30
Informations et inscription : 06.18.13.74.86 / nathart45130@gmail.com

https://actu.fr/centre-val-de-loire/baule_45024/cette-association-d-orleans-aide-les-jeunes-en-souffrance-par-la-pratique-du-cirque_61815991.html

ETUDE RECHERCHE Patients suivis après une tentative de suicide en Martinique et en Île de la Réunion et perdus de vue au cours du suivi

Suicide attempts in Martinique and Reunion Island and appointments no-show - 07/11/24

Patients suivis après une tentative de suicide en Martinique et en Île de la Réunion et perdus de vue au cours du suivi
Doi : 10.1016/j.encep.2024.03.007 
Comsar Ndiaye a, , Antone Messiah a, b, Erick Gokalsing b, c, d, Nelly Lislet b, e, Claire Gillet c, Eric Rene c, Noor Atwan c, Louis Jehel b, e, Michel Spodenkiewicz b, f, g
a Graduate School Public Health, université Paris-Saclay, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France 
b Équipe MOODS, Inserm, centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP, UMR-1018), Villejuif, France 
c Établissement public de santé mentale de La Réunion, 97866 Saint-Paul, Reunion 
d Laboratoire IRISSE (Ingénierie de la santé, du sport et de l’environnement), EA 4075, UFR SHE, université de La Réunion, 97430 Le Tampon, Reunion 
e Centre hospitalier universitaire de Martinique, hôpital Pierre Zobda-Quitman, 97261 Fort-de-France, Martinique 
f Pôle de santé mentale, CIC-EC 1410, université, CHU de La Réunion, 97448 Saint-Pierre, Reunion 
g McGill Group for Suicide Studies, Department of Psychiatry, Douglas Mental Health University Institute, McGill University, Montréal, Québec, Canada 

Corresponding author.
  L'Encéphale Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Thursday 07 November 2024

Résumé

Objectifs
Les études sur les comportements suicidaires dans les territoires français d’outre-mer demeurent rares. Bien que les ressources en santé mentale y soient limitées, certains patients identifiés comme à risque suicidaire ne se présentent pas aux consultations spécialisées prévues après repérage ou dépistage. L’objectif de notre étude était, d’une part, de décrire les patients admis aux urgences hospitalières pour tentative de suicide, puis suivis en ambulatoire à La Martinique et à La Réunion, dans le cadre de l’étude APSOM, d’autre part, d’étudier les facteurs associés à l’absence aux rendez-vous de suivi.

Méthodes
Nous avons réalisé une étude ancillaire, transversale rétrospective, à partir des données de l’étude APSOM. Les données de 255 patients, âgés d’au moins 16 ans, admis aux urgences hospitalières après une tentative de suicide, ont été recueillies dont 137 en Martinique et 118 à la Réunion. Les différences de caractéristiques en fonction de la présence ou non aux rendez-vous ont été analysées à l’aide de tests de comparaison de moyennes et de pourcentages (Khi2, Fisher, Wilcoxon). Les facteurs associés à l’absence aux rendez-vous de suivi ont été analysés à l’aide d’un modèle de régression logistique multivarié, suivi d’un bootstrap.

Résultats
L’âge moyen des patients était de 35 ans [16–84 ans]. Les femmes étaient prédominantes avec un sex-ratio de 2,4:1 (71 % de femmes). Le chômage concernait 37 % [28 %, 46 %] des patients à La Martinique et 49 % [40 %, 59 %] des patients à La Réunion. Une consommation de substances psychoactives au moment de l’acte suicidaire était observée chez 36 % [27 %, 45 %] des patients à La Martinique et 34 % [26 %, 44 %] à La Réunion. Le nombre moyen de tentatives de suicide était de deux par patient [1–20]. Enfin, nous n’avons pas trouvé de facteurs associés significativement à l’absence aux rendez-vous de suivi, à l’exception du centre. Les patients de La Réunion présentaient une meilleure compliance au suivi par rapport aux patients de La Martinique (OR : 0,20 [0,05–0,65], p<0,012).

Conclusion
Notre étude présente une description de patients admis à l’hôpital pour tentative de suicide puis suivis en ambulatoire dans deux territoires ultramarins français et oriente vers des pistes intéressantes pour l’adaptation des stratégies de prévention du suicide au contexte socioéconomique et culturel dans ces territoires notamment les dispositifs d’aller-vers pour les patients les plus vulnérables.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Tentatives de suicide, Absence aux rendez-vous, Prévention, La Martinique, La Réunion

Plan
Introduction
Patients and methods
Results
Description of the sample
Factors associated with appointments no-show
Discussion
Descriptive profile of patients
Factors associated with appointments no-show
Strengths and limitations of our study
Conclusion
Disclosure of interest
Funding source
Contributions of authors

https://www.em-consulte.com/article/1697959/suicide-attempts-in-martinique-and-reunion-island-

MANIFESTATION 11/03/25 Toulouse (33) Les rdv des professionnels Le risque suicidaire, la dépression à l'adolescence

Les rdv des professionnels
Le risque suicidaire, la dépression à l'adolescence par le Dr Stocker, pédopsychiatre

Par Maison départementale des adolescents
Mar. 11 mars 2025 de 14h00 à 16h00
16 Rue Pierre Paul Riquet, Toulouse



À propos

Un atelier animé par le docteur Antoine Stocker, pédopsychiatre, et organisé par la Maison départementale des adolescents de la Haute-Garonne.

Billetterie
https://www.billetweb.fr/le-risque-suicidaire-la-depression-a-ladolescence

Date et lieu
Mar. 11 mars 2025 de 14h00 à 16h00
16 Rue Pierre Paul Riquet, Toulouse

PSYCHIATRIE Médipsy-Care : des unités dédiées aux soignants en souffrance

PSYCHIATRIE  Médipsy-Care : des unités dédiées aux soignants en souffrance

Par Susie Bourquin - Publié le 06/11/2024 https://www.infirmiers.com/*

Burn out, dépression, troubles addictifs, idées suicidaires... La clinique Mon Repos, dans la banlieue lyonnaise, propose depuis 2019 des soins psychiatriques et une prise en charge spécifique aux soignants en souffrance à travers le programme «Médipsy-Care».  Le dispositif s'étend aujourd'hui avec de nouvelles entités à Marseille, Nantes et Royan. 

 «Le projet est parti d'une observation dans notre unité, qui à l'origine est un hôpital de jour de pathologies duelles (psychiatrie et addictologie). Lorsque je suis arrivée dans cet hôpital en 2015, j'ai été vraiment frappée par la présence de très nombreux soignants et, surtout, par le fait que ceux-ci arrivaient dans un état clinique très dégradé». Ce constat, c'est celui de la psychiatre et addictologue Magali Briane. Nous étions allés la rencontrer pour montrer son travail et celui de ses équipes auprès des soignants en souffrance à la clinique Mon Repos (groupe Ramsay Santé), à Ecully près de Lyon, après la crise du Covid.

Ce qui était supporté et supportable ne l'est plus,  les capacités de résilience sont débordées.

Burn out, troubles anxieux, dépression, troubles addictifs, idées suicidaires ou encore stress post-traumatique, de la réflexion de Magali Briane est né un projet de santé spécifiquement dédié aux soignants : le programme Médipsy-Care. Celui-ci propose des consultations et des prises en charge ambulatoires et personnalisées en hôpital de jour sur 3 à 6 mois selon les besoins. Les soins sont sans reste à charge. Le dispositif vient d'être étendu à deux pôles : un pôle PACA (à Marseille) et un pôle Atlantique (à Nantes et Royan), avec à chaque fois une prise en charge psychiatrique et une prise en charge en addictologie. 

«Les soignants n'osent pas demander de l'aide»

Les soignants se vivent comme ceux qui aident, ceux qui assurent. Une posture qui explique certainement en partie pourquoi demander de l'aide pour eux-mêmes reste particulièrement compliqué. «L'association Soins aux Professionnels de la Santé (SPS) avait fait une étude il y a quelques années qui montrait que les médecins accepteraient de se faire soigner à condition que ce soit loin de leur lieu d'exercice. C'est toujours très vrai, et ça l'est pour l'ensemble des soignants, qu'ils soient médecins, infirmiers, aides-soignants... Je le vis au quotidien», assure Magali Briane. Autre spécificité de la profession : les métiers sont particulièrement difficiles, «avec notamment une exposition émotionnelle (à la maladie, à la souffrance ou à la mort) à la fois très forte et très banalisée. C'est très marqué également chez les jeunes professionnels», souligne-t-elle. 

Une unité dédiée aux étudiants en santé

Aujourd'hui, le programme, ouvert y compris aux étudiants en santé, s'est affiné autour de ces traits communs aux soignants et les accompagne dans une unité qui leur est dédiée - notamment pour éviter qu'ils aient à rencontrer des gens qu'ils reçoivent dans leurs consultations. «Les besoins sont vraiment spécifiques. Par exemple sur cette question de la confrontation à la souffrance et à la mort, on sait aujourd'hui grâce aux neurosciences que l'action des neurones miroirs fait que quelqu'un qui est au contact de quelqu'un qui souffre, va voir activer chez lui les mêmes zones cérébrales. Ce sont des choses qu'il faut pouvoir prendre en compte. Par ailleurs, l'intensification et la transformation du travail de soignant (avec davantage d'administratif, une intensification des rythmes, le manque de personnel...) fait que ce qui était supporté et supportable ne l'est plus, une situation qui va faire que les capacités de résilience sont débordées», confie Magali Briane. 

Un accès aux soins simplifié et une prise en charge pluridisciplinaire

Pour toutes ces raisons, et pour favoriser l'accueil des soignants, l’accès aux soins a été simplifié à son maximum : les professionnels de santé peuvent être pris en charge par simple appel au secrétariat de l’établissement qui se charge de fixer un premier rendez-vous dans un délai rapide.

La prise en charge débute par une première consultation avec un psychiatre qui établit un parcours de soins adapté (consultations simples, prise en charge en hôpital de jour ou hospitalisation complète). Les patients sont ensuite accueillis par des équipes pluridisciplinaires composées de psychiatres, d’infirmiers, de psychologues, d’enseignants en Activité Physique Adaptée (puissant adjuvant des psychothérapies), d’art-thérapeutes, mais aussi de praticiens en thérapies psychocorporelles tels que des sophrologues ou des relaxologues, et vont suivre des ateliers en groupes et en séances individuelles. 
«Le format groupal permet la décentration, la mise en perspective et d’observer chez « l’autre » des fonctionnements et des processus que la contingence émotionnelle rend difficile, en début de soins, à observer pour soi-même», explique Magali Briane.

Des séances individuelles avec les psychiatres, psychologues et infirmiers sont également proposées, de façon à approfondir et à cibler certains aspects abordés en séances groupales. 

Le programme de soin est le plus individualisé possible. L'idée est d'accompagner le patient à travers des étapes du travail psychothérapeutique, en fonction de son rythme.

5 étapes clés de la prise en charge

D’une manière générale, le parcours de soins comporte 5 étapes ciblées sur les besoins spécifiques des professionnels de santé :

  • Un premier temps d’apaisement émotionnel ;
  • Le suivi d’interventions à visée psychoéducatives : comprendre les différents déterminants qui ont conduit à cette situation, et repérer les leviers de soins ;
  • Des ateliers de thérapie comportementale, cognitive et émotionnelle (TCCE) ;
  • Des soins axés sur la flexibilité psychologique au travers de l’approche processuelle ;
  • Et enfin, un travail autour de la prévention de la rechute et de la préparation au retour à l’emploi. 

«Le programme de soin est le plus individualisé possible. Nos ateliers sont conçus sur le principe canadien du «step care model», un modèle par pallier. L'idée est d'accompagner le patient à travers des étapes du travail psychothérapeutique, en fonction de son rythme. Des soignants référents vont les recevoir régulièrement et adapter l'avancée dans le programme à leurs besoins», explique Magali Briane. 

Favoriser la prise en charge précoce 

A terme, un prochain pôle devrait ouvrir à Compiègne puis, espère Magali Briane, à Paris, des pôles adossés aux établissements de santé mentale du Groupe Ramsay santé. «L'objectif est vraiment d'accueillir les soignants le plus tôt possible, dans des parcours adaptés, spécialisés, et sécurisés. Aujourd'hui, à l'hôpital de jour de Lyon, j'ai un peu plus de 100 soignants dans la file active. Il faut que les soignants osent pousser les portes de ces établissements qui leur sont dédiés», insiste-t-elle.  

https://www.infirmiers.com/profession-ide/actualite-sociale/medipsy-care-des-unites-dediees-aux-soignants-en-souffrance

 

 

 

Au Groenland, la boxe pour améliorer la santé mentale

Santé mentale
Au Groenland, la boxe pour améliorer la santé mentale
13/11/24 https://www.rtbf.be*
© James BROOKS/AFP


Dans un gymnase d'une école de Nuuk, une vingtaine de jeunes Groenlandais se retrouvent quatre fois par semaine pour boxer, une bouffée d'oxygène pour leur santé mentale dans un territoire où le taux de suicide est parmi les plus élevés du monde.

Le "Fight Club Nanoq" est l'un des lieux où des passionnés mobilisent les jeunes à travers le sport, leur offrant un cadre, un sentiment de communauté et une bonne santé physique et mentale.

Après un échauffement d'une trentaine de minutes, les boxeurs installent des mini-rings où ils enchaînent les exercices, maintes fois interrompus par les entraîneurs. Ce soir-là, ils sont trois encadrants, préoccupés par le désœuvrement et les errements de nombreux jeunes Groenlandais.

"Quelque chose à faire"

Chez les sportifs présents dans la salle, l'heure est à la concentration. Emil Lehmann Faber a commencé la boxe "pour avoir quelque chose à faire". À 18 ans, il reconnaît que beaucoup de ses camarades "n'ont rien à faire. Ils se tournent peut-être plus facilement vers l'alcool".

Selon la police, 39 suicides ont été enregistrés en 2023 au Groenland, soit près de 68 pour 100.000 habitants. Seul le Lesotho a un taux plus élevé (87,5), près de dix fois le taux médian enregistré par l'Organisation mondiale de la Santé (9 suicides pour 100.000 habitants). Ce taux est toutefois en baisse grâce à la prise de conscience - récente - des autorités. En 2010, 62 suicides avaient été enregistrés.

Développer la confiance en soi


Au Fight Club Nanoq, pas question de s'apitoyer mais de faire attention à soi. "Le plus important est de ne pas tomber dans la commisération", explique Efraim Olsen, un médecin qui a fondé le club il y a plus d'une quinzaine d'années.

On apprend à faire face à la déception et on ne se victimise pas.

Avec son ami Aputsiaq Didriksen, Emil Lehmann Faber représente leur club dans les tournois à l'étranger, une opportunité impensable pour beaucoup de Groenlandais de leur âge. "Ils améliorent considérablement leur confiance en eux et leur capacité à faire face au stress", relève Efraim Olsen.

Au club de boxe, ces jeunes améliorent leur capacité d'intégration dans la société. "Ils sont capables de faire partie d'un groupe, de recevoir des ordres de l'entraîneur et d'obéir aux règles de combat", note-t-il.

Libérer la parole

Mais si les encadrants parlent volontiers santé mentale et prévention des risques suicidaires, beaucoup de jeunes refusent d'aborder frontalement le sujet, évoquant, comme le boxeur Aninnguaq Eigaard, un "préjugé" à l'égard de leur pays.

Pourtant le suicide est un fléau, reconnu comme tel par les autorités. "Tusaannga (le service national gratuit d'assistance téléphonique et de chat) a été contacté environ 600 fois en 2023 par des personnes ayant des pensées suicidaires", explique le ministre, estimant "sûrement plus important" le nombre de personnes ayant ces pensées.

Pour la psychologue Maliina Lyberth, "les difficultés en matière de santé mentale sont omniprésentes dans ce pays". L'une des explications avancées par le gouvernement tient à des critères sociaux et culturels : solitude, toxicomanie, violence et traumatismes intergénérationnels...

La psychologue, qui réalise nombre de ses consultations en ligne car l'immense majorité des Groenlandais n'ont pas accès à un psychologue près de leur lieu de résidence, déplore "un manque d'aide" à travers l'île de 2 millions de km², soit près de quatre fois la superficie de la France.
https://www.rtbf.be/article/au-groenland-la-boxe-pour-ameliorer-la-sante-mentale-11462176

Le suicide en prison : quelle prévention, quels moyens ?…

 Le suicide en prison : quelle prévention, quels moyens ?…

On se suicide dix fois plus en prison qu’à l’extérieur, selon l’Observatoire international des prisons (OIP). Le dernier numéro de Dedans Dehors s’interroge sur cette réalité choquante et donne la parole aux premières personnes concernées, les détenus, leurs proches et les professionnels – soignants ou membres du personnel pénitentiaire.

« En France, une personne détenue se suicide tous les deux ou trois jours », pointe la section française de l’Observatoire national des prisons (OIP) dans ce numéro. L’administration pénitentiaire a ainsi dénombré 149 suicides entre les murs l’an dernier, dont quatre concernaient des mineurs. 

Des chiffres qui, rapportés à la population carcérale, sont parmi les plus élevés d’Europe. Et qui en masquent d’autres, tous plus alarmants les uns que les autres : 2 644 « actes auto-agressifs » recensés en prison en 2023 ; un risque de suicide encore multiplié par vingt au quartier disciplinaire, par sept au quartier d’isolement… L’accumulation de ces drames retentit sur toute la détention, et pose autant de questions douloureuses. Celles des proches, qui doivent souvent batailler pour obtenir des réponses. Et celles que pose la prégnance d’un tel désespoir au sein du système carcéral.

Pour explorer ce thème difficile, ce numéro de Dedans Dehors donne la parole aux premières personnes concernées : les personnes détenues, leurs proches et les professionnels – soignants ou membres du personnel pénitentiaire. Mais aussi à l’épidémiologiste Alexis Vanhaesebroucke, dont les recherches éclairent la réalité du suicide en prison à partir de données d’une exhaustivité inédite. La revue enquête également sur le suicide des mineurs. Elle retrace l’histoire de deux vies captives interrompues trop tôt, celles de Paul et de Karima. Elle examine les différents dispositifs de prévention mis en place par l’administration et les limites auxquelles ils se heurtent : manque de moyens humains, primat de logiques sécuritaires, politiques pénales qui remplissent toujours plus les prisons sans tenir compte de l’état des personnes mises en cause… Difficile de mettre en œuvre une politique de prévention du suicide ambitieuse sans changer complètement de paradigme sur la détention.

Sommaire : 

  • Dix fois plus de suicides en prison qu’à l’extérieur
  • Il témoigne : « Un rappel douloureux de la dureté du monde carcéral »
  • Il témoigne : « Mes enfants ont pesé lourd dans la balance »
  • Décryptage : Prévenir le suicide en prison : la quadrature du cercle
  • Décryptages : Mesures d’urgence : empêcher le geste suicidaire sans en traiter les causes
  • Taue story : Le suicide de Paul, une catastrophe annoncée
  • Entretien : « Au quartier disciplinaire, le risque de suicide est multiplié par vingt »
  • Enquête : Mineurs incarcérés, mineurs en danger
  • Enquête : Des proches seuls avec leurs questions
  • Elle témoigne : « On a laissé mourir mon fils dans des souffrances morales énormes »
  • Devant le juge : Karima, une vie suspendue à un « mot-clé »

Dix fois plus de suicides en prison qu’à l’extérieur : des drames indicibles, des questions pressantes, Dedans Dehors, n°124, En savoir plus, commander : https://oip.org/publication/dix-fois-plus-de-suicides-en-prison-qua-lexterieur/

Source https://www.santementale.fr/2024/11/le-suicide-en-prison-quelle-prevention-quels-moyens/

mardi 5 novembre 2024

MANIFESTATION 21/11/24 Dinan (22) ​Table ronde : « Violences intrafamiliales et crises suicidaires »

Dinan. ​Table ronde : « Violences intrafamiliales et crises suicidaires »
Débats / conférences

En présence de professionnels des secteurs du médical, social et judiciaire, pour un échange sur les moyens d’anticiper, de gérer et de soutenir les crises suicidaires dans un contexte de violences intrafamiliales. Un cabaret-chorale animé par le collectif des Soeurcières de l’Espace femmes clôturera cette table ronde.

Infos pratiques Accés PMR

Dates le jeudi 21 novembre 2024 à 15h30.

Adresse Salle Schuman
52, rue Louise-Weiss
22100 Dinan

Organisateur
CLSPD
Site : www.dinan.fr/evenement/violences-intrafamiliales-crises-suicidaires
Tel : 02 96 87 17 00

PRESSE La question de la solitude chez les jeunes

Une « épidémie de solitude » se répand chez les jeunes

Le Monde (site web)
campus, mardi 8 octobre 2024
Alice Raybaud

Alors que l’isolement est souvent associé aux personnes âgées, les plus jeunes sont nombreux à en souffrir : un mal-être grandissant, qui peut avoir de sérieuses conséquences sur la santé mentale et physique.

Germain s’efforce de ne pas trop y penser. Mais le sentiment de solitude avec lequel le jeune homme de 21 ans compose depuis des années refait toujours surface. Ne serait-ce que voir, sur les réseaux sociaux, des connaissances passer du temps entre amis, « ça [lui] rappelle que [lui, il] ne compte pour pas grand monde », confie le Corrézien. Depuis le passage au lycée – où son orientation en bac pro dans une nouvelle ville l’a éloigné de ses copains du rugby et de sa famille –, ses interactions sociales se sont réduites comme peau de chagrin. La crise due au Covid-19, survenue durant son année de 1re, les a encore un peu plus émoussées.

Aujourd’hui, Germain (qui a souhaité rester anonyme, comme les autres témoins) a « heureusement » une petite copine avec qui partager une partie de sa semaine. Mais aucun ami proche, « et cela pèse ». « J’ai des discussions la journée avec des camarades ou des collègues, mais une fois en week-end ou en vacances, personne ne va prendre de nouvelles. C’est difficile d’avancer comme ça : comment avoir confiance en soi quand personne ne voit de valeur en nous ? », s’interroge-t-il avec gravité. La solitude s’est installée comme un gigantesque éléphant dans la pièce, dont il ne parle habituellement jamais. « Je ne veux pas qu’on me prenne en pitié et qu’on décide de m’inviter à des sorties juste pour cette raison », explique le jeune diplômé d’un BTS.

Pas évident non plus de se confier sur son isolement à un âge associé, dans l’imaginaire collectif, à une période de lien social permanent, de sorties et de fêtes. Mais bien loin de cette image d’Epinal, la solitude est un mal de plus en plus répandu au sein des jeunes générations, dans une société toujours plus atomisée. Les jeunes sont même les premiers à souffrir de cette « épidémie de solitude », comme l’ont appelée, en 2023, des chercheurs et hauts fonctionnaires américains.

En France, 62 % des jeunes de 18-24 ans se sentent régulièrement seuls, selon une étude de l’Institut français d’opinion publique (IFOP) publiée en janvier 2024. En juin 2023, une étude annuelle de la Fondation Jean Jaurès révélait aussi que, si près de la moitié des Français (46 %) déclarent se sentir seuls, cette proportion culmine à 71 % chez les 18-24 ans. Et pourtant, tandis que cette problématique est plus volontiers attribuée aux personnes âgées (les plus de 65 ans sont 37 % à être concernés, selon l’IFOP), « la plupart des recherches et des politiques sur la solitude ont trop souvent négligé les jeunes », regrette le rapport de la Fondation Jean Jaurès.

Effets durables du confinement

Or, s’il est des solitudes choisies et ressourçantes, l’isolement subi (63 % des jeunes qui se sentent seuls déclarent en souffrir dans l’enquête de l’IFOP) a des conséquences majeures sur la santé, tant physique que mentale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) alertait, en 2023, sur cette « menace » en utilisant une comparaison marquante : passer trop de temps seul aurait le même effet néfaste que de « fumer quinze cigarettes par jour ».

Le poids écrasant de la solitude revient constamment dans les appels à l’aide que reçoit l’association En avant toute(s), sur le dispositif d’écoute de la Coordination nationale d’accompagnement des étudiantes et étudiants et sur son tchat. « Ces jeunes ont vécu, du fait de la crise due au Covid, les dernières années de lycée enfermés, observe sa directrice, Ynaée Benaben. A un moment déterminant où se fait l’apprentissage de la création de lien à l’autre, ils ne pouvaient se projeter qu’avec l’idée que le collectif était dangereux. Cela a altéré leur rapport à la sociabilisation, chez certains de façon durable. »

Loin de s’être apaisé depuis la levée des restrictions sanitaires, le sentiment de solitude ressenti par les jeunes confinés s’est alors parfois intensifié. « Les confinements ont créé des éléments de phobie sociale : de nombreux jeunes ont confié avoir même du mal à refaire du lien avec d’anciens copains », a constaté le professeur d’épidémiologie Christophe Tzourio, qui intervient au service de santé de l’université de Bordeaux.

Mais il y a aussi eu ceux pour qui les confinements n’ont été qu’une continuité du quotidien. C’est ce qui a frappé la sociologue Yaëlle Amsellem-Mainguy, quand elle a enquêté sur les effets de la crise notamment en milieu rural : « Toute une frange de jeunes étaient déjà très seuls, sortis du système, et pour eux, confinés ou pas, ça ne changeait pas grand-chose », raconte la chercheuse à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire.

S’il s’accentue, ce phénomène n’est en effet pas complètement nouveau. Bien des éléments de cette période de la vie rendent la jeunesse vulnérable. Quitter le foyer familial constitue un moment charnière, demandant de se recréer un réseau de toutes pièces. « En France, les campus universitaires n’aident pas : contrairement à ce qu’on observe dans d’autres pays avec toute une vie organisée sur place, les étudiants y ont peu de contacts entre eux et se retrouvent vite comme perdus au milieu de la foule », estime Christophe Tzourio.

Petits boulots en soirée

Le défi est encore plus grand pour ceux qui ont déjà des antécédents de maladie mentale, comme Maud, originaire d’Alsace. Elle grandit dans une famille « compliquée », dont elle raconte les violences quotidiennes. Dès ses 17 ans, elle traverse de nombreux épisodes de dépression menant à des hospitalisations, qui l’empêchent « de vivre une adolescence et une vie étudiante “normales” ». En école d’infirmières, elle se retrouve face au vide qui s’est fait autour d’elle. « Cette solitude a fait que j’ai plongé dans le cannabis. Après ça, je ne voyais plus personne. Je passais mes journées seule dans ma chambre, chez mon père, à fumer », décrit la jeune femme de 23 ans, aujourd’hui aide-soignante à Strasbourg – un projet professionnel qui lui a permis de rebondir, il y a deux ans.

Le passage à la vie adulte est aussi, de plus en plus, marqué par une confrontation à la précarité. Et cette dernière s’avère, avec l’âge, un des principaux facteurs de risque d’isolement, note la Fondation Jean Jaurès. « Mes parents pouvaient juste me donner de quoi me nourrir, pour le reste je travaillais le soir et le week-end, à La Poste ou à McDo. Quand mes camarades sortaient le soir, moi je bossais. Cela coupe les liens », confirme Germain, qui souligne aussi que la socialisation en ville impose souvent de consommer.

Se sentir ainsi en décalage avec les habitudes sociales, réelles ou fantasmées, de sa tranche d’âge alimente d’autant plus le sentiment de solitude. « On nous dit que c’est censé être nos plus belles années, qu’il faut profiter. Alors on se sent encore plus mal d’être superseul », raconte Timour (le prénom a été modifié), étudiant de 19 ans à Lille.

Pour cette génération, l’usage massif des réseaux sociaux, alliés et ennemis de la création de liens, vient renforcer les effets de comparaison. « Avec tous ces codes de sociabilité intense qui sont rattachés à la jeunesse, on est vite stigmatisé, à ces âges, quand on est aperçu seul. Cela pousse les jeunes concernés à se mettre encore plus en retrait du monde, à rester chez eux », souligne Yaëlle Amsellem-Mainguy.

Après les études, l’entrée dans la vie active, avec les ajustements qu’elle demande, est un nouveau moment de fragilité. Une fois son capes en poche, Laetitia est mutée pour sa première année d’enseignante dans la campagne picarde, loin de ses amis et de sa famille. Avec cet éloignement, un entourage de travail bien plus âgé qu’elle et la charge de travail de début de carrière, elle est vite isolée. Adolescente, elle avait déjà expérimenté un vif sentiment de solitude, se découvrant lesbienne dans un environnement catholique traditionaliste. Là, Laetitia finit par sombrer. « Je ressentais une perte de sens totale », raconte la femme de 23 ans, qui a été hospitalisée pour dépression. Depuis, elle a décidé de démissionner pour revenir près de ses proches.

Dans un contexte où la santé mentale des jeunes ne cesse de se dégrader, cette vague de solitude a des conséquences préoccupantes. Des études menées depuis la crise sanitaire auprès d’un large panel de jeunes par l’université de Bordeaux ont montré que la solitude est très fortement associée aux pensées suicidaires. « Chez les jeunes qui font part d’un sentiment de solitude, on multiplie par quatre le risque de pensées suicidaires : c’est un facteur de risque dont on ne s’attendait pas à ce qu’il soit aussi puissant », explique le professeur Tzourio.

Décrochages

« C’est vrai qu’au bout d’un moment, on finit par voir tout en noir », confie ainsi Sniéjana, 27 ans, dont les relations sociales se sont effilochées au fil des années. « C’est un cercle vicieux : la solitude crée de la détresse psychique, et la détresse isole elle-même », explique Charles-Edouard Notredame, psychiatre à Lille. « Ces situations mènent à des décrochages à tous niveaux, avec des sorties du système scolaire ou des abandons de postes », ajoute Ynaée Benaben. Durablement ensuite, les atteintes portées à l’estime de soi peuvent être grandes, à un « moment crucial de la construction psychique », souligne la directrice d’En avant toute(s), qui constate que cela rend ces jeunes plus vulnérables aussi aux violences, dans le couple notamment.

L’expression « épidémie de solitude » n’est toutefois pas du goût du psychiatre Charles-Edouard Notredame. « C’est une manière de sanitariser un enjeu qui est avant tout social et politique, et pour lequel la réponse ne sera pas médicale, soulève-t-il. La question est celle de notre modèle de société, de la façon de recréer du lien dans un tissu social qui fait à présent prévaloir l’individu sur le groupe. Les jeunes sont le pouls de la société tout entière, et elle souffre de son atomisation. »

Cette vague de solitude pose des questions politiques. « La grande solitude qui touche les jeunes génère un vrai malaise par rapport au monde, un sentiment dévastateur de non-appartenance », s’inquiète Ynaée Benaben. A ses yeux, « l’équilibre des sociétés dépend de l’intégration sociale de ses membres ». Peut-être encore davantage s’agissant des jeunes, en pleine quête de leur place dans la société. Cet article est paru dans Le Monde (site web)

ETUDE RECHERCHE 102 / 5 000 Soutenir la santé mentale des adultes endeuillés par suicide : une revue systématique des facteurs de protection

Supporting the mental health of adults bereaved by suicide : A systematic review of protective factors

Résumé

Background. Exposure to the death by suicide of a loved one is a traumatic event that has been associated with poor mental health outcomes. Specifically, those bereaved by suicide have a higher risk of depression, post-traumatic stress disorder, prolonged grief disorder and suicidal behavior. Thus, understanding the characteristics and mechanisms that promote mental health in suicide-loss survivors (SLS) is essential to developing appropriate interventions and support for this vulnerable population. We therefore sought to systematically synthesize the evidence on protective factors in adults bereaved by suicide. Method. Following guidelines for systematic reviews, searches were performed using PubMed, PsycINFO, Web of Science, Embase and Scopus by two independent reviewers using the same criteria and search procedures. This study has been registered on Prospero. Findings. The literature search yielded 2166 articles. After screening, 31 articles fulfilled the inclusion criteria and were retrieved for review, including 4 longitudinal, 17 cross-sectional and 10 qualitative studies. Results revealed several interpersonal (social support received and provided, self-disclosure), intrapersonal (sense of belonging, secure attachment, self-forgiveness, problem-focused coping, meaning-making activity, spirituality) and sociodemographic (age of deceased and bereaved, marital status) factors that can prevent the development of mental disorders in SLS. Discussion. Despite the major impact of suicide on loved ones, a range of factors are able to support the mental health of the bereaved throughout their difficult journey. Like risk factors, they must be understood from a biopsychosocial perspective, as they involve multiple and intersecting individual, interpersonal and sociodemographic characteristics. However, the majority of included studies were cross-sectional, limiting the ability to make causal inferences between protective factors and psychological outcomes. In addition, some of the cohort studies included were from the same survey and therefore involved the same participants, limiting the scope of their results. Most studies also involved limited sample sizes. So, to better identify the constituent elements and underlying mechanisms of resilience in SLS, further large longitudinal studies are needed. Conclusion. This review contributes to improve our understanding of determinants of SLS mental health. Futhermore, it provides information on factors that should be targeted for effective support 

https://hal.science/hal-04742327v1