Intérêts d’un atelier de simulation avec des patients standardisés pour la formation à l’examen du risque suicidaire - 08/04/20 Annales médico-psychologiques
Hugo Peyre a, ⁎ , Pierre A. Geoffroy b, Sarah Tebeka c, Pierre-François Ceccaldi d, Patrick Plaisance e
⁎Auteur correspondant. LSCP, département d’études cognitives, école normale supérieure, 29, rue d’Ulm, 75005 Paris, France.LSCP, département d’études cognitives, école normale supérieure29, rue d’UlmParis75005France
a Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, université Paris Diderot 7, hôpital Robert Debré, AP–HP, Paris, France
b Département de psychiatrie et d’addictologie Bichat-Beaujon, université Paris Diderot 7, hôpital Bichat, AP–HP, Paris, France
c Département de psychiatrie, université Paris Diderot 7, hôpital Louis Mourier, AP–HP, Colombes, France
d Service de gynécologie-obstétrique, université Paris Diderot 7, hôpital Beaujon, AP–HP, Clichy, France
e Service accueil et traitement des urgences, université Paris Diderot 7, hôpital Lariboisière, AP–HP, Clichy, France
Résumé
Objectifs
L’évaluation du risque suicidaire est une étape essentielle de l’entretien psychiatrique. Cependant, de nombreux médecins sont en difficultés ou redoutent d’interroger les patients sur leurs idées suicidaires. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’intérêt d’un atelier de simulation avec des patients standardisés pour améliorer les compétences des étudiants en médecine concernant l’examen du risque suicidaire.
Méthode
Tous les étudiants en DFASM2 de l’université Paris Diderot en stage de psychiatrie entre mars 2017 et juin 2019 (n=323) ont été invités à participer à un atelier de simulation sur la plateforme iLumens. Au cours de cet atelier, les étudiants (répartis en groupes de trois à cinq) ont réalisé trois entretiens avec des patients standardisés présentant des pathologies psychiatriques typiques (épisode dépressif caractérisé, Trouble Obsessionnel Compulsif, épisode maniaque avec caractéristiques psychotiques). Chaque étudiant a mené un entretien (dans certains groupes l’entretien a été mené par deux étudiants) et il a observé les deux autres entretiens derrière une vitre sans tain. Chaque entretien (durée=15minutes) a été suivi d’un débriefing (durée=15minutes) mené par un superviseur en présence du patient standardisé et de tous les étudiants du groupe. Avant et après l’atelier, les étudiants ont complété un questionnaire concernant leur difficulté et leur capacité perçues à interroger les patients sur leurs idées suicidaires (question principale, objectif pédagogique de l’atelier avec entraînement spécifique de l’étudiant) et sur leurs problèmes sexuels (question contrôle, qui n’était pas un des objectifs de l’atelier et donc sans entraînement spécifique de l’étudiant) (sur une échelle de Likert de 0 [non] à 10 [oui]). Ils ont également répondu à un questionnaire évaluant leur implication, leur satisfaction et l’apport théorique et pratique de l’atelier.
Résultats
Parmi les 323 étudiants contactés, 281 ont participé à l’atelier. L’atelier a significativement diminué la difficulté perçue à réaliser l’évaluation des idées suicidaires (d de Cohen=−0,54 ; p-value<0,001) et dans une moindre mesure des problèmes sexuels (d de Cohen=−0,32 ; p-value<0,001). L’atelier a modifié la capacité perçue par l’étudiant à réaliser un interrogatoire des idées suicidaires, mais pas des problèmes sexuels. Les étudiants étaient globalement impliqués dans l’atelier et satisfaits des apports théoriques et pratiques de l’atelier, ainsi que de son organisation.
Discussion
Cette étude fournit des arguments en faveur de l’intérêt pédagogique d’un atelier de simulation avec des patients standardisés pour améliorer les compétences des étudiants en médecine concernant l’évaluation du risque suicidaire.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : Apprentissage par simulation, Étudiant, Évaluation, Formation, Médecine, Risque suicidaire
Plan