Le suicide en milieu pénitentiaire ; etat des lieux et enquête préliminaire sur la formation du personnel -
Thèse présentée pour l'obtention du Doctorat en médecine diplôme d'état, Caroline FARRUGIA
Faculté de médecine de Grenoble soutenue Le 15 Octobre 2012
Mis en ligne le 22 octobre 2012
A lire http://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/74/42/81/PDF/2012GRE15097_farrugia_caroline_1_D_.pdf
Le suicide est un problème de santé publique, tant en population
générale qu'en milieu carcéral. En prison, le nombre des suicides
augmente significativement depuis plusieurs années. Ainsi,
l'Administration pénitentiaire et les Ministères de la Santé et de la
Justice se sont saisis du problème, avec la parution de deux rapports en
2004 et en 2009. Leur mission était d'évaluer et de proposer un
programme de prévention du suicide des personnes détenues. Ils concluent
à une série de recommandations, dont un des axes principaux est la
formation spécifique de l'ensemble du personnel intervenant en milieu
pénitentiaire. En juin 2012, nous avons réalisé une enquête sur la
formation spécifique à la prévention du suicide des personnels
intervenant en prison, grâce à un questionnaire, qui a été distribué à
l'ensemble du personnel de la Maison d'Arrêt de Grenoble-Varces. Nos
résultats confirment l'hypothèse de départ du manque de formation
spécifique des personnes travaillant en prison. En effet, moins de la
moitié du personnel a reçu cette formation. De plus, certaines personnes
y ont assisté il y a plus de dix ans, et aurait besoin d'un rappel de
formation. Au total, la moitié du personnel ressent un besoin de
formation complémentaire, et ne se sent pas bien formé en tant qu'acteur
de la prévention du suicide. Cependant, les données épidémiologiques
(facteurs de risque, périodes à risque et moyens de suicide) sont
connues, ce qui est rassurant. Finalement, huit ans après le premier
rapport ministériel, on constate que les objectifs prédéfinis en termes
de formation des intervenants ne sont pas atteints.