La socio-esthétique au service de la prévention du risque suicidaire
Eliabel TRAMONI, Directrice adjointe Centre Hospitalier d'Arcachon, EHPAD Larrieu
La Conférence des financeurs a retenu un projet présenté par l’EHPAD Larrieu d’Arcachon en 2019 pour la prévention des risques dépressifs et suicidaires.
Cet EHPAD a la particularité d’accueillir des personnes handicapées vieillissantes, souffrant de pathologies psychiatriques et présentant un risque suicidaire non négligeable. Ayant déjà été confrontée à des tentatives de suicide et à un décès par défenestration, l’équipe s’est mobilisée pour lutter contre ce risque.
La Conférence des financeurs a retenu deux actions en 2019 : le repérage des risques suicidaires par une augmentation du temps de psychologue et la participation au réseau « Rénovation », réseau de lutte contre le risque suicidaire sur le territoire ; la mise en place de temps de socio-esthétique.
Depuis octobre 2019, l’établissement dispose effectivement de 0,20 ETP de temps psychologue supplémentaire. Ce temps lui a permis de cibler ses interventions auprès de huit résidents avec des entretiens réguliers. Dans deux cas, des envies de passages à l’acte ont été verbalisées et la procédure d’évaluation du risque suicidaire, pour laquelle la psychologue avait reçu une formation spécifique en novembre 2018, a pu être appliquée. Aucune tentative de suicide n’a été déplorée.
Les temps de socio-esthétique proposent aux résidents des ateliers de bien être pour accepter le vieillissement, travailler la mobilité des mains et des bras et, surtout, redonner une bonne image de soi.
17 résidents (15 femmes et 2 hommes) ont bénéficié des ateliers de socio-esthétique depuis le début de leur mise en place, avec une moyenne de 2,3 séances par résident en 5 mois. Le nombre d’ateliers a été augmenté en février pour permettre une plus grande régularité et permettre d’accueillir des personnes d’autres EHPAD proches de l’établissement mais la crise du COVID nous a contraints à les suspendre.
Un questionnaire de satisfaction est renseigné par le résident à la fin de chaque séance. Ils y répondent seuls quand c’est possible, sinon avec aide. Les retours sont extrêmement favorables pour l’ensemble des personnes avec un taux de satisfaction de plus de 97%.
Il est à noter que le niveau de satisfaction est autant élevé chez les hommes que chez les femmes.
Les résidents ont également la possibilité d’ajouter des commentaires libres. D’une manière générale, un état de bien-être après les séances est exprimé, état qui s’est prolongé durablement, le soir, le lendemain. Certains résidents ont expliqué que leur sommeil avait été meilleur et tous ont exprimé le souhait d’en bénéficier de nouveau, dès que possible.
L’équipe pluridisciplinaire a noté une baisse des troubles psycho-comportementaux chez les résidents en ayant bénéficié. Il est à noter aussi que les résidents attendent avec impatience ce rendez-vous.
Afin de développer cette activité au sein de l’établissement, deux aides-soignants devaient suivre une formation socio-esthétique en mars 2020, mais en raison de la crise sanitaire liée au COVID cette formation a été reportée.
Par ailleurs, l’ouverture à l’extérieur demeure difficile malgré une communication adaptée. La plate-forme territoriale d’appui a été contactée, mais n’a pas identifié à ce jour de personnes susceptibles de nous être adressées. La participation de personnes extérieures à l’établissement pose un problème de transport et/ou d’accompagnement.
Eliabel TRAMONI, Directrice adjointe Centre Hospitalier d'Arcachon, EHPAD Larrieu
mardi 31 mars 2020
webinaire 3/04/20 de présentation duréseau Agri-Sentinelles qui vise la prévention du suicide des agriculteurs
webinaire de présentation duréseau Agri-Sentinelles qui vise la prévention du suicide des agriculteurs
Avec @idele @Allice_Elevage et @lacoopagricole, nous organisons le 3 avril de 10h à 11h un webinaire de présentation duréseau Agri-Sentinelles qui vise la prévention du suicide des agriculteurs. #RSE— Benjamin Perdreau (@BenPerdreau) March 26, 2020
Inscriptions ici : https://t.co/vMmhs0LbXy pic.twitter.com/6hFCvxJqRA
Nouveaux regards sur la dépression Enquête sur le journal du CNRS
CNRS Le journal Trimestriel n°299 MARS 2020
Nouveaux regards sur la dépression Enquête. Une personne sur cinq fera une dépression au cours de son existence. S’il ne fait plus de doute aujourd’hui que la dépression est une maladie organique, les chercheurs continuent d’en explorer les mécanismes. Face aux limites des antidépresseurs actuels, de nouvelles pistes thérapeutiques voient le jour.PAR FRANCIS LECOMPTE
A lire à partir de la Page 15 à https://lejournal.cnrs.fr/sites/default/files/numeros_papier/jdc299_pdf_bat_bd_2.pdf
Nouveaux regards sur la dépression Enquête. Une personne sur cinq fera une dépression au cours de son existence. S’il ne fait plus de doute aujourd’hui que la dépression est une maladie organique, les chercheurs continuent d’en explorer les mécanismes. Face aux limites des antidépresseurs actuels, de nouvelles pistes thérapeutiques voient le jour.PAR FRANCIS LECOMPTE
A lire à partir de la Page 15 à https://lejournal.cnrs.fr/sites/default/files/numeros_papier/jdc299_pdf_bat_bd_2.pdf
A Suivre etude recherche Essai contrôlé randomisé évaluant l'efficacité de la musicothérapie réceptive (outil Music care) sur la douleur psychologique des patients en crise suicidaire : Protocole de recherche
Essai contrôlé randomisé évaluant l'efficacité de la musicothérapie réceptive (outil Music care) sur la douleur psychologique des patients en crise suicidaire : Protocole de recherche. posters
POSTER 4 prévu lors du 8e congres ICEPS Conference 2020 les 24-25 novembre 2020 sur le theme Prévenir et soigner les souleurs avec des interventions non médicamenteuses https://www.iceps2020.fr/
Gokalsing Erick, Etablissement public de santé mentale , IPSOM, Médecin psychiatre, Réunion,
Ferdynus Cyril, CHU Félix Guyon, CIC-EC INSERM, CIC 1410, Biostatisticien, Réunion,
Bruneau Léa, CHU Félix Guyon, CIC-EC INSERM, CIC 1410, médecin de santé publique, méthodologiste, Réunion
https://www.iceps2020.fr/communications-affichees-posters/
POSTER 4 prévu lors du 8e congres ICEPS Conference 2020 les 24-25 novembre 2020 sur le theme Prévenir et soigner les souleurs avec des interventions non médicamenteuses https://www.iceps2020.fr/
Gokalsing Erick, Etablissement public de santé mentale , IPSOM, Médecin psychiatre, Réunion,
Ferdynus Cyril, CHU Félix Guyon, CIC-EC INSERM, CIC 1410, Biostatisticien, Réunion,
Bruneau Léa, CHU Félix Guyon, CIC-EC INSERM, CIC 1410, médecin de santé publique, méthodologiste, Réunion
https://www.iceps2020.fr/communications-affichees-posters/
Playlist de la chaine Youtube Psychiatrie au soleil sur le thème Suicide et comportements suicidaires
La Psychiatrie au soleil
La Psychiatrie au soleil ☀️
La Psychiatrie au soleil est une chaîne YouTube d'enseignement de la psychiatrie. Elle s'adresse aux internes en psychiatrie, aux psychiatres, à tout médecin et tout professionnel de santé Mais aussi aux patients qui sont les usagers du système de soins
Playlist sur le thème Suicide et comportements suicidaires par le Pr Christophe Lançon, AP-HM
https://www.youtube.com/playlist?list=PL1hr-kCgumQ943MLJ2r4nvNK9dGcoveNq
Deja en ligne
Suicide et comportements suicidaires (2.b) - les faits - Pr Christophe LANÇON
7
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Playlist sur le thème Suicide et comportements suicidaires par le Pr Christophe Lançon, AP-HM
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Suicide et comportements suicidaires (2.b) - les faits - Pr Christophe LANÇON
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suicide
Mise à jour hier
lundi 30 mars 2020
MàJ ETUDE RECHERCHE Impact du suicide des patients sur les psychiatres, une grande enquête en ligne
Impact du suicide de patients sur les psychiatres : résultats de l’enquête nationale
https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/psychiatrie/le-suicide-dun-patient-vecu-par-pres-de-90-des-psychiatres
***
Mis à jour le mercredi 18 mars 2020https://www.encephale.com/*
Chaque année, le congrès de l’Encéphale lance une grande enquête auprès de la communauté de psychiatres francophones. En 2020 le sujet portait sur l’impact traumatique, émotionnel et professionnel du suicide de patients sur les psychiatres, et le soutien qu’ils ont reçu ou non, pour surmonter cette tragédie. Édouard Leaune (Lyon) présente les résultats.
Psychiatres : qui écoute ceux qui nous écoutent ?
Par Anaïs Grand
Publié le 10/02/2020 à 10:08
Le Quotidien du Médecin
Suicide, mardi 16 juin 2020
Psychiatrie
Le suicide d'un patient vécu par près de 90 % des psychiatres
Le Quotidien du médecin
Le Quotidien du médecin
«
La communauté des psychiatres se divise en deux : ceux à qui c'est déjà
arrivé. Et les autres à qui ce n'est pas encore arrivé », résumait le Pr Guillaume Vaiva (CHRU de Lille), en introduction à la session dédiée au suicide du patient, le 23 janvier dernier au congrès de l'Encéphale à Paris.
Quelque 87,3 % des psychiatres ont déjà été confrontés au suicide d'un patient, dont 66,8 % à plusieurs suicides, révèle une enquête réalisée en ligne auprès de 764 participants, par les Drs Raphaël Allali (Bobigny), Édouard Leaune (Lyon) et Jean-Yves Rotgé (Paris). Plus de 60 % des répondants sont des praticiens publics, 22 % exercent en libéral, 8 % en établissement privé, et 2 % en association. La moitié a plus de dix années d'exercice, mais ils sont confrontés pendant l'internat au suicide pour 47 % d'entre eux, et les dix années suivantes, pour 43 %.
Le drame a lieu dans la moitié des cas au domicile du patient, souvent pendant une permission, voire dans le service (19%).
Seulement 5,5 % des enquêtés n'ont été exposés ni au suicide ni à une tentative grave. Ce sont en grande majorité (62 %) des médecins ayant moins de cinq ans d'exercice.
Des conséquences plurielles
L'enquête met en évidence l'impact traumatique de l'évènement sur les soignants. Une minorité (14 %) développe même un trouble du stress post-traumatique. Le choc, également émotionnel (ressenti de culpabilité, tristesse) et professionnel, se répercute, dans 90 % des cas, sur les pratiques des médecins. De façon positive : la moitié s'intéresse davantage à la prévention du suicide et investigue les idées suicidaires. Mais aussi négativement, ce qui se traduit par une tendance à davantage hospitaliser et à freiner les permissions (pour 20 à 25 % des répondants). Un psychiatre sur cinq a envisagé de changer de carrière.
« Ces trois impacts (traumatique, émotionnel et professionnel) sont le plus souvent associés. Chacune des dimensions est fortement corrélée à la présence d'idées suicidaires réactionnelles, ce qui concerne 4 % des psychiatres », souligne le Dr Raphaël Allali, appelant à bien accompagner ce sous-groupe de confrères peut-être plus vulnérables. Par ailleurs, 4,2 % des médecins ont débuté une psychothérapie après avoir été exposés à un suicide, et près de 5 % ont pris des benzodiazépines.
Prévenir et parler
Les auteurs de l'étude appellent à informer les jeunes psychiatres de la prévalence du phénomène, en leur donnant des clefs pour l'après-coup. « Certains étudiants ont choisi psychiatrie… pour n'être pas confrontés à la mort. Or, le suicide d'un patient va tous nous concerner », préviennent-ils.
Ils insistent sur l'importance de briser la solitude d'un médecin confronté à cette expérience. Une évidence qui n'est pas entrée dans les pratiques : plus de 37 % des répondants déclarent n'avoir reçu aucun soutien, la moitié regrette l'absence d'une réunion. « Il faut aussi parfois apporter un soutien matériel, dans les démarches administratives, dans l'annonce aux autres patients ou dans la reprise de certaines thérapies », suggèrent les auteurs.
Plus à distance, il convient selon eux, de débriefer idéalement avec un tiers puis de reprendre la situation de façon cognitive. Enfin, le confrère concerné peut transformer l'épreuve en s'impliquant dans la prévention du suicide au niveau de l'institution.
Quelque 87,3 % des psychiatres ont déjà été confrontés au suicide d'un patient, dont 66,8 % à plusieurs suicides, révèle une enquête réalisée en ligne auprès de 764 participants, par les Drs Raphaël Allali (Bobigny), Édouard Leaune (Lyon) et Jean-Yves Rotgé (Paris). Plus de 60 % des répondants sont des praticiens publics, 22 % exercent en libéral, 8 % en établissement privé, et 2 % en association. La moitié a plus de dix années d'exercice, mais ils sont confrontés pendant l'internat au suicide pour 47 % d'entre eux, et les dix années suivantes, pour 43 %.
Le drame a lieu dans la moitié des cas au domicile du patient, souvent pendant une permission, voire dans le service (19%).
Seulement 5,5 % des enquêtés n'ont été exposés ni au suicide ni à une tentative grave. Ce sont en grande majorité (62 %) des médecins ayant moins de cinq ans d'exercice.
Des conséquences plurielles
L'enquête met en évidence l'impact traumatique de l'évènement sur les soignants. Une minorité (14 %) développe même un trouble du stress post-traumatique. Le choc, également émotionnel (ressenti de culpabilité, tristesse) et professionnel, se répercute, dans 90 % des cas, sur les pratiques des médecins. De façon positive : la moitié s'intéresse davantage à la prévention du suicide et investigue les idées suicidaires. Mais aussi négativement, ce qui se traduit par une tendance à davantage hospitaliser et à freiner les permissions (pour 20 à 25 % des répondants). Un psychiatre sur cinq a envisagé de changer de carrière.
« Ces trois impacts (traumatique, émotionnel et professionnel) sont le plus souvent associés. Chacune des dimensions est fortement corrélée à la présence d'idées suicidaires réactionnelles, ce qui concerne 4 % des psychiatres », souligne le Dr Raphaël Allali, appelant à bien accompagner ce sous-groupe de confrères peut-être plus vulnérables. Par ailleurs, 4,2 % des médecins ont débuté une psychothérapie après avoir été exposés à un suicide, et près de 5 % ont pris des benzodiazépines.
Prévenir et parler
Les auteurs de l'étude appellent à informer les jeunes psychiatres de la prévalence du phénomène, en leur donnant des clefs pour l'après-coup. « Certains étudiants ont choisi psychiatrie… pour n'être pas confrontés à la mort. Or, le suicide d'un patient va tous nous concerner », préviennent-ils.
Ils insistent sur l'importance de briser la solitude d'un médecin confronté à cette expérience. Une évidence qui n'est pas entrée dans les pratiques : plus de 37 % des répondants déclarent n'avoir reçu aucun soutien, la moitié regrette l'absence d'une réunion. « Il faut aussi parfois apporter un soutien matériel, dans les démarches administratives, dans l'annonce aux autres patients ou dans la reprise de certaines thérapies », suggèrent les auteurs.
Plus à distance, il convient selon eux, de débriefer idéalement avec un tiers puis de reprendre la situation de façon cognitive. Enfin, le confrère concerné peut transformer l'épreuve en s'impliquant dans la prévention du suicide au niveau de l'institution.
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Mis à jour le mercredi 18 mars 2020https://www.encephale.com/*
Chaque année, le congrès de l’Encéphale lance une grande enquête auprès de la communauté de psychiatres francophones. En 2020 le sujet portait sur l’impact traumatique, émotionnel et professionnel du suicide de patients sur les psychiatres, et le soutien qu’ils ont reçu ou non, pour surmonter cette tragédie. Édouard Leaune (Lyon) présente les résultats.
Pour en savoir plus, revoir la conférence Votre patient s'est suicidé : résultats de l'enquête nationale
Lire l’article sur le même sujet : Suicide de patient : comment mieux accompagner les psychiatres
Lire l’article sur le même sujet : Suicide de patient : comment mieux accompagner les psychiatres
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HISTORQUE DU POST Psychiatres : qui écoute ceux qui nous écoutent ?
Par Anaïs Grand
Publié le 10/02/2020 à 10:08
Seulement 4% des psychiatres exposés au suicide de leur patient déclarent avoir un suivit, soit près d’un psychiatre sur 25.
Une enquête nationale présentée jeudi 23 janvier au Congrès de l’Encéphale à Paris démontre que près de 90% des psychiatres sondés vont vivre ou ont déjà vécu le suicide d’un de leurs patients. Un quart d’entre eux subit des troubles émotionnels par la suite. Pourtant, peu d’initiatives sont prises pour aider ceux qui nous écoutent.
Elle a vu son patient se défenestrer. Anne Sénéquier y pense encore après 40 ans de métier, et continue de "croiser les doigts" pour que cela n’arrive plus jamais. La psychiatre libérale parisienne n’est pas la seule à avoir enduré ce drame : une enquête nationale, diffusée lors du Congrès de l’Encéphale à Paris le jeudi 23 janvier dernier, révèle que sur 800 médecins sondés, près de 90% ont vécu ou vivront le suicide d’un de leurs patients au cours de leur carrière. Le constat n’est pas nouveau : plusieurs enquêtes ont déjà été publiées et témoignent des difficultés du travail des quelque 15.000 psychiatres en exercice. Pourtant, rien n’est réellement mis en place pour les aider à y faire face, alors que les patients peuvent aussi en pâtir lors de leur suivi.
Stress post-traumatique, burn-out, culpabilité…
Les chocs émotionnels sont divers et variés. Parmi ceux qui ont vécu le décès d’un patient, un quart déclare avoir subi un stress post-traumatique par la suite. Les médecins peuvent aussi bien prendre de la distance, que faire des cauchemars, ou sombrer dans un burn-out. Le docteur Alain Meunier a connu la dépression pendant plusieurs mois. "Deux de mes patients se sont donné la mort. J’étais proche de l’un d’entre eux. Je n’ai jamais réussi à faire le deuil… Je les ai toujours en tête", confie-t-il d’une voix serrée. D’autres, comme Xavier Lebard, s’en veulent encore aujourd’hui, même si des années se sont écoulées. Le psychiatre libéral pensait avoir la force d’y faire face, mais les doutes ont pris le dessus : "Je me demande encore si j’ai bien fait mon travail. Avec le recul, je sais que j’aurai pu faire les choses différemment pour deux des suicides. Même si certains ne sont pas prévisibles et peuvent se passer en un claquement de doigt, il y en a quand même qui peuvent être évités…"
Mais les confidences ne s’arrêtent pas là, et la douleur peut altérer le bon suivi des patients. Car 20% de ces psychiatres ayant été confrontés au suicide d'un de leurs patients ont aussi confessé une tendance à avoir la main plus lourde sur les obligations d’hospitalisation psychiatrique, quand d’autres délivrent plus rarement des autorisations de sorties, la crainte les en empêchant. Pourtant, "Il n’y a pas moins de risques si on interdit les sorties…", rationalise Jérémie Sinzelle. Plus radical encore, d’autres pensent à la reconversion professionnelle, sans forcément franchir le pas.
Le suicide pour se "délivrer"
Éprouvés, les médecins psychiatres sont en première ligne, car le suicide a souvent lieu au sein même de l'hôpital psychiatrique. Chaque année, en général, 9.000 personnes se donnent la mort. Environ 5% de ces suicides sont commis dans les établissements psychiatriques. Face à cette dure réalité, la profession déplore un manque de soutien, là où les psychiatres en ont pourtant le plus besoin. "Sur les 800 psychiatres sondés, 37% déclarent ne pas en avoir du tout", regrette le docteur Édouard Leaune. La moitié des sondés estime ne pas pouvoir se confier à leurs confrères.
Le sentiment de culpabilité lié à l'impossibilité de "sauver" leurs patients pousse parfois les psychiatre à commettre le pire. "Ils se sentent extrêmement responsables. Et devoir aussi annoncer les décès aux familles, c’est loin d’être évident", explique Edouard Leaune, auteur de l’enquête et psychiatre au Vinatier, l'hôpital psychiatrique de Bron, dans la région lyonnaise. Aujourd’hui, aucune donnée ne permet de connaître le nombre de psychiatres qui se suicident en France, à l’inverse des Américains qui sont plus au courant de ce qu’il se passe chez eux. Aux États-Unis, la psychiatrie est la première profession qui se donne le plus la mort. Sur 100.000 habitants, 28 à 40 psychiatres se tuent.
"Beaucoup ont du mal à prendre le risque de suggérer aux psychiatres une consultation." - Claude Gernez
Un métier "difficile"
Face à ce point aveugle, les psychiatres français dénoncent de plus en plus leurs conditions de travail. Dans une étude présentée en 2018 au même Congrès, les 820 médecins sondés ont déclaré travailler en moyenne 44 heures par semaine, pour 53 consultations. "C'est assez représentatif de l’état de la profession, estime le psychiatre David Gourion. La surcharge de travail et le poids de l’administration sont compliqués à vivre".
Mais les psychiatres dénoncent aussi un manque de reconnaissance, de considération. "La psychiatrie perd en visibilité, en éligibilité et en crédibilité. On n’a pas su se mettre en valeur dès le début", commente Xavier Lebard, psychiatre. De sorte que la profession connaît une crise des vocations. A partir des premières constatations de son enquête - toujours en cours - sur la souffrance au travail des psychiatres, Claude Gernez estime qu'"il y a de moins en moins de jeunes qui se lancent, et beaucoup de médecins partent à la retraite, car le métier perd en intérêt". Actuellement, le nombre de psychiatre oscille entre stagnation et légère hausse, mais le ministre de la Santé évaluait en 2009 une baisse de 8,1 % du nombre de psychiatres d'ici à 2030.
Aujourd’hui, rien n’oblige les psychiatres à consulter au cours de leur carrière. Ce n’était déjà pas le cas avant, "même si on le recommandait davantage à l’époque. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense qu’on s’autorise plus de souplesse. Il doit y avoir moins de prévention car le personnel se dit que tout le monde a les compétences pour s’aider seul, grâce au travail que l’on fait", constate la psychiatre Anne Sénéquier. Pour Alain Meunier, les psychiatres n’ont plus le temps de s’armer efficacement contre les risques qu’ils encourent. "Au fil du temps, il y avait des voyages, des congrès et des réunions organisés et qui permettaient facilement d’en parler. Aujourd’hui, par manque de temps et de moyens financiers, tout a disparu. Du coup, au lieu de demander de l’aide, les médecins préfèrent se créer une bulle de bien-être, pensant que c’est plus efficace pour lâcher la pression".
Selon l’enquête d'Édouard Leaune, seulement "4% des exposés au suicide de leur patient déclarent avoir un suivi, soit près d’un psychiatre sur 25. Il faudrait aller vers des dispositifs plus institutionnels". Lancé depuis deux ans dans son étude sur la souffrance au travail des psychiatres, Claude Gernez a constaté la difficulté de récolter des informations sur ses confrères en difficulté, les dispositifs permettant d'établir facilement la communication avec eux étant trop rares.
Rompre l'isolement
Face à l'isolement au sein même de la profession, certains s'en remettent encore à la famille. "Même s’il faut tout de même prendre de la distance. On ne peut pas tout dire non plus, on est soumis au secret professionnel aussi", pointe Alain Meunier, psychiatre au centre de la dépression à Paris. Un problème de plus à gérer, qui conduit parfois les médecins à préférer ne plus communiquer du tout.
Selon Claude Gernez, le premier signe de mal-être détectable chez les psychiatres est l’isolement. "Mais beaucoup ont du mal à prendre le risque de leur suggérer une consultation", remarque-t-il. Car il faut encore que la personne en détresse psychologique accepte de se faire aider. Depuis le 1er janvier 2018, l’Ordre national des médecins a finalement mis en place un numéro unique pour les médecins en difficulté. "On ne peut pas les forcer non plus. C’est à la discrétion de chacun. Cela s’est déjà vu dans le métier, contraindre ne mène à rien, même si on le fait parfois lors d’hospitalisations forcées", se rend à l’évidence Xavier Lebard, psychiatre libéral parisien.
Certains psychiatres ont devancé les initiatives institutionnelles pour éviter d'être pris au dépourvu. Ceux qui travaillent en hôpital psychiatrique ont parfois un avantage : quand ils sont supervisés, ils peuvent être rapidement pris en charge et des réunions sont plus souvent organisées. En libéral, Anne Sénéquier a créé son propre réseau pour éviter la solitude, et a gardé contact avec des membres de sa promotion. Quand elle en ressent le besoin, elle se fait suivre par un collègue. Claude Gernez, quant à lui, participe à des groupes de travail. Mais pour Alain Meunier, le problème reste le même : "Le pire patron, c’est quand on est son propre patron. On ne veut pas spécialement s’arrêter avant de vivre un drame".
Quand le suicide d’un patient retentit sur la santé psychique de son médecin
Une enquête nationale présentée jeudi 23 janvier au Congrès de l’Encéphale à Paris démontre que près de 90% des psychiatres sondés vont vivre ou ont déjà vécu le suicide d’un de leurs patients. Un quart d’entre eux subit des troubles émotionnels par la suite. Pourtant, peu d’initiatives sont prises pour aider ceux qui nous écoutent.
Elle a vu son patient se défenestrer. Anne Sénéquier y pense encore après 40 ans de métier, et continue de "croiser les doigts" pour que cela n’arrive plus jamais. La psychiatre libérale parisienne n’est pas la seule à avoir enduré ce drame : une enquête nationale, diffusée lors du Congrès de l’Encéphale à Paris le jeudi 23 janvier dernier, révèle que sur 800 médecins sondés, près de 90% ont vécu ou vivront le suicide d’un de leurs patients au cours de leur carrière. Le constat n’est pas nouveau : plusieurs enquêtes ont déjà été publiées et témoignent des difficultés du travail des quelque 15.000 psychiatres en exercice. Pourtant, rien n’est réellement mis en place pour les aider à y faire face, alors que les patients peuvent aussi en pâtir lors de leur suivi.
Stress post-traumatique, burn-out, culpabilité…
Les chocs émotionnels sont divers et variés. Parmi ceux qui ont vécu le décès d’un patient, un quart déclare avoir subi un stress post-traumatique par la suite. Les médecins peuvent aussi bien prendre de la distance, que faire des cauchemars, ou sombrer dans un burn-out. Le docteur Alain Meunier a connu la dépression pendant plusieurs mois. "Deux de mes patients se sont donné la mort. J’étais proche de l’un d’entre eux. Je n’ai jamais réussi à faire le deuil… Je les ai toujours en tête", confie-t-il d’une voix serrée. D’autres, comme Xavier Lebard, s’en veulent encore aujourd’hui, même si des années se sont écoulées. Le psychiatre libéral pensait avoir la force d’y faire face, mais les doutes ont pris le dessus : "Je me demande encore si j’ai bien fait mon travail. Avec le recul, je sais que j’aurai pu faire les choses différemment pour deux des suicides. Même si certains ne sont pas prévisibles et peuvent se passer en un claquement de doigt, il y en a quand même qui peuvent être évités…"
Mais les confidences ne s’arrêtent pas là, et la douleur peut altérer le bon suivi des patients. Car 20% de ces psychiatres ayant été confrontés au suicide d'un de leurs patients ont aussi confessé une tendance à avoir la main plus lourde sur les obligations d’hospitalisation psychiatrique, quand d’autres délivrent plus rarement des autorisations de sorties, la crainte les en empêchant. Pourtant, "Il n’y a pas moins de risques si on interdit les sorties…", rationalise Jérémie Sinzelle. Plus radical encore, d’autres pensent à la reconversion professionnelle, sans forcément franchir le pas.
Le suicide pour se "délivrer"
Éprouvés, les médecins psychiatres sont en première ligne, car le suicide a souvent lieu au sein même de l'hôpital psychiatrique. Chaque année, en général, 9.000 personnes se donnent la mort. Environ 5% de ces suicides sont commis dans les établissements psychiatriques. Face à cette dure réalité, la profession déplore un manque de soutien, là où les psychiatres en ont pourtant le plus besoin. "Sur les 800 psychiatres sondés, 37% déclarent ne pas en avoir du tout", regrette le docteur Édouard Leaune. La moitié des sondés estime ne pas pouvoir se confier à leurs confrères.
Le sentiment de culpabilité lié à l'impossibilité de "sauver" leurs patients pousse parfois les psychiatre à commettre le pire. "Ils se sentent extrêmement responsables. Et devoir aussi annoncer les décès aux familles, c’est loin d’être évident", explique Edouard Leaune, auteur de l’enquête et psychiatre au Vinatier, l'hôpital psychiatrique de Bron, dans la région lyonnaise. Aujourd’hui, aucune donnée ne permet de connaître le nombre de psychiatres qui se suicident en France, à l’inverse des Américains qui sont plus au courant de ce qu’il se passe chez eux. Aux États-Unis, la psychiatrie est la première profession qui se donne le plus la mort. Sur 100.000 habitants, 28 à 40 psychiatres se tuent.
"Beaucoup ont du mal à prendre le risque de suggérer aux psychiatres une consultation." - Claude Gernez
Un métier "difficile"
Face à ce point aveugle, les psychiatres français dénoncent de plus en plus leurs conditions de travail. Dans une étude présentée en 2018 au même Congrès, les 820 médecins sondés ont déclaré travailler en moyenne 44 heures par semaine, pour 53 consultations. "C'est assez représentatif de l’état de la profession, estime le psychiatre David Gourion. La surcharge de travail et le poids de l’administration sont compliqués à vivre".
Mais les psychiatres dénoncent aussi un manque de reconnaissance, de considération. "La psychiatrie perd en visibilité, en éligibilité et en crédibilité. On n’a pas su se mettre en valeur dès le début", commente Xavier Lebard, psychiatre. De sorte que la profession connaît une crise des vocations. A partir des premières constatations de son enquête - toujours en cours - sur la souffrance au travail des psychiatres, Claude Gernez estime qu'"il y a de moins en moins de jeunes qui se lancent, et beaucoup de médecins partent à la retraite, car le métier perd en intérêt". Actuellement, le nombre de psychiatre oscille entre stagnation et légère hausse, mais le ministre de la Santé évaluait en 2009 une baisse de 8,1 % du nombre de psychiatres d'ici à 2030.
Aujourd’hui, rien n’oblige les psychiatres à consulter au cours de leur carrière. Ce n’était déjà pas le cas avant, "même si on le recommandait davantage à l’époque. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense qu’on s’autorise plus de souplesse. Il doit y avoir moins de prévention car le personnel se dit que tout le monde a les compétences pour s’aider seul, grâce au travail que l’on fait", constate la psychiatre Anne Sénéquier. Pour Alain Meunier, les psychiatres n’ont plus le temps de s’armer efficacement contre les risques qu’ils encourent. "Au fil du temps, il y avait des voyages, des congrès et des réunions organisés et qui permettaient facilement d’en parler. Aujourd’hui, par manque de temps et de moyens financiers, tout a disparu. Du coup, au lieu de demander de l’aide, les médecins préfèrent se créer une bulle de bien-être, pensant que c’est plus efficace pour lâcher la pression".
Selon l’enquête d'Édouard Leaune, seulement "4% des exposés au suicide de leur patient déclarent avoir un suivi, soit près d’un psychiatre sur 25. Il faudrait aller vers des dispositifs plus institutionnels". Lancé depuis deux ans dans son étude sur la souffrance au travail des psychiatres, Claude Gernez a constaté la difficulté de récolter des informations sur ses confrères en difficulté, les dispositifs permettant d'établir facilement la communication avec eux étant trop rares.
Rompre l'isolement
Face à l'isolement au sein même de la profession, certains s'en remettent encore à la famille. "Même s’il faut tout de même prendre de la distance. On ne peut pas tout dire non plus, on est soumis au secret professionnel aussi", pointe Alain Meunier, psychiatre au centre de la dépression à Paris. Un problème de plus à gérer, qui conduit parfois les médecins à préférer ne plus communiquer du tout.
Selon Claude Gernez, le premier signe de mal-être détectable chez les psychiatres est l’isolement. "Mais beaucoup ont du mal à prendre le risque de leur suggérer une consultation", remarque-t-il. Car il faut encore que la personne en détresse psychologique accepte de se faire aider. Depuis le 1er janvier 2018, l’Ordre national des médecins a finalement mis en place un numéro unique pour les médecins en difficulté. "On ne peut pas les forcer non plus. C’est à la discrétion de chacun. Cela s’est déjà vu dans le métier, contraindre ne mène à rien, même si on le fait parfois lors d’hospitalisations forcées", se rend à l’évidence Xavier Lebard, psychiatre libéral parisien.
Certains psychiatres ont devancé les initiatives institutionnelles pour éviter d'être pris au dépourvu. Ceux qui travaillent en hôpital psychiatrique ont parfois un avantage : quand ils sont supervisés, ils peuvent être rapidement pris en charge et des réunions sont plus souvent organisées. En libéral, Anne Sénéquier a créé son propre réseau pour éviter la solitude, et a gardé contact avec des membres de sa promotion. Quand elle en ressent le besoin, elle se fait suivre par un collègue. Claude Gernez, quant à lui, participe à des groupes de travail. Mais pour Alain Meunier, le problème reste le même : "Le pire patron, c’est quand on est son propre patron. On ne veut pas spécialement s’arrêter avant de vivre un drame".
***
Quand le suicide d’un patient retentit sur la santé psychique de son médecin
Congrès de l'Encéphale 2020 : 18e édition
18e édition du Congrès de l'Encéphale du 22 au 24 janvier 2020 au Palais des Congrès de Paris.
En savoir plus https://www.encephale.com/Congres/Congres-de-l-Encephale-2020
Zoom sur
Votre patient s'est suicidé : le vécu du psychiatre
Jeudi 23 Janvier 2020
14:45-15:45
Salle Maillot
Programme | Rencontres avec l'expert
Présidents : Emilie OLIÉ, Guillaume VAIVA
Experts : Raphaël ALLALI, Edouard LEAUNE, Jean-Yves ROTGÉ
La psychiatrie nous permet de vivre de nombreux moments de satisfaction, mais la pratique de notre spécialité peut aussi nous confronter à des évènements difficiles, tel le décès par suicide d’un(e) de nos patients. Pour mieux comprendre l’impact que peut avoir sur les psychiatres la confrontation à un tel évènement, le comité du Congrès de l’Encéphale vous a invité à participer à une vaste enquête sous la coordination scientifique des Drs Allali, Leaune et Rotgé.
L'enquete https://www.encephale.com/Actualites/2019/Enquete-l-impact-du-suicide-des-patients-sur-les-psychiatres
Les résultats seront communiqués lors de cette session spéciale.
1er post le 17/12/2019
L'Encephale online
ETUDE RECHERCHE Poster Encephale La suicidalité dans un modèle contemporain de psychopathologie
La suicidalité dans un modèle contemporain de psychopathologie
Auteurs
BESCH V.1, DEBBANE M.1, PRADA P.2, DUARTE M.2, POULET E.3,4, MAGNIN C.3,4
1 Université de Genève, Genève, SUISSE; 2 Hôpitaux Universitaires de Genève, Genève, SUISSE; 3 Hôpital Edouard Herriot, Lyon, FRANCE;
4 Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, CH Le Vinatier, Lyon, FRANCE
Résumé
Objectifs
Les recherches permises par la récolte de données longitudinales ont récemment mis en évidence l’existence d’un facteur général de psychopathologie dans la structure des modèles de troubles mentaux. Ainsi, à côté des facteurs associés aux clusters de symptômes externalisés et internalisés déjà identifiés, ce facteur général, communément appelé « facteur P », pourrait avoir un rôle particulièrement significatif dans la persistance et la sévérité de l’expression psychopathologique.
Méthode
Sur la base des données diagnostiques recueillies dans le service d’intervention de crise du centre hospitalier d’une grande agglomération d’Europe occidentale, nous cherchons comment une approche prenant en compte le facteur P peut informer de la problématique clinique de la suicidalité en psychiatrie d’urgence. Pour cela, nous avons réalisées différentes analyses factorielles basées sur les diagnostics catégoriels des 365 personnes passées par les urgences pour idéations ou actes suicidaires. Les résultats des analyses exploratoires supportent l’existence d’une importante comorbidité dans notre échantillon, et suggèrent l’existence de plusieurs variables latentes dont les effets sont de tailles comparables. Ces variables latentes sont proches des facteurs mis en évidence dans les recherches antérieures. Nous avons ensuite testé différents modèles statistiques sur les données de notre échantillon, afin d’explorer si certains peuvent être significatifs donc pertinents dans une démarche d’évaluation du risque suicidaire. De ces analyses il ressort que seul un modèle bi-factoriel, c’est-à-dire fondé sur l’existence du facteur P parallèlement aux facteurs internalisé, externalisé et de désordre de la pensée, est significatif (figures 1 et 2).
Résultats
Ces résultats préliminaires suggèrent que le facteur P est significativement lié aux comorbidités psychiatriques et à la sévérité des symptômes évalués dans le cadre de la consultation d’urgence associée aux idéations et comportements suicidaires. Ils confirment l’intérêt de poursuivre les études abordant l’évaluation des symptômes cliniques dans une approche bi-factorielle intégrant le facteur P. Ils seront discutés dans la perspective de l’utilité clinique du facteur P en psychiatrie d’urgence.
Le poster
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
https://www.encephale.com/Actualites/2020/Posters/suicidalite-modele-contemporain-psychopathologie
Publié
le mardi 4 février 2020 https://www.encephale.com*
Auteurs
BESCH V.1, DEBBANE M.1, PRADA P.2, DUARTE M.2, POULET E.3,4, MAGNIN C.3,4
1 Université de Genève, Genève, SUISSE; 2 Hôpitaux Universitaires de Genève, Genève, SUISSE; 3 Hôpital Edouard Herriot, Lyon, FRANCE;
4 Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, CH Le Vinatier, Lyon, FRANCE
Résumé
Objectifs
Les recherches permises par la récolte de données longitudinales ont récemment mis en évidence l’existence d’un facteur général de psychopathologie dans la structure des modèles de troubles mentaux. Ainsi, à côté des facteurs associés aux clusters de symptômes externalisés et internalisés déjà identifiés, ce facteur général, communément appelé « facteur P », pourrait avoir un rôle particulièrement significatif dans la persistance et la sévérité de l’expression psychopathologique.
Méthode
Sur la base des données diagnostiques recueillies dans le service d’intervention de crise du centre hospitalier d’une grande agglomération d’Europe occidentale, nous cherchons comment une approche prenant en compte le facteur P peut informer de la problématique clinique de la suicidalité en psychiatrie d’urgence. Pour cela, nous avons réalisées différentes analyses factorielles basées sur les diagnostics catégoriels des 365 personnes passées par les urgences pour idéations ou actes suicidaires. Les résultats des analyses exploratoires supportent l’existence d’une importante comorbidité dans notre échantillon, et suggèrent l’existence de plusieurs variables latentes dont les effets sont de tailles comparables. Ces variables latentes sont proches des facteurs mis en évidence dans les recherches antérieures. Nous avons ensuite testé différents modèles statistiques sur les données de notre échantillon, afin d’explorer si certains peuvent être significatifs donc pertinents dans une démarche d’évaluation du risque suicidaire. De ces analyses il ressort que seul un modèle bi-factoriel, c’est-à-dire fondé sur l’existence du facteur P parallèlement aux facteurs internalisé, externalisé et de désordre de la pensée, est significatif (figures 1 et 2).
Résultats
Ces résultats préliminaires suggèrent que le facteur P est significativement lié aux comorbidités psychiatriques et à la sévérité des symptômes évalués dans le cadre de la consultation d’urgence associée aux idéations et comportements suicidaires. Ils confirment l’intérêt de poursuivre les études abordant l’évaluation des symptômes cliniques dans une approche bi-factorielle intégrant le facteur P. Ils seront discutés dans la perspective de l’utilité clinique du facteur P en psychiatrie d’urgence.
Le poster
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https://www.encephale.com/Actualites/2020/Posters/suicidalite-modele-contemporain-psychopathologie
ETUDE RECHERCHE POSTERS CONGRES “ENCEPHALE 2020” TBM et CRISE SUICIDAIRE
Intervention pour crise suicidaire basée sur la mentalisation
Publié
le mardi 3 mars 2020
https://www.encephale.com*
Auteurs
PRADA P. (1), MAGNIN C. (2,3), DEBBANE M. (4), POULET E. (2,3), BESCH V. (4), DUARTE M. (1), GREINER C. (1)
1 Hôpitaux Universitaires de Genève, Genève, SUISSE
2 Hôpital Edouard Herriot, Lyon, FRANCE
3 Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, CH Le Vinatier, Lyon, FRANCE
4 Université de Genève, Genève, SUISSE
4 Université de Genève, Genève, SUISSE
Résumé
Objectifs
Les
comportements suicidaires sont fréquents et justifient le plus souvent
des consultations en urgence ainsi que l’hospitalisation de leurs
auteurs. Ces actes sont majoritairement le fait de patients souffrant
d’un trouble de personnalité borderline. Leur répétition entraine des
ruptures de suivi et une errance dans le système de soins. Un service
d’urgence et de crise se trouve à l’interface de la vie quotidienne, des
soins ambulatoires et des soins hospitaliers. C'est un lieu privilégié
pour détecter les personnes souffrant d’un trouble de personnalité
borderline et les aider à s’engager dans un traitement
psychothérapeutique ambulatoire aux bénéfices durables. Mais c’est
évidemment aussi le lieu privilégié pour faire face aux ruptures et aux
crises qui surviennent tout au long du parcours de ces suivis
ambulatoires que l’on sait complexes.
Dès lors que des soins
spécifiques et efficaces existent pour ces patients, il est utile qu’ils
soient rendus disponibles aux soignants et aux patients dans ces
services. Nous nous proposons dans notre intervention d’exposer un
modèle d’intervention de crise qui repose sur les principes de la
thérapie basée sur la mentalisation, thérapie qui a démontré son
efficacité dans une multiplicité de situations cliniques.
Nous
évoquerons les principes théoriques et cliniques qui régissent une
intervention de crise basée sur la mentalisation. Ce modèle propose une
compréhension du passage à l’acte comme conséquence d'une rupture dans
le processus mentalisant. Il permet également de modeler l’intervention
du clinicien sur deux axes : proposer au patient une rencontre
singulière avec un soignant qui essaye de comprendre ses états mentaux
(plutôt qu’il ne les connaît à sa place), travailler à une compréhension
commune des éléments affectifs de la crise. Le travail autour du
premier axe vise à proposer une validation des affects pour réanimer les
capacités de mentalisation et la confiance épistémique. Celui autour du
second propose de s’intéresser conjointement aux processus (rupture et
réparation de la mentalisation). Cette intervention doit permettre
d’aborder la rupture et reprendre (ou entamer) le processus
thérapeutique ambulatoire.
Nous montrerons comment articuler ces notions et ces techniques au cours d'une prise en charge hospitalière brève.
Le poster
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Livret des acteurs – prévention du suicide Indre & Coordination Départementale de la Prévention du suicide et de la Santé mentale
http://codes36.org
La mission de coordination permet
renforcer les dynamiques territoriales de prévention, d’éducation et de
promotion pour la santé et d’améliorer la connaissance entre les
acteurs.
Coordination Départementale de la Prévention du suicide et de la Santé mentale
Les objectifs
- Étendre le maillage sur tout le département et permettre des échanges de pratiques entre les différents acteurs tous publics confondus
- Renforcer les partenariats et la complémentarité, valoriser le travail fait sur le département
- Le relais des journées nationales et mondiales de prévention du suicide sur le département de l’Indre
- Le livret des acteurs locaux de la prévention, des soins et de l’accompagnement
- L’historique de la prévention du suicide dans l’Indre
- Les formations au repérage et à la gestion de la crise suicidaire
AUTOUR DE LA QUESTION Schizophrénie : Informer les jeunes pour lutter contre préjugés et confusions
Schizophrénie : Informer les jeunes pour lutter contre préjugés et confusions
Publié le 14/03/20 Oihana Gabriel 20minutes.fr
A l’occasion des Journées de la Schizophrénie, de samedi 21 mars, « 20 Minutes » a interrogé une patiente et un soignant sur les clichés partagés par les jeunes concernant cette maladie psychique
En France, 660.000 personnes souffrent de schizophrénie.
Malheureusement, le cinéma, les médias, la méconnaissance véhiculent des confusions et des clichés sur cette maladie, qui se déclare dans 85 % des cas entre 15 et 25 ans.
Pour mieux informer les jeunes, plusieurs initiatives sont lancées, notamment à l’occasion des Journées de la schizophrénie (dont la plupart des opérations sont malheureusement annulées en raison du coronavirus).
« Évidemment, les voix que j’entends ne me complimentent pas, elles m’insultent et me font douter des autres », témoigne Naama, 19 ans. Depuis ses 14 ans, la jeune femme se bat contre une maladie psychique aussi méconnue que stigmatisante : la schizophrénie.
Une maladie qui s’est invitée dans son train-train de collégienne dès la 3e. « J’avais l’impression d’être persécutée, j’avais tenté de me suicider plusieurs fois. Je m’en suis sortie petit à petit. Sans psy, sans médecin, sans médicament. » Mais à 17 ans, à nouveau, elle remarque des changements d’humeur importants. Finalement, l’infirmière du lycée lui propose d’aller aux urgences. Le soir même, elle est hospitalisée en psychiatrie. « Tous les préjugés sur l’hôpital psy, la camisole, les cris, j’y croyais, je me suis dit : "mais dans quelle galère je me suis mise ?" J’ai été très bien accueillie par les patients, ils m’ont rassurée. Il y avait en réalité principalement des dépressifs. »
« J’étais à nouveau dans un délire de persécution »
Quatre mois plus tard, Naama sort de l’hôpital en forme. « Mais un mois après, j’étais à nouveau dans un délire de persécution : je pensais qu’il y avait des caméras partout, dans la rue, les miroirs, les rideaux, et que c’était l’État ou l’hôpital qui me surveillaient », reprend la jeune fille. Retour à la case hôpital. « En un an et demi, j’ai fait huit hospitalisations. Entre mes 17 et mes 18 ans, j’ai passé plus de temps à l’hôpital que chez moi. »
Finalement, elle découvre son diagnostic par mégarde, noté sur son dossier : schizophrénie dysthymique. « Bien sûr, je suis allée sur Internet et me suis dit "et merde !". En même temps, je me reconnaissais. C’est un mélange de schizophrénie et de bipolarité. » Depuis, Naama a pu reprendre ses études dans un centre soins-études et se sent stabilisée. Mais ce qui la met en colère, ce sont les divers préjugés qui entourent la schizophrénie.
Violent, vraiment ?
Premier d’entre eux, la violence. « Schizo égale tueur en série pour certains, déplore Naama. On n’est pas dangereux pour les autres, mais pour nous-mêmes. En général, on s’isole. » Ce que confirme Christophe Debien, psychiatre au CHU de Lille : « C’est un épiphénomène rare. »
Autre décalage entre représentations et réalité : le séjour à l’hôpital psychiatrique. « On m’a demandé si on m’avait mis une camisole, si on m’avait attaché au lit, se remémore Naama. Les gens imaginent l’hôpital psychiatrique comme un asile du XIXe siècle. » Des clichés particulièrement vivaces chez les jeunes. « J’en ai entendu de bonnes !, s’exclame Naama. Au lycée, certains m’ont dit qu’ils ne voulaient plus traîner avec moi parce qu’ils avaient peur que je leur transmette la maladie. C’est pas une grippe ! »
Pas une, mais des schizophrénies
Autre problème, les confusions. « Certains me disaient que la schizophrénie, c’était le dédoublement de personnalité. » Faux, répond Christophe Debien, qui fait une petite mise au point : « C’est une maladie psychiatrique qui se manifeste par des symptômes, dont les plus connus sont les hallucinations, alors que ce ne sont pas les plus fréquents. Au cinéma, on montre souvent les hallucinations visuelles, alors que ce sont les hallucinations acoustico-verbales, un mélange de sons parasite et de voix, qui sont plus courantes. Il y a aussi une altération du rapport à la réalité. Un peu comme si on mettait des lunettes de soleil : on ne voit plus l’environnement tel qu’il est. Enfin, troisième pan : la désorganisation de la pensée, des difficultés à raisonner, une altération de la mémoire. Surtout, il n’y a pas une, mais des schizophrénies, avec des mélanges divers de symptômes. »
Informer les jeunes leur semble à tous deux une urgence. Car c’est justement entre 15 et 25 ans que les premiers symptômes interviennent en général. « La psychiatrie souffre de la stigmatisation, précise Christophe Debien. On pourrait ne pas s’en occuper si ce n’était pas un obstacle majeur à l’accès aux soins. D’autant que plus on la dépiste tôt, mieux on s’en sort. Or, on constate un retard au diagnostic de cinq à dix ans. » Ce qui laisse le temps à la maladie d’évoluer, avec son cortège de conséquences : déscolarisation, isolement, dépression, suicide…
Comment sensibiliser les jeunes ?
« Il faut aller sur leur territoire, c’est-à-dire les réseaux sociaux, et responsabiliser les médias, les scénaristes, les réalisateurs, à travailler de concert avec des patients et des soignants pour coconstruire des fictions qui portent des messages forts. » Le psychiatre a créé avec un collègue une chaîne You Tube, où il tord le cou aux clichés sur la psychiatrie. De leur côté, les associations proposent des informations claires et nuancées sur le site schizinfo.com, site des Journées de la Schizophrénie (dont les actions sur le terrain sont annulées en raison du coronavirus).
La fiction, on l’a dit, a aussi un rôle à jouer. Voilà pourquoi, les associations ont mis en ligne, à l’occasion de ces Journées, une websérie d’un seul épisode, Schizo, réalisée avec un comité d’experts. Dix minutes dans le cerveau d’Alice, lycéenne qui bloque sur une lumière rouge, entend des voix…
Schizo
Schizo saison 1 Bande-annonce VF
En mai, sortira au cinéma La forêt de mon père, dans lequel Gina, 15 ans, voit son père sombrer dans la schizophrénie. Un film « pas médical, mais d’amour, à hauteur d’enfant », précise sa réalisatrice, Véro Cratzborn. Par ailleurs, « la série Maniac arrive à donner une représentation assez subtile, se félicite le psychiatre. La représentation dans la fiction est en train de changer, mais dans les faits, c’est très lent. »
Un programme est également prévu par le ministère de la Santé pour que chacun puisse suivre une formation aux premiers secours en santé mentale, à l’image du diplôme de secourisme. Pour éviter que, demain, les jeunes schizophrènes entendent autant d’inepties que Naama.
https://www.20minutes.fr/sante/2739175-20200314-schizophrenie-informer-jeunes-lutter-contre-prejuges-confusions
Publié le 14/03/20 Oihana Gabriel 20minutes.fr
A l’occasion des Journées de la Schizophrénie, de samedi 21 mars, « 20 Minutes » a interrogé une patiente et un soignant sur les clichés partagés par les jeunes concernant cette maladie psychique
En France, 660.000 personnes souffrent de schizophrénie.
Malheureusement, le cinéma, les médias, la méconnaissance véhiculent des confusions et des clichés sur cette maladie, qui se déclare dans 85 % des cas entre 15 et 25 ans.
Pour mieux informer les jeunes, plusieurs initiatives sont lancées, notamment à l’occasion des Journées de la schizophrénie (dont la plupart des opérations sont malheureusement annulées en raison du coronavirus).
« Évidemment, les voix que j’entends ne me complimentent pas, elles m’insultent et me font douter des autres », témoigne Naama, 19 ans. Depuis ses 14 ans, la jeune femme se bat contre une maladie psychique aussi méconnue que stigmatisante : la schizophrénie.
Une maladie qui s’est invitée dans son train-train de collégienne dès la 3e. « J’avais l’impression d’être persécutée, j’avais tenté de me suicider plusieurs fois. Je m’en suis sortie petit à petit. Sans psy, sans médecin, sans médicament. » Mais à 17 ans, à nouveau, elle remarque des changements d’humeur importants. Finalement, l’infirmière du lycée lui propose d’aller aux urgences. Le soir même, elle est hospitalisée en psychiatrie. « Tous les préjugés sur l’hôpital psy, la camisole, les cris, j’y croyais, je me suis dit : "mais dans quelle galère je me suis mise ?" J’ai été très bien accueillie par les patients, ils m’ont rassurée. Il y avait en réalité principalement des dépressifs. »
« J’étais à nouveau dans un délire de persécution »
Quatre mois plus tard, Naama sort de l’hôpital en forme. « Mais un mois après, j’étais à nouveau dans un délire de persécution : je pensais qu’il y avait des caméras partout, dans la rue, les miroirs, les rideaux, et que c’était l’État ou l’hôpital qui me surveillaient », reprend la jeune fille. Retour à la case hôpital. « En un an et demi, j’ai fait huit hospitalisations. Entre mes 17 et mes 18 ans, j’ai passé plus de temps à l’hôpital que chez moi. »
Finalement, elle découvre son diagnostic par mégarde, noté sur son dossier : schizophrénie dysthymique. « Bien sûr, je suis allée sur Internet et me suis dit "et merde !". En même temps, je me reconnaissais. C’est un mélange de schizophrénie et de bipolarité. » Depuis, Naama a pu reprendre ses études dans un centre soins-études et se sent stabilisée. Mais ce qui la met en colère, ce sont les divers préjugés qui entourent la schizophrénie.
Violent, vraiment ?
Premier d’entre eux, la violence. « Schizo égale tueur en série pour certains, déplore Naama. On n’est pas dangereux pour les autres, mais pour nous-mêmes. En général, on s’isole. » Ce que confirme Christophe Debien, psychiatre au CHU de Lille : « C’est un épiphénomène rare. »
Autre décalage entre représentations et réalité : le séjour à l’hôpital psychiatrique. « On m’a demandé si on m’avait mis une camisole, si on m’avait attaché au lit, se remémore Naama. Les gens imaginent l’hôpital psychiatrique comme un asile du XIXe siècle. » Des clichés particulièrement vivaces chez les jeunes. « J’en ai entendu de bonnes !, s’exclame Naama. Au lycée, certains m’ont dit qu’ils ne voulaient plus traîner avec moi parce qu’ils avaient peur que je leur transmette la maladie. C’est pas une grippe ! »
Pas une, mais des schizophrénies
Autre problème, les confusions. « Certains me disaient que la schizophrénie, c’était le dédoublement de personnalité. » Faux, répond Christophe Debien, qui fait une petite mise au point : « C’est une maladie psychiatrique qui se manifeste par des symptômes, dont les plus connus sont les hallucinations, alors que ce ne sont pas les plus fréquents. Au cinéma, on montre souvent les hallucinations visuelles, alors que ce sont les hallucinations acoustico-verbales, un mélange de sons parasite et de voix, qui sont plus courantes. Il y a aussi une altération du rapport à la réalité. Un peu comme si on mettait des lunettes de soleil : on ne voit plus l’environnement tel qu’il est. Enfin, troisième pan : la désorganisation de la pensée, des difficultés à raisonner, une altération de la mémoire. Surtout, il n’y a pas une, mais des schizophrénies, avec des mélanges divers de symptômes. »
Informer les jeunes leur semble à tous deux une urgence. Car c’est justement entre 15 et 25 ans que les premiers symptômes interviennent en général. « La psychiatrie souffre de la stigmatisation, précise Christophe Debien. On pourrait ne pas s’en occuper si ce n’était pas un obstacle majeur à l’accès aux soins. D’autant que plus on la dépiste tôt, mieux on s’en sort. Or, on constate un retard au diagnostic de cinq à dix ans. » Ce qui laisse le temps à la maladie d’évoluer, avec son cortège de conséquences : déscolarisation, isolement, dépression, suicide…
Comment sensibiliser les jeunes ?
« Il faut aller sur leur territoire, c’est-à-dire les réseaux sociaux, et responsabiliser les médias, les scénaristes, les réalisateurs, à travailler de concert avec des patients et des soignants pour coconstruire des fictions qui portent des messages forts. » Le psychiatre a créé avec un collègue une chaîne You Tube, où il tord le cou aux clichés sur la psychiatrie. De leur côté, les associations proposent des informations claires et nuancées sur le site schizinfo.com, site des Journées de la Schizophrénie (dont les actions sur le terrain sont annulées en raison du coronavirus).
La fiction, on l’a dit, a aussi un rôle à jouer. Voilà pourquoi, les associations ont mis en ligne, à l’occasion de ces Journées, une websérie d’un seul épisode, Schizo, réalisée avec un comité d’experts. Dix minutes dans le cerveau d’Alice, lycéenne qui bloque sur une lumière rouge, entend des voix…
Schizo
Schizo saison 1 Bande-annonce VF
En mai, sortira au cinéma La forêt de mon père, dans lequel Gina, 15 ans, voit son père sombrer dans la schizophrénie. Un film « pas médical, mais d’amour, à hauteur d’enfant », précise sa réalisatrice, Véro Cratzborn. Par ailleurs, « la série Maniac arrive à donner une représentation assez subtile, se félicite le psychiatre. La représentation dans la fiction est en train de changer, mais dans les faits, c’est très lent. »
Un programme est également prévu par le ministère de la Santé pour que chacun puisse suivre une formation aux premiers secours en santé mentale, à l’image du diplôme de secourisme. Pour éviter que, demain, les jeunes schizophrènes entendent autant d’inepties que Naama.
https://www.20minutes.fr/sante/2739175-20200314-schizophrenie-informer-jeunes-lutter-contre-prejuges-confusions
MANIFESTATION REPORTEE 30/03/2020 Ambérieu en Bugey (01) Ciné débat « La vie après le suicide d’un proche »
Vu le contexte sanitaire actuel, le ciné débat prévu le 30 mars prochain
va être reporté.
Nous vous relayerons la date ultérieurement .
La Cellule de prévention des situations de détresse de la personne âgée vous propose de venir participer à :
Nous vous relayerons la date ultérieurement .
La Cellule de prévention des situations de détresse de la personne âgée vous propose de venir participer à :
Un Ciné débat avec
la projection du film « La vie après le suicide d’un proche » ,
suivie d’un débat avec Katia Chapoutier, réalisatrice du film.
Ce ciné-débat
s’adresse au grand public et aux professionnels. Il a pour vocation de
sensibiliser les personnes présentes à l’accompagnement des proches après un
suicide.
Le débat sera animé
par Katia CHAPOUTIER, réalisatrice du film, le Dr Jean-Claude BLOND,
psychiatre référent de la Cellule de prévention et par Nathalie GARNODIER,
psychologue coordinatrice de la Cellule de prévention.
Le ciné débat aura
lieu le Lundi 30 mars 2020 de 14h à 17h
Au Ciné Festival – 3 avenue de Verdun – 01500 Ambérieu en
Bugey
L’entrée sera
libre et gratuite.
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