Reich,
Michel; Ruszniewski, Martine (ALN Editions, Nancy, France, 2012) Cancéro Digest - Vol : 4 n° 3
Résumé
Le suicide représente un problème de santé publique en France. S’il apparaît
plutôt rare dans le champ de l’oncologie, l’expression d’idéations suicidaires
voire un passage à l’acte réussi ou non interpelle toujours le soignant en
charge du patient. Sujet tabou, rarement abordé avec les patients par les
soignants non spécialistes du champ psychique, il n’en demeure pas moins un
risque potentiel à toutes les étapes de l’évolution de la maladie cancéreuse.
Traduction d’une souffrance psychique voire d’une vulnérabilité au stress, la
crise suicidaire ne doit pas être négligée. Elle justifie une évaluation des
facteurs de risque de vulnérabilité suicidaire et leur prise en charge. De multiples
hypothèses et modèles étiopathogéniques du suicide foisonnent au sein de la
littérature : origine psychodynamique, modèle bio-psychologique de
vulnérabilité au stress, mécanisme de défense qui in fine ne peuvent réduire le
suicide à une simple réaction secondaire au cancer. Une typologie du suicide
spécifique à l’oncologie est à rechercher systématiquement. Outre les aspects
éthiques, médico-psychiatriques et de prévention du suicide, la prise en compte
de la souffrance des soignants exerçant en oncologie et confrontés à ce
phénomène reste encore trop peu appréhendée. Si une approche globale du patient
suicidaire apparaît logique, un travail de liaison auprès des équipes
soignantes reste indispensable afin d’éviter que la crise suicidaire ne se
transforme en crise institutionnelle
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