Portrait des idées suicidaires sérieuses et des facteurs de risque professionnels chez les personnes salariées
Près de 100 000 personnes salariées au Québec ont
déclaré avoir eu des idées suicidaires sérieuses révèle un rapport basé
sur l'Enquête québécoise sur la santé de la population 2014-2015.
26 août 2025
Note importante | Le rapport de
surveillance sur les idées suicidaires sérieuses au cours des 12
derniers mois des travailleuses et travailleurs québécois selon les
données de l’Enquête québécoise sur la santé de la population 2014-2015 a
été retardé en raison de la pandémie de COVID-19. Malgré le délai entre
l’enquête et la publication du document, l’exercice demeure pertinent,
car il permet de brosser un premier portrait des facteurs de risque
associés à de telles idées, incluant les risques psychosociaux du
travail.
Faits saillants
Le rapport brosse un portrait des idées suicidaires sérieuses des
travailleuses et travailleurs salariés du Québec. Il est basé sur les
données issues de l'Enquête québécoise sur la santé de la population
(EQSP) 2014-2015 menée par l'Institut de la statistique du Québec.
L'indicateur utilisé est le fait d'avoir sérieusement songé à se
suicider ou à s'enlever la vie au cours des douze derniers mois. Ce
portrait fait ressortir les facteurs de risque professionnels associés
aux idées suicidaires sérieuses, notamment les risques psychosociaux du
travail, en tenant compte des facteurs personnels et sociodémographiques
pouvant influencer de telles idées, dont l'âge, la perception de sa
situation financière, de sa santé en général, de sa vie sociale ou le
fait de vivre seul.
Les résultats présentés dans ce rapport concernent un enjeu
préoccupant en santé publique puisque les idées suicidaires contribuent
au risque de tentatives de suicide, voire au suicide. Ils pourraient
contribuer aux réflexions pour l'amélioration des actions de prévention
et de promotion de la santé mentale en milieu de travail.
Principaux constats
Les analyses font ressortir les constats principaux suivants :
Environ 3 % des personnes salariées au Québec ont déclaré avoir eu
des idées suicidaires sérieuses au cours des 12 mois précédant
l'enquête, soit près de 100 000 personnes, sans écart statistiquement
significatif entre hommes (2,6 %) et femmes (3,2 %).
Les idées suicidaires sérieuses étaient entre 1,6 et 2,8 fois plus
probables parmi les personnes exposées à des RPS du travail
comparativement aux personnes moins ou pas exposées, selon le RPS :
Pour les femmes, il s'agit de harcèlement psychologique, de manque
d'autorité décisionnelle et de situation de tension au travail, soit
une exposition combinée à un niveau élevé d'exigences psychologiques et à
un niveau faible ou modéré d'autorité décisionnelle au travail;
Chez les hommes, le manque de reconnaissance au travail et la
difficulté d'accorder les horaires de travail avec les engagements
sociaux et familiaux constituent les principaux RPS associés aux idées
suicidaires sérieuses.
Il y a une importante association entre les idées suicidaires
sérieuses et la détresse psychologique élevée, que celle-ci soit liée ou
non au travail. De plus, les résultats suggèrent que cette détresse
pourrait être une variable intermédiaire entre les risques psychosociaux
et les idées suicidaires, étant responsable, en partie, des
associations observées entre ces risques et les idées suicidaires
sérieuses.
Dans ce portrait transversal, des relations plus complexes entre les
idées suicidaires et les facteurs professionnels, sociodémographiques et
personnels, ainsi qu'avec la détresse psychologique n'ont pu être
explorées. D'autres facteurs personnels non mesurés dans l'EQSP
2014-2015 pouvant influencer le risque d'idées suicidaires, comme un
historique de trouble mental ou l'exposition à des événements stressants
ou traumatisants, devraient aussi être considérés dans des études
longitudinales.
Néanmoins, les résultats de cette étude, ainsi que ceux d'autres
études, soutiennent l'hypothèse selon laquelle des conditions de travail
défavorables constituent des facteurs de risque potentiels d'idées
suicidaires. D'où l'importance de veiller à créer des environnements de
travail sains afin de protéger la santé mentale des personnes salariées
et de contribuer à prévenir les idées suicidaires, celles-ci pouvant
mener à des comportements suicidaires.
Source :Faits saillants, Portrait
des idées suicidaires sérieuses et des facteurs de risque
professionnels chez les personnes salariées : résultats de l’Enquête
québécoise sur la santé de la population 2014-2015, Institut national de santé publique du Québec
Dispositif de sécurisation des hotspots suicidaires en Auvergne-Rhône-Alpes
L'ARS Auvergne-Rhône-Alpes agit pour sécuriser les « hotspots
suicidaires », lieux publics à risque de suicide répété. Ce dispositif
vise à cartographier ces sites et à accompagner les acteurs locaux dans
la mise en place de mesures de prévention efficaces, en lien avec la
stratégie nationale de prévention du suicide.
Qu’est-ce que le dispositif de sécurisation des hotspots suicidaires ?
Si la majeure partie des décès par suicide se produisent au sein du domicile, certains suicides surviennent de manière répétée dans des lieux publics faciles d’accès, souvent identifiés comme des « hotspots suicidaires » (ponts, falaises, tunnels, parkings, etc.).
Selon
les données CépiDC-Inserm exploitées par l'ORS Auvergne-Rhône-Alpes,
12.5% des décès par suicide enregistrés entre 2016 et 2021 se sont
déroulés sur la voie publique dans la région. L’étude menée par le Programme national Papageno
a permis d’établir qu’en région Auvergne-Rhône-Alpes, on comptait en
moyenne chaque année 121,5 décès par suicide depuis la voie publique
(moyenne de 2016 à 2022). Aussi, jusqu’à 16 400 personnes sont exposées
au suicide chaque année, directement ou non, dans la région.
La médiatisation de ces lieux publics peut contribuer à un effet d’appel incitant à de nouveaux passages à l’acte au même endroit.
Le dispositif de sécurisation et d'accompagnement mis en place en Auvergne-Rhône-Alpes et pionner en France vise à prévenir les suicides sur ces sites en conformité de la stratégie nationale de prévention du suicide.
Objectifs du dispositif de sécurisation des hotspots suicidaires
Identifier et cartographier les hotspots suicidaires présents dans la région (évolution, risques, impact des mesures prises) ;
Prioriser les sites à sécuriser en s’appuyant sur des données objectives ;
Accompagner les acteurs locaux dans la conception et la mise en œuvre de mesures adaptées de prévention pour
réduire drastiquement les suicides sur sites, comme l’aménagement du
site ou des actions de communication responsable mais aussi dans la détection de nouveaux hotspots émergents.
A qui s'adresse ce dispositif ?
Le dispositif s’adresse à toutes les institutions responsables ou concernées par un site identifié comme hotspot, notamment :
Collectivités territoriales,
Préfectures,
Conseils départementaux,
Services de secours,
Forces de l’ordre,
Médias locaux et régionaux.
Leur implication est essentielle, car la médiatisation des suicides peut soit aggraver le phénomène (effet Werther), soit au contraire avoir un effet protecteur (effet Papageno) selon la manière dont elle est conduite.
Sécurisation des hotspots suicidaires : comment ça fonctionne ?
Le dispositif de sécurisation des hotspots suicidaires repose sur une démarche territoriale coordonnée et plusieurs leviers d’action. L’objectif est d’adapter les mesures de prévention au contexte local, en s’appuyant sur des compétences spécialisées et une méthodologie éprouvée.
Les professionnels impliqués
Plusieurs acteurs sont mobilisés pour accompagner les territoires :
Des experts en prévention du suicide, capables d’identifier les facteurs de risque propres aux lieux publics ;
Des professionnels de la prévention du suicide en général qui seront des ressources locales.
Les leviers d’action déployés
Le dispositif prévoit :
L’identification et la cartographie des hotspots par
l'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, à partir de
données de terrain, remontées locales ou historiques de passage à l’acte
;
La co-construction de plans d’action de prévention,
comprenant diverses mesures comme l’affichage de messages de
prévention, des numéros d'aide, la surveillance du site, ou encore la
gestion des mémoriaux spontanés ;
La sécurisation physique des lieux,
mesure la plus efficace, avec des aménagements techniques (réhaussement
de barrières, pose de filets, restriction d’accès), selon les
possibilités techniques et le contexte local (site touristique, protégé,
etc.) ;
Un accompagnement technique sur les
choix d’aménagements, la capacité d'intervention de tiers, la prévention
des effets de déplacement des suicides, et la lutte contre les idées
reçues comme le « mythe de l’inévitabilité » du suicide.
Sécurisation des hotspots suicidaires : comment bénéficier du dispositif ?
Deux modalités d’entrée dans le dispositif sont prévues :
Site repéré par l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes : si un site présente une récurrence suicidaire avérée, l’Agence sollicite les acteurs concernés pour mettre en œuvre les actions nécessaires.
Demande locale spontanée : un territoire peut contacter l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes pour être accompagné, même si le site n’est pas encore priorisé. Ce type d’initiative est encouragé car il favorise la montée en compétence locale et le partage d’expérience entre pairs.
Coûts et financement
L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes ne finance pas directement les travaux de sécurisation mais peut soutenir financièrement un poste de chargé de mission sur un territoire, pour établir la cartographie et conseiller les acteurs dans la mise en œuvre des actions les plus efficaces.
Les dispositifs de sécurisation des hotspots suicidaires engagés en Auvergne-Rhône-Alpes
En
mai 2025, plusieurs départements sont engagés dans une démarche active
de sécurisation de leurs hotspots. Parmi les hotspots suicidaires
identifiés, 4 ponts font l'objet d'un accompagnement via le programme
Papageno :
Journée mondiale de prévention du suicide Prévenir le suicide : une priorité nationale de santé publique à l’attention des jeunes, des personnes âgées et de toutes et tous.
publié le 10.09.25 https://sante.gouv.fr/* Communiqués et dossiers de presse Santé mentale
Chaque année en France plus de 9 000 personnes meurent par suicide et près de 200 000 tentent de mettre fin à leurs jours. Les jeunes et les personnes âgées sont particulièrement touchés. Pour répondre à cet enjeu majeur de santé publique et en lien avec la Grande cause nationale Santé mentale 2025, le ministère du Travail, de la Santé, des solidarités et des Familles poursuit le déploiement de sa stratégie nationale de prévention du suicide, centrée sur des dispositifs concrets visant à réduire le risque suicidaire et à accompagner efficacement les personnes en détresse.
Les dispositifs clés pour agir au plus près des personnes à risque VigilanS : maintenir le lien après une tentative de suicide Ce dispositif, opérationnel dans 17 régions dont 4 en Outre-mer, permet de recontacter les personnes ayant fait une tentative et réduit significativement [1] le risque de récidive (Prévention du suicide : VigilanS, un dispositif efficace face au risque de récidives des tentatives de suicide, article du Journal of the American Medical Association) Former au repérage et à l’intervention de crise Des formations adaptées proposées aussi bien aux citoyens volontaires qu’aux professionnels de santé, favorisent la constitution de réseaux de vigilance capables d’assurer une prise en charge rapide et sécurisée des personnes en crise. https://www.geps.fr/ Prévenir la contagion suicidaire Des actions ciblées pour prévenir les phénomènes de contagion suicidaire, notamment grâce au programme Papageno : identification des lieux à risque et sécurisation, accompagnement des personnes confrontées à des morts par suicide ou tentatives de suicides, formation des journalistes à un traitement responsable du sujet et accompagnement des institutions dans la gestion post-suicide, limitant ainsi la propagation des comportements à risque. Le 3114 : un numéro national d’écoute et d’orientation Disponible 24h/24 et 7j/7 sur tout le territoire, ce service gratuit met en relation les personnes en détresse, leurs proches et les professionnels avec des professionnels formés (infirmiers, psychologues et psychiatres). Plus d’un million d’appels ont déjà été reçus.
À ces dispositifs nationaux s’ajoute l’action des associations partenaires (SOS Amitié, Nightline, Fil santé jeune, Union nationale de prévention du suicide, plateforme Espoir, etc.) qui apportent un soutien direct, gratuit et confidentiel aux personnes en souffrance et à leur entourage. Des actions en faveur spécifiquement des jeunes et des personnes âgées
Cette stratégie a été récemment renforcée sur son volet « Jeunes » avec des actions visant à généraliser et améliorer la prise en charge des mineurs par les centres VigilanS, à expérimenter le programme de recherche « Equipe en Ligne d’Intervention et d’Orientation pour les Adolescents et les jeunes adultes en Souffrance » (ELIOS) qui prévoit l’intervention de web-cliniciens formés à la prévention du suicide directement sur les réseaux sociaux pour venir en aide aux jeunes en proie à des idées suicidaires, et à adosser un tchat à terme au 3114 afin d’en faciliter l’accès à ce public.
Concernant les personnes âgées, une expérimentation est en cours au niveau de l’agence régionale de santé d’Occitanie pour adapter le protocole de prise en charge du programme VigilanS à ce public (envoi de cartes postales personnalisées, inclusion avant tentative de suicide, etc.). Une mobilisation continue
Informer, repérer plus tôt, maintenir le lien et renforcer l’accompagnement : tels sont les leviers concrets de la prévention du suicide, sur lesquels le ministère chargé de la Santé agit de manière constante pour protéger les jeunes, les personnes âgées et toutes les populations vulnérables.
Côte-d’Or Prévention du suicide : 31 14, dispositif VigilanS, Samu… vous n’êtes pas seuls !
Mercredi 10 septembre a lieu la Journée internationale de prévention du suicide, qui intervient pendant le mois de la prévention du suicide, Septembre jaune. Le CHU de Dijon se mobilise sur cette thématique depuis des années et est à l’origine d’un dispositif de veille pour éviter la récidive en cas de tentative : VigilanS, qui vient notamment compléter le numéro national 31 14. Amandine Robert - 10 sept. 2025 à 12:00 - Temps de lecture : 2 min
En cas de pensées suicidaires, ayez le réflexe de composer le 31 14. Une écoute et des solutions concrètes de sécurisation sont apportées à chacun. Le 31 14 est un dispositif national et gratuit de prévention du suicide ouvert depuis 2021 et piloté par le ministère de la Santé. Photo d’illustration Philippe Vacher
Septembre jaune est le mois de la prévention du suicide avec, en point d’orgue, mercredi 10 septembre, la Journée internationale de prévention du suicide. Une thématique de santé qui reste l’une des manifestations les plus graves des problèmes de santé mentale. En France, le suicide représente plus de 9 000 morts et 200 000 tentatives de suicide par an.
Le CHU de Dijon se mobilise sur cette thématique depuis des années et est à l’origine d’un dispositif de veille pour éviter la récidive en cas de tentative. Une bouée de sauvetage en plus, alors qu’existe un numéro de téléphone national de prévention du suicide : le 31 14.
On fait le point avec la Dre Maud Benetti, psychiatre au CHU dijonnais. « VigilanS Bourgogne, ouvert en décembre 2021 au CHU, a pris en veille un peu plus de 1 400 personnes ayant fait une tentative de suicide. Prendre des nouvelles de ces personnes dans les mois qui suivent l’acte, leur apporter notre aide en cas de nouvelle crise suicidaire, répondre et soutenir leurs proches ou leurs professionnels de santé permet de diminuer significativement le risque d’une nouvelle tentative et le risque de mourir par suicide. »
« La crise suicidaire est un phénomène complexe sur lequel on peut intervenir à condition de ne pas rester isolé »
Dre Maud Benetti, psychiatre au CHU de Dijon. Photo CHU de Dijon
Mais VigilanS n’est qu’un maillon de la grande chaîne d’acteurs et de dispositifs de prévention du suicide, avec qui le service psychiatrie du CHU travaille en lien étroit : « Professionnels de santé libéraux, équipes d’urgences, équipes de psychiatrie, 31 14 , Samu 21-58 et Samu 89, professionnels de l’accompagnement social, professionnels de santé de l’Éducation nationale, associations… » La Dre Benetti rappelle surtout que les pensées suicidaires peuvent concerner tout le monde : « Souffrir au point d’avoir des idées suicidaires peut arriver à chacun d’entre nous à un moment ou un autre de sa vie. La crise suicidaire est un phénomène complexe, multifactoriel, toujours très singulier, mais c’est un phénomène sur lequel on peut intervenir à condition de ne pas rester isolé et d’oser en parler. Cela ne veut pas dire que ce soit facile, mais en mobilisant nos forces tous ensemble, nous pouvons y parvenir et changer les trajectoires. »
Journée mondiale de prévention du suicide : l'ARS rappelle les dispositifs d'accompagnement des personnes en souffrance à La Réunion
Publié le 10 septembre 2025 https://imazpress.com/*
Chaque année à La Réunion près de 90 personnes meurent par
suicide et près de 1.300 tentent de mettre fin à leurs jours. Les jeunes
et les personnes âgées sont particulièrement touchés. A l’occasion de
la journée internationale de prévention du suicide ce mercredi 10
septembre 2025 et en lien avec la Grande cause nationale Santé mentale
2025, l’ARS rappelle les dispositifs déployés à La Réunion pour
accompagner les personnes à risque suicidaire et les professionnels qui
leur viennent en aide. Nous publions le communiqué de l'ARS ci-dessous :
(Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)
Le suicide à La Réunion Bien que le taux de suicide soit en baisse
tendancielle depuis 20 ans, la France présente l’un des taux de suicide
les plus élevés d’Europe. A La Réunion, le taux de mortalité par suicide
demeure inférieur à la métropole. Le suicide touche principalement :
- Les personnes âgées de plus de 75 ans qui souffrent d’une perte
d’autonomie et d’un sentiment de solitude lié à la perte progressive de
leurs proches
- Les adolescents (Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes réunionnais)
o 47% des jeunes réunionnais présentent des signes de dépression modérée à sévère
o 30% des lycéennes déclarent avoir eu des pensées suicidaires dans les 12 derniers mois
o +20% des lycéennes ont déjà fait une tentative de suicide
Des outils d’aide à disposition de tous
• Le 3114 : le numéro national de prévention du suicide Disponible
24h/24 et 7j/7, ce service gratuit met en relation les personnes en
détresse, leurs proches et les professionnels avec des professionnels
formés (infirmiers, psychologues et psychiatres). Depuis 2022, le Centre
Régional de Prévention du Suicide de l’Etablissement Public de Santé
Mentale de La Réunion (EPSMR) gère localement les appels provenant de La
Réunion.
• Des actions de sensibilisation réalisées en collèges et lycées pour
informer les jeunes sur la nécessité de parler de leur mal-être, les
mettant en liant notamment avec des associations et des lignes d’écoute
dédiées aux jeunes :
o Association prévention suicide
o Association Sos Solitude
o Kozé Jeunes : 0 801 901 974 (numéro non surtaxé), appels possibles les
après-midis du lundi au vendredi du 13h30 à 16h30 et en nocturne le
jeudi à 19h.
• Développement du dispositif Mon soutien psy : Ce dispositif permet de
bénéficier du remboursement de 12 séances d’accompagnement psychologique
par an grâce à un réseau de psychologues libéraux conventionnés par
l’assurance maladie. Pour en savoir plus rendez-vous sur le site Ameli.fr .
• VigilanS : maintenir le lien après une tentative de suicide Lancé en
2015, ce dispositif consiste en un système de recontact et d’alerte en
organisant autour de la personne ayant fait une tentative de suicide un
réseau de professionnels de santé qui assureront une veille et garderont
le contact avec elle.
• Des formations en prévention suicide Des professionnels en contact
avec des jeunes ont été formés aux premiers secours santé mentale module
jeunes, spécialement conçu pour eux :
o 2 professionnels formés dans chaque établissement scolaire
o Une intégration dans les contrats locaux de santé entre l’ARS et les
communes pour former les animateurs d’activités socio-culturelles, les
clubs sportifs …
• Renforcement du temps de présence des psychologues au sein des
structures Pour améliorer l’accès aux soins, 7 postes de psychologues
ont été créés dans les centres médico-psychologiques pour enfants et
ados (CMPEA) et dans les maisons des adolescents, ce qui a réduit les
délais d’attente à 3 à 5 mois. L’ARS a aussi financé 2 postes de
psychologues dans les centres de santé universitaires et mis en place un
partenariat avec les 4 missions locales de l’île afin qu’elles
disposent, elles aussi, de psychologues.
La santé mentale a été désignée Grande Cause nationale en 2025.
• 1 personne sur 4 va souffrir d’un trouble mental à un moment de sa vie.
• 23 % des Français ont le sentiment de ne pas prendre soin de leur santé mentale dont 36 % des femmes et 38 % des 18-24 ans.
• 70 % des Français ont un stéréotype concernant les personnes atteintes de troubles de santé mentale.
• 1 salarié sur 4 se dit en mauvaise santé mentale La santé mentale, une priorité de santé publique pour l’ARS.
La santé mentale est une priorité pour l’ARS La Réunion, inscrite dans
le Projet Régional de santé (PRS) La Réunion 2023-2033 pour :
• Lutter contre la stigmatisation et prévenir l’apparition des troubles psychiques
• Renforcer les capacités de repérage, d’orientation et de prise en charge précoce
• Organiser l’accès aux soins psychiatriques non programmés ou urgents
• Compléter l’offre de prise en charge
• Favoriser les droits et l’inclusion dans la société des personnes souffrant de troubles psychiques
• Disposer d’une capacité régionale d’évaluation des actions, de recherche et d’épidémiologie en santé mentale.
Comme "octobre rose" est le mois de lutte
contre les cancers du sein, "septembre jaune", vise à devenir celui de
la prévention contre les suicides et tentatives. La journée
internationale de prévention du suicide a d'ailleurs lieu ce 10
septembre 2025. Entretien avec Charles-Edouard Notredame, psychiatre de
l'enfant et de l'adolescent au CHU de Lille. Coordinateur national
adjoint du 3114, un numéro d'aide aux personnes ayant des idées
suicidaires.
Pouvez-vous dresser un état des lieux en France et en Hauts-de-France des tentatives de suicide et suicides qui ont lieu chaque année et leur évolution ?
En France, on a, à peu près, 9 000 suicides chaque année. C'est
considérable, car c'est trois fois plus que les accidents de la voie
publique, mais c'est aussi la pointe émergée de l'iceberg parce qu'on
compte aussi à peu près 200 000 tentatives de suicide chaque année. Le
suicide concerne trois hommes pour une femme tandis que la tentative de
suicide concerne deux femmes pour un homme. En région, les
Hauts-de-France figurent parmi les régions les plus touchées par les
tentatives et les suicides. Le taux de suicide dans la région des
Hauts-de-France est de 17 pour cent mille habitants, alors que la
moyenne nationale est de 13-14 pour cent mille habitants.
Le suicide est toujours extrêmement multifactoriel. Il n'y a jamais
une réponse unique à l'explication de ces taux de tentatives et
suicides. Cela dit, on sait qu'on a des indicateurs sociaux péjoratifs
en termes de précarité et de consommation d'alcool qui sont des facteurs
de risques très importants de conduites suicidaires. Mais le Nord, est
un département qui enregistre les plus grandes baisses de tentatives de
suicide et suicides dans la région.
Comment cela se fait-il ?
En amont, il existe une stratégie nationale de prévention du suicide
en France depuis 2017, en 5 axes. Et la région déploie ces 5 axes.
Un centre de réponse au CHU de Lille.
Un dispositif contre la réitération suicidaire.
La formation en prévention du suicide grâce à la fédération de recherche en psychiatrie et santé mentale.
La prévention de la contagion suicidaire, le traitement du suicide par les médias.
La prévention des "hot spots", lieux réputés favorables au suicide.
Et enfin, elle communique.
Qu'est-ce que le 3114 ?
Le 3114, c'est un numéro national de prévention du
suicide. La région des Hauts-de-France est en pointe concernant la
prévention du suicide, car non seulement, elle met en place les
dispositifs prévus par la stratégie nationale, mais elle porte aussi la
coordination de la plupart de ces dispositifs au national. Le numéro 3114
est professionnel, ce sont des psychologues et des infirmiers, placés
sous la supervision d'un médecin psychiatre. Ça répond 24h/24 et 7j/7,
en tout point du territoire. Le professionnel accueille la personne qui
appelle, évalue la situation, l'urgence de la crise suicidaire, qui
oriente en fonction des besoins de la personne et qui intervient en
désamorçant la crise ou en faisant intervenir une équipe de secours.
Sortir le suicide de la sphère taboue
dans laquelle il est pour l'instant enfermé. Et de pouvoir parler du
suicide dans la sphère publique pour en faire une cause sociale. L'idée,
c'est qu'il y a des cancers qui ont leur mois de prévention. Il n'y a
pas de raison que le suicide n'ait pas son mois de prévention
Charles-Edouard Notredame, psychiatre à propos du 3114
Quels sont ses objectifs ?
Notre objectif n'est pas en termes de nombre à atteindre. Car on sait
que les suicides et les tentatives de suicide sont multifactoriels.
Notre objectif au 3114 est de répondre à un maximum de personnes. Et de
répondre aux personnes les plus touchées ou les plus à distance des
soins. Et c'est pour cela qu'on est très attentifs aux inégalités
territoriales de santé. Septembre jaune a aussi pour but de faire
exister la prévention du suicide dans les représentations collectives.
Sortir le suicide de la sphère taboue dans laquelle il est pour
l'instant enfermé. Et de pouvoir parler du suicide dans la sphère
publique pour en faire une cause sociale. L'idée, c'est qu'il y a des
cancers qui ont leur mois de prévention. Il n'y a pas de raison que le
suicide n'ait pas son mois de prévention.
C'est la couleur de l'espoir et la couleur officielle de la
prévention du suicide. Le ruban jaune, c'est le ruban de la prévention
du suicide.
Il faut parler du suicide, mais pas n'importe comment en somme...
Le plus simple est de se rendre sur le site du programme PapaGeno
dans lequel vous retrouverez toute une série de conseils et de
préconisations pour utiliser les bons mots pour réduire le risque de
contagion suicidaire. Exemples, éviter les titres sensationnalistes. On
évite de mettre "suicide" dans les gros titres, les photographies qui
représentent le moyen létal, la description du moyen létal. On promeut
les témoignages d'experts ou de personnes qui se sont sortis d'une crise
suicidaire. Et surtout, mettre un encart dans lequel on conseille d'appeler le 3114, si vous avez des idées suicidaires.
prévention du suicide : le chrl engagé aux cotes du 3114
Mercredi dernier, à l’occasion de septembre jaune, le mois de la prévention du suicide, le CHRL vous proposait un stand d’information animé par l’équipe 3114 Centre-Val de Loire du CHRU de Tours.
Cette action a permis de sensibiliser les usagers, les visiteurs et les professionnels à la souffrance psychique, de briser les tabous et de faire connaître la plateforme 3114, ligne d’écoute nationale, confidentielle et gratuite, accessible 24h/24 et 7j/7.
Écoute, prévention, orientation : le 3114 est là pour toute personne en détresse ou toute personne s’inquiétant pour un proche.
Un grand MERCI à l’équipe du 3114 pour leur présence, leur écoute bienveillante et la qualité des échanges proposés. Parce que parler peut sauver, restons mobilisés
***
Le combat d’Edgar Mermet : « Il faut parler du suicide pour le prévenir »
Auteur d’un documentaire sur la prévention contre le
suicide, dont c'est la journée mondiale ce mercredi 10 septembre, Edgar
Mermet explique à ELLE son combat contre ce fléau érigé au rang de
tabou.
Le suicide
représente en France près de 10 000 décès par an. Ce mercredi 10
septembre se déroule la journée mondiale sur la prévention contre le
suicide. Aussi, Edgar Mermet a voulu y consacrer un documentaire. Pour
lever le tabou, national sur le sujet, et surtout promouvoir la
prévention face à ce fléau. Car, dans une société d'images, la
prévention du suicide en manque cruellement. Il explique auprès de ELLE
son projet.
Lutter contre les idées reçues pour mieux informer
« J'ai
eu des idées suicidaires dès l'enfance. Je suis allé voir un
pédopsychiatre quand j'avais 6 ans. Après, ça m'a poursuivi pendant mon
adolescence, pendant ma vie de jeune adulte aussi. Comment ça se
manifestait ? Par des envies de se faire du mal, par ce qu'on appelle des scénarisations d'idées suicidaires. J'étais tout seul, je n'avais pas d'informations et en fait, je n'étais pas tout seul, mais je croyais que je l'étais.
Du
coup, j’ai réalisé un documentaire. Je l'ai fait aussi un peu pour moi
parce que le tabou, c'est le silence et l'isolement. C'est un sujet qui
est compliqué à aborder puisqu'on parle de la mort, il n'y a pas
beaucoup d'informations. Vu qu'il y a peu d'informations qui circulent,
il y a beaucoup d'idées reçues et en même temps ; il y a beaucoup de
honte.
« En 2025, année de la grande cause de la santé mentale, le suicide reste tabou »
La
première idée reçue qui va vraiment à l'encontre de la prévention du
suicide, c'est le fait qu'en parler provoquerait des suicides. C'est
vraiment scientifiquement faux. Il faut parler du suicide pour le
prévenir. En revanche, il faut le faire avec les bons mots et pour le
coup, ça, ça ne s'improvise pas.
Ce
n'est pas facile, il faut avoir les informations, il faut donc de la
formation. Pour ça, il faut que toute la société s'en empare puisque le
suicide, c'est quelque chose de dur à porter à la fois pour les familles
et pour les personnes qui sont en souffrance.
Quand on a envie de
mettre fin à ces jours, on n'a pas envie de le dire à ses parents qui
se battent toute leur vie pour nous. On n'a pas envie de le dire à ses
frères ou à ses sœurs si on en a parce que ça pourrait les inquiéter.
Pareil pour ses proches, pareil pour ses amis. On a du mal à en parler à
la fois dans la famille et dans les sociétés.
Déstigmatiser le mot même de « suicide »
En
France, on est à plus de 9 000 suicides par an. Ça représente un peu
moins de trois fois le nombre de morts sur les routes pour donner une
comparaison. Pour les morts sur la route, on a tous vu des campagnes
télévisées avec “Sam c'est celui qui ne boit pas”. Il y a eu beaucoup,
beaucoup de travail de prévention qui a été fait. Pour le suicide, on
n'a rien. Nous sommes en 2025, l'année dont la grande cause est la santé
mentale. Pour autant, on voit que le suicide reste tabou.
Le
mot “suicide” reste encore difficile même à prononcer. On manque de
campagnes politiques d'envergure sur le sujet du suicide. Mais on a des
gens qui sont quotidiennement engagés sur le sujet. Donc, le langage est
important parce que c'est aussi important de déstigmatiser. Et donc,
c'est pour ça qu'on ne parle plus de fou.
« La seule solution, c'est la parole »
On
ne parle plus de malade mental. On parle de troubles psychiques. On
parle de personnes qui vivent avec des troubles psychiques. Mais c'est
important que le langage évolue pour le respect des personnes et pour la
déstigmatisation en général.
La crise suicidaire, ça va être
vraiment un pic où, pour le coup, la personne ne voit qu'une seule
solution qui est le suicide. Alors qu'évidemment, c'est faux. La seule
solution, c'est évidemment la parole. Et le fait de partager ça,
d'appeler le 3114, d'appeler des associations. Parce que le message,
c'est ça. C'est qu'il y a des ressources qui existent. »
Prévention du suicide : contrairement à ce que tout le monde croit, ces signes peuvent prédire le passage à l'acte Louise Leboyer Publié le 9 septembre 2025
À l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide du 10 septembre, il est important de rappeler les signes qui peuvent alerter l'entourage et prévenir un passage à l'acte.
Accompagner une personne qui est touchée par un trouble mental peut être particulièrement éprouvant et déroutant pour l’entourage. Lorsque des pensées suicidaires font surface et que la vie d’un proche semble être en danger, il est impératif de demander de l’aide à un professionnel. Il est notamment possible d’appeler le 3114, le numéro national de prévention du suicide. Mais encore faut-il mettre le doigt sur ce type de schémas de pensée. Malheureusement, les signes d'un potentiel passage à l'acte ne sont pas toujours visibles.
Une crise suicidaire peut se manifester de plusieurs manières. Il peut notamment s’agir de troubles du sommeil, de changements d’humeur et de comportement, d’une perte d’intérêt pour des choses ou des événements qui apportaient de la joie auparavant, une irritabilité, une consommation d’alcool ou de substances accrue, de l’anxiété ou une tendance à s’isoler. Mais il arrive que le comportement d’une personne ayant montré les signes de pensées suicidaires soit à l’opposé de ce que l’on imagine. Et il ne faut surtout pas relâcher sa garde. La prise de décision
Lorsqu’une personne souffrant de dépression ou ayant déjà exprimé des pensées suicidaires se montre soudainement joyeuse ou relâchée, il est impératif de se montrer très vigilant. Le fait de changer de comportement et d’afficher une attitude positive peut vouloir dire que la personne a pris la décision de mettre fin à ses jours. Mener un combat contre un trouble mental est souvent synonyme de longues souffrances et d’une douleur quasi permanente.
Prendre la décision de mourir peut soulager quant au fait que cette douleur ne sera plus là pour longtemps et qu’il n’y a plus de lutte à mener pour faire taire les pensées suicidaires. « L'idée de mettre fin à leur douleur peut les soulager, tout comme le soulagement que nous ressentons lorsque la douleur physique est apaisée », explique Doreen Marshall, psychologue et professionnelle dans la prévention du suicide, au HuffPost.
Rassurer les proches
Ce changement de comportement peut aussi être un moyen de masquer la gravité de la situation aux proches afin de ne pas les inquiéter. « C'est pourquoi il est extrêmement important de ne pas cesser de mesurer le risque de suicide lorsque l'on constate une amélioration soudaine des symptômes », conclut Danielle Dellaquila.
« Selon les experts en prévention du suicide et les personnes qui ont fait une ou des tentatives de suicide par le passé, une des meilleures façons d’aider une personne à risque est d’entamer une conversation sur le suicide et de soutenir la personne à trouver le bon type d’aide », recommande le site InfoSuicide. Si le fait de poser des questions peut sembler contre-productif, c’est au contraire un moyen d’établir la connexion avec la personne. « Le fait de demander à une personne si elle a des pensées ou des sentiments à propos du suicide ne la poussera pas à se suicider. En fait, donner à quelqu'un l'occasion de parler de ses sentiments peut réduire le risque qu'il passe à l'acte », assure le site de la MayoClinic. https://www.psychologies.com/actualites/sante-mentale/Prevention-suicide-signe-peut-predire-passage-acte-563153
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Suicide : les actions de prévention en Île-de-France 8 septembre 2025
https://www.iledefrance.ars.sante.fr*
Le 10 septembre a lieu la journée mondiale de prévention du suicide. A cette occasion, focus sur les dispositifs déployés en Île-de-France pour accompagner les personnes à risque suicidaire et les professionnels qui leur viennent en aide.
Une priorité de santé publique
La prévention du suicide est un enjeu majeur de santé publique. Bien que le taux de suicide soit en baisse tendancielle depuis 20 ans, la France présente l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe, avec 9 203 décès estimés en 2017, selon l’observatoire du suicide. Selon une étude de la fondation FondaMental, le fardeau économique des suicides et tentatives de suicide en France en 2019 s’élève à 24 milliards d’euro, en tenant compte des coûts directs sanitaires et post mortem, ainsi que des coûts indirects liés notamment à la perte de productivité et la prise en charge du handicap.
Selon le Bulletin de Santé Publique Ile-de-France de 2023, 4 % des Franciliens de 18-85 ans ont déclaré avoir pensé à se suicider, proportion comparable à celle observée dans le reste de la France. En Île-de-France, un passage à l’acte concerne 6 % des personnes de 18-85 ans, les femmes bien plus que les hommes (respectivement 7 % et 4 %). En plus des jeunes, les agriculteurs, les personnes détenues, les minorités sexuelles et les personnes âgées sont particulièrement concernées par le risque suicidaire.
La prévention du suicide, et plus généralement la promotion de la santé mentale, est l’une des priorités du Projet régional de santé 2023-2028, dans sa fiche 1.6 du Schéma Régional de Santé. L'Agence, aux côtés de ses partenaires est engagée dans une stratégie globale qui comprend : le développement d’outils de suivi des suicides et des tentatives de suicide, des actions de prévention auprès des personnes à risque suicidaire et celles ayant déjà réalisé un passage à l’acte, la mise en place de formations au repérage, à l’évaluation du risque suicidaire et à l’intervention de crise auprès des personnes en crise suicidaire mais aussi des actions de postvention et d’accompagnement des personnes qui ont connu un suicide dans leur environnement et entourage.
Zoom sur quelques actions mises en place en Île-de-France : Le 3114 : le numéro de prévention du suicide
Le 3114, est un numéro national de prévention du suicide lancé dans le cadre de la stratégie nationale de prévention du suicide. Un centre répondant est ouvert en Île-de-France depuis janvier 2023 porté par le GHU Paris psychiatrie et neurosciences et l’AP-HP.
Ce dispositif d’aide à distance est accessible 7j/7 et 24h/24. Il a pour but d’apporter une réponse réactive et personnalisée à toute personne confrontée à une crise suicidaire, ainsi qu’à ses proches aidants, aux professionnels, aux endeuillés du suicide et aux institutions impactées. Il permet de répondre à un public assez large et à l’ensemble des situations : accueil, écoute et orientation. Les répondants sont des psychologues et des infirmiers qui ont eux-mêmes une expérience en psychiatrie et dans le champ du suicide.
Depuis sa création, le 3114 a reçu plus de 200 000 appels venant de l’Île-de-France.
En savoir plus : 3114.fr Le dispositif VigilanS : un suivi et un accompagnement des personnes à risque de réitération suicidaire
La survenue d'une tentative de suicide multiplie par 4 le risque de suicide ultérieur. Pour prévenir ce risque, le maintien du contact avec les personnes est essentiel. C’est l’enjeu du dispositif VigilanS né en 2015 dans les Hauts-de-France et qui est aujourd’hui effectif dans chaque département d’Île-de-France.
Toute personne prise en charge pour une tentative de suicide se voit proposer son inclusion dans VigilanS au moment de sa sortie. Elle est alors suivie et régulièrement contactée par des « vigilanseurs », des soignants formés qui pourront répondre efficacement en cas de mal-être ou de problème. Elle peut également les joindre directement via un numéro gratuit. Parallèlement, son médecin traitant et éventuellement son psychiatre traitant reçoivent un courrier les informant de l’organisation du dispositif et de l’entrée de leur patient dans celui-ci. Ils disposent eux aussi d’un numéro téléphonique dédié pour répondre à leurs questions.
Depuis leur création sur la région, les 4 dispositifs VigilanS franciliens ont inclus dans leurs suivis plus de 10 000 patients.
Selon l'évaluation de Santé publique France, le risque de réitération suicidaire ou de décès par suicide est réduit de 38% pour les patients un an après leur inclusion dans VigilanS.
Les actions de formation forment un pilier de la stratégie de prévention du suicide et ont plusieurs déclinaisons :Des formations en prévention du suicide visant à constituer un réseau Sentinelle de prévention et d’orientation dans la population. La formation spécifique des professionnels pour le dépistage, l’évaluation, l’orientation et l’intervention de crise.
Trois formations standardisées construites par le GEPS (Groupement d'Etudes et de Prévention du Suicide) sont déployées à l’échelle régionale :Les formations « Evaluation et Orientation » et « Intervention de Crise » s’adressent aux professionnels cliniciens et visent à leur donner les clés pour évaluer et intervenir face à une crise suicidaire. La formation « Sentinelle », ouverte à tous, vise à renforcer les habiletés et dispositions spontanées de citoyens ou professionnels non-soignants pré-identifiés pour repérer, au sein de leur communauté de vie, les signes d’alerte d’un risque suicidaire et orienter les personnes repérées vers les ressources d’évaluation et/ou de soin adaptées.
En Île-de-France, des dispositifs de postvention, après un suicide, se développent, que ça soit des dispositifs de postvention pour les professionnels de la santé confrontés au suicide de patients (développement hospitalier de ressources), ou d’accompagnement d’endeuillés par suicide (association Empreintes, etc.). Une plateforme d’informations et de ressources, la plateforme Espoir, recense les ressources à proximité.
Nightline : une association qui prend soin de la santé mentale des jeunes
Le dispositif Nightline œuvre pour améliorer la santé mentale des jeunes, et notamment des étudiants, dans le cadre de la prévention du suicide. Découvrir Nightline
« Aucune célébrité en France ne soutient notre cause » : la prévention du suicide peine à mobiliser
La journée mondiale de prévention du suicide, c’est le 10 septembre. En France, chaque année, environ 9 000 personnes mettent fin à leurs jours. Le sujet reste tabou et peine à trouver sa place dans l’espace médiatique. Le suicide fait près de 9 000 morts par an. Un chiffre qui a tendance à baisser depuis trente ans, contrairement aux idées reçues. Par Samuel Cogez Journaliste aux faits-divers justice à La Voix du Nord Arras depuis 2006 Publié: 6 Septembre 2025 https://www.lavoixdunord.fr/*
Elle ne ménage pas ses efforts, arpentant la France aux côtés de psychiatres spécialisés. Nathalie Pauwels, responsable du programme Papageno destiné à prévenir la contagion suicidaire, peine pourtant à mobiliser. Cette année, le 10 septembre, le message de la journée mondiale de prévention du suicide sera en plus parasité par la contestation sociale. Mais même sans cela, le message a du mal à passer… En témoigne la pétition en forme de manifeste, « Parle moi de ton silence », lancée en février, qui approche péniblement les 10 000 signatures.
« Je reçois plein de messages de personnes qui trouvent la démarche de cette pétition essentielle, mais qui ne veulent pas signer ou être identifiées », constate madame Pauwels. Pour donner plus d’écho à l’initiative, Papageno a contacté 150 personnes, – artistes, chanteurs, journalistes, acteurs… –, ayant tutoyé le suicide, sans succès. « Soit on n’a aucune réponse, soit un refus d’engagement sur ce sujet, déplore Nathalie Pauwels. On n’a pas de visibilité, de porte-parole. Personne en France, comme célébrité, ne soutient notre cause. Et qui va inviter en plateau un expert de la prévention du suicide ? » Tabou et idées reçues
Le suicide reste tabou. On recense chaque année 200 000 tentatives officielles, mais le fléau est mal connu et véhicule des idées reçues. Il touche toutes les catégories sociales, fait trois fois plus de morts chez les hommes que chez les femmes, et concerne « très largement les personnes âgées, selon le psychiatre Charles-Édouard Notredame. Avec assez peu de tentatives mais des gestes très vite létaux ». Autre idée reçue : il n’y a pas plus de suicide. Le nombre de décès par suicide baisse depuis trente ans en France (– 30 %).
« La question du suicide est entachée d’idées reçues, les gens l’associent à la faiblesse, la lâcheté, explique madame Pauwels. C’est un tabou car ça touche à la mort, il y a beaucoup de culpabilité des proches. Le silence complique le travail de prévention ». Et ce alors qu’on parle pourtant de plus en plus de santé mentale.3114, numéro national de prévention du suicide, 7j/7, 24h/24.
L’interview du samedi Prévention du suicide : « Il faut oser dire à l’autre que l’on s’inquiète pour lui » Cette année l’ARS Grand Est a fait de la prévention du suicide une priorité. Le sujet est encore tabou mais Fabienne Ligier, psychiatre et spécialiste du sujet, a une conviction : parler du suicide peut sauver des vies. Propos recueillis par Magalie Delle-Vedove - 06 sept. 2025
Fabienne Ligier professeure de Psychiatrie, psychiatre au Centre Psychothérapique de Nancy (CPN), coordinatrice médicale du centre régional de prévention du suicide Grand Est. Photo Magalie Delle-Vedove
Cette année l’ARS Grand Est a fait de la prévention du suicide une priorité, la région est-elle particulièrement concernée ?
Le taux de décès par suicide baisse mais il peut encore diminuer grâce à la prévention car le suicide est une cause de mortalité majoritairement évitable. En France, le suicide représente la deuxième cause de mortalité chez les 18-25 ans, la première chez les 25-34 ans. Ces données sont préoccupantes mais il faut rappeler que la mortalité par suicide a baissé depuis l’an 2000, la prévention est donc efficace. En Lorraine, deux départements ont un bilan plus préoccupant, les Vosges et la Meuse. Les départements ruraux cumulent des facteurs de risques comme le taux de chômage, l’isolement et l’accès aux soins. La prise en charge est compliquée si on ne peut pas voir son médecin, un psychologue ou un psychiatre. Des chercheurs ont pu évaluer, en réalisant des autopsies psychologiques de personnes décédées par suicide, qu’il existe dans plus de 80 % des cas une dépression ou une addiction non traitée, voire non diagnostiquée. La crise suicidaire est accompagnée d’un débordement émotionnel, quelle qu’en soit la cause initiale. Ces éléments de souffrance sont parfois non repérés par les soignants et l’entourage, car souvent non évoqués par les personnes suicidaires.
Tout changement de comportement brutal, survenue de signes d’anxiété, repli sur soi, désinvestissement affectif, troubles du sommeil, de l’alimentation, conduites à risques. Il faut aussi garder à l’esprit que parfois la dépression, l’envahissement émotionnel se manifestent par de l’agressivité ou de l’agitation. Le changement d’attitude doit alerter tout comme certains éléments de langage : « Je n’en peux plus », « il n’y a plus rien à faire ». Pas facile de graduer la souffrance mais qu’est ce qui fait qu’une personne va tenter de se suicider et qu’une autre non ?
Certaines trajectoires de vie émaillées de violences précoces sont plus à risques mais certains individus sont résilients. Il y a de nombreux facteurs de risques comme l’isolement, la précarité, le manque d’accès aux soins, un trouble psychique, le chômage, la violence subie dans l’enfance ou à l’âge adulte. Il y a aussi des facteurs de protection comme le soutien social, la capacité à demander de l’aide, une activité valorisante, le fait de pouvoir exprimer ses émotions parce qu’on appartient à une communauté, qu’on se sent appartenir à un groupe. Il est important de permettre à nos enfants de s’exprimer, et ce, même dans une société qui a tendance à abraser les réactions émotionnelles. Le suicide est une pathologie du lien, la personne en souffrance a le sentiment d’être un poids pour les autres, d’être déconnectée. Elle a du mal à demander de l’aide d’autant que son estime d’elle-même est souvent dégradée et accompagnée d’un sentiment de honte en crise suicidaire. Il faut oser dire à l’autre que l’on s’inquiète. Le suicide ne correspond pas à une volonté de mourir, mais au besoin de mettre fin à une douleur physique ou morale insupportable. La personne désire, au fond, « vivre autrement ». Elle ne trouve pas d’autre issue que le suicide car quand une personne est en crise suicidaire elle présente une « tunnellisation cognitive ». Cela signifie qu’elle ne perçoit plus les ressources sur lesquelles elle peut s’appuyer. Il n’y a donc pas de prédéterminisme mais bien d’un côté des facteurs de risque personnels, familiaux et contextuels et de l’autre des facteurs de protection. Le suicide a une cause multifactorielle.
On dit que quelqu’un qui parle de son suicide ne passe pas à l’acte, c’est une idée reçue ?
Oui et je dirais même qu’il faut s’inquiéter quand une personne verbalise des idées suicidaires. Une autre idée reçue consiste à croire que questionner une idée suicidaire encourage un passage à l’acte, c’est faux. En parler soulage. Il ne faut jamais banaliser les tentatives de suicide. Ce n’est pas une façon « de se faire remarquer ». Concrètement que peut-on faire pour prévenir le suicide ?
Pour prévenir, il faut connaître. Il est important de parler du suicide pour que cela ne soit plus un tabou, pour que des mesures puissent être mises en place pour soutenir les personnes à risque et celles en souffrance. Il y a des ressources comme le 31 14 , un numéro de téléphone gratuit, qui fonctionne jour et nuit et toute l’année et dont les équipes sont constituées de professionnels (psychologues, infirmières, psychiatres). Il est aussi dédié aux proches qui s’inquiètent ou à ceux qui ont été affectés par un suicide. Il ne faut jamais hésiter à appeler.
Septembre jaune : des marches pour briser le silence qui entoure le suicide
Chaque jour, le suicide fait des victimes en silence. Et si la prévention contre le suicide a du sens toute l’année, c’est au mois de septembre qu’on dénombre le plus grand nombre d’actions de prévention à destination du grand public. Septembre Jaune est une initiative née de la volonté de combattre le suicide par l’information, la sensibilisation et le soutien. Cette année, à l’occasion de la journée internationale de prévention du suicide, le Centre Psychothérapique de Nancy (CPN) et le Centre Ressource Prévention Suicide Grand Est (CRPS) organisent des événements de sensibilisation en région. À Nancy par exemple et pour la deuxième édition , rendez-vous est donné le dimanche 7 septembre de 10 h à 13 h, à l’auditorium de la Pépinière, pour une marche accessible à toutes et tous d’un peu moins de trois kilomètres. L’événement sera ponctué de moments d’animations sur les stands. De la même façon, à Épinal et cette fois-ci pour la première fois, une marche jaune sera organisée le 14 septembre à partir de 10 h. Rendez-vous au parc du château pour deux kilomètres de promenade égayée par des animations. Ces deux marches citoyennes visent à sensibiliser à la souffrance psychique et à faire connaître le 31 14, le numéro national de prévention du suicide.
Septembre jaune : un mois pour briser le silence sur le suicide 05 septembre 2025 https://destinationsante.com/* Le mois de septembre est le mois de prévention du suicide, encore trop souvent tabou. Ce silence nuit à la prévention et à la recherche d’aide pour les personnes en souffrance. En effet, des dispositifs de soutien existent et devraient être connus de tous, comme le 3114, le numéro national de prévention du suicide.
Septembre jaune est un mois de prévention du suicide, dont la journée mondiale se tiendra le 10 septembre. Les chiffres du suicide, l’une des manifestations les plus graves des problèmes de santé mentale, ne baissent plus, en France, ces dernières années après un recul significatif de 30 % depuis les années 2000. Le suicide en chiffres
En France, en moyenne, 25 suicides sont enregistrés par jour, soit 9 000 par an. Et près de 200 000 tentatives de suicide.
Le suicide est la première cause de mortalité maternelle jusqu’à un an après l’accouchement. Il est aussi la première cause de mortalité évitable chez les 25-35 ans. 2ème cause, après les accidents de la route, chez les 18-25 ans.
Entre 2017 et 2023, les tentatives de suicides déclarées ont grimpé de 50 % chez les 18 – 24 ans. Et une hausse massive des hospitalisations pour gestes auto-infligés chez les adolescents ont été recensés : + 70 % chez les 10 – 14 ans, 46 % chez les 15 – 19 ans, 54 % chez les 20 – 24 ans. Les hommes sont en premières lignes, avec 3,5 fois plus de décès par suicide que les femmes. Le risque augmente chez les personnes âgées ; les décès par suicide sont 25 fois plus élevés chez les hommes de 85 à 94 ans que chez les hommes de 25 ans.
Le besoin de prévention est bien là, mais le tabou qui persiste entrave l’accès aux ressources et à l’information. « Si on ne parle pas du suicide, les personnes qui ont des idées suicidaires ont l’impression que c’est interdit, que c’est tabou. Le résultat est que ces personnes se sentent honteuses et coupables, ce qui empire leur état et ce qui les empêche d’aller vers les ressources d’aide. Il faut que ça s’arrête. On ne peut pas garder la souffrance des personnes qui ont des idées suicidaires sous silence », lâche Charles-Edouard Notredame, psychiatre de l’Enfant et de l’Adolescent au CHU de Lille (Nord) et coordinateur national adjoint du 3114. Quels dispositifs pour lutter contre le suicide ?
Le 3114 est un dispositif encore peu connu du grand public, numéro national de prévention du suicide, disponible pour l’ensemble de la population. Cette ligne nationale a été officiellement ouverte le 1er octobre 2021. 7jours//7, 24 heures/24, le service est assuré par des professionnels, psychologues et infirmiers, spécifiquement formés. Ceux-ci assurent une prise en charge des personnes qui présentent des idées suicidaires alors que l’accès aux soins standards est souvent difficile.
Le numéro permet aussi d’apporter soutien et conseils aux personnes qui s’inquiètent pour un proche.
Le 3114 étoffe la stratégie nationale de prévention du suicide, impulsée par la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie 2018 », pilotée au national par la Direction générale de la Santé (DGS) et en région par les agences régionales de santé (ARS).
Il complète le dispositif VigilanS, qui maintient le contact avec les personnes hospitalisées après une tentative de suicide. Objectif : réduire le risque de récidive. « Les patients qui bénéficient du dispositif sont contactés par une équipe de ‘vigilanseurs’ sur une période allant de quelques jours à 6 mois après une tentative de suicide. Le contact peut se faire par téléphone ou par voie postale », explique Santé publique France qui avait publié en 2023 les résultats d’une évaluation de Vigilans. Celui-ci réduirait de 38 % le risque de réitération suicidaire (passage aux urgences ou hospitalisation pour tentative de suicide ou décès par suicide) dans les 12 mois qui suivent une tentative de suicide, par rapport à ceux qui n’ont pas bénéficié du dispositif.
Durant ce mois de septembre, plusieurs événements auront lieu pour faire connaître le 3114, sensibiliser et prévenir le suicide. Une campagne sera aussi relayée sur les réseaux sociaux, mettant en avant un parapluie jaune, rempart aux idées suicidaires.
Source : CHU de Lille, Santé publique France
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet
Septembre jaune : un mois pour briser le silence sur le suicide Eloise BAJOU - Par destinationsante.com Publié le 05/09/2025 https://www.sudouest.fr/sante/destination-sante/septembre-jaune-un-mois-pour-briser-le-silence-sur-le-suicide-25799413.php Septembre jaune est un mois de prévention du suicide, dont la journée mondiale se tiendra le 10 septembre. Les chiffres du suicide, l’une des manifestations les plus graves des problèmes de santé mentale, ne baissent plus, en France, ces dernières années après un recul significatif de 30 % depuis les années 2000.
En France, en moyenne, 25 suicides sont enregistrés par jour, soit 9 000 par an. Et près de 200 000 tentatives de suicide.
Le suicide est la première cause de mortalité maternelle jusqu’à un an après l’accouchement. Il est aussi la première cause de mortalité évitable chez les 25-35 ans. 2ème cause, après les accidents de la route, chez les 18-25 ans.
Entre 2017 et 2023, les tentatives de suicides déclarées ont grimpé de 50 % chez
les 18 – 24 ans. Et une hausse massive des hospitalisations pour
gestes auto-infligés chez les adolescents ont été recensés : + 70 % chez
les 10 – 14 ans, 46 % chez les 15 – 19 ans, 54 % chez les 20 – 24 ans.
Les hommes sont en premières lignes, avec 3,5 fois plus de décès par
suicide que les femmes. Le risque augmente chez les personnes âgées ;
les décès par suicide sont 25 fois plus élevés chez les hommes de 85 à
94 ans que chez les hommes de 25 ans.
Le besoin de prévention est
bien là, mais le tabou qui persiste entrave l’accès aux ressources et à
l’information. « Si on ne parle pas du suicide, les personnes qui ont
des idées suicidaires ont l’impression que c’est interdit, que c’est
tabou. Le résultat est que ces personnes se sentent honteuses et
coupables, ce qui empire leur état et ce qui les empêche d’aller vers
les ressources d’aide. Il faut que ça s’arrête. On ne peut pas garder la
souffrance des personnes qui ont des idées suicidaires sous silence »,
lâche Charles-Edouard Notredame, psychiatre de l’Enfant et de
l’Adolescent au CHU de Lille (Nord) et coordinateur national adjoint du
3114.
Quels dispositifs pour lutter contre le suicide ?
Le
3114 est un dispositif encore peu connu du grand public, numéro
national de prévention du suicide, disponible pour l’ensemble de la
population. Cette ligne nationale a été officiellement ouverte le 1er
octobre 2021. 7jours//7, 24 heures/24, le service est assuré par des
professionnels, psychologues et infirmiers, spécifiquement formés.
Ceux-ci assurent une prise en charge des personnes qui présentent des
idées suicidaires alors que l’accès aux soins standards est souvent
difficile.
Le numéro permet aussi d’apporter soutien et conseils aux personnes qui s’inquiètent pour un proche.
Le
3114 étoffe la stratégie nationale de prévention du suicide, impulsée
par la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie 2018 », pilotée
au national par la Direction générale de la Santé (DGS) et en région par
les agences régionales de santé (ARS).
Il
complète le dispositif VigilanS, qui maintient le contact avec les
personnes hospitalisées après une tentative de suicide. Objectif :
réduire le risque de récidive. « Les patients qui bénéficient du
dispositif sont contactés par une équipe de ‘vigilanseurs’ sur une
période allant de quelques jours à 6 mois après une tentative de
suicide. Le contact peut se faire par téléphone ou par voie postale »,
explique Santé publique France qui avait publié en 2023 les résultats
d’une évaluation de Vigilans. Celui-ci réduirait de 38 % le risque de
réitération suicidaire (passage aux urgences ou hospitalisation pour
tentative de suicide ou décès par suicide) dans les 12 mois qui suivent
une tentative de suicide, par rapport à ceux qui n’ont pas bénéficié du
dispositif.
La formation de personnes capables de repérer et
d’orienter une personne qui présente des idées suicidaires (réseau
sentinelle) et la prévention de la contagion suicidaire (notamment via
le programme Papageno) participent à cet effort de prévention.
Durant
ce mois de septembre, plusieurs événements auront lieu pour faire
connaître le 3114, sensibiliser et prévenir le suicide. Une campagne
sera aussi relayée sur les réseaux sociaux, mettant en avant un
parapluie jaune, rempart aux idées suicidaires.
La
plateforme internet Les Ulysses propose, depuis ce mercredi, Journée
mondiale de prévention du suicide, des témoignages de personnes qui se
sont sorties d'une crise suicidaire. Le projet a été initié par le Dr
Emilie Sauvaget, psychologue à l'hôpital de La Rochelle.
"Ils ont laissé leurs idées suicidaires derrière eux". C'est avec cette phrase que s'ouvre chacune des vidéos proposées sur le site lesulysses.fr.
Cette plateforme internet a été lancée depuis La Rochelle, ce
mercredi, à l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide.
Elle permet de regarder en vidéo, ou de lire en bande dessinée,
les témoignages de plusieurs personnes. Elles ont en commun d'avoir
fait des tentatives de suicide et de s'en être sorties, explique la psychologue qui l'a initié depuis l'hôpital de La Rochelle, le Dr Emilie Sauvaget.
"Les Ulysses, précise-t-elle, ce sont des personnes qui ont traversé une crise suicidaire au cours de leur vie, qui ont fait une tentative de suicide et qui se sont rétablies, qui ont appris à vivre avec leur vulnérabilité.
C'est vraiment un message de prévention : on s'adresse aux personnes
qui sont actuellement en souffrance. Et c'est un message porteur
d'espoir : il est possible de sortir d'une crise suicidaire et il est
possible aussi de se rétablir".
Dans une des vidéos, on entend ainsi Léa déclarer que "jamais,
jamais, je n'ai jamais imaginé, à cette période-là, que j'aurais une
vie aussi riche, heureuse, épanouie". "C'est très important, insiste le Dr Emilie Sauvaget, parce que, lorsque
l'on parle du suicide, on parle souvent des décès, mais il y a aussi de
nombreuses tentatives de suicide chaque jour et de nombreuses personnes
qui ne réitèrent pas. C'est important de mettre en lumière
tous ces récits, de ces personnes qui vont bien aujourd'hui, qui sont à
distance de la crise suicidaire depuis plus de cinq ans et qui
présentent leurs chemins pluriels de rétablissement".
"Wahou ! Mais en fait, j'ai de la valeur !"
"Chemins pluriels", parce qu'"il n'y a pas de baguette magique", selon l'expression de Léa. Christophe, dans un autre témoignage filmé, prévient : "Ça peut arriver à tout le monde". Son message ? "Il faut accepter l'aide. Il faut accepter de faire confiance. Il faut accepter de parler, ça va faire énormément de bien". Lucie, de son côté, raconte comment une infirmière lui a simplement proposé de lister ses défauts et ses qualités, et comment, "un
à un, elle est venue contredire mes défauts. Des choses que je voyais
de manière négative, elle les a transformées de manière positive. Je
suis trop investie ? Elle va me dire : non, tu n'es pas trop investie,
tu es une personne curieuse ! Ça a été une espèce de révélation dans ma tête, où je me suis dit : wahou ! mais en fait, j'ai de la valeur !"
Le Dr Emilie Sauvaget confirme : l'objectif des Ulysses, "c'est de donner de l'espoir aux personnes, de dire qu'il est possible de s'en sortir,
que ça peut prendre du temps, mais que c'est possible, et qu'il
n'existe pas un chemin tout fait de rétablissement, qu'il y a des
chemins pluriels. Et c'est pour ça qu'on a plusieurs témoignages qui
montrent comment ils s'en sont sortis, ce qui ne les a pas aidés, ce qui
les a aidés et ce qui aurait pu être aussi évité".
"C'est un projet unique, assez innovant",
se réjouit Emilie Sauvaget, qui coordonne la promotion de la santé
mentale et de la prévention du suicide pour le Groupe hospitalier
Littoral-Atlantique. Elle a réalisé Les Ulysses avec une équipe de 15
experts sur l'ensemble de notre ancienne région Poitou-Charentes. Le nom
a été choisi en référence à la mythologie grecque : Ulysse, après des années de batailles et d’errance, arrive à rentrer chez lui. Avec l'aide de ses compagnons.
"prévention suicide" "numéro national de prévention du suicide" "3114" "pensées suicidaires" "détresse"
Les soins continus sont un élément essentiel de la
prévention du suicide Lorsqu'un patient est à risque, les prestataires de soins
doivent prendre des mesures après sa sortie
D'apres article Continuing Care Is an Essential Part of Suicide Prevention - When a patient is at risk, health providers must take steps after discharge - Auteurs: Stacey
Baxter
Article 28 août 2025 https://www.pew.org/*
Les hôpitaux de soins aigus, qui dispensent des soins
médicaux intensifs de courte durée pour traiter des maladies ou des blessures,
jouent un rôle essentiel dans la prévention du suicide. Les prestataires de
soins de ces établissements sont bien placés pour dépister les risques
suicidaires chez les patients et répondre aux préoccupations imminentes en
matière de sécurité grâce à des outils fondés sur des données probantes, tels
que la planification de la sécurité et le conseil de prévention en matière de moyens létaux ,
qui aident les personnes à rentrer chez elles en toute sécurité.
Mais l'attention portée au bien-être du patient ne doit pas
s'arrêter là. Après une hospitalisation pour idées suicidaires ou tentatives de
suicide, un suivi continu par des professionnels de santé mentale ambulatoires
est généralement nécessaire pour favoriser le bien-être et le rétablissement à
long terme. Il est particulièrement important d'accéder à ces soins rapidement
après l'hospitalisation, car les pensées et comportements suicidaires refont
souvent surface – et s'intensifient fréquemment – une fois rentrés chez eux.
Des recherches montrent que le risque de suicide est particulièrement élevé la première
semaine suivant la sortie de l'hôpital et peut persister pendant des mois. Une étude estime que dans les 90 jours suivant la sortie de
l'hôpital, le taux de suicide d'une personne souffrant d'un trouble mental,
quel qu'il soit, était 12,6 fois supérieur à celui de la population américaine
générale. Dans l'année suivant une visite aux urgences pour
automutilation ou idées suicidaires, le taux de suicide était respectivement
56,8 et 31,4 fois supérieur à celui de la population générale. Malheureusement,
de nombreuses personnes – environ 35 % des personnes admises à l'hôpital – ne
bénéficient pas de soins ambulatoires en temps opportun. De nombreux obstacles,
notamment la difficulté à trouver un prestataire de soins, les retards de prise
de rendez-vous et les complications liées à l'assurance, peuvent empêcher une
personne d'accéder aux soins ambulatoires nécessaires.
Mesures pour améliorer les transitions en matière de
soins
Afin de réduire le risque de tentative de suicide et
d'accompagner les patients dans leur transition vers les soins ambulatoires,
les hôpitaux peuvent mettre en place des protocoles de sortie fondés sur des
données probantes, favorisant ainsi l'accès à des soins continus, coordonnés et
cohérents. L'un de ces outils est le « transfert chaleureux », qui permet
au personnel hospitalier d'établir une présentation personnelle entre le
patient et un nouveau clinicien en santé mentale avant la sortie. Cette
présentation, qui peut se faire en personne ou par télémédecine, devient un
processus collaboratif qui aide le patient à établir un premier contact avec le
nouveau professionnel. Les patients bénéficiant d'un tel transfert chaleureux sont
significativement plus susceptibles de se présenter à un rendez-vous
ambulatoire ; une étude menée auprès de patients sortant d'un hôpital de
soins aigus a révélé que les transferts chaleureux (appelés « stratégies de
transition » dans l'étude) multipliaient par plus de trois les chances de
se présenter à leur premier rendez-vous ambulatoire.
Un suivi par le personnel hospitalier, idéalement dans les 24 à 48 heures suivant la sortie , constitue une deuxième
intervention essentielle qui s'est avérée efficace pour réduire considérablement les tentatives de suicide ultérieures . Ce lien entre le
soignant et le patient offre une nouvelle occasion d'évaluer le risque du
patient, de lui offrir un soutien et de l'aider à surmonter les obstacles
logistiques ou émotionnels à l'accès aux soins ambulatoires.
Les meilleures pratiques suggèrent que le personnel
maintienne un contact hebdomadaire avec le patient pendant les 30 premiers
jours suivant sa sortie ou jusqu'à ce qu'il soit confirmé que le patient a bien
participé à son premier rendez-vous en consultation externe. Certaines recherches ont démontré les avantages de poursuivre ces
contacts sur de plus longues périodes : une étude a révélé que le taux de tentatives de suicide
était inférieur de 33 % chez les personnes ayant bénéficié d'un suivi
jusqu'à trois fois par rapport à celles n'en ayant bénéficié d'aucun.
Malgré des preuves solides montrant que ces interventions
réduisent les tentatives de suicide futures, une enquête récente a révélé que seulement 37 % et 30 % des
hôpitaux accrédités par la Joint Commission ont mis en place respectivement des
transferts de soins cahleureux et des contacts de suivi. Les hôpitaux signalent plusieurs difficultés dans la prestation
de ces services , notamment un manque d'accès aux services de santé mentale
et de crise, des problèmes logistiques pour le suivi des patients sortis et des
problèmes liés aux prestataires de soins, tels qu'une charge de travail accrue
et un manque de formation à la gestion ambulatoire du risque suicidaire. Les
hôpitaux peuvent atténuer ces obstacles en simplifiant les tâches des
prestataires de soins, par exemple en désignant un membre du personnel comme accompagnateurprincipal pour les transitions de soins , en développant davantage les relations avec les prestataires desoins de santé mentale ambulatoires et en utilisant le nouveau code de facturation des Centers for Medicare & Medicaid
Services pour les contacts de suivi (« soins de suivi
post-crise »).
Aujourd'hui, de nombreux patients présentant un risque
suicidaire manquent encore d'un soutien essentiel après leur sortie. Les
hôpitaux ont une formidable opportunité de mettre en œuvre des interventions
fondées sur des données probantes pour améliorer les transitions de soins et
contribuer à sauver des vies.
Stacey Baxter travaille sur le projet de réduction des
risques de suicide de Pew.