Movembere Ce vigneron de Saint-Chinian laisse pousser moustache et opération solidaire
Dimanche 29 novembre 2020 par Alexandre Abellan https://www.vitisphere.com*
« Au mois de novembre, les feuilles
tombent et les moustaches poussent » annonce Arnaud Bergasse. - crédit
photo : Domaine Viranel
Le domaine Viranel propose à ses clients cavistes et consommateurs de participer à l’opération caritative Movember.
Depuis le premier novembre, le domaine Viranel (40 hectares en
appellation Saint-Chinian) dirigé par les frères Nicolas et Arnaud
Bergasse, propose à ses cavistes et consommateurs de se laisser pousser
la moustache pour lever des fonds en soutien à la recherche médicale sur
« les maladies masculines (cancer de la prostate, des testicules, santé mentale et prévention du suicide) ».
Active jusqu'au 10 décembre, cette campagne s’inscrit dans le cadre de
l’opération Movember (contraction de Mo, moustache en argot australien,
et de november, le mois de novembre en anglais).
« Depuis 2003, le mois de novembre est dédié à la sensibilisation
de la population aux maladies masculines (cancer de la prostate, des
testicules, santé mentale et prévention du suicide) » explique le domaine, qui ajoute que « pendant cette période, les hommes sont invités à se faire pousser la moustache ! Les femmes aussi, avec des fausses ! »
2 % des ventes
« Le principe est simple, se faire pousser la moustache, acheter
une bouteille de Viranel et déposer une photo avec le #MovemberViranel
sur les comptes Instagram ou Facebook » ajoute la propriété, qui versera 2 % de ses ventes à la Movember Foundation Charity qui a lancé l’opération depuis l’Australie.
LONDON, ON, le 30 nov. 2020
/CNW/ - Offrir des recommandations plus nuancées et mises à jour sur la
couverture des suicides: voilà le point central des troisièmes éditions
de En-Tête : reportage et santé mentale et de Mindset: Reporting on Mental Health,
qui sont publiés aujourd'hui. Disponibles depuis six ans, ces guides
écrits par des journalistes, pour des journalistes, sont devenus des
références dans le domaine au Canada.
Le chapitre consacré à la couverture journalistique des suicides a
été revu, augmenté et mis à jour au cours de la dernière année, avec la
collaboration de journalistes chevronnés et de plusieurs spécialistes en
prévention du suicide. Il propose une nouvelle approche afin de trouver
l'équilibre entre le bien et le mal, entre les bénéfices associés à un
journalisme éthique et audacieux, et les risques de causer des
préjudices involontairement.
«Il y a six ans, nous plaidions pour la fin du tabou entourant la
couverture des suicides. À l'époque, et encore tout récemment, les
seules recommandations existantes à ce sujet ne portaient que sur les
couvertures de cas de suicides isolés», explique Cliff Lonsdale,
à la tête de l'équipe éditoriale du Le Forum des journalistes canadiens
sur la violence et le traumatisme, responsable du contenu de ces
guides.
«Mais ces dernières années, nous avons vu l'apparition de reportages
d'enquête d'envergure, audacieux et courageux, qui se sont intéressés en
profondeur au sujet du suicide, pour le plus grand bénéfice du public.
Mais ces journalistes disposaient de peu de lignes directrices pour les
aider à faire leur travail de la façon la plus éthique et responsable
qui soit.
Basé sur leur expérience, et en collaboration avec des
sommités en prévention du suicide, nous avons conçu de nouvelles
recommandations afin d'encourager la production de ce genre de
reportages, tout en tenant compte des recommandations antérieures
présentant d'autres perspectives.»
Le chapitre du guide portant
sur le suicide insiste sur l'importance du contexte, et plutôt que de
dicter une ligne de conduite inflexible, il propose une base de
réflexion pour aider les journalistes à soupeser les risques et les
bienfaits de tout reportage portant sur le suicide. Il confirme par
ailleurs la vertu suprême qu'est le jugement journalistique, exercé de
façon éthique et indépendante.
Les versions française et anglaise
du guide sont disponibles gratuitement pour les médias, les
journalistes indépendants, les écoles de journalisme et les étudiants.
Ces nouvelles éditions comprennent également un nouveau chapitre portant
sur les problèmes de santé mentale des jeunes, une mise à jour des
chapitres portant sur les dépendances et les aspects légaux, ainsi qu'un
rafraichissement des statistiques utilisées.
En-Tête et Mindset reçoivent depuis leurs débuts le soutien de la Commission de la santé mentale du Canada, grâce à des fonds provenant de Santé Canada, et par CBC News en tant que partenaire médiatique officiel.
«C'est
encourageant de voir des journalistes continuer à faire évoluer la
discussion et la compréhension des problèmes de santé mentale. Le
suicide en particulier est un sujet difficile à traiter, car il est
souvent le résultat d'une combinaison de facteurs biologiques et sociaux
complexes» soutient Karla Thorpe, directrice, Programmes de prévention et de promotion à la Commission de la santé mentale du Canada.
«Avoir
une base de réflexion commune pour échanger sur les points de vues et
les priorités constitue un pas important pour une meilleure
compréhension mutuelle entre les journalistes et les experts en
prévention du suicide. La Commission de la santé mentale du Canada
reconnaît le rôle primordial que les médias jouent dans la
sensibilisation à la santé mentale grâce à des reportages engagés et
responsables, et nous sommes heureux d'apporter notre soutien à ce
processus.»
Les guides En-Tête et Mindset sont disponibles à la fois en version papier et en version PDF, sur les sites En-Tête : reportage et santé mentale et Mindset: Reporting on Mental Health.
Ces sites internet proposent également des informations
supplémentaires, des études de cas et des extraits vidéo qui pourront
enrichir la réflexion de journalistes souhaitant développer des
reportages approfondis sur la question du suicide ou de la santé
mentale.
Le Forum des journalistes canadiens sur la violence et
le traumatisme est un organisme de bienfaisance dédié au bien-être
physique et émotionnel des journalistes, de leur auditoire et de ceux
qui font l'objet de leurs reportages. Nous remercions de leur soutien le
Globe and Mail, CBC News, Radio-Canada et Cision.
Nous remercions Cision pour la publication de ce communiqué.
SOURCE Le Forum des journalistes canadiens sur la violence et le traumatisme
For
further information: Pour plus d'informations, n'hésitez pas à visiter
notre site internet www.en-tete.ca, ou encore à communiquer avec Lise
Villeneuve, au 514-895-2106, lise.mesdixdoigts@gmail.com, ou encore Jane
Hawkes, coordonnatrice en chef, Forum des journalistes canadiens sur la
violence et le traumatisme, au 1-519-852-4946, jane.hawkes@journalismforum.ca
La découverte génétique pourrait permettre de mieux évaluer le risque de suicide au sein des familles titre original Genetic Discovery Could Lead to Better Prediction of Suicide Risk Within Families Media Contacts Doug Dollemore Senior Science Writer, University of Utah Health Email: doug.dollemore@hsc.utah.edu
25 nov. 2020 https://healthcare.utah.edu/*
Les chercheurs de l'Institut de santé mentale Huntsman de l'Université de l'Utah ont détecté plus de 20 gènes qui pourraient jouer un rôle dans la mort par suicide.
Toutes les 11 minutes, un Américain se suicide. Cela représente 132 personnes par jour, soit plus de 48 000 par an. Pour ceux qui restent, la question obsédante est de savoir pourquoi.
Un facteur émergent est l'histoire de la famille. L'exemple le plus célèbre est peut-être la famille d'Ernest Hemingway. En plus de son propre suicide en 1961, le père, la soeur, le frère et la nièce du romancier se sont suicidés - en tout, cinq décès par suicide en trois générations. Mais il existe aussi des milliers de familles dans le monde entier qui ont un passé similaire et qui obligent les chercheurs à étudier la génétique des actes suicidaires.
Dans une nouvelle analyse de ce risque, des chercheurs de l'Institut de santé mentale Huntsman de l'Université de l'Utah ont détecté plus de 20 gènes qui pourraient jouer un rôle dans ces décès. L'étude, qui est l'une des premières analyses complètes du décès par suicide à l'échelle du génome, a également mis en évidence d'importantes interconnexions génétiques avec des maladies psychiatriques et des comportements associés au suicide, notamment le trouble bipolaire, la schizophrénie et les troubles du spectre autistique.
"Cette étude et d'autres qui suivront vont nous permettre de mieux comprendre la constellation des facteurs de risque associés au suicide et de contribuer à réduire la stigmatisation qui y est associée".
Les chercheurs affirment que l'étude établit que la mort par suicide est partiellement héréditaire et qu'elle suit dans les familles indépendamment des effets d'un environnement commun. L'identification de ces facteurs de risque génétiques, disent-ils, pourrait permettre de mieux évaluer qui pourrait être exposé au risque de suicide et d'élaborer de nouvelles stratégies pour empêcher le pire de se produire.
"Ce qui est important dans cette étude, c'est que, en utilisant l'ensemble du génome, nous avons créé un score de risque génétique de suicide qui prédit le statut de cas-témoins en laboratoire", explique Anna R. Docherty, Ph.D., auteur principal de l'étude, généticienne quantitative à l'Institut de santé mentale Huntsman et professeur adjoint de psychiatrie à l'Université de la santé. "Cela peut également nous aider à étudier comment la génétique et l'environnement interagissent pour augmenter le risque de suicide. Nous sommes loin d'utiliser un quelconque score de risque génétique dans la clinique, mais c'est la première étape pour quantifier le risque biologique de suicide chez un individu".
Bien que le stress, la solitude, les difficultés financières, les traumatismes de l'enfance et d'autres problèmes environnementaux puissent contribuer à la mort par suicide, les scientifiques pensent depuis longtemps que d'autres facteurs doivent intervenir.
"Lorsque je dis aux gens que le risque de suicide est estimé entre 45 et 55 % d'origine génétique, ils ont l'air très surpris", déclare le docteur Douglas Gray, co-auteur de l'étude et professeur de pédopsychiatrie spécialisé dans la prévention du suicide. Ils disent : "Non, c'est dû à la perte d'un emploi, à un sentiment d'impuissance ou à une rupture amoureuse". Si la rupture romantique était la cause du suicide, nous serions tous morts".
Auparavant, l'équipe de l'université de l'Utah Health avait identifié quatre variantes de gènes susceptibles d'amplifier le risque de suicide, sur la base d'un examen approfondi de 43 familles à haut risque. Mais cette recherche, comme beaucoup d'autres études sur le suicide génétique, s'est concentrée sur des segments génétiques spécifiques du génome humain.
Pour obtenir une image plus complète des gènes potentiellement impliqués dans le suicide, Docherty et ses collègues ont utilisé la technologie informatique pour analyser des millions de variantes d'ADN dans 3 413 échantillons obtenus auprès du bureau du médecin légiste de l'Utah. Certains de ces sujets qui s'étaient suicidés avaient des antécédents familiaux de suicide, mais d'autres n'en avaient pas.
Il s'agit du plus grand échantillon de décès par suicide au monde, ce qui constitue une amélioration majeure par rapport aux études génétiques précédentes. Ces échantillons ont été comparés à l'ADN de plus de 14 000 personnes ayant des ascendances correspondantes en dehors de l'État et qui ne sont pas mortes par suicide. Ils ont également examiné les dossiers médicaux pour déterminer les conditions de santé mentale et physique.
En utilisant une procédure appelée genome-wide association study (GWAS) , les chercheurs ont examiné les variantes génétiques connues sous le nom de SNP (prononcer "snips"), qui sont essentiellement des morceaux du code génétique. Ces millions de SNPs les ont aidés à identifier 22 gènes potentiellement impliqués dans un risque accru de décès par suicide, situés sur quatre chromosomes. Mais en utilisant ces millions de SNP dans une même formule, ils ont également été en mesure d'évaluer et d'évaluer le statut de suicide à partir de deux ensembles de données distincts.
Ils ont ensuite noté les décès par suicide en fonction des risques génétiques liés à d'autres problèmes, afin de voir si les personnes décédées par suicide pouvaient avoir des risques liés à des affections non mentionnées dans leur dossier médical. Les personnes décédées par suicide présentaient des risques génétiques significativement élevés d'impulsivité, de schizophrénie et de dépression majeure - des facteurs de risque critiques pour les décès par suicide.
Toutefois, les chercheurs soulignent que la génétique n'est qu'un des nombreux facteurs qui peuvent contribuer à la mort par suicide.
"La mort par suicide nécessite généralement une cascade d'événements", explique M. Gray. "Cette cascade pourrait inclure une prédisposition génétique combinée à une maladie mentale non traitée ou insuffisamment traitée, à la toxicomanie, aux tensions de la vie quotidienne lorsque le cerveau ne fonctionne pas bien, à la disponibilité des armes à feu et à un dernier facteur de stress instigateur, comme une rupture romantique, qui conduit à une tragédie".
Parmi les limites de l'étude, il faut noter que la majorité des cas de suicide sont d'origine nord-européenne. Tous les individus ayant un échantillon d'ADN dans l'analyse n'avaient pas de données disponibles dans leur dossier médical pour clarifier la présence ou l'absence d'un diagnostic de santé mentale. Les données manquantes peuvent signifier l'absence de diagnostic en raison de soins en dehors de l'État, d'un manque d'assurance, de facteurs culturels ou d'une stigmatisation.
À l'avenir, les chercheurs prévoient de mener des études plus vastes et plus diversifiées sur les décès par suicide, qui incluront des personnes d'origine mexicaine et amérindienne.
"Cette étude et d'autres qui suivront vont nous permettre de mieux comprendre la constellation des facteurs de risque associés au suicide et de contribuer à réduire la stigmatisation qui y est associée", déclare M. Docherty. "Nous espérons qu'elle encouragera les familles ayant des antécédents de suicide à en apprendre davantage et à discuter des facteurs de risque et de protection, comme elles le feraient pour d'autres affections médicales telles que l'hypertension ou les maladies cardiovasculaires".
Etude Citée : Genome-Wide Association Study of Suicide Death and Polygenic Prediction of Clinical Antecedents Anna R. Docherty, Ph.D., Andrey A. Shabalin, Ph.D., Emily DiBlasi , Ph.D., Eric Monson, M.D.,Niamh Mullins , Ph.D.,Daniel E. Adkins, Ph.D., Silviu-Alin Bacanu , Ph.D.,Amanda V. Bakian, Ph.D.,Sheila Crowell, Ph.D., Danli Chen, Ph.D.,Todd M. Darlington, Ph.D.,William B. Callor, M.S., Erik D. Christensen, M.D., Douglas Gray, M.D.,Brooks Keeshin, M.D.,Michael Klein, M.S.,John S. Anderson, B.S.,Leslie Jerominski , M.S.,Caroline Hayward, Ph.D.,David J. Porteous, Ph.D.,Andrew McIntosh, M.D.,Qingqin Li, Ph.D.,Hilary Coon, Ph.D.
Death
by suicide is a highly preventable yet growing worldwide health crisis.
To date, there has been a lack of adequately powered genomic studies of
suicide, with no sizable suicide death cohorts available for analysis.
To address this limitation, the authors conducted the first
comprehensive genomic analysis of suicide death using previously
unpublished genotype data from a large population-ascertained cohort. Methods:
The
analysis sample comprised 3,413 population-ascertained case subjects of
European ancestry and 14,810 ancestrally matched control subjects.
Analytical methods included principal component analysis for ancestral
matching and adjusting for population stratification, linear mixed model
genome-wide association testing (conditional on genetic-relatedness
matrix), gene and gene set-enrichment testing, and polygenic score
analyses, as well as single-nucleotide polymorphism (SNP) heritability
and genetic correlation estimation using linkage disequilibrium score
regression. Results:
Genome-wide association analysis
identified two genome-wide significant loci (involving six SNPs:
rs34399104, rs35518298, rs34053895, rs66828456, rs35502061, and
rs35256367). Gene-based analyses implicated 22 genes on chromosomes 13,
15, 16, 17, and 19 (q<0.05). Suicide death heritability was estimated
at an h2SNP value of 0.25 (SE=0.04) and a value of 0.16 (SE=0.02) when
converted to a liability scale. Notably, suicide polygenic scores were
significantly predictive across training and test sets. Polygenic scores
for several other psychiatric disorders and psychological traits were
also predictive, particularly scores for behavioral disinhibition and
major depressive disorder. Conclusions:
Multiple genome-wide
significant loci and genes were identified and polygenic score
prediction of suicide death case-control status was demonstrated,
adjusting for ancestry, in independent training and test sets.
Additionally, the suicide death sample was found to have increased
genetic risk for behavioral disinhibition, major depressive disorder,
depressive symptoms, autism spectrum disorder, psychosis, and alcohol
use disorder compared with the control sample. https://ajp.psychiatryonline.org/doi/10.1176/appi.ajp.2020.19101025
Les
organisations universitaires de psychiatrie et d’addictologie estiment
que "la crise sanitaire est aussi psychiatrique, pas de santé mentale
sans psychiatrie universitaire"
Rédigé par Rédaction le Vendredi 27 Novembre 2020 https://www.hospitalia.fr/*
Communiqué commun du Collège National Universitaire de Psychiatrie
(CNUP), du Conseil National des Universités (CNU), du Syndicat
Universitaire de Psychiatrie (SUP), du Collège National pour la Qualité
des Soins en Psychiatrie (CNQSP), et du Collège Universitaire National
des Enseignants d'Addictologie (CUNEA).
L’impact de la crise
sanitaire sur la santé mentale de la population est important, il
pourrait devenir l’un des problèmes majeurs des années à venir. Les
enquêtes le montrent clairement : les scores de bien-être mental
diminuent, les consommations de substances psychoactives (alcool, tabac,
cannabis) augmentent, de même que les symptômes dépressifs, anxieux,
psychotiques, y compris chez ceux qui n’en souffraient pas. Plusieurs
groupes sont déjà identifiés comme particulièrement vulnérables : les
jeunes, les sujets âgés, les étudiants, les personnes sans emploi, les
artisans et les chefs d’entreprise, les personnes en situation de
handicap.
Une « deuxième vague » psychiatrique est observée
dans les urgences hospitalières, en particulier chez les jeunes. Les
résultats de la récente enquête de la Fondation Jean Jaurès sont
alarmants : depuis la crise COVID-19, 20 % des personnes interrogées ont
sérieusement envisagé de se suicider, surtout depuis le dé-confinement.
Les consommations de psychotropes ont fortement augmenté. L’analyse
précise des causes doit être conduite, mais l’expérience des crises
passées apporte déjà un éclairage sur la dynamique de cette vague
psychiatrique : l’impact des grandes crises sur la santé mentale et sur
le suicide est toujours retardé de plusieurs mois à quelques années.
"Le manque de cohérence en matière de santé mentale est criant"
L’urgence
sanitaire est aujourd’hui de sauver des vies, celles des personnes
touchées par une forme grave de la COVID-19, celles des personnes pour
lesquelles un retard aux soins de leur pathologie aigüe ou chronique
constituerait une perte de chance. Les troubles psychiatriques et
addictologiques tuent eux aussi : par suicide et par manque d’accès à la
prévention et aux soins. Aujourd’hui en France, l’espérance de vie des
personnes qui souffrent de dépression ou de psychose est réduite de 15 à
20 ans.
Le manque de cohérence en matière de santé mentale
est criant, sans doute expliqué en partie par le retard considérable de
la France en matière de prévention et de développement de la santé
publique. Alors que l’incertitude est extrême, que les liens sociaux
sont mis à mal quotidiennement et qu’une crise économique et morale
menace notre cohésion sociale, les professionnels de la santé mentale se
trouvent particulièrement désarmés : le manque de financement et
d’attractivité des métiers est majeur ; l’accès aux soins
psychothérapiques est toujours freiné par l’absence de prise en charge
par l’assurance maladie ; alors que tous les professionnels œuvrent dans
le cadre des Projets Territoriaux de Santé Mentale pour décloisonner la
médecine- chirurgie-obstétrique, la psychiatrie et les activités
médico-sociales, une partie des hospitaliers n’est pas reconnue à
travers l’attribution du complément indiciaire prévu par le Ségur de la
Santé.
"Le risque qu’une fois de plus les besoins de la psychiatrie ne soient pas pris en compte"
Alors que les arbitrages sont aujourd’hui particulièrement difficiles,
nous alertons sur le risque qu’une fois de plus les besoins de la
psychiatrie ne soient pas pris en compte, et parmi ces besoins, ceux de
la psychiatrie et de l’addictologie universitaire.
Les besoins
de formation initiale et continue sont majeurs, dans une période où les
pratiques doivent s’adapter et les métiers se transformer.
L’attractivité de la discipline doit être soutenue, et les spécialités
médicales les plus choisies par les jeunes sont aussi celles qui sont
les plus dotées en ressources universitaires.
Le travail
accompli ces dernières années par les universitaires de psychiatrie et
d’addictologie est considérable : réforme des études médicales,
formation des futurs psychiatres en lien avec le territoire, ouverture
du parcours psychiatrie et santé mentale pour les infirmiers en
pratiques avancées, participation à la formation de nombreux autres
métiers de la santé (orthophoniste, ergothérapeute, psychomotricien...),
forte productivité d’une recherche de qualité, participation à la
diffusion de bonnes pratiques et d’innovations organisationnelles. Il
est plus que temps d’inverser la tendance afin que la psychiatrie ne
soit plus l’une des disciplines où le taux d’encadrement des étudiants
est le plus faible de toutes les spécialités médicales, et la recherche
la moins financée de tous les pays européens.
L’impact de la
crise actuelle sur la santé mentale nous paraît justifier une large
campagne d’information qui permettrait à la population d’accéder à des
messages généraux en faveur de cette dimension sanitaire et favoriserait
le fait que ceux qui en relèvent accèdent à une écoute et, le cas
échéant, à des soins adéquats.
Si dans l’immense majorité des
cas ces principes sont respectés pour ces patients vulnérables, il
apparaît que ce n’est pas toujours le cas. C’est pourquoi il nous
apparaît comme essentiel qu’un psychiatre puisse y être systématiquement
associé afin de garantir une éthique concrète du soin et de la
vulnérabilité.
Pr Marie Rose Moro, Présidente du CNUP Pr Amine Benyamina, Président du CNU Addictologie Pr Olivier Cottencin, Président du CUNEA Pr Raphaël Gaillard, Président du CNU Psychiatrie d’Adultes Pr Bernard Granger, Président du SUP Pr Anne Catherine Rolland, Présidente du CNU Pédopsychiatrie Pr Emmanuelle Corruble, Présidente du CNPP-CNQSP
A Digital Companion, the Emma App, for Ecological
Momentary Assessment and Prevention of Suicide: Quantitative Case Series
Study. Margot Morgiève
1
Catherine Genty
1
Jérôme Azé
2
Jonathan Dubois
1
Marion Leboyer
3
Guillaume Vaiva
4
Sofian Berrouiguet
5
Philippe Courtet
1, 2
1 CHU - Hôpital Lapeyronie [Montpellier] 2 ADVANSE - ADVanced Analytics for data SciencE LIRMM - Laboratoire d'Informatique de Robotique et de Microélectronique de Montpellier 3 Hôpital Albert Chenevier 4 CHRU Lille - Centre Hospitalier Régional Universitaire [Lille] 5 SPURBO - Soins Primaires, Santé Publique, Registre des cancers de Bretagne Occidentale
Abstract : Many suicide risk factors have been identified, but traditional clinical methods do not allow for the accurate prediction of suicide behaviors. To face this challenge, emma, an app for ecological momentary assessment (EMA), ecological momentary intervention (EMI), and prediction of suicide risk in high-risk patients, was developed.
Essonne : le tribunal de commerce se mobilise pour aider les entrepreneurs au bord du suicide L’association Apesa vient d’ouvrir une antenne en Essonne. Les professionnels de la justice commerciale ont reçu une première formation au tribunal d’Evry pour détecter les chefs d’entreprise en détresse, et leur proposer des séances gratuites avec un psychologue. Tribunal de commerce d’Évry, le 26 novembre 2020. Une trentaine de professionnels de la justice commerciale ont assisté à cette première formation sur la prévention des risques suicidaires. LP/Pauline Darvey
Par Pauline Darvey Le 29 novembre 2020 https://www.leparisien.fr*
« La meilleure façon de savoir si quelqu'un veut se suicider, c'est de lui poser la question. » Derrière son micro, Jean-Luc Douillard, psychologue, égraine ses conseils. Pourtant, ce jeudi, ce spécialiste de la prévention des risques suicidaires ne s'adresse pas à des professionnels de la santé mentale mais à des acteurs de la justice commerciale.
Face à lui, dans la grande salle du tribunal de commerce d'Évry, des juges, des greffiers, des mandataires et des administrateurs judiciaires, des avocats ou encore différents représentants du monde économique local. Une trentaine de personnes qui ont toutes pour point commun d'être régulièrement en contact avec des entrepreneurs dont l'entreprise va mal. Et qui sont parfois eux-mêmes au bord du suicide. «Comment réagir face à la souffrance»
« Il faut comprendre que la santé d'un chef d'entreprise est liée à celle de son entreprise, abonde Jean-Luc Douillard. L'idée, c'est donc de pouvoir adapter la prévention du suicide à la justice commerciale. »
Une idée mise en pratique depuis la création en 2013 du réseau Apesa (Aide psychologique pour les entrepreneurs en souffrance aiguë), qui s'articule autour d'une soixantaine de tribunaux de commerce dans toute la France, dont celui d'Évry qui vient d'ouvrir une antenne. Objectif, repérer les entrepreneurs en souffrance et leur permettre, s'ils le souhaitent, de bénéficier de cinq consultations gratuites chez un psychologue.
« Depuis quelques années, les souffrances psychologiques se manifestent de plus en plus dans les audiences du tribunal de commerce, certains expriment même des idéations suicidaires », reprend Jean-Luc Douillard, qui a co-fondé cette association avec Marc Binnié, greffier au Tribunal de commerce de Saintes (Charente-Maritime). Des situations face auxquelles les acteurs de la justice commerciale et du monde économique sont souvent démunis. « C'est difficile de savoir comment réagir quand on n'est pas un professionnel de la santé mentale, reconnaît le psychologue. Cette formation a pour but de vous donner des outils pour apprendre à parler de cette souffrance mais aussi à la déceler. » Des sentinelles pour veiller sur les entrepreneurs
Au terme de ces quelques heures de sensibilisation, les participants deviendront des « sentinelles » du réseau Apesa. S'ils repèrent un entrepreneur en détresse, ils lui proposeront, avec son accord, de transmettre ses coordonnées à l'association. Dans l'heure, le chef d'entreprise sera rappelé par un psychologue. Après un premier bilan, il pourra bénéficier de cinq séances gratuites à proximité de chez lui.
« Votre objectif sera de comprendre comment les chefs d'entreprise que vous avez en face de vous se sentent à l'intérieur d'eux-mêmes, prévient Jean-Luc Douillard. Car il y a aussi des souffrances qui ne se voient pas. »
Mais demander de l'aide reste une démarche difficile. « Généralement ceux qui vont mal ont tendance à travailler encore plus et à s'isoler », confirme le psychologue. D'où le rôle crucial que peuvent jouer les sentinelles, qui ont déclenché près de 80 alertes dans la région depuis le mois de janvier. Jean-Luc Douillard leur recommande de poser des questions courtes et concises, comme « est-ce que je dois m'inquiéter pour vous ? Et si oui, à quel point je dois m'inquiéter pour vous ? » «Une femme s'est mise à pleurer»
Des conseils simples qui ont d'ores et déjà permis à Alexandre Dehé, le vice-président du tribunal de commerce d'Évry et le président de la toute nouvelle antenne Apesa 91, de lancer trois procédures de prise en charge dans le département. « Il y a quelques jours, lors d'une audience, une femme s'est mise à pleurer, détaille ce juge. Sur sa déclaration de dépôt de bilan, elle avait écrit qu'elle était au bout du rouleau. Quand je lui ai proposé l'aide de l'association, j'ai senti que ça la soulageait. »
Un dispositif qui permet aussi de soulager les professionnels de la justice commerciale. « Nous sommes régulièrement confrontés à des gens qui sont en très grande souffrance, confirme Alexandre Dehé. Nous pouvons les aider sur le plan de l'entreprise mais nous nous sentions démunis pour le reste. Et c'est difficile de se dire que ce n'est pas notre problème. Apesa nous aide à faire face. »
« Quand on doit annoncer à quelqu'un une liquidation, on cherche longtemps nos mots, renchérit Engareh Alirezaï, administratrice judiciaire à Evry-Courcouronnes. Mais nous ne sommes pas psychologues. Et c'est compliqué de savoir quoi faire face à quelqu'un qui est très déprimé. On n'ose pas toujours poser des questions et s'immiscer dans leur vie privée. »
Apesa devrait donner quelques clés à toutes ces nouvelles sentinelles. Au moins une centaine sera formée en Essonne dans les prochains mois. « Des filets de sécurité » d'autant plus nécessaires dans ce contexte de crise sanitaire, qui menace la santé de nombreuses entreprises.
Objectif : Évaluer les caractéristiques démographiques, sociales et cliniques des jeunes Australiens qui se suicident.
Conception : Analyse rétrospective des données du National Coronial Information System (NCIS).
Cadre, participants : Personnes âgées de 10 à 24 ans qui sont mortes par suicide en Australie entre 2006 et 2015.
Principales mesures des résultats : Caractéristiques démographiques, sociales et cliniques des jeunes décédés par suicide ; circonstances du décès enregistrées dans le NCIS.
Résultats : 3365 jeunes sont morts par suicide entre 2006 et 2015 (dont 2473 garçons et hommes, 73,5 %) ; 1292 personnes (38,4 %) vivaient dans des zones plus défavorisées sur le plan socio-économique. Des rapports en texte libre ont été inclus dans le NCIS pour 3027 personnes (90%), dont 1237 (40,9%) avaient des troubles de santé mentale diagnostiqués et 475 (15,7%) avaient des troubles de santé mentale possibles. La consommation d'alcool au moment du décès a été détectée dans 1015 des 3027 cas (33,5%) ; des antécédents d'automutilation ont été enregistrés dans 940 cas (31,1%) et d'abus de substances illicites dans 852 cas (28,1%). Parmi les événements de la vie défavorables, on trouve des antécédents de maltraitance ou de négligence (223, 7,4 %), le suicide de parents, d'amis ou de connaissances (202, 6,7 %) et des difficultés financières (174, 5,8 %). Conclusions : Les trois quarts des jeunes qui se sont suicidés étaient des garçons ou des jeunes hommes, et 57 % avaient des troubles de santé mentale diagnostiqués ou possibles, ce qui suggère que la santé mentale et le bien-être des jeunes Australiens devraient être une cible clé de la prévention du suicide chez les jeunes. Pour réduire le nombre de suicides chez les jeunes, il est impératif que les stratégies de prévention ciblent les facteurs de stress mental et psychosocial qui conduisent à des crises suicidaires chez les jeunes.
Sensibilisation Misaco : Prévention du suicide du sujet âgé : mieux comprendre pour mieux orienter 4 décembre 2020 - Visio
Inscription Obligatoire
Le collectif Misaco Saint Brieuc propose une visioconférence sur la prévention de la souffrance psychique et du suicide du sujet âgé « Mieux comprendre pour mieux orienter » qui aura lieu le vendredi 4 décembre 2020 de 10h00 à 12h.
Christophe Bouché, Pr Psychiatre, Chef de service de l’unité de Psychiatrie de la personne âgée (GH Pitié-Salpêtrière-Charles Foix) interviendra lors de ce temps d’information et de questions/réponses.
France ― Un quart des médecins souffrant de burnout ont déjà eu des pensées suicidaires, selon notre dernière enquête Medscape, à laquelle plus de 1000 praticiens français ont répondu. Alors qu’aux États-Unis les médecins affichent un taux de suicide plus élevé
que dans toutes les autres professions, qu’en est-il en France ? Quid
de l’impact du COVID sur la suicidalité des soignants ? Nous avons
interrogé le Dr Guillaume Pataud, psychiatre à l’hôpital Lariboisière, à Paris.
Medscape édition française : Quelles sont les données actuelles sur la suicidalité des médecins en France ?
Dr Guillaume Pataud
: Nous ne disposons pas actuellement de chiffres officiels,
c’est-à-dire émanant d’études mandatées par une institution publique. Il
est néanmoins estimé que le risque d’idées suicidaires et de suicide
serait plus élevé chez les professionnels de santé que dans la
population générale. Des études (basées sur des auto-questionnaires)
relayées par les syndicats et associations étudiantes, en particulier chez les étudiants en médecine
estiment un risque d’idées suicidaires deux fois plus élevé, qui
pourrait atteindre 23%. D’autres études réalisées notamment par l’Ordre
des Médecins, suggèrent que près de 8% des décès des médecins en
activité seraient dus à un suicide, soit deux fois plus que pour la
population générale.
8% des décès des médecins en activité seraient dus à un suicide, soit deux fois plus que pour la population générale.
Les médecins âgés de 40-54 ans et les femmes seraient les plus affectés par le burnout. Peut-on établir un profil de risque de suicidalité pour les médecins ?
Dr Pataud :
On sait que dans la population générale, les symptômes anxieux,
dépressifs et les idées suicidaires sont plus souvent rapportés par les
femmes. Mais il existe un biais qui fait que les hommes expriment moins
leur souffrance psychique et ont moins recours aux professionnels de
santé mentale. Nous n’avons pas de données spécifiques pour les
soignants, mais on peut imaginer un profil similaire dans cette
population.
Comment les mesures de prévention peuvent-elles
être mises en place si on ne peut pas suivre l’évolution de la
suicidalité des médecins ?
Dr Pataud : En 2018, un
Observatoire National de la Qualité de Vie au Travail des professionnels
de santé et du médico-social a été créé à la suite de plusieurs suicides de soignants relayés notamment dans les médias. La mission de cet Observatoire
est de contribuer au développement des connaissances par le recueil de
données quantitatives et qualitatives, élaborer des avis et
préconisations, et organiser des dialogues entre les professionnels de
santé. Il y a également des structures mises en place dans les hôpitaux
pour soutenir les médecins, ainsi que des numéros d’assistance et d’aide
(0800 800 854 ou 0800 288 038.). Avec la crise du COVID et l’aggravation du mal-être des soignants qui en découle, le processus a été formalisé.
Dans notre enquête, 63% des médecins en burnout disent que la crise du COVID a augmenté la sévérité de leurs symptômes.Dans votre pratique, comment avez-vous observé l’évolution de la santé mentale des soignants durant le COVID ?
Dr Pataud :
Durant la première vague, une partie des soignants a été très motivée
et performante devant le caractère inédit de l’urgence sanitaire, tandis
que d’autres soignants ont au contraire été encore plus en difficulté
dans l’exercice de leur activité. Avec cette deuxième vague, on retrouve
un schéma plus « classique », avec le ressenti d’une grande lassitude,
un manque de reconnaissance et une insatisfaction vis-à-vis des
conditions de travail. Même si, à Paris, la deuxième vague est gérée
différemment de la première ― on a réussi à ne pas déprogrammer en masse
et à conserver les filières de soins, les médecins ayant pu conserver
une partie de leurs activités ― on voit que c’est plus compliqué dans
d’autres régions comme en Auvergne-Rhône-Alpes et en Provence-Alpes-Côte
d’Azur. Des options ont été proposées en soutien aux soignants durant le COVID avec notamment des nouvelles lignes téléphoniques d’écoute qui ont été mises à disposition.
En pratique, lorsque vous recevez des médecins en souffrance, viennent-ils à vous par le biais de ces lignes d’écoute?
Dr Pataud :
Parfois, mais le plus souvent, ce sont les consœurs et confrères qui
nous alertent directement pour eux ou leurs collègues. Nous essayons
ensuite de les recevoir rapidement afin d’évaluer l’intensité de leur
souffrance psychique, puis nous proposons un suivi à l’hôpital ou avec
nos collègues du libéral, si ces médecins préfèrent ne pas consulter
dans l’hôpital où ils travaillent.
Pour certains soignants, c’est l’organisation du système hospitalier et de santé en général qui contribue à leur mal-être. Comment donc considérer qu’ils soient pris en charge par ce même système ?
Dr Pataud :
Il s’agit d’une question pertinente et au niveau psychiatrique, il n’y a
toujours pas de consensus sur la définition du « burnout ». Les
situations varient d’une personne à l’autre : certaines personnes ont
une vulnérabilité pré existante et du fait de conditions de travail
difficiles, elles vont en effet décompenser sur le plan psychique avec
des symptômes anxieux et dépressifs. D’autres n’ont pas de vulnérabilité
pré existante, mais du fait de conditions de travail difficiles, elles
vont présenter un mal-être en lien avec cet environnement négatif. Il
est difficile pour les psychiatres de juger dès le départ si ce sont les
conditions de travail ou les vulnérabilités pré existantes qui doivent
être mises en cause, car le plus souvent la situation est
plurifactorielle. Il s’agit d’un vaste débat sur lequel les spécialistes
ne sont pas tous d’accord.
Néanmoins,
une meilleure organisation du système hospitalier et de santé en
général doit rester un engagement majeur pour les autorités sanitaires
afin d’améliorer la qualité de vie au travail des professionnels, et
donc leur santé psychique.
Quel est le message pour les professionnels de santé face au risque de suicide ?
Dr Pataud :
Tout d’abord, il est important de prendre conscience que, de par leur
métier, les soignants constituent d’emblée une population plus à risque
de suicide. Et ce d’autant plus qu’ils sont face à une crise sanitaire
majeure.
De par leur métier, les soignants constituent d’emblée une population plus à risque de suicide.
Il faut également que les médecins eux-mêmes apprennent à prendre en
charge leur propre santé. Durant leurs études de médecine, ils sont le
plus souvent formatés pour ne pas s’écouter, pour ignorer leur propre
fatigue et leurs propres difficultés. Apprendre dans des conditions de
stress et d’anxiété est considéré comme acceptable, on est alors « un
bon médecin ».
Je vois aujourd’hui des consœurs et confrères qui viennent
consulter alors qu’ils ne l’auraient pas fait il y a quelques années.
Il y a parfois une mise à
distance de la psychiatrie et des patients suivis en psychiatrie dont
les symptômes ne sont pas considérés comme de « vrais » problèmes de
santé par les autres spécialistes. Mais les temps changent, les idées
évoluent, et je vois aujourd’hui des consœurs et confrères qui viennent
consulter alors qu’ils ne l’auraient pas fait il y a quelques années. Il
faut donc continuer à sensibiliser les médecins sur le fait que les
troubles du sommeil, l’anxiété, la dépression et surtout les idées
suicidaires sont de réels symptômes qui nécessitent des soins et une
prise en charge spécialisée.
Le décès de Christophe Dominici à 48 ans : comment rendre hommage sans risquer l’effet Werther ?
Le monde du sport exprime sa profonde tristesse depuis l’annonce de la mort de Christophe Dominici. Bien qu’une enquête soit en cours pour attester des causes de la mort, la thèse du suicide est privilégiée. Si cette thèse est avérée, nous invitons les journalistes à la plus grande prudence. Comme vous le savez, la couverture médiatique d’un événement suicidaire expose au risque d’imitation chez les personnes les plus vulnérables. Cet « effet Werther » est d’autant plus fort lorsqu’il concerne le suicide d’une personne qui était admirée. Or, les grands sportifs incarnent aux yeux d’une part de la population un idéal de performance, voire un modèle vers lequel tendre. Il est cependant possible de rendre hommage à Christophe Dominici sans auréoler son suicide supposé du même prestige.
Nous vous invitons à être prudents dans le style et les qualificatifs employés pour décrire son décès. Éviter tout sensationnalisme ou tout expression laissant entendre que le suicide avait valeur de libération, de soulagement ou de courage est une manière efficace de réduire l’effet Wether. N’oubliez pas non plus que derrière tout suicide se cache une multitude de facteurs qui ne peuvent être réduits à une seule cause.
Nous insistons également sur le fait que cette chute s’étant produite dans un lieu public, il existe un risque non négligeable d’y voir se développer un hot-spot suicidaire. Moins les descriptions de ce lieu seront détaillées, moins ce risque sera important.
Et parce que traiter médiatiquement d’un suicide, c’est aussi l’occasion d’aider ceux qui sont en détresse, nous vous invitons à mentionner les ressources d’aide qui existent en France : « Si vous avez des idées suicidaires, parlez-en explicitement à votre médecin généraliste ou appelez le 15 en cas d’urgence ».
51e Journées du GEPS Brest 2019 - HELP ADO Le souci de l'autre dans les stratégies spécifiques de prévention.
HELP ADO : une application pro de critérisation des conduites à risque à l'adolescence.
Jean-Luc DOUILLARD (Psychologue)
RETOURS SUR MANIFESTATION Congres du GEPS 2019 …Point de vue d’une psychiatre le 29/11/2019
Retours sur le 51èmes Journées du Groupement d’Etudes et de Prévention
du Suicide le 26 et 27 septembre 2019 (Ateliers de formation le 25
septembre 2019) Point de vue de N. Gisbert, psychiatre. Membre du CA CPS Paris
" Voici un résumé de mes notes sur le 51eme congrès du GEPS (25 au 27
sept19), présidées par le Pr Walter, vedette de l’étape. Et toujours
président du GEPS..
( voir programme https://www.gepscongres.com/.)
400 personnes inscrites sur les 3 jours, me dit-on. Je ne connais plus
personne, beaucoup de jeunes sont là et c'est tant mieux. Le thème est
attirant aussi :
« LA PRÉVENTION DU SUICIDE, ENTRE SOUCI DE SOI ET SOUCI DE L’AUTRE »
Et après les ateliers de formation du mercredi, animés entre autres par
JL. Terra, ( jeux de rôles), nous commençons donc par un peu de
philosophie, des rappels qui ne nous feront pas de mal... Lire la suite
"
***
Annonce post du 27/08/2019
51èmes Journées du Groupement d’Etudes et de Prévention du Suicide
le 26 et 27 septembre 2019
Centre de Congrès
LE QUARTZ
Brest
51e journées du Groupement d’études et de prévention du suicide
Journée à thème
Sur le thème « La prévention du suicide, entre souci de
soi et souci de l’autre », cet événement, organisé par le CHRU, propose
de nombreux rendez-vous, sur inscription.
Le mercredi, ateliers de formation de 9 h à 18 h, puis ouverture du
congrès avec une conférence inaugurale par le Professeur Alain Berthoz,
sur «Le cerveau et l’empathie : les fondements cognitifs de la
tolérance» (gratuit, mais inscriptions obligatoires, sous réserve du
nombre de places disponibles).
Le jeudi, à partir 9 h, conférences et, à partir de 16 h 15, ateliers, suivis de l'assemblée générale du GEPS.
Le vendredi, à partir de 8 h 30, conférences et, l'après-midi, ateliers.
Pour s'inscrire à ces rencontres : www.gepscongres.com
INFOS PRATIQUES
Historique POST
source www.f2rsmpsy.fr*
51èmes journées du Groupement d’Etudes et de Prévention du Suicide « La prévention du suicide : entre souci de soi et souci de l’autre »
Le Quartz, Brest, 25, 26 et 27 septembre 2019
APPEL A COMMUNICATION ORALE ET AFFICHEE (POSTER)Votre proposition s’inscrit dans le ou les thèmes suivants en lien avec le thème du congrès :
Prévention primaire (population générale)
Crise suicidaire
Prise en charge des patients suicidaires et/ou suicidants
Evaluation des actions
Outils numériques
Travaux de recherche
Réflexion éthique
Autres
Instructions pour la rédaction et la présentation des résumés :
1- Date limite de réception des résumés : 10 juin 2019
2- Le comité scientifique décidera de l’acceptation et de la forme de présentation de votre Communication
3- Votre résumé sera reproduit dans le livre des résumés sans aucune
modification. Pour une meilleure présentation du livre, nous vous
demandons de nous envoyer votre résumé par mail.
4- Dans tous les cas :
La communication doit être dactylographiée avec un logiciel de
traitement de texte (Word) en Times New Roman taille 11, interlignage
simple. Il est possible d’inclure 1 ou 2 graphiques ou tableaux.
Le titre doit apparaître en capitales au dessus du texte.
Sous le titre, mettez les noms, prénoms des auteurs et organismes.
Le nom de l’auteur principal (celui qui présente le texte) doit être
souligné. Les correspondances seront adressées à l’auteur principal.
Votre texte ne doit pas excéder 2300 caractères, espaces compris.
5- Tous les résumés doivent être envoyés : geps2019brest@gmail.com Pré-programme complet et appel à communication (page 8)
"Face à mon compte bancaire, j’ai les idées noires", un dispositif d’aide psychologique pour les patrons en crise france3-regions.francetvinfo.fr* Publié le 23/11/2020 à 17h30
La pandémie de Coronavirus a gravement fragilisé la situation de
nombreuses PME notamment dans le secteur de la restauration. Ce second
confinement plonge certains chefs d'entreprises dans le désarroi jusqu'à
penser au suicide. Une cellule d’aide psychologique a été mise en place
dans l'Yonne.
"Aujourd’hui, les idées noires, moi aussi je les ai. Je les
ai mais quand je suis seul. Quand je me retrouve face à mon comte
bancaire, j’ai les idées noires." Cédric Milano est restaurateur
traiteur. Depuis 11 ans, il gère le Point gourmand, un restaurant situé
dans le centre-ville de Villeneuve-la-Guyard, situé dans le nord de
l'Yonne.
Une affaire gérée en famille mais la restauration ne représente que 20% de son activité. "Près
de 80% de mon activité, c’est la livraison d’événements tels que les
mariages, les banquets et les séminaires. A cause des restrictions
sanitaires et l’interdiction des rassemblements, mon chiffre d’affaires
est égal à zéro."
Je me suis créé une dette de 50 000 euros."Cédric Milano, restaurateur traiteur à Villeneuve-la-Guyard
En grande difficulté financière, il a dû contracter un prêt de 50 000
euros pour payer les charges fixes et se payer un salaire. "Il y a
toutes les charges fixes comme l'électricité, le gaz, le loyer, le
crédit. Tout cela s’écluse au fil des jours. Je me suis créé une dette
de 50 000 euros."
Si comme beaucoup de ses confrères, le restaurateur icaunais avait
repris espoir avec le déconfinement au printemps, cette seconde vague
risque de lui être fatale. "Quand on en est sorti, on s’est dit, on
est toujours là et on va se relever. Puis le coup de massue parce qu’on
savait très bien qu'on ne survivrait pas au second confinement. Il va
nous finir."
Autre difficulté qui se rajoute pour Cédric. A cause d'une erreur
comptable sur le paiement de la TVA en 2019, depuis le mois de mars, il
n'a pas pu toucher le fonds de solidarité de 10 000 euros. "Aujourd’hui, on ne veut pas m’aider, m’accompagner à cause d’une dette de 997 euro".
Une clause du dispositif du fonds de solidarité à destination des
petites entreprises les plus impactées par la crise du Covid-19 impose
en effet de certifier être à jour de ses obligations fiscales et
sociales au 1er mars 2020.
Le restaurateur a pourtant soldé cette dette rapidement mais rien n'a
changé depuis. Aujourd'hui, il demande juste à pouvoir obtenir le fonds
de solidarité. Sans quoi, il risque de mettre la clef sous la porte
rapidement.
Je risque de perdre mon restaurant, je risque de perdre ma maison, je vais peut-être perdre beaucoup de choses." Cédric Milano, restaurateur traiteur.
"Ce dont j’ai besoin aujourd’hui, c’est que l’on me donne l’argent
du fonds de solidarité auquel j’ai le droit. Il est clair que si je
n’arrive pas à trouver un terrain d’entente, je n’y arriverai pas. La
situation économique derrière, elle pourrait être catastrophique. Je
risque de perdre mon restaurant, je risque de perdre ma maison, je vais
peut-être perdre beaucoup de choses." Cédric Milano a d'ailleurs pousser un cri d'alarme sur les réseaux sociaux.
Seul soutiens qu'ils le font tenir aujourd'hui, son prêt garanti par
l'état même s'il se pose aujourd'hui a question du dépôt de bilan car il
faudra bien un jour le rembourser, et le soutien de ses proches et de
ses clients. "Des gens m’encouragent à me battre et des clients
m’envoient des messages. J’ai plein de motivation derrière moi pour
m’aider à tenir le coup."
Une cellule d'écoute et de soutien psychologique pour les patrons en crise
Nombreux comme Cédric sont les chefs d'entreprise qui aujourd'hui sont
prêts à mettre la clef sous la porte et fragilisés psychologiquement. Un
constat partagé par Emmanuelle Miredin, secrétaire générale de la Confédération des petites et moyennes entreprises dans l'Yonne. "On
est vraiment hyper à l’affût de se dire attention, on a vraiment des
chefs d’entreprise qui ne communiquent pas beaucoup, surtout quand ils
sont en difficulté."
Depuis ce lundi 23 novembre, le tribunal de commerce de l'Yonne a mis en place une cellule d'aide psychologique en lien avec l'Apesa (Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë). "L’idée
de ce dispositif, c’est une prise en charge en amont pour mettre place
toute procédure contentieuse d'un côté sur la partie comptable afin de
les aider à trouver des solutions avec les créanciers, faire des
échéanciers au niveau des impôts", explique Emmanuelle Miredin, "et de l’autre, un accompagnement psychologique. Il y a la prise en charge de 5 séances chez un psychologue spécialisé."
Cela contribue à dégonfler la soupape." Jérôme Mayeul, directeur général de la CCI de l'Yonne.
A la Chambre de commerce et d'industrie de l'Yonne, plusieurs
conseillers ont été formés pour la mise en place d'un programme d'appels
téléphoniques. "On esasie de faire parler les commerçants sur leur difficultés, leur projet et leur besoin", explique Jérôme Mayeul, directeur général de la CCI de l'Yonne. "Cela contribue énormément à dégonfler la soupape."
Un numéro vert à destination des chefs d'entreprise
En parallèe, pour les aider à faire face à la situation économique
exceptionnelle provoquée par la crise sanitaire, le Ministère de
l’Economie et des Finances, en s’appuyant sur l’action de l’association
APESA a également mis en place un numéro vert (08 05 65 50 50), pour
apporter une première écoute et un soutien psychologique à ces chefs
d’entreprise en détresse.
"Cette cellule met à disposition un réseau de psychologues sur le
territoire. L’objectif est de dégonfler les bulles et au final de passer
cette épreuve", précise Jérôme Mayeul.
Parmi les dispositifs pour aider et accompagner les restaurateurs en
difficultés, la Chambre de commerce et d'industrie a mis en place une
plate forme en ligne, Geo'local89.
Ce site recense près de 80 restaurateurs du département qui sont
ouverts et proposent des systèmes de drive et de livraison à domicile. "On
sait très bien que l'on n’a assez peu de chances de les voir ouvrir en
mode normal d'ici la fin de l'année. Ils continuent de travailler malgré
tout. C'est un outil pérenne que l'on espère aussi court que possible."
Deux établissements sur trois pourraient disparaître
Afin d'éviter une hécatombe de dépôts de bilan, la Confédération des
petites et moyennes entreprises (CPME) a abordé avec Bercy la question
du rééchelonnement de la dette des établissements à moyen et long terme
ainsi que celle du financement du fonds de commerce.
"On a demandé l’annulation des charges pour certains établissements très touchés", précise Emmanuelle Miredin. "Il
va falloir faire un "reset" si on veut faire repartir l’économie car
aujourd'hui, beaucoup de restaurateurs se demandent comment ils vont
faire pour pouvoir rebondir. Ils vont avoir plus de charges que de
chiffre d’affaire."
Borderline
personality disorder and prior suicide attempts define a severity
gradient among hospitalized adolescent suicide attempters
Aveline Aouidad,1 David Cohen,2 Bojan Mirkovic,3 Hugues Pellerin,1 Sébastien Garny de La Rivière,4 Angèle Consoli,1 Priscille Gérardin,3 and Jean-Marc Guilé4
1Hopital Universitaire Pitie Salpetriere, Paris, France
2Institut des Systemes Intelligents et de Robotique, Paris, France
3Hopital Charles Nicolle, Rouen, France
4Centre Hospitalier Universitaire Amiens-Picardie, Amiens, France
Borderline
personality disorder (BPD) and history of prior suicide attempt (SA)
have been shown to be high predictors for subsequent suicide. However,
no previous study has examined how both factors interact to modify
clinical and suicide severity among adolescents.
Methods
This
study presents a comprehensive assessment of 302 adolescents (265
girls, mean age = 14.7 years) hospitalized after a SA. To test clinical
interactions between BPD and history of prior SA, the sample was divided
into single attempters without BPD (non-BPD-SA, N = 80), single attempters with BPD (BPD-SA, N = 127) and multiple attempters with BPD (BPD-MA, N = 95).
Results
Univariate
analyses revealed a severity gradient among the 3 groups with an
additive effect of BPD on the clinical and suicide severity already
conferred by a history of SA. This gradient encompassed categorical
(anxiety and conduct disorders and non-suicidal-self-injury [NSSI]) and
dimensional comorbidities (substance use and depression severity) and
suicide characteristics (age at first SA).
According
to regression analyses, the BPD-MA group that was associated with the
most severe clinical presentation also showed specific features: the
first SA at a younger age and a higher prevalence of non-suicidal
self-injury (NSSI) and anxiety disorders. The BPD-MA group was not
associated with higher impulsivity or frequency of negative life events.
Conclusions
Based
on these findings and to improve youth suicide prevention, future
studies should systematically consider BPD and the efficacy of
reinforcing early interventions for anxiety disorders and NSSI.
Supplementary Information
The online version contains supplementary material available at 10.1186/s12888-020-02930-4.
[Replay] 15ème Journée des Réseaux de Santé de périnatalité La 6ème enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles a révélé que le suicide était, avec les maladies cardio-vasculaires la première cause des morts périnatales. Publié le 29 novembre 2021 https://www.ghu-paris.fr/* Entre 2013 et 2015, 35 suicides ont été avérés sur 262 morts périnatales. Les conséquences auprès de la famille et des équipes soignantes sont importantes mais ces chiffres sont souvent méconnus.
L'enquête sociologique a établi le portrait de femmes âgées de 30 ans, vivant pour 43% d'entre elles dans une vulnérabilité sociale. Un tiers d'entre elles ont des antécédents psychiatriques connus et un tiers ont des antécédents existants mais méconnus et incomplètement connus de l'équipe obstétricale. On estime que le suicide peut être ou probablement évité dans 21 sur 23 dossiers analysés, c'est-à-dire dans 91% des cas.
L'exposé du Dr Vacheron souhaite mettre en lumière la détresse psychologique de ces femmes afin de sensibiliser et former le personnel soignant à mieux les accompagner. L'organisation d'une coordination entre les maternités, les services de périnatalité et les services de psychiatrie adulte permettrait de mieux prévenir de ces passages à l'acte. Retrouvez l'intervention Du Dr Vacheron : cliquez ici >>> En savoir plus sur l'enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles : cliquez ici https://www.ghu-paris.fr/fr/actualites/replay-15eme-journee-des-reseaux-de-sante-de-perinatalite
***
Mortalité maternelle en France : 6e rapport de l'Enquête Nationale Confidentielle sur la période 2013-2015 - Les Morts maternelles par suicide, France 2013-2015Maternal mortality in France : 6th Report from the National Confidential Enquiry 2013-2015 - Maternal deaths due to suicide, France 2013-2015 Marie-Noëlle Vacheron 1 Véronique Tessier 2 Mathias Rossignol 3 Catherine Deneux-Tharaux 4 pour le Comité National d’Experts sur la Mortalité Maternelle 1 Psychiatrie adulte Secteur 75G13, pole 14, GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, 1 rue Cabanis, 75014 Paris pour le CNEMM, France 2 FHU PREMA, Maternité de Port Royal, AP-HP, 53 avenue de l’Observatoire, 75014 Paris, France 3 SMUR, Unité de réanimation Chirurgicale Polyvalente, Hôpital Lariboisière, APHP, 2 Rue Ambroise Paré, 75010 Paris pour le CNEMM, France 4 Inserm U1153, CRESS, Equipe EPOPé, Epidémiologie Obstétricale Périnatale et Pédiatrique, Université de Paris, INRA, DHU Préma, 53 avenue de l’Observatoire, 75014, Paris, France
Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie Available online 5 November 2020
La grossesse représente une période de vulnérabilité psychique importante pour les femmes. Vingt pour cent d’entre elles présenteraient pendant la période périnatale des troubles mentaux variant de l’anxiété à la dépression. Chez celles présentant une maladie mentale préexistante, le risque de décompensation aigue est important. Dans ce sens, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande de classer les suicides survenant pendant la grossesse et jusqu’à un an du post-partum comme mort maternelle. Ainsi, entre 2013 et 2015, 35 suicides maternels sont survenus en France, soit un ratio de mortalité maternelle de 1,4 pour 100 000 naissances vivantes (IC95% 1.0-2.0). Constituant 13,4% de l’ensemble des morts maternelles pour la période, ce groupe est l’un des 2 premières causes de mortalité maternelle. 23% des suicides sont survenus dans les 42 premiers jours du post-partum, et 77% entre 43 jours et un an après la naissance. 33,3% des mères suicidées présentaient des antécédents psychiatriques connus et 30.3% des antécédents de soins psychiatriques, méconnus des maternités. Les soins non optimaux sont présents dans 72% des cas avec 91% de décès potentiellement évitables, liés à un défaut de prise en charge multidisciplinaire, et une interaction inadéquate entre la patiente et le système de soins.
De l’analyse des cas, ont été tirés des messages forts permettant d’optimiser la prise en charge: améliorer la connaissance des antécédents psychiatriques dès l’inscription en maternité, améliorer le repérage des symptômes d’alerte et le recours au psychologue et/ou au psychiatre, mettre en place un parcours de soins spécifique et une collaboration multidisciplinaire en cas de pathologie psychiatrique connue.