Planète conférences - Le sur-suicide des exploitants agricoles Conférence " Le sur-suicide des exploitants agricoles ", de V. Le Bris-Fontier le 11 avril à 20h à la Faculté des Lettres de Lorient.
Date 11/04 La conférencière, Virginie Le Bris-Fontier
Virginie Le Bris-Fontier, docteure en Sociologie, Laboratoire d’Études et de Recherche en Sociologie (LABERS - UBO-EA 3149). Le sur-suicide des exploitants agricoles, symptôme de la souffrance sociale d’une profession
Malgré la baisse du nombre de suicides en France constatée depuis les années 1990, le suicide en Bretagne demeure une priorité régionale de santé en tant que région de France la plus touchée par le phénomène. Le suicide est une question de santé publique dans notre région. Cette spécificité territoriale dévoile la structure socio-démographique du suicide, les hommes se suicident plus que les femmes, les personnes âgées plus que les jeunes, les ruraux plus que les urbains. A celle-ci s’ajoute, la surmortalité par suicide chez les exploitants agricoles depuis au moins quarante ans, ce qui est en fait un phénomène structurel.
Quel est le taux de suicide chez les exploitants agricoles ? Quelles sont les mesures préventives mises en œuvre sur le territoire ? Pourquoi y a-t-il autant de suicides chez les agriculteurs ? La conférence présentera les données de la surmortalité par suicide chez les exploitants agricoles ainsi que les mesures préventives mises en œuvre sur le territoire. Il s’agira ensuite de proposer une analyse de ce phénomène structurel en révélant que les facteurs économiques ne sont pas les seuls facteurs explicatifs de la surmortalité par suicide chez les exploitants Informations pratiques
Pourquoi la Nouvelle-Zélande lance une campagne pour réconforter les jeunes cœurs brisés? La campagne gouvernementale intitulée « Love Better » (mieux aimer) offre des conseils et un soutien pour remonter la pente lorsque l’amour prend fin.
publié le 22 mars 2023 https://www.charentelibre.fr* Destinée à aider les jeunes à surmonter les ruptures amoureuses qui font mal, cette campagne gouvernementale sera présentée dans des podcasts et sur des plateformes telles qu’Instagram. Le pays a l’un des taux de suicide chez les jeunes les plus élevés parmi les pays développés.
La Nouvelle-Zélande a lancé mercredi une campagne pour aider les jeunes du pays à surmonter les ruptures douloureuses, en encourageant les cœurs brisés à « assumer leurs sentiments » et à bloquer leur ex sur les réseaux sociaux. La campagne gouvernementale intitulée « Love Better » (mieux aimer) offre des conseils et un soutien pour remonter la pente lorsque l’amour prend fin, et sera présentée dans des podcasts et sur des plateformes telles qu’Instagram.
« Les ruptures, ça craint… mais vous pouvez les faire passer pour de bon. Assumez vos sentiments », dit une voix apaisante dans la vidéo de la campagne. Les images montrent des jeunes qui expliquent comment ils ont géré leur rupture. « Je vais devoir le faire, honnêtement. Ça devient ridicule, ça devient tellement incontrôlable. J’ai besoin de dormir la nuit. J’ai besoin de l’oublier », raconte un jeune homme agité qui a commencé à bloquer son ancien amour sur les réseaux sociaux.
La ministre déléguée au développement social, Priyanca Radhakrishnan, a déclaré que le gouvernement consacrait 6,4 millions de dollars néo-zélandais (3,7 millions d’euros) à la campagne sur trois ans. « Nous savons que les ruptures font mal. Nous voulons soutenir nos jeunes […] et leur faire savoir qu’il existe un moyen de s’en sortir sans se faire du mal ou faire du mal aux autres », a-t-elle mis en avant. Elle a expliqué que « Love Better » était une « campagne de prévention primaire » permettant aux jeunes de partager « des histoires vraies afin d’aider leurs pairs susceptibles de vivre des expériences similaires ».
Life 22/03/2023 12:18 Actualisé le 22/03/2023 12:24 Cette campagne néo-zélandaise veut aider les jeunes à se remettre d’une rupture amoureuse
Le gouvernement néo-zélandais a lancé ce mercredi 22 mars une campagne pour soutenir les jeunes en situation de rupture amoureuse.
Par Pauline De Poncheville avec AFP Tetra Images / Getty Images/Tetra images RF La Nouvelle-Zélande a annoncé ce mercredi le lancement d’une campagne de prévention pour soutenir les jeunes en situation de rupture amoureuse
RUPTURE - « J’ai besoin de l’oublier ». Facile à dire, mais pas facile à faire. Pour aider les adolescents néo-zélandais à surmonter leurs séparations amoureuses, le gouvernement a lancé, ce mercredi 22 mars 2023, une campagne intitulée « Love Better », autrement dit « mieux aimer », pour soutenir les jeunes lorsque l’amour prend fin.
Présentée dans des podcasts et sur les plateformes telles qu’Instagram, la campagne offre de nombreux conseils et un soutien pour remonter la pente après la rupture. Elle vise également à encourager les jeunes du pays à « assumer leurs sentiments » et à bloquer leurs ex sur les réseaux sociaux.
« J’ai besoin de dormir la nuit. J’ai besoin de l’oublier »
Les images de cette campagne montrent des jeunes qui expliquent comment ils ont géré leur rupture. Un jeune homme agité raconte comment il a fini par bloquer son ancien amour sur les réseaux sociaux et à quel point la situation devenait pénible pour lui : « Je vais devoir le faire, honnêtement. Ça devient ridicule, ça devient tellement incontrôlable. J’ai besoin de dormir la nuit. J’ai besoin de l’oublier. »
Une petite voix apaisante, dans la vidéo de campagne, rassure les jeunes sur leur rupture et sur ce qu’ils peuvent ressentir : « Les ruptures, ça craint… Mais vous pouvez les faire passer pour de bon. Assumez vos sentiments ».
La ministre déléguée au développement social néo-zélandaise, Priyanca Radhakrishnan, a déclaré que le gouvernement consacrait 6,4 millions de dollars néo-zélandais, l’équivalent de 3,7 millions d’euros, à la campagne sur trois ans. « Nous savons que les ruptures font mal. Nous voulons soutenir nos jeunes (..) et leur faire savoir qu’il existe un moyen de s’en sortir sans se faire du mal ou faire du mal aux autres », a-t-elle justifié.
Témoigner de son histoire
Priyanca Radhakrishnan a expliqué que « Love Better » était une « campagne de prévention primaire » qui permet aux jeunes de partager « des histoires vraies afin d’aider leurs pairs susceptibles de vivre des expériences similaires ».
Selon le Ministère du Développement Social Néo-Zélandais (MSD), la première phase de « Love Better » se concentrera sur le soutien des jeunes à travers les ruptures et les phases futures seront basées sur les conclusions de la première phase, à mesure que nous apprendrons comment les jeunes s’engagent sur divers canaux de médias sociaux.
Cette campagne est plus que nécessaire dans le pays puisque, selon les données du cabinet Kantar, six Néo-Zélandais sur 10 âgés de 16 à 24 ans ont vécu une rupture, et une grande majorité d’entre eux ont ensuite « subi ou perpétré des effets néfastes ». Selon l’UNICEF, la Nouvelle-Zélande a l’un des taux de suicide chez les jeunes, les plus élevés parmi les pays développés. Cette campagne va contribuer à réconforter les cœurs brisés.
Lancement de la plateforme ESPOIR - Webinaire 20 mars 2023
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Plateforme ESPOIR, un outil pour les personnes endeuillées par suicide
Par Enola Tissandié le 22.03.2023 https://www.sciencesetavenir.fr/
100.000 personnes perdent un proche par suicide chaque année en France. La plateforme ESPOIR, ouverte en ce début de printemps 2023, est un outil d’accompagnement destiné à ces personnes pour qui le deuil est souvent particulièrement difficile.
Pour chaque personne qui se suicide, entre 6 et 14 personnes de son entourage proche se trouvent endeuillées, et en moyenne 135 sont touchées de près ou de loin par cette disparition. Une étude collaborative menée par le CH Le Vinatier (Lyon), le laboratoire de recherche RESHAPE, l’équipe digitale Interlude Santé et le CHU de Lille rend compte de l’isolement subi par les personnes endeuillées par suicide (PES). Trois quarts des personnes interrogées affirment ne pas trouver suffisamment d’information de qualité à ce sujet en ligne. La plateforme numérique ESPOIR*, issue de cette étude en trois phases et ouverte depuis le 20 mars 2023, a pour objectif d’accompagner le "passage de l’hiver au printemps".
Le deuil d'un suicide augmente le risque d'isolement et de pensées suicidaires
Si les circonstances du décès ne permettent pas de prédire la sévérité du deuil, le suicide fait partie des morts dites "brutales" qui exposent souvent à un deuil particulièrement difficile. "C’est une double peine", affirme Audrey, qui a participé au projet en tant que personne endeuillée par le suicide (PES). "Le suicide est brutal, indicible, et demande d’affronter seul, à la fois ses propres émotions, le regard des autres, mais aussi les démarches administratives et financières qui nous tombent dessus".
Le deuil est connu pour avoir de lourdes répercussions sur la santé mentale et sur le plan cognitif, augmentant les risques de dépressions, de troubles anxieux, des difficultés de concentration et de mémorisation. Ces effets sont amplifiés chez les PES, et entraînent souvent l’isolement et le repli sur soi. "Après un suicide, les proches touchés connaissent en général un fonctionnement cognitif très négatif dans la gestion des émotions, qui entraîne une démultiplication des craintes et anticipations négatives. Un accompagnement le plus précoce possible permet d’éviter l’installation de sentiments comme la honte et la culpabilité sur le long-terme", déclare Edouard Leaune, psychiatre et chef de service du Centre de Prévention du Suicide au CH Le Vinatier, à Sciences et Avenir, qui ajoute : "Souvent isolées, les PES connaissent des risques de deuil prolongé et de passage à l’acte qui pourraient être limités par un accompagnement adéquat".
Ce tabou autour du suicide, qui pousse les PES à l’isolement, se retrouve dans les résultats de la première phase de l’étude, soit une enquête par questionnaire auprès de plus de 400 personnes concernées. L’objectif de cette phase était de recueillir les besoins et attentes des participants, afin de créer une plateforme adaptée et utile au plus grand nombre.
"Soulager le poids de la culpabilité, et tendre la main"
"Les différentes émotions que traverse une personne endeuillée, la culpabilité par exemple, ne sont pas un fardeau qui se partage. Pourtant on les retrouve chez chacune des personnes endeuillées" confie Audrey. Isolées dans des émotions, les PES ont deux à trois plus de risque de développer des idées suicidaires. Pour limiter ce risque, une information accessible est indispensable. "Les trois quarts des participants ont utilisé Internet pour leur processus de deuil, principalement pour obtenir des informations sur le deuil par suicide et la prévention du suicide et pour accéder à des témoignages d'autres personnes endeuillées par suicide", explique Edouard Leaune sur les résultats de la phase de recueil des attentes. Emportées par le tsunami social, administratif et financier suivant l’acte, les PES n’ont pas toujours le temps, ni le réflexe de se faire accompagner. Une plateforme numérique comme ESPOIR, accessible 24h/24 et 7j/7 permet de ne pas laisser les personnes concernées seules dans leurs ruminations. Le numérique permet également de répondre aux problématiques actuelles d’inégalités dans l’accès aux soins, amplifiées ici par l’isolement.
Edouard Leaune / CH Le Vinatier
Page d'accueil de la plateforme numérique ESPOIR Un outil qui rassemble
Plus qu’un besoin d’information, les PES expriment le besoin de se retrouver et partager leur expérience du deuil. Leur deuil fini, Audrey et Gilles ont accepté de participer à la création de cette plateforme en tant que témoins et personnes concernées, pour "soulager le poids de la culpabilité, et tendre la main". Tous deux confient qu’ils auraient eu besoin de cet espace de non-jugement au début de leur deuil, pour répondre aux : "Est-ce que c’est normal de ressentir,refouler ou réagir comme ça ?". Cette expérience leur a permis de s’engager dans la prévention du suicide et de l’accompagnement. Pour Gilles, cela a été l’occasion de devenir patient expert en santé mentale, une manière pour lui de rebondir. "Le suicide d’un proche devient central dans l’existence de l’individu. Le numérique permet de créer une communauté autour de cette même expérience", précise Edouard Leaune.
"À partir d’aujourd’hui la plateforme devient ce que nous ferons ensemble de cette communauté d’expérience", déclare le psychiatre à l’occasion du webinaire d’ouverture de la plateforme. Résultat d’une collaboration entre professionnels de santé, membres d’associations spécialisées dans la postvention, professionnels de santé et chercheurs, cette plateforme numérique conservera cette dimension participative et pluridisciplinaire qui fait sa spécificité. "L’objectif est d’être complémentaire avec les autres dispositifs institutionnels, et les associations, qui auront un espace de partage réservé sur la plateforme" poursuit le psychiatre. Cet outil permet de partager des informations, ressources, contacts, mais aussi de rediriger les utilisateurs vers des spécialistes ou associations près de chez eux, selon leurs besoins. Enfin, il est important pour les porteurs du projet que "chaque personne endeuillée fait son deuil à sa manière, toutes n’ont pas besoin d’un accompagnement médical, cette plateforme permet une alternative supplémentaire".
Suicide : une plateforme de ressources pour les endeuillés
Publié le
L’étude ESPOIR²S vise à créer une plateforme de ressources en
ligne pour les personnes endeuillées par le suicide d’un proche, en
utilisant une méthode mixte qualitative et quantitative de type
« recherche-action ».L’Unité fonctionnelle recherche Urgences Psychiatriques du Vinatier nous en livre sa genèse et sa finalité.
L’étude ESPOIR²S est menée par l’UF Urgences psychiatriques du Vinatier, le CHRU de Lille, le laboratoire de recherche RESHAPE et Interlude-Santé. Elle se déroule en trois phases : – une revue systématique de littérature, des focus-groupes exploratoires, et l’élaboration de maquettes exploratoires ; – l’élaboration d’un cahier des charges de l’outil numérique ; – la création d’une version « béta » de la ressource en ligne.
Les trois phases de l’étude ESPOIR²S
La première phase, appelée « cycle de pertinence »
et ayant duré 4 mois, avait pour objectif de réaliser une étude
quantitative. Pour ce faire, un questionnaire en ligne composé de 26
items a été créé et diffusé afin de recueillir les besoins et attentes
des personnes endeuillées par suicide concernant une future plateforme
numérique de postvention. Dans un second temps, une étude qualitative
a été menée pour explorer les besoins et les attentes d’une telle
plateforme, ainsi que ses avantages, limites, fonctionnalités et
contenus. Trois focus-groupes ont été organisés : l’un avec des
personnes endeuillées par suicide, un autre avec des membres
d’associations de postvention, et enfin le dernier avec des
professionnels de la postvention. Le besoin d’accéder à des informations
validées sur le deuil et la prévention du suicide, de pouvoir accéder à
l’avis de professionnels de santé spécialisés et d’accéder à d’autres
personnes endeuillées par suicide ou à des professionnels de santé près
de chez soi ont notamment été identifiés au cours de cette première
phase.
La seconde phase, appelée « cycle de conception »,
avait pour but de récolter des données qualitatives sur la co-
conception du prototype de la future ressource en ligne à partir des
besoins et attentes recueillis lors de la phase précédente. Pendant
cette phase, les retours des utilisateurs sur la maquette lors de
focus-groupes mixtes ainsi que les données issues des ateliers de
co-conception ont été recueillis de manière itérative afin de façonner
la maquette de la future plateforme numérique.
La dernière phase, appelée « cycle de rigueur »,
avait pour objectif d’évaluer l’acceptabilité et l’efficacité perçue de
la ressource en ligne à travers des tests utilisateurs et des
mini-questionnaires. Trente tests utilisateurs ont été réalisés et ont
mis en évidence que la plateforme ESPOIR répond effectivement aux
besoins et attentes des utilisateurs. De plus, une échelle appelée la System Usability Scale
a été administrée, et le score obtenu était de 90,3 sur 100, ce qui
démontre une excellente acceptabilité de la plateforme par les
participants.
Les résultats de l’étude ESPOIR²S et la plateforme ESPOIR
En accord avec les besoins et attentes recueillis par le biais de
notre étude, la plateforme ESPOIR propose plusieurs fonctionnalités,
dont trois entrées principales : – « Je m’interroge »
: offrir la possibilité aux personnes endeuillées de poser des
questions sur le deuil et d’obtenir sous 72 heures une réponse d’un
professionnel de santé. – « S’informer » :
centraliser un maximum d’informations et de ressources validées
scientifiquement sur les thématiques autour du deuil après suicide. Un
espace d’informations destiné aux professionnels de santé et
associations est également disponible sur la plateforme. – « Soutiens existants »
: référencer sur chaque territoire au niveau national l’ensemble des
associations et professionnels qui accompagnent des personnes
endeuillées par suicide. Les personnes endeuillées par suicide pourront
entrer leur code postal et s’orienter vers les professionnels de santé
et associations qui exercent à proximité.
D’autres rubriques existent également, telles que l’espace « Témoignages » qui
permet aux personnes endeuillées par suicide de lire des témoignages et
de partager leurs propres histoires. Par ailleurs, la rubrique « Se faire référencer » permet aux associations et aux professionnels spécialisés dans la postvention d’acquérir une visibilité supplémentaire.
Grâce
aux différentes phases évoquées plus haut et avec les personnes
concernées, les chercheurs ont réussi à co-concevoir et
co-conceptualiser une plateforme numérique de postvention en adéquation
avec les attentes et les besoins des personnes endeuillées par suicide.
Ainsi, la plateforme ESPOIR sera mise en ligne le 20 mars prochain.
Des rêves altérés, présages d’une crise suicidaire Sandrine Cabut 21/03/23 https://www.lemonde.fr/* C’est peut-être un nouvel outil pour aider à prédire les risques suicidaires, et ainsi réduire le fardeau des décès volontaires qui, bien qu’en baisse, concernent environ 700 000 personnes par an dans le monde. Des travaux récents d’une équipe française montrent en effet qu’on retrouve une altération des rêves chez 80 % des personnes hospitalisées pour crise suicidaire (définie par des idées suicidaires ou par une tentative de suicide), avec une progressivité dans les mois qui la précèdent.
Le psychiatre et spécialiste du sommeil Pierre Geoffroy (hôpital Bichat-Claude-Bernard, AP-HP, GHU Paris) et ses collègues ont interrogé sur leurs nuits quarante personnes hospitalisées dans une unité de post-urgence psychiatrique pour crise suicidaire, rapportent-ils dans l’édition de janvier-février 2023 du Journal of Clinical Psychiatry.
. Les chercheurs se sont en particulier intéressés à trois types d’« événement » : les mauvais rêves (contenu désagréable), les cauchemars (mauvais rêves qui réveillent) et les cauchemars avec un scénario suicidaire. Résultats : parmi les 31 femmes et 9 hommes étudiés, âgés en moyenne de 29 ans, seulement 8 (20 %) n’avaient pas eu d’altération de leurs rêves avant la crise suicidaire. Et parmi les 32 évoquant des rêves altérés, soit 80 % de l’effectif, ils sont 27 (67,5 %) à avoir dit qu’ils avaient eu des mauvais rêves, 21 (52,5 %) des cauchemars et 9 (22,5 %) des cauchemars avec scénario suicidaire. Environ un sur six (17,5 %) avait eu les trois types d’altération du contenu des rêves.
Les deux groupes – sans ou avec rêves altérés – étaient comparables en matière d’âge, de sexe, d’activité physique, de conditions socio-économiques, précisent Pierre Geoffroy et ses collègues. Par ailleurs, la majorité des patients souffraient de troubles anxieux ou de dépression, et d’un sommeil de mauvaise qualité – voire de véritables insomnies pour 60 % d’entre eux.
Un repérage utile
Si des liens entre cauchemars et tentatives de suicide ont déjà été suggérés par plusieurs études, l’originalité des travaux publiés dans The Journal of Clinical Psychiatry est d’avoir examiné la trajectoire de l’altération des rêves. Les chercheurs français constatent ainsi que les mauvais rêves apparaissent en moyenne cent onze jours avant la crise suicidaire, les cauchemars quatre-vingt-sept jours avant, et les scénarios suicidaires rêvés quarante-cinq jours avant. Cette progression, avec jusqu’à trois étapes, qui commence donc près de quatre mois avant la crise conduisant à l’hospitalisation, devrait servir de signal d’alarme pour les principaux intéressés et leur médecin, estime le professeur Geoffroy. « Bien sûr, des mauvais rêves ou des cauchemars ne sont pas pathologiques en soi, rappelle-t-il. C’est leur apparition et leur répétition dans un contexte de dépression qui doit alerter, et plus encore l’intensité du vécu dans ces rêves altérés et leurs répercussions dans la journée. Certains de ces patients se sentent littéralement acculés par leurs scénarios suicidaires. »
Pour ce spécialiste, la prochaine étape pourrait être de reconnaître les altérations des rêves comme facteur de risque suicidaire, et les rechercher systématiquement à l’interrogatoire de ces patients. Un repérage d’autant plus utile qu’il existe des thérapies pour lutter contre les cauchemars. « Restaurer un sommeil de meilleure qualité peut aider à apaiser les angoisses diurnes et donc réduire les risques de passage à l’acte » , souligne Pierre Geoffroy.
Reste aussi à comprendre quels mécanismes intimes relient les mauvais rêves et les crises suicidaires. L’une des principales hypothèses évoquées par les auteurs de l’article est la continuité entre les réactions émotionnelles dans les rêves et à l’état d’éveil. Selon eux, les cauchemars pourraient résulter d’ « une défaillance de la fonction régulatrice de l’humeur des rêves » , en lien avec une hyperactivité de l’amygdale cérébrale et un dysfonctionnement des voies de régulation au niveau frontal. Ces deux zones du cerveau sont impliquées dans des affections psychiatriques comme la dépression et la schizophrénie, écrivent-ils.
« C’est une publication importante, qui conforte nos impressions cliniques et met l’accent sur la progressivité des mauvais rêves avant une crise suicidaire » , commente le docteur Edouard Leaune, praticien hospitalier au CHU de Lyon, qui n’a pas participé à l’étude. En suicidologie, on sait que le sommeil de façon générale est un indicateur, poursuit le psychiatre, mais prédire le risque suicidaire et évaluer le degré d’urgence selon lequel il faudrait intervenir reste complexe. « C’est avec ce type de travaux que l’on deviendra de plus en plus fins dans la prévention » , espère-t-il.
Quand les rêves annoncent la crise suicidaire Publié le 30 novembre 2022 https://www.ghu-paris.fr/fr
Les équipes du Centre ChronoS révèlent dans une étude publiée dans le Journal Of Clinical Psychiatry que l'altération des rêves pourrait permettre de prédire une crise suicidaire. 80% des individus altèrent leurs rêves dans les mois précédents une crise suicidaire ! Il existe une chronologie et progression de cette altération du contenu onirique : Mauvais rêves (4 mois avant crise suicidaire) —> cauchemars (3 mois avant) —> scénario suicidaire (1,5 mois avant) Utilité de distinguer les mauvais rêves (rêves dysphoriques) des cauchemars (mauvais rêves qui réveillent le dormeur) et d’identifier la présence éventuelle du scénario suicidaire dans les rêves. Actuellement les altérations du sommeil ne font pas partie des facteurs de risque recherchés dans la crise suicidaire, interroger les rêves et leur altération récente est à la fois très simple à réaliser en pratique clinique et représente un signal d’alerte important de la crise suicidaire.
Martin Ducret, médecin et journaliste au "Quotidien du Médecin", détaille aujourd'hui une étude française récente sur la relation entre cauchemars et tentative de suicide. Une étude qui porte sur les rêves et cauchemars de patients très dépressifs. Article rédigé par
Martin Ducret - franceinfo Radio France Publié le 22/01/2023 Temps de lecture : 2 min.
Selon une étude française récente, 80% des patients très dépressifs, interrogés dans cette étude, faisaient dans les quatre mois précédant leur tentative de suicide, d’abord des cauchemars, puis des rêves avec un scénario suicidaire. (Illustration) (DAVID WALL / MOMENT RF / GETTY IMAGES)
Et si l’analyse des rêves pouvait prédire une tentative de suicide ? C’est ce que suggère une étude française pilotée par le Professeur Pierre Geoffroy, psychiatre et médecin du sommeil à l'hôpital Bichat et au Centre ChronoS à Paris, qui a analysé la survenue de cauchemars chez des patients souffrant de dépression. Le suicide, actuellement dans le monde, fait plus de morts que les guerres, le VIH ou les meurtres.
Expliquez-nous précisément cette étude ?
Les auteurs de cette étude se sont demandé de quelle manière rêvent des patients très dépressifs, plusieurs mois avant qu’ils tentent de se suicider. Un peu à la manière de Sherlock Holmes, ils ont cherché à savoir si les cauchemars étaient des indices prédictifs d’une tentative de suicide.
Et la réponse est oui ! 80% des patients faisaient dans les quatre mois précédant leur tentative de suicide, d’abord des cauchemars, puis des rêves avec un scénario suicidaire, c’est-à-dire qu’ils rêvaient de comment ils allaient se suicider.
L’analyse des rêves s’avère donc un outil simple pour prédire une tentative de suicide ?
Oui, tout à fait. Le principal auteur de l’étude, le Pr Pierre Geoffroy, psychiatre à l’hôpital Bichat à Paris, m’a signalé “la difficulté à l’heure actuelle de prédire une tentative de suicide. L’étude des rêves est un outil facilement accessible. Il suffit simplement d’interroger les patients sur leur sommeil.”
Et quand on sait que le suicide fait plus de morts dans le monde que les guerres, le VIH ou les meurtres, particulièrement chez les jeunes, l’analyse des rêves pourrait surement sauver beaucoup de patients !
Au vu des résultats de cette étude, le contenu des rêves, et plus largement la qualité du sommeil, sont donc des marqueurs essentiels de notre état de santé ?
Oui, et pas seulement chez les personnes dépressives. D’ailleurs, j’essaye de poser systématiquement ces questions à mes patients : Etes-vous fatigué ? Dormez-vous bien ? Dormez-vous assez ? Je constate fréquemment que leur sommeil est négligé.
Et ce constat ne s’arrête pas aux portes de mon cabinet : le temps de sommeil moyen des Français est inférieur à 7 heures, et n’est pas toujours de bonne qualité. Un vrai problème de santé publique, sachant que le manque de sommeil augmente le risque de survenue d’un grand nombre de maladies.
Mais alors si on fait des cauchemars avec un scénario suicidaire, est-ce qu’on doit forcément aller voir un professionnel ?
Non, bien heureusement. Que les auditeurs se rassurent, faire des cauchemars de temps en temps, c’est tout à fait normal. Les rêves, bons ou mauvais, permettent de consolider notre mémoire, et de réguler nos émotions.
Ils sont une sorte de “thérapie nocturne” où l’on rejoue des scènes du quotidien, de manière surréaliste, pour se sentir mieux dans la vraie vie. Mais chez certaines personnes, la machine s’enraye, les cauchemars deviennent récurrents et la qualité du sommeil est altérée. C’est dans ce cas qu’il faut en parler à son médecin.
News Release 16-Mar-2023 L’exercice physique réduit le risque de tentative de suicide chez les personnes atteintes de maladies mentales et physiques: étude u Ottawa
Une nouvelle étude de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa constate une baisse du nombre de tentatives de suicide chez les personnes souffrant d’une maladie mentale ou physique qui sont parvenues à adopter un programme d’exercice physique.
University of Ottawa Peer-Reviewed Publication
video: Une nouvelle étude de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa constate une baisse du nombre de tentatives de suicide chez les personnes souffrant d’une maladie mentale ou physique qui sont parvenues à adopter un programme d’exercice physique. view more
Une nouvelle étude de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa constate une baisse du nombre de tentatives de suicide chez les personnes souffrant d’une maladie mentale ou physique qui sont parvenues à adopter un programme d’exercice physique.
Cette conclusion contredit l’idée fausse selon laquelle ces personnes manquent de motivation pour participer à un tel programme, dont l’efficacité s’apparente à celle des antidépresseurs et de la thérapie cognitivo-comportementale dans le traitement de la dépression. Les effets de ces programmes sur les comportements suicidaires n’avaient toutefois pas été démontrés jusqu’ici.
« Comme cette idée fausse était répandue, les prestataires de soins primaires ont longtemps sous-estimé l’importance de prescrire l’exercice, ce qui a aggravé l’état de santé mentale et physique des malades, explique le Dr Nicholas Fabiano, résident en psychiatrie et auteur principal de l’étude, qu’il a menée avec l’étudiant en médecine Arnav Gupta.
Nos conclusions réfutent cette croyance en démontrant que les personnes atteintes d’une maladie mentale ou physique tolèrent bien l’exercice. Il ne faut donc surtout pas hésiter à leur en prescrire. »
Sous la supervision du Dr Marco Solmi et du Dr Jess FeidorowiczDr Marco Solmi , du Département de psychiatrie, Nicholas Fabiano et Arnav Gupta ont analysé 17 essais contrôlés randomisés auxquels ont participé plus de 1 000 personnes. Leurs résultats sont publiés dans la revue Journal of Affective Disorders. Article Title The effect of exercise on suicidal behaviors: A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials Article Publication Date
4-Mar-2023 Disclaimer: AAAS and EurekAlert! are not responsible for the accuracy of news releases posted to EurekAlert! by contributing institutions or for the use of any information through the EurekAlert system.
Selon le rapport de l’observatoire national du suicide (ONS) paru en
2016, la région Normandie demeure parmi les régions les plus impactées
en termes de mortalité par suicide.
Depuis plusieurs années, la prévention du mal-être et du suicide constitue une priorité en Normandie.
Elle y fait l’objet de travaux régionaux associant l’ensemble des
partenaires institutionnels et des acteurs, notamment en matière de
sensibilisation et de formation, qui constituent l’un des volets de la
stratégie régionale de lutte contre le suicide développée par l’Agence
régionale de santé.
La Normandie figure parmi les régions de France les plus impactées par les conduites suicidaires. Santé publique France publiait en février 2019 les points clés du territoire normand :
La Normandie présente un taux de
suicide parmi les plus élevé avec une sur mortalité par suicide de +23%
par rapport à la France métropolitaine.
Le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide en Normandie est supérieur de 47% par rapport à la France métropolitaine.
La Manche et la Seine-Maritime sont les territoires les plus touchés : en 2015, la Manche était au 1er rang
en termes de mortalité par suicide (25 suicides pour 100 000) et au
second en terme d’hospitalisations pour TS (240 pour 100 000) ; la
Seine-Maritime était au 1er rang en terme d’hospitalisations pour TS (260 pour 100 000) mais présentait le plus faible taux de suicide (17 pour 100 000).
Les intoxications médicamenteuses
volontaires sont les premières causes de tentative de suicide (9 recours
aux urgences sur 10 et 80% des hospitalisations pour tentative de
suicide dans la région).
La moitié des récidives de tentatives de
suicide surviennent dans les 2 à 3 mois suivant le premier passage aux
urgences : 7,6 % des suicidants admis aux urgences en 2017 en Normandie
ont réitéré leur geste dans les 18 mois de la période d’étude ; la
moitié d’entre eux dans les 2 à 3 mois suivant leur premier passage aux
urgences.
1 personne sur 20 est concernées par des pensées suicidaires en Normandie (chiffre 2017).
Vous avez besoin d’aide ? Vous vous inquiétez pour un proche ?
Parlez-en à votre médecin traitant ou contactez l’une de ces associations d’écoute ou structures spécialisées :
Les formations sur la crise suicidaire disponibles en Normandie
L’ARS a missionné le groupement régional
d’actions, de formations et d’informations en santé mentale
(GRAFISM) pour déployer en région les formations sur la crise
suicidaire.
Ces formations ont été élaborées par la
Direction Générale de la Santé en lien avec le groupement d’étude et de
prévention du suicide (GEPS). Elles sont dispensées en région par des
formateurs qui ont été formés par 2 formatrices nationales accréditées,
le Dr Françoise Chastang (CHU de Caen) et le Dr Audrey Pinaud (CHU de
Rouen et CH du Rouvray).
Ces formations sont de 3 niveaux et elles sont adaptées aux rôles, compétences et responsabilités des bénéficiaires :
1 - Formation à l’intervention de crise
Formation de 2 jours qui vise à être en
mesure d’évaluer, intervenir et désamorcer la crise. Elle est destinée
aux professionnels de santé (médecins généralistes, psychiatres,
urgentistes, infirmier(e)s de CMP, de services d’urgence psychiatrique,
de liaison ou de services de psychiatrie, équipes mobiles de
psychiatrie, psychologues) assurant habituellement un rôle
d’intervention de crise (désescalade) aussi bien aux urgences que dans
les services d’hospitalisation et de soins.
2 - Formation à l’évaluation
Formation de 2 jours qui vise à être en
mesure d’évaluer une potentielle crise suicidaire et d'orienter les
personnes vers la ressource adéquate. Elle est destinée aux
professionnels de santé (médecins, psychologues, infirmiers...) et
travailleurs sociaux formés à l'entretien clinique, issus des services
de santé, médico-sociaux et éducatifs, et libéraux susceptibles d'être
au contact d'une population à risque suicidaire.
3 - Formation sentinelle
Formation d’une journée qui vise à
renforcer les compétences naturelles et l'empathie de chacun en vue de
faciliter l'accès aux soins des personnes en souffrance psychique. Elle
s’adresse à des citoyens ou professionnels, volontaires et disposés à
repérer, appréhender la souffrance psychologique et la problématique
suicidaire au sein de leur milieu de vie. Etre sentinelle c’est avoir
une disposition spontanée au souci de l’autre et à l’entraide, être
reconnu pour cela dans une ou plusieurs de ses communautés de vie.
Les formations "Intervention" et "Évaluation" font l’objet d’un numéro DPC (développement professionnel continu).
Pour toutes informations concernant ces formations, veuillez contacter :
GRAFISM
CH du Rouvray | 4 rue P. Eluard | BP 45 | 76301 Sotteville les Rouen
Cellules médico-psychologiques : comment aident-elles les élèves après un événement traumatique ?
Extraits articles Publié le 16/03/2023 https://www.lamontagne.fr*
Le milieu scolaire est, à l’image du reste de la société,
régulièrement confronté à des violences et des événements graves à fort
impact traumatique. Brutalement exposés à une menace pour leur intégrité
physique ou psychique, à un risque mortel pour eux-mêmes ou pour
autrui, voire au spectacle d’une mort horrible, les sujets impliqués
peuvent éprouver un vécu d’insécurité totale ou de perte de contrôle.
Antoine Bray, psychiatre au Centre Régional de Psychotraumatologie (CHRU Tours), CUMP 37, Université de Tours et Wissam El-Hage, professeur de Psychiatrie, Responsable du Centre Régional de Psychotraumatologie CVL, Université de Tours
Dans cette expérience inattendue, désorganisatrice
et destructrice du "réel de la mort", victimes et témoins se retrouvent
démunis, comme au lycée Saint-Thomas-d’Aquin de Saint-Jean-de-Luz
(Pyrénées-Atlantiques), où, le 22 février 2023, Agnès Lassalle,
professeure d’espagnol est morte après avoir été poignardée en plein
cours par un élève.
Les classes de seconde présentes ce jour-là ont été prises en charge par une cellule psychologique, a déclaré le ministre de l’Éducation aussitôt après le drame.
Souvent plébiscités par les médias et les politiques dans le cadre
d’événements potentiellement traumatiques à dimension collective, les
dispositifs de ce type sont mis en place pour dépister, soutenir et
prévenir de la survenue des séquelles psychologiques. Quels sont les
personnels qui les composent ? Comment fonctionnent ces cellules et
quelles sont leurs missions ?
Stress post-traumatique
Rappelons d’abord que, pour chaque individu, le vécu subjectif des
événements à potentiel traumatique est singulier, avec des
répercussions variables selon le degré d’exposition à l’événement, sa
sévérité, l’histoire personnelle de chacun (antécédents traumatiques,
violences, carences, anxiété), les ressources internes dont on dispose
et du soutien social qu’on perçoit. Les personnes impliquées peuvent
ressentir une peur intense, une sidération, un sentiment d’horreur et
d’impuissance.
Lors de l’événement, ou juste après, la plupart des sujets se
trouvent dans un état de stress adapté, c’est-à-dire avec des
comportements efficaces face au danger. D’autres personnes développent
un état de stress dépassé, c’est-à-dire un état de sidération,
d’agitation excessive, de fuite panique, ou de comportements automatisés
non adaptés au contexte.
Dans les jours suivant l’événement, il est fréquent d’éprouver des
difficultés à dormir, avec des cauchemars et des pensées ou images
intrusives de la scène traumatique. Ces réactions précoces de stress
aigu sont physiologiques et peuvent être qualifiées de normales.
Néanmoins, près d’un quart des impliqués, enfants ou adultes, peuvent
voir ces symptômes persister et altérer de manière notable leur
quotidien. On parle alors de trouble stress aigu dans le premier mois et
de trouble de stress post-traumatique (TSPT) au-delà.
Le TSPT est caractérisé par des symptômes de répétition de
pensées, d’images et de rêves centrés sur l’événement, des comportements
d’évitement avec l’adoption de stratégies et d’efforts importants pour
éviter ce qui peut rappeler l’événement (lieu, pensées, activités,
personnes…), d’un état affectif marqué par des émotions négatives
prédominantes, et de symptômes d’hypervigilance dans un état d’alerte
permanente avec des troubles de la concentration et de l’irritabilité.
Ce tableau post-traumatique peut se compliquer de troubles anxieux (généralisation de la peur, phobie…) dans 60 % des cas, de dépression
dans 40 % des cas, d’augmentation du risque suicidaire multiplié par
quatre, d’addictions voire de manifestations somatiques d’origine
psychogène.
Premiers soins psychiques
Créées après la vague d’attentats de 1995
pour proposer une offre de soins adaptée aux blessés psychiques
victimes d’événements collectifs à fort potentiel traumatique, les cellules d’urgence médico-psychologique (CUMP) se sont progressivement structurées en réseau national.
Implantées dans chaque siège de SAMU départemental, elles sont
localement animées par un psychiatre référent et composées de médecins,
infirmiers et psychologues volontaires.
La CUMP se déploie sur place ou à proximité de l’événement, par
exemple dans l’établissement scolaire, dans les premières heures qui
suivent le drame. Elle reçoit le renfort en personnel de la cellule
d’accueil et d’écoute de l’éducation nationale (composée des médecins,
infirmiers, psychologues et assistants sociaux de l’éducation
nationale). Les objectifs de cette intervention précoce sont d’apporter
les premiers soins psychiques
aux enfants, adolescents, ou adultes présents. Les principes directeurs
de ce type d’intervention sont la proximité, l’immédiateté et la
restauration de l’espérance.
Les CUMP déploient un dispositif adapté à chaque situation, en
collaboration avec les acteurs de l’éducation nationale et les secours,
pour rétablir le plus rapidement possible un cadre sécurisant et lutter
contre les images de chaos délétères pour les victimes, en particulier
pour les enfants.
Favoriser la décharge émotionnelle
Une première étape, en concertation avec les interlocuteurs de
l’établissement, consiste à identifier, chez les enfants et adultes
exposés à l’événement, le degré d’exposition à l’événement traumatique.
Cette étape est essentielle pour cibler les différents
sous-groupes d’impliqués et adapter les prises en charge en fonction du
degré d’exposition. En effet, une prise en charge collective sans cette
distinction priverait les témoins directs de la parole, de peur de
susciter une détresse supplémentaire chez leurs pairs n’ayant pas
assisté à l’événement. Inversement, les témoins indirects pourraient ne
pas se sentir légitimes à verbaliser leurs émotions devant leurs
camarades ou collègues témoins directs, ce qui les enfermerait dans une
souffrance muette.
Les soins immédiats proposés visent à apaiser le stress et
l’angoisse générés par l’événement, à atténuer le sentiment d’isolement
ou d’impuissance, à reconnaître le préjudice subi et le caractère
effroyable et exceptionnel de l’événement, à restaurer le fonctionnement
adaptatif et à mobiliser les ressources personnelles.
La deuxième étape consiste à repérer les personnes dont les
capacités de contrôle émotionnel ont été débordées, nécessitant une
vigilance accrue des professionnels de la CUMP, une intensification des
techniques d’apaisement, et un suivi rapproché au décours devant le risque accru de développement de TSPT. Parfois, un transfert en milieu hospitalier peut être organisé lorsque l’état clinique le justifie.
Pour l’ensemble des personnes impliquées, les CUMP utilisent des techniques de "defusing", ou entretien de déchocage,
en individuel ou en groupe. Le but est de réduire la détresse en
favorisant la décharge émotionnelle par le récit factuel partagé de
l’événement, dans un cadre sécure. Cela permet d’initier l’intégration
cognitive et émotionnelle de l’événement vécu, d’aider le sujet à
reprendre la maîtrise sur ce qui lui arrive, et de le réhumaniser dans
sa relation aux autres.
Cette prise en charge souple est non intrusive, permet parfois une
amélioration rapide de l’état psychique, et s’accompagne
systématiquement d’une information – adaptée aux capacités de
compréhension du public pris en charge – sur la possible émergence de
symptômes « normaux ou pathologiques » dans les jours suivants. Sont
également communiquées les coordonnées de professionnels de santé
spécialisés à consulter le cas échéant.
Travailler avec la communauté éducative
La CUMP peut être amenée à intervenir dans les 3 à 10 jours, pour
réaliser des Interventions Psychothérapeutiques Post-Immédiates (IPPI).
Cette technique psychothérapeutique directive et relativement intrusive
nécessite une formation spécifique, et peut être proposée en individuel
ou à des groupes de personnes volontaires, homogènes en termes
d’exposition, et appartenant au même groupe avant l’événement.
Son but est de faciliter l’intégration de l’événement vécu, tout
en limitant les effets potentiellement traumatiques, par la limitation
des débordements émotionnels, en légitimant les émotions ressenties et
en corrigeant les informations inexactes. Cette intervention favorise la
reprise de l’activité et du fonctionnement du groupe préexistant à
l’événement. Elle permet aussi le repérage des personnes présentant un
TSPT naissant, et de les orienter vers une prise en charge.
Les événements traumatiques sont inoubliables. Leur survenue en
milieu scolaire peut marquer durablement l’établissement concerné. Elle
implique de sensibiliser l’ensemble des professionnels de l’institution
scolaire et de porter une attention spécifique aux personnes touchées
par l’événement. Les professionnels de santé veillent sur le risque de
réactivation traumatique, qui peut parfois survenir des années plus
tard, lors de dates anniversaires, ou lors d’événements de vie plus
personnels. Leur mission est alors d’accompagner l’enfant ou l’adulte
vers les structures de soins adaptées.
L'adolescence est une période unique du développement humain. Les liens
de l'enfance changent, la sexualité fait son apparition, le corps se
métamorphose. Ces transformations peuvent susciter des affects
contradictoires qui oscillent entre crise et créativité, entre
dépression et sentiment de liberté. Quels sont les enjeux de la
rencontre clinique avec les patients adolescents ? Comment accompagner
et soutenir ces transformations ? A quels risques psychopathologiques
les soignants sont-ils confrontés ? Que suscite la rencontre
thérapeutique, tant pour le patient que pour le clinicien ? A quels
modèles théoriques et cliniques se rattacher pour aborder ce moment
d'une rare intensité, entre espoir et menace ?
Nous vous proposons d'approfondir les questionnements sur la
rencontre clinique avec l'adolescent en compagnie de Maurice Corcos,
psychiatre, psychanalyste, professeur à l’université de Paris et chef du
département de psychiatrie de l'adolescent et du jeune adulte, Institut
Mutualiste Montsouris, Paris.
Le cabinet de curiosités d'Infosuicide.org La rubrique " Le cabinet de curiosités
d'Infosuicide.org " des sujets, actualités, débats plus ou moins documentés et sous réserves
d'informations complémentaires et/ou fiables, qui toutefois nous questionnent
et nous interpellent... Nous les relayons essentiellement comme matière à penser et à débattre.
Aidez nous à alimenter une réflexion...
Comment les tiktokeurs arrivent à parler de suicide en contournant la modération ?
Sur TikTok, les utilisateurs utilisent des expressions innocentes pour parler de suicide sans attirer l'oeil des modérateurs.
Publié le 15/03/2023 https://www.ladepeche.fr/*
(ETX Daily Up) - Le suicide est souvent considéré comme un sujet tabou sur les réseaux sociaux. Les applications, comme TikTok, appliquent d'ailleurs une modération importante, censurant parfois certains mots. Mais les utilisateurs redoublent d'inventivité pour discuter malgré tout de leurs pensées suicidaires grâce à des expressions d'apparence innocentes.
Si vous recherchez le mot "suicide" sur TikTok, vous allez vous heurter à la modération de la plateforme. Au lieu de découvrir des vidéos sur le sujet, un message suivant apparaît : "Tu n'es pas seul(e). Si toi ou quelqu'un que tu connais traverse une période difficile, de l'aide est toujours disponible". Un onglet "Voir les ressources" est alors proposé, et ouvre sur une page réunissant des numéros utiles tels que ceux de "S.O.S Amitié", "Suicide Ecoute, "SOS Suicide Phénix" et le 3114.
Pour éviter de subir cette modération et aborder ces sujets sur la plateforme, les utilisateurs ont trouvé un moyen original. Et cela passe par des expressions en apparence innocentes, et ne contenant aucun mot tabou. C'est en anglais que cette tendance s'est fortement développée. L'une d'entre elles n'est autre que "growing up watching sunsets" ou littéralement "grandir en regardant les couchers de soleil". Une expression le plus souvent utilisée par des jeunes mères, atteintes de post-partum, souffrant de dépression, ou tout simplement fatiguées par cette première expérience maternelle, mais ne souhaitant pas baisser les bras par peur de laisser leurs enfants "grandir en regardant les couchers de soleil". Dans ce contexte, "regarder les couchers de soleil" signifie alors "regretter une personne décédée".
Les utilisatrices ont été nombreuses à utiliser cette expression pour parler de leurs difficultés ouvertement sur l'application sans craindre de voir leur contenu supprimé. Et cela marche. Ce genre de vidéo peut réaliser des millions de vues. Preuve en est avec la vidéo de l'utilisatrice @laceyyyyg sur laquelle elle a écrit "god i'm so tired, but I don't want her growing up watching sunsets", soit "Mon Dieu, je suis si fatiguée, mais je ne veux pas qu'elle grandisse en regardant des couchers de soleil", faisant sans doute référence au suicide. Sa vidéo a totalisé 29,9 millions de vues et plus de 5,3 millions de "J'aime". D'après le site "know your meme", la vidéo TikTok de @laceyyyg a lancé cette nouvelle tendance le 21 février 2023. Depuis, d'autres utilisatrices ont reproduit ce genre de contenus pour parler du suicide et de la dépression post-partum des jeunes mères.
"Watching sunsets" n'est pas la seule expression détournée par les utilisateurs de TikTok pour appeler à l'aide. Ces derniers ont également repris le poème "Don't Kill Yourself Today" d'Hannah Dains, listant les différentes raisons pour ne pas se suicider. Certains des vers sont devenus viraux sur TikTok, dont "so don't kill yourself until you finish your shampoo and conditioner at the same time" ("ne vous tuez pas avant d'avoir fini votre shampoing et votre après-shampoing en même temps"), ainsi que "Don't kill yourself until you tell someone your best pasta recipe" ("Ne vous tuez pas avant d'avoir donné à quelqu'un votre meilleure recette de pâtes").
Sur TikTok, ces contenus se sont multipliés, créant ainsi une véritable trend sur l'application. L'utilisation de ces expressions détournées a eu un impact positif et a permis à de nombreux utilisateurs de partager leurs problèmes liés à leur santé mentale sur les réseaux sociaux. Mais en devenant une tendance, ces contenus peuvent également participer à la romantisation et à la banalisation du suicide et de la dépression. Grâce au succès de la tendance, les utilisateurs qui cumulent des millions de vues peuvent également tirer profit de leurs malheurs, rendant ainsi la tendance encore plus dérangeante.
Ce n'est pas la première fois que les utilisateurs contournent la modération sur la plateforme en utilisant des expressions grâce à l'Algospeak.
Le genre de la personne est l’un des nombreux facteurs contribuant au suicide. Les femmes font plus souvent des tentatives de suicide, mais ce sont les hommes qui meurent plus souvent par suicide, représentant 75 % des décès par suicide au Canada. Pour mieux comprendre comment prévenir le suicide chez les hommes, les membres du panel échangent sur leur savoir expérientiel passé; sur les recherches, les programmes et les initiatives communautaires qui ont connu un succès; et sur les éléments nécessaires pour faire progresser les efforts de prévention du suicide chez les hommes.
Santé mentale et prévention du suicide chez les hommes (synthèse des données) : https://commissionsantementale.ca/res...
La santé mentale et le suicide chez les hommes au Canada (faits saillants) : https://commissionsantementale.ca/res...
Par
AFP
le 17.03.2023 sur https://www.challenges.fr*
Un total de 125 personnes détenues se sont suicidées dans les
prisons françaises en 2022, un nombre relativement stable par rapport à
l'année précédente, selon un bilan communiqué vendredi à l'AFP par le
ministère de la Justice.
En 2021, 121 détenus s'étaient donné la mort, contre 113 en 2020 et 114 en 2019, a-t-on indiqué de même source.
Ces chiffres sont à rapporter au nombre moyen annuel de personnes
détenues, soit 0,175% en 2022 (71.473 prisonniers en moyenne au cours de
l'année) et 0,18% en 2021 (67.012 détenus en moyenne), précise la
Chancellerie.
Plusieurs suicides ont déjà été recensés depuis le début de l'année dans les établissements pénitentiaires du pays.
D'après l'association Observatoire international des prisons (OIP),
les détenus se suicident six fois plus que la population générale.
Un rapport de la Direction de l'Administration pénitentiaire (DAP)
daté de 2019 soulignait que ces suicides étaient plus nombreux dans les
maisons d'arrêt ou les quartiers maisons d'arrêt, qui reçoivent les
détenus dans l'attente de leur jugement et ceux condamnés à de courtes
peines.
La prévention et la lutte contre le suicide en détention sont l'une
des priorités de la politique pénitentiaire et de nombreuses mesures ont
été mises en oeuvre ces dernières années, rappelle le ministère.
L'Administration pénitentiaire s'était dotée en 2009 d'un plan
d'action comprenant vingt mesures et cinq grands axes. Parmi les
mesures, le dispositif des codétenus de soutien qui prévoit qu'un détenu
volontaire, ayant suivi une formation, soit placé en cellule avec un
prisonnier dont on craint un passage à l'acte.
Ce plan fait l'objet, depuis son élaboration, d'un suivi régulier par un comité de pilotage national.
La politique de prévention a été recentrée à l'été 2022 "sur le
pilotage et la mise en œuvre des actions par les services
pénitentiaires", après la remise au garde des Sceaux d'un rapport sur
les suicides en milieu carcéral qui comprenait 38 recommandations,
indique la Chancellerie.
Un guide pratique regroupant les textes et les "bonnes pratiques" en
matière de prévention du suicide doit être diffusé avant la fin du mois
de mars auprès de tous les personnels en charge de leur mise en oeuvre,
selon le ministère.
Le Perrier. Osons parler du suicide, au cours d’ateliers
Depuis 2020, une équipe de professionnels du pôle de santé du Marais, accompagnée par des psychologues et une psychiatre libérales, mène une action de prévention du suicide.
Lors de sa première intervention, une équipe de professionnels du pôle santé du Marais avait proposé un ciné débat fin 2020, puis un théâtre forum en septembre 2021. Cette nouvelle édition prend la forme d’ateliers débats le 28 mars à la Résidence la Cap’line au Perrier, sur inscriptions préalables.
Pourquoi cette action ?
À partir du constat brutal des chiffres, « nous nous interrogeons sur les différentes possibilités et démarches pour apporter une aide », indique l’équipe. Comment agir sur les facteurs environnementaux d’une personne en souffrance ? Comment envisager un futur différent ?
« Nous continuons notre action qui a toujours pour but de lever le tabou sur le suicide et de faire connaître à la population, les différentes ressources existant sur notre territoire. » Cette fois, « nous proposons un après-midi de réflexion construit sur le type d’un World Café avec trois thèmes de réflexion ».
Comment se déroulera l’après-midi ?
Après une courte présentation, « nous mettrons en place des ateliers, qui permettront de s’interroger sur la crise suicidaire, ses signes avant-coureurs, et d’échanger sur les ressources que chacun peut connaître pour aider ou être aidé ».
En fin d’après-midi, les différentes associations partenaires du territoire seront présentées : le pôle santé du Marais, à l’origine de la démarche, rejoint par Groupement prévention suicide 85, L’Oreille active, le service des urgences psychiatriques du centre hospitalier Loire Vendée océan, le Groupe d’entraide mutuelle (GEM), l’Union nationale des amis et familles de personnes malades et/ou handicapées physiques(Unafam).
Quels sont les chiffres en Pays de la Loire ?
L’Observatoire régional de la santé des Pays de la Loire de 2019 donnait les chiffres suivants en ce qui concerne la mortalité par suicide : 100 pour la France métropolitaine, 132 en Pays de la Loire, 125 en Vendée, 146 dans le Nord-Ouest vendéen (rapport en base 100 du nombre de cas observés dans le territoire, au nombre de cas qui serait observé si les taux pour chaque tranche d’âge dans ce territoire étaient identiques aux taux France métropolitaine).
Mardi 28 mars, à 14 h 30, ateliers participatifs, résidence La Cap’line, salle des Sages, gratuit. La participation aux ateliers se fait sur inscriptions au 06 08 46 27 50 ou poledesantedumarais@gmail.com
Mesures essentielles que votre lieu de travail peut prendre aujourd'hui pour prévenir le suicide Posté sur15 mars 2023par Hope M. Tiesman, PhD; Jodi Frey, PhD, LCSW-C, CEAP ; et Sally Spencer-Thomas, PsyD D'apres Critical Steps Your Workplace Can Take Today to Prevent SuicidePosted on by Hope M. Tiesman, PhD; Jodi Frey, PhD, LCSW-C, CEAP; and Sally Spencer-Thomas, PsyD
https://blogs.cdc.gov/*
Les employeurs peuvent jouer un rôle essentiel dans la prévention du suicide. Historiquement, le suicide, la santé mentale et le bien-être ont été sous-représentés dans les efforts de santé et de sécurité au travail, mais cette situation est en train de changer. Dans certains pays européens, il existe des normes relatives aux risques psychosociaux sur le lieu de travail qui exposent les travailleurs au risque de suicide. En outre, en France, les employeurs ont été tenus responsables des lieux de travail toxiques et des pratiques de gestion qui ont contribué aux suicides des travailleurs[1]. Certaines des dernières recherches sur le lieu de travail et les meilleures pratiques pour la prévention du suicide sont résumées ci-dessous en tant que ressource pour les employeurs et les travailleurs.
Le lieu de travail comme facteur de risque de suicide
Les effets du travail sur le suicide sont complexes. Le travail peut protéger contre le suicide en tant que source de satisfaction personnelle et de sens, de contacts interpersonnels et de sécurité financière. Cependant, lorsque le travail est mal organisé ou lorsque les risques sur le lieu de travail ne sont pas gérés, le travail peut augmenter le risque de suicide chez certains travailleurs.
Facteurs de risque de suicide en milieu de travail
Il a été démontré que de nombreux facteurs différents affectent négativement la santé mentale et ont un impact direct ou indirect sur les pensées, les comportements suicidaires et le suicide. Nombre de ces facteurs liés au lieu de travail interagissent avec des facteurs extérieurs au lieu de travail pour augmenter encore le risque de suicide.
Une faible sécurité de l'emploi, une faible rémunération et le stress lié à l'emploi [2] [3] 4] [5] L'accès à des moyens létaux [6] [7] - la possibilité d'obtenir des médicaments et des armes à feu, par exemple. Les facteurs liés à l'organisation du travail, tels que les longues heures de travail, le travail posté [8] [9] les brimades sur le lieu de travail [10].
De plus, certaines professions ont des taux de suicide plus élevés que d'autres.
Le lieu de travail comme lieu d'éducation, de prévention et d'intervention
Les lieux de travail sont un cadre important pour les efforts de prévention du suicide. Les travailleurs passent beaucoup de temps au travail et les collègues et les superviseurs remarquent souvent des changements importants dans les pensées ou les comportements qui peuvent être des signaux d'un risque accru de suicide. De plus, la plupart des personnes qui meurent par suicide sont en âge de travailler (16-64 ans). [11] De nombreux lieux de travail s'emploient à améliorer la santé mentale et le bien-être des travailleurs, mais hésitent encore à envisager et à inclure la prévention du suicide dans leurs programmes. Étant donné que de nombreux lieux de travail ont déjà des structures et des ressources en place pour aider les employés à accéder à divers types d'assistance, l'ajout de la prévention du suicide est une prochaine étape logique.
Cependant, la prévention du suicide en milieu de travail n'est pas unique. Ce qui fonctionne et ce qui est nécessaire pour une profession ou une industrie peut ne pas s'appliquer à une autre. Certaines stratégies générales qui ont un impact positif sur les lieux de travail comprennent :
limiter l'accès aux moyens létaux fournir un soutien par les pairs, l'amélioration de l'accès aux services de santé mentale réduire la stigmatisation pour faciliter l'accès à des soins de qualité.
Ressources récentes
Médecin-chef des États-Unis En 2022, le Médecin-chef des États-Unisa publié un cadre pour la santé mentale et le bien-être au travail . Le cadre fournit une feuille de route que les lieux de travail peuvent utiliser pour soutenir les stratégies centrées sur la santé mentale et le bien-être autour de cinq composantes essentielles : Protection contre les préjudices, L'harmonie entre le travail et la vie privée, L'épanouissement au travail, Connexion et communauté, et Possibilité d'évolution
Ce document historique comprend également des exemples de programmes et d'efforts d'intervention d'un éventail d'entreprises et d'industries, démontrant comment les dirigeants du lieu de travail peuvent prendre des mesures pour relier les stratégies globales de santé mentale et de bien-être au travail afin d'inclure la prévention du suicide.
Centres de contrôle et de prévention des maladies, Centre national de prévention et de contrôle des blessures En 2022, le CDC a publié le Suicide Prevention Resource for Action qui détaille les stratégies avec les meilleures preuves disponibles pour réduire le suicide. Cette ressource pour l'action peut aider à prioriser les activités de prévention du suicide les plus susceptibles d'avoir un impact. Par exemple, la création d'environnements qui tiennent compte des facteurs de risque et de protection où les individus vivent, travaillent et se divertissent peut aider à prévenir le suicide. Des environnements protecteurs qui favorisent des comportements et des normes positifs peuvent être mis en place sur les lieux de travail. Ces politiques et valeurs culturelles favorisent un comportement pro-social (comme demander de l'aide), l'acquisition de compétences et les normes sociales positives parmi tous les membres de l'organisation ou de l'environnement.
Groupe de travail sur la prévention du suicide en milieu de travail Le comité de prévention et de postvention du suicide en milieu de travail est un groupe de partenaires collaboratifs et interdisciplinaires, comprenant des employés et des dirigeants en milieu de travail ayant une expérience vécue. Fin 2022, le Comité a publié un livre blanc, Promotion de la santé mentale et prévention du suicide en milieu de travail. Ce document aide les employeurs à soutenir les employés vivant avec des problèmes de santé mentale et à comprendre le précédent juridique entourant les meilleures pratiques en matière de prévention du suicide, d'intervention, de réponse aux crises et de postvention (réponse et activités après un suicide pour faciliter le rétablissement, atténuer les effets négatifs et prévenir le suicide chez les personnes à haut risque après exposition à un suicide). Ce comité est composé de chercheurs universitaires, de chefs d'entreprise, de fonctionnaires et de représentants des principales associations de lutte contre le suicide. Ensemble, et en pleine collaboration avec les membres, leur objectif est de réduire le stress au travail et les pensées, comportements et systèmes négatifs, basés sur la peur, préjudiciables et discriminatoires concernant le suicide et la santé mentale sur le lieu de travail, tout en servant à partager les meilleures pratiques pour les programmes et les politiques de prévention du suicide sur le lieu de travail. Le Comité a également publié des mesures supplémentaires à prendre en compte par les dirigeants du lieu de travail et sont décrites dans les US National Guidelines for Workplace Suicide Prevention. Neuf pratiques exemplaires pour aider les employeurs à faire de la prévention du suicide une priorité en matière de santé et de sécurité au travail ont été élaborées et comprennent le leadership, la réduction du stress au travail, la communication, l'orientation sur les soins personnels, la formation, le soutien par les pairs et l'ambassadeur du bien-être, les ressources en santé mentale et en cas de crise, l'atténuation des risques et la réponse aux crises.
Les approches NIOSH Total Worker Health® peuvent aider à protéger la santé mentale
L'Institut national pour la sécurité et la santé au travail (NIOSH) définit la santé totale des travailleurs (TWH) comme des politiques, des programmes et des pratiques qui protègent les travailleurs contre les risques liés à la sécurité et à la santé liés au travail avec la promotion des efforts de prévention des blessures et des maladies. Reconnaissant la relation entre les conditions de travail et les conditions non professionnelles, l'approche TWH se concentre sur la manière dont le lieu de travail peut réduire les risques et améliorer la santé globale des travailleurs - allant au-delà des préoccupations traditionnelles en matière de sécurité et de santé pour relever des défis complexes tels que la santé mentale des travailleurs ou les maladies chroniques.
À la lumière de cela, la hiérarchie traditionnelle des contrôles a été repensée à l'aide des principes NIOSH TWH. Il comprend des contrôles et des stratégies qui améliorent plus largement le bien-être des travailleurs. Commençant au niveau organisationnel et se rétrécissant jusqu'à l'individu, cette hiérarchie comprend cinq éléments : éliminer, remplacer, reconcevoir, éduquer et encourager. Contrairement aux programmes traditionnels de sécurité et de santé au travail, les approches TWH tiennent compte des influences sur la santé des travailleurs qui surviennent en dehors du lieu de travail, pour inclure les interactions entre les exigences et les circonstances professionnelles et non professionnelles. Par exemple, Une entreprise pourrait envisager d'éliminer les heures supplémentaires obligatoires pour permettre à ses employés de se reposer. Une entreprise pourrait repenser les tâches professionnelles afin que les tâches mentalement ou physiquement plus lourdes soient réparties de manière plus uniforme au sein de la main-d'œuvre. Les lieux de travail pourraient fournir aux travailleurs une éducation et/ou une formation sur la réduction du stress ou la prévention de l'épuisement professionnel.
Dans le cadre de la prévention du suicide, les employeurs peuvent éliminer les menaces à la sécurité psychologique (ex. : intimidation, pratiques de gestion toxiques, etc.) ; remplacer ces pratiques dangereuses par celles qui favorisent la santé mentale et les facteurs de protection ; repenser la culture de travail pour un bien-être optimal, y compris l'accès aux soins de santé mentale ; éduquer et encourager le changement par la formation à la sécurité psychologique. [12]
L'Organisation mondiale de la santé L'Organisation mondiale de la santé propose les informations suivantes pour identifier et aider les travailleurs à risque de suicide. Les employeurs et les collègues doivent être attentifs aux signes suivants : Expression de pensées ou de sentiments sur le désir de mettre fin à ses jours. Expression de sentiments d'isolement, de solitude, de désespoir ou de perte d'estime de soi. Retrait des collègues, diminution du rendement au travail ou difficulté à accomplir les tâches. Changements de comportement, tels que l'agitation, l'irritabilité, l'impulsivité, l'insouciance ou l'agressivité. Parler de l'organisation des affaires personnelles de fin de vie, comme la rédaction d'un testament. Abus d'alcool ou d'autres substances. Humeur dépressive ou mention d'un comportement suicidaire antérieur. Intimidation ou harcèlement. Une attention particulière doit être portée aux personnes qui perdent leur emploi.
Ce que les collègues peuvent faire s'ils s'inquiètent pour un collègue : Exprimez de l'empathie et de l'inquiétude, encouragez-les à parler et écoutez sans porter de jugement. Demandez s'il y a quelqu'un qu'ils aimeraient appeler ou ont appelé. Encouragez-les à contacter les services de santé ou de conseil à l'intérieur de l'organisation, s'ils sont disponibles, ou autrement à l'extérieur de l'organisation, et proposez d'appeler ou d'y aller ensemble. S'ils ont tenté de se suicider ou indiquent qu'ils sont sur le point de se faire du mal intentionnellement, supprimez l'accès aux moyens et ne les laissez pas seuls. Cherchez une aide immédiate auprès des services de santé.
Ce que les employeurs ou les gestionnaires peuvent faire : Offrez des séances d'information à votre personnel sur la santé mentale et la prévention du suicide. Assurez-vous que tout le personnel sait quelles ressources sont disponibles pour le soutien Favoriser un environnement de travail dans lequel les collègues se sentent à l'aise pour parler des problèmes qui ont un impact sur leur capacité à faire leur travail efficacement. Se familiariser avec la législation pertinente. Identifier et réduire les facteurs de stress liés au travail qui peuvent avoir un impact négatif sur la santé mentale. Concevoir et mettre en œuvre un plan sur la façon de gérer et de communiquer avec sensibilité le suicide ou la tentative de suicide d'un employé de manière à minimiser toute détresse supplémentaire.
Conclusion Le bilan humain du suicide augmente. La pandémie de COVID-19 a aggravé le stress, les problèmes de santé mentale, les idées suicidaires, les tentatives et les décès par suicide. Cela a contribué à accroître la sensibilisation à ces problèmes et à démontrer aux dirigeants du milieu de travail que la prévention du suicide devrait faire partie des programmes et des politiques de santé et de sécurité. Les lieux de travail sont essentiels à la prévention du suicide parce que les facteurs liés au travail sont associés au suicide et parce que les lieux de travail peuvent être des sites efficaces de prévention du suicide. Vos actions peuvent améliorer la vie de tous vos travailleurs et même sauver la vie de certains. Utilisez certaines des ressources de ce blog pour sensibiliser votre lieu de travail aujourd'hui. Si vous ou quelqu'un que vous connaissez avez besoin d'aide, appelez ou envoyez un SMS au 988 ou discutez avec 988lifeline.org . Le 988 vous met en contact avec un conseiller en crise qualifié qui peut vous aider.
Hope M. Tiesman, PhD, est épidémiologiste de recherche au sein de la division de recherche sur la sécurité du NIOSH. Elle siège également au comité de prévention et de postvention du suicide en milieu de travail. Jodi Frey, PhD, LCSW-C, CEAP, est professeure et doyenne associée pour la recherche à l'Université du Maryland, à la School of Social Work. Elle est également coprésidente du comité de prévention et de postvention du suicide en milieu de travail. Sally Spencer-Thomas, PsyD, est psychologue, conférencière professionnelle, podcasteuse et entrepreneure à impact. Elle est également coprésidente du comité de prévention et de postvention du suicide en milieu de travail.
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