Vidéo de prévention du suicide d'Inside Logic, nominée aux Grammy, avec Don Cheadle, Matthew Modine et une missionPar Jen Yamato26 janvier 2018
D'après article "Inside Logic's Grammy-nominated suicide prevention video, with Don Cheadle, Matthew Modine and a mission"
/www.latimes.com*
Coy Stewart joue aux côtés de Don Cheadle, Matthew Modine et Luis Guzman dans le clip vidéo de "Logic's" au 1-800-273-8255. (Def Jam)Filmé en trois jours à Los Angeles l'été dernier, le vidéoclip du nouveau single "1-800-273-8255" du rappeur Logic, qui a été nominé aux Grammy, comme la chanson elle-même, avait pour mission de raconter une histoire qui pouvait toucher les gens dans le besoin et leur faire savoir qu'ils n'étaient pas seuls.
L'acteur
nominé aux Oscars Don Cheadle est venu en personne, tout comme Luis Guzmán,
Matthew Modine et le cinéaste Andy Hines, pour raconter l'histoire
poignante d'un adolescent afro-américain qui se démène pour se
réconcilier avec son homosexualité. Le meilleur nouvel artiste nominé aux Grammy Alessia Cara et Khalid apparaissent également dans la vidéo. Le titre du hit est le numéro de la ligne de vie nationale de prévention du suicide. Le
jour où il a été publié en avril dernier, la ligne d'assistance
téléphonique a reçu 4 573 appels, soit le deuxième volume d'appels le
plus élevé à l'époque. La ligne a enregistré un nouveau disque en août le jour après que
Logic, Cara et Khalid aient interprété la chanson sur MTV Video Music
Awards.
La vidéo, écrite et réalisée par Hines, réprésente un tournant pour le jeune acteur Coy Stewart ("Are We There Yet?"). Filmé à James Marshall High à Los Feliz, elle a fait ses débuts en août et est rapidement devenu virale. Depuis, elle a été visionnée plus de 194 millions de fois sur la chaîne YouTube de Logic.Selon John Draper, directeur de la ligne nationale de prévention du
suicide, les appels ont augmenté de 30% à 50% grâce à la sensibilisation
accrue diffusée par la vidéo, qui met en évidence le numéro de la ligne
de vie.Aux Grammy Awards de dimanche, Logic, Cara et Khalid joueront le «1-800-273-8255»; se joindra à eux sur scène un groupe de personnes qui ont perdu des êtres chers par suicide ou tenté eux-mêmes.
"La Cie est arrêtée tous les jours par les gens maintenant", a déclaré Hines, qui est à New York pour les Grammys. "Elle a vraiment touché les gens. Ça a été vraiment incroyable et inattendu. Nous avions espéré que l'utilisation de la chanson et de la vidéo pourrait faire passer le message plus loin. "
Le concept a commencé avec une idée de Logic, qui a collaboré avec Hines sur sa vidéo gagnante en VMA pour "Black Spider-Man". "Il
voulait que je raconte l'histoire d'un jeune adolescent noir qui a du
mal à comprendre sa sexualité", a déclaré Hines, décrivant le court
métrage et la chanson comme deux parties d'un tout. Cheadle, qui a été jeté comme le père de Stewart après avoir lu un traitement, a été attiré au projet par son puissant message.
"[Cheadle] s'est vraiment intéressé au sujet et au projet dans son ensemble, et il croit à l'égalité", a dit Hines. Modine est venu en personne le matin du tournage pour jouer le rôle du parent de Stewart, et Guzmán, un ancien travailleur social, a été choisi comme entraîneur et enseignant qui agit lorsqu'il remarque que le garçon est en crise. Des images de Cara et Khalid, chanteuses participantes, apparaissent sur différents écrans de la vidéo."Il était très important pour moi que les figures parentales et les figures d'autorité ne s'éloignent d'aucune sorte de réaction stéréotypée", a déclaré Hines, dont la propre fille est née trois jours avant le tournage. "J'étais un tout nouveau papa, je regardais le personnage de Don Cheadle avec tant d'empathie, je filmais ces scènes de lui tenant ce tout nouveau bébé... C'était vraiment bouleversant pour moi sur le moment, j'essayais
juste de faire quelque chose dont elle serait fière. "
La
vidéo, dit-il, est censée être un miroir - pas seulement pour ceux qui
envisagent de se suicider mais pour les gens autour d'eux. "C'est pour tout le monde: les pères, les mères, les enseignants, les intimidateurs, c'est pour tout le monde à regarder."
Hines dit que le succès du "1-800-273-8255", ainsi que sa vidéo gagnante de 2015 pour le film "One Man Can Change The World" de Big Sean, a suscité plus d'intérêt chez les artistes qui veulent réaliser des vidéoclips socialement responsables. Son prochain projet, pour le rappeur canadien Classified, vise également à sensibiliser les femmes autochtones disparues du Canada.
"J'essaie d'en faire ce que Soul Asylum a fait avec'Runaway Train', comment ils ont pu trouver des enfants disparus en utilisant leurs vraies affiches manquantes dans le projet", a déclaré Hines, un Nova Scotia originaire de Los Angeles. "Nous allons utiliser de vraies photos de personnes disparues pour les faire connaître à nouveau, parce qu'il y a beaucoup de mères et de pères dans cette communauté qui n'ont pas pu obtenir de réponses, et encore moins de solutions."
"C'était la première fois qu'un artiste et un label soutenaient un projet socialement responsable de cette manière", a-t-il déclaré. "
.«J'essaie
de faire avec ce que Soul Asylum a fait avec« Runaway Train », comment
ils ont pu trouver des enfants disparus en utilisant de véritables
affiches missing dans le projet», a déclaré Hines, originaire de la
Nouvelle-Écosse à Los Angeles. Nous utiliserons de vraies photos de personnes disparues pour les faire connaitre à nouveau, parce qu'il y a beaucoup de mères et de pères dans
cette communauté qui n'ont pas pu obtenir de réponses, et encore moins
de fermeture."
«J'essaie de
faire avec ce que Soul Asylum a fait avec« Runaway Train », comment ils
ont pu trouver des enfants disparus en utilisant leurs véritables
affiches manquantes dans le projet», a déclaré Hines, originaire de la
Nouvelle-Écosse à Los Angeles. Nous utiliserons de
vraies photos de personnes disparues pour leur redonner conscience,
parce qu'il y a beaucoup de mères et de pères dans cette communauté qui
n'ont pas pu obtenir de réponses, et encore moins de fermeture.
"['One Man Can Change The World'] était la première fois que je pouvais
obtenir un artiste et un label derrière un projet qui était
socialement responsable de cette manière", a-t-il dit. "Il
est plus satisfaisant maintenant de savoir que d'autres artistes
diront:" Nous aimerions faire quelque chose de similaire ou avec la même
intention ". Ce n'est plus une bataille si difficile d'essayer de faire des choses qui aideront les gens. "
http://www.latimes.com/entertainment/movies/la-et-ms-grammys-hip-hop-logic-1-800-music-video-don-cheadle-20180126-story.html
lundi 29 janvier 2018
Prix d'Argent pour Territoires Bipolaires
Prix d'Argent pour Territoires Bipolaires
Publié : 26 janvier 2018 fondation-fondamental.org*
Le Festival de la communication santé met, chaque année, en lumière les communications santé des institutions, associations et entreprises destinées à l’ensemble des professionnels de santé, des patients et du grand public. Le 25 janvier 2018, la Fondation FondaMental s'est vue décerner le Prix d'Argent dans la catégorie "santé publique" pour sa campagne Territoires Bipolaires.
Territoires bipolaires, une expérience immersive pour sensibiliser le grand public à cette maladie
Les troubles bipolaires concernent plus d’un million de personnes en France. Sources de souffrances et de stigmatisation pour les malades et leurs proches, ils restent méconnus du grand public et souvent associés à de simples sautes d’humeur. Les conséquences en sont délétères. Retard dans l’accès aux soins, retard au diagnostic, chronicisation de la maladie ont un impact important sur le pronostic de la maladie : l’espérance de vie des malades est réduite de 10 à 20 ans, du fait de comorbidités somatiques (maladies cardiovasculaires notamment) non diagnostiquées et non traitées mais également du suicide.
Avec Territoires Bipolaires, la Fondation FondaMental propose aux internautes de vivre une expérience unique pour mieux comprendre le quotidien des personnes atteintes de ces troubles.
Cette campagne repose sur deux films synchronisés interactifs, mettant en scène un homme atteint de troubles bipolaires. Par un simple clic sur son ordinateur ou en utilisant son smartphone comme manette de jeu, l’internaute prend le contrôle de la vidéo et passe d’un film à l’autre : il peut ainsi découvrir ce qu’est un épisode dépressif et ce que peut être un épisode maniaque.
Cette campagne innovante, lancée en mars dernier à l’occasion de la Journée mondiale des troubles bipolaires, a été menée en partenariat avec ARGOS 2001, et avec le soutien du groupe de protection sociale KLESIA et de la Fondation ROGER DE SPOELBERCH.
Marion Leboyer, directrice de la Fondation Fondamental se réjouit : « Cette campagne a reçu un accueil très favorable des professionnels de santé et du grand public et la Fondation FondaMental est très fière aujourd‘hui d’avoir la reconnaissance des professionnels de la communication. Cette campagne innovante nous aide à déstigmatiser la maladie et à mieux la comprendre, tout en apportant un regard nouveau sur la maladie. »
Découvrez ou redécouvrez cette campagne : ww.territoiresbipolaires.com
Libellés :
CAMPAGNE PREVENTION,
DESTIGMATISATION,
TROUBLES PSYCHIATRIQUES
PROJET A SUIVRE Gournay-en-Bray (76) Pôle de santé ambulatoire
À Gournay, le futur pôle de santé fait l'objet d'une vaste réflexion. Le projet devrait être innovant et pourrait connaître un début de chantier dès le début 2019. C'est en tout cas le souhait des élus qui travaillent sur le dossier.
Un comité de pilotage composé notamment d’élus, de médecins et autres personnels de santé se réunit régulièrement depuis déjà plusieurs mois. En lien avec l’ARS (Agence régionale de santé), il s’agit pour les membres de ce comité de réfléchir aux besoins du secteur.
« Un projet innovant »
De ce côté-là, rien ne filtre. Eric Picard, le président de la communauté de communes des 4 rivières qui porte ce projet, commente :Nous travaillons avec des jeunes médecins qui ont à cœur de se projeter dans l’avenir. Ils sont porteurs de ce projet et nous, on accompagne la stratégie de pratique qui nous sera dévoilée prochainement. Ce qui est sûr, c’est qu’on travaille à un projet innovantLe résultat de ce travail devrait voir le jour dans les semaines ou les mois à venir.
« Proche de l’hôpital »En revanche, en ce qui concerne le futur lieu d’implantation de ce pôle de santé, on en sait un peu plus. Eric Picard et Emmanuel Broux, en charge des maisons de santé pour la com’com, détaillent :
Il sera construit sur un terrain situé sur la route des Andelys proche de l’hôpital local auquel il sera complémentaire. Nous sommes propriétaires d’un terrain de 5 000 m². Nous allons travailler avec un programmiste immobilier qui devra répondre aux besoins du territoireCette construction dont les élus souhaitent le démarrage du chantier pour le début 2019, prendra évidemment en considération le résultat du travail du comité de pilotage.
« Développer la prévention »Combien de médecins, combien d’infirmières, quels spécialistes, par roulement ou in situ de manière régulière ? Toutes ces questions sont celles que se posent actuellement les membres du comité. Le futur pôle devrait intégrer de la télémédecine et certainement être un lieu de prévention, comme le précise Eric Picard.
Grâce à l’étude et au questionnaire menés sur l’ensemble du secteur, on s’aperçoit qu’il faut développer la prévention, prévention autour des addictologies, prévention du suicide…Des médecins qui réalisent le projet, des élus qui créent l’outil et le lieu, ce pôle de santé doit avant tout être un service de haute qualité pour la population locale. Le travail autour du futur pôle de santé ambulatoire de Gournay-en-Bray avance et souhaite également à terme attirer de nouveaux jeunes médecins sur le secteur.
Sébastien Aliome
L'Éclaireur - La Dépêche
INFO +
Région Pays de Bray : les résultats de l’enquête santé
Enquête. Quelque 900 personnes ont répondu à l’étude sur la perception et l’état de santé de la population menée en vue de l’élaboration du contrat local de santé.
C’est
une photographie de la perception qu’ont les habitants du pays de Bray
de leur propre santé et de l’accès aux soins. Les résultats de
l’enquête, lancée en juin par le Pôle d’équilibre territorial et rural
(PETR), ont été présentés, mercredi.
« La population a largement participé à cette enquête en répondant au questionnaire, sur papier ou en ligne », estime Xavier Lefrançois, le président du PETR.
Avez-vous des difficultés à obtenir un rendez-vous chez le généraliste ? Chez un spécialiste ? Disposez-vous d’une mutuelle ? Autant de questions dont les réponses permettront l’élaboration du prochain contrat local de santé (CLS).
Quelque 900 habitants de Neufchâtel-en-Bray, Gournay-en-Bray, Forges-les-Eaux, Saint-Saëns, Londinières, Les Grandes-Ventes ou encore La Feuillie ont répondu au questionnaire détaillé qui était disponible dans les cabinets médicaux et d’infirmières du territoire, les centres hospitaliers, les services d’aide à domicile, les centres médico-sociaux ou sur Internet.
« Une feuille de route »
Quatre thématiques étaient abordées : la qualité de vie, l’accès aux droits, l’accès aux soins et à la prévention. Avec, au final, l’objectif d’apporter une réponse à la désertification médicale, de favoriser la prévention des pratiques addictives, d’aider au repérage des personnes âgées vulnérables, favoriser l’accès aux droits des publics vulnérables...
« Nous avons désormais une meilleure vision du ressenti des habitants, de quoi nous permettre d’élaborer une feuille de route, de déterminer une stratégie en matière de santé pour le territoire, et de nous inscrire efficacement dans le prochain schéma régional de santé », souligne Éric Picard, vice-président du PETR, en charge des services à la personne.
Le contrat local de santé qui sera signé dans les prochains mois devra définir une politique globale et cohérente à l’échelle du pays de Bray, alors que des maisons de santé pluridisciplinaires, à Neufchâtel-en-Bray, Croisy-sur-Andelle et Londinières, ont été créées ces dernières années à l’initiative des collectivités, en lien avec l’Agence régionale de santé. Des maisons médicales à Forges-les-Eaux et Gaillefontaine se concrétisent, et un projet de cabinet médical mené par les médecins eux-mêmes émerge à Saint-Saëns.
Autant d’initiatives, chacune dans leur territoire, qui tentent de répondre aux déserts médicaux, mais sans véritable cohérence à l’échelle du pays de Bray. Le prochain défi pour le futur contrat local de santé concernera la création d’une maison de santé à Gournay-en-Bray.
« Un secteur où l’offre médicale existe, mais où elle est désorganisée », estime Xavier Lefrançois.
« La population a largement participé à cette enquête en répondant au questionnaire, sur papier ou en ligne », estime Xavier Lefrançois, le président du PETR.
Avez-vous des difficultés à obtenir un rendez-vous chez le généraliste ? Chez un spécialiste ? Disposez-vous d’une mutuelle ? Autant de questions dont les réponses permettront l’élaboration du prochain contrat local de santé (CLS).
Quelque 900 habitants de Neufchâtel-en-Bray, Gournay-en-Bray, Forges-les-Eaux, Saint-Saëns, Londinières, Les Grandes-Ventes ou encore La Feuillie ont répondu au questionnaire détaillé qui était disponible dans les cabinets médicaux et d’infirmières du territoire, les centres hospitaliers, les services d’aide à domicile, les centres médico-sociaux ou sur Internet.
« Une feuille de route »
Quatre thématiques étaient abordées : la qualité de vie, l’accès aux droits, l’accès aux soins et à la prévention. Avec, au final, l’objectif d’apporter une réponse à la désertification médicale, de favoriser la prévention des pratiques addictives, d’aider au repérage des personnes âgées vulnérables, favoriser l’accès aux droits des publics vulnérables...
« Nous avons désormais une meilleure vision du ressenti des habitants, de quoi nous permettre d’élaborer une feuille de route, de déterminer une stratégie en matière de santé pour le territoire, et de nous inscrire efficacement dans le prochain schéma régional de santé », souligne Éric Picard, vice-président du PETR, en charge des services à la personne.
Le contrat local de santé qui sera signé dans les prochains mois devra définir une politique globale et cohérente à l’échelle du pays de Bray, alors que des maisons de santé pluridisciplinaires, à Neufchâtel-en-Bray, Croisy-sur-Andelle et Londinières, ont été créées ces dernières années à l’initiative des collectivités, en lien avec l’Agence régionale de santé. Des maisons médicales à Forges-les-Eaux et Gaillefontaine se concrétisent, et un projet de cabinet médical mené par les médecins eux-mêmes émerge à Saint-Saëns.
Autant d’initiatives, chacune dans leur territoire, qui tentent de répondre aux déserts médicaux, mais sans véritable cohérence à l’échelle du pays de Bray. Le prochain défi pour le futur contrat local de santé concernera la création d’une maison de santé à Gournay-en-Bray.
« Un secteur où l’offre médicale existe, mais où elle est désorganisée », estime Xavier Lefrançois.
Des chiffres évocateurs
Une femme âgée entre 40 et 64 ans, ayant suivi des études supérieures, et qui habite dans la com’com des
4-Rivières.
4-Rivières.
Tel est le profit type des personnes ayant répondu au questionnaire
santé du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) en pays de Bray.
L’âge moyen des 900 personnes ayant participé à l’enquête est de 48 ans.
Quelques indicateurs
ont été dévoilés : 50 % pratiquent une activité physique au moins une
fois par semaine, 85 % estiment avoir une alimentation plutôt bonne ou
très bonne, 84 % considèrent leur état de santé comme étant plutôt bon.
Dans le même temps, 47 % se sentent angoissés, 75 % se sentent fatigués et 35 % ont des troubles du sommeil.
« Il existe une corrélation dans les réponses entre le niveau d’études et d’emploi, et l’état de santé », relève Mathieu Morin,
chargé de mission Contrat local de santé auprès du PETR. Autre
enseignement, 70 % des répondants indiquent ne pas avoir de difficultés à
obtenir un rendez-vous avec un médecin généraliste. Le pourcentage
tombe à 50 % pour un spécialiste, idem pour un dentiste. 81 % n’ont pas
de difficulté pour obtenir un rendez-vous dans un cabinet d’infirmier.
Par ailleurs, 30 % ont renoncé à un soin ou un service de santé, 34 %
mettent en cause le « reste à charge » trop élevé et 34 % les délais
d’attente.
Seuls 5 % des personnes ayant répondu à l’enquête déclarent ne pas avoir de couverture mutuelle. « La principale raison invoquée est le coût trop élevé. » Autre
chiffre, 17 % des personnes interrogées bénéficient de la CMU comme
complémentaire et ce sont ces personnes qui qualifient plus souvent leur
entourage comme étant faible ou inexistant.
Enfin, 15 % des
participants rencontrent des difficultés lors de démarches
administratives, la majorité, soit 21 %, est localisée dans la
communauté de communes des
4-Rivières.
communauté de communes des
4-Rivières.
Franck WEBER |
PRESSE DOSSIER prévenir les récidives et prévention suicide des jeunes
Le portable pour prévenir les récidives
Le Figaro
29 Jan 2018
M. L.SGO/BSIP
L’un des moyens pour limiter le risque de récidive est le maintien du lien entre le suicidant et l’équipe médicale qui l’a accueilli lors de sa tentative.
LA RÉCIDIVE après une première tentative de suicide reste forte, de l’ordre de 30 % dans la première année. Or on sait depuis longtemps que l’un des moyens pour limiter le risque de récidive est le maintien du lien entre le suicidant et l’équipe médicale qui l’a accueilli lors de sa tentative. Mais la durée du séjour hospitalier est limitée, et si rien n’est mis en place le risque est grand d’être confronté en sortant aux mêmes problèmes qu’avant. L’efficacité du suivi psychologique mis en place après la tentative se heurte à l’absentéisme des jeunes au-delà des premières semaines.
De ces difficultés est née l’idée d’utiliser le téléphone portable comme outil pour maintenir le contact avec les suicidants au sortir de l’hôpital. Ces dispositifs touchent toutes les tranches d’âges. Le plus développé s’appelle VigilanS, créé en 2014 par des psychiatres du CHU de Lille. Après des résultats préliminaires encourageants sur la réduction des récidives, ce dispositif s’est peu à peu étendu et s’étend aujourd’hui sur trois régions particulièrement touchées par le suicide - les Hauts-de-France, la Normandie et la Bretagne - ainsi que Nîmes et Montpellier.
Des SMS réguliers
Au sortir de l’hôpital, les personnes qui ont fait une tentative de suicide reçoivent une carte sur laquelle figure un numéro d’appel d’urgence gratuit, qu’elles peuvent appeler à tout moment et qui les met en contact avec les membres de l’équipe VigilanS. Cette équipe spécialisée recontacte de son côté par SMS tout suicidant hospitalisé dix à vingt jours après sa sortie, puis lui envoie régulièrement des SMS. En cas de non-réponse, elle lui adresse des cartes postales personnalisées à son domicile. Le suivi dure six mois, voire plus si besoin. L’ensemble du dispositif sera évalué en 2019, mais plusieurs autres régions sont déjà intéressées.
D’autres essais sont en cours, par exemple Mediaconnex, qui vise cette fois-ci exclusivement les adolescents suicidants de la région de Nancy, avec lesquels le contact est maintenu par SMS ou par mail. Les résultats seront connus en septembre 2019. Le même outil va aussi être utilisé pour étudier le devenir de ces adolescents dix ans après leur première tentative de suicide.
Ailleurs, c’est l’intérêt d’applications sur smartphone qui est testé. Ainsi le projet Medical Companion, mené à Nantes, est basé sur l’analyse par algorithme, sans intervention humaine, des réponses du patient à un questionnaire strictement personnel, auquel lui seul peut accéder et qui lui donne en retour des conseils adaptés. Ce projet, conçu comme un complément au suivi, fait l’objet d’une étude de faisabilité. Autre projet, au CHU de Bordeaux : une application pour smartphone dédiée aux professionnels et conçue comme un outil de guidance pour la prévention du suicide.
«L’entourage doit admettre qu’un passage à l’acte ne peut pas rester au sein de la famille, qu’il nécessite une évaluation que seuls des professionnels de santé peuvent mener si on veut récidive...» prévenir la
PR PRISCILLE GÉRARDIN, PÉDOPSYCHIATRE (CHU ROUEN)
***
Illustration(s) :
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Le Figaro
29 Jan 2018
M. L.SGO/BSIP
L’un des moyens pour limiter le risque de récidive est le maintien du lien entre le suicidant et l’équipe médicale qui l’a accueilli lors de sa tentative.
LA RÉCIDIVE après une première tentative de suicide reste forte, de l’ordre de 30 % dans la première année. Or on sait depuis longtemps que l’un des moyens pour limiter le risque de récidive est le maintien du lien entre le suicidant et l’équipe médicale qui l’a accueilli lors de sa tentative. Mais la durée du séjour hospitalier est limitée, et si rien n’est mis en place le risque est grand d’être confronté en sortant aux mêmes problèmes qu’avant. L’efficacité du suivi psychologique mis en place après la tentative se heurte à l’absentéisme des jeunes au-delà des premières semaines.
De ces difficultés est née l’idée d’utiliser le téléphone portable comme outil pour maintenir le contact avec les suicidants au sortir de l’hôpital. Ces dispositifs touchent toutes les tranches d’âges. Le plus développé s’appelle VigilanS, créé en 2014 par des psychiatres du CHU de Lille. Après des résultats préliminaires encourageants sur la réduction des récidives, ce dispositif s’est peu à peu étendu et s’étend aujourd’hui sur trois régions particulièrement touchées par le suicide - les Hauts-de-France, la Normandie et la Bretagne - ainsi que Nîmes et Montpellier.
Des SMS réguliers
Au sortir de l’hôpital, les personnes qui ont fait une tentative de suicide reçoivent une carte sur laquelle figure un numéro d’appel d’urgence gratuit, qu’elles peuvent appeler à tout moment et qui les met en contact avec les membres de l’équipe VigilanS. Cette équipe spécialisée recontacte de son côté par SMS tout suicidant hospitalisé dix à vingt jours après sa sortie, puis lui envoie régulièrement des SMS. En cas de non-réponse, elle lui adresse des cartes postales personnalisées à son domicile. Le suivi dure six mois, voire plus si besoin. L’ensemble du dispositif sera évalué en 2019, mais plusieurs autres régions sont déjà intéressées.
D’autres essais sont en cours, par exemple Mediaconnex, qui vise cette fois-ci exclusivement les adolescents suicidants de la région de Nancy, avec lesquels le contact est maintenu par SMS ou par mail. Les résultats seront connus en septembre 2019. Le même outil va aussi être utilisé pour étudier le devenir de ces adolescents dix ans après leur première tentative de suicide.
Ailleurs, c’est l’intérêt d’applications sur smartphone qui est testé. Ainsi le projet Medical Companion, mené à Nantes, est basé sur l’analyse par algorithme, sans intervention humaine, des réponses du patient à un questionnaire strictement personnel, auquel lui seul peut accéder et qui lui donne en retour des conseils adaptés. Ce projet, conçu comme un complément au suivi, fait l’objet d’une étude de faisabilité. Autre projet, au CHU de Bordeaux : une application pour smartphone dédiée aux professionnels et conçue comme un outil de guidance pour la prévention du suicide.
«L’entourage doit admettre qu’un passage à l’acte ne peut pas rester au sein de la famille, qu’il nécessite une évaluation que seuls des professionnels de santé peuvent mener si on veut récidive...» prévenir la
PR PRISCILLE GÉRARDIN, PÉDOPSYCHIATRE (CHU ROUEN)
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Santé
Suicide des adolescents : renforcer la prévention
Le Figaro, no. 22850
Le Figaro, lundi 29 janvier 2018, p. 12
Malgré des progrès, on peut encore mieux prendre en compte ce type de souffrance.
PÉDOPSYCHIATRIE Chaque année en France, de 500 à 600 jeunes de moins de 25 ans meurent par suicide
et environ 100 000 tentent de le faire. En moyenne, en un an, dans un
groupe de 30 adolescents, 6 vont avoir des pensées suicidaires et 2 vont
passer à l'acte. Le suicide est la deuxième cause de décès
(16,5 %) chez les 15-24 ans après les accidents de la route. C'est
aussi l'âge où les tentatives sont les plus fréquentes. « C'est
intolérable de penser qu'un adolescent en pleine construction, qui a
tout l'avenir devant lui, puisse attenter à ses jours » , souligne le Pr Priscille Gérardin, pédopsychiatre (CHU Rouen). « Dans
cette période, la qualité de la réponse de l'environnement de
l'adolescent, tant pour prévenir le passage à l'acte que pour éviter la
récidive, est déterminante et conditionne le devenir du jeune. Il ne
faut jamais banaliser un tel acte . » Le taux de récidives est élevé, 30 %, avec un risque maximum dans les six mois à un an.
« Pour l'adolescent, penser au suicide, c'est vouloir se débarrasser d'une souffrance intérieure qu'il considère comme insurmontable. Mais c'est aussi l'expression d'un énorme besoin de reconnaissance. Lui dire qu'on a l'impression qu'il ne va pas bien, lui demander s'il n'a pas des idées de mort, de suicide qui lui trottent dans la tête, c'est reconnaître sa souffrance. Et cette reconnaissance peut suffire à débloquer une situation, à prévenir un passage à l'acte » , explique le Dr Xavier Pommereau, pédopsychiatre (CHU Bordeaux), pour qui « poser cette question, c'est apporter une ouverture bénéfique à l'adolescent qui va s'en saisir. Et pas, comme on le croit à tort, risquer de lui donner des idées... » .
D'où l'importance de reconnaître les signes d'appel : changement de comportement, humeur qui devient triste, irritabilité, isolement, rupture des intérêts et des investissements antérieurs... « Si certains de ces clignotants s'allument et persistent, il ne faut hésiter à interroger le jeune et à voir le généraliste ou le psychologue pour demander un avis, détecter une souffrance en voie de constitution » , conseille le Pr Gérardin. Pour le Dr Pommereau, « il faut aussi être attentif aux conduites de rupture répétées, où l'adolescent cherche avec insistance à se couper de quelque chose : fugues qui récidivent, scarifications, rupture des habitudes alimentaires, ivresses réitérées... » .
Autres signes d'alerte, l'absentéisme scolaire, la baisse des résultats, les passages fréquents à l'infirmerie... « L'infirmière scolaire est souvent un bon observateur de la santé psychique des adolescents. L'école constitue une véritable caisse de résonance des comportements de l'adolescent, qui cache des choses à la maison mais les montre à l'école » , souligne le Dr Pommereau. L'implication du monde scolaire dans le repérage des adolescents à risque s'est clairement accrue. « Il y a encore des marges d'amélioration, mais les choses avancent, en particulier pour orienter les jeunes en souffrance vers les Maisons des adolescents qui sont des lieux ouverts, accessibles . »
L'impulsivité liée à la révolution hormonale et pubertaire de l'adolescence peut favoriser le passage à l'acte. Pour Xavier Pommereau, « quel que soit l'âge, on n'est pas suicidaire sans un sentiment de flou identitaire majeur. Mais chez l'adolescent, ce flou identitaire lié aux changements corporels, à l'évolution du rapport aux autres, peut être majoré par une dépression, fréquente à cet âge - 30 % des suicidants sont aussi déprimés -, par la découverte d'une orientation sexuelle différente, par des troubles de l'attachement... » . Au-delà des circonstances déclenchantes immédiates du geste suicidaire - le conflit avec un proche, la déception sentimentale -, il faut parfois aller explorer les raisons plus profondes de ce mal-être.
C'est encore plus vrai après une tentative de suicide. « Tout jeune accueilli à l'hôpital lors d'une tentative doit faire l'objet d'une triple évaluation, physique, psychique et sociale. Dans la plupart des services, il est gardé au moins 72 heures » , précise le Pr Jean-Philippe Raynaud, pédopsychiatre (CHU Toulouse). C'est important, tant pour identifier une éventuelle maladie sous-jacente - dépression, TOC, trouble des apprentissages - qui demandent une prise en charge spécifique, que parce qu'il faut du temps pour qu'émerge, par exemple, un problème de harcèlement ou de maltraitance.
« C'est aussi important pour montrer à l'adolescent qu'on prend en compte la gravité de son acte. L'entourage doit également admettre qu'un passage à l'acte ne peut pas rester au sein de la famille, qu'il nécessite une évaluation que seuls des professionnels de santé peuvent mener si on veut prévenir la récidive » , insiste le Pr Gérardin.
Éviter cette récidive, c'est aussi permettre à l'adolescent de sortir positivement de cette expérience, rouvrir des perspectives du côté de la vie, des changements qu'il souhaite : « Plus on se donne le temps de travailler avec lui et sa famille, plus l'adolescent sera capable de saisir tout cela pour avancer. » Après une telle tentative, une psychothérapie d'un an est recommandée.
En dix ans, une meilleure prévention a permis de réduire de 16 % les suicides d'adolescents.
« Pour l'adolescent, penser au suicide, c'est vouloir se débarrasser d'une souffrance intérieure qu'il considère comme insurmontable. Mais c'est aussi l'expression d'un énorme besoin de reconnaissance. Lui dire qu'on a l'impression qu'il ne va pas bien, lui demander s'il n'a pas des idées de mort, de suicide qui lui trottent dans la tête, c'est reconnaître sa souffrance. Et cette reconnaissance peut suffire à débloquer une situation, à prévenir un passage à l'acte » , explique le Dr Xavier Pommereau, pédopsychiatre (CHU Bordeaux), pour qui « poser cette question, c'est apporter une ouverture bénéfique à l'adolescent qui va s'en saisir. Et pas, comme on le croit à tort, risquer de lui donner des idées... » .
D'où l'importance de reconnaître les signes d'appel : changement de comportement, humeur qui devient triste, irritabilité, isolement, rupture des intérêts et des investissements antérieurs... « Si certains de ces clignotants s'allument et persistent, il ne faut hésiter à interroger le jeune et à voir le généraliste ou le psychologue pour demander un avis, détecter une souffrance en voie de constitution » , conseille le Pr Gérardin. Pour le Dr Pommereau, « il faut aussi être attentif aux conduites de rupture répétées, où l'adolescent cherche avec insistance à se couper de quelque chose : fugues qui récidivent, scarifications, rupture des habitudes alimentaires, ivresses réitérées... » .
Autres signes d'alerte, l'absentéisme scolaire, la baisse des résultats, les passages fréquents à l'infirmerie... « L'infirmière scolaire est souvent un bon observateur de la santé psychique des adolescents. L'école constitue une véritable caisse de résonance des comportements de l'adolescent, qui cache des choses à la maison mais les montre à l'école » , souligne le Dr Pommereau. L'implication du monde scolaire dans le repérage des adolescents à risque s'est clairement accrue. « Il y a encore des marges d'amélioration, mais les choses avancent, en particulier pour orienter les jeunes en souffrance vers les Maisons des adolescents qui sont des lieux ouverts, accessibles . »
L'impulsivité liée à la révolution hormonale et pubertaire de l'adolescence peut favoriser le passage à l'acte. Pour Xavier Pommereau, « quel que soit l'âge, on n'est pas suicidaire sans un sentiment de flou identitaire majeur. Mais chez l'adolescent, ce flou identitaire lié aux changements corporels, à l'évolution du rapport aux autres, peut être majoré par une dépression, fréquente à cet âge - 30 % des suicidants sont aussi déprimés -, par la découverte d'une orientation sexuelle différente, par des troubles de l'attachement... » . Au-delà des circonstances déclenchantes immédiates du geste suicidaire - le conflit avec un proche, la déception sentimentale -, il faut parfois aller explorer les raisons plus profondes de ce mal-être.
C'est encore plus vrai après une tentative de suicide. « Tout jeune accueilli à l'hôpital lors d'une tentative doit faire l'objet d'une triple évaluation, physique, psychique et sociale. Dans la plupart des services, il est gardé au moins 72 heures » , précise le Pr Jean-Philippe Raynaud, pédopsychiatre (CHU Toulouse). C'est important, tant pour identifier une éventuelle maladie sous-jacente - dépression, TOC, trouble des apprentissages - qui demandent une prise en charge spécifique, que parce qu'il faut du temps pour qu'émerge, par exemple, un problème de harcèlement ou de maltraitance.
« C'est aussi important pour montrer à l'adolescent qu'on prend en compte la gravité de son acte. L'entourage doit également admettre qu'un passage à l'acte ne peut pas rester au sein de la famille, qu'il nécessite une évaluation que seuls des professionnels de santé peuvent mener si on veut prévenir la récidive » , insiste le Pr Gérardin.
Éviter cette récidive, c'est aussi permettre à l'adolescent de sortir positivement de cette expérience, rouvrir des perspectives du côté de la vie, des changements qu'il souhaite : « Plus on se donne le temps de travailler avec lui et sa famille, plus l'adolescent sera capable de saisir tout cela pour avancer. » Après une telle tentative, une psychothérapie d'un an est recommandée.
En dix ans, une meilleure prévention a permis de réduire de 16 % les suicides d'adolescents.
SGO / BSIP/SGO / BSIP
L'un
des moyens pour limiter le risque de récidive est le maintien du lien
entrele suicidant et l'équipe médicale qui l'a accueilli lors de sa
tentative***
Le Figaro, no. 22850
Le Figaro, lundi 29 janvier 2018, p. 12
Santé
David Le Breton : « D'abord une tentative de vivre »
Lochouarn, Martine
POUR LE SOCIOLOGUE et anthropologue David Le Breton (Université de Strasbourg), le geste suicidaire chez l'adolescent exprime moins un désir de mort qu'une volonté de s'extirper de sa souffrance.
« Ainsi s'explique l'écart considérable entre le nombre des tentatives et celui des suicides aboutis » , qu'on ne retrouve pas chez l'adulte suicidaire, dont le désir de mort est beaucoup plus abouti, plus irréversible, et les moyens mis en oeuvre plus radicaux. « En ce sens, le suicide chez l'adolescent est moins une tentative de mourir qu'une tentative de vivre. »
La figure anthropologique majeure de l'ordalie - le jugement de Dieu du Moyen Âge - domine la problématique du suicide à l'adolescence. « Dans cette tentative de suicide du jeune, il y a une demande symbolique adressée à la mort sur la légitimité de l'existence, qu'on retrouve à un moindre degré dans d'autres conduites à risques... Il y a aussi le désir de disparaître à soi-même parce qu'on se sent nul, insignifiant, mal aimé, qu'on a le sentiment de ne pas avoir sa place dans le monde C'est ce qu'exprimait très bien une adolescente : « Je voulais m'endormir et qu'à mon réveil tous mes problèmes soient résolus... » » Comme le lien social n'a pas réussi à convaincre le jeune de la nécessité de son existence, celui-ci va solliciter la mort à travers une mise à l'épreuve délibérée.
« Entendre cette souffrance »
« Le risque , pour David Le Breton, c'est que les parents minimisent l'acte de l'adolescent, disent qu'il ne l'a pas fait exprès, qu'ils ne prennent pas en compte l'immense souffrance que révèle toujours une tentative de suicide. Ce geste, où il n'y a ni jeu ni simulacre, doit absolument rencontrer la reconnaissance des plus proches, qui doivent entendre cette souffrance, admettre qu'il faut désormais davantage considérer le jeune, dialoguer avec lui, trouver avec lui des solutions . » Si les parents n'entendent pas cela, le jeune reçoit comme message qu'il est sans intérêt pour les gens qu'il aime le plus. Il ne s'agit pas de l'enfermer dans son geste mais d'en prendre acte afin d'éviter la récidive. M. L.
« Ainsi s'explique l'écart considérable entre le nombre des tentatives et celui des suicides aboutis » , qu'on ne retrouve pas chez l'adulte suicidaire, dont le désir de mort est beaucoup plus abouti, plus irréversible, et les moyens mis en oeuvre plus radicaux. « En ce sens, le suicide chez l'adolescent est moins une tentative de mourir qu'une tentative de vivre. »
La figure anthropologique majeure de l'ordalie - le jugement de Dieu du Moyen Âge - domine la problématique du suicide à l'adolescence. « Dans cette tentative de suicide du jeune, il y a une demande symbolique adressée à la mort sur la légitimité de l'existence, qu'on retrouve à un moindre degré dans d'autres conduites à risques... Il y a aussi le désir de disparaître à soi-même parce qu'on se sent nul, insignifiant, mal aimé, qu'on a le sentiment de ne pas avoir sa place dans le monde C'est ce qu'exprimait très bien une adolescente : « Je voulais m'endormir et qu'à mon réveil tous mes problèmes soient résolus... » » Comme le lien social n'a pas réussi à convaincre le jeune de la nécessité de son existence, celui-ci va solliciter la mort à travers une mise à l'épreuve délibérée.
« Entendre cette souffrance »
« Le risque , pour David Le Breton, c'est que les parents minimisent l'acte de l'adolescent, disent qu'il ne l'a pas fait exprès, qu'ils ne prennent pas en compte l'immense souffrance que révèle toujours une tentative de suicide. Ce geste, où il n'y a ni jeu ni simulacre, doit absolument rencontrer la reconnaissance des plus proches, qui doivent entendre cette souffrance, admettre qu'il faut désormais davantage considérer le jeune, dialoguer avec lui, trouver avec lui des solutions . » Si les parents n'entendent pas cela, le jeune reçoit comme message qu'il est sans intérêt pour les gens qu'il aime le plus. Il ne s'agit pas de l'enfermer dans son geste mais d'en prendre acte afin d'éviter la récidive. M. L.
MàJ Agnès Buzyn : "12 mesures pour lever les stigmatisations et décloisonner la psychiatrie."
Psychiatrie Un plan d'actions en 12 mesures pour la psychiatrie
Psychiatres, pédopsychiatres, généralistes, infirmiers... tous concernés
Psychiatre
Le Quotidien du Médecin
Article, lundi 29 janvier 2018
Après le temps des rapports (cinq depuis 2013 !), celui de l'action. « La psychiatrie ne sera plus le parent pauvre : j'en fais une priorité de santé », a déclaré Agnès Buzyn devant un parterre de psychiatres, vendredi 26 janvier.
La ministre n'a pas promis de hausse des moyens financiers. « Annoncer des moyens supplémentaires n'est pas toujours l'alpha et l'omega en matière de bonnes pratiques. C'est même parfois la solution de facilité » , se défend-elle dans un entretien au « Monde ». Elle s'est dite en revanche « particulièrement vigilante à ce que le budget de la psychiatrie soit préservé dans les groupements hospitaliers de territoires (GHT) et les hôpitaux généraux ». L'allocation des ressources sera revue en fonction de nouveaux indicateurs de qualité, et une réflexion sera engagée pour faire évoluer le modèle de financement, en écho à la réforme nationale. Par ailleurs, la psychiatrie sera l'une des premières disciplines concernées par les financements de parcours innovants, prévus dans l'article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale.
À plus long terme, la ministre envisage de développer la pédopsychiatrie de ville et les consultations complexes de psychiatrie en médecine générale, via leur inscription dans la prochaine révision conventionnelle (2021).
Formation et recherche
Pour panser les plaies d'une pédopsychiatrie sinistrée, Agnès Buzyn promeut l'enseignement et la recherche. Toutes les facultés auront au moins un PU-PH en pédopsychiatrie ; deux postes viennent d'être créés, portant l'effectif national à 41 emplois de PU-PH. Un appel à projet sera lancé pour 10 postes de chef de clinique assistant (CCA) en pédopsychiatrie. Une révision de la maquette de la formation des pédopsychiatres devrait être engagée, sous l'égide du Pr Benoît Schlemmer, président du comité de suivi de la réforme du 3e cycle.
Plus largement, Agnès Buzyn a rappelé que la psychiatrie est l'une des priorités du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) 2018. Elle envisage d'installer une coordination nationale de la recherche en psychiatrie, afin d'harmoniser les travaux de recherche, d'apporter aide et ressources aux chercheurs, et d'imposer la France sur la scène internationale.
En matière de formation, tous les médecins généralistes auront un stage de psychiatrie durant leur formation, pour savoir repérer les pathologies psychiatriques, conduire un bilan initial, et orienter vers le spécialiste si besoin. Les infirmiers en pratiques avancées devraient pouvoir se spécialiser en psychiatrie d'ici la fin de l'année.
Bonnes pratiques et indicateurs
La Haute Autorité de santé doit produire des indicateurs de qualité des soins et de nouvelles recommandations de bonnes pratiques, relatives à la médication, la précocité des diagnostics, les délais de prise en charge, les taux de suicide. La réduction du recours à la contrainte et à l'isolement doit être un objectif à « atteindre collectivement, en interrogeant nos pratiques, en réformant nos formations », a déclaré Agnès Buzyn.
La ministre a encouragé les coopérations entre acteurs du soin somatique et du soin psychiatrique, les liens entre le médical, le médico-social et le social au sein des projets territoriaux de santé mentale (PTSM), et la sectorisation.
La prise en charge du patient psychotraumatisé (femmes, enfants, migrants, victimes d'attentat, etc) bénéficiera de la création de 10 unités en 2018, tandis qu'une formation spécifique transversale sur le sujet devrait s'inscrire dans le 3e cycle des études.
Un dernier volet de mesures concerne la prévention du suicide : le dispositif Vigilans de recontact du suicidant à sa sortie de l'hôpital, expérimenté dans 5 régions et un département, doit être généralisé dans les deux ans ; un numéro unique pour les personnes en situation de détresse psychique est à l'étude.
Enfin la ministre a indiqué qu'elle assurerait personnellement la présidence du comité stratégique de psychiatrie et de santé mentale, qui remplacera le conseil national de santé mentale installé en octobre 2016 par Marisol Touraine.
La ministre n'a pas promis de hausse des moyens financiers. « Annoncer des moyens supplémentaires n'est pas toujours l'alpha et l'omega en matière de bonnes pratiques. C'est même parfois la solution de facilité » , se défend-elle dans un entretien au « Monde ». Elle s'est dite en revanche « particulièrement vigilante à ce que le budget de la psychiatrie soit préservé dans les groupements hospitaliers de territoires (GHT) et les hôpitaux généraux ». L'allocation des ressources sera revue en fonction de nouveaux indicateurs de qualité, et une réflexion sera engagée pour faire évoluer le modèle de financement, en écho à la réforme nationale. Par ailleurs, la psychiatrie sera l'une des premières disciplines concernées par les financements de parcours innovants, prévus dans l'article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale.
À plus long terme, la ministre envisage de développer la pédopsychiatrie de ville et les consultations complexes de psychiatrie en médecine générale, via leur inscription dans la prochaine révision conventionnelle (2021).
Formation et recherche
Pour panser les plaies d'une pédopsychiatrie sinistrée, Agnès Buzyn promeut l'enseignement et la recherche. Toutes les facultés auront au moins un PU-PH en pédopsychiatrie ; deux postes viennent d'être créés, portant l'effectif national à 41 emplois de PU-PH. Un appel à projet sera lancé pour 10 postes de chef de clinique assistant (CCA) en pédopsychiatrie. Une révision de la maquette de la formation des pédopsychiatres devrait être engagée, sous l'égide du Pr Benoît Schlemmer, président du comité de suivi de la réforme du 3e cycle.
Plus largement, Agnès Buzyn a rappelé que la psychiatrie est l'une des priorités du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) 2018. Elle envisage d'installer une coordination nationale de la recherche en psychiatrie, afin d'harmoniser les travaux de recherche, d'apporter aide et ressources aux chercheurs, et d'imposer la France sur la scène internationale.
En matière de formation, tous les médecins généralistes auront un stage de psychiatrie durant leur formation, pour savoir repérer les pathologies psychiatriques, conduire un bilan initial, et orienter vers le spécialiste si besoin. Les infirmiers en pratiques avancées devraient pouvoir se spécialiser en psychiatrie d'ici la fin de l'année.
Bonnes pratiques et indicateurs
La Haute Autorité de santé doit produire des indicateurs de qualité des soins et de nouvelles recommandations de bonnes pratiques, relatives à la médication, la précocité des diagnostics, les délais de prise en charge, les taux de suicide. La réduction du recours à la contrainte et à l'isolement doit être un objectif à « atteindre collectivement, en interrogeant nos pratiques, en réformant nos formations », a déclaré Agnès Buzyn.
La ministre a encouragé les coopérations entre acteurs du soin somatique et du soin psychiatrique, les liens entre le médical, le médico-social et le social au sein des projets territoriaux de santé mentale (PTSM), et la sectorisation.
La prise en charge du patient psychotraumatisé (femmes, enfants, migrants, victimes d'attentat, etc) bénéficiera de la création de 10 unités en 2018, tandis qu'une formation spécifique transversale sur le sujet devrait s'inscrire dans le 3e cycle des études.
Un dernier volet de mesures concerne la prévention du suicide : le dispositif Vigilans de recontact du suicidant à sa sortie de l'hôpital, expérimenté dans 5 régions et un département, doit être généralisé dans les deux ans ; un numéro unique pour les personnes en situation de détresse psychique est à l'étude.
Enfin la ministre a indiqué qu'elle assurerait personnellement la présidence du comité stratégique de psychiatrie et de santé mentale, qui remplacera le conseil national de santé mentale installé en octobre 2016 par Marisol Touraine.
Marisol Touraine
Conseillère d'État Porte-parole
du Parti socialiste (janvier-mai, 2003) Secrétaire nationale du Parti
socialiste chargée de la solidarité, de la protection sociale et de la
santé (juin, 2005-novembre
https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2018/01/29/psychiatres-pedopsychiatres-generalistes-infirmiers-tous-concernes_854603
***
Retours de son intervention à l'encéphale Extraits :
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv. [#encephale2018] "Je veillerai à ce que le budget de la psychiatrie soit préservé dans les Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT) et dans les hôpitaux généraux." @agnesbuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv.
[#encephale2018] "La formation de tous les professionnels de santé doit être renforcée afin de faciliter la détection des malades, puis leur intégration dans un parcours de soin." @agnesbuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv. [#encephale2018] "Nous réfléchissons à la mise en place d’une coordination nationale de la recherche en psychiatrie." @agnesbuzyn
Gif https://twitter.com/twitter/statuses/956952799945936897
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv.
[#encephale2018] « Je mettrai en place, avec la Ministre @VidalFrederique, un appel à projet (AAP), pour 10 postes de chef de clinique assistant (CCA) de pédopsychiatrie. » @AgnesBuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv. [#encephale2018] « Toutes les facultés de médecine devront disposer d’au moins un professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH) en pédopsychiatrie » @AgnesBuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv.
[#encephale2018] « L’enjeu de la formation concerne aussi les équipes en psychiatrie et les acteurs de la santé mentale, dont le travail est indispensable» @AgnesBuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv. [#encephale2018] « Pour sensibiliser les professionnels aux enjeux de la santé mentales, 100% des médecins généralistes auront un stage de psychiatrie ou de santé mentale durant leur formation. » @AgnesBuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv.
[#encephale2018] "J’ai entendu les professionnels de santé qui se battent pour que la parole du patient soit reconnue à sa juste valeur." @agnesbuzyn
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv.
[#encephale2018] Nos politiques doivent avoir en vue la prise en charge du malade dans toutes ses dimensions :
Gif https://twitter.com/twitter/statuses/956950309829513216
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv. [#encephale2018] « Aujourd'hui encore, les troubles psychiques demeurent un tabou, un objet de stigmatisation. Le plan d’actions que je propose doit faire évoluer les mentalités » @agnesbuzyn
GIF : https://twitter.com/twitter/statuses/956950067268804610
MinSolidaritésSantéCompte certifié @MinSoliSante 26 janv. La Ministre @AgnesBuzyn a présenté ce matin, 12 mesures pour la psychiatrie et la santé mentale au congrès de l’#encephale2018
HOSPIMEDIA @HOSPIMEDIA 8 minil y a 8 minutes
Agnès Buzyn annonce des mesures "urgentes" pour la psychiatrie incluant le financement, la qualité des soins, la formation, la recherche et la prévention du suicide @CordierCaroline @minSoliSante http://www.hospimedia.fr/actualite/articles/20180126-politique-de-sante-agnes-buzyn-annonce-des-mesures?utm_source=twitter&utm_medium=twitter&utm_campaign=twitter …
Papageno Programme @PapagenoSuicide 5 hil y a 5 heures
Caroline Cordier @CordierCaroline 4 hil y a 4 heures
.@agnesbuzyn veut étendre "ds les deux ans à venir" le dispositif de recontact du suicidant (Vigilans) après sortie urgences/hospitalisation et identifier un numéro de recours pour les personnes en détresse psychique extrême @HOSPIMEDIA @PapagenoSuicide @encephaleonline #suicide
***
***
Agnès Buzyn: "La psychiatrie ne sera plus le parent pauvre"
Le 26 janvier 2018 à 16:32
"La
psychiatrie ne sera plus le parent pauvre, j'en fais une priorité de
santé", a promis la ministre des solidarités et de la santé, Agnès
Buzyn, vendredi
matin au 16e congrès de l'Encéphale, en annonçant un plan d'action en
deux temps destiné à optimiser l'organisation et à redorer l'image de la
psychiatrie.
"Malgré
une augmentation de la prévalence des maladies mentales, la prévention
est insuffisante, et les diagnostics trop tardifs. De la même façon,
l'inclusion sociale des personnes malades est insuffisante et les
politiques publiques ne se sont pas saisies de l'accès de cette
population à une vie active et à une vie citoyenne. Aujourd'hui
encore, les troubles psychiques demeurent un tabou, un objet de
stigmatisation", a constaté la ministre en introduction de son discours.
"Le
constat est unanime, la psychiatrie est une discipline d'avenir, mais
l'organisation des soins en santé mentale et leur place dans la société
n'est pas à la hauteur de ce constat" a-t-elle ajouté.
Son plan d'action en deux temps, annoncé en juillet 2017 (cf dépêche du 19/07/2017 à 13:02), vise donc à combler ces lacunes organisationnelles, et à "faire évoluer les mentalités".
Parmi
le premier train de mesures présentées vendredi par la ministre,
s'inscrivant "dans une démarche holistique de prise en charge des
pathologies psychiatriques", certaines lui ont été inspirées par sa
rencontre du 18 décembre 2016 avec les professionnels du secteur, a-t-elle précisé (cf dépêche du 20/12/2017 à 12:49, dépêche du 20/12/2017 à 12:00 et dépêche du 22/12/2017 à 12:12).
"Néanmoins,
ce temps de l'urgence ne doit être que le début d'un chemin à parcourir
ensemble sur le long terme", a-t-elle poursuivi. "Par conséquent,
d'autres mesures seront nécessaires et devront être concertées, non
seulement avec des professionnels, mais aussi avec des personnes
concernées, sans oublier naturellement leurs proches et leurs familles."
Ces
mesures s'inscrivent toutes dans la stratégie nationale de santé (SNS)
qui doit notamment "donner un cadre à la prévention de la souffrance
psychique et à la promotion du bien-être mental", a-t-elle souligné.
Agnès
Buzyn compte ainsi renforcer le rôle de premier recours des médecins
généralistes et leur formation, ainsi que celle des paramédicaux
exerçant en psychiatrie et santé mentale (cf dépêche du 26/01/2018 à 13:34).
Elle ambitionne également de développer et coordonner la recherche en
psychiatrie et santé mentale, et de placer la France au premier rang en
la matière (cf dépêche du 26/01/2018 à 14:20).
Agnès
Buzyn a également annoncé qu'elle demanderait prochainement au
directeur général de la Caisse nationale de l'assurance maladie des
travailleurs salariés (Cnamts), Nicolas Revel, de "prêter une attention
toute particulière à la tarification des consultations en psychiatrie et
en pédopsychiatrie", en particulier pour que les pédopsychiatres
exerçant en ambulatoire bénéficient des mêmes traitements que les
médecins généralistes "eu égard à la consultation des enfants".
Elle
a affirmé que les dotations allouées à la psychiatrie devaient faire
l'objet d'attention particulière, et qu'elle serait vigilante à la fois à
ce que son financement lui permette de répondre aux besoins de la
population et que son budget soit préservé au sein des groupements
hospitaliers de territoires (GHT), comme des hôpitaux généraux.
"Aujourd'hui, le montant des dotations est tributaire de l'histoire, je veux que demain
il soit gage d'égalité", a ajouté la ministre, avant d'évoquer un
"consensus sur la nécessité d'évolution du financement de la
psychiatrie".
"Il
faut faire évoluer le modèle pour soutenir davantage la dynamique de
projets et valoriser la qualité des prises en charge dans les logiques
de parcours", a-t-elle insisté.
Elle
a promis une réflexion avec les acteurs concernés sur ce thème,
réflexion "ancrée dans une réflexion plus globale sur la transformation
du système de santé" et de son financement.
La
psychiatrie sera une des premières disciplines concernées par le
financement des parcours innovants relevant de l'article 51 de la loi de
financement de la sécurité sociale (LFSS) (cf dépêche du 22/01/2018 à 19:14), a-t-elle par ailleurs annoncé.
La
ministre des solidarités et de la santé a également insisté, dans son
discours, sur le lien nécessaire entre psychique et somatique, déplorant
"trop de distance" entre médecine de ville, hôpitaux généraux et
établissements psychiatriques, alors que la santé mentale doit pouvoir
s'appuyer sur les différents aspects du parcours de soins.
Elle
a notamment cité les comorbidités en psychiatrie et addictologie, dont
la coexistence des troubles les aggrave l'un l'autre, touche la moitié
des consommateurs de stupéfiants, et représente un "réel enjeu de santé
publique".
Elle
a déclaré souhaiter donc renforcer la coopération entre ces différents
acteurs, en s'appuyant sur les GHT, les communautés psychiatriques de
territoires (CPT), la télémédecine, ou encore les projets territoriaux
de santé mentale (PTSM) (cf dépêche du 11/01/2018 à 19:11).
La
ministre veut également développer les consultations en soins
somatiques en cas de handicap lourd, préserver "coûte que coûte"
l'autonomie des malades, et les intégrer socialement.
"Les
PTSM, tout en réaffirmant la place du secteur [...] doivent nouer des
liens entre médical, médico-social et social", a-t-elle insisté,
évoquant des recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) à venir
relatives à l'organisation des PTSM.
Agnès
Buzyn a par ailleurs expliqué vouloir créer des équipes autour de
thématiques précises telle la prise en charge des personnes victimes de
psycho-traumatismes, citant les victimes d'attentats ou de violences
faites aux femmes.
La
formation des psychiatres et autres professionnels de santé doit donc
être renforcée, a-t-elle souligné, la détection de ces victimes devant
devenir un enjeu pour l'ensemble des professionnels de santé.
Elle demandera donc prochainement au Pr Benoît Schlemmer, qui pilote la réforme du 3e cycle des études médicales (cf dépêche du 27/02/2017 à 16:32),
de réfléchir à la création d'une formation spécifique à la prise en
charge des victimes de traumatismes, proposée à tous les étudiants de 3e
cycle. Elle lui demandera également de "revoir la maquette" de la
psychiatrie, en particulier de la pédopsychiatrie.
Par
ailleurs, Agnès Buzyn a affirmé avoir mobilisé la HAS pour
"coconstruire des recommandations de bonnes pratiques professionnelles",
qui seront complétées d'indicateurs de qualité des soins relatifs à la
médication, à la précocité des diagnostics, aux délais de prises en
charge, ou encore aux taux de suicide, inscrits au programme de la HAS
pour 2018-2022.
La
ministre des solidarités et de la santé a assuré compter sur le
renouvellement du recueil d'information médicalisée en psychiatrie
(RIM-P) depuis le 1er janvier (cf dépêche du 15/03/2017 à 11:04), pour recueillir des données permettant l'analyse de la situation, des tendances, et des disparités territoriales.
Elle
souhaite par ailleurs que les indicateurs en psychiatrie et santé
mentale permettent de réviser l'allocation des ressources en
psychiatrie.
La
ministre a terminé son discours sur le thème de la prévention du
suicide. Celle-ci doit "associer tous les acteurs, médecins de ville,
psychiatres, éducation nationale, travailleurs sociaux, associations
d'aide et d'écoute et être dotée d'outils innovants et ayant fait leurs
preuves".
Agnès
Buzyn a mentionné le dispositif de recontact des suicidants à la sortie
de l'hôpital, testé sur cinq régions, et qu'elle souhaite généraliser à
l'ensemble du territoire d'ici deux ans (cf dépêche du 03/03/2017 à 17:48).
Elle
a souhaité également que toute personne en état de fragilité puisse
être mise en relation, 24h sur 24, avec un professionnel de santé
mentale, afin d'évaluer le risque, prévoir une intervention adaptée,
enclencher des rappels de suivi à long terme, et renvoyer les demandes
vers les partenaires associatifs.
Une
mission des inspections générales est engagée quant à la mise en place
d'un numéro unique d'urgence, a-t-elle précisé, ajoutant qu'elle
souhaitait que cette mission intègre une réflexion sur les besoins
propres à la psychiatrie et à la santé mentale.
Agnès
Buzyn assurera par ailleurs personnellement la présidence d'un comité
stratégique de la psychiatrie et de la santé mentale, réuni une fois par
an. Ce comité remplacera l'actuel conseil national de santé mentale,
a-t-elle précisé vendredi dans une interview au Monde daté de samedi.
bd/vl/ab/APMnews
***
Agnès Buzyn : " Il faut préserver les moyens de la psychiatrie "
La
ministre de la santé annonce un plan comportant des mesures de
formation, de hausses de tarifs et la création d'indicateurs de qualité
Le Monde 26/01/2018
La ministre de la santé Agnès Buzyn présente, vendredi 26 janvier, un plan de douze mesures d'urgence en
faveur de la psychiatrie. Dans un entretien au Monde, elle livre son
constat sur ce secteur, " paupérisé " et " en souffrance " : " En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur. "
Plusieurs grèves ont eu lieu ces derniers mois dans les -hôpitaux psychiatriques pour dénoncer les conditions de -travail et la dégradation de -l'accueil des patients. Y a-t-il une " crise " de la psychiatrie?
C'est une discipline qui s'est paupérisée et sur laquelle il n'y a pas eu un vrai investissement depuis des années. Pourtant les besoins sont en constante augmentation, parce que la société est de plus en plus dure, qu'il y a plus d'addictions, moins d'accompagnement des familles... On peut dénoncer des conditions de travail parfois très dures, ainsi que des conditions d'hospitalisation parfois dégradées, mais il faut être attentif à ne pas généraliser les -situations dramatiques que l'on peut observer dans certains endroits. Ce -serait dévaloriser le travail -formidable qui est fait dans beaucoup d'établissements de santé mentale. En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur.
Qu'allez-vous faire face à un tel constat?
Ces cinq dernières années, il y a eu six rapports sur la situation de la psychiatrie. Les constats et les recommandations étaient souvent les mêmes. Je me suis dit qu'il n'était donc pas nécessaire d'en commander un nouveau. Les douze mesures d'urgence que je présente aujourd'hui sont issues des propositions formulées en décembre par l'ensemble des représentants de la psychiatrie française. Il me semble important de donner un signal de prise en compte de cette souffrance générale, des professionnels et des malades. Ce faisant, je veux parvenir à déstigmatiser ces derniers, et rendre leur dignité à ceux qui sont pris en charge dans des conditions déplorables. Le regard de la société sur ce secteur doit changer.
Le manque de moyens financiers mis en avant par les soignants est-il une réalité?
Dans beaucoup d'endroits, les psychiatres tirent la sonnette d'alarme sur les moyens parce que leur activité est la variable d'ajustement du budget du reste de l'hôpital. Vu la faiblesse et la souffrance du secteur psychiatrique, je souhaite que les moyens de cette discipline soient préservés. Cela n'a pas de sens - pour un établissement - de compenser une baisse d'activité dans des services de médecine ou de chirurgie par un prélèvement sur la psychiatrie. Par ailleurs, cette discipline doit totalement être intégrée au monde de la santé, avec la même exigence de qualité, de sécurité des pratiques et de pertinence des soins qu'ailleurs. Or aujourd'hui des patients hospitalisés en psychiatrie n'accèdent pas suffisamment à des soins somatiques, ce qui peut être délétère pour leur santé. Leur espérance de vie est plus courte, ce n'est pas tolérable. Il faut que les filières de soins s'organisent et que ces malades puissent bénéficier du même suivi que les autres.
Vous dites que les budgets hospitaliers seront " préservés ". Donc pas augmentés...
Annoncer des moyens sup-plémentaires n'est pas toujours -l'alpha et l'omega en matière de bonnes pratiques. C'est même parfois la solution de facilité. Il vaut mieux d'abord faire en sorte que les professionnels s'organisent et se parlent plutôt que de systématiquement rajouter des moyens dans des endroits qui sont mal organisés ou qui ne respectent pas les bonnes pratiques.
Comment remédier à cette -hétérogénéité des pratiques et de l'offre?
L'organisation en secteurs, créée dans les années 1960 pour garantir un accès aux soins sur tout le territoire, doit être maintenue mais améliorée. Il faut que les psychiatres de secteur, les généralistes et les acteurs du médico-social se parlent et mettent en place des filières de prise en charge. Les différentes chapelles de professionnels de santé mentale doivent aussi un peu baisser la garde, car nous avons besoin de tout le monde pour assurer les soins sur le territoire. D'ailleurs j'ai décidé de créer et de présider un comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie, qui va remplacer l'actuel conseil national de santé mentale.
Jusqu'ici la psychiatrie a " échappé " à tout système d'évaluation...
Il y a trop peu d'indicateurs de qualité en psychiatrie. Il faut pouvoir mesurer l'usage de médicaments, la précocité des diagnostics ou la rapidité d'une prise en charge. On ne peut pas restructurer une discipline sans avoir une vision claire de l'état des pratiques. Quand j'étais présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), j'ai lancé cette démarche sur les recours à l'isolement ou à la contention, dont le contrôleur général des lieux de privation de liberté avait dénoncé la banalisation. Aujourd'hui ministre, j'ai demandé à la HAS de travailler sur des nouveaux indicateurs pertinents. Mon objectif est que partout en France, on ait les mêmes chances d'accéder à une filière de qualité.
Qu'en est-il de la pédopsychiatrie, où jusqu'à un an d'attente est parfois nécessaire pour un premier rendez-vous?
La démographie est en chute libre dans cette spécialité. Les professionnels sont débordés, et les universitaires ne peuvent plus faire d'enseignement et de recherche tellement il y a de patients à prendre en charge. C'est un cercle vicieux, plus personne ne veut s'investir. Il y a des régions entières où il n'y a pas de formation. Je souhaite donc qu'il y ait au moins un poste de professeur de pédopsychiatrie par faculté de médecine. C'est un premier pas indispensable pour retrouver l'attractivité.
Cela suffira-t-il à résoudre une situation aussi critique?
Nous allons, avec l'Assurance-maladie, réévaluer les tarifs d'un certain nombre de consultations qui ne sont pas assurées en libéral aujourd'hui parce que trop longues par rapport au tarif de la Sécurité sociale. Recevoir un enfant, cela prend du temps. Résultat : on ne trouve pratiquement pas de pédopsychiatres en ville. Ce sera également le cas pour les consultations complexes de psychiatrie en médecine générale. Le suivi ambulatoire est souvent perçu comme moins stigmatisant que le suivi hospitalier, il va permettre de réduire les ruptures de soins
Quel doit être le rôle des médecins généralistes?
Ils sont plus ou moins bien armés vis-à-vis des problèmes de santé mentale, notamment des enfants. Il faut qu'ils soient formés de manière à les repérer, puis qu'ils sachent à qui adresser les malades. Beaucoup de situations pourraient être prises en charge en médecine générale. C'est pourquoi tous ces futurs praticiens effectueront un stage obligatoire en psychiatrie au cours de leurs études. Trois ou six mois, les modalités restent à discuter.
La suppression il y a vingt-cinq ans de la spécialisation des infirmiers en psychiatrie est pointée comme un problème. Faut-il revoir leur formation?
Je souhaite que les infirmiers qui exercent dans ces services acquièrent une " sur-spécialité " dans ce domaine, par le biais des pratiques avancées. Sans pour autant recréer un corps spécifique, cela permettra de répandre la bonne pratique dans les établissements, et d'assurer certaines tâches aujourd'hui dévolues aux psychiatres.
Les prisons traversent une grave crise. Or autour d'un quart des détenus souffre de troubles psychiatriques. Que doit-on faire avec eux?
Il existe des unités hospitalières spécialement aménagées pour recevoir des détenus présentant un trouble de santé mentale. La première unité s'est ouverte à Marseille en septembre 2017 avec 440 places. La stratégie nationale de santé prévoit de poursuivre la création de ces unités.
Propos recueillis par François Béguin, Sandrine Cabut, et Laetitia Clavreul
Plusieurs grèves ont eu lieu ces derniers mois dans les -hôpitaux psychiatriques pour dénoncer les conditions de -travail et la dégradation de -l'accueil des patients. Y a-t-il une " crise " de la psychiatrie?
C'est une discipline qui s'est paupérisée et sur laquelle il n'y a pas eu un vrai investissement depuis des années. Pourtant les besoins sont en constante augmentation, parce que la société est de plus en plus dure, qu'il y a plus d'addictions, moins d'accompagnement des familles... On peut dénoncer des conditions de travail parfois très dures, ainsi que des conditions d'hospitalisation parfois dégradées, mais il faut être attentif à ne pas généraliser les -situations dramatiques que l'on peut observer dans certains endroits. Ce -serait dévaloriser le travail -formidable qui est fait dans beaucoup d'établissements de santé mentale. En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur.
Qu'allez-vous faire face à un tel constat?
Ces cinq dernières années, il y a eu six rapports sur la situation de la psychiatrie. Les constats et les recommandations étaient souvent les mêmes. Je me suis dit qu'il n'était donc pas nécessaire d'en commander un nouveau. Les douze mesures d'urgence que je présente aujourd'hui sont issues des propositions formulées en décembre par l'ensemble des représentants de la psychiatrie française. Il me semble important de donner un signal de prise en compte de cette souffrance générale, des professionnels et des malades. Ce faisant, je veux parvenir à déstigmatiser ces derniers, et rendre leur dignité à ceux qui sont pris en charge dans des conditions déplorables. Le regard de la société sur ce secteur doit changer.
Le manque de moyens financiers mis en avant par les soignants est-il une réalité?
Dans beaucoup d'endroits, les psychiatres tirent la sonnette d'alarme sur les moyens parce que leur activité est la variable d'ajustement du budget du reste de l'hôpital. Vu la faiblesse et la souffrance du secteur psychiatrique, je souhaite que les moyens de cette discipline soient préservés. Cela n'a pas de sens - pour un établissement - de compenser une baisse d'activité dans des services de médecine ou de chirurgie par un prélèvement sur la psychiatrie. Par ailleurs, cette discipline doit totalement être intégrée au monde de la santé, avec la même exigence de qualité, de sécurité des pratiques et de pertinence des soins qu'ailleurs. Or aujourd'hui des patients hospitalisés en psychiatrie n'accèdent pas suffisamment à des soins somatiques, ce qui peut être délétère pour leur santé. Leur espérance de vie est plus courte, ce n'est pas tolérable. Il faut que les filières de soins s'organisent et que ces malades puissent bénéficier du même suivi que les autres.
Vous dites que les budgets hospitaliers seront " préservés ". Donc pas augmentés...
Annoncer des moyens sup-plémentaires n'est pas toujours -l'alpha et l'omega en matière de bonnes pratiques. C'est même parfois la solution de facilité. Il vaut mieux d'abord faire en sorte que les professionnels s'organisent et se parlent plutôt que de systématiquement rajouter des moyens dans des endroits qui sont mal organisés ou qui ne respectent pas les bonnes pratiques.
Comment remédier à cette -hétérogénéité des pratiques et de l'offre?
L'organisation en secteurs, créée dans les années 1960 pour garantir un accès aux soins sur tout le territoire, doit être maintenue mais améliorée. Il faut que les psychiatres de secteur, les généralistes et les acteurs du médico-social se parlent et mettent en place des filières de prise en charge. Les différentes chapelles de professionnels de santé mentale doivent aussi un peu baisser la garde, car nous avons besoin de tout le monde pour assurer les soins sur le territoire. D'ailleurs j'ai décidé de créer et de présider un comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie, qui va remplacer l'actuel conseil national de santé mentale.
Jusqu'ici la psychiatrie a " échappé " à tout système d'évaluation...
Il y a trop peu d'indicateurs de qualité en psychiatrie. Il faut pouvoir mesurer l'usage de médicaments, la précocité des diagnostics ou la rapidité d'une prise en charge. On ne peut pas restructurer une discipline sans avoir une vision claire de l'état des pratiques. Quand j'étais présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), j'ai lancé cette démarche sur les recours à l'isolement ou à la contention, dont le contrôleur général des lieux de privation de liberté avait dénoncé la banalisation. Aujourd'hui ministre, j'ai demandé à la HAS de travailler sur des nouveaux indicateurs pertinents. Mon objectif est que partout en France, on ait les mêmes chances d'accéder à une filière de qualité.
Qu'en est-il de la pédopsychiatrie, où jusqu'à un an d'attente est parfois nécessaire pour un premier rendez-vous?
La démographie est en chute libre dans cette spécialité. Les professionnels sont débordés, et les universitaires ne peuvent plus faire d'enseignement et de recherche tellement il y a de patients à prendre en charge. C'est un cercle vicieux, plus personne ne veut s'investir. Il y a des régions entières où il n'y a pas de formation. Je souhaite donc qu'il y ait au moins un poste de professeur de pédopsychiatrie par faculté de médecine. C'est un premier pas indispensable pour retrouver l'attractivité.
Cela suffira-t-il à résoudre une situation aussi critique?
Nous allons, avec l'Assurance-maladie, réévaluer les tarifs d'un certain nombre de consultations qui ne sont pas assurées en libéral aujourd'hui parce que trop longues par rapport au tarif de la Sécurité sociale. Recevoir un enfant, cela prend du temps. Résultat : on ne trouve pratiquement pas de pédopsychiatres en ville. Ce sera également le cas pour les consultations complexes de psychiatrie en médecine générale. Le suivi ambulatoire est souvent perçu comme moins stigmatisant que le suivi hospitalier, il va permettre de réduire les ruptures de soins
Quel doit être le rôle des médecins généralistes?
Ils sont plus ou moins bien armés vis-à-vis des problèmes de santé mentale, notamment des enfants. Il faut qu'ils soient formés de manière à les repérer, puis qu'ils sachent à qui adresser les malades. Beaucoup de situations pourraient être prises en charge en médecine générale. C'est pourquoi tous ces futurs praticiens effectueront un stage obligatoire en psychiatrie au cours de leurs études. Trois ou six mois, les modalités restent à discuter.
La suppression il y a vingt-cinq ans de la spécialisation des infirmiers en psychiatrie est pointée comme un problème. Faut-il revoir leur formation?
Je souhaite que les infirmiers qui exercent dans ces services acquièrent une " sur-spécialité " dans ce domaine, par le biais des pratiques avancées. Sans pour autant recréer un corps spécifique, cela permettra de répandre la bonne pratique dans les établissements, et d'assurer certaines tâches aujourd'hui dévolues aux psychiatres.
Les prisons traversent une grave crise. Or autour d'un quart des détenus souffre de troubles psychiatriques. Que doit-on faire avec eux?
Il existe des unités hospitalières spécialement aménagées pour recevoir des détenus présentant un trouble de santé mentale. La première unité s'est ouverte à Marseille en septembre 2017 avec 440 places. La stratégie nationale de santé prévoit de poursuivre la création de ces unités.
Propos recueillis par François Béguin, Sandrine Cabut, et Laetitia Clavreul
http://www.lemonde.fr/politique/article/2018/01/26/agnes-buzyn-il-faut-preserver-les-moyens-de-la-psychiatrie_5247385_823448.html
Les mesures
Agnès Buzyn, la ministre de la santé, présentait vendredi 26 janvier son plan d'action
Stage obligatoire
Un stage sera obligatoire en -psychiatrie ou en santé mentale pour tous les futurs médecins généralistes lors de leur -internat
Formation continue
" Sur-spécialisation " des -infirmiers travaillant en psychiatrie, via la formation continue
Bonnes pratiques
Mise en place d'indicateurs de la qualité des soins et de -recommandations de bonnes pratiques en psychiatrie
Révision des tarifs
Revalorisation du montant des consultations de pédopsychiatrie et des consultations complexes de psychiatrie en médecine -générale lors d'une prochaine révision de la convention médicale
Budget des hôpitaux
Préservation des budgets consacrés à la psychiatrie au sein des -groupements hospitaliers de -territoires et dans les hôpitaux généraux d'ici la fin d'année
Stage obligatoire
Un stage sera obligatoire en -psychiatrie ou en santé mentale pour tous les futurs médecins généralistes lors de leur -internat
Formation continue
" Sur-spécialisation " des -infirmiers travaillant en psychiatrie, via la formation continue
Bonnes pratiques
Mise en place d'indicateurs de la qualité des soins et de -recommandations de bonnes pratiques en psychiatrie
Révision des tarifs
Revalorisation du montant des consultations de pédopsychiatrie et des consultations complexes de psychiatrie en médecine -générale lors d'une prochaine révision de la convention médicale
Budget des hôpitaux
Préservation des budgets consacrés à la psychiatrie au sein des -groupements hospitaliers de -territoires et dans les hôpitaux généraux d'ici la fin d'année
samedi 27 janvier 2018
Diagnostic PRS2 : Santé mentale et psychiatrie – éléments saillants en Bourgogne-Franche-Comté
Un diagnostic sur la question de la santé mentale et la psychiatrie en Bourgogne-Franche-Comté a été réalisé en 2017 par l’ORS à la demande de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Il se situe dans la préparation du Projet Régional de Santé (PRS) 2018-2027, défini par la loi de modernisation de notre système de santé (Art. 58 Loi 1 art L1434-2 CSP). Il donne des éléments de cadrage pour le parcours de santé « santé mentale et psychiatrie ».
La structuration du diagnostic est la suivante :
- Morbidité
- Mortalité
- Facteurs de risque
- Offre de soins
- Évaluations des deux PRS première génération
- Indice composite de territoires sur la thématique
60 000 bourguignons-francs-comtois sont en affections psychiatriques de longue durée (ALD) en 2014. Les principales affections psychiatriques représentées sont les troubles de l’humeur (36 % des personnes atteintes), la schizophrénie (21 %), les troubles de la personnalité (16 %). On recense 100 600 hospitalisations en 2015 et 1 100 décès annuels moyens (2009-2013) pour troubles mentaux et 542 suicides (mortalité par suicide supérieure au taux national).
La région compte 3 966 lits et places en psychiatrie. D’autres structures ambulatoires assurent une prise en charge (CATTP, CMP, CASA et équipes mobiles psychiatrie-précarité). Le dispositif de soins de premier recours et les réseaux et plateformes territorialisées participent à la prise en charge.
vendredi 26 janvier 2018
MANIFESTATION 8/02/2018 Colombes (92) CONFÉRENCE DÉCALÉE « On n’est pas des Héros »
JEUDI 8 FÉVRIER 2018, COLOMBES (92)
DANS LE CADRE DES 22èmes JOURNEES NATIONALES EN PREVENTION DU SUICIDE
INVITATION A UNE CONFÉRENCE DÉCALÉE
« On n’est pas des Héros »
Être écoutant d’un proche d’une personne suicidée
A partir de témoignages, nos deux conférencières, Micheline et Mélodie, tente d'évoquer avec justesse la position difficile et complexe des écoutants
Au Théâtre de l’Avant Seine
88 Rue Saint-Denis, 92700 Colombes
suivie d’un échange avec Marine BONFILS, psychologue clinicienne à l’Unité de psychothérapie Entr’actes.
Flyer
Entrée gratuite sur inscription auprès de Maxime NAMPON : 01-47-85-65-48 ou entractes4@orange.fr
DANS LE CADRE DES 22èmes JOURNEES NATIONALES EN PREVENTION DU SUICIDE
INVITATION A UNE CONFÉRENCE DÉCALÉE
« On n’est pas des Héros »
Être écoutant d’un proche d’une personne suicidée
A partir de témoignages, nos deux conférencières, Micheline et Mélodie, tente d'évoquer avec justesse la position difficile et complexe des écoutants
Le jeudi 8 février 2018 à 14h00
Au Théâtre de l’Avant Seine
88 Rue Saint-Denis, 92700 Colombes
suivie d’un échange avec Marine BONFILS, psychologue clinicienne à l’Unité de psychothérapie Entr’actes.
Flyer
Entrée gratuite sur inscription auprès de Maxime NAMPON : 01-47-85-65-48 ou entractes4@orange.fr
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