Transition sexuelle : un récent rapport met l’accent sur l’autodétermination
mars 24, 2022 | https://www.alliancevita.org/*
Un rapport « relatif à la santé et au parcours de soins des personnes trans », demandé par le ministre de la Santé et publié en janvier dernier, a établi une série de recommandations (20). La mission a été menée par un médecin et un membre de l’association ACCEPTESS-T, présentés comme deux acteurs de terrain. Le rapport s’inscrit dans la lignée de la volonté politique de « dépsychiatrisation » des questions du trouble d’identité sexuelle. Un changement de classification par la nomenclature de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), CIM 11, en vigueur depuis janvier 2022, transfère « l’incongruence de genre » du chapitre des affections psychiatriques vers celui de santé sexuelle. En France, un décret du 8 février 2010 avait déjà amorcé cette tendance en transférant la prise en charge du « transsexualisme » d’ALD 23 (« Affection psychiatrique de Longue Durée ») à ALD 31 (« autre affection »), donc sans lien avec la psychiatrie. Rappelons que la classification ALD, selon l’Assurance Maladie, concerne une maladie dont la gravité et/ou le caractère chronique nécessite un traitement prolongé et particulièrement coûteux.
En outre depuis la loi du 18 novembre 2016 de « modernisation de la justice » une intervention chirurgicale ou de stérilisation n’est plus un préalable à un changement de sexe à l’état civil.
Le rapport publié en janvier est également établi en vue de l’édiction en 2022 de bonnes pratiques par la HAS (Haute Autorité de la Santé) concernant l’organisation des parcours de « transition médicale », concept différent de celui de la « transition sociale » qui inclut le changement de prénom, et une « vie sociale dans le genre choisi »…
Le rapport cite quelques chiffres dans sa synthèse. Ainsi le nombre de bénéficiaires de l’ALD au titre d’un diagnostic de « transidentité » est de 9000 personnes en 2020, dont 3300 admises dans l’année, soit 10 fois plus d’admission qu’en 2013 selon la CNAM. 70% des bénéficiaires ont entre 18 et 35 ans. Le médecin conseil de la CNAM a accepté 547 demandes de chirurgie pelvienne ou mammaires.
Le rapport appelle de ses vœux un « changement de paradigme » dans le parcours de soin des personnes. Selon les auteurs, il faut accentuer la « dépathologisation » des troubles de l’identité sexuelle et centrer l’approche des soins sur l’autodétermination des personnes qui sont « seules à même de définir leur identité de genre ». Concrètement, l’accès à un parcours de soin ne serait plus conditionné par une évaluation psychiatrique d’un trouble de l’identité de genre.
Le rapport demande aussi une facilitation de l’accès à l’offre de soins. Ainsi la prise en charge par l’assurance maladie via la reconnaissance d’une ALD serait laissée au médecin traitant, sans besoin d’un certificat psychiatrique. Les médecins généralistes seraient également autorisés à prescrire de la testostérone.
Un « panier de soins » contribuant à un « parcours de transition » serait défini, sur la base de recommandations de bonnes pratiques, incluant des éléments dont l’impact est très divers : accompagnement psychologique, hormonothérapies, chirurgie de réassignation, préservation des gamètes, le rapport mentionnant aussi l’épilation définitive et l’orthophonie.
Il s’agit de faciliter à la fois l’accès à ces traitements, l’accès à l’information sur ceux-ci, et une meilleure couverture territoriale. En particulier, le rapport préconise de veiller à un maillage territorial de « l’offre d’accompagnement des mineurs » et demande une saisine du CCNE sur les questions du consentement éclairé des mineurs, et la préservation de leur fertilité.
Le rapport aborde également la question de la prévention du suicide. Citant des travaux d’origine américaine, les auteurs rappellent que les personnes souffrant de troubles de l’identité connaissent un taux de suicide ou de tentative de suicide nettement plus élevé que la population générale. Ils soulignent que « la lutte contre les discriminations dans le champ de la santé, au sein de structures éducatives ou des familles, constitue un point essentiel ». La formation des personnels de santé à la détection des situations de détresse, l’implication d’acteurs locaux, y compris des groupes de pairs, sont également recommandés.
Ce rapport s’inscrit dans une philosophie générale définie dans le rapport de Stratégie nationale de santé sexuelle 2017-2030 visant à « garantir à chacun une vie sexuelle autonome, satisfaisante et sans danger, ainsi que le respect de ses droits en la matière ». L’approche de la sexualité est davantage celle d’un droit à exercer en tant qu’individu qu’une expression relationnelle engageant profondément la personne.
À rebours de cette vision fixée sur l’autodéterminations, de nombreux professionnels de l’enfance alertent actuellement sur les dérives liées au « changement de sexe chez les enfants ». Une tribune récente les pointait du doigt. « Au nom de l’autodétermination – véritable slogan qui séduit tous les progressistes – je suis libre de choisir le corps que je veux – des enfants et des adolescents sont convaincus qu’ils peuvent changer de sexe à l’aide de traitements hormonaux voire de chirurgies mutilantes ». Dénonçant l’emprise dont sont victimes enfants et adolescents et se caractérisant par des discours « souvent stéréotypés comme s’ils avaient perdu tout esprit critique », ils voient dans ce phénomène « une marchandisation du corps des enfants » en ce qu’il les transforme en « patients à vie : consommateurs à vie de produits chimiques hormonaux commercialisés par les firmes pharmaceutiques, consommateurs récurrents de toujours plus d’opérations chirurgicales dans la poursuite du rêve chimérique d’un corps fantasmé. »
« Excusez-moi, je souffre d’anxiété, je ferai de mon mieux ». C’est ainsi que Poochyeeh (nom de scène d’Irene López Caballero) commence ses concerts avec le groupe Sweet Barrio. « Les premières fois, je redoutais les réactions du public, jusqu’au moment où j’ai réalisé que tout le monde m’applaudissait, ce qui me faisait du bien », raconte l’Espagnole de 30 ans à Equal Times. Pendant longtemps, en parler en public a été « un sujet tabou » pour elle. La pandémie a accéléré un changement qui couvait de longue date, en particulier chez les jeunes : la normalisation du fait de dire à voix haute « je me sens triste », « je souffre d’anxiété » ou « je suis déprimée ».
« Ce n’est plus un crime ni quelque chose de bizarre de dire que l’on a des problèmes de santé mentale, mais quelque chose de normal qui arrivera à chacun d’entre nous à un moment donné de notre vie », assume-t-elle. Dans son cas, elle souffre d’un trouble de panique grave depuis son adolescence et c’est à l’âge de 15 ans qu’elle a commencé à suivre une thérapie. « Il faut aller voir un psychologue quand on en a besoin, c’est un moyen de prendre du temps pour soi ».
Traduire ces sentiments dans son travail artistique est pour elle un geste conséquent, qui lui permet de s’éloigner du cliché qui veut que les célébrités soient parfaites et ne souffrent pas. « Bien au contraire : nous, les artistes, sommes très exposés émotionnellement ; nous sommes vulnérables. Il est courant de masquer ses faiblesses, mais je préfère être honnête. »
« Si, en rendant cette réalité visible depuis ma tribune, aussi petite soit-elle, vous réussissez à faire en sorte que quatre personnes s’identifient et puissent mettre un nom sur ce qu’elles ressentent, vous avez déjà accompli beaucoup de choses ».
Elle est parvenue à cette conclusion au fil du temps, en se comprenant elle-même, en lisant, en écoutant des professionnels et en suivant d’autres exemples du monde de la culture. « Je n’aurais jamais eu le courage de monter sur scène sans les femmes libres qui étaient là avant moi, fières de vivre à la frontière de ce qui est accepté socialement, comme Janis Joplin, Buika, Betty Davis ou Amy Winehouse ».
Poochyeeh a mené une expérience : elle a invité son entourage le plus proche, y compris d’autres artistes, à participer à son podcast Las Mujeres Son de Azúcar (« Les femmes sont faites de sucre », en français) pour Gladys Palmera, dans un épisode spécial sur la santé mentale. L’idée était que chacun partage ses problèmes. Seules les femmes ont répondu, pas un seul homme. « J’en ai été sidérée : ils ne souffrent pas, eux ? », s’interroge la chanteuse.
Elle pense que, tout comme il est difficile de trouver un footballeur qui se déclare homosexuel, il est encore rare que les hommes parlent de leur santé mentale. « Nous, les femmes, subissons une pression énorme dans cette société, mais elles ont aussi un gros problème : on ne leur a pas appris à exprimer leurs émotions, il y a encore cette perception erronée que c’est une mauvaise chose », explique la psychologue Esther Sánchez à Equal Times.
Il existe toutefois des exceptions. En Belgique, l’auteur-compositeur-interprète Stromae n’a pas hésité à s’exprimer sur le sujet. Sa chanson et son clip vidéo « L’enfer », qui abordent sans ambages ses pensées suicidaires, ainsi qu’une interview pour la chaîne de télévision française TF1 consacrée à son nouvel opus, ont été salués par les professionnels de la santé mentale et parle directeur de l’OMS lui-même. Aux États-Unis, les cas de Pete Davidson, comédien du programme Saturday Night Live, et du rappeurKanye West sont notoires.
La pandémie de la pandémie
Pendant les plus de trois ans passés qu’elle a passés à chanter avec Sweet Barrio, un groupe de la banlieue de Madrid qui marie des rythmes métis teintés de flamenco, Poochyeeh n’avait jamais écrit de textes sur l’anxiété. Le premier sortira prochainement dans un nouveau projet. « Avant, je n’étais pas prête, je pensais que c’était un problème mineur, que c’était de ma faute et que ça ne méritait pas que quelqu’un d’autre s’y intéresse. Cela peut sembler étrange, mais la pandémie m’a permis de lui donner de la valeur : je ne le cacherai désormais plus. »
Comme elle, de nombreuses autres artistes du monde entier sensibilisent le public à ce que l’on qualifie déjà de« pandémie de la pandémie ». « Il est encore trop tôt pour analyser les répercussions sur la santé mentale de ce que nous avons vécu ces deux dernières années, en particulier parmi les groupes directement affectés comme les travailleurs de la santé, car le syndrome de stress post-traumatique peut mettre jusqu’à 12 mois à apparaître », explique Mme Sánchez.
Face à l’anxiété, aux crises de nerfs, à la dépression et à la peur, l’art commence à apporter les premières réponses.
« Deja de decir que no puedes más, que no puedes más, porque no es cierto/Deja de vivir en esta soledad, en esta soledad, que está en tu cuerpo » (Arrête de dire que tu n’en peux plus, que tu n’en peux plus, parce que ce n’est pas vrai/Arrête de vivre dans cette solitude, dans cette solitude, qui est dans ton corps) chante le groupe colombien Bomba Estéreo dans son nouvel album Deja, où il réfléchit à la question de la santé mentale. « Notre musique propose une connexion spirituelle avec notre environnement au travers de l’empathie, de l’estime de soi et de la paix intérieure », explique la chanteuse Li Saumet.
Zoe Gotusso est née à Córdoba (Argentine) en 1997 et, en 2020, elle faisait ses premiers pas dans la musique avec son album Mi primer día triste (Mon premier jour triste), une radiographie précise, sous des airs de pop moderne, sur la solitude et la tristesse (sentiments amplifiés par l’absence d’un avenir stable, la précarité de l’emploi, la difficulté à s’émanciper ou à former une famille, les crises mondiales constantes) qui habitent la génération Z, celle qui est née au tournant du siècle. « Je pense qu’il est bon d’exprimer tout cela en public, de le rendre visible, de faire comprendre qu’être triste n’est pas une mauvaise chose », déclare-t-elle.
Autre artiste de la même génération, l’actrice et musicienne Rizha (nom de scène de l’Argentine de 22 ans Tamara Luz Ronchese, qui habite à Madrid) est devenue un symbole parmi les jeunes lorsqu’il s’agit de braquer les projecteurs sur cette réalité, grâce à son rôle dans la série Skam, où elle incarne une adolescente souffrant de problèmes de santé mentale. Pour elle, il est normal de parler de ces questions avec son entourage. « Ce qui est normal pour nous ne l’est pas pour la génération de nos parents. Il y a un choc très fort en raison des changements sociaux rapides provoqués par la technologie et les réseaux sociaux », poursuit-elle.
De Requiem for a Dream à Euphoria
À l’heure où les séries destinées aux plates-formes numériques sont devenues des produits consommés simultanément dans le monde entier, façonnant les consciences et transmettant des valeurs et des préoccupations, Euphoria est l’une des œuvres culturelles les plus influentes parmi les jeunes en 2022.
Dans la deuxième saison de la série, Rue Bennett, le personnage interprété par Zendaya, est plongé dans une spirale de consommation de drogues qui rappelle ce film culte des années 1990 sur l’addiction, Requiem for a Dream, considéré par les critiques comme un baromètre de l’état d’esprit (compétitivité, anxiété, isolement) du début du nouveau siècle.
La question qui se pose est la suivante : comment la représentation de la santé mentale dans les arts populaires (c’est-à-dire de masse) a-t-elle évolué au cours des deux décennies qui séparent les deux œuvres ?
« Aujourd’hui, ces thématiques sont beaucoup plus visibles, mais il est trop tôt pour réfléchir à l’impact qu’aura la pandémie, nous ne sommes pas encore prêts à produire de la fiction autour de ce qui nous est arrivé », reflète l’écrivaine Elisa Levi, née à Madrid en 1994, dans une conversation avec Equal Times. En dépit de son jeune âge, elle fait figure de pionnière : en 2019, elle publie Por qué lloran las ciudades (Pourquoi les villes pleurent-elles ?), un portrait de ce qu’elle appelle « la génération Lexatin », droguée aux anxiolytiques pour fuir une réalité oppressante et éviter de ressentir la douleur.
« Je souhaitais aborder ce sujet au regard de ma propre santé mentale : depuis mon plus jeune âge, je souffre de dépression qui se manifeste par des boutons sur ma peau, car c’est ainsi que le cerveau nous envoie le message que quelque chose ne va pas. Le fait d’en parler m’a aidée ».
« Le problème a toujours existé, mais nous commençons maintenant à lui donner un nom et à l’exposer au grand jour. La culture joue un rôle essentiel : auparavant, le problème était balayé sous le tapis. Avant les années 90, on ne le voyait nulle part, mais en 2022, les plus jeunes le réclament », explique la psychologue Esther Sánchez.
À tel point qu’il existe une nouvelle culture qui incarne ce sentiment global de tristesse et qui se rattache aux romantiques de la fin du XVIIIe siècle, au mouvement rock espagnol « onda siniestra » des années 80 et à la « sous-culture emo » de la décennie suivante : les « sad boys & girls », les jeunes tristes, un mouvement culturel qui se propage à travers la musique moderne (la trap emo de l’États-Unien Lil Peep, mort d’une overdose en 2017, à l’âge de 21 ans), la littérature (aux côtés de l’œuvre d’Elisa Levi se distingue le poète Óscar García Sierra, auteur de « Houston, yo soy el problema » [Houston, je suis le problème]) et bien d’autres arts.
Une étude réalisée par le projet Graphext révèle un fait révélateur : après avoir analysé les paroles de plus de 5.000 chansons figurant dans le top 100 du Billboard aux États-Unis entre les années 1980 et 2021, le constat est que l’on utilise de plus en plus de langage négatif, notamment des gros mots, mais aussi des termes liés à l’agression (kill : tuer) et bien d’autres liés à la tristesse et à la dépression.
Un effet de mode ?
Bella Hadid est une mannequin états-unienne qui utilise son compte Instagram pour exposer ses problèmes de santé mentale personnels. Une fenêtre pour ses plus de 50 millions de fans, parmi lesquels on trouve de nombreuses jeunes filles, qui leur permet d’apercevoir cette réalité à travers leur idole. Or, la plupart des images qui apparaissent sur son profil sont des photos de son corps qui montrent un idéal de beauté très éloigné de la réalité.
« C’est un formidable paradoxe : d’un côté, c’est génial que l’on puisse s’identifier à elle parce que l’on souffre ou que l’on connaît quelqu’un dans son entourage qui partage ces troubles, mais d’un autre côté, elle véhicule un message de perfection inatteignable qui peut mener à la frustration. Les réseaux sociaux, il faut les utiliser avec parcimonie, quand on a la tête prête à voir certaines choses », estime Mme Sánchez, qui dénonce « le positivisme toxique » que de nombreuses célébrités affichent sur leurs comptes publics.
« Le poids des réseaux sociaux dans nos vies est écrasant : sur Instagram, toutes ces vies parfaites retouchées avec des filtres qui envoient un message de “tout va bien”, Twitter est le terreau du harcèlement… Survivre en ce moment est compliqué », déplore l’écrivaine Elisa Levi.
Toutes les sources consultées pour ce reportage partagent la crainte que cette exposition accrue de la santé mentale dans la conversation publique mondiale, non seulement dans la culture, mais aussi dans les débats politiques et en première page des journaux, ne soit le résultat d’un effet de mode.
« J’espère qu’en bout de course, cela ne se réduira pas à un T-shirt Primark comme ceux qui affichaient “We should all be feminists” (Nous devrions tous être féministes), vidés de leur contenu et emportés par la commercialisation de cette réalité dont souffrent de nombreuses personnes », déclare Elisa Levi.
Au lieu de normaliser l’usage des anxiolytiques, la psychologue Esther Sánchez estime qu’il faut améliorer l’accès aux professionnels, qu’ils s’agissent de psychologues ou de psychiatres : « Sans les outils pour gérer ce qui vous arrive (…) votre problème peut déboucher sur des dépressions nerveuses, des attaques de panique voire des pensées suicidaires ».
Dans un pays comme l’Espagne, l’année 2020 a atteint un record historique en nombre de suicides : 3.941, en particulier chez les jeunes. Chez les moins de 50 ans, les décès liés au suicide étaient plus nombreux que ceux liés à la Covid-19 et ils étaient la première cause de décès non naturel chez les moins de 30 ans, devant les accidents de la route.
De par son expérience professionnelle, Mme Sánchez estime que « rendre visible un problème » est toujours positif pour la société, car on peut mieux le comprendre et savoir comment agir. « L’idée qui veut que parler du suicide pousse les gens à se suicider est fausse », affirme-t-elle. Elle partage un dernier message en guise de revendication. « Il est impossible de comprendre la santé mentale sans son contexte social, nous en souffrons tous, mais pas de la même manière : nous devons faciliter l’accès au système de santé pour ceux qui ont moins de ressources. Aller chez le psychologue ne doit pas être un privilège, mais quelque chose de normal, comme lorsque vous vous cassez le bras et que vous allez chez le médecin ».
https://www.equaltimes.org/comment-la-culture-contemporaine?lang=fr#.Yjx-UjXjKUm