samedi 29 octobre 2016

USA : un rapport sur le suicide chez les hommes d'âge moyen

Vidéo et un rapport sur le suicide chez les hommes d'âge moyen

SPRC vient de sortir un nouveau SPARK Talk (courte vidéo), et un rapport sur la prévention du suicide chez les hommes d'âge moyen : Recommandations pour les programmes de prévention du suicide. Le Talk SPARK propose le psychiatre Jeffrey Sung, qui traite d'une population avec un taux plus de deux fois la moyenne nationale du suicide : les hommes âgés entre 35 et 64. Le rapport contient un examen de la recherche sur le suicide chez les hommes dans cette tranche d'âge, des recommandations qui fournissent des orientations pour les programmes de prévention du suicide étatiques et communautaires , et une liste des programmes et des ressources.

En anglais Preventing Suicide among Men in the Middle Years: Recommendations for  Suicide Prevention Programs
Video Men in the Middle Years
Rapport Suicide among Men in the Middle Years: Recommendations for Suicide Prevention Programs

source http://www.sprc.org/resources-programs/preventing-suicide-men-middle-years

Mà J : CABINET DE CURIOSITE DEBAT SOCIAL/POLITIQUE Sécurité sociale : bataille de psys pour soigner les jeunes

La rubrique " Le cabinet de curiosités d'Infosuicide.org "
des sujets, actualités, débats plus ou moins documentés et sous réserves d'informations complémentaires et/ou fiables, qui toutefois nous questionnent et nous interpellent...
Nous les relayons essentiellement comme matière à penser et à débattre.
Aidez nous à alimenter une réflexion...


 Deux articles :
- Sécurité sociale : bataille de psys pour soigner les jeunes
- Marie-Rose Moro : « Il faut parfois attendre un an pour démarrer une psychothérapie chez un ado »



Sécurité sociale : bataille de psys pour soigner les jeunes

Santé |Daniel Rosenweg 27 octobre 2016,  leparisien.fr *

A partir de l’an prochain, les jeunes pourraient être orientés vers des psychologues libéraux par les médecins et les pédiatres.
Daniel Rosenweg

Le projet de loi de financement de la Sécu prévoit une expérimentation : les psychologues, qui ne sont pas médecins, pourront prendre en charge les 6-21 ans. Colère des psychiatres.

Troubles du comportement, anorexie, suicides... Améliorer d'urgence l'accès aux soins des jeunes souffrant de troubles psychiques, tout le monde y est favorable. Mais la méthode que propose d'expérimenter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2017 divise.

Actuellement en discussion à l'Assemblée, ce PLFSS prévoit d'expérimenter en 2017 la prise en charge des jeunes de 6 à 21 ans par des psychologues de ville. N'étant pas médecins, les consultations de ces spécialistes ne sont aujourd'hui pas prises en charge par l'Assurance maladie et restent à la charge des patients ou de leur famille.

Défendue par la députée socialiste de Gironde Michèle Delaunay, l'expérimentation vise, rappelle-t-elle, à « vérifier si les psychologues de ville ont une utilité qui peut justifier une prise en charge par l'Assurance maladie ». Deux mille jeunes seront donc orientés l'an prochain par des médecins, pédiatres ou médecins scolaires vers un psychologue libéral qui sera chargé d'établir le diagnostic. Mais les modalités pratiques sont encore floues, notamment le niveau de remboursement.

Un bilan sera dressé à l'issue de cette expérience qui se veut une réponse à la difficulté de faire prendre en charge des jeunes malgré la présence de 13 000 psychiatres en France.

Quid de l'erreur de diagnostic ?

« Ce test a en ligne de mire une probable généralisation à terme, s'inquiète le docteur Eric Henry, président du Syndicat des médecins libéraux. Or, insiste-t-il, les psychologues n'ont, a minima, qu'une maîtrise de psychologie quand les psychiatres ont fait dix ans d'études de médecine. On va brader la santé de nos enfants pour des considérations financières. »

Président du Syndicat des psychiatres français, majoritaires chez les libéraux, le docteur Maurice Bensoussan tire la sonnette d'alarme : « En cas d'erreur de diagnostic, que se passera-t-il ? Nous, nous engageons notre responsabilité. Nous avons des propositions pour améliorer la prise en charge précoce, nous sommes d'accord pour associer les psychologues, mais le diagnostic doit rester à nous. »

Fin novembre, les psychiatres français vont se réunir et discuter de ce test. Michèle Delaunay, elle, assure que toutes les garanties seront là, les psychologues ne faisant que suivre les recommandations de bonnes pratiques en vigueur. Mais combien seront rémunérés ces psychologues ? Aucune réponse. Pour le moment

Reste qu'en 2009, l'Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé regrettait déjà qu'« aucune réforme d'ampleur n'ait encore été menée » en psychiatrie. Un propos toujours d'actualité.

http://www.leparisien.fr/economie/bataille-de-psys-pour-soigner-les-jeunes-27-10-2016-6256899.php


 ***
Marie-Rose Moro : « Il faut parfois attendre un an pour démarrer une psychothérapie chez un ado »

Adresser des enfants et des adolescents à des psychologues de ville ? L’expérimentation, votée jeudi 27 octobre par les députés, est saluée par le professeur Marie-Rose Moro, chef de service à la maison des adolescents de Cochin à Paris.
Marie-Rose Moro. / Pierre Verdy/AFP

Marie-Rose Moro.

Psychiatre et psychanalyste, Marie-Rose Moro est aujourd’hui chef de service à la maison des adolescents de Cochin à Paris. Mais elle a longtemps exercé en Seine Saint-Denis, notamment à l’hôpital Avicenne de Bobigny. Et dès le début des années 2000, elle s’est battue, avec d’autres au sein du collectif « Pedopsy 93 » pour dénoncer le manque de moyens de la psychiatrie et de l’adolescent dans ce département.

La Croix  : Que pensez-vous de cette expérimentation, votée en première lecture par l’Assemblée nationale et visant à faciliter la prise en charge de jeunes de 6-21 ans par des psychologues de ville avec un remboursement de l’assurance-maladie ?
Marie-Rose Moro : Face à cette initiative, il faut se garder de toute réaction corporatiste. C’est une expérimentation assez révolutionnaire et qui va dans le bon sens. Tout ce qui peut permettre une prise en charge psychologique plus précoce des enfants et des adolescents dans notre pays doit être soutenu. Et je pense que les psychologues peuvent être très utiles pour atteindre cet objectif, sans écarter pour autant les psychiatres.
Les syndicats de psychiatres ne sont pas favorables à cette expérimentation…
M-R. M. : Je me bats depuis des années pour qu’on renforce les moyens de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, en particulier dans certaines zones urbaines ou rurales où le manque de professionnels est dramatique. Mais il faut être conscient qu’aujourd’hui, les psychiatres ne peuvent pas prendre en charge dans un délai raisonnable tous les jeunes en souffrance.
Cette expérimentation va se dérouler de manière très encadrée. Elle vise aussi réduire les inégalités sociales. Car actuellement, les parents qui ont les moyens de faire accéder leur enfant à un psychologue de ville peuvent espérer un rendez-vous dans un délai pas trop important. Alors que s’ils doivent se tourner uniquement vers les structures publiques, les délais d’attentes sont très longs, y compris dans une ville comme Paris.
Et qu’en est-il dans un département comme la Seine-Saint-Denis ?
M-R. M. : La première consultation, celle pour faire le diagnostic et envisager la suite de la prise en charge, peut être relativement rapide. Mais ensuite, il faut toujours compter en moyenne six à neuf mois d’attente pour faire démarrer une psychothérapie à un adolescent. Dans certains endroits, le délai est même d’un an.
C’est terrible car à cet âge, la prise en charge doit souvent pouvoir être lancée dans le mois qui vient. Six mois après, la situation est parfois devenue totalement différente. Et c’est la même chose pour un enfant avec des troubles du langage. Il n’est pas admissible de devoir attendre plusieurs mois avant de pouvoir le prendre en charge.


 

RAPPEL POINT DE VUE SOCIOLOGIQUE "Raison statistique et raison sociologique chez Maurice Halbwachs"

Extraits de "Raison statistique et raison sociologique chez Maurice Halbwachs"
par Olivier Martin
Université Paris V – CERLIS 12, rue Cujas – F-75230 Paris Cedex 05 E-mail : olmartin.at.citi2.fr
Pages 69 - 101
Revue d'Histoire des Sciences Humaines
1999/1 (no 1)
Éditeur : Ed. Sc. Humaines


extraits
"C’est ce qu’il exprime dans cet extrait de sa conclusion des Causes du suicide : « les statistiques nous indiquent combien il y a eu de suicides dans un groupe. Mais elle ne nous font pas connaître à quel ordre de faits sociaux, domestiques, religieux, politiques, économiques chaque catégorie d’entre eux se rattachent. Un ensemble de suicides est donc une donnée très complexe qu’on ne peut mettre en rapport qu’avec un ensemble complexe d’influences » [27][27] Halbwachs, 1930, 492.. Il reprend cette idée sans rien en changer en 1938, dans Morphologie sociale : « Les statistiques en elles-mêmes ne peuvent rien apprendre sur la nature des faits mais seulement faire apparaître leurs variations notables ». En d’autres termes, peut-être de façon plus radicale, l’analyse statistique ne constitue pas une véritable analyse sociologique : le chercheur ne peut en aucune manière croire conduire un raisonnement sociologique en réalisant des analyses statistiques. « Les méthodes statistiques en sociologie quantitative […] ne nous apportent pas des théories, mais des instruments d’observation et de comparaison, à la fois précis et objectifs » [28][28] Halbwachs, 1944 (1935), 127-128.. Ces méthodes viennent à l’appui de la recherche positive mais ne s’y substitue pas : Halbwachs refuse aux statistiques et aux mathématiques un pouvoir explicatif ou compréhensif. Elles ne constituent à ces yeux que des techniques, venant soutenir le sociologue : « En science sociale, c’est en adaptant la statistique mathématique aux problèmes que pose la recherche positive, en lui demandant surtout les moyens d’obtenir plus de précision dans nos mesures, et des moyens d’expression plus exacts, que nous aurons chance de progresser un peu » [29][29] Ibid., 134.. Elles ne sauraient se substituer au travail d’analyse et d’interprétation du sociologue puisque, « quant aux explications, il y a tout lieu de penser qu’elles ne sauraient être du type mathématique » [30][30] Ibid.. Le rôle assigné par Halbwachs à la statistique est donc modeste ; même s’il est réel et indispensable."...


...". Et s’il corrige, comme nous le savons, le travail de Durkheim sur le point essentiel du rôle de la religion dans les suicides, ce n’est peut-être pas tant pour rectifier une erreur factuelle, que pour montrer que la conclusion à laquelle aboutissait Durkheim en 1897 était plus ambiguë, plus ténue, que celui-ci ne voulait le croire. « Que les diverses confessions religieuses produisent, comme telles, plus ou moins de suicides, c’est une des conclusions de l’étude entreprise par Durkheim qui impressionnent le plus mais c’est peut-être aussi la plus discutable » [61][61] Ibid., 492.. En effet, selon lui, « un ensemble de suicides est une donnée très complexe qu’on ne peut mettre en rapport qu’avec un ensemble complexe de causes. C’est ce qu’on l’on tend à appeler aujourd’hui un fait de sociologie totale, qui s’explique non point simplement par un facteur, mais par un système d’influences. Ces ensembles complexes de facteurs et de circonstances, ce peuvent être des régions, des régions définies non pas du point de vue géographique mais comme des zones de civilisation » [62][62] Ibid.."...

..."Le recours à des données quantitatives n’a toutefois pas pour objectif de quantifier les niveaux de vie ou les causes de suicide : il s’agit simplement d’avoir des indicateurs objectifs pour saisir qualitativement, c’est-à-dire dans leurs formes et structures, les différents niveaux ou modes de vie. Le recours à des données quantitatives ne permet pas de connaître la « nature » des événements sociaux mais simplement « une matière pour la réflexion ; matière en tant que trace directe et immédiatement quantifiée » [101][101] Alexandre, 1940-1948, 5. de ces événements. À un second niveau pratique, les statistiques sur les « faits de population » lui permettent de saisir le cadre démographique général de la vie sociale : il ne les étudient pas, comme nous l’avons déjà signalé, pour eux-mêmes mais seulement dans le but de saisir les contraintes « matérielles » pesant sur la vie sociale."

..." Il reconnaît par exemple, dans son étude du suicide, qu’il est impossible d’étudier séparément l’influence de la religion et celle des facteurs comme la situation domestique, politique, économique ou géographique. Chaque pas qu’il fait en direction d’une décomposition des causes, est contrebalancé par un propos théorique estimant que ce pas peut l’amener trop loin, c’est-à-dire l’éloigner de la réalité sociale et lui faire construire des mondes abstraits, fictifs. Balancé entre son désir d’identifier les causes sociales et sa crainte que cette identification le conduise à décomposer artificiellement la réalité sociale, Halbwachs est parfois gêné : sa pensée lui interdit de faire ce que les outils statistiques lui autorisent. Saisir le tout en le décomposant, sans prétendre réduire ce tout à ces seuls éléments, est chose impossible. S’il n’est pas totalement paralysé, il est parfaitement conscient de cette contrainte : « il n’est pas possible, jusqu’à présent, d’isoler le facteur religieux et de mesurer son action. C’est un problème qui demeure posé, et l’on n’entrevoit même pas comment on pourrait le résoudre » [107][107] Halbwachs, 1930, 8.. En somme, tout en attribuant un rôle technique central à la science statistique, il refuse de donner trop de pouvoir à cette technique : ne pas utiliser la statistique c’est ne pas se donner les moyens de saisir le collectif et d’étudier positivement la société ; utiliser la statistique c’est risquer de mener des analyses artificielles, éloignées de la réalité, en se laissant absorber par une logique toute mathématique. Sa position est donc délicate : faire appel à la statistique pour étudier des faits sociaux, sans réduire ces derniers à de simples « événements statistiques » (c’est-à-dire saisis individuellement, comparés puis assimilés). "

Halbwachs M., 1930, Les causes du suicide, Paris, Félix Alcan.

Lire l'intégralité du texte https://www.cairn.info/revue-histoire-des-sciences-humaines-1999-1-page-69.htm

vendredi 28 octobre 2016

MANIFESTATION PARIS (75) 26/11/2016 Journée d'information sur le suicide par la Favec

Journée d'information sur le suicide par la Favec
La Favec (Fédération de conjoints survivants et parents d'orphelins) organise une rencontre nationale destinée aux veufs et veuves de suicidé(e) s, samedi 26 novembre de 9 h 30 à 17 h 30 dans mes locaux de la Favec, 28, place Saint Georges à Paris.
Marie-Thérèse Despréaux présidente de l'association combourgeoise précise : « Cette rencontre s'adresse aux veufs et veuves de suicidé(e) s adhérents ou non adhérents. » Pour les personnes non adhérentes, il sera demandé une participation de 28 €.
Le Dr Lacarin psychiatre interviendra sur le thème du suicide, des échanges de vécus et de paroles seront animés par le médecin. Le repas de midi est offert.
Renseignements et contacts : Marie-Thérèse Despréaux, tél. 02 99 45 35 91 ou, 06 81 07 40 37 ou au secrétariat de la Favec, tél. 01 42 85 18 30 ou sur le site : info@favec.org. Date limite d'inscription, le 18 novembre.

source Ouest-France Combourg, samedi 22 octobre 2016

Lisieux (14) Une aide et une écoute gratuites pour les patrons en difficulté


Lisieux Une aide et une écoute gratuites pour les patrons en difficulté

Depuis septembre, la CCI Seine Estuaire propose à Lisieux (Calvados) deux permanences par mois avec le Centre d’Information sur la Prévention des difficultés des entreprises.

25/10/2016 à 12:04 par Pauline Baumer lepaysdauge.fr*

Alain Yger et le CIP propose des permanences une fois tous les quinze jours à la CCI de Lisieux.

Depuis le 9 septembre 2016, une permanence spécialement dédiée aux patrons en difficulté est proposée à la CCI Seine Estuaire de Lisieux. Elle est menée par une association, un CIP, pour Centre d’Information et de la Prévention des difficultés des entreprises, et s’adresse aux chefs d’entreprise, quelque que soit l’activité, qui commencent à avoir des soucis.
« Nous agissons en terme de prévention, le plus tôt possible avant d’en arriver à la cessation de paiement », explique Alain Yger, le président du CIP Havre Estuaire qui se délocalise à Lisieux tous les quinze jours.
Par an, 60 000 entreprises déposent le bilan

« Aujourd’hui, 60 000 entreprises déposent le bilan chaque année, les petites et moyennes étaient la grande majorité du tissu français », relate le président. En effet, bien souvent, les dossiers des entreprises arrivent trop tard sur le bureau des tribunaux de commerce.

L’objectif du CIP est d’aider les patrons qui rencontrent des problèmes multiples et variés : « cela peut-être un conflit avec un fournisseur, un problème de trésorerie, la perte d’un gros client…, tout ceci entraînant un déséquilibre dans la société ».
Gratuit et confidentiel

L’idée est de fournir des pistes de redressement au dirigeant au cours d’un entretien d’une heure avec quatre personnes. Chacune a une compétence spécifique : un magistrat consulaire honoraire, un expert-comptable ou commissaire aux comptes, un avocat et un membre de la CCI.

La consultation est entièrement gratuite et confidentielle, sans étude préalable du dossier.
« On apporte une approche globale en commençant par déterminer d’où viennent les difficultés. J’explique par exemple la procédure des tribunaux si les problèmes perdurent. »

Le démarrage des permanences est plutôt doux à Lisieux, les chefs d’entreprise ayant, aussi, peur de pousser la porte. « Le tribunal de commerce propose aussi des permanences de prévention mais cela peut inquiéter. Nous souhaitons rompre cette peur, encore plus pour les petits dossiers que nous aidons en grande majorité. »
Suicide

À l’issue de l’entretien, les professionnels peuvent orienter le chef d’entreprise vers une association ou un partenaire de la CCI. Notamment l’EGEE (Entente des Générations pour l’Emploi et l’Entreprise), une association de bénévoles qui accompagne les entreprises, les commerçants et tout professionnel dans un domaine précis.

Les autres partenaires sont Ecti Professionnels Seniors, qui conseille et aide les entreprises, ainsi que l’APESA, qui apporte une aide psychologique.

« On fait appel à elle quand on détecte une sensibilité forte de la personne, aux bords des larmes, car le suicide est aussi un mal profond. »

La démarche est toutefois volontaire de la part du chef d’entreprise, c’est à lui de prendre l’initiative de prendre un rendez-vous. « Avant d’aller droit dans le mur, il est important de se faire aider ! »

Pauline Baumer
* http://www.lepaysdauge.fr/2016/10/25/une-aide-et-une-ecoute-gratuites-pour-les-patrons-en-difficulte/

FORMATION Professionnels Amiens (80) 24/11/2016 Formation – Refus de soins du patient : aspects juridiques

Formation – Refus de soins du patient : aspects juridiquesJeudi 24 novembre 2016
de 13h30 à 17h30
Auditorium – Site Sud
Pr Cécile Manaouil, légiste
Formation gratuite
Introduction : Pr Olivier JARDE et Pr Bernard NEMITZ
• Refus de soins de la femme enceinte
Dr Marie Decourcelle, légiste
• Refus de soins des parents pour un patient mineur
Dr Océane Regnaut, légiste
• Refus de soins du patient alcoolisé
Dr Xavier de Lentaigne, légiste
• Refus de soins en régulation
Dr Carole Amsallem, urgentiste
• Refus de soins et patient atteint d’un trouble psychiatrique
Refus de soins et tentative de suicide
Gaëtan PRISSETTE, interne en psychiatrie
• Refus de soins du patient âgé et notamment dément
Dr Ingrid Binot, CCA de Gériatrie
• Refus de soins du détenu
Dr Océane Regnaut, légiste
Conclusion
Les enjeux éthiques du refus de soin
Dr Alain de Broca, Neuropédiatre, Philosophe
Inscription conseillée : espace.ethique@chu-amiens.fr
Une attestation de présence pourra être fournie sur demande préalable : espace.ethique@chu-amiens.fr


http://www.chu-amiens.fr/agenda-2/#9295

MANIFESTATION Amiens (80) 18/11/2016 Professionnels : 20ème Journée Régionale « Des idées noires… A la crise suicidaire »

Des idées noires… A la crise suicidaire ?

RÉSERVÉ AUX PROFESSIONNELS DE SANTÉ

La Maison des Adolescents (Amiens & Abbeville, Somme)

L’Unité de Médecine de l’Adolescent du Département de Pédiatrie (CHU Amiens)
vous invitent à participer à la 20ème Journée Régionale : « Des idées noires… A la crise suicidaire » 
Le Vendredi 18 Novembre 2016
de 9h à 17h
Auditorium – Site Sud
CHU Amiens-Picardie
Discutants :
– Dr Isabelle ABADIE, Pédiatre Hôpital Créteil CHIC
– Pr Jean-Marc BALEYTE, Pédopsychiatre,Caen
Tout professionnel-acteur de santé en contact avec les adolescents a été confronté à l’inquiétude de percevoir chez l’adolescent un mal-être, une souffrance, des idées noires … Etre clair avec soi-même pour (oser ?) aborder la question de l’idéation suicidaire (ce qui n’a jamais « induit » le passage à l’acte suicidaire) est ainsi un enjeu qui justifie cette journée : Faire conversation avec l’adolescent sur cette question, c’est laisser entendre à l’adolescent qu’il est pensable pour nous qu’il puisse envisager le suicide comme une (mauvaise ) solution pour en finir avec une tension insupportable et non la mise en acte d’un véritable désir de mort … L’adolescent nous dit vouloir en finir avec quelque chose qui n’est pas forcement la vie « je me suis tué pour ne pas mourir » nous disent-ils …
Au cours de cette journée nous réfléchirons ainsi aux données épidémiologiques , aux facteurs de risques (à ne pas considérer comme des causes premières) et aux facteurs de protection pour un prendre soin de l’adolescent en proie aux idées noires…voire aux idées suicidaires dans une démarche de collaboration entre professionnels de santé pour une véritable politique de santé, santé à prendre au sens de la définition proposée par Jacques Fortin , médecin-pédiatre d’adolescent (décédé récemment ) : « Promouvoir la santé d’une population ce n’est pas appliquer un programme rationnel « clé en main », ce n’est pas contraindre les usagers à des comportements normalisés : C’est communiquer pour concevoir ensemble, professionnels et usagers, les meilleures conditions de vie possibles « atteignables » par chacun à un moment donné, dans une perspective de mieux être ultérieur ».
Venez nombreux penser ces questions…
Renseignements auprès du secrétariat des Dr E BOVIN, Pr B BOUDAILLIEZ (Pédiatrie) ou du Pr JM GUILE, Pr C MILLE (Pédopsychiatrie) CHU Amiens Picardie
Tel : 03 22 08 76 55
Fax : 03 22 08 97 27
Courriel : chatelain.elisabeth@chu-amiens.fr
Frais d’inscription 20 Euros (repas compris) à l’ordre de Pédiatrie Picardie
Gratuité pour internes et stagiaires

http://www.chu-amiens.fr/agenda-2/#9295

CANADA TEMOIGNAGES Quand les héros ont besoin d'aide

Quand les héros ont besoin d'aide
Publié le 25 octobre 2016 | http://www.lapresse.ca*
Charles-Édouard Carrier Collaboration spéciale

Presque quotidiennement, ils sont témoins de situations dramatiques, rassurent des gens en détresse et interviennent en gardant la tête froide. Puis, à un certain moment, ils ont eu besoin d'aide à leur tour. Le poids de leur uniforme pèse lourd et parler de santé mentale est encore tabou. Aujourd'hui, ils acceptent de lever le voile.
Le militaire: Reconnaître une blessure invisible
Marc* est adjudant dans les Forces armées canadiennes. Il a a participé à quatre missions à l'étranger, dont en Bosnie et à Kaboul. Certains événements qu'il a vécus lors de déploiements ont fait en sorte que sa personnalité a changé, ses comportements aussi.
«J'avais l'impression que tout était OK, mais ma conjointe et certains amis autour de moi m'ont suggéré de consulter. J'ai compris que j'avais peut-être certains problèmes, mais à ce moment-là, j'avais peur du jugement des autres», se souvient le militaire. Il a cru pouvoir s'en sortir seul. «Tant qu'on n'est pas prêt à accepter ou à faire face au fait qu'on a une blessure, la guérison ne se fait pas. Ce n'est qu'au moment où j'ai décidé d'aller chercher de l'aide que ça a commencé à mieux aller.»
Marc a appris à composer avec un syndrome post-traumatique et à fonctionner dans la vie de tous les jours. Aujourd'hui, s'il croise des collègues qui ne vont pas bien, il va au-devant et amorce le dialogue. «Je n'ai plus peur de dire que j'ai eu une blessure, qu'il y a un moment dans ma vie où ça n'allait vraiment pas. Je les encourage à aller voir quelqu'un pour en parler, en disant que je suis passé par là, que j'ai eu accès à d'excellents services et que c'est ce qui fait en sorte que je vais mieux aujourd'hui.»
Un militaire représente l'autorité, la structure, et pour Marc, le fait de prendre du temps pour lui n'avait pas de sens. «Dire que moi je mets le genou à terre alors qu'on est habitué à ne jamais abandonner? Accepter du jour au lendemain que je ne sois plus capable d'avancer alors que les autres continuent? La blessure physique, les gens la voient. Le choc post-traumatique, c'est intérieur», prévient-il.
Marc ajoute qu'il faut arrêter d'avoir peur du jugement des autres puisque aller chercher de l'aide est le seul moyen de retrouver une qualité de vie qui s'est détériorée avec les années. «Il ne faut surtout pas oublier qui on est. On doit faire abstraction du militaire pendant un moment, il faut être capable de prendre soin de nous et avancer dans ça», résume l'adjudant.
* Prénom fictif. Pour se confier en toute liberté, Marc a requis l'anonymat.
Ambulancier paramédical: «Le combat de ma vie»
Devenir ambulancier paramédical, c'était son rêve de gamin. Sylvestre* a vécu plus d'un épisode difficile au cours de sa carrière en milieu urbain. Chaque fois, il s'est relevé. Mais c'est lorsque sa conjointe a mis fin à ses jours que tout a basculé.
«Elle vivait une problématique de santé mentale et venait d'obtenir son congé de l'hôpital. Je l'ai retrouvée morte en rentrant à la maison.» Rapidement, il est allé chercher de l'aide, par lui-même, mais ce n'était pas suffisant. Il ne mangeait plus, s'isolait et vivait des crises d'angoisse à répétition. Après trois mois, il n'a pas eu le choix: «Je pensais au suicide tous les jours. C'était soit aller à l'hôpital, soit faire une gaffe à mon tour. Après trois visites à l'urgence, on m'a finalement gardé pendant 10 jours. Le temps et l'aide inestimable que le psychiatre m'a consacrés m'ont permis de sortir de ce cauchemar. Sans cet expert, je ne serais plus ici», admet Sylvestre.
Les gens autour de lui, dont plusieurs confrères de travail, ont été très présents: textos, courriels, mots d'encouragement: «Ça a fait une différence énorme.» Aujourd'hui, il a réintégré l'équipe et travaille à temps complet. S'il se dit encore fragile, il a quand même l'intention d'aider les gens dans sa profession, des gens qui, comme lui, auraient vécu des événements bouleversants. Il souhaite aussi encourager le discours sur la prévention du suicide. «Il faut en parler. Il y a de belles choses dans la vie, mais c'était si noir que je ne voyais que ça. C'est un très dur combat, le combat de ma vie, mais j'ai réussi à m'en sortir. Je n'aurais jamais pu y arriver seul. Il me fallait aller chercher de l'aide, je n'avais pas le choix pour y arriver.»
«On met l'uniforme, on met une barrière, mais en dedans, ça brasse. Il faut prendre le temps de s'écouter », rappelle le paramédical. Malgré tout, il aime encore sa profession. «Avant que ça arrive, je faisais très bien mon travail. Aujourd'hui, je dois m'assurer de garder un bon équilibre: prendre des marches, faire de l'activité physique, éviter l'alcool, dormir suffisamment. J'ai envie de poursuivre ma carrière avec ce nouveau regard-là.»
* Prénom fictif. Pour se confier en toute liberté, Sylvestre a requis l'anonymat.


Médecin: S'aider entre collègues
Pierre*, un médecin spécialiste, a longtemps été dans le déni. Il ne réalisait pas à quel point l'alcool était un problème pour lui. Puis, une série d'événements spécifiques l'ont amené à ouvrir les yeux sur la situation.
«J'ai finalement conclu que j'avais un problème, et surtout, que celui-ci avait un impact important sur ma famille. C'est à partir de ce moment-là que je suis allé chercher de l'aide», explique-t-il. Il s'est premièrement dirigé vers le Programme d'aide aux médecins du Québec (PAMQ), une initiative du Collège des médecins. À la suite de ce premier contact, on l'a dirigé vers Médi-Secours, une ressource destinée à aider les médecins et les dentistes aux prises avec des problèmes d'alcoolisme et de toxicomanie, et qui utilise les mêmes bases que le mouvement des Alcooliques Anonymes.
«Je suis sobre depuis que j'ai adhéré au groupe, il y a trois ans», calcule Pierre. Au sein du groupe, d'autres médecins, hommes et femmes, viennent chercher du soutien et de l'écoute, même lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu: «Il y a des membres qui vivent des rechutes, mais ils sont toujours supportés par le groupe. C'est pour ça que Médi-Secours est aidant. Nous sommes là pour les gens abstinents, mais aussi pour ceux en rechute. La seule condition à respecter est le désir d'arrêter de consommer.»
Selon lui, s'il est difficile de demander de l'aide pour un médecin, c'est peut-être par crainte d'être jugé par ses collègues professionnels ou même d'avoir des problèmes avec le Collège des médecins. «En admettant un problème, certains ont peur d'être dénoncés. Pourtant, ce n'est pas le cas. Il faut accepter que nous avons besoin d'aide et réaliser le tort que l'on fait à nous et notre entourage», ajoute Pierre en rappelant que le Collège n'a pas accès aux activités du groupe, ni à celles du PAMQ.
Si certains médecins acceptent d'entreprendre une démarche pour obtenir de l'aide lorsqu'ils vivent des épisodes difficiles, d'autres n'osent tout simplement pas le faire. Il y a ceux qui nient avoir un problème ou encore qui ne l'acceptent pas, et ceux qui se sentent dépassés, impuissants devant la situation. «Ils doivent savoir que des groupes de soutien comme Médi-Secours existent et que l'action doit venir d'eux. L'aide est là», assure le médecin.
* Prénom fictif. Pour se confier en toute liberté, Pierre a requis l'anonymat.

Policière: Briser les tabous

Marie*, policière, souffre d'un trouble de personnalité limite et d'un trouble d'anxiété généralisée. Avant que ce ne soit diagnostiqué, l'alcool puis la drogue sont devenus sa béquille, de dépression en dépression.
C'est lorsqu'elle est partie pour un premier congé de maladie que les choses se sont bousculées et qu'elle a réalisé avoir perdu la maîtrise de sa vie. «Je ne voulais pas demander de l'aide, j'avais peur de le faire, c'était honteux, c'était montrer une faiblesse, confie-t-elle. Déjà que ce n'est pas facile d'être une femme dans le milieu policier, avouer être en dépression, et de surcroît, toxicomane-alcoolique, c'était impensable. Mais comme la maladie mentale est souvent invisible, on doutait de la véracité de mon état, et du jour au lendemain, je suis passée de bonne policière à profiteuse du système.»
«Je suis policière, je dois être forte et montrer l'exemple. Mais dans ma carrière, derrière mon uniforme, il y a un moment où j'ai oublié que j'étais humaine. C'était minimiser ce que je vivais, faire mon travail et attendre que ça passe. Mais à un moment, ça criait trop fort en dedans. Je n'avais plus le choix. C'est lorsque j'ai pensé me tuer que j'ai finalement décidé d'appeler pour de l'aide. » C'était le début d'une longue démarche vers la réhabilitation. La policière est catégorique : « Sans être allée chercher de l'aide, je ne serais plus vivante, c'est certain.»
Sobre de toute drogue et de tout alcool depuis bientôt trois ans, Marie se sent aujourd'hui libre. «La prison, c'est la dépression, c'est la consommation, c'est la peur du jugement des autres. La journée où tu arrives à le nommer, où tu es capable de le dire, c'est un premier pas vers la liberté.» Elle n'a surtout plus envie de se cacher derrière la honte et a compris qu'il fallait accepter la maladie: «Je me suis cachée dans la dépression, je me suis cachée pour consommer, je ne me cacherai certainement pas dans mon rétablissement, dit-elle. Même si dans le milieu policier, c'est encore très tabou, il faut être capable de l'admettre. Si on veut que la mentalité du système change, il faut que des gens osent en parler ouvertement.»
* Prénom fictif. Pour se confier en toute liberté, Marie a requis l'anonymat.


Le poids de l'uniforme
Dans des situations où la plupart des gens auraient tendance à figer ou à fuir, ils inspirent confiance et, par leur simple présence, rassurent les gens. Médecins, pompiers, policiers, paramédicaux ou militaires, la pression est forte pour ces héros de tous les jours. Et parfois, la vie fait qu'ils craquent.
On sait que l'horreur et le drame existent, mais plusieurs de ces travailleurs en sarrau ou en uniforme y font face pour vrai. «Il y a quelque chose de contagieux dans les émotions. À force de voir des gens qui souffrent, qui sont paniqués, il y a une empreinte de ça qui finit par se faire», illustre Marc-André Dufour, psychologue clinicien au programme de soutien pour trauma et stress opérationnels au sein des Forces armées canadiennes.
Croire aux héros
Si la population les voit comme des héros, le danger réel est la perception qu'ils ont d'eux-mêmes. Lorsque les premiers répondants se créent une image trop forte de ce qu'ils sont, «le moment où ils n'arrivent plus à atteindre cet idéal, le jugement qu'ils portent sur eux peut rapidement devenir nocif», ajoute M. Dufour.
Il faut aussi faire preuve d'humilité lorsque vient le temps de demander de l'aide. «Ça prend du courage pour regarder ce qui ne va pas, s'arrêter et oser entrer en contact avec ces émotions-là. Il ne faut pas avoir froid aux yeux», prévient M. Dufour.
Le commandant Robert Piché, pilote d'avion et président de la Fondation Robert-Piché qui vient en aide aux organismes oeuvrant auprès de personnes qui ont une dépendance, abonde dans le même sens: «Avouer que tu as un problème, c'est très difficile, peu importe le domaine ou le milieu. La première peur que les gens ont, c'est l'ignorance de la thérapie, la peur de ce qu'il va leur arriver.»
L'aide au bout du fil
Jean-Denis Simard a été policier à la Sûreté du Québec pendant 33 ans. Il a aussi occupé le poste d'intervenant et responsable du programme d'aide au personnel de la SQ pour l'Est-du-Québec. C'est de là que lui est venue l'idée de créer La Vigile, une maison d'accueil pour intervenants en situation d'urgence, professionnels de la santé et autres travailleurs en services de soutien aux citoyens. «Dans un milieu comme le nôtre, la détresse est cachée. Ce sont des professionnels qui ont de la misère à demander de l'aide, ils sont habitués à travailler avec les autres, à donner des services, à être les experts, peu importe la fonction qu'ils ont. Alors lorsqu'ils ont un problème personnel, en tant qu'experts, ils essaient de le régler eux-mêmes. Ils pensent être assez outillés», explique M. Simard. Si, sur le plan rationnel, ça semble logique, le volet émotif amène d'autres aspects plus difficiles à gérer.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il n'y a pas de santé sans santé mentale. Mais dans les faits, un travail colossal reste à faire sur le plan de la promotion de la santé mentale, que ce soit pour lever les tabous ou briser le silence. «Les organisations ont la responsabilité de passer des messages qui sont positifs par rapport à la santé mentale. Au niveau des Forces, il y a une volonté politique qui est claire et évidente. Par exemple, tous les militaires qui partent en mission sont rencontrés par un intervenant en santé mentale, tous ceux qui reviennent aussi. On est dans le dépistage et ça évite la stigmatisation. Tout le monde passe par là, pas seulement ceux qui en auraient besoin. Ce genre d'initiative aide énormément», explique M. Dufour.
Pour changer les mentalités, le rôle des pairs qui ont vécu des situations difficiles et qui acceptent d'en parler peut aussi avoir un impact majeur sur la perception des gens de la détresse psychologique ou de la maladie mentale. «D'humain à humain, il n'y a rien de plus fort que ça», souligne Marc-André Dufour.
Des ressources pour obtenir de l'aide
> La Vigile: Maison d'accueil pour intervenants en situation d'urgence, professionnels de la santé et autres travailleurs en services de soutien aux citoyens (avocats, militaires, etc.).
1 888 315-0007; https://lavigile.qc.ca
> Médi-Secours: Groupe de médecins et de dentistes, hommes et femmes, qui ont (ou ont eu) des problèmes avec l'alcool ou les drogues et qui s'entraident en communiquant, en se rassemblant.
https://medi-secours.shost.ca/
> Association québécoise de prévention du suicide
1 866 APPELLE (277-3553); http://www.aqps.info/besoin-aide-urgente/

http://www.lapresse.ca/vivre/sante/201610/25/01-5034042-quand-les-heros-ont-besoin-daide.php

CANADA Le suicide et sa prévention dans les Forces armées canadiennes

Le suicide et sa prévention dans les Forces armées canadiennes
Documentation / Le 21 octobre 2016 forces.gc.ca *
Ottawa – Défense nationale / Forces armées canadiennes
Le suicide est un problème de santé publique pour tous les Canadiens, y compris pour les militaires des Forces armées canadiennes (FAC). En effet, le suicide est la deuxième principale cause de décès chez les personnes âgées de 15 à 34 ans dans la population canadienne en général.
Les FAC se sont dotées d’un programme de sensibilisation envers la santé mentale et de prévention du suicide qui met de l’avant la prévention primaire, les interventions cliniques et non-cliniques par des médecins généralistes et spécialistes, l’éducation en matière de santé mentale et la sensibilisation au suicide. D’immenses efforts sont déployés pour identifier les personnes à risque de présenter des problèmes de santé mentale et pour leur fournir l’aide dont elles ont besoin. Toutefois, il est important de souligner qu’il n’est pas toujours possible d’identifier à l’avance toutes les personnes qui se suicideront ou tenteront de se suicider.
Même avec un solide système de soins de santé, il est essentiel que tous les militaires, comme tous les Canadiens, sachent reconnaître les problèmes de santé mentale au fur et à mesure qu’ils surgissent et progressent. Nous avons tous un rôle à jouer pour identifier et aider ceux qui sont touchés par la maladie mentale. Une fois que nous serons collectivement éduqués et aptes à reconnaître les premiers symptômes d’une maladie mentale, nous pourrons aider nos amis, nos collègues et les membres de notre famille en les encourageant à se faire soigner.
Les FAC sont toujours résolues à éliminer les obstacles qui nuisent à l’obtention rapide de soins de santé mentale. La stigmatisation est l’un de ces obstacles. Par le dialogue, la formation et le leadership, nous pouvons créer une culture qui encourage et facilite l’accès aux soins. Les FAC ont avancé à pas de géant dans l’élimination de ces obstacles, mais il reste du travail à accomplir, dans les FAC comme dans l’ensemble de la société canadienne.

Chiffres relatifs au suicide

Les FAC observent les taux et les tendances en matière de suicide et en ce qui concerne les autres problèmes de santé mentale au sein de sa population en vue de mieux comprendre les problèmes sous-jacents et réduire les risques.
Dans les 72 heures suivant le décès, les autorités policières responsables de l’enquête reçoivent habituellement une première indication de la part du coroner civil indépendant quant à savoir si le décès est le résultat d’un crime, d’un accident ou d’un suicide. Cette information, jumelée à d’autres renseignements pertinents, comme ceux contenus dans les rapports de police et les rapports médicaux, est utilisée par les FAC pour prendre la décision avisée de lancer un processus d’examen technique des suicides par des professionnels de la santé et une commission d’enquête sur un suicide suspecté.

Tableau A : Suicides dans les FAC par année et service (de 2004 à 20161)

Année Force réguliere
Force de la reserve
2016 (au 21 octobre)
13 3
2015
15
3
2014*
17
4
2013
10
3
2012
13
4
2011
22
3
2010
12
1
2009
14
8
2008
14
1
2007
10
2
2006
8
3
2005
10
1
2004
10
3
1 Il est important de souligner que les statistiques sur les suicides pour une année donnée sont sujettes à changer selon les résultats des enquêtes sur les morts subites. Le tableau suivant contient les statistiques les plus exactes possibles en fonction des renseignements disponibles au moment de la publication.
Bien que ces statistiques soient fournies pour brosser un tableau complet du nombre total de suicides dans les FAC depuis les 12 dernières années, seul un sous-ensemble de ces statistiques (hommes de la Force régulière) est utilisé pour calculer les taux de suicide et les comparer à ceux d’un groupe d’âge et de sexe similaires dans la population canadienne en général. On a adopté cette façon de procéder parce que les chiffres relatifs au suicide chez les femmes de la Force régulière tendent à être trop petits pour faire l’objet d’une analyse statistique exacte et que les chiffres concernant les suicides au sein de la Réserve sont plus difficiles à recueillir et à confirmer étant donné qu’il n’est pas certain que tous les suicides chez les réservistes ne soient rapportés aux FAC.

Tentatives de suicide

Les tentatives de suicide sont prises au sérieux par les FAC. La chaîne de commandement, y compris le chef d’état-major de la Défense, est avisée des possibles tentatives de suicide au moyen d’une variété de mécanismes, notamment les rapports d’incidents pertinents émanant d’unités, de même que les rapports de la police militaire ou d’une autorité tierce. Chaque tentative de suicide rapportée à la chaîne de commandement est consignée et un suivi est effectué pour nous assurer que nous faisons tout ce qui est possible pour aider le militaire et pour veiller à ce que l’équipe de soins de santé et la chaîne de commandement collaborent en vue d’obtenir les meilleurs résultats possible en ce qui concerne la sécurité du militaire et les soins qui lui sont prodigués.
La voie empruntée pour rapporter une tentative de suicide dépend du premier répondant. Pour des raisons de protection des renseignements personnels et en raison du caractère confidentiel de l’état de santé du patient, les Services de santé des Forces canadiennes (SSFC) ne rapportent les tentatives de suicide que si la personne concernée consent à fournir cette information. L’intention visée lors du rapport d’une tentative de suicide est de procéder à l’examen formel des soins offerts aux militaires pour veiller à ce qu’ils reçoivent les meilleurs soins possibles et pour mieux comprendre les comportements suicidaires. Le nombre de tentatives rapportées ne peut pas être utilisé comme taux statistique de tentatives de suicide. Il n’existe aucune définition médicale commune du terme « tentative de suicide », et ces tentatives rapportées peuvent prendre plusieurs formes, allant du simple appel à l’aide à l’automutilation, entre autres. C’est pourquoi le nombre précis de tentatives de suicide rapportées n’illustre pas la situation réelle, ni la complexité de cet enjeu.

Taux de suicide

Les chiffres présentés au tableau B sont fournis par la Direction – Protection de la santé de la Force et se fondent sur les données recueillies par le Centre de soutien aux enquêtes administratives. Ces chiffres englobent uniquement les hommes de la Force régulière.
 Les taux énoncés au tableau B sont calculés pour 100 000 personnes, comme ceux de Statistique Canada pour la population canadienne en général. En conformité avec les méthodes de recherche reconnues, les FAC comparent et surveillent le nombre de suicides sur une période de cinq ans afin de déterminer si les chiffres ont varié en raison d’une fluctuation aléatoire ou s’ils indiquent plutôt le début d’une tendance. 

Tableau B : Taux de suicide chez les hommes de la Force régulière : 1995-2014

Année
Nombre d’années-personnes2 chez les hommes de la Force régulière des FAC
Nombre de suicides chez les hommes de la Force régulière des FAC
Taux de suicide chez les hommes de la Force régulière pour 100 000
2010-2014
289 866
68
23,5
2014
56 699
16

2013
57 687
9

2012
58 135
10

2011
58 622
21

2010
58 723
12

2005-2009
275 606
51
19
2009
56 813
12

2008
55 704
13

2007
55 140
9

2006
54 301
7

2005
53 648
10

2000-2004
263 323
50
19
2004
53 873
10

2003
54 137
9

2002
52 747
9

2001
51 029
10

2000
51 537
12

1995-1999
281 533
56
20
1999
52 689
10

1998
54 284
13

1997
54 982
13

1996
57 323
8

1995
62 255
12

2 Le temps-personne se définit comme étant une unité de mesure combinant personne et temps, qui est utilisée comme dénominateur dans le calcul des taux d’incidence et de mortalité lorsque, pendant des périodes plus ou moins longues, les sujets présentent un risque de développer une maladie ou de mourir. Il s’agit de la somme des différentes périodes de temps à risque pour chacun des sujets. L’unité de mesure la plus largement utilisée est année-personne. (Traduction) (A Dictionary of Epidemiology. M Porta, Greenland S, Last JM, eds. Fifth Edition. New York (USA): Oxford UP, 2008.)
Le taux de suicide chez les hommes de la Force régulière entre 2010 et 2014 est à la hausse par rapport à celui observé lors de la précédente période de cinq ans. Bien que le suicide touche toutes les composantes des FAC, cette hausse est attribuable à l’augmentation du taux de suicide chez les militaires qui servent au sein de l’Armée canadienne (AC), chez qui le taux de suicide est de deux à trois fois plus élevé que chez ceux qui servent au sein d’autres commandements. L’un des facteurs de risque expliquant ce résultat est l’augmentation du taux de blessures de stress opérationnel, notamment le trouble de stress post-traumatique (TSPT), au sein des groupes ayant été déployés dans des endroits à haut risque. Cette réalité est susceptible de s’appliquer davantage aux militaires de l’Armée.
Veuillez cliquer ici pour lire la plus récente version du rapport sur le suicide.

Processus d’enquête

Chaque suicide dans les FAC fait l’objet d’une enquête. Le Service national des enquêtes des Forces canadiennes (SNEFC) fait enquête sur toutes les morts subites qui surviennent sur le territoire sur lequel il a juridiction. Le SNEFC recueille des preuves et collabore avec le coroner, qui détermine par la suite la cause du décès. Les enquêtes du SNEFC sont menées conformément aux normes policières canadiennes. Les morts subites survenues à l’extérieur du territoire sur lequel le SNEFC a juridiction sont prises en charge par les autorités policières locales.
Lorsque les SSFC sont avisés d’un suicide suspecté, on procède à un premier examen du dossier médical. C’est au bureau du coroner civil responsable qu’il incombe de déterminer la cause officielle du décès.
Pour chaque suicide effectif (souvent avant que les FAC aient obtenu la confirmation de la part du coroner), un examen médical est effectué dans les quelques jours suivant le décès. Cette étape est habituellement suivie d’un processus d’examen technique des suicides par des professionnels de la santé. Il s’agit d’un examen médical approfondi mené par une équipe de deux personnes, habituellement composée d’un médecin généraliste et d’un psychiatre. Les deux cliniciens rencontrent la famille, les amis, les collègues, la chaîne de commandement et les fournisseurs de soins de santé en vue de comprendre les circonstances entourant le décès. Les leçons ainsi apprises peuvent servir à améliorer le programme de prévention du suicide des FAC ou d’autres programmes de services de santé. À ce jour, des examens de ce type ont permis de mieux comprendre le suicide dans les FAC et de comprendre comment améliorer encore davantage les excellents soins de santé mentale offerts par les FAC.
Normalement, une commission d’enquête est aussi convoquée dans les cas où on suspecte que le décès est dû à des sévices auto-infligés. Les motifs ayant conduit à l’incident comptent souvent parmi les éléments examinés au cours de ce processus.

Soins d’urgence

En cas d’urgence, les militaires des FAC en crise peuvent consulter un médecin de premier recours en se présentant sans rendez-vous à l’une des cliniques des FAC durant les heures normales de travail. Tous les médecins de premier recours ont été formés en matière d’évaluation du risque de suicide, de gestion du risque et de prévention du suicide. Les militaires peuvent également se rendre dans un centre de soins de santé civil en dehors des heures normales de travail ou composer le 911 (en cas de crise aiguë) ou le 1-800-268-7708 pour joindre le Programme d’aide aux membres, qui est accessible 24 heures sur 24, à partir de n’importe quel endroit dans le monde, pour obtenir en toute confidentialité des services d’orientation lorsqu’ils ont besoin d’aide.
Les amis et la famille d’une personne ayant besoin d’aide peuvent également communiquer avec les services d’urgence, qui emmèneront la personne suicidaire à la clinique de la base durant les heures normales de travail ou au service d’urgence de l’hôpital local après les heures normales de travail. Le personnel de la police civile et militaire ou des services d’urgence sont formés en matière de crise en santé mentale pour aider et gérer les personnes suicidaires.

Ressources et soutien

En plus des services de soins primaires et des cliniques de santé mentale dans toutes les bases et escadres, les militaires des FAC aux prises avec des problèmes de santé mentale et les membres de leur famille ont accès à un éventail de programmes et services offerts par les FAC et par Anciens Combattants Canada, notamment :
  • le service de consultation offert par le Programme d’aide aux membres (1‑800‑268‑7708);
  • la Ligne d’information pour les familles 24/7 (1-800-866-4546);
  • le soutien par les pairs par l’entremise du réseau de soutien social aux blessés de stress opérationnel;
  • les services d’intervention en situation de crise dans le cadre du Programme d’action pastorale à l’intention des anciens combattants;
  • les services d’orientation offerts par plus de 40 centres de ressources pour les familles des militaires situés dans les installations des FAC partout au pays, aux États-Unis et en Europe.
Pour en savoir plus sur les programmes de soutien offerts aux militaires des FAC et à leur famille, veuillez consulter la documentation sur le soutien et les services en santé mentale et la page Web Vous n’êtes pas seul.

Programmes d’éducation

Les SSFC ont élaboré de nombreux programmes visant à prévenir ou à atténuer les effets du stress. Des programmes d’information s’adressent à divers niveaux de direction et portent sur tous les volets de la carrière militaire. Dans le cadre du programme En route vers la préparation mentale, la section Formation et éducation du Directeur – Santé mentale a conçu un programme d’enseignement fondé sur des preuves cliniques qui a été intégré aux cours de formation professionnelle des FAC. Depuis 2009, plus de 56 000 militaires des FAC ont reçu une certaine forme d’instruction et d’éducation en matière de santé mentale. Pour en savoir plus sur ces cours et sur les autres programmes de sensibilisation et d’éducation en matière de santé mentale, veuillez consulter la documentation sur le trouble de stress post-traumatique.
Le programme de promotion de la santé des FAC, appelé Énergiser les Forces, offre de la formation et de la sensibilisation relativement au suicide fondées sur le modèle A.C.E. (de l’anglais Ask, Care, Escort, c’est-à-dire interroger, s’en occuper, accompagner). Au niveau de la direction, un cours d’une journée appelé Santé mentale et sensibilisation au suicide aide à préparer les superviseurs à promouvoir la santé mentale et à atténuer l’incidence des traumatismes psychologiques, notamment les blessures auto-infligées et le suicide, au sein de la communauté militaire. En plus du cours adressé aux superviseurs, un cours d’une journée sur la sensibilisation à la santé mentale et au suicide est également offert à tous les membres des FAC et à leurs familles, tout comme des séances d’information et de sensibilisation à la bonne condition mentale. Ces formations sont chapeautées par le plus important véhicule de promotion de la santé des FAC, qui comprend des programmes axés notamment sur la sensibilisation aux dépendances et la prévention celles-ci, sur la vie active et la prévention des blessures, sur le bien-être par la nutrition et sur le mieux-être en société. Pour en savoir plus, veuillez visiter le site Web Énergiser les Forces.

Recherche et production de rapport

Au cours des dix dernières années, les FAC ont consacré d’importants efforts dans la recherche et l’amélioration des soins prodigués à leur personnel. L’objectif est de continuer d’améliorer nos capacités en matière de recherche et de mener des recherches de calibre mondial. La recherche, entièrement effectuée au sein des SSFC ou avec des partenaires du secteur universitaire ou parmi nos alliés, nous aidera à mieux comprendre, à détecter et à traiter les maladies mentales.
Dans le cadre de l’engagement pris par la direction des FAC d’améliorer et de bonifier les soins et les services de soutien actuellement offerts aux militaires, les FAC continueront de suivre les taux de suicide et les autres tendances qui pourraient apporter quelques éclaircissements quant à la santé mentale globale et au bien-être général de leur population.

Comité d’experts des Forces canadiennes sur la prévention du suicide 

Le Comité d’experts des Forces canadiennes sur la prévention du suicide, qui s’est réuni à Halifax, en septembre 2009, a constaté que les FAC ont mis en place un solide programme de prévention du suicide qui n’a rien à envier à ceux de leurs partenaires de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de leurs plus proches alliés.
Le comité a également constaté que les FAC ont mis en œuvre, ou sont en voie de mettre en œuvre, presque toutes les stratégies de prévention du suicide qui figurent le plus souvent dans la documentation scientifique civile. Ces stratégies incluent, sans toutefois s’y limiter, des programmes d’éducation et de sensibilisation, le dépistage, la pharmacothérapie et la psychothérapie, la formation en matière de résilience et les efforts systématiques pour éliminer les obstacles à l’accès aux soins de santé mentale. Le comité a aussi exprimé son accord avec l’idée que l’approche des FAC cible également d’autres facteurs qui répondent davantage aux besoins particuliers des organisations militaires.
Depuis la mise sur pied du Comité, les FAC ont établi un processus d’examen technique des suicides par des professionnels de la santé et un protocole de suivi des patients pour les rendez-vous manqués avec un professionnel de la santé mentale pour contribuer à prévenir le suicide, ce qui est conforme aux meilleures pratiques dans ce domaine.
Les FAC participent maintenant à des initiatives visant à favoriser un traitement responsable des cas de suicide dans les médias. Les experts en santé mentale des FAC ont transmis des lignes directrices sur le signalement responsable et ont été mis à la disposition des journalistes pour discuter de la complexité des enjeux relatifs au suicide.
Cliquez ici pour lire le rapport complet du Comité sur la prévention du suicide.

Rapport annuel sur le suicide 

Les FAC procèdent à des analyses régulières des taux de suicide et de la relation entre le suicide et le déploiement. Dans ce rapport, on compare le taux de suicide des hommes de la Force régulière avec celui de la population canadienne au moyen de ratios standardisés de mortalité.
Cliquez ici pour lire la plus récente version du rapport sur le suicide.

Étude du cancer et de la mortalité chez les militaires des Forces canadiennes 

L’étude du cancer et de la mortalité chez les militaires des Forces canadiennes est le fruit d’un effort de collaboration entre les FAC, Anciens Combattant Canada et Statistique Canada. Tous les militaires des FAC qui se sont enrôlés dans la Force régulière entre le 1er janvier 1972 et le 31 décembre 2006 ont participé à cette étude. Tous les militaires des FAC ayant joint la Force régulière entre le 1er janvier 1972 et le 31 décembre 2006 ont fait partie du champ d’observation de cette étude. Les résultats démontrent que le risque de suicide parmi ce groupe est comparable à celui observé dans la population canadienne. Cependant, les hommes anciens militaires au sein des FAC présentaient un risque plus élevé de suicide par rapport à la population canadienne. Une analyse plus approfondie a fait ressortir les facteurs de risque suivants : service avant 1986, plus courte période de service (moins de 10 ans), anciens militaires du rang, et libération involontaire ou pour raisons médicales.
Pour en savoir plus et pour obtenir les premiers résultats sur la mortalité, veuillez consulter l’étude du cancer et de la mortalité chez les militaires des Forces canadiennes.

Directives concernant le traitement par les médias et l’incitation au suicide 

Il a été démontré qu’il existe une prévalence accrue de comportements suicidaires chez les populations où ceux qui sont à risque doivent faire face au suicide d’un ami, d’un collègue, d’un membre de leur famille ou de quelqu’un à qui ils peuvent s’identifier largement. Dans les FAC, cette tendance est particulièrement préoccupante en raison des expériences partagées par les individus qui composent cette population (c.-à-d. les militaires des FAC vivent ensemble dans des espaces restreints et vivent les mêmes expériences professionnelles). Si un suicide se produit au sein de la population des FAC, il y a un risque que d’autres s’identifient à la personne décédée et cette situation pourrait mener à une hausse des comportements suicidaires.
Nous encourageons le dialogue au sujet de la santé mentale et du suicide, mais nous sommes également conscients de l’impact involontairement négatif que ces discussions peuvent avoir sur la santé d’une personne à risque de présenter un comportement suicidaire. Il faut tenir compte de ce risque lorsque les détails relatifs à un suicide sont communiqués, et ce, à l’interne comme à l’externe.
Plus précisément, les professionnels de la santé sont préoccupés par le fait que la couverture médiatique irresponsable du suicide puisse constituer une incitation à commettre l’irréparable. En d’autres mots, ils sont inquiets du fait que plus de suicides pourraient survenir à la suite d’un reportage à ce sujet dans les médias. L’Organisation mondiale de la santé rapporte que l’examen de plus de 50 enquêtes a révélé que la couverture médiatique sur le suicide peut induire des comportements suicidaires par imitation.
Pour en savoir plus sur le la couverture médiatique responsable du suicide, veuillez consulter les pages suivantes :

Prochaines étapes 

Le suicide est une tragédie et une importante préoccupation en matière de santé publique. D’importants investissements ont été réalisés et des engagements ont été pris afin d’assurer aux militaires des FAC l’accès aux programmes de santé, d’éducation et de sensibilisation nécessaires pour aider à cerner les personnes risquant d’éprouver des problèmes de santé mentale et de leur fournir l’aide dont elles ont besoin.
Les soins offerts aux militaires des FAC et à leur famille demeurent une priorité. Les FAC ont fait preuve de leadership dans le domaine de la santé mentale. Elles demeurent résolues à collaborer avec leurs partenaires afin d’offrir des soins et du soutien de qualité aux militaires et aux familles, qui font d’incroyables sacrifices pour servir leur pays. Les FAC continuent d’évaluer leurs capacités et d’adapter leurs ressources pour faire face aux complexités et de répondre aux exigences associées aux soins offerts aux nôtres.
Toutefois, nous ne pouvons y arriver seul. Nous avons tous un rôle à jouer lorsqu’il s’agit d’identifier et d’aider ceux qui souffrent de problèmes de santé mentale. Souvent, les pairs et les membres de la famille sont les premiers à remarquer un changement de comportement. Si c’est le cas, nous ne devons pas avoir peur d’agir – ne sous-estimez pas l’impact que vous pouvez avoir.
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Liens connexes

Contacts

Relations avec les médias
Ministère de la Défense nationale
Téléphone: 613-996-2353
Numéro sans frais: 1-866-377-0811
Courriel: mlo-blm@forces.gc.ca


*http://www.forces.gc.ca/fr/nouvelles/article.page?doc=le-suicide-et-sa-prevention-dans-les-forces-armees-canadiennes/ijfc8m4h

mardi 25 octobre 2016

ARTICLE Le cadre en configuration groupale..., un processus... en création ? À partir de l’expérience psychanalytique singulière d’un groupe de parole à l’hôpital

Le cadre en configuration groupale..., un processus... en création ?À partir de l’expérience psychanalytique singulière d’un groupe de parole à l’hôpital
par Clara Duchet et Morgane Kersalé et Gaëlle Abgrall-Barbry
Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe 2016/1 (n° 66)  Pages 161 - 172 /240
Éditeur : ERES 
Clara Duchet, psychologue clinicienne, psychanalyste, maître de conférences, Laboratoire
pcpp EA4056 (Psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse), université Paris
Descartes Sorbonne Paris Cité ; Morgane Kersalé, psychologue clinicienne, Paris ; Gaëlle Abgrall-Barbry, responsable Unité de psychiatrie – psychotraumatologie – addiction, hôpital Tenon, Paris ; 


Résumé
L’expérience clinique d’un groupe de parole destiné à des patients adultes hospitalisés en service de psychiatrie spécialisé dans les problématiques traumatiques, suicidaires et addictives illustre une réflexion menée sur le cadre comme processus en création. Les auteurs proposent d’envisager le cadre des dispositifs thérapeutiques de groupe comme processus et donc comme objet d’un travail de création, de pensée et de transformation chez l’analyste lui-même, au service d’un mouvement créateur pouvant advenir a posteriori chez les patients. Avant toute considération du cadre comme « non-processus », celui-ci est ainsi appréhendé comme indissociable d’une dimension créative préalable. Une attention particulière a été donnée aux modalités mises en place et au travail d’élaboration dont elles font l’objet de façon constante, contraignant l’analyste à faire preuve de remaniements sous-tendus par un processus qui, s’il n’est pas de création, est du moins en création.
Mots-clés Groupe de parole dispositifs thérapeutiques cadre processus non-processus création
https://www.cairn.info/revue-de-psychotherapie-psychanalytique-de-groupe-2016-1-page-161.htm

lundi 24 octobre 2016

ARTICLE ENQUETE Enquête sur ces prêtres qui craquent

Enquête sur ces prêtres qui craquent
>Société|Dossier réalisé par Vincent Mongaillard| 23 octobre 2016 leparisien.fr/*

RELIGION. La tentative de suicide d'un prêtre met en lumière un phénomène longtemps tabou : le burn-out chez les hommes d'Eglise.

Aux yeux des fidèles, ils incarnent la joie de vivre, l'espérance d'un monde meilleur, la quiétude, le bonheur d'être au service de Dieu. Mais l'image est parfois trompeuse. Car les prêtres, aussi, peuvent craquer, être mal dans leur peau, avoir de graves troubles psychiques, être en conflit avec leur hiérarchie, tomber dans la dépression... Jusqu'à vouloir se supprimer à l'instar de ce prêtre officiant en Bretagne qui a fait une tentative de suicide la semaine dernière. Ces drames sont évidemment rarissimes mais ils existent et bouleversent à chaque fois la communauté catholique. Il y a trois ans, un curé du diocèse de Coutances (Manche) a ainsi mis fin à ses jours.

Longtemps taboue — et aujourd'hui encore rares sont les religieux qui acceptent d'en parler comme Jacques —, la question du mal-être de certains prêtres est désormais prise au sérieux par l'Eglise de France. Aucun diocèse n'est à l'abri d'un gros coup de blues de l'un de ses ambassadeurs en soutane. Même si les cas demeurent isolés, le burn-out gagne du terrain, surtout chez ceux qui font la tournée des clochers à la campagne. Avec la chute des vocations, les prêtres — ils sont aujourd'hui 15 000 contre deux fois plus il y a deux décennies — ont vu s'accroître leurs responsabilités. Sollicités de toutes parts, ils sont peu nombreux à savoir dire non.

Très sollicités, ils ne savent pas dire non


« Le burn-out est une pathologie liée au don de soi, il n'est pas étonnant que ça guette les prêtres qui se donnent aux autres en s'engageant à fond », analyse M gr Denis Jachiet, vicaire général au diocèse de Paris. Ecouter quotidiennement les malheurs des autres mais aussi faire face aux attaques de « bouffeurs de curés » est parfois difficile à encaisser. La suspicion de l'opinion publique à l'heure des scandales pédophiles a également renforcé le spleen des cols romains. Tout comme l'assassinat du père Hamel il y a trois mois à Saint-Etienne-du-Rouvray.

« Certains ont le sentiment de recevoir pas mal de plaintes et beaucoup de confidences. Ce qu'ils reçoivent, ils peuvent le confier à Dieu dans la prière. Mais cela n'exclut pas que le vase puisse être plein », estime Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille. Les évêques n'hésitent plus à orienter leurs curés vers un psy quand ceux-ci semblent être au bout du rouleau, ou même vers une maison de convalescence. Ils sont particulièrement attentifs au moral de leurs « prêtres venus d'ailleurs » qui représentent désormais 10 % du clergé hexagonal. Pour ces curés détachés en provenance majoritairement d'Afrique, la solitude est parfois pesante face à des fidèles moins chaleureux qu'espéré. « Ils sont loin de chez eux, ils peuvent être un peu perdus », reconnaît Mgr Ulrich. Des sessions d'accueil sont désormais organisées pour les aider à surmonter le décalage culturel et cultuel.


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Dans des diocèses, on se mobilise

 Pour mieux épauler les prêtres fragilisés, les diocèses font de plus en plus appel aux services d'une assistante sociale. Une trentaine, soit un tiers des évêchés, en comptent une dans leurs rangs, salariée ou bénévole. Leur principale mission : guider les « aînés » à la retraite. Mais elles sont aussi à l'écoute des prêtres en activité qui flanchent. Pas simple, pourtant, pour eux d'aller s'épancher quand ils vont mal. « Il y a une grande pudeur », observe Nicole Maerten, assistante sociale du diocèse d'Arras (Pas-de-Calais).

A celui de Lille (Nord), une « équipe d'accompagnants » composée notamment d'un médecin, d'une infirmière et d'une assistante sociale est à disposition du clergé. « On peut aussi indiquer des noms de psys. Mais les prêtres âgés ont parfois des réticences à aller consulter », constate Myriam Jaupitre, déléguée épiscopale pour la santé des prêtres. A Paris, une « équipe d'accueil et d'écoute » animée par trois prêtres d'âge différent vient d'être mise en place pour « parler librement des questions personnelles », à l'écart de tout rapport hiérarchique. Dans le diocèse de Cambrai sont instaurées des « équipes de partage de vie ». « On se rencontre deux fois par trimestre avec des copains prêtres pour échanger sur tout », souligne le père Denis Lecompte.

Des diocèses organisent enfin des sessions de formation en présence de coachs bénévoles, notamment des chrétiens retraités qui ont fait carrière dans les RH. Ils sont là pour apprendre aux ecclésiastiques à mieux gérer leur temps, à travailler ensemble, à déléguer afin d'éviter, en particulier, le burn-out.

http://www.leparisien.fr/informations/meme-les-cures-ont-le-blues-23-10-2016-6241197.php

AUTOUR DE LA QUESTION/ A SUIVRE... Université des patients: Quand malades et soignants suivent le même enseignement pour améliorer les soins

Université des patients: Quand malades et soignants suivent le même enseignement pour améliorer les soins
Publié le 24.10.2016 «20 Minutes» *

REPORTAGE Alors que l’Université des patients ouvre deux nouveaux diplômes pour cette rentrée, «20 Minutes» a poussé la porte de cette formation avant-gardiste… Cahterine Tourette-Turgis assure une partie des cours de sa formation unique à l'université des patients. - O. Gabriel / 20 Minutes Oihana Gabriel


« Il faut oublier sa blouse blanche », assure Fatima, infirmière. Mercredi 19 octobre, elle suit un cours de master 2 d’éducation thérapeutique un peu particulier à l’université Pierre et Marie Curie (UPMC - Paris VI). Son intitulé ? « La maladie comme occasion d’apprentissage ». Et sur les bancs de la salle 112 étudiants, patients et soignants sans distinction, écoutent attentivement les explications de Catherine Tourette-Turgis, fondatrice de l’ Université des Patients. Depuis 2009, cette chercheuse et psychothérapeute a lancé un projet novateur et unique : proposer aux patients atteints de maladies chroniques une formation diplômante (DU, master et doctorat).
Deux nouveaux diplômes en novembre

« En France, sans diplôme, on n’est pas légitime, synthétise Catherine Tourette-Turgis. Je souhaite que les patients deviennent de vrais partenaires du corps médical, pas des accompagnateurs ou des nounous. Le malade demain va participer à l’amélioration des soins. C’est comme si on demandait aux passagers d’un avion comment améliorer les sièges… »

Et cette Université des patients connaît pour cette rentrée un développement sans précédent, grâce au soutien de l’UPMC et au mécénat : deux nouveaux diplômes, l’un en cancérologie, l’autre en démocratie de la santé, vont accueillir leurs premiers élèves mi-novembre. « Cette année, plus de cinquante patients vont suivre un diplôme universitaire : 20 en cancérologie, 20 en démocratie en santé et 15 en éducation thérapeutique », se félicite l’enseignante. Au début, elle comptait 30 % de patients et 70 % de soignants dans ses classes, c’est aujourd’hui l’inverse. Et certains anciens patients reviennent à l’université après leur formation, cette fois à la place du prof…
Evoquer la vie et pas seulement les traitements

Pendant son cours, Catherine Tourette-Turgis projette de courtes vidéos d‘anciens malades. Beaucoup dévoilent les à côté de la maladie : comment ils se sont adaptés. Et l’incompréhension des soignants.


A l’écran, Isabelle, qui souffre de problèmes rénaux, avoue : « si je dis à mon médecin, votre greffon j’en veux plus, il va devenir fou. » Dans un autre petit film, une adolescente de 17 ans, séropositive depuis sa naissance, raconte le choc d’apprendre à 15 ans qu’elle n’est pas soignée pour une maladie des sinus… mais pour le sida. « Le pire effet secondaire de la maladie, c’est le mensonge », lâche l’adolescente.

Et dans la salle, cette phrase fait mouche. Fatima, infirmière spécialisée en pédiatrie, partage sa conviction : « Il faut dire la vérité aux enfants avec les mots adaptés. Même les bébés comprennent beaucoup de choses… Je pense aux parents qui surprotègent leurs enfants malades, c’est difficile de leur apprendre à accompagner mais aussi à les laisser vivre. » Cette formation lui permet de « réviser sa pratique. Rendre le patient plus autonome, ça ne veut pas dire lui apprendre à se piquer seul, mais à comprendre pourquoi il ne veut plus suivre son traitement. » Et dans la classe, Claude, diabétique et étudiante de conclure la discussion : « il faut créer des espaces de parole sans jugement entre soignants et patients. »

« Catherine parle la langue des patients »
Pour beaucoup de ces étudiants mettre un pied dans une classe est vécu comme une renaissance. « Ce diplôme leur permet d’être reconnus, de sortir de l’isolement et de l’ennui, éventuellement d’oublier leur maladie… mais pas leur traitement ! », assure Catherine Tourette-Turgis.

« Obtenir mon diplôme m’a redonné envie de me lever le matin alors que j’étais une morte-vivante depuis trois ans », raconte Sophie, atteinte d’une maladie auto-immune depuis vingt ans. « Pendant des années j’ai vécu dans une errance thérapeutique : j’ai perdu mon boulot, le téléphone n’a plus sonné, les médecins considéraient que je n’étais pas malade donc ne voulaient pas m’arrêter et je n’avais droit à aucune aide… » Une fois le diagnostic posé, les soins débutés, Sophie découvre par hasard cette formation salvatrice. « Mon père avait vu un documentaire sur l’Université des patients et m’a encouragé à m’inscrire. C’est extraordinaire. Catherine parle la langue des patients. »
Un stage dans le service où elle est suivie

La première année, Sophie est la seule patiente dans une promotion de soignants. « J’en ai poussé des coups de gueule et des "le patient te dire merde !". Les soignants connaissent les maladies, nous, on connait les malades. Mais j’ai découvert aussi des gens sensibles qui font parfois preuve de maladresse, mais avec de bonnes intentions. » Son diplôme universitaire en poche, Sophie poursuit avec un master pour multiplier ses chances. « Mon espoir, c’est de trouver un emploi dans la santé. Mais j’ai dû me battre pour obtenir un stage dans le service où je suis suivie. Je me demande parfois si je n’ai pas fait tout ça pour rien… »

Mais l’exemple de plusieurs patients devenus médiateurs, formateurs, enseignants, chercheurs, entrepreneurs donne du baume au cœur à ceux qui doutent. « On a d’ailleurs confié la co-direction du nouveau DU sur la démocratie en santé à un ancien patient !, renchérit Catherine Tourette-Turgis. Voilà une illustration de l’intelligence collaborative dans le champ du savoir. » Son rêve ? « Que chaque région compte une Université des patients. »

* http://www.20minutes.fr/societe/1945823-20161024-universite-patients-quand-malades-soignants-suivent-enseignement-ameliorer-soins?


En savoir plus sur le sujet
http://www.universitedespatients.org/

Expérience de la maladie et reconnaissance de l’activité des malades : quels enjeux ? –  2014 par CTT | Mai 6, 2016 | Articles académiques sur l'UdP, Université des Patients
Entretien avec Catherine Tourette-Turgis, entretien avec Jean-François Pelletier
L’Harmattan « Le sujet dans la cité » 2014/2 N° 5 | pages 20 à 32 http://www.universitedespatients.org/experience-de-la-maladie-et-reconnaissance-de-lactivite-des-malades-2014/