Journée mondiale de prévention du suicide, 10 septembre 2019 : la Cellule de prévention des situations de détresse de la personne âgée vous propose un Ciné débat , suivie d’un débat autour du repérage et de l’accompagnement de la crise suicidaire chez la personne âgée
Mardi 10 septembre : 14h 17h Salle du Vox
Ciné débat : Projection du film « Mr. Ove » Débat : Du désespoir à l'espoir : un chemin est possible
Bourg en Bresse
Ce ciné-débat s’adresse au grand public et aux professionnels. Il a pour vocation de sensibiliser les personnes présentes à la prévention du suicide chez la personne âgée. Le débat sera animé par le Dr Jean-Claude BLOND, psychiatre référent de la Cellule de prévention et par Nathalie GARNODIER, psychologue coordinatrice de la Cellule de prévention.
Aresse de l’événement : Salle du Vox 11 rue Paul Pioda – Bourg en Bresse
Événement gratuit
Information Cellule de prévention des situations de détresse de la personne âgée.
04 74 22 11 11
Suicide chez les agriculteurs : quand la vie ne tient qu'à un fil
Florent Duprat
La Dépêche du Midi Tarn-et-Garonne
Locale, mardi 23 juillet 2019
«
Tout était prêt lorsque je suis arrivé. Nous avons discuté pendant deux
heures de ses difficultés. Il a pu mettre des mots sur son malheur et
n'est finalement pas passé à l'acte. Mais ce sont des moments qui vous
marquent. » Il y a quelques semaines, Alain Iches, le président de la
Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA)
de Tarn-et-Garonne a été confronté au pire. Un agriculteur voulait en
effet mettre fin à ses jours. « J'ai été alerté par des voisins qui
étaient inquiets. Je me suis immédiatement rendu chez lui pour lui
parler, même si nous ne nous connaissions pas tellement. » L'homme a
finalement été sauvé in extremis . C'est aussi le cas d'un autre désespéré qui a appelé, au dernier moment, à la Mutualité sociale agricole (MSA),
la caisse de protection sociale obligatoire des professions agricoles. «
Il a dit qu'il allait se pendre dans la forêt, se souvient Jean-Michel
Céré, le directeur adjoint de la MSA.
Heureusement que la personne au bout du fil était formée. Dans ce cas,
il faut aller dans le vif du sujet adroitement. Ils ont discuté pendant
vingt minutes, les pompiers et les gendarmes ont été alertés, ces
derniers ont pu identifier la position de l'appareil et l'agriculteur a
été intercepté. »
La difficulté de la détection
Les
raisons de ce désespoir ? Elles sont multiples. La situation économique
est un élément prépondérant dans le passage à l'acte. « Comment
voulez-vous vivre avec, pour certains, 300 euros par mois ?, s'interroge
Alain Iches. Mais ça n'est pas la seule explication; en général, la
situation économique se combine avec une détresse amoureuse ou
personnelle, en plus d'un isolement certain. »
Le principal
problème dans ces cas suicidaires est de décrypter le problème à la
racine. « Il y a de petits signes qui peuvent l'indiquer, reprend
Jean-Michel Céré. Ce peut être un changement de comportement : une
personne qui est toujours présente aux réunions d'agriculteurs et qui
peu à peu se détache du collectif... Cela peut paraître anecdotique.
Alors depuis plusieurs années, nous nous structurons pour briser le
tabou. Car la plupart du temps, si on peut parler en famille de
problèmes personnels ou de santé, on ne parle pas des problèmes
d'argent. »
Dès 2011, la MSA Midi-Pyrénées Nord, qui couvre le Tarn-et-Garonne, le Tarn, l'Aveyron et le Lot déploie une cellule appelée « Prévention suicide » en partenariat avec l'Agence régionale de santé et l'Union nationale de prévention du suicide (UNPS). « Cette cellule se réunit tous les mois pour analyser le suivi
de situations individuelles, reprend Jean-Michel Céré. À chaque fois, ce
sont des cas que nous avons identifiés grâce à des relais sur le
terrain (agriculteurs, élus ou autres...) que nous avons formés et qui
ont proposé aux agriculteurs d'être suivis. Ces derniers doivent
accepter la démarche, nous n'avons pas le pouvoir de les forcer à
intégrer ce dispositif », indique le DG adjoint.
108 cas décelés en 2018 dans le département
Rien que sur l'année 2018, 108 nouveaux cas ont rejoint le groupe de
suivi. Une fois détectés, les agriculteurs peuvent faire l'objet d'un
accompagnement précis ( voir encadré ), voire dans les cas les plus graves d'une hospitalisation pour les préserver d'une tentative de suicide. Un dispositif national d'écoute par téléphone (1) est également en place lorsque les locaux de la MSA sont fermés.
Aujourd'hui, le directeur général adjoint de la MSA
assure que tous les cas suivis par l'organisme n'ont pas été jusqu'au
bout de leur démarche suicidaire. « Je touche du bois pour que ça
n'arrive pas à l'avenir », conclut Jean-Michel Céré. Et que pour les
autres, en cas d'extrême difficulté, les désespérés préfèrent la parole
aux actes. 1 : Joignable au 09 69 39 29 19.
Longtemps resté tabou, le suicide
chez les agriculteurs est depuis une dizaine d'années devenu un vrai
sujet dans les organisations agricoles. Désormais, les autorités tentent
de prévenir un passage à l'acte.
l'essentiel t Sept assistantes sociales à la MSA
En cas de difficultés, les agriculteurs qui le veulent sont suivis personnellement par sept assistances sociales de la MSA, parmi lesquelles Béatrice Bigou qui dépend des bureaux de la MSA
de la zone de Barrès à Castelsarrasin. «Nous avons un premier entretien
où nous décelons les principales fragilités de la personne. Nous
poussons vraiment le questionnaire jusqu'à la volonté éventuelle d'en
finir, explique cette dernière. On essaie aussi de voir quelles sont les
forces de la personne sur lesquelles s'appuyer pour le raisonner.» Sa
collège Julie Culetto complète : «Nous sommes ensuite chargé de
présenter l'évolution de chaque cas à la cellule. Et en cas de suicide, nous tentons d'accompagner les proches et la famille dans cette épreuve.»
Enquête : l’impact du suicide des patients sur les psychiatres
Mis à jour
le mercredi 24 juillet 2019 sur www.encephale.com/*
L'Encéphale vous invite à participer à une vaste enquête sur
l’impact du suicide des patients sur les psychiatres. Le questionnaire
est anonyme et ne vous prendra que quelques minutes. Votre avis compte !
La psychiatrie nous permet de vivre de nombreux moments de
satisfaction, mais la pratique de notre spécialité peut aussi nous
confronter à des évènements difficiles, tel le décès par suicide d’un(e) de nos patients.
Pour mieux comprendre l’impact que peut avoir sur les psychiatres la confrontation à un tel évènement, nous vous proposons de participer à une vaste enquête.
Le questionnaire en ligne est très simple et ne vous prendra que quelques minutes. Les données sont strictement anonymisées.
Cette enquête est initiée sous l'impulsion du comité du Congrès de l’Encéphale et sous la coordination scientifique du Dr Raphaël Allali, assistant spécialiste en psychiatrie et addictologie, CSAPA Boucebci, APHP Hôpital Avicenne; du Dr Edouard Leaune,
chef de clinique - assistant en psychiatrie, Service
Hospitalo-Universitaire, CH Le Vinatier, Laboratoire PsyR2 - CRNL
(INSERM U1028 - CNRS UMR5292) et Institut de Recherche Philosophique de
Lyon (EA4187) et du Dr Jean-Yves Rotgé, MCU-PH, Service de Psychiatrie d'Adultes, Site Pitié Salpêtrière, APHP-Sorbonne Université.
Les
résultats nous permettront de mieux comprendre l’impact du suicide de
patients sur notre santé mentale et sur nos pratiques ; ils seront
communiqués lors d’une session spéciale qui aura lieu durant le Congrès de l’Encéphale, le jeudi 23 janvier 2020, de 13h30 à 14h30 dans la Salle Maillot.
L’association REPERES 44, RÉseau de Prévention Et de REcherches sur le Suicide
Historique :
L’association REPERES 44, RÉseau de Prévention Et de REcherches sur le Suicide,
voit le jour en Août 2006, à l’initiative d’associations et
d’institutions qui agissaient sur le département de la Loire Atlantique à
la prévention du mal-être et du risque suicidaire.
Elle a pour objectif la prévention et l’amélioration de la prise en charge des personnes en situation de crise suicidaire et de leur entourage,
en favorisant la réflexion et l’articulation des pratiques entre les
différents partenaires des lieux ressources et structures de soins.
Elle regroupe aujourd’hui des professionnelles salariés et bénévoles
qui représentent des institutions et des associations des champs
sanitaire et social.
Le réseau étant un dispositif élémentaire en terme de prévention du
suicide, REPERES 44 propose différentes actions qui permettent de
découvrir des savoir-faire, des dispositifs spécifiques ainsi que des
avancées de la recherche dans le champ de la prévention du suicide.
” Les Autres ” est une bande dessinée créée par STOP SUICIDE, en collaboration avec différentes associations romandes, pour promouvoir la santé mentale et le bien-être des jeunes. Chantage, addiction, cyberharcèlement, coming-out, pensées suicidaires, les thèmes abordés peuvent toucher tou.te.s les jeunes, et les invitent à réfléchir à ces situations.
Concept
Les Autres expose des « tranches de vies » dans lesquelles un.e jeune vit une situation difficile et est aidé.e ou écouté.e par une personne de son entourage, plus ou moins proche. Ces différentes histoires permettent de s’identifier à une situation et d’ouvrir le dialogue sur les solutions possibles. Un cahier de ressources à la fin de l’ouvrage présente des informations, des conseils et de nombreuses ressources d’aides en Suisse romande.
Pour la réalisation de ce projet, STOP SUICIDE a collaboré avec plusieurs associations de promotion de la santé mentale des jeunes
Voir https://stopsuicide.ch/nos-actions/bd/
Soutiens
Depuis son lancement en 2014, Les Autres a été imprimée 3 fois à 13’500 exemplaires au total ! Elle est distribuée gratuitement lors de nos ateliers de prévention du suicide des jeunes. La 3ème édition de la bande dessinée est rendue possible grâce des soutiens publics et privés
[📽Vu] Frank Bellivier, 1er Délégué ministériel à la #SantéMentale et à la Psychiatrie, présente les priorités de son action :
🔎Prévention du suicide
📚Développement d’une offre de soins diversifiée
⚖ Promotion des droits des patients et la réinsertionpic.twitter.com/J8IFmoFbns
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) July 19, 2019
**** MàJ
"Une collaboration plus précoce entre les acteurs pour faciliter le repérage des besoins des patients"Système de santé
What’s up Doc a rencontré en exclu la semaine dernière le Pr Frank Bellivier, le tout premier délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie. Cette rencontre riche a déjà fait l’objet d’une Consult’.
Nommé en avril dernier par Agnès Buzyn, le chef du département de
psychiatrie et de médecine addictologique du groupe hospitalier
Saint-Louis, Lariboisière et Fernand Widal à Paris dirigeait une équipe
de recherche en neuropsychopharmacologie des troubles bipolaires et des
addictions. L’homme de 55 ans est en charge du déploiement de la feuille de route santé mentale et psychiatrie,
dont les axes majeurs d’action sont le repérage et la prise en charge
précoces des troubles psychiques et la prévention du suicide. L’occasion
d’évoquer sa méthode de travail, ses priorités, la pédopsychiatrie, le
rapport récent de l’Académie de médecine ou les infirmiers de pratique avancée (IPA) en psychiatrie.
What’s up Doc. Quelles sont les priorités de votre feuille de route ?
Frank Bellivier. La feuille de route est très riche.
Elle s’appuie sur trois piliers : la prévention, celle du suicide en
particulier ; le développement d’une offre de soins diversifiée ; la
réhabilitation, la réinsertion et la promotion des droits des patients.
Plutôt que de les séparer, l’idée, c’est d’articuler la prévention, le
soin et la réhabilitation dans les parcours des personnes. Pour entrer
dans le détail, tout d’abord sur la prévention et le repérage précoce
des états de souffrance psychique. Certains patients vont en effet
évoluer vers le développement de pathologies dont les conduites
suicidaires ou la coexistence d’addictions sont à la fois les premières
manifestations et des modes de parcours. Nous savons que 50 % des
patients porteurs d’une pathologie mentale vont à un moment ou un autre
avoir une comorbidité addictive, ce qui aggrave le pronostic et le cours
évolutif de la pathologie. Il faut donc plus de vigilance au sein de la
communauté médicale vis à vis de ces premières manifestations.
L’organisation des soins doit pouvoir détecter ces premières
manifestations pour prévenir l’évolution vers la « phase d’état » de ces
pathologies.
Le deuxième pilier de la feuille de route est le parcours de soins. Il
faut améliorer l’articulation entre les différents acteurs qui doit se
faire au plus près des besoins des patients, à un moment donné de leur
parcours. Le monopole du sanitaire pour le soin, c’est très bien. Mais
on peut aussi prendre le problème dans l’autre sens, en commençant très
tôt la réinsertion et la réhabilitation ce qui faciliterait la poursuite
des soins qui s’inscrivent dans la durée. Il faut aussi une
collaboration beaucoup plus précoce entre tous les acteurs, pour qu’elle
soit plus en ligne avec un repérage des besoins du patient. Ce parcours
de soins diversifié donnera accès aux ressources dont le patient a
besoin pour sa pathologie. Un patient porteur d’un trouble bipolaire
avec comorbidité addictive et qui a un syndrome métabolique n’aura pas
le même parcours de soins qu’une jeune fille de 17 ans qui a fait une
première tentative de suicide sans diagnostic établi.
Troisième pilier enfin : la réhabilitation, la réinsertion et la
promotion des droits des patients. Beaucoup de nouveaux outils
apparaissent dans ce domaine (pair-aidance, groupes d’entraide mutuelle,
programmes de réhabilitation psycho-sociale, remédiation cognitive,
accès à l’emploi, accès au logement, promotion des droits…). Dans ce
domaine, il s’agit à la fois d’un enjeu de déploiement de ces différents
dispositifs, de lutte contre la stigmatisation, de formation et
d’articulation des acteurs. Notre outil actuel d’intégration et
d’articulation de ces différentes expertises dont les patients ont
besoin, ce sont les projets territoriaux de santé mentale.
L’organisation de ces parcours au sein des projets territoriaux doit
permettre de prévenir la rechute, et donc la ré-hospitalisation, et donc
les coûts…
WUD. Quels chantiers avez-vous lancé depuis votre prise en fonction en avril dernier ? Quelle est votre méthode de travail ?
F.B. La première phase de ma mission a été consacrée aux rencontres
car il y a beaucoup d’acteurs différents, intervenant dans les trois
grands piliers de la feuille de route. Donc, je suis entré en contact
avec les représentants des collectifs – les usagers, les professionnels,
les instituions…-, ce qui a pris du temps. Et puis, on a réfléchi à
l’élaboration d’une méthode, et j’ai eu très rapidement la conviction
que la mise en œuvre allait devoir prendre en compte les spécificités de
chaque région. Il faut rentrer dans une granularité plus fine qui est
celle des besoins des territoires, des réalités de terrain qui diffèrent
en fonction des régions. On le constate dès maintenant : le déploiement
de la feuille de route rencontre des opportunités et des difficultés
très variables. Par exemple, j’ai visité récemment la Nouvelle
Aquitaine. Ils sont déjà très engagés dans l’actualisation de leur offre
de soins, dans la mise en place d’innovations. Si la délégation veut
être réellement en appui des acteurs, il faut aller sur le terrain.
« Un soutien réaffirmé à la communauté hospitalo-universitaire »
WUD. La recherche en psychiatrie doit-elle devenir une priorité de santé publique, comme le demandent certains professionnels ?
F.B. Nous réfléchissons à de nouveaux modèles pour soutenir les
activités de recherche en psychiatrie. Dans la recherche, il y a deux
volets qui sont indissociables. Le premier, c’est la recherche
fondamentale en neurosciences. Le mouvement est déjà bien engagé, mais
on doit le soutenir. L’autre volet, c’est la recherche clinique et
épidémiologique et l’évaluation des pratiques, avec l’objectif de
fédérer le plus largement possible la communauté soignante. La recherche
ne peut pas se faire sans l’engagement de la communauté des patients.
Les intéresser à ces activités porteuses d’espoir et de progrès, c’est
aussi leur donner un rôle actif. Les représentants des usagers sont à ce
titre de plus en plus associés aux consortiums de recherche. Nous
devons donc réussir à intégrer plus largement les patients des hôpitaux
qui ne participent pas à la recherche aujourd’hui. Nous réfléchissons de
plus à des solutions pour mieux soutenir la recherche et augmenter les
contingents d’hospitalo-universitaires en psychiatrie. En effet, le
ratio formateurs/formés n’est pas satisfaisant. Il faut soutenir la
discipline pour enrichir le vivier dans lequel on va identifier des
candidats à mettre sur la « rampe de lancement ». Des mesures
incitatives peuvent être convoquées dans une stratégie de soutien : les
postes d’accueil Inserm, le financement des M2 (Master 2), les bourses
de financement pour les doctorants… Autrement dit, quand on demande à
des candidats désireux de s’engager dans un double cursus (médical et
scientifique) de constituer un dossier concurrentiel pour la compétition
MCU (Maître de conférences des universités) ou PU (Professeur
d'université), il faut qu’ils aient le temps de se préparer, et ça, cela
s’organise. Il ne suffira pas d’appuyer sur un bouton pour créer 40
hospitalo-universitaires. On aura la communauté hospitalo-universitaire
qu’on mérite, nous devons offrir à nos jeunes des cursus, des
incitations à s’engager dans cette voie qui est souvent perçue comme
compliquée et difficile.
WUD. On observe depuis quelques années une chute de la démographie
médicale en psychiatrie, et plus particulièrement en pédopsychiatrie. Le
nouvel arrêté fixant le nombre d’étudiants de 3e cycle autorisés à
suivre une option ou une formation spécialisée transversale (FST) n’est pas à l’avantage de la pédopsychiatrie, selon les syndicats de psychiatrie….
F.B. Nous sommes confrontés à une pénurie de médecins dans toutes les
disciplines, ceci pour une petite dizaine d’années encore. Mais la
priorité donnée à la pédopsychiatrie est affichée et soutenue. Depuis
2012, les contingents de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent qui
sortent du troisième cycle sont en augmentation. Et les chiffres qui
sont proposés ne contredisent pas cette évolution. Jusqu’en 2017, on
tournait autour d’une soixantaine de DESC de psychiatrie de l'enfant et
de l'adolescent (PEA), contre 144 aujourd’hui. Cela montre bien que les
contingents de pédopsychiatrie ont augmenté depuis un certain nombre
années, et plus particulièrement ces deux dernières années.
D’un point de vue général, nous sommes sur un contingent de médecins
sortants et d’internes en psychiatrie qui est contraint. Mais nous
continuons à soutenir la pédopsychiatrie et la psychiatrie au sens
large. Preuve en est : le nombre d’internes qui seront autorisés à
s’inscrire dans la filière psychiatrique lors du prochain ECN sera
maintenu à 531. Je rappelle également, que, dans un système à options,
ce que l’on réserve pour la pédopsychiatrie se fera au dépend de l’autre
option qui est la psychiatrie de la personne âgée, mais aussi du
contingent de psychiatrie générale. Donc on ne peut pas se contenter de
brandir les besoins de pédopsychiatrie, il faut trouver le point
d’équilibre. Parce que nous avons aussi grand besoin de psychiatres
formés en psychiatrie générale qui auront fait des FST sommeil ou
addiction, par exemple. La psychiatrie de la personne âgée, qui est un
domaine émergent, mérite aussi d’être soutenue.
"Nous avons un creux de vague épouvantable à gérer"
WUD. Mais que répondez-vous au SPH (Syndicat des psychiatres des
hôpitaux) qui constate « un déficit de formation de 39 postes par
rapport aux besoins, soit 37 % de besoins non couverts » et en déduit
que la pédopsychiatrie est « officiellement négligée » ?
F.B. Je ne dirais pas qu’elle est négligée, ce n’est pas le reflet de
la réalité. Par contre, c’est vrai que le nombre de postes est
notoirement insuffisant, et cela dépasse d’ailleurs le cadre de la
pédopsychiatrie. Nous avons un creux de vague épouvantable à gérer. Donc
tout le monde est fondé à s’inquiéter de l’inadéquation qu’il y a entre
les besoins et l’offre que l’on est capable de fournir. La psychiatrie
de l’enfant et de l’adolescent n’en a pas du tout le monopole. Tout cela
sera corrigé car le numerus clausus a été revu à la hausse, mais il
faudra dix ans pour former des spécialistes. Donc, durant cette période
difficile, il va falloir éviter de tirer la couverture à soi. C’est une
position qui n’est pas tenable. Par contre, il va falloir être malin
pour optimiser l’allocation des ressources et l’organisation des soins.
Nous allons devoir construire des modèles pour tenir notre objectif
ambitieux qui est de moderniser l’offre de soins dans un contexte de
« disette » et de contingents médicaux à la baisse. Nous avons
parfaitement conscience qu’il y a urgence en pédopsychiatrie, mais il y a
aussi urgence en psychiatrie générale. Certains hôpitaux ont à peine
deux équivalents temps pleins de médecins ! J’ai eu l’occasion de passer
en revue les postes non pourvus dans les EPSM de Nouvelle Aquitaine, je
vous assure que la situation, dans certains services de psychiatrie
adulte est très critique. Pour revenir à la PEA (psychiatrie de l'enfant
et de l'adolescent, NDLR), c’est un sujet particulièrement stratégique
car la plupart des pathologies mentales démarrent entre 15 et 25 ans,
donc c’est bien dans cette tranche d’âge que les efforts doivent êtes
faits. L’un des aspects de ma mission qui me préoccupe le plus, c’est de
moderniser nos modèles pour gérer à l’avenir cette pénurie de médecins.
Donc, oui, Agnès Buzyn a fait de la pédopsychiatrie une priorité
nationale. Mais il faut trouver le point d’équilibre avec des autres
priorités.
F.B. Là encore, il va falloir du temps pour que l’effet se fasse
sentir, mais c’est incontestablement une réponse pour libérer du temps
médical. Il y avait aussi urgence à offrir des perspectives de
développement professionnel pour les infirmiers qui souhaitent continuer
à se former. Il y a également une ressource qui est sous-utilisée, ce
sont les psychologues. Il faut donc que nous trouvions un modèle pour
intégrer plus largement cette communauté dans les champs sanitaire et
médico-social. Enfin, il faudra réussir à « embarquer » dans cette
feuille de route les médecins généralistes qui sont aujourd’hui
sollicités de toute part et la pénurie de généralistes complique la
tâche. Tous ces leviers devraient donner un peu d’oxygène. Mais c’est
surtout la coordination de tous ces acteurs et la fluidité des parcours
qui vont permettre de désengorger les structures qui sont aujourd’hui
bloquées.
WUD. Vos propos rejoignent ceux de l’Académie de médecine qui disait récemment dans un rapport
que le médecin généraliste aura un rôle-clef à jouer dans la
réorganisation de l’offre de soins. Sans oublier le rôle des
psychologues et des Maisons des adolescents.
F.B. Les Maisons des adolescents sont en effet un dispositif qui rend
de grands services. Les préconisations du rapport de l’Académie de
médecine reprennent en effet très largement les orientations affichées
dans notre feuille de route. Le rapport dit par exemple qu’il faut
désormais construire la prise en charge en parcours, ce qui va de la
prévention avant l’émergence des troubles jusqu’à la réinsertion. Il
évoque aussi la mise en place de parcours diversifiés, modernisés,
personnalisés. Tous ces mots-clefs apparaissent dans le rapport de
l’Académie de médecine qui évoque aussi le cercle vertueux entre
activités de recherche et activités de soins : en disant que la
promotion de la recherche en psychiatrie va contribuer à actualiser
l’offre de soins et la modernisation du système de soins va contribuer
au développement des activités de recherche. Le rapport préconise
également la création d’un institut, mais ce n’est pas l’option qui a
été retenue. Ce n’est pas parce que l’on créera un institut de
psychiatrie, comme on a créé l’Institut national du cancer, que tout ira
bien. Mais il n’est pas impossible que la création d’un institut de
psychiatrie, qui co-piloterait les bonnes pratiques dans le soin et la
promotion de la recherche, soit à terme le résultat du déploiement de
notre feuille de route.
"Ce n’est pas seulement un problème de moyens, mais un problème d’organisation"
WUD. Malgré les moyens déployés par la société et les collectivités
pour la santé mentale les personnes souffrant de troubles mentaux
accèdent difficilement aux soins. Comment résoudre ce paradoxe ?
F.B. Tout d’abord, je pense que, si on compte le nombre de
psychiatres ou de lits rapporté à la population, la France n’est pas
trop mal positionnée. La question que l’on doit se poser est plutôt la
suivante : de quelles marges de manœuvre dispose-ton pour réorganiser
l’offre de soins sachant les moyens en présence ? Quand on regarde le
budget de la psychiatrie et du secteur médico-social ainsi que les
effectifs par rapport à nos voisins européens, il n’y a rien d’indécent.
L’autre question importante sur l’accès aux soins, c’est « comment on
dé-stigmatise la demande de soins ? » Aujourd’hui, quand on est en état
de souffrance psychique et qu’on va chez un psychiatre, on rentre dans
une catégorie de personnes qui est mal perçue, stigmatisée d’emblée.
Mais ce n’est pas parce que l’on décroche son téléphone pour demander de
l’aide que l’on rentre dans la catégorie de grand malade mental. Donc,
on doit se poser les questions suivantes : comment aider quelqu’un qui a
des idées suicidaires à sortir de sa « clandestinité » ? Comment
organiser des guichets qui ne soient pas stigmatisant ? Le secteur
conventionnel de soins n’est probablement pas adapté pour une jeune
fille de 17 ans qui fait une première tentative de suicide où elle se
sentira à juste titre stigmatisée. Des unités protégées sont nécessaires
pour des patients en grave décompensation psychiatrique avec un projet
de réhabilitation pour un retour rapide dans la cité. C’est ce que nous
appelons une « offre de soins graduée, diversifiée ».
Nous devons donc adapter collectivement notre offre de soins. Nous avons
dès aujourd’hui ou dans des échéances très proches, des leviers
efficaces que nous devons pouvoir mobiliser à cette fin. Je
pense notamment : à l’engagement des patients eux-mêmes et de leurs
familles ; à celui d’une génération de jeunes médecins convaincus ; à la
réforme en cours des cursus de formation des professions médicales ; au
cadre déjà évoqué des PTSM (Projets territoriaux de santé mentale ;
NDLR); mais aussi à la prochaine réforme, essentielle, du financement de
la psychiatrie.
WUD. Que pensez-vous d’un point de premier contact téléphonique pour
les malades ou leurs familles donnant des conseils et orientations lors
de l’apparition des premiers symptômes ?
F.B. Il y a en effet actuellement des expérimentations sur ces sujet-là, notamment dans le monde étudiant. Le dispositif de Nightline
permet de recueillir et d’orienter des personnes en difficulté. Ils
obtiennent une réponse et une proposition d’orientation, sans que cela
soit du soin par téléphone. Il y a aussi l’expérimentation « Premiers secours en santé mentale »
qui consiste à former ses pairs au repérage, pour qu’ils deviennent les
premiers interlocuteurs qui pourront repérer, identifier, orienter les
étudiants en difficulté. La médecine universitaire n’est pas bien armée
pour cibler les principales morbidités des étudiants et intervenir
précocement. Quels sont leurs principaux problèmes ? Les addictions, le
suicide, la santé sexuelle et les premiers épisodes d’une pathologie
mentale qu’il faut repérer rapidement pour empêcher ces jeunes de sortir
du système de formation. On pourrait aussi transposer ce modèle de
pairs « ressources » dans le monde du travail. Cela pourrait contribuer à
dé-stigmatiser la démarche, mais aussi et surtout à modifier l’image
suivante : « je ne vais pas bien psychiquement, mais je ne demande pas
d’aide, donc je reste clandestin ». Or, on sait bien que ce genre de
comportement est dangereux.
WUD. Face à l’ampleur de la tâche de travail qui vous attend, quels sont vos secrets pour ne pas finir en burn out ?
F.B. Je fais de la méditation en pleine conscience et je veille à mon
sommeil. Le bon rythme pour moi, c’est « couché tôt, levé tôt », même
si tout nous incite à nous coucher tard. Par exemple, terminer un
dossier sur lequel on est en retard avant d’aller se coucher… comme ce
soir après cette interview !
D’après nouvelle "Bagdad En Irak, les suicides explosent et le tabou s'estompe
Par
AFP
,
publié le
sciencesetavenir.fr
Bagdad - Nada n'avait jamais parlé avant de ses tentatives de suicide, Ahmed hésite mais consent désormais à les évoquer: face à l'explosion des suicides en Irak, le tabou autour de ce sujet douloureux s'estompe.
Près de 200 cas ont été recensés de
janvier à avril, dont certains perpétrés en direct sur les réseaux
sociaux, forçant institutions politiques, religieuses et médiatiques à
s'emparer d'un problème qui affecte particulièrement la jeunesse.
... Dans
ce pays de 40 millions d'habitants, les problèmes de santé mentales et
le suicide ont longtemps été profondément tabous. L'islam, majoritaire,
tout comme les religions minoritaires --notamment le christianisme--
condamnent le fait de se donner la mort.
Parce qu'elle ne voyait "pas de lumière au bout du tunnel",
Nada, 24 ans, qui parle à l'AFP sous un nom d'emprunt, a pourtant
attenté des dizaines de fois à sa vie depuis l'âge de 12 ans.
Interdite
d'école par ses parents, abusée par ses frères et désormais mariée à un
homme violent, elle a tout tenté ...
Ahmed, 22 ans, a, lui,
tenté par deux fois de mourir pour se faire entendre de sa famille qui
refusait son union avec celle qu'il aimait.
- "Pas d'autre choix" -
"Je n'avais pas d'autre choix", dit à l'AFP cet habitant de Nassiriya, à 300 km au sud de Bagdad. "Ma famille est très religieuse et refuse les mariages d'amour", poursuit-il. "Ils veulent même choisir mon épouse à ma place!".
Mais les sentiments amoureux contrariés ne sont pas l'unique raison des suicides.
Il
y aussi les ravages psychologiques et économiques des guerres à
répétition depuis 40 ans, le chômage qui touche près de 15% de la
population --deux fois plus chez les jeunes--, la condition des femmes
--soutiens de famille dans un foyer sur 10-- et le poids des traditions
qui entrave surtout les jeunes et les femmes.
Résultat, une
hausse de plus de 30% des suicides entre 2016 et 2018, de 383 cas à 519,
selon la Commission des droits humains du Parlement. Et la progression
continue en 2019.
Ces chiffres ne comptent que les suicides
déclarés car souvent, du Sud chiite, rural et tribal, au Nord kurde, en
passant par l'Ouest sunnite, les familles ne déclarent pas les
pendaisons, morts par armes à feu et autres empoisonnements comme des
suicides. Quant aux tentatives, personne ne les recense.
- "Des années à survivre" -
"Pendant des années, on n'a pensé qu'à survivre face au terrorisme", explique à l'AFP une psychiatre préférant conserver l'anonymat. "Maintenant, les gens commencent enfin à s'occuper des problèmes sociaux comme le suicide ou les drogues".
Difficile d'ignorer le phénomène quand des jeunes se sont pendus ou jetés d'un pont en direct sur les réseaux sociaux.
Amal
Kobashi, qui dirige l'ONG Iraqi Women's Network, y voit des appels au
secours dans un pays où consulter un thérapeute reste mal vu.
"Ils voulaient susciter de l'empathie", affirme cette militante qui croit que cette "publicité" aura des retombées "positives".
Ces
vidéos ont provoqué une onde de choc telle que des émissions y ont été
consacrées et même les dignitaires religieux y sont allés de leur avis.
Le grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité pour la majorité des chiites d'Irak, a appelé les dirigeants à "trouver une solution à la question" du suicide dû au "désespoir face à l'avenir". L'influent leader chiite Moqtada Sadr a, lui, dénoncé un phénomène "qui tue l'espoir".
Mais pour la psychiatre de Bagdad, si "on parle plus de suicide, ce n'est pas toujours de la bonne manière". "Certains religieux attribuent le suicide au manque de foi, cela n'aide ni les victimes ni leurs familles".
- "Numéros verts, spots télé" -
Elle prône "des campagnes choc, des numéros verts" pour parler à ceux qui sont tentés, "des spots télé proposant des solutions de soutien",
dans un pays comptant seulement trois psychiatres par million
d'habitants. La Suisse en compte 444 et la France 209, selon
l'Organisation mondiale de la santé.
La crise doit être jugulée, plaide Mme Kobashi, car les jeunes sont les plus tentés: "Ils sont la classe d'âge la plus lésée en terme d'emploi, d'éducation et de soins".
Comme "il n'y aucun mécanisme gouvernemental pour résoudre leurs problèmes, ils vont devenir plus désespérés et se suicider davantage", prévient-elle.
Un
temps, les autorités ont envisagé de construire des paravents sur les
ponts de Bagdad pour éviter les suicides dans le Tigre. Face à l'ironie
collective, l'idée a été abandonnée.
La police fluviale continue chaque jour de sauter à l'eau pour sauver des vies. Selon un officier, entre janvier et avril, "36 personnes" ont été secourues ainsi.
Mais
parfois, il est trop tard, raconte à l'AFP le général Mohammed
al-Rubaye, ex-chef des services de police-secours de Bagdad.
... https://www.sciencesetavenir.fr/sante/en-irak-les-suicides-explosent-et-le-tabou-s-estompe_135817
SAMEDI 21 SEPTEMBRE 2019, LA SAUVETAT DU DROPT (47)
"Relevez le défi !
Le groupement Interprofessionnel de Prévention du Suicide
24-47 a le plaisir de vous inviter à bouger à l’occasion de la journée mondiale
de prévention du suicide , le samedi 21 septembre à La
Sauvetat du Dropt (47).
SUICIDE : Des électrochocs pour éliminer les pensées négatives ?
22/07/2019 surwww.santelog.com*
Brain Sciences
Les électrochocs (ou sismothérapie) efficaces
contre le risque de suicide ? Cette équipe du Collège médical de Géorgie
à l'Université Augusta (Géorgie) suggère en effet, avec cette petite
étude pilote présentée dans la revue Brain Sciences, qu'à la moitié de
l'amplitude généralement utilisée, le traitement électroconvulsif (ECT)
pourrait être efficace pour traiter les pensées suicidaires.
Les décès par suicide sont en augmentation. Les épisodes dépressifs,
qu’ils fassent partie d’un trouble dépressif majeur, d’un trouble
bipolaire ou d’un trouble schizo-affectif, constituent un facteur de
risque majeur de suicide, en particulier chez les personnes souffrant de
dépression résistante aux traitements, soit environ un tiers des
patients dépressifs. Il existe déjà des preuves d’efficacité des
électrochocs contre la dépression. Les auteurs citent l’étude
multicentrique PRIDE, financée par les National Institutes of Health
(NIH) qui suggère une utilisation plus large de l’ECT pour maintenir en
rémission davantage de patients souffrant de dépression majeure. Outre
la stigmatisation associée aux électrochocs, la réticence des patients
et leurs familles pour ce traitement, une autre raison pour laquelle les
électrochocs ne sont pas plus largement utilisés dans les cas de
dépression ou de pensées suicidaires est l’inquiétude suscitée par
l’impact sur la cognition, un des principaux effets secondaires des
électrochocs à amplitude standard, expliquent les chercheurs.
Des électrochocs à faible courant pour chasser les pensées suicidaires L'étude, randomisée, est la première à s'intéresser aux électrochocs
pour chasser les pensées suividaires. elle est menée auprès de 7
patients, dont 3 traités par ECT de faible amplitude à 500 milliampères
et 4 par ECT d’amplitude standard de 900 milliampères.
Il est clair que l’ECT de faible amplitude entraîne moins d'effets cognitifs secondaires,
en particulier sur la mémoire, que l'ECT d'amplitude standard.
Cependant, l'étude montre que des résultats cliniques très concluants :
Les patients ayant reçu un ECT de faible intensité s’avèrent
soulagés de leurs pensées suicidaires dès la 3è séance alors que 4
séances d’amplitude standard sont nécessaires pour obtenir le même
résultat ;
les patients ayant subi l’ECT de faible amplitude se remettent de
leur traitement en quelques minutes, alors que 15 minutes environ sont
nécessaires avec l’ECT standard. Or ce temps de récupération est un
facteur prédictif positif d’absence d’effets cognitifs secondaires du
traitement. L’ECT de faible amplitude ne semble entraîner en effet aucun
effet indésirable sur la mémoire ou la cognition.
les patients ayant subi l’ECT de faible amplitude semblent également
obtenir un meilleur soulagement de leurs pensées suicidaires, avec des
scores plus élevés du début à la fin du traitement vs ECT standard (5.1
vs à 3.0 sur une échelle de 10 items mesurant la sévérité de la
dépression et des pensées suicidaires).
Les zones cérébrales « de la dépression » sont plus superficielles que celles de la cognition : De
nombreux centres de dépression dans le cerveau sont plus superficiels
que les centres de la mémoire, ce qui explique qu'une amplitude
supérieure n'est pas nécessaire pour atteindre « les zones de la
dépression ». Une amplitude plus faible épargne donc les zones
impliquées dans la mémoire. Ces résultats, prometteurs, vont servir de
base à un essai multicentrique comparant les approches sur un plus grand
nombre de patients avec l’objectif de suivre les patients sur une
période plus longue. « Nous allons mener de plus grandes études avec plus de patients car cette approche semble très prometteuse »,
commente l’auteur principal, Dr. Nagy A. Youssef, psychiatre, expert en
ECT à l’Augusta University et qui, au cours des 10 dernières années, a
effectué l'une des premières recherches sur les électrochocs à faible
amplitude sur des modèles animaux.
Mieux comprendre les effets de l’ECT : Même si on ne
comprend pas bien comment les électrochocs agissent en tant
qu'antidépresseurs et antipsychotiques, leur effet est comparé à celui
d’un choc électrique qui peut faire redémarrer un cœur et rétablir son
rythme. Ici, les patients avaient essayé plusieurs médicaments et
psychothérapies sans succès et ce traitement de courte durée a permis de
faire cesser un épisode psychotique ou dépressif sévère.
Néanmoins l’ECT n’est pas sans effet secondaire. Le traitement
induit des crises convulsives et tous les patients de la présente étude
ont effectivement présenté ces crises convulsives de faible amplitude,
plutôt de courte durée, sous anesthésie et sous contrôle médical.
Info + : La boîte à outils RESTRAIL: bonne pratique pour la prévention du suicide.RESTRAIL (voir la success story à l'adresse suivante: http://ec.europa.eu/programmes/horizon2020/en/news/no-trespassing-preventing-rail-accidents-and-suicides) est toujours actif RESTRAIL (REduction
of Suicides and Trespasses on RAILway property) a été le premier projet
de recherche collaboratif de l’UE visant à renforcer la coopération
internationale afin de réduire le nombre de suicides, d’intrusions et de
perturbations de service sur les chemins de fer (http://www.restrail.eu/).
Le projet a été coordonné par la division Sécurité de l’UIC et mis en
œuvre entre 2011 et 2014 en collaboration avec les parties prenantes du
secteur ferroviaire, les universités et les organismes de recherche et
les PME. Les travaux interdisciplinaires ont abouti à une boîte à outils en ligne dynamique (http://restrail.eu/toolbox/)
qui est devenue de plus en plus populaire parmi les parties prenantes
du secteur ferroviaire, les décideurs, les experts en sécurité et les
chercheurs.
– Colloque international – « Les réseaux sentinelles en prévention du suicide : un éventail de possibilités » 17 octobre 2019 - Namur
Le Centre de références sur la prévention du suicide (Un pass dans l’impasse) tient un colloque international sur « les réseaux sentinelles en prévention du suicide : un éventail de possibilités », le jeudi 17 octobre 2019 de 8h30 à 16h30 à St-Servais, au centre de formation des mutualités Solidaris. Accréditation INAMI demandée pour les médecins, inscription depuis ce lien. Plus d’informations via info@lesuicide.be
Faire participer les personnes ayant une expérience vécue: une boîte à outils pour les organisations d'apres article " Engaging People with Lived Experience: A Toolkit for Organizations" sur sprc.org Objectif
Qu'est-ce que l'expérience vécue?
Une expérience vécue est définie comme «une connaissance personnelle du monde acquise par une implication directe et personnelle dans des événements quotidiens plutôt que par des représentations construites par d'autres personnes» 1.
Elle est également définie comme «les expériences de personnes sur lesquelles un problème social ou une combinaison de problèmes a eu un impact direct» 2.
Cette boîte à outils a été développée pour aider les organisations et agences menant des programmes de prévention du suicide dans leurs communautés à recruter et à engager des personnes ayant une expérience vécue. Cela pourrait également être utile pour d'autres organisations et agences travaillant dans le domaine de la prévention et des soins du suicide.
Les organismes qui intègrent des membres de la communauté ayant une expérience vécue sont mieux équipés pour rendre leurs services plus ciblés, efficaces, intégrés, culturellement appropriés et durables. Cette boîte à outils fournit des informations sur la manière de créer un environnement organisationnel inclusif et améliorer les stratégies de prévention du suicide en faisant participer les personnes qui ont une expérience de la vie au suicide de la planification, à la mise en œuvre de stratégies, à la révision des pratiques, à l’élaboration de politiques et au leadership.
En prévention du suicide, l'expérience de vie avec le suicide est appelée «expérience vécue». Les personnes ayant une expérience vécue comprennent celles qui l'ont vécue :
Pensées ou comportements suicidaires Tentative de suicide ont soutenu un ami, un membre de la famille ou un collègue pendant une crise suicidaire ont perdu un être cher par suicide
Lorsque les perspectives d'expérience vécue sont incluses dans les étapes de planification, de conception, de mise en œuvre et d'évaluation des efforts de prévention du suicide, la qualité, l'impact des services ou des produits et la capacité d'élaborer des approches novatrices qui atteignent la population cible et répondent efficacement à ses besoins sont grandement améliorées. L'expérience vécue peut également s'avérer extrêmement utile pour contribuer à une communication efficace, à une sécurité accrue, à une réduction des tentatives de suicide et des décès par suicide, ainsi qu'à un soutien et à un rétablissement améliorés pour les survivants de tentatives de suicide et de perte.
Contexte
La Stratégie nationale de prévention du suicide 3 souligne l’importance de faire participer les personnes ayant une expérience vécue aux efforts de prévention du suicide. Pour faire avancer la mise en œuvre de la stratégie nationale, l'Alliance d'action nationale pour la prévention du suicide (Action Alliance) a mis en place plusieurs groupes de travail axés sur des populations et des problèmes spécifiques. Les rapports de deux des groupes de travail fournissent la base des concepts abordés dans ce document.
Le premier rapport, intitulé The Way Forward: Pathways to Hope, Recovery, and Wellness with Insights from Lived Experience 4, a été publié par le Groupe de travail sur les tentatives de suicide des survivants de l'Alliance Action en 2014.
Ce rapport recommande que les personnes ayant de l'expérience vécue participent aux efforts de prévention du suicide en tant que partenaires et que les organisations à tous les niveaux (p. ex., fédéral, étatique, communautaire) incluent explicitement les personnes ayant de l'expérience vécue en matière de prévention du suicide (recommandations 1.13 et 1.16).
La deuxième publication est le rapport de consensus, Responding to Grief, Trauma, and Distress after a Suicide.5 Publié en 2015 par le Groupe de travail Survivors of Suicide Loss Task Force, le rapport propose des recommandations pour développer des supports complets pour les survivants d'une perte par suicide, ainsi que des conseils pour: politiques, programmes et pratiques. Il recommande aux survivants d'une perte par suicide de participer à ces efforts.
Le leadership fédéral en matière de rétablissement et de changement des systèmes met l'accent sur le rôle de l'expérience vécue d'une personne dans le rétablissement du patient, la réduction des préjugés et de la discrimination, et la transformation du leadership en matière de santé comportementale et de prévention du suicide. Un rapport consensuel publié par la Substance Abuse and Mental Health Services Administration met l'accent sur ce type de collaboration pour répondre aux crises de santé mentale.6 De même, le modèle du suicide zéro encourage fortement les systèmes de soins de santé à inciter les personnes ayant une expérience vécue à améliorer leurs soins cliniques, notamment leurs efforts de prévention du suicide.
Le leadership fédéral en matière de rétablissement et de changement des systèmes met l’accent sur le rôle de l’expérience vécue d’une personne dans l’influence positive sur le rétablissement du patient, la réduction des préjugés et de la discrimination et la transformation du leadership en matière de santé comportementale et de prévention du suicide. Un rapport de consensus publié par l'Administration des services de toxicomanie et de santé mentale insiste sur ce type de collaboration pour faire face aux crises de santé mentale 6. De même, le modèle Zéro suicide incite fortement les systèmes de santé à inciter les personnes ayant une expérience vécue à améliorer leurs soins cliniques, notamment: leurs efforts de prévention du suicide.
Leadership fédéral : Au
moins 51% des membres des conseils d'établissement des centres de santé
agréés par le gouvernement fédéral doivent être des patients desservis
par ce centre de santé 7. Acknowledgments Special thanks to: DeQuincy Lezine and Eduardo Vega for their earlier work and research that formed the basis for this toolkit.
Additional Contributors
SPRC Steering Committee Members
SPRC Staff
References
Chandler, D., & Munday, R. (2016). Oxford: A dictionary of media and communication (2nd ed.). New York, NY: Oxford University Press.
Sandu, B. (2017, July). The value of lived experience in social change: The need for leadership and organisational development in the social sector. Retrieved from thelivedexperience.org/report/
U.S. Department of Health and Human Services (HHS) Office of the
Surgeon General, and National Action Alliance for Suicide Prevention
(Action Alliance). (2012). 2012 National Strategy for Suicide Prevention: Goals and objectives for action. Washington, DC: HHS. Retrieved from https://www.hhs.gov/surgeongeneral/reports-and-publications/suicide-prevention/index.html
LES DOSSIERS DE LA DREES N° 38• juillet2019 Santé mentale, expériences du travail, du chômage et de la précarité Actes du séminaire de recherche de la DREES et de la DARES Coordination Diane DESPRAT (DREES) https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/etudes-et-statistiques/publications/les-dossiers-de-la-drees/article/sante-mentale-experiences-du-travail-du-chomage-et-de-la-precarite-actes-du La DREES, l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES), et la DARES ont organisé un séminaire de recherche qui s’est tenu entre avril et décembre 2018. Il visait à questionner les relations entre santé mentale, organisation du travail, chômage et précarité et souhaitait apporter des éléments de connaissance aux interrogations qui traversent actuellement l’espace public.
Plus globalement, ce séminaire était l’occasion d’identifier les points aveugles des études actuelles et les nouvelles pistes de recherche à creuser sur ces thématiques pour déboucher sur la rédaction d’un appel à recherches en sciences humaines et sociales.
Ce dossier rassemble les transcriptions des interventions aux quatre séances du séminaire et une synthèse des échanges avec la salle. La première séance questionne l’impact des évolutions les plus récentes de l’organisation du travail et des entreprises sur la santé mentale. La deuxième se penche sur les effets du chômage et de la précarité. La troisième séance introduit le genre comme une composante importante de l’analyse des liens entre santé mentale, travail et chômage. Enfin, la quatrième aborde les dispositifs de prévention et de reconnaissance des souffrances professionnelles.
Référence : Coordination Diane DESPRAT (DREES), 2019, « Santé mentale, expériences du travail, du chômage et de la précarité - Actes du séminaire de recherche de la DREES et de la DARES », Les Dossiers de la DREES n°38, DREES, juillet. Télécharger pdf DD 38 : Santé mentale, expériences du travail, du chômage et de la précarité - (...) Téléchargement (1.2 Mo)
Development
and psychometric properties of the "Suicidality: Treatment Occurring in
Paediatrics (STOP) Risk and Resilience Factors Scales" in adolescents.
Rodríguez-Quiroga A 1, Flamarique I 2, Castro-Fornieles J 2,3,4, Lievesley K 5,6, Buitelaar JK 7,8, Coghill D 9,10,11, Díaz-Caneja CM 1, Dittmann RW 12, Gupta A 13,14, Hoekstra PJ 15, Kehrmann L 1, Llorente C 1, Purper-Ouakil D 16, Schulze UME 17, Zuddas A 18,19, Sala R 5, Singh J 5,20, Fiori F 5,6,20, Arango C 1, Santosh P 21,22,23; STOP Consortium.
1 Child
and Adolescent Psychiatry Department, Instituto de Investigación
Sanitaria Gregorio Marañón (IiSGM), School of Medicine, Hospital General
Universitario Gregorio Marañón, CIBERSAM, Universidad Complutense,
Madrid, Spain. 2 Child and Adolescent Psychiatry and
Psychology Department, 2014SGR489, Institute Clinic of Neurosciences,
Hospital Clinic of Barcelona, CIBERSAM, Barcelona, Spain. 3 Centro de Investigación Biomédica en Red de Salud Mental, CIBERSAM, Madrid, Spain.
4 Department of Psychiatry and Clinical Psychology, University of Barcelona, Barcelona, Spain.
5 Department
of Child and Adolescent Psychiatry, Institute of Psychiatry, Psychology
and Neurosciences, King's College London, London, UK.
6 HealthTracker Ltd, Gillingham, Kent, UK.
7 Department
of Cognitive Neuroscience, Donders Institute for Brain, Cognition and
Behaviour, Radboud University Medical Centre, Nijmegen, The Netherlands.
8 Karakter Child and Adolescent Psychiatry University Centre, Nijmegen, The Netherlands.
9 Department
of Paediatrics and Psychiatry, School of Medicine, Dentistry and Health
Sciences, University of Melbourne, Melbourne, Australia.
10 Murdoch Children's Research Institute, Melbourne, Australia.
11 Division of Neuroscience, School of Medicine, University of Dundee, Dundee, UK.
12 Paediatric
Psychopharmacology, Department of Child and Adolescent Psychiatry,
Central Institute of Mental Health (CIMH), Medical Faculty Mannheim,
University of Heidelberg, Mannheim, Germany.
13 Department of Paediatric Respiratory Medicine, Kings College Hospital NHS Foundation Trust, Denmark Hill, London, UK.
14 Department of Paediatric Respiratory Medicine, Kings College London, London, UK.
15 Department
of Child and Adolescent Psychiatry, University Medical Center
Groningen, University of Groningen, Groningen, The Netherlands.
16 Hôpital Saint Eloi, Médecine Psychologique de l'Enfant et de l'Adolescent, CHRU Montpellier, Montpellier, France.
17 Department of Child and Adolescent Psychiatry/Psychotherapy, University of Ulm, Ulm, Germany.
18 Child and Adolescent Neuropsychiatry Unit, Department of Biomedical Sciences, University of Cagliari, Cagliari, Italy.
20 Centre
for Interventional Paediatric Psychopharmacology and Rare Diseases,
South London and Maudsley NHS Foundation Trust, London, UK.
21 Department
of Child and Adolescent Psychiatry, Institute of Psychiatry, Psychology
and Neurosciences, King's College London, London, UK.
paramala.1.santosh@kcl.ac.uk.
23 Centre
for Interventional Paediatric Psychopharmacology and Rare Diseases,
South London and Maudsley NHS Foundation Trust, London, UK.
paramala.1.santosh@kcl.ac.uk.
Eur Child Adolesc Psychiatry. 2019 May 3. doi: 10.1007/s00787-019-01328-2. [Epub ahead of print]
Abstract
Suicidality
in the child and adolescent population is a major public health
concern. There is, however, a lack of developmentally sensitive valid
and reliable instruments that can capture data on risk, and clinical and
psychosocial mediators of suicidality in young people. In this study,
we aimed to develop and assess the validity of instruments evaluating
the psychosocial risk and protective factors for suicidal behaviours in
the adolescent population. In Phase 1, based on a systematic literature
review of suicidality, focus groups, and expert panel advice, the risk
factors and protective factors (resilience factors) were identified and
the adolescent, parent, and clinician versions of the STOP-Suicidality
Risk Factors Scale (STOP-SRiFS) and the Resilience Factors Scale
(STOP-SReFS) were developed. Phase 2 involved instrument validation and
comprised of two samples (Sample 1 and 2). Sample 1 consisted of 87
adolescents, their parents/carers, and clinicians from the various
participating centres, and Sample 2 consisted of three sub-samples:
adolescents (n = 259) who completed STOP-SRiFS and/or the STOP-SReFS
scales, parents (n = 213) who completed one or both of the scales, and
the clinicians who completed the scales (n = 254). The STOP-SRiFS
demonstrated a good construct validity-the Cronbach Alpha for the
adolescent (α = 0.864), parent (α = 0.842), and clinician (α = 0.722)
versions of the scale. Test-retest reliability, inter-rater reliability,
and content validity were good for all three versions of the
STOP-SRiFS. The sub-scales generated using Exploratory Factor Analysis
(EFA) were the (1) anxiety and depression risk, (2) substance misuse
risk, (3) interpersonal risk, (4) chronic risk, and (5) risk due to life
events. For the STOP-SRiFS, statistically significant correlations were
found between the Columbia-Suicide Severity Rating Scale (C-SSRS) total
score and the adolescent, parent, and clinical versions of the
STOP-SRiFS sub-scale scores. The STOP-SRiFS showed good psychometric
properties. This study demonstrated a good construct validity for the
STOP-SReFS-the Cronbach Alpha for the three versions were good
(adolescent: α = 0.775; parent: α = 0.808; α = clinician: 0.808). EFA
for the adolescent version of the STOP-SReFS, which consists of 9
resilience factors domains, generated two factors (1) interpersonal
resilience and (2) cognitive resilience. The STOP-SReFS Cognitive
Resilience sub-scale for the adolescent was negatively correlated
(r = - 0.275) with the C-SSRS total score, showing that there was lower
suicidality in those with greater Cognitive Resilience. The STOP-SReFS
Interpersonal resilience sub-scale correlations were all negative, but
none of them were significantly different to the C-SSRS total scores for
either the adolescent, parent, or clinician versions of the scales.
This is not surprising, because the items in this sub-scale capture a
much larger time-scale, compared to the C-SSRS rating period. The
STOP-SReFS showed good psychometric properties. The STOP-SRiFS and
STOP-SReFS are instruments that can be used in future studies about
suicidality in children and adolescents.
KEYWORDS: Adolescents; Children; Psychosocial; Questionnaire development and validation; Resilience; Risk; Suicidality