Évènements professionnels Le 29 janvier 2026 de 09h00 à 17h00 Salle Allendé - 4 rue Saint Thomas - 50 000 SAINT-LÔ
Comprendre pour prévenir et agir !
L’Association Départementale de Prévention du Suicide de la Manche ADPSM et ses partenaires vous convient à un colloque Dépression et suicide chez la personnes âgée
jeudi 29 janvier 2026 du 9h00 à 17h00 Salle Allendé 4 rue Saint Thomas 50 000 Saint-Lô
La mortalité par suicide des seniors normands est la plus élevée de France ! Un sujet méconnu et encore tabou, le suicide chez les personnes âgées. Si le suicide des jeunes fait l’objet de toutes les attentions, celui des seniors est souvent ignoré ou banalisé et cette triste réalité reste trop souvent occultée.
La dépression et les psychotraumatismes sont des facteurs aggravant le risque suicidaire de la personne âgée. Le suicide est l’affaire de tous.
Prévenir le suicide en France : Une cause en construction
29,00€
date de sortie le 05/02/26
La prévention du suicide n'a pas toujours été une évidence. Après avoir
longtemps fait l'objet d'une condamnation religieuse, et bien après sa
dépénalisation post-Révolution française, le suicide est longtemps resté
un problème à la fois rare, tabou et privé dans lequel la collectivité
n'avait pas à s'immiscer. La prévention du suicide telle qu'on la
connait aujourd'hui s'est donc construite en France dans l'après-Seconde
Guerre mondiale, sur huit décennies, par paliers, au gré de l'évolution
des consciences et des connaissances, entre histoires personnelles et
idées reçues.
Cet ouvrage a pour ambition de raconter la petite
et la grande histoire de la construction de la prévention du suicide en
France à travers des moments clés qui ont fait avancer la cause d'une
affaire collective. Il rassemble les témoignages de celles et ceux qui
ont fait ou vécu cette histoire, depuis la création par des précurseurs
des lignes d'appel anonymes, des premières sociétés savantes et de
nombreuses initiatives locales, jusqu'à son classement en priorité de
santé publique, au développement d'une recherche en suicidologie
mondialisée et à la mise en place d'une stratégie nationale centralisée
de prévention.
Une histoire de la prévention du suicide toujours
en mouvement, en construction, qui fait aujourd'hui face à de nouveaux
défis, de la légalisation de l'aide à mourir et du « suicide assisté » à
l'intelligence artificielle et à la question des réseaux sociaux
numériques. Une histoire qu'il nous faut aussi garder en tête à l'heure
de bouleversements sociétaux majeurs.
Prévention du suicide : stratégie de formation 2025–2028
L’agence régionale de santé Hauts-de-France publie la stratégie
régionale 2025-2028 de déploiement des formations à la prévention du
suicide.
La prévention du suicide : un enjeu majeur de santé publique
Bien
que le taux de suicide soit en baisse constante depuis 2000, la France
présente toujours l’un des taux les plus élevés de décès par suicide en
Europe. Selon les dernières données disponibles, on dénombre en
France près de 9 000 décès par suicide et 200 000 tentatives de
suicide.
Le suicide est la deuxième cause de mortalité
chez les jeunes et touche particulièrement les personnes âgées, dont le
risque de décès par suicide est trois fois supérieur à la moyenne.
En
région Hauts-de-France, les données de Santé publique France révèlent
le taux régional standardisé d’hospitalisation pour tentative de suicide
le plus élevé de la France métropolitaine, avec de grandes disparités
entre les départements, ainsi qu’une mortalité par suicide supérieure à
la moyenne nationale.
La formation joue un rôle central :
elle vise à renforcer les compétences des professionnels et des citoyens
pour repérer, orienter et accompagner précocement les personnes en
détresse, consolidant ainsi l’ensemble de la chaîne de prévention.
Objectifs de la stratégie régionale
L’ARS
Hauts-de-France publie sa stratégie de déploiement des formations à la
prévention du suicide, en cohérence avec la Stratégie nationale de
prévention du suicide (SNPS).
Cette stratégie s’appuie sur les 3
modules de formation du GEPS (Groupement d'Étude et de Prévention du
Suicide) : Sentinelle, Évaluation-Orientation et Intervention de crise.
Elle vise à :
Rappeler les objectifs et conditions d’éligibilité à chacun des modules de formation
Préciser les priorités régionales de déploiement par territoires et publics cibles
Préciser
les modalités d’accès aux formations auprès de l’ANQSP (Association
Nationale pour la Qualité des Soins en Psychiatrie).
Les 3 modules de formation
1. Module Sentinelle
Durée : 1 jour
Public : citoyens ou professionnels non-cliniciens (ex. aide-soignant, pharmacien, bénévole associatif)
Objectifs : repérer les signes d’alerte suicidaire, orienter vers les soins, prendre soin de sa propre santé mentale
2. Module Évaluation-Orientation
Durée : 2 jours
Public : professionnels formés à l’entretien clinique (ex. psychologue, médecin, infirmier)
Objectifs : évaluer le potentiel suicidaire, orienter vers des solutions adaptées
3. Module Intervention de crise
Durée : 2 jours
Public : cliniciens réalisant de manière régulière de l’intervention de crise (ex. SAMU, urgences psychiatriques)
Objectifs : désamorcer une crise suicidaire, prévenir le passage à l’acte
L’accès
aux modules de formation dépend de critères d’éligibilité et d’une
priorisation régionale pour assurer efficacité, sécurité et ancrage
territorial.
Police nationale de la Seine Maritime 14/11/25 Prévenir ensemble le risque suicidaire Hier, une convention signée autour du dispositif 3114 – numéro national de prévention du suicide avec le Centre Hospitalier du Rouvray et la Direction Interdépartementale de la Police Nationale @Seine-Maritime, le Département Objectifs : Interventions conjointes lors de situations à risque Sensibilisation des agents de police au repérage et à l’orientation vers le 3114 Soutien de la prévention au sein des forces de l’ordre Un partenariat fondé sur une conviction commune : la prévention du suicide repose sur la mobilisation de tous les acteurs. Le 3114 est accessible 24h/24 et 7j/7, gratuitement, pour toute personne en détresse ou ses proches. #préventionsuicide#partenariat#santé
Prévenir ensemble le risque suicidaire Le Centre Hospitalier du Rouvray et Direction Interdépartementale de la Police nationale de la Seine Maritime (DIPN 76) ont signé hier une convention de partenariat autour du dispositif 3114 – numéro national de prévention du suicide, en présence de Franck Esteve, directeur général du CHR et Nicolas Bouferguène, Directeur interdépartemental de la police nationale de la Seine Maritime. Cette convention marque une nouvelle étape dans la coordination des acteurs engagés dans la prévention du suicide. L’objectif : faciliter les interventions conjointes lors de situations à risque, sensibiliser les agents de police au repérage et à l’orientation vers le 3114, soutenir la prévention du risque suicidaire au sein même des forces de l’ordre. Un partenariat fondé sur une conviction commune : la prévention du suicide repose sur la mobilisation et la coordination de tous les acteurs. Le 3114, numéro national de prévention du suicide, est accessible 24h/24 et 7j/7, gratuitement et sans interruption, pour toute personne en détresse ou ses proches. Merci également à Philippe Romac directeur départemental de la Seine-Maritime de l’Agence Régionale de Santé Normandie, Nadège Millotte-Gosnet, chargée de mission en prévention et promotion de la santé de l’ARS Normandie et de Marie Noëlle Leplomb, coordinatrice du dispositif 3114 de Normandie pour leur implication dans cette initiative et leur présence à cette signature.
Organisateur Centre national audiovisuel en santé mentale
03.87.23.14.79
Tarifs Gratuit
Les docteurs Boris Houga et Benoit Welsch, du Centre hospitalier de Lorquin, proposent un ciné-débat autour des idées reçues sur le suicide. Témoignages et sources scientifiques serviront de base de réflexion et permettront d'ouvrir les échanges avec la salle. Louis Derrien s’est lancé dans un tour de France de 5800 km en 150 jours en course à pied, afin de briser le tabou de la dépression et du suicide, en hommage à son frère Simon, victime de troubles psychologiques. Ce ciné-débat est en lien avec cette famille.
De l’impact du soutien social perçu par les personnes en crise suicidaire
Publié le
L’étude PRESENCE, menée par Benoit Chalancon, infirmier de
recherche clinique au Vinatier et doctorant, vise à mieux comprendre le
rôle du soutien social dans le vécu des personnes en crise suicidaire,
en identifiant les facteurs qui facilitent ou entravent leur perception
de ce soutien, contribuant ainsi à améliorer la prévention et la prise
en charge post-crise.
La solitude et l’isolement social constituent un enjeu majeur de
santé publique, reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme un
facteur de mortalité et de vulnérabilité psychologique. Les personnes
âgées, ou en situation de handicap ainsi que les jeunes sont
particulièrement exposées (Emerson et al., 2021 ; Biswas et al. 2020).
Par ailleurs, les modèles théoriques de la crise suicidaire identifient
l’isolement social comme un facteur de risque clé (Joiner, 2005 ; Van
Orden et al., 2010).
Des études récentes soulignent également une association
modérée entre solitude et tendances suicidaires chez les adultes en
bonne santé. La prévention du suicide s’appuie de plus en plus sur des interventions brèves, comme le plan de protection (safety plan) (Stanley et Brown, 2018) (voir article),
qui a démontré une réduction significative de la réitération suicidaire
à six mois. Ces interventions mettent en lumière l’importance du
soutien social, tant de la part des proches que des professionnels, dans
la prévention des crises suicidaires. Cependant, la perception de ce
soutien par les personnes concernées reste peu explorée.
Dans ce contexte, l’étude PRESENCE propose d’explorer le
soutien social perçu par les personnes ayant bénéficié d’un plan de
protection après une tentative de suicide. Elle vise à mieux comprendre
le rôle de ce soutien social dans leur vécu de la crise suicidaire, en
identifiant les facteurs qui facilitent ou entravent la perception de ce
soutien, contribuant ainsi à améliorer la prévention et la prise en
charge post-crise.
Trente entretiens semi-directifs seront réalisés, transcrits et
analysés au moyen d’une analyse thématique participative. Les
participants seront invités à un focus group de synthèse afin de
discuter puis valider les résultats tout en apportant leur point de vue
qui sera pris en compte dans l’analyse. La population cible comprend des
adultes ayant été admis en urgence après une tentative de suicide et
ayant bénéficié d’un plan de protection.
L’étude devrait débuter au premier trimestre 2026, pour des résultats attendus au deuxième semestre 2026.
Van Orden, K. A., Witte, T. K., Cukrowicz, K. C., Braithwaite,
S., Selby, E. A., & Joiner, T. E. (2010). The Interpersonal Theory
of Suicide. Psychological review, 117(2), 575‑600. https://doi.org/10.1037/a0018697
Stanley, B., Brown, G. K., Brenner, L. A., Galfalvy, H. C.,
Currier, G. W., Knox, K. L., Chaudhury, S. R., Bush, A. L., & Green,
K. L. (2018). Comparison of the Safety Planning Intervention With
Follow-up vs Usual Care of Suicidal Patients Treated in the Emergency
Department. JAMA Psychiatry, 75(9), 894. https://doi.org/10.1001/jamapsychiatry.2018.1776
Emerson, E., Fortune, N., Llewellyn, G., & Stancliffe, R.
(2021). Loneliness, social support, social isolation and wellbeing among
working age adults with and without disability : Cross-sectional study.
Disability and Health Journal, 14(1), 100965. https://doi.org/10.1016/j.dhjo.2020.100965
Biswas, T., Scott, J. G., Munir, K., Renzaho, A. M. N., Rawal, L.
B., Baxter, J., & Mamun, A. A. (2020). Global variation in the
prevalence of suicidal ideation, anxiety and their correlates among
adolescents : A population based study of 82 countries.
eClinicalMedicine, 24. https://doi.org/10.1016/j.eclinm.2020.100395
Prévention du mal-être en agriculture dans la Vienne
Mis à jour le 19/11/2025 sur https://www.vienne.gouv.fr/*
L’accompagnement
des agriculteurs en difficulté dans la Vienne est réalisé depuis des
décennies par les pouvoirs publics, les acteurs professionnels et
associatifs. En 2020, le Gouvernement a lancé une mission parlementaire
sur le mal-être en agriculture qui a abouti à l’élaboration d’une
feuille de route interministérielle publiée en novembre 2021.
Son
objectif est de mobiliser et coordonner l'ensemble des parties
prenantes pour prévenir et éviter les situations critiques, améliorer
leur prise en charge, au plus près des territoires sous l’égide du
préfet de département et à travers un comité de pilotage. Trois axes
sont au cœur de ces actions :
Humaniser, en plaçant l’humain au cœur des relations entre les
agriculteurs et les acteurs institutionnels à travers une nouvelle
gouvernance ;
« Aller vers », en renforçant les dispositifs
d’écoute et de détection des situations de mal-être, notamment via les
réseaux de « sentinelles » ;
Prévenir et accompagner, en
sensibilisant à la santé et à la sécurité au travail et en améliorant
l’accompagnement sur les plans économiques et sociaux.
Le comité de pilotage de la Vienne pour la
prévention du mal-être et l’accompagnement des agriculteurs en
difficulté est un lieu d’échanges, de suivi et de coordination des
actions dans les territoires. Il est co-piloté par la direction
départementale des territoires (DDT) et la mutualité sociale agricole
(MSA) Poitou.
Le 13 septembre 2023, le comité de
pilotage a approuvé le diagnostic territorial proposé par le comité
technique qui regroupe notamment la
DDT
et la
MSA
. Plus d’une cinquantaine d’acteurs du territoire ont répondu présent.
Ce diagnostic territorial approuvé à l’unanimité confronte l’état des
lieux de l’offre et l’état des lieux des besoins en prévention du
mal-être. Il propose un plan d’actions avec des actions prioritaires à
mettre en œuvre dès à présent.
Un flyer pour la prévention du
mal-être en agriculture a également été réalisé. Il s’agit d’un document
synthétique de communication qui recense l’ensemble des acteurs et
contacts sur le département de la Vienne. Il est important de
communiquer à son sujet et d'en réaliser un affichage au sein des lieux
les plus adéquats.
De plus, une fiche réflexe a été
réalisée. Celle-ci doit permettre de réaliser le signalement de
personnes en difficultés aux services compétents pour que des actions
d’accompagnement puissent être mises en œuvre, notamment par la MSA. Il
s’agit également de sécuriser les actes des agents en cas de contact
avec un agriculteur ou un salarié agricole en détresse en les guidant
pour la réalisation d’actions adaptées à la gravité du risque
suicidaire. Cette fiche, actualisée en 2025, est disponible sous format
pdf modifiable et peut être mise en place directement au sein de toute
organisation.
Enfin,
le comité de pilotage a réalisé un état des lieux du développement du
réseau sentinelles en Vienne. Ce réseau, bien développé au sein du
département, présente cependant des fragilités territoriales et
notamment au niveau des communautés de communes des Vallées du Clain et
du Haut-Poitou. Afin de poursuivre le développement de ce réseau
territorial, il est possible de prendre l’attache du ReTS(réseau
territorial de sentinelles) pour l’inscription à une session de
formation : coordination.rets@asept-poitou.fr
Dans JAMA Network Open, Vol. 8, n° 11 traduction de Invited Commentary Psychiatry A Narrative Approach to Assess Suicide—Tell Me Your Story Justin C. Baker, PhD, ABPP1 1The Ohio State University Wexner Medical Center, Columbus Publié en ligne : 20 novembre 2025
Une approche narrative pour évaluer le suicide — Racontez-moi votre histoire
Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont considérées comme des psychothérapies efficaces pour réduire les tentatives de suicide.1 Cependant, toutes les interventions TCC ne sont pas équivalentes. Janssen et al2 ont constaté que les TCC incluant une évaluation narrative étaient associées à une réduction des tentatives de suicide par rapport aux groupes témoins, alors qu'aucune association n'a été observée pour les TCC n'incluant pas d'évaluation narrative. La méta-analyse comprenait 23 essais cliniques randomisés (14 avec une évaluation narrative et 9 sans évaluation narrative) publiés jusqu'en avril 2025.2 Alors que les taux de suicide continuent d'augmenter, apparemment sans limite, il est primordial de savoir quelles interventions thérapeutiques sont les plus prometteuses pour réduire les tentatives de suicide. Mais qu'est-ce qu'une évaluation narrative exactement ?
L'évaluation narrative est une approche d'évaluation du risque de suicide utilisée dans le cadre d'une thérapie cognitivo-comportementale brève qui utilise la narration pour évaluer le risque de suicide tout en favorisant l'alliance thérapeutique. Elle contraste avec une approche plus traditionnelle d'évaluation du risque de suicide qui utilise un ensemble de questions standardisées ou types pour évaluer le risque. Lors d'une évaluation narrative, le clinicien invite le patient à raconter l'histoire de sa récente crise suicidaire, en se concentrant sur ses pensées, ses émotions, ses comportements et ses sensations physiques pendant la crise. Le clinicien, en utilisant la réflexion empathique, se concentre sur la compréhension collaborative et le partage des idées pour identifier ce qui s'est passé pendant la crise du patient. L'évaluation narrative s'inspire de l'approche dite « Aeschi » et reste cohérente avec celle-ci.3
En 2000, des cliniciens-chercheurs spécialisés dans le suicide du monde entier se sont réunis à Aeschi, en Suisse, dans le cadre d'un groupe de réflexion afin de réexaminer la manière dont le risque de suicide est évalué et traité.4 La réunion consistait principalement à visionner des évaluations cliniques de patients présentant des idées ou des comportements suicidaires qui avaient été filmées dans divers contextes cliniques universitaires. Certaines vidéos ressemblaient davantage à des interrogatoires de la personne présentant un comportement suicidaire, qui finissait par se recroqueviller face à l'autorité du clinicien.3 D'autres vignettes cliniques se déroulaient de manière plus douce, le clinicien guidant le patient dans le récit détaillé de sa crise suicidaire et permettant une réflexion et une compréhension collaboratives et mutuelles.3
De cette première réunion sont nées les lignes directrices du groupe de travail Aeschi à l'intention des cliniciens, qui suggéraient aux cliniciens de favoriser l'alliance thérapeutique par une écoute empathique et réfléchie et de reconnaître l'importance d'apprendre de la personne ayant des idées suicidaires.4 Ainsi, deux experts émergent dans la dyade thérapeutique : le patient en tant qu'expert de son histoire, de son passé et de sa situation actuelle, et le clinicien en tant qu'expert dans la perception du monde du patient de son point de vue. L'approche d'Aeschi repose sans compromis sur le respect mutuel entre le patient et le clinicien, favorisant la compassion et la sagesse, et constitue le fondement de la construction d'une vie qui vaut la peine d'être vécue.
L'approche d'Aeschi ne s'aligne sur aucune orientation théorique particulière ; cependant, à peu près à la même époque, les thérapeutes cognitifs ont commencé à reconceptualiser l'émergence des pensées et des comportements suicidaires comme un processus transactionnel non linéaire via le mode suicidaire.5 Le mode suicidaire est un réseau de concepts interconnectés qui comprend des vulnérabilités prédisposées au suicide, un facteur de stress déclencheur (interne ou externe) et des schémas cognitifs, émotionnels, comportementaux et physiques fondamentaux qui contribuent au risque global de suicide d'un individu. Une fois que le mode suicidaire est activé par un facteur de stress interne ou externe, le résultat net est un état ou un épisode suicidaire actif. L'activation d'un état suicidaire est souvent rapide et imprévisible, car le mode suicidaire suit un cours temporel non linéaire, ce qui rend difficile pour les patients d'identifier comment leur état suicidaire est apparu. L'évaluation narrative permet au patient, avec ses propres mots, de réfléchir à ce qui s'est passé pendant cette période difficile. Grâce aux réflexions utiles et sans jugement du clinicien, le patient commence à se faire une idée plus claire de ce qui s'est passé.
Il est important de noter que, bien que les résultats de la méta-analyse de Janssen et al2 soient encourageants, les conclusions selon lesquelles les TCC associées à une évaluation narrative sont associées à une plus forte réduction des tentatives de suicide restent corrélationnelles. 2 Il n'existe qu'un seul essai clinique randomisé conçu pour isoler les effets uniques de l'évaluation narrative, qui a montré que l'évaluation narrative était la plus efficace pour réduire les idées suicidaires par rapport à une évaluation structurée du risque de suicide, lorsqu'elle était suivie d'un plan de sécurité ou d'un plan d'intervention en cas de crise.6 Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les contributions uniques de l'évaluation narrative à la réduction des pensées et des comportements suicidaires. De plus, la littérature sur l'intervention en matière de suicide continue de manquer d'études mécanistiques suffisantes qui permettraient de mieux comprendre quels éléments du traitement sont spécifiquement responsables de la réduction du risque de suicide.
Malgré ces limites, de plus en plus de preuves suggèrent que les approches d'évaluation collaborative centrées sur le patient ont un impact significatif sur la réduction du risque de suicide et de la détresse subjective. Des travaux récents menés par Oakey-Frost et al7 ont démontré que les patients hospitalisés en psychiatrie qui ont reçu le Suicide Status Form-4 (SSF-4), une évaluation collaborative semi-structurée du risque de suicide conforme à l'approche d'Aeschi, ont signalé une réduction substantielle de leur détresse subjective. Le SSF-4 est généralement administré dans le cadre de l'évaluation et de la gestion collaboratives du risque suicidaire, qui s'est révélée à plusieurs reprises efficace pour réduire de manière fiable les idées suicidaires dans les essais cliniques.8 Dans l'ensemble, les preuves sont convaincantes : l'utilisation de modèles d'évaluation du risque suicidaire centrés sur le patient et élaborés de manière collaborative contribue à réduire le risque suicidaire et la détresse. C'est une bonne nouvelle pour les cliniciens qui cherchent à intégrer des interventions simples pouvant avoir un impact réel pour redonner espoir, réduire le risque de tentatives de suicide et améliorer la vie de leurs patients.
Informations sur l'article
Published: November 20, 2025. doi:10.1001/jamanetworkopen.2025.44639
Corresponding Author: Justin C. Baker, PhD, ABPP, The Ohio State University, Wexner Medical Center, 1960 Kenny Rd, 3rd Floor, Columbus, OH 43210 (justin.baker@osumc.edu).
Conflict of Interest Disclosures: None reported.
References
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2. Janssen
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3. Michel
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Management of Suicidality (CAMS) compared to alternative treatment
conditions: a meta-analysis. Suicide Life Threat Behav. 2021;51(5):882-896. doi:10.1111/sltb.12765PubMedGoogle ScholarCrossref
Santé mentale des jeunes et prévention du risque suicidaire Jeu.27 nov., ciné-débat, au Théâtre Quintaou dans le cadre du FIFAVA . "Comment préserver et prendre en charge les ados qui veulent se faire du mal ?" Cette
année, la soirée d’ouverture du FIFAVA (Festival International du
Court-Métrage d’Anglet) aborde la thématique de la santé mentale. La
Ville propose un Rendez-vous Santé/Bien-être pour sensibiliser à
l’importance de la prévention du suicide. . ➜Projection du film "47 pouces" Réalisatrice Pascale Mompez (Grand prix FIFAVA 2024) . ➜Débat animé par Ttotte Darguy, directeur Ici Pays Basque, avec : • Dr Xavier Pommereau, psychiatre spécialiste de l’adolescence en difficulté • Pascale Mompez, réalisatrice du film • Malica Hervé, pair-aidante en santé mentale, Clinique Caradoc. . +d'infos : https://tinyurl.com/4jf48ve5 #Anglet#VilleAnglet
Féminicides, suicides forcés et harcèlement sexuel en hausse… Le point sur les violences faites aux femmes
Récap
107 femmes ont été victimes de féminicides au sein du couple
en 2024, contre 96 en 2023, selon le rapport annuel de Mission
interministérielle pour la protection des femmes.
Par Service Actu
Des suicides forcés
et des féminicides en hausse. Le rapport de la Mission
interministérielle pour la protection des femmes (Miprof), publié jeudi
20 novembre, fait le point sur les violences faites aux femmes en
France. Cette publication annuelle survient à quelques jours de la
journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes,
le 25 novembre.
• Suicides forcés
En 2024, 906 femmes victimes de harcèlement par leur conjoint ou
ex-conjoint se sont suicidées ou ont tenté de se suicider, un chiffre en
hausse de 17 % sur un an.
• Féminicides
107 femmes ont été victimes de féminicides au sein du couple en 2024,
contre 96 en 2023. Parmi elles, 37 avaient signalé ces violences aux
forces de sécurité. Sur la même année, 270 femmes ont été victimes de
tentatives de féminicide au sein du couple. Et parmi les 27 femmes ayant
tué leur partenaire ou ex-partenaire, 17 avaient été victimes de
violences antérieures du partenaire en question et 11 les avaient
signalées aux forces de sécurité.
• Violences sexuelles
Quelque 277 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de viols,
tentative de viols ou agressions sexuelles en 2023, soit une femme
toutes les deux minutes. Parmi elles, 7 % disent avoir déposé plainte.
• Violences conjugales
Au total, 376 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de
violences au sein du couple en 2023. Une sur cinq déclare avoir déposé
plainte.
• Outrages sexistes
En 2024, 3 226 infractions pour outrages sexiste et sexuel ont été enregistrées.
• Harcèlement sexuel
Plus de 1,3 million de femmes majeures ont déclaré avoir été victimes de
harcèlement sexuel et/ou exhibition sexuelle ou envoi d’images à
caractère sexuel et non sollicités en 2023 (+13 % par rapport à 2022).
Soit une femme victime toutes les vingt-trois secondes.
• Suites judiciaires
Au total, en 2024, 8 953 condamnations définitives pour des violences
sexuelles ont été prononcées et inscrites au casier judiciaire. Environ
99 % concernaient des hommes. Dans le détail, 86 % de ces condamnations
ont donné lieu à une peine d’emprisonnement, dont 49 % ferme ou en
partie ferme. Parmi les auteurs condamnées, 20 % étaient en état de
récidive.
• Enfants
La présence d’enfants n’empêche pas le passage à l’acte, relève la
Miprof : onze enfants étaient présents sur les lieux, douze enfants ont
vu l’un de leur parent mourir dans huit affaires différentes au cours de
l’année. Dans quatre affaires, c’est un enfant qui a donné l’alerte. Au
total, 94 enfants sont devenus orphelins de mère et/ou de père en 2024.
• Dispositifs de protection
En 2024, 4 171 ordonnances de protection,
qui peuvent inclure des interdictions de contact avec la victime ou de
se rendre dans des lieux déterminés, ont été acceptées, au moins
partiellement.
Au 3 novembre 2025, 5 359 téléphones « grave danger »,
qui permettent d’alerter et de faire intervenir immédiatement les
forces de l’ordre en cas de déclenchement par la victime, étaient actifs
sur le territoire. Au 3 novembre, 658 bracelets antirapprochement,
dispositif qui permet la géolocalisation de la victime de violences au
sein du couple, étaient actifs. Par ailleurs, 11 271 places
d’hébergement étaient destinées aux femmes victimes de violences à la
date du 31 décembre 2024.
Matinée de la Réhab "Prévention du suicide : enjeux, pratiques et ressources"
Haut-Rhin
La dernière « Matinées de la réhab’ » de l’année 2025 portée par le Centre de ressources en réhabilitation psychosociale du Haut-Rhin aura comme thème "Prévention du suicide : enjeux, pratiques et ressources" et est destiné à tous les publics.
Elle aura lieu le jeudi 11 décembre de 9h à 12h au Centre Hospitalier de Rouffach à la salle des fêtes.
Programme :
Intervention de Rémi Badoc - association Sépia (Suicide Ecoute Prévention Intervention auprès des Ados)
Témoignage d’une personne concernée
Intervention de l’équipe du 3114
Modalités d'accès à l'événement : tout public, gratuit, sur inscription
Webinaire Prévention du suicide : 3114 - Comment repérer, orienter
et accompagner une personne en situation de détresse ?
15 décembre 202510:30
Lieu
Visio Conférence
Nous sommes tous acteurs de la prévention du suicide. Parce que
vous accompagnez chaque jour des publics vulnérables, l'équipe du 3114
Grand Est vous propose un temps de sensibilisation et d’information sur
les conduites suicidaires, les signaux d’alerte et les ressources
mobilisables, dont le 3114, numéro national de prévention du suicide.
Intervenantes :
Marie CHAVES, répondante infirmière au 3114
Sandy CHEBANCE, répondante infirmière à VigilanS
Ce webinaire s'adresse aux accompagnants sociaux du Grand Est
Information Cholet Agglo – Formation Prévention suicide
Bonjour, Dans le cadre de la préparation du calendrier 2026 des formations en prévention du suicide, l’ARS Pays de la Loire et le Pôle Formation Santé nous sollicitent pour recenser les besoins du territoire. Trois formations sont proposées : Sentinelle Évaluation du potentiel suicidaire Intervention de crise 📎 Le document à télécharger détaille les publics visés, objectifs et contenus pour chacune de ces formations. Il peut être diffusé à vos équipes. 📅 Merci de me transmettre ( à la CPTS) impérativement avant le 27 novembre : Le type de formation souhaitée (Sentinelle, Évaluation du potentiel suicidaire, Intervention de crise) Le nombre de professionnels concernés de votre équipe ou service souhaitant y participer Le nom et l’adresse mail de la personne référente de votre structure pour ce sujet Pour la formation Sentinelle, il est impératif que les professionnels soient intégrés à un réseau existant ou en construction. Attention : Les formations internes à une même structure relèvent prioritairement de la formation continue. Merci pour votre mobilisation sur ce sujet essentiel. Je reste disponible pour toute précision.
Témoignage "Un
jour, c'était trop pour moi, j'ai fait une tentative de suicide", Miel a
créé Lyynk, une appli pour aider les jeunes en détresse psychologique
L'influenceuse Miel Abitbol a connu un
parcours compliqué et fait de la santé mentale son combat. À 18 ans,
elle est la co-fondatrice de Lyynk, une application "de confiance dédiée
au bien-être des jeunes".
Son visage aujourd'hui n'est que sourire. Pendant des années
pourtant, Miel a enchaîné les dépressions. Harcèlement, agression
sexuelle, revenge porn, l'adolescente a vécu l'enfer jusqu'à vouloir
disparaître.
Miel, son histoire, sa force
"Un jour, c'était trop pour moi et j'ai fait une tentative de suicide, confie-t-elle,
mes parents ont tout appris justement sur un lit d'hôpital et c'est
parti pour des années très compliquées en termes de santé mentale, entre
les hospitalisations, les traitements, les rendez-vous psy".
J'ai été confrontée assez tôt à ces problématiques-là et c'est pour ça que ça en fait un peu mon engagement aujourd'hui. Miel Abitbol Co-fondatrice de Lyynk
La
part douloureuse de son histoire, la jeune influenceuse en a fait une
force. En septembre 2024, accompagnée par sa psychiatre, elle lance une
application dédiée à la santé mentale des jeunes, un projet soutenu
financièrement par son père qui a fait fortune dans la tech aux
États-Unis.
Une application comme une "safe place"
"Lyynk,
L-Y-Y-N-K, donc Link qui est en anglais, le lien. En gros, le jeune, il
a toute une safe place. Par exemple, il va pouvoir noter son humeur,
son sommeil, son alimentation pour garder un suivi de comment il va au
jour le jour".
"On a aussi rajouté, là récemment, des
exercices de respiration, pour une montée de crise d'angoisse, avoir un
examen pour s'endormir le soir. Ça, c'est très important, c'est beaucoup
utilisé en psychiatrie, en psychologie".
C'est le kit de secours : qu'est-ce que je fais quand ça ne va pas ? Miel Abitbol Co-fondatrice de Lyynk
"Les
jeunes, sur l'application, peuvent aussi se connecter avec leurs
parents ou leurs adultes de confiance. Ça permet vraiment de recréer du
lien de façon indirecte, pas dans la vraie vie, parce que ce n'est pas
nécessairement facile de dire à ses parents, dans la vraie vie, ça ne va
pas".
"À travers un téléphone, c'est beaucoup plus
simple. Et d'ailleurs, il y en a beaucoup qui font ça, qui envoient des
messages pour dire à leurs parents que ça ne va pas, qui se livrent à
eux, juste à travers leur téléphone".
"Parmi
nos utilisateurs, beaucoup ont peur, tout simplement, parce qu'ils se
disent, et ils en sont convaincus, que les parents ne sont pas du tout
sensibilisés à ça, explique Ryan Baazia, 23 ans, directeur produit Lyynk. Et ils se disent, mais ils ne vont pas comprendre, ils sont trop stricts, ils trouvent que ce sont des problèmes futiles".
"C'est
toujours ce type de réponse, ils ont toujours peur d'aller vers
l'adulte. Quand on voit que la grande cause nationale de 2025, c'est la
santé mentale, est-ce que vous pouvez me citer un truc qui a été fait en
faveur de la santé mentale de cette année ? Je n'ai rien vu, nous, on
n'a rien vu chez Lyynk".
"Donc nous, on essaye de faire du lobbying auprès des
pouvoirs publics pour essayer de faire bouger les choses, parce que
malheureusement, c'est qu'avec eux, c'est avec les textes de loi qu'on
va réussir à faire bouger des choses au niveau constitutionnel, poursuit Ryan Baazia. Mais on n'attend pas le côté politique pour avancer, parce qu'il n'y a rien qui se fait de ce côté-là".
"C'est un travail collectif qui résoudra le problème"
Le père de Miel, jamais très loin, attend, lui aussi, que les autorités se saisissent de cette question de santé publique.
"Si les jeunes sont comme ça aujourd'hui, c'est parce qu'ils sont ce qu'on en a fait", témoigne Guirchaume Abitbol, co-fondateur de Lyynk.
On
doit tous travailler ensemble pour que les jeunes soient mieux. Y
compris les adultes, les jeunes, les politiques, les médecins, l'école,
tout le monde. C'est un travail collectif qui résoudra le problème. On
en est persuadés. Guirchaume Abitbol Co-fondateur de Lyynk
"Ce
n'est pas une question de mauvaise volonté des parents, c'est qu'on a
le sentiment qu'il peut se passer des petites choses chez son ado, mais
on met ça un peu sur le dos de l'adolescence".
"Ces
difficultés qui nous semblent, pour nous, légères et anodines
représentent pour eux énormément de choses et ils se sentent, du coup,
incompris par leurs parents et, de fait, ils ne vont pas aller parler de
leurs difficultés avec leurs parents".
Il
faut laisser une ouverture maximale à ces jeunes en leur disant "tous
les sujets sont ouverts, tu peux me parler de tout, même si tu fais
quelque chose de pas bien, quoi qu'il arrive, je serai toujours là pour
t'aider à trouver une solution"
Miel, dans son combat, a eu beaucoup de chances d'avoir son père à ses côtés. Elle en a hérité au moins un trait de caractère.
"Moi, je suis un peu une insatisfaite éternelle, un peu comme mon père, raconte Miel. Mais
je suis du style où il faut toujours aller plus loin, plus haut, plus
haut, toujours plus. Et on a tellement plus de choses à faire pour la
santé mentale des jeunes que pour moi, on n'en est qu'au début".
Avec 300 000 téléchargements en un an, l'appli cartonne, Miel prépare désormais une nouvelle émission sur les réseaux sociaux. Elle pourrait être en ligne dès la fin de l'année.