jeudi 17 mai 2018
Le deuxième syndicat agricole a accusé mercredi le gouvernement de faire "marche arrière" sur la prévention du suicide des agriculteurs, en cessant de financer l'aide au répit
Prévention du suicide des agriculteurs : le gouvernement fait "marche arrière"
le 17 mai 2018 www.europe1.fr*
Quelque 3.500 agriculteurs ont bénéficié de ce dispositif, mis en place par le précédent gouvernement.
Le deuxième syndicat agricole a accusé mercredi le gouvernement de faire "marche arrière" sur la prévention du suicide des agriculteurs, en cessant de financer l'aide au répit.
La Coordination rurale, deuxième syndicat agricole, a accusé mercredi le gouvernement de faire "marche arrière" sur la prévention du suicide des agriculteurs, en cessant de financer l'aide au répit, qui permet aux paysans en burn-out de partir en vacances.
Dans un communique intitulé "Prévention du suicide: le gouvernement en marche arrière", la Coordination rurale pointe du doigt "ce repli alors que la situation des agriculteurs ne cesse de se détériorer". "Les ministères de l'Agriculture et des Finances ayant décidé de ne plus financer le dispositif d'aide au répit pour les agriculteurs, ce sont les MSA (caisses de la sécurité sociale agricole) locales qui vont essayer de maintenir ce dispositif aux frais de ces derniers", affirme le syndicat. La Coordination rurale "s'étonne et s'insurge contre cet abandon d'une politique nationale mise en place pour prévenir le suicide agricole".
3.500 agriculteurs ont bénéficié du dispositif. Quelque 3.500 agriculteurs ont bénéficié de ce dispositif, mis en place par le précédent gouvernement et qui permet aux agriculteurs de partir en congés, mais aussi d'obtenir une aide administrative ou de faire partie d'un groupe de parole. La situation économique de nombre d'exploitations s'est considérablement aggravée ces dernières années. La MSA a indiqué que ce dispositif serait reconduit, avec ou sans l'aide de l'État: "les quatre millions d'euros délégués par l'État l'année dernière, c'était pour lancer le programme", a expliqué Bruno Lachesnaie, directeur de l'action sociale à la MSA.
Une aide de l'État tant attendue. "On va le continuer sur nos fonds d'actions sociales, on a quand même 154 millions d'euros par an. On a également un fonds de prévention qu'on va mettre à contribution", a-t-il ajouté. "On va dégager une enveloppe de 3,5 millions pour 2018, en espérant que l'État puisse compléter, mais on n'est plus dans la logique que l'État reconduise tous les ans une aide au démarrage d'un programme", a-t-il affirmé.
"On prend le relais, mais on souhaiterait que l'Etat puisse compléter", a-t-il ajouté, précisant par ailleurs que ce programme allait être élargi aux "salariés de la production agricole", voire de quelques filières coopératives dans les secteurs en crise, dont certains ne sont pas épargnés par le burn-out. "Sur certains autres domaines d'intervention, on resserre un peu les critères, c'est la vie même des fonds d'action sociale", a ajouté Bruno Lachesnaie, précisant que 2,5 millions seraient financés par les caisses centrales et un million par les caisses locales.
http://www.europe1.fr/societe/prevention-du-suicide-des-agriculteurs-le-gouvernement-fait-marche-arriere-3654491
mardi 15 mai 2018
RECHERCHES ETUDES Les actes de la journée d’études « La pathologie du suicide »
La revue Criminocorpus met en ligne les actes de la journée d’études « La pathologie du suicide »
La revue Criminocorpus vient de mettre en ligne les actes de la journée d’études « La pathologie du suicide – Pour une nouvelle histoire des enjeux médicaux et socio-politiques aux XIXe-XXe siècles » organisée le 13 juin 2016 à l’Institut universitaire de la médecine et de la santé publique (IUHMSP) à Lausanne avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) et la Fondation pour l’Université de Lausanne.
https://journals.openedition.org/criminocorpus/3771
La pathologie du suicide
Pour une nouvelle histoire des enjeux médicaux et socio-politiques aux XIXe-XXe siècles
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Credits : BnF
Editor's notes
Cette journée d'études a été organisée le 13 juin 2016 à l'Institut universitaire d'histoire de la médecine et de la santé publique (IUHMSP) à Lausanne avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) et la Fondation pour l'Université de Lausanne.
Présentation de la journée d'étude
Marc Renneville and Eva Yampolsky
La pathologie du suicide. Pour une nouvelle histoire des enjeux médicaux et socio-politiques aux XIXe-XXe siècles
Marc Renneville 1 Eva Yampolsky
1 CLAMOR - Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice
Résumé : Organisée par l’Institut universitaire d’histoire de la médecine et de la santé publique (IUHMSP) le 13 juin 2016 à Lausanne, avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) et la Fondation pour l'Université de Lausanne, cette journée d’étude se voulait interdisciplinaire en réunissant des chercheurs qui se sont intéressés à cette question, de près ou de loin, depuis leur lieu de spécialisation, notamment en histoire de la justice, de la criminologie et de la médecine, en études littéraires, mais aussi en sociologie. Elle visait précisément, à partir d’étude de cas, à éclairer la manière dont le suicide a été construit comme un objet relevant de la médecine, et comment cette construction a été influencée voire définie par d’autres discours non-médicaux, notamment juridique, journalistique et littéraire, moral et politique.
Direction d'ouvrage, Proceedings, Dossier
France. https://journals.openedition.org/criminocorpus/3771, 2018, 〈https://journals.openedition.org/criminocorpus/3771〉
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01791201
Contributeur : Marc Renneville <marc.renneville@cnrs.fr>
Histoires de la pathologie du suicide [Full text]
14 May 2018
Communications
Marc Renneville 1 Eva Yampolsky
1 CLAMOR - Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice
Résumé : L’une des premières questions qu’il convient de poser à l’histoire du suicide tient à la position du narrateur. S’agit-il de s’engager dans une explication du passage à l’acte ? S’agit-il plutôt de rendre compte des explications formulées dans un temps et un espace situé ? Les deux démarches sont également légitimes et nous n’avons pas choisi d’en privilégier une pour cette journée d’étude. La capacité de la mort volontaire à susciter la réaction sociale rend l’histoire sociale du suicide particulièrement complexe en raison du nombre de sources disponibles (droit, justice, théologie, philosophie, médecine, sciences humaines…). Cette variété appelle à une réserve méthodologique préliminaire sur la capacité de l’histoire à en rendre compte par une synthèse englobant plusieurs aires culturelles dans la longue durée. Nous ne possédons pas pour l’instant de synthèse sur le sujet, comparable au travail mené par Philippe Ariès sur la mort en Occident. Les contextes nationaux ne sont pas indifférents à l’évolution de la question et ils exigent de tenir compte de chronologies spécifiques avant d’établir un inventaire des différences, des similitudes et de circulations des savoirs. Ce qui a conduit, depuis ces dernières années, plusieurs historiens à mener des études comparatives du suicide sur les plans culturel, national et politique. Dans cette optique, la compréhension du suicide, de ses causes et des mobiles, exige une approche qui inscrit ce phénomène dans la spécificité culturelle et nationale qui le détermine. Ainsi, si l’on compare la situation de la France avec l’Angleterre, les différences paraissent a priori flagrantes sur le plan juridique, puisque le code pénal de 1791 décriminalise l’acte tandis que le suicide reste passible de poursuite durant toute la période victorienne (Anderson 1987 ; MacDonald et Murphy, 1993) et ne fut dépénalisé en Angleterre qu’en 1961. La tendance au retrait judiciaire, dans sa pratique, est pourtant similaire. Nous avons donc choisi pour cette journée d’étude de restreindre notre approche à la période contemporaine, prise sous l’angle de l’histoire des savoirs visant à produire une connaissance du phénomène suicidaire. Nous avons délibérément écarté la question du suicide dans la littérature au XVIIIe et au XIXe siècles, bien qu’il s’agisse d’un thème majeur qui a suscité de nombreuses études critiques (Alvarez 1973 ; Gates 1987 ; Bell 2011 ; Faubert 2015). Il ne s’agit pas pour autant d’ignorer les influences réciproques entre médecine et littérature, et tout particulièrement dans le champ de la folie et du suicide. Ces circulations, tant au niveau conceptuel et terminologique qu’au niveau descriptif, ont fait l’objet d’analyse en études littéraires et en humanités médicales, et qui permettent de mieux comprendre la médicalisation du suicide (Rigoli 2001 ; Roldan 2013). En précisant notre cadre d’études, nous avons également écarté certaines questions qui sont à la périphérie de l’acte du suicide, notamment le comportement autodestructeur qui a récemment fait l’objet d’études approfondies (Millard 2015 ; Chaney 2017). Les articles réunis dans ces actes partent de plusieurs axes d’études en histoire, qui ont déjà été bien élaborés, comme la question de la sécularisation et la médicalisation du suicide (MacDonald 1988, 1989 ; Kushner 1991), le rapport entre violence et suicide (Chesnais 1981) et la perspective du « genre » de la mort volontaire (Higonnet 1986 ; Kushner 1993 ; Fauvel 2016).
Article dans une revue Criminocorpus, revue hypermédia, Criminocorpus, 2018, 〈https://journals.openedition.org/criminocorpus/3775〉
Juan Rigoli1
Psychopathologie et poétique de l’« ennui » en France au xixe siècle [Full text]
Eva Yampolsky 1
Le suicide selon François-Emmanuel Fodéré [Full text]
Les ambiguïtés du discours entre crime et folie
1 PhD en littérature française, Emory University, Atlanta, États-Unis ; doctorante en histoire de la médecine, section d’histoire et IUHMSP, Université de Lausanne, Suisse. Elle prépare actuellement une thèse sur l’histoire de la psychiatrie et la médicalisation du suicide en France au xixe siècle.
Marc Renneville
Le suicide est-il une folie ? Les lectures médicales du suicide en France au XIXe siècle [Full text]
Marc Renneville 1
1 CLAMOR - Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice
Résumé : Décriminalisé en 1791, le suicide est dans la France du XIXe siècle un enjeu de savoirs, soumis à observation et à des analyses visant à comprendre les mobiles de l’acte afin d’en réduire la fréquence. Les médecins aliénistes cherchent tout particulièrement à comprendre les causes du suicide en avançant plusieurs théories et un débat est ouvert dans cette communauté scientifique entre les tenants d’une lecture pathologisante et les défenseurs d’une approche causale plus éclectique. À la fin du siècle, la sociologie naissante s’empare à son tour du suicide pour tenter d’en expliquer les causes en s’inscrivant en rupture avec l’approche médicale. Cet article propose de relever les principales positions de la communauté médicale française, entre la théorie de l’aliénation mentale de Pinel et le livre de Durkheim, publié en 1897 sur le thème.
Criminocorpus, revue hypermédia, Criminocorpus, 2018, 〈https://journals.openedition.org/criminocorpus/3797〉
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01791600
Contributeur : Marc Renneville <marc.renneville@cnrs.fr>
Laurence Guignard
Le suicide, une pathologie carcérale ? [Full text]
Laurence Guignard est maître de conférence en histoire contemporaine à Université de Lorraine, CRULH (Centre de recherches universitaires lorrain d’Histoire). Ses recherches portent sur l’histoire de la psychiatrie, l’histoire de la justice et des régulations sociale, l’histoire du corps et l’histoire des savoirs.
Dernières publications :« Antoine Léger le lycanthrope (1824-1903) : une étape dans la genèse des perversions sexuelles », L’évolution psychiatrique, 82 (3), 2017, p. 579-591.
« Genèse de l’article 64 du Code pénal (1795-1810), présentation d’un dossier de sources en ligne », Criminocorpus. Dossier Folie et justice de l’Antiquité à l’époque contemporaine. Dirigé par Hélène Ménard, Hélène Bellanger, Marc Renneville, 22 avril 2016, http://criminocorpus.revues.org/3215
Avec Jean-Claude Farcy, « Marques signes tatouages : archives de la répression. Le registre des détenus administratifs de Bicêtre (1813-1851) », RH 19, 2015/1, p. 119-136.
Cet article veut montrer que la prévention du suicide dans les prisons françaises de la seconde moitié du xixe siècle achoppe sur la logique disciplinaire qui se met alors en place dans les lieux de détention. Celle-ci privilégie l’action sur le corps par rapport à des méthodes de resocialisation ou de soutien moral des détenus mélancoliques qui sont pourtant promues par des réformateurs et philanthropes comme Béranger. L’échec de la prévention attestée par les chiffres de la statistique pénitentiaire paraît donc inhérent aux méthodes employées : la camisole de force, la cellule de sûreté, l’apprentissage aussi des techniques de réanimation par les gardiens. Le régime disciplinaire instauré et surtout la dépersonalisation des détenus dont elle est porteuse est cependant également conforme à leur situation juridique, puisqu’en prison, ils ne sont plus considérés comme des sujets de plein droit, et se voient atteints dans leur identité subjective par le caractère infamant de la peine.
14 May 2018
Maria Teresa Brancaccio 1 and David Lederer 2
1 Maria Teresa Brancaccio is Assistant Professor in History of Public Health at the Department, Health, Ethics and Society, Faculty of Medicine and Life Sciences, University of Maastricht and international correspondent at the UCL Health Humanities Centre (London). Her main research subjects are: history of the category of child hyperactivity; history of war trauma; history of suicide; history of hypnotism and psychical research.
2 David Lederer is Senior Lecturer in History at the National University of Ireland Maynooth. His main research areas are: Early Modern Europe, Germany, History of Suicide, History of Emotion.
Résumé : Les contributions de Wagner et de Morselli sont souvent considérées en rapport au débat transnational sur le suicide ou sur les méthodes statistiques du xixe siècle, ou encore par l’influence qu’elles ont exercée sur Le Suicide d’Émile Durkheim (1897). Notre objectif ici est de considérer l’apport de Wagner et de Morselli dans le contexte du processus d’unification nationale qui a eu lieu en Allemagne et en Italie.
14 May 2018
Michela Canevascini 1
La médicalisation des problématiques suicidaires : l’exemple d’un service d’urgence psychiatrique [Full text]
1 Michela Canevascini a un doctorat en anthropologie de la santé et travaille actuellement chez Curaviva-Schweiz comme collaboratrice scientifique. Dans ses recherches précédentes elle a travaillé avec une perspective tant académique qu’appliquée dans les domaines de la prévention du suicide, la santé mentale, la prévention du tabagisme et la santé maternelle.
14 May 2018
Cet article analyse la prise en charge des personnes présentant des idées ou des comportements suicidaires dans le cadre d’un service d’urgences psychiatriques. Face aux problématiques suicidaires, les soignants s’appuient sur des outils censés objectiver la pratique psychiatrique, comme l’évaluation du potentiel suicidaire ou l’établissement d’un diagnostic psychiatrique. Les soignants sont toutefois confrontés à de nombreux patients présentant une souffrance psychique légère, ce qui pose la question de la pertinence d’un dispositif médical dans ce contexte. Si les soignants se montrent critiques vis-à-vis des risques de médicalisation, les contraintes institutionnelles, assécurologiques, ainsi que les logiques disciplinaires s’imposent, induisant une médicalisation des problématiques suicidaires.
Howard I. Kushner 1
Social Trauma and Suicide in Historical Perspective [Full text]
14 May 2018
1 Howard I. Kushner is the Nat C. Robertson Distinguished Professor of Science & Society Emeritus at Emory University in Atlanta, Georgia and the John R. Adams Professor of History Emeritus at San Diego State University. At Emory, Kushner held joint appointments as Professor in the Department of Behavioral Sciences and Health Education in the Rollins School of Public Health, in Emory’s Programs in Human Health and in Neuroscience and Behavioral Biology, as well as in the Graduate Institute of Liberal Arts. At SDSU, Kushner is also Adjunct Professor in the Graduate School of Public Health. In 2015, he joined the Laboratory of Comparative Human Cognition in the Communications Department of the University of California, San Diego.
Kushner’s current research focuses on the possible connections between handedness, laterality, and learning disorders. He is author of five books, including On the Other Hand: Left Hand, Right Brain, Mental Disorder, and History (Johns Hopkins University Press, 2017), A Cursing Brain? The Histories of Tourette Syndrome (Harvard University Press, 1999), American Suicide: A Psychocultural Exploration (Rutgers University Press, 1991), and numerous articles on the history of suicide and addiction.
La revue Criminocorpus vient de mettre en ligne les actes de la journée d’études « La pathologie du suicide – Pour une nouvelle histoire des enjeux médicaux et socio-politiques aux XIXe-XXe siècles » organisée le 13 juin 2016 à l’Institut universitaire de la médecine et de la santé publique (IUHMSP) à Lausanne avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) et la Fondation pour l’Université de Lausanne.
https://journals.openedition.org/criminocorpus/3771
La pathologie du suicide
Pour une nouvelle histoire des enjeux médicaux et socio-politiques aux XIXe-XXe siècles
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Credits : BnF
Editor's notes
Cette journée d'études a été organisée le 13 juin 2016 à l'Institut universitaire d'histoire de la médecine et de la santé publique (IUHMSP) à Lausanne avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) et la Fondation pour l'Université de Lausanne.
Présentation de la journée d'étude
Marc Renneville and Eva Yampolsky
La pathologie du suicide. Pour une nouvelle histoire des enjeux médicaux et socio-politiques aux XIXe-XXe siècles
Marc Renneville 1 Eva Yampolsky
1 CLAMOR - Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice
Résumé : Organisée par l’Institut universitaire d’histoire de la médecine et de la santé publique (IUHMSP) le 13 juin 2016 à Lausanne, avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) et la Fondation pour l'Université de Lausanne, cette journée d’étude se voulait interdisciplinaire en réunissant des chercheurs qui se sont intéressés à cette question, de près ou de loin, depuis leur lieu de spécialisation, notamment en histoire de la justice, de la criminologie et de la médecine, en études littéraires, mais aussi en sociologie. Elle visait précisément, à partir d’étude de cas, à éclairer la manière dont le suicide a été construit comme un objet relevant de la médecine, et comment cette construction a été influencée voire définie par d’autres discours non-médicaux, notamment juridique, journalistique et littéraire, moral et politique.
Direction d'ouvrage, Proceedings, Dossier
France. https://journals.openedition.org/criminocorpus/3771, 2018, 〈https://journals.openedition.org/criminocorpus/3771〉
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01791201
Contributeur : Marc Renneville <marc.renneville@cnrs.fr>
Histoires de la pathologie du suicide [Full text]
14 May 2018
Communications
Marc Renneville 1 Eva Yampolsky
1 CLAMOR - Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice
Résumé : L’une des premières questions qu’il convient de poser à l’histoire du suicide tient à la position du narrateur. S’agit-il de s’engager dans une explication du passage à l’acte ? S’agit-il plutôt de rendre compte des explications formulées dans un temps et un espace situé ? Les deux démarches sont également légitimes et nous n’avons pas choisi d’en privilégier une pour cette journée d’étude. La capacité de la mort volontaire à susciter la réaction sociale rend l’histoire sociale du suicide particulièrement complexe en raison du nombre de sources disponibles (droit, justice, théologie, philosophie, médecine, sciences humaines…). Cette variété appelle à une réserve méthodologique préliminaire sur la capacité de l’histoire à en rendre compte par une synthèse englobant plusieurs aires culturelles dans la longue durée. Nous ne possédons pas pour l’instant de synthèse sur le sujet, comparable au travail mené par Philippe Ariès sur la mort en Occident. Les contextes nationaux ne sont pas indifférents à l’évolution de la question et ils exigent de tenir compte de chronologies spécifiques avant d’établir un inventaire des différences, des similitudes et de circulations des savoirs. Ce qui a conduit, depuis ces dernières années, plusieurs historiens à mener des études comparatives du suicide sur les plans culturel, national et politique. Dans cette optique, la compréhension du suicide, de ses causes et des mobiles, exige une approche qui inscrit ce phénomène dans la spécificité culturelle et nationale qui le détermine. Ainsi, si l’on compare la situation de la France avec l’Angleterre, les différences paraissent a priori flagrantes sur le plan juridique, puisque le code pénal de 1791 décriminalise l’acte tandis que le suicide reste passible de poursuite durant toute la période victorienne (Anderson 1987 ; MacDonald et Murphy, 1993) et ne fut dépénalisé en Angleterre qu’en 1961. La tendance au retrait judiciaire, dans sa pratique, est pourtant similaire. Nous avons donc choisi pour cette journée d’étude de restreindre notre approche à la période contemporaine, prise sous l’angle de l’histoire des savoirs visant à produire une connaissance du phénomène suicidaire. Nous avons délibérément écarté la question du suicide dans la littérature au XVIIIe et au XIXe siècles, bien qu’il s’agisse d’un thème majeur qui a suscité de nombreuses études critiques (Alvarez 1973 ; Gates 1987 ; Bell 2011 ; Faubert 2015). Il ne s’agit pas pour autant d’ignorer les influences réciproques entre médecine et littérature, et tout particulièrement dans le champ de la folie et du suicide. Ces circulations, tant au niveau conceptuel et terminologique qu’au niveau descriptif, ont fait l’objet d’analyse en études littéraires et en humanités médicales, et qui permettent de mieux comprendre la médicalisation du suicide (Rigoli 2001 ; Roldan 2013). En précisant notre cadre d’études, nous avons également écarté certaines questions qui sont à la périphérie de l’acte du suicide, notamment le comportement autodestructeur qui a récemment fait l’objet d’études approfondies (Millard 2015 ; Chaney 2017). Les articles réunis dans ces actes partent de plusieurs axes d’études en histoire, qui ont déjà été bien élaborés, comme la question de la sécularisation et la médicalisation du suicide (MacDonald 1988, 1989 ; Kushner 1991), le rapport entre violence et suicide (Chesnais 1981) et la perspective du « genre » de la mort volontaire (Higonnet 1986 ; Kushner 1993 ; Fauvel 2016).
Article dans une revue Criminocorpus, revue hypermédia, Criminocorpus, 2018, 〈https://journals.openedition.org/criminocorpus/3775〉
Juan Rigoli1
Psychopathologie et poétique de l’« ennui » en France au xixe siècle [Full text]
14 May 2018
1Juan Rigoli est professeur de littérature française à l’Université de Genève. Ses travaux portent principalement sur le XIXe siècle (Chateaubriand, Balzac, Nerval, Flaubert, Rimbaud) et sur les rapports entre littérature et médecine durant la même période, en particulier sur la psychiatrie et la physiologie. Il a notamment publié : Être et se connaître au XIXe siècle (avec John E. Jackson et Daniel Sangsue, préface d'Alain Corbin, Genève, Métropolis, 2006) ; Le voyageur à l’envers. Montagnes de Chateaubriand (Genève, Droz, 2004) ; Lire le délire. Aliénisme, rhétorique et littérature en France au XIXe siècle (préface de Jean Starobinski, Paris, Fayard, 2001) ; Poétiques barbares / Poetiche barbare (avec Carlo Caruso, Ravenna, Longo, 1998).
résumé L’« ennui » acquiert ou plutôt retrouve, à l’aube du xixe siècle, le sens fort d’une expérience subjective douloureuse, placée sous le signe du vide. Il s’inscrit au cœur de la nosographie psychiatrique du suicide, en même temps qu’il désigne, avec Chateaubriand et Senancour, une composante essentielle de la conscience et de l’esthétique romantiques. Un large éventail de termes communs ou savants, substituts absolus ou partiels de l’« ennui », oriente alors récits et descriptions de l’état mélancolique, auquel il est associé : « dégoût de la vie », « spleen », « vague des passions », « tædium vitae » (de mémoire sénéquéenne), « misopsychie » et quelques autres, à travers lesquels se dessine et se brouille à la fois la frontière entre littérature et médecine. La psychopathologie s’enrichit ainsi d’une entité incertaine, tour à tour affirmée et contestée, qui court d’Esquirol à Minkowski, réveillant la mémoire d’une poétique dont elle croit parfois s’être séparée.
1Juan Rigoli est professeur de littérature française à l’Université de Genève. Ses travaux portent principalement sur le XIXe siècle (Chateaubriand, Balzac, Nerval, Flaubert, Rimbaud) et sur les rapports entre littérature et médecine durant la même période, en particulier sur la psychiatrie et la physiologie. Il a notamment publié : Être et se connaître au XIXe siècle (avec John E. Jackson et Daniel Sangsue, préface d'Alain Corbin, Genève, Métropolis, 2006) ; Le voyageur à l’envers. Montagnes de Chateaubriand (Genève, Droz, 2004) ; Lire le délire. Aliénisme, rhétorique et littérature en France au XIXe siècle (préface de Jean Starobinski, Paris, Fayard, 2001) ; Poétiques barbares / Poetiche barbare (avec Carlo Caruso, Ravenna, Longo, 1998).
résumé L’« ennui » acquiert ou plutôt retrouve, à l’aube du xixe siècle, le sens fort d’une expérience subjective douloureuse, placée sous le signe du vide. Il s’inscrit au cœur de la nosographie psychiatrique du suicide, en même temps qu’il désigne, avec Chateaubriand et Senancour, une composante essentielle de la conscience et de l’esthétique romantiques. Un large éventail de termes communs ou savants, substituts absolus ou partiels de l’« ennui », oriente alors récits et descriptions de l’état mélancolique, auquel il est associé : « dégoût de la vie », « spleen », « vague des passions », « tædium vitae » (de mémoire sénéquéenne), « misopsychie » et quelques autres, à travers lesquels se dessine et se brouille à la fois la frontière entre littérature et médecine. La psychopathologie s’enrichit ainsi d’une entité incertaine, tour à tour affirmée et contestée, qui court d’Esquirol à Minkowski, réveillant la mémoire d’une poétique dont elle croit parfois s’être séparée.
Eva Yampolsky 1
Le suicide selon François-Emmanuel Fodéré [Full text]
Les ambiguïtés du discours entre crime et folie
1 PhD en littérature française, Emory University, Atlanta, États-Unis ; doctorante en histoire de la médecine, section d’histoire et IUHMSP, Université de Lausanne, Suisse. Elle prépare actuellement une thèse sur l’histoire de la psychiatrie et la médicalisation du suicide en France au xixe siècle.
Au tournant du xixe
siècle, l’intérêt pour le suicide se déplace du contexte juridique au
cadre médical, et il devient un problème à la fois de santé mentale, de
santé publique et de médecine légale. Une de premières figures qui a
beaucoup développé la question du suicide depuis ces trois perspectives
médicales est François-Emmanuel Fodéré (1764-1835). Considéré comme l’un
des fondateurs de la médecine légale moderne, il fut un des premiers à
définir tout suicide comme un « acte de folie ». Cette position sera partagée par la plupart des aliénistes du début du xixe
siècle. Or, après avoir développé ces premières théories psychiatriques
sur le suicide, Fodéré reviendra plus tard sur cette position et
plaidera pour une nouvelle criminalisation de certains suicides dit
« volontaires ».
Marc Renneville
Le suicide est-il une folie ? Les lectures médicales du suicide en France au XIXe siècle [Full text]
Marc Renneville 1
1 CLAMOR - Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice
Résumé : Décriminalisé en 1791, le suicide est dans la France du XIXe siècle un enjeu de savoirs, soumis à observation et à des analyses visant à comprendre les mobiles de l’acte afin d’en réduire la fréquence. Les médecins aliénistes cherchent tout particulièrement à comprendre les causes du suicide en avançant plusieurs théories et un débat est ouvert dans cette communauté scientifique entre les tenants d’une lecture pathologisante et les défenseurs d’une approche causale plus éclectique. À la fin du siècle, la sociologie naissante s’empare à son tour du suicide pour tenter d’en expliquer les causes en s’inscrivant en rupture avec l’approche médicale. Cet article propose de relever les principales positions de la communauté médicale française, entre la théorie de l’aliénation mentale de Pinel et le livre de Durkheim, publié en 1897 sur le thème.
Criminocorpus, revue hypermédia, Criminocorpus, 2018, 〈https://journals.openedition.org/criminocorpus/3797〉
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01791600
Contributeur : Marc Renneville <marc.renneville@cnrs.fr>
Laurence Guignard
Le suicide, une pathologie carcérale ? [Full text]
Laurence Guignard est maître de conférence en histoire contemporaine à Université de Lorraine, CRULH (Centre de recherches universitaires lorrain d’Histoire). Ses recherches portent sur l’histoire de la psychiatrie, l’histoire de la justice et des régulations sociale, l’histoire du corps et l’histoire des savoirs.
Dernières publications :« Antoine Léger le lycanthrope (1824-1903) : une étape dans la genèse des perversions sexuelles », L’évolution psychiatrique, 82 (3), 2017, p. 579-591.
« Genèse de l’article 64 du Code pénal (1795-1810), présentation d’un dossier de sources en ligne », Criminocorpus. Dossier Folie et justice de l’Antiquité à l’époque contemporaine. Dirigé par Hélène Ménard, Hélène Bellanger, Marc Renneville, 22 avril 2016, http://criminocorpus.revues.org/3215
Avec Jean-Claude Farcy, « Marques signes tatouages : archives de la répression. Le registre des détenus administratifs de Bicêtre (1813-1851) », RH 19, 2015/1, p. 119-136.
Cet article veut montrer que la prévention du suicide dans les prisons françaises de la seconde moitié du xixe siècle achoppe sur la logique disciplinaire qui se met alors en place dans les lieux de détention. Celle-ci privilégie l’action sur le corps par rapport à des méthodes de resocialisation ou de soutien moral des détenus mélancoliques qui sont pourtant promues par des réformateurs et philanthropes comme Béranger. L’échec de la prévention attestée par les chiffres de la statistique pénitentiaire paraît donc inhérent aux méthodes employées : la camisole de force, la cellule de sûreté, l’apprentissage aussi des techniques de réanimation par les gardiens. Le régime disciplinaire instauré et surtout la dépersonalisation des détenus dont elle est porteuse est cependant également conforme à leur situation juridique, puisqu’en prison, ils ne sont plus considérés comme des sujets de plein droit, et se voient atteints dans leur identité subjective par le caractère infamant de la peine.
14 May 2018
Maria Teresa Brancaccio 1 and David Lederer 2
1 Maria Teresa Brancaccio is Assistant Professor in History of Public Health at the Department, Health, Ethics and Society, Faculty of Medicine and Life Sciences, University of Maastricht and international correspondent at the UCL Health Humanities Centre (London). Her main research subjects are: history of the category of child hyperactivity; history of war trauma; history of suicide; history of hypnotism and psychical research.
2 David Lederer is Senior Lecturer in History at the National University of Ireland Maynooth. His main research areas are: Early Modern Europe, Germany, History of Suicide, History of Emotion.
Résumé : Les contributions de Wagner et de Morselli sont souvent considérées en rapport au débat transnational sur le suicide ou sur les méthodes statistiques du xixe siècle, ou encore par l’influence qu’elles ont exercée sur Le Suicide d’Émile Durkheim (1897). Notre objectif ici est de considérer l’apport de Wagner et de Morselli dans le contexte du processus d’unification nationale qui a eu lieu en Allemagne et en Italie.
Michela Canevascini 1
La médicalisation des problématiques suicidaires : l’exemple d’un service d’urgence psychiatrique [Full text]
1 Michela Canevascini a un doctorat en anthropologie de la santé et travaille actuellement chez Curaviva-Schweiz comme collaboratrice scientifique. Dans ses recherches précédentes elle a travaillé avec une perspective tant académique qu’appliquée dans les domaines de la prévention du suicide, la santé mentale, la prévention du tabagisme et la santé maternelle.
14 May 2018
Cet article analyse la prise en charge des personnes présentant des idées ou des comportements suicidaires dans le cadre d’un service d’urgences psychiatriques. Face aux problématiques suicidaires, les soignants s’appuient sur des outils censés objectiver la pratique psychiatrique, comme l’évaluation du potentiel suicidaire ou l’établissement d’un diagnostic psychiatrique. Les soignants sont toutefois confrontés à de nombreux patients présentant une souffrance psychique légère, ce qui pose la question de la pertinence d’un dispositif médical dans ce contexte. Si les soignants se montrent critiques vis-à-vis des risques de médicalisation, les contraintes institutionnelles, assécurologiques, ainsi que les logiques disciplinaires s’imposent, induisant une médicalisation des problématiques suicidaires.
Howard I. Kushner 1
Social Trauma and Suicide in Historical Perspective [Full text]
14 May 2018
1 Howard I. Kushner is the Nat C. Robertson Distinguished Professor of Science & Society Emeritus at Emory University in Atlanta, Georgia and the John R. Adams Professor of History Emeritus at San Diego State University. At Emory, Kushner held joint appointments as Professor in the Department of Behavioral Sciences and Health Education in the Rollins School of Public Health, in Emory’s Programs in Human Health and in Neuroscience and Behavioral Biology, as well as in the Graduate Institute of Liberal Arts. At SDSU, Kushner is also Adjunct Professor in the Graduate School of Public Health. In 2015, he joined the Laboratory of Comparative Human Cognition in the Communications Department of the University of California, San Diego.
Kushner’s current research focuses on the possible connections between handedness, laterality, and learning disorders. He is author of five books, including On the Other Hand: Left Hand, Right Brain, Mental Disorder, and History (Johns Hopkins University Press, 2017), A Cursing Brain? The Histories of Tourette Syndrome (Harvard University Press, 1999), American Suicide: A Psychocultural Exploration (Rutgers University Press, 1991), and numerous articles on the history of suicide and addiction.
Les
crises économiques et le chômage en Occident sont toujours tenus pour
responsables des augmentations périodiques du taux de suicide. Cette
croyance est renfoncée par des études et des reportages médiatiques
depuis le milieu du xixe
siècle. Cette affirmation est soutenue par des données qui proviennent
des statistiques officielles des suicides accomplis, malgré
d’importantes preuves de leur faillibilité. À partir de méthodes et de
classifications douteuses, les chercheurs insistent toujours sur le fait
que les comportements et les motivations individuels peuvent être
révélés par l’étude de forces sociales – et tout particulièrement
économiques – plus larges. Cet article examine la persistance de ces
croyances et leur impact sur la politique publique depuis Durkheim. À
partir de l’ouvrage souvent cité mais rarement lu de Jack Douglas (Social Meanings of Suicide),
je propose une approche alternative sur l’étiologie du suicide qui
repose sur le sens social et qui remet en question les postulats
essentialistes, selon lesquels les aspirations, les succès et les échecs
humains portent toujours le même sens et la même définition. Ces
postulats prétendent à l’uniformité culturelle des motivations et de la
compréhension du suicide parmi les différents genres, ethnicités et
classes.
lundi 14 mai 2018
Màj Polynésie française : Un plan de santé mentale avant la fin de l'année
Ministère des Solidarités Journée « santé mentale et prévention du suicide » au CHPF
La Journée « santé mentale et prévention du suicide » a débuté,
vendredi matin, à l’amphithéâtre de l’hôpital du Taaone, en présence
notamment du ministre des Solidarités, Jacques Raynal.
La première partie de la journée s’est déroulée sous le signe du futur
plan de santé mentale. Le Pr Bruno Falissard, pédopsychiatre, directeur
du CESP (centre de recherche en épidémiologie et santé des populations),
rattaché à l’INSERM, a débuté la série de conférences par un exposé sur
l’avenir de la pédopsychiatrie dans le monde.
Au niveau mondial, dans le tableau complet des maladies, la part
relative aux troubles mentaux augmente, et ce même si en parallèle la
santé générale des individus s’améliore. D’où l’intérêt porté à la santé
mentale par les politiques publiques de santé. Les pays en voie de
développement investissent massivement dans le domaine de la
pédopsychiatrie en raison de la part importante que représentent les
jeunes dans la démographie de ces pays. Du fait de leurs faibles
ressources, ils s’adaptent et s’appuient en partie sur des acteurs
locaux (travailleurs sociaux, infirmiers, religieux…) et le tissu social
de la communauté. Ils inventent ainsi un système peu onéreux qu’ils
peuvent déployer sur l’ensemble de leur territoire. C’est une politique
très « coût-efficace » car les effets se font sentir sur le long terme
et impactent également l’ensemble de la famille même s’ils ne se voient
pas toujours dans l’immédiat.
La Direction de la Santé a poursuivi en présentant l’état d’avancement
du premier plan de santé mentale de Polynésie française. Les indicateurs
collectés pointent la nécessité de concentrer les efforts en direction
des jeunes et des personnes en situation de précarité. L’importance de
la prévention en direction du public scolaire mais également
l’accompagnement des familles en difficulté devraient permettre de
renforcer les capacités à faire face aux difficultés de la vie
quotidienne des individus.
La nécessité de développer l’offre de soins spécialisés de proximité en
lien avec les soins de santé primaires pour couvrir l’ensemble des
archipels est une donnée qui n’est plus à rappeler et qui fait l’objet
d’un large consensus. Les soins ambulatoires sont une réelle alternative
à l’hospitalisation dans un grand nombre de situations.
L’accompagnement social et le passage des professionnels de santé dans
les dispositifs sociaux et médico-sociaux sont des étapes importantes.
D’une part, les dispositifs sociaux arrivent à saturation du fait de
l’augmentation du nombre de familles en difficulté, d’autre part, les
professionnels de santé doivent repenser le modèle de soins et
développer leurs actions de suivi en direction des familles d’accueil,
des centres d’hébergement ou des foyers, en lien avec les partenaires
extérieurs.
Le Dr Stéphane Amadéo a poursuivi par un exposé sur l’enquête
multicentrique SMPG « Santé mentale en population générale » conduite
fin 2015 par l’association SOS suicide sous l’égide de l’OMS
(Organisation mondiale de la santé). Cette enquête a montré que plus de
40% de la population présentait au moins un trouble psychique, que
celui-ci soit minime ou qu’il occasionne de la gêne dans la vie
quotidienne de l’individu. Les risques suicidaires, les troubles de
l’humeur, les problèmes liés à l’alcool ou à la drogue sont fortement
représentés. Une particularité de la Polynésie française montre que peu
de personnes ont recours aux soins de santé primaire pour un problème de
santé mentale.
Un autre fait important est le nombre élevé de personnes ayant vécu un
ou plusieurs traumatismes, soit 44% des personnes interrogées. Parmi ces
traumatismes, 30% était d’origine physique, et 16% d’origine sexuelle,
et l’on sait par ailleurs que la majorité des violences déclarées sont
d’origine intra-familiale. Le Dr Amadéo a également abordé le projet de
psychiatrie de secteur visant à développer les consultations « hors les
murs » pour permettre une alternative à l’hospitalisation. Il est
également revenu sur le plan de prévention du suicide de l’OMS.
L’après-midi devait être consacrée à la prévention du suicide. Un
exposé sur l’historique et l’évolution du centre de prévention du
suicide Didi Hirch MHS était ainsi prévu par Me Patricia Speelman du
centre de prévention de Los Angeles.
Le Pr Pierre Thomas de l’Observatoire national du suicide, psychiatre
au CHU de Lille, devait pour sa part présenter une revue des tendances
globales du suicide dans les prisons et le nouveau plan de prévention du
suicide en France qui décline un kit opérationnel basé sur des mesures
probantes. Une de ces mesures consiste à recontacter la personne qui a
fait une tentative de suicide dans les suites de son acte afin de
maintenir le lien et prévenir ainsi les récidives. D’autres mesures ont
été exposées, telles que la mise en place d’un numéro vert unique
pouvant être régulé par la plateforme d’écoute des pompiers, la
formation des médecins généralistes au suivi des patients dépressifs et à
la reconnaissance de signes de gravité, la mise en place d’un portail
« grand public », la prise en compte du sur-risque chez les personnes de
l’entourage afin de travailler sur la notion de « contagion
suicidaire ».
Le Dr Didier Delhaye, du CHU de Bordeaux, devait en outre évoquer le
dépistage et la prise en charge des dépressions selon les nouvelles
recommandations, lesquels constituent un axe majeur de la prévention du
suicide. Il est particulièrement impliqué dans les cas de « dépressions
résistantes ». Le plus souvent, ces dépressions difficiles à traiter
sont la conséquence de parcours de soins brisés mais plus rarement il
s’agit de véritables dépressions résistantes pour lesquelles on retrouve
dans l’histoire de la personne soit des co-morbidités, soit des
pathologies anxieuses qui sont un frein à la guérison, ou encore des
syndromes de stress post-traumatiques ou des épisodes passés de
dépressions, ce qui donne à penser qu’il est important de prendre en
compte précocement les épisodes dépressifs.
A la fin de la journée, une table ronde était prévue sur la thématique
de la recherche épidémiologique en santé et ce qu’elle peut apporter à
la formation, aux soins, avec également l’évocation de la création d’un
centre d’hébergement d’urgence en Polynésie. L’ensemble de ces
contributions permettront, lors de l’élaboration du « plan de Santé
Mentale », d’alimenter les réflexions au vu de ces récentes avancées
nationales et internationales.
http://www.presidence.pf/index.php/ministeres-des-solidarites/4807-journee-sante-mentale-et-prevention-du-suicide-au-chpf
***
Problèmes de santé mentale : quelles solutions ?
www.tahiti-infos.com/*
Le ministère de la Santé a lancé en avril un appel d'offres pour l'élaboration d’un plan et d’un projet d’établissement du pôle santé mental. Le plan de santé mentale devra être rédigé avant la fin de l'année. PAPEETE, le 9 mai 2018. La Journée de Santé mentale est organisée ce vendredi 11 mai à l'amphithéâtre du centre hospitalier du Taaone. Des spécialistes interviendront toute la journée.
L’association SOS Suicide organise, en partenariat avec le ministère et la Direction de la Santé ainsi que le CHPF, une journée de santé mentale ce vendredi 11 mai au Taaone. Cette journée a pour but de faire le point sur le plan de santé mentale de Polynésie française et des programmes de prévention du suicide.
Des personnalités importantes seront présentes. Le professeur Bruno Falissard, pédopsychiatre et directeur du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations à Paris et le Professeur Pierre Thomas, Psychiatre au CHRU de Lille et directeur adjoint du laboratoire de Sciences cognitives et affectives), le Dr Didier Delahaye, Psychiatre Chef de Clinique au CHRU de Bordeaux et Patricia Speelman, Directrice du Centre de Prévention du Suicide de Los Angeles, seront présents.
Cette journée de santé mentale, ouverte au grand public, débutera à 8h15 dans l'amphithéâtre.
La matinée de vendredi sera consacrée au plan de santé mentale. Le professeur Bruno Falissard évoquera l'avenir de la psychiatrie pour enfant dans le monde avant que la direction de la santé en Polynésie française présente le projet de plan de santé mentale.
Le rôle joué par l'association SOS Suicide sera ensuite rappelé. L'après-midi, des interventions sur le "suicide et les troubles mentaux chez quelques illustres personnages, les soins psychologiques à distance et la religion et la prévention du suicide" seront évoqués.
Trois heures seront ensuite consacrées à la prévention du suicide, de 14 à 17 heures. Patricia Speelman présentera le fonctionnement et l'évolution du centre e prévention du suicide Los Angeles. Le professeur Pierre Thomas évoquera ensuite la question des suicides en prison et le plan de prévention du suicide en France.
Le docteur Didier Delhaye clôturera cette séquence avec une intervention sur le dépistage des dépressions et leur prise en charge selon les nouvelles recommandations, "un axe majeur de prévention du suicide". De 16h15 à 17 heures, une table ronde ouverte au grand public se tiendra sur le thème "améliorer la formation et la recherche médicale en Polynésie française". Les questions suivantes seront ainsi abordées : "La création d'un CHU est-elle possible en Polynésie française ? Que peut apporter la recherche en épidémiologie à la formation, aux soins et à la prévention en santé mentale dans le contexte polynésien et dans les Outre Mers français ?" https://www.tahiti-infos.com/Problemes-de-sante-mentale-quelles-solutions_a171472.html
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SOCIÉTÉ
Suicide: en parler diminue le risque de passage à l'acte
Jeudi 10 Mai 2018 https://www.tntv.pf*
PAPEETE - Il provoque autant de mort que les accidents de la route : le suicide. Il sera au cœur des préoccupations vendredi à l’occasion d’une journée de santé mentale qui se tiendra au CHPF. Cette journée, organisée par l’association SOS Suicide, réunira des bénévoles mais aussi plusieurs médecins psychiatres venus de métropole pour partager leurs expériences.
"Le taux de personnes qui ont des idées de suicide ou qui ont fait des tentatives est de 20% en Polynésie, alors qu'en métropole, il est de 10%." constate le docteur Stéphane Amadeo indiquant qu'en France la moyenne nationale est de 23 psychiatres pour 100 000 habitants, alors qu'en Polynésie, les psychiatres sont au nombre de quinze pour 280 000 habitants.
"Après, il y a très peu de psychiatres libéraux, il n'y pas d'offres de soins ni d'hospitalisation en clinique, donc on a 65 lits qui sont full. Ceci montre la difficulté que l'on a à gérer les urgences psychiatriques lorsque l'on a pas suffisamment de place pour les recevoir, ou de moyens pour bien, les suivre, une fois que les patients sont sortis."
Le psychiatre Pierre Thomas du centre hospitalier de Lille, spécialiste de la prévention du suicide est l'un des intervenants de la journée, et estime qu'il y a beaucoup à faire dans ce domaine, tant en France qu'en Polynésie.
"Il y a une mobilisation depuis les années 90 sur la prévention du suicide et un rapport récent montre que ces stratégies de prévention, n'ont pas été efficaces."
Pour le spécialiste, il n'y a pas eu de diminution de la mortalité du suicide, qui reste à 10 000 morts par an en métropole, alors que les accidents de la route ont diminué, passant de 10 000 à 3 000 grâce aux méthodes de prévention. "Ce qu'il faut savoir c'est que le suicide fait partie des décès qui peuvent être évités et l'on est tous concernés." Il existe cependant des stratégies qui ont fait leurs preuves et qui seront mises en place, car l'objectif est clair, diminuer de 20% sur les quatre prochaines années, la mortalité par suicide.
"On a plusieurs pistes, comme le suivi des personnes qui ont fait une tentative de suicide, car c'est cette population qui est la plus vulnérable." Maintenir le lien, soit par SMS, courriels, coup de fil et cette procédure, selon le docteur, est " une méthode qui a montré son efficacité et qui devrait être déployée dans les deux ans qui viennent sur l'ensemble du territoire."
En Polynésie, le docteur Amadéo a instauré ce processus avec un numéro SOS suicide (444 767) où outre un suivi, des soins sont proposés. Quant à savoir ce qu'est une bonne campagne de prévention: "La première chose est de lutter contre les idées reçues, telles que l'on ne peut rien faire, d'autant que la contagion suicidaire est un fait avéré qui se diffuse par les réseaux sociaux, mais aussi par les médias."
Et de citer le suicide de stars que parfois les médias ont tendance à rendre glamour. "Il faut bien évidemment en parler, mais d'expliquer que si cette personne s'est donnée la mort, c'est qu'il souffrait, qu'il était isolé, et qu'il existe des ressources pour ne pas arriver à cette extrémité."
En discuter, même si cela ne semble pas évident, il faut dialoguer avec la personne susceptible de passer à l'acte. "On a toujours peur d'en parler, y compris les médecins, pensant que l'on risque de provoquer l'acte, alors que rien que le fait d'en parler va en diminuer le risque."
La journée de santé mentale, aura lieu ce vendredi dans l’amphithéâtre du 2ème étage de l’hôpital de Taaone, entre 7h30 et 17h, et qu’elle est ouverte à tous gratuitement. Pour rappel, si vous avez besoin d’aide, vous pouvez contacter le 444 767, un numéro gratuit et disponible 24h/24. https://www.tntv.pf/Suicide-en-parler-diminue-le-risque-de-passage-a-l-acte_a25623.html
Un plan de santé mentale avant la fin de l'année
Source tahiti-infos.com
PAPEETE, le 19 avril 2018. Le ministère de la Santé a lancé un appel d'offres pour l'élaboration d’un plan et d’un projet d’établissement du pôle santé mental. Le plan de santé mentale devra être rédigé avant la fin de l'année.
Les travaux pour le pôle de santé mentale, derrière le CHPF, ont débuté fin 2016. D'un coût de 3.5 milliards de Fcfp, ils sont prévus pour durer 3 ans et devraient donc s'achever fin 2019.
En prévision de son ouverture, il s'agit maintenant de définir ce qui sera réalisé dans cet établissement. Le ministère de la Santé a lancé le 10 avril un appel d'offres pour l'élaboration d’un plan et d’un projet d’établissement du pôle santé mental. Les dossiers doivent être déposés avant le 11 mai. "L’objectif principal de la politique de santé mentale est de contribuer globalement à améliorer le bien-être et la santé mentale de la population polynésienne", précise le cahier des charges. Pour ce faire, il s'agit de "réduire les inégalités d’accès aux soins et les inégalités sociales en santé, prendre en charge et prévenir les traumatismes psychiques en prenant en compte les souffrances psycho-affectives, réduire les taux de suicide et de tentatives de suicide en prenant notamment mieux en compte la dépression et lutter contre les addictions". Le ministère de la Santé demande au futur prestataire de tenir des assises de la santé mentale en août-septembre prochain. A l'issue de ces assises, le gouvernement attend un rapport qui "doit faire ressortir les pistes de réflexion, les problématiques, les priorités, les points forts et les points faibles du système actuel".
Le plan de santé mentale devra être rédigé en novembre avant les fiches-actions qui devront être éditées en décembre prochain.
"La création d’un pôle de santé mentale, rattaché au CHPF, permettra de regrouper l’ensemble des dispositifs intervenant en santé mentale: pédopsychiatrie, psychiatrie adulte, addictologie, centre d’action médico-sociale précoce", rappelle le ministère. Les missions actuellement confiées à la Direction de la Santé seront aussi intégrées au pôle. Le projet médical du pôle devra donc articuler les missions du futur établissement et aussi "proposer un dispositif ouvert sur l’extérieur, privilégiant le « hors les murs » et prenant en compte les archipels".
Un comité de pilotage donnera les grandes orientations et validera les étapes de l’élaboration du projet d’établissement.
Le pôle d'addictologie pourra ouvrir
Un pôle d'addictologie pourra enfin être ouvert grâce à la construction de ce pôle de santé mentale. C'est quelque chose qui n'existe pas actuellement. Ce sera un service avec des lits d'hospitalisation qui nous permettra de faire des soins spécialisés pour un temps assez long. Les personnes seront là pour un à trois mois pour travailler sur la manière dont ils vont modifier leurs habitudes de vie pour arrêter les produits qu'ils consomment et reconstruire leur vie.
Ce service va combler un besoin pour les gens de Tahiti mais aussi des îles, quand ces derniers seront évasanés, une structure pourra les accueillir.
https://www.tahiti-infos.com/Un-plan-de-sante-mentale-avant-la-fin-de-l-annee_a170987.html
ETUDE RECHERCHE Des chercheurs ont révélé le rôle prépondérant d’une protéine dans le développement de la dépression
Sur https://dailygeekshow.com*
Des recherches sur la dépression au niveau cellulaire
Tout est parti d’une interrogation : pourquoi certaines personnes sont sujettes à la dépression et pas d’autres ? Une fois ce problème posé, des chercheurs du monde entier (d’Allemagne, du Canada et de France) se sont interrogés sur l’efficacité parfois relative des traitements existants. L’idée a été donc de percer les mystères biologiques de cette maladie. Le Dr Elisabeth Binder, directrice du groupe de recherche sur la génétique moléculaire de la dépression à l’Institut de psychiatrie Max-Planck de Munich (Allemagne), s’exprime sur le sujet : « Une question centrale qui pourrait aider à mieux définir le risque individuel et la résilience dans les troubles psychiatriques, est de comprendre comment l’environnement (adversité) interagit avec des prédispositions génétiques au niveau moléculaire ».Plusieurs équipes de chercheurs ont ainsi choisi d’explorer les neurones pour répondre à ces questions. Les équipes françaises et canadiennes du réseau de psychiatrie FondaMental, ont publié leurs résultats en mai dernier dans la revue « Nature Medicine ». Le Dr Eléni Tzavara (Inserm, Paris) pose la base de leur démarche : « Nous nous demandions pourquoi les antidépresseurs mettent deux à trois semaines avant d’agir et aussi pourquoi ils sont inefficaces chez un tiers des patients traités. On s’est dit qu’il fallait peut-être aller en amont des synapses (connexion entre les neurones) et remonter au cœur de la cellule ». Ces recherches ont permis de découvrir le rôle clé d’un marqueur bio-cellulaire : Elk1.
L’importance de la part biologique dans la dépression
Pour comprendre la dépression au niveau biologique, il faut d’abord comprendre une chose : plusieurs facteurs entrent en jeu dans l’apparition de cette maladie. Le Dr Raoul Belzeaux, travaillant à l’Institut des neurosciences de la Timone à Marseille, détaille la complexité de ce fléau. « La dépression est une maladie multifactorielle complexe. Elle peut être très génétique ou très environnementale, sachant que l’environnement agit sur l’expression du génome (épigénétique). » D’où l’importance de la découverte des chercheurs sur le rôle de la protéine Elk1 : La voie biologique intracellulaire que nous avons découverte est assez spécifique de la part biologique de la dépression ».De fait, l’équipe internationale de chercheurs a fait considérablement avancé les choses. Le Dr Tzavara nous en dit plus à ce sujet. « C’est un mécanisme qui n’a pas encore été décrit. Il y a une dizaine d’années, des chercheurs américains s’étaient intéressés à cette voie, mais ils avaient échoués, car ils n’avaient pas les outils suffisants ». En réalité, ils avaient envisagé l’ensemble d’une cascade biologique alors que la clé reposait sur la voie de la protéine Elk1 (facteur de transcription). D’après le Dr Tzavara, « c’est comme s’ils avaient considéré tout l’arbre alors que nous avons regardé une branche particulière ». Tout l’intérêt de la démarche ici est de mieux soigner la maladie et de remplacer à terme les antidépresseurs.
Une étude sur patients qui confirme cette découverte
Le Pr Bruno Giros (CNRS, Université McGill) s’enthousiasme sur les bienfaits de cette découverte : « Cette approche chirurgicale pourrait nous permettre d’éviter les effets indésirables des antidépresseurs classiques ». Son équipe s’est servie de la banque de cerveaux Douglas-Bell Canada (BCDBC) et a constaté en effet que Elk1 était surexprimé dans l’hippocampe (zone impliquant les émotions) de 30 personnes en dépression qui s’étaient suicidées, alors que ce n’était pas le cas dans celui de 22 cerveaux témoins. Conjointement à Marseille et Montréal, des patients ont été intégrés à l’étude. Selon le Dr Belzeaux, « on arrive à mesurer l’activité de cette voie biologique par une prise de sang, ce qui permet de suivre les variations du biomarqueur en même temps que l’évolution de la dépression ».Sans surprise, les chercheurs ont observé que la baisse de l’activité de Elk1 témoignait de l’amélioration des symptômes chez des patients sous traitement d’antidépresseurs et d’un risque de rechute lorsqu’elle restait élevée. Le Dr Belzeaux reconnaît toutefois « que ce n’est pas une corrélation absolue, mais c’est une bonne corrélation ». Et il ajoute, incertain, « peut-être que ce marqueur est meilleur chez certains que chez d’autres ». Par ailleurs, un article de 2012, publié par le Dr Gustavo Turecki et ses collègues du groupe d’étude sur le suicide de l’Université McGill, rappelait que pour un certain nombre de personnes manifestant des comportements suicidaires dans un contexte dépressif, de nombreuses données « suggèrent que l’adversité rencontrée tôt dans la vie pouvait accroître le risque de suicide en induisant des changements épigénétiques » (portant sur les systèmes cérébraux de régulation du stress).
Un nouveau médicament agissant au cœur des neurones
Tout n’est pas encore réglé sur la question. D’après le Dr Tzavara, si « on sait qu’Elk1 est beaucoup modifiée par le stress, il va maintenant falloir voir si cette voie est impliquée dans la susceptibilité individuelle de développer une dépression ». Cette découverte pourrait permettre potentiellement d’identifier les personnes à risque de dépression prolongée ou résistante aux traitements. Le Dr Belzeaux souligne lui le caractère dynamique de ce système. « L’hypothèse est qu’un traumatisme altère Elk1, mais si le système s’adapte grâce aux ressources psychologiques de la personne ou aux antidépresseurs, l’individu va surmonter l’adversité. En revanche, s’il ne s’adapte pas, ce sera très difficile de refaire fonctionner correctement cette voie ».Aujourd’hui, des recherches ont été faites sur des animaux atteints de dépression. Elles ont permis de vérifier l’implication de la voie Elk1 mais aussi de voir qu’il était possible d’agir sur cette voie grâce à un peptide (polymère d’acides aminés), ayant fait l’objet d’un brevet. Les Dr Belzeaux et Tzavara sont pleins d’espoirs : « Le médicament agit au cœur des neurones, ce qui devrait permettre d’être plus spécifique et d’agir plus rapidement que les antidépresseurs qui agissent à la surface des cellules et peut-être en adjuvant (couplé aux antidépresseurs) ».
Cette découverte permet d’envisager une meilleure façon d’appréhender la dépression et surtout de trouver un traitement plus efficace et moins porteur d’effets indésirables. On peut espérer un jour que cette maladie insidieuse et fréquente n’ait plus de secret pour nous et qu’elle soit aussi facilement soignable qu’une bronchite.
* https://dailygeekshow.com/nouvelle-piste-depression-proteine/
Autre article
Dépression: un nouveau marqueur biologique et une nouvelle voie thérapeutique
Publié : 07 mai 2018 https://www.fondation-fondamental.org/depression-un-nouveau-marqueur-biologique-et-une-nouvelle-voie-therapeutique
References article cité : Antidepressive effects of targeting ELK-1 signal transduction.
Apazoglou K 1, Farley S 1, Gorgievski V 1, Belzeaux R 2,3,4, Lopez JP 2, Grenier J 5, Ibrahim EC4,6, El Khoury MA 1, Tse YC 2, Mongredien R 1, Barbé A 1, de Macedo CEA 1, Jaworski W 1, Bochereau A 1, Orrico A 1, Isingrini E 2, Guinaudie C 2, Mikasova L 7, Louis F 1, Gautron S 1, Groc L 7, Massaad C 5, Yildirim F 8, Vialou V 1, Dumas S 9, Marti F 1, Mechawar N 2, Morice E 1, Wong TP 2, Caboche J 1, Turecki G 2, Giros B 10,11,12, Tzavara ET 13,14.
- 1 Neuroscience Paris Seine-IBPS, INSERM UMRS 1130/CNRS UMR8246, Sorbonne University, Université Pierre et Marie Curie, Paris, France.
- 2 Department of Psychiatry, Douglas Mental Health University Institute, McGill University Faculty of Medicine, Montreal, Quebec, Canada.
- 3 Assistance Publique Hôpitaux de Marseille, Sainte Marguerite Hospital, Pôle de Psychiatrie Universitaire Solaris, Marseille, France.
- 4 FondaMental Foundation, Créteil, France.
- 5 INSERM UMR-S 1124 ERL 3649, Université Paris Descartes, Paris, France.
- 6 Aix Marseille Université, CNRS, INT, Institut des Neurosciences de la Timone, UMR 7289, Marseille, France.
- 7 Interdisciplinary Institute for Neuroscience, CNRS UMR 5297, Université de Bordeaux, Bordeaux, France.
- 8 Department of Neuropsychiatry, Department of Psychiatry and Psychotherapy and NeuroCure Cluster of Excellence, Charité-Universitätsmedizin Berlin, Berlin, Germany.
- 9 Oramacell, Paris, France.
- 10 Neuroscience Paris Seine-IBPS, INSERM UMRS 1130/CNRS UMR8246, Sorbonne University, Université Pierre et Marie Curie, Paris, France. bruno.giros@mcgill.ca.
- 11 Department of Psychiatry, Douglas Mental Health University Institute, McGill University Faculty of Medicine, Montreal, Quebec, Canada. bruno.giros@mcgill.ca.
- 12 FondaMental Foundation, Créteil, France. bruno.giros@mcgill.ca.
- 13 Neuroscience Paris Seine-IBPS, INSERM UMRS 1130/CNRS UMR8246, Sorbonne University, Université Pierre et Marie Curie, Paris, France. eleni.tzavara@inserm.fr.
- 14 FondaMental Foundation, Créteil, France. eleni.tzavara@inserm.fr.
Nature Medicinevolume 24, pages591–597
(2018)
https://www.nature.com/articles/s41591-018-0011-0
https://www.nature.com/articles/s41591-018-0011-0
AUTOUR DE LA QUESTION CRITIQUES DEBATS REFLEXIONS nouvelles technologies dans la médecine
« La foi dans les algorithmes menace la médecine de demain »
article du 09/05/2018 Sur usbeketrica.com*
Le Tribunal pour les Générations Futures s'est penché sur une nouvelle question : « Big data, robots, intelligence artificielle la médecine de demain sera-t-elle toujours une science humaine ? ». C'était le 6 février, à l'occasion de la Conférence des présidents et directeurs du groupe MGEN. Le procureur du soir, Vincent Edin, s’y est attaqué à la présence des nouvelles technologies dans la médecine. Nous vous livrons ici la retranscription de son vibrant réquisitoire et publierons, quelques jours plus tard, la réponse tout aussi incisive d'Alexandre Kouchner, avocat de la défense.
Mesdames et messieurs les jurés, contrairement à ce que voudra faire croire mon confrère avocat, c’est un technophile qui se présente devant vous. Mais un technophile qui est, en même temps, technocritique. Je n’ai aucune nostalgie pour la médecine du début du XXe siècle, les anesthésies à l’alcool fort ou aux gaz de guerre ou les accouchements sans péridurale… Non, j’aime ce que la modernité nous amène comme progrès.
Récemment, j’ai eu la chance d’aller à l’inauguration du CHU de Reims avec des installations flambants neuves. Rencontrer des chirurgiens en néo natalité, une discipline qui n’existait pas il y a deux générations car les enfants prématurés mouraient systématiquement. De même que les personnes lourdement handicapées ne vieillissaient pas et que nos anciens ne vieillissaient pas, emportés trop tôt par des maladies fulgurantes.
Le progrès au service de l'humain
Alors oui, vive la science, vive la technologie et vive le progrès ! Mais le progrès au service de l’humain, comme lorsqu’on parlait du progressisme au XIXe, une idéologie du bien commun. Le néo progressisme actuel c’est la planche de salut ultime d’un capitalisme financiarisé à outrance et déshumanisé qui veut réduire l’humanité à des chiffres pour faire triompher les meilleurs d’entre nous. Si nous n’y prenons pas garde, si nous nous laissons régenter par ce progrès là, c’est l’essence même de l’humanité qui est en péril.
« Vouloir éliminer le risque, le risque zéro, anticiper sur tout, c’est nier ce qui fait le genre humain »
Car les progressistes actuels sont mus par une logique assurantielle à tous crins, avec la croyance infantile qu’on peut araser tous les risques, quand les mutualistes savent que les risques constituent l’essence de la vie et que la seule question qui vaille est la juste manière d’en répartir la charge au sein de la société. Vouloir éliminer le risque, le risque zéro, anticiper sur tout, c’est nier ce qui fait le genre humain, c’est nous mener tout droit vers une dystopie façon Black Mirror.
Souvenons-nous de notre grand philosophe et logicien Canguilhem qui écrivait « la raison est régulière comme un comptable, mais la vie est anarchique comme un artiste ! ». Nier cette vérité éternelle est aller au devant de grandes désillusions. Notre société est phobique du risque, mais le risque et l’accident font partie de la vie.
Tous les médecins avec qui j’ai parlé m’ont expliqué de ce que la dataisation de la médecine avait compliqué les relations avec leurs patients. Quand vous recevez une personne atteinte de cancer et que vous lui dites qu’il a 90 % de chances de survie et qu’il décède, sa famille aura envie de vous poursuivre en justice. Pourtant, vous n’avez pas menti, 90 % de chances de survie implique bien évidemment 10 % de possibilités de décès et la réalité c’est qu’une batterie d’indicateurs et d’outils ne permettent pas de savoir qui fera quoi face à la maladie.
« Silence, on assassine mais au nom du progrès ! »
Le drame c’est que certains médecins ne s’opposent pas à cette vogue actuelle car elle les protège. Si vous pouvez poursuivre le chirurgien qui a raté votre rhinoplastie, il est plus compliqué d’attaquer un objet dénué de raison juridique comme un robot. C’est la déresponsabilisation à l’œuvre exposée sobrement par Nathalie Nevejans (témoin entendu lors de l'audience, auteure du Traité de droit et d'éthique de la robotique civile, NDE)… Tout est déresponsabilisation et euphémisation des drames : comment ne pas tiquer quand on entend que les robots tuent, aux US, mais que nous préférons le taire pour ne pas freiner la croissance des robots en Europe ? Silence, on assassine mais au nom du progrès !
Combattre la déshumanisation de la médecine
Les industriels ne sont pas les seuls coupables. Il y a des médecins complices de la déshumanisation, j’ai envie de leur dire : souvenez vous du jour de votre diplomation, quand vous avez juré de respecter le serment d’Hippocrate qui contient notamment deux passages que vous bafouez.
Publication byzantine du Xlle siècle du serment d'Hippocrate jugé comme un texte fondateur de la déontologie en médecine / Wikipédia
D’abord, « quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas ». Il est des vérités que le médecin garde pour lui pour accompagner le malade, pour protéger les proches. Tout le monde sait bien que toute vérité n’est pas bonne à dire et qu’elle relève de la volonté supérieure de chacun. Au nom de quoi s’infliger une transparence absolue et totalitaire ? Au nom de rien, rompons avec cette folie tant qu’il est temps.
« La médecine s’est toujours développée grâce à l’esprit critique et en remettant en cause les dogmes religieux »
Un autre passage du serment devrait secouer les médecins : « Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement ». Suivant mon jugement d’homme, pas de la décision impérieuse et irrémédiable d’une machine que l’on suivrait comme d’autres suivent Dieu. La médecine s’est toujours développée grâce à l’esprit critique et en remettant en cause les dogmes religieux, qui interdisaient la dissection des cadavres ou le dons d’organes. Nous nous serions libérés de dogmes séculaires pour nous emprisonner nous mêmes dans un nouveau dogme au motif spécieux qu’il serait plus bankable ?
Dans le film Bienvenue à Gattaca (Andrew Niccol, 1997), les personnes ayant un capital génétique fragile ne peuvent pas occuper de postes importants par peur de tomber malade.
Il faut refuser cela et le refuser urgemment car ce dogme porte en lui les fruits d’eugénisme massif. En effet, à quoi bon continuer à soigner quelqu’un que l’on sait condamné sur la foi d’algorithmes ? A quoi bon permettre à des jeunes de faire de longues études, onéreuses pour la collectivité, si on vous dit qu’il sera atteint par un mal incurable quelques années plus tard ? Pourquoi une banque vous accorderait un prêt sur 20 ans quand elle voit en un clic une maladie invalidante vous frapper dans dix ans ? Humain, ce monde ? En rien. Et nous voudrions nous inoculer sciemment ce poison ? Fou que nous sommes !
Alors, dans quelques instants, maître Koucher va essayer de faire vibrer la corde lacrymale en chacun de vous en parlant de la sombre actualité, de notre crise des EPHAD. Si une société s’évalue à la manière dont elle traite ses anciens, que valons nous nous Français ? Et vous avez entendu tous nos témoins, les robots vont venir s’occuper de nos anciens et ils seront moins invasifs que les soignants… Alors, bien sûr, ils pourraient aussi leur casser un bras ou un fémur, mais ça sont des dégâts collatéraux…
« On laisse un système se dégrader et on voudrait mettre de la technologie dessus pour ne pas investir dans l’humain »
On prend le problème à l’envers : on laisse un système se dégrader et on voudrait mettre de la technologie dessus pour ne pas investir dans l’humain. Cautère 2.0 sur jambe de bois, c’est du solutionnisme inepte : nos maisons de retraite souffrent d’un manque d’humanité et il n’existe aucune application, aucun algorithme, aucune machine, qui puisse combler ce manque. Sic transit exit machina et ecce homo, bordel !
Pensant aux EHPAD comme aux déserts médicaux, je me dirais qu’on pourrait détourner le titre du procès : coupes budgétaires, sous effectifs, formation des médecins, la médecine est-elle encore une science humaine ? La technologie n’est pas seule responsable de la déshumanisation, certes, mais elle ne peut en rien améliorer la situation, au contraire elle peut accélérer la chute…
Le dataïsme, menace pour les générations futures
Mesdames et messieurs les jurés, puisque nous jugeons ce soir non pas au nom de 2018, mais au nom des générations futures, prenons un peu recul. Il est des phrases si puissantes qu’elles traversent les siècles sans prendre une ride, contrairement à moi… Ainsi de l’inusable apophtegme de François Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
« La médecine a toujours avancé grâce à une parfaite maîtrise humaine du progrès technique et technologique »
Depuis le moyen âge, pas une discipline qui n’ait autant incarné le progrès que la médecine, depuis Ambroise Paré jusqu’à Pasteur et Françoise Barré Sinoussi. La médecine a toujours avancé grâce à une parfaite maîtrise humaine du progrès technique et technologique. Ce qui nous menace aujourd’hui, ça n’est pas l’exclusion des médecins hors du bloc opératoire par les robots.
Ambroise Paré, un des pères de la médecine moderne, représenté par le peintre James Bertrand (1923 - 1887) / (cc) Wikipédia
Non, c’est bien plus insidieux, ce qu’on nous propose et ce qui nous menace, c’est une nouvelle religion. Celle que l’historien Yuval Noah Harari appelle le dataisme, la foi aveugle dans les datas, les algorithmes et la supériorité absolue des machines ; exit l’esprit critique. Un hôtel où se rendre, un vêtement à acheter, une décision commerciale, ou un itinéraire à emprunter à prendre sur la foi d’algorithmes et autres recommandations automatisées qui prétendent nous connaître mieux que nous même…
« L’algorithme dira qui il faut choisir de soigner ou pas au nom de critères prétendument « objectifs ». C’est littéralement inhumain »
Et demain, donc, non content de miraculeusement bouger le scalpel ou le bistouri, le big data voudrait ôter au médecin la possibilité de livrer son diagnostic. L’algorithme dira qui il faut choisir de soigner ou pas au nom de critères prétendument « objectifs ». C’est littéralement inhumain.
Il est des choix inhumains, incarnés au mieux par le final du grand roman de William Styron, le choix de Sophie. Dans cette œuvre, l’héroïne arrive à Auschwitz et le médecin nazi lui demande de choisir entre ses deux enfants, lequel elle veut sauver et lequel elle choisit, sciemment, d’envoyer dans les camps de la mort. C’est infâme et ça ne trouve son explication que dans la formule de Primo Levi à propos d’Auschwitz, « l’endroit où le pourquoi n’existe pas ».
Extrait du film Les choix de Sophie (Alan J. Pakula, 1982) avec Meryl Streep.
Les machines ne comprennent pas la notion de pourquoi, elles exécutent. Elles n’ont ni morale, ni surmoi, ni éthique, ni compassion. Elles regardent des cas, des individus, des maladies et plus le commun qui dépasse tout. Pour reprendre les mots de Paul Ricoeur : « La maladie est privé, mais la santé est publique » et c’est pour elle que nous ne devons pas abdiquer et nous battre.
Mesdames et messieurs les jurés pour que la médecine de demain reste une science humaine, pour que jamais aucun malade ne soit réduit à des données médicales, je vous conjure de voter NON ce soir et ainsi de mettre un coup d’arrêt à l’inhumanité en marche à l’heure actuelle.
https://usbeketrica.com/article/science-sans-conscience-n-est-que-ruine-de-l-ame
article du 09/05/2018 Sur usbeketrica.com*
Le Tribunal pour les Générations Futures s'est penché sur une nouvelle question : « Big data, robots, intelligence artificielle la médecine de demain sera-t-elle toujours une science humaine ? ». C'était le 6 février, à l'occasion de la Conférence des présidents et directeurs du groupe MGEN. Le procureur du soir, Vincent Edin, s’y est attaqué à la présence des nouvelles technologies dans la médecine. Nous vous livrons ici la retranscription de son vibrant réquisitoire et publierons, quelques jours plus tard, la réponse tout aussi incisive d'Alexandre Kouchner, avocat de la défense.
Mesdames et messieurs les jurés, contrairement à ce que voudra faire croire mon confrère avocat, c’est un technophile qui se présente devant vous. Mais un technophile qui est, en même temps, technocritique. Je n’ai aucune nostalgie pour la médecine du début du XXe siècle, les anesthésies à l’alcool fort ou aux gaz de guerre ou les accouchements sans péridurale… Non, j’aime ce que la modernité nous amène comme progrès.
Récemment, j’ai eu la chance d’aller à l’inauguration du CHU de Reims avec des installations flambants neuves. Rencontrer des chirurgiens en néo natalité, une discipline qui n’existait pas il y a deux générations car les enfants prématurés mouraient systématiquement. De même que les personnes lourdement handicapées ne vieillissaient pas et que nos anciens ne vieillissaient pas, emportés trop tôt par des maladies fulgurantes.
Le progrès au service de l'humain
Alors oui, vive la science, vive la technologie et vive le progrès ! Mais le progrès au service de l’humain, comme lorsqu’on parlait du progressisme au XIXe, une idéologie du bien commun. Le néo progressisme actuel c’est la planche de salut ultime d’un capitalisme financiarisé à outrance et déshumanisé qui veut réduire l’humanité à des chiffres pour faire triompher les meilleurs d’entre nous. Si nous n’y prenons pas garde, si nous nous laissons régenter par ce progrès là, c’est l’essence même de l’humanité qui est en péril.
« Vouloir éliminer le risque, le risque zéro, anticiper sur tout, c’est nier ce qui fait le genre humain »
Car les progressistes actuels sont mus par une logique assurantielle à tous crins, avec la croyance infantile qu’on peut araser tous les risques, quand les mutualistes savent que les risques constituent l’essence de la vie et que la seule question qui vaille est la juste manière d’en répartir la charge au sein de la société. Vouloir éliminer le risque, le risque zéro, anticiper sur tout, c’est nier ce qui fait le genre humain, c’est nous mener tout droit vers une dystopie façon Black Mirror.
Souvenons-nous de notre grand philosophe et logicien Canguilhem qui écrivait « la raison est régulière comme un comptable, mais la vie est anarchique comme un artiste ! ». Nier cette vérité éternelle est aller au devant de grandes désillusions. Notre société est phobique du risque, mais le risque et l’accident font partie de la vie.
Tous les médecins avec qui j’ai parlé m’ont expliqué de ce que la dataisation de la médecine avait compliqué les relations avec leurs patients. Quand vous recevez une personne atteinte de cancer et que vous lui dites qu’il a 90 % de chances de survie et qu’il décède, sa famille aura envie de vous poursuivre en justice. Pourtant, vous n’avez pas menti, 90 % de chances de survie implique bien évidemment 10 % de possibilités de décès et la réalité c’est qu’une batterie d’indicateurs et d’outils ne permettent pas de savoir qui fera quoi face à la maladie.
« Silence, on assassine mais au nom du progrès ! »
Le drame c’est que certains médecins ne s’opposent pas à cette vogue actuelle car elle les protège. Si vous pouvez poursuivre le chirurgien qui a raté votre rhinoplastie, il est plus compliqué d’attaquer un objet dénué de raison juridique comme un robot. C’est la déresponsabilisation à l’œuvre exposée sobrement par Nathalie Nevejans (témoin entendu lors de l'audience, auteure du Traité de droit et d'éthique de la robotique civile, NDE)… Tout est déresponsabilisation et euphémisation des drames : comment ne pas tiquer quand on entend que les robots tuent, aux US, mais que nous préférons le taire pour ne pas freiner la croissance des robots en Europe ? Silence, on assassine mais au nom du progrès !
Combattre la déshumanisation de la médecine
Les industriels ne sont pas les seuls coupables. Il y a des médecins complices de la déshumanisation, j’ai envie de leur dire : souvenez vous du jour de votre diplomation, quand vous avez juré de respecter le serment d’Hippocrate qui contient notamment deux passages que vous bafouez.
Publication byzantine du Xlle siècle du serment d'Hippocrate jugé comme un texte fondateur de la déontologie en médecine / Wikipédia
D’abord, « quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas ». Il est des vérités que le médecin garde pour lui pour accompagner le malade, pour protéger les proches. Tout le monde sait bien que toute vérité n’est pas bonne à dire et qu’elle relève de la volonté supérieure de chacun. Au nom de quoi s’infliger une transparence absolue et totalitaire ? Au nom de rien, rompons avec cette folie tant qu’il est temps.
« La médecine s’est toujours développée grâce à l’esprit critique et en remettant en cause les dogmes religieux »
Un autre passage du serment devrait secouer les médecins : « Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement ». Suivant mon jugement d’homme, pas de la décision impérieuse et irrémédiable d’une machine que l’on suivrait comme d’autres suivent Dieu. La médecine s’est toujours développée grâce à l’esprit critique et en remettant en cause les dogmes religieux, qui interdisaient la dissection des cadavres ou le dons d’organes. Nous nous serions libérés de dogmes séculaires pour nous emprisonner nous mêmes dans un nouveau dogme au motif spécieux qu’il serait plus bankable ?
Dans le film Bienvenue à Gattaca (Andrew Niccol, 1997), les personnes ayant un capital génétique fragile ne peuvent pas occuper de postes importants par peur de tomber malade.
Il faut refuser cela et le refuser urgemment car ce dogme porte en lui les fruits d’eugénisme massif. En effet, à quoi bon continuer à soigner quelqu’un que l’on sait condamné sur la foi d’algorithmes ? A quoi bon permettre à des jeunes de faire de longues études, onéreuses pour la collectivité, si on vous dit qu’il sera atteint par un mal incurable quelques années plus tard ? Pourquoi une banque vous accorderait un prêt sur 20 ans quand elle voit en un clic une maladie invalidante vous frapper dans dix ans ? Humain, ce monde ? En rien. Et nous voudrions nous inoculer sciemment ce poison ? Fou que nous sommes !
Alors, dans quelques instants, maître Koucher va essayer de faire vibrer la corde lacrymale en chacun de vous en parlant de la sombre actualité, de notre crise des EPHAD. Si une société s’évalue à la manière dont elle traite ses anciens, que valons nous nous Français ? Et vous avez entendu tous nos témoins, les robots vont venir s’occuper de nos anciens et ils seront moins invasifs que les soignants… Alors, bien sûr, ils pourraient aussi leur casser un bras ou un fémur, mais ça sont des dégâts collatéraux…
« On laisse un système se dégrader et on voudrait mettre de la technologie dessus pour ne pas investir dans l’humain »
On prend le problème à l’envers : on laisse un système se dégrader et on voudrait mettre de la technologie dessus pour ne pas investir dans l’humain. Cautère 2.0 sur jambe de bois, c’est du solutionnisme inepte : nos maisons de retraite souffrent d’un manque d’humanité et il n’existe aucune application, aucun algorithme, aucune machine, qui puisse combler ce manque. Sic transit exit machina et ecce homo, bordel !
Pensant aux EHPAD comme aux déserts médicaux, je me dirais qu’on pourrait détourner le titre du procès : coupes budgétaires, sous effectifs, formation des médecins, la médecine est-elle encore une science humaine ? La technologie n’est pas seule responsable de la déshumanisation, certes, mais elle ne peut en rien améliorer la situation, au contraire elle peut accélérer la chute…
Le dataïsme, menace pour les générations futures
Mesdames et messieurs les jurés, puisque nous jugeons ce soir non pas au nom de 2018, mais au nom des générations futures, prenons un peu recul. Il est des phrases si puissantes qu’elles traversent les siècles sans prendre une ride, contrairement à moi… Ainsi de l’inusable apophtegme de François Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
« La médecine a toujours avancé grâce à une parfaite maîtrise humaine du progrès technique et technologique »
Depuis le moyen âge, pas une discipline qui n’ait autant incarné le progrès que la médecine, depuis Ambroise Paré jusqu’à Pasteur et Françoise Barré Sinoussi. La médecine a toujours avancé grâce à une parfaite maîtrise humaine du progrès technique et technologique. Ce qui nous menace aujourd’hui, ça n’est pas l’exclusion des médecins hors du bloc opératoire par les robots.
Ambroise Paré, un des pères de la médecine moderne, représenté par le peintre James Bertrand (1923 - 1887) / (cc) Wikipédia
Non, c’est bien plus insidieux, ce qu’on nous propose et ce qui nous menace, c’est une nouvelle religion. Celle que l’historien Yuval Noah Harari appelle le dataisme, la foi aveugle dans les datas, les algorithmes et la supériorité absolue des machines ; exit l’esprit critique. Un hôtel où se rendre, un vêtement à acheter, une décision commerciale, ou un itinéraire à emprunter à prendre sur la foi d’algorithmes et autres recommandations automatisées qui prétendent nous connaître mieux que nous même…
« L’algorithme dira qui il faut choisir de soigner ou pas au nom de critères prétendument « objectifs ». C’est littéralement inhumain »
Et demain, donc, non content de miraculeusement bouger le scalpel ou le bistouri, le big data voudrait ôter au médecin la possibilité de livrer son diagnostic. L’algorithme dira qui il faut choisir de soigner ou pas au nom de critères prétendument « objectifs ». C’est littéralement inhumain.
Il est des choix inhumains, incarnés au mieux par le final du grand roman de William Styron, le choix de Sophie. Dans cette œuvre, l’héroïne arrive à Auschwitz et le médecin nazi lui demande de choisir entre ses deux enfants, lequel elle veut sauver et lequel elle choisit, sciemment, d’envoyer dans les camps de la mort. C’est infâme et ça ne trouve son explication que dans la formule de Primo Levi à propos d’Auschwitz, « l’endroit où le pourquoi n’existe pas ».
Extrait du film Les choix de Sophie (Alan J. Pakula, 1982) avec Meryl Streep.
Les machines ne comprennent pas la notion de pourquoi, elles exécutent. Elles n’ont ni morale, ni surmoi, ni éthique, ni compassion. Elles regardent des cas, des individus, des maladies et plus le commun qui dépasse tout. Pour reprendre les mots de Paul Ricoeur : « La maladie est privé, mais la santé est publique » et c’est pour elle que nous ne devons pas abdiquer et nous battre.
Mesdames et messieurs les jurés pour que la médecine de demain reste une science humaine, pour que jamais aucun malade ne soit réduit à des données médicales, je vous conjure de voter NON ce soir et ainsi de mettre un coup d’arrêt à l’inhumanité en marche à l’heure actuelle.
https://usbeketrica.com/article/science-sans-conscience-n-est-que-ruine-de-l-ame
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vendredi 11 mai 2018
ROYAUME UNI : une serie populaire sensibilise sur le suicide pour inciter à demander de l'aide
Contexte : Coronation Street est série britannique diffusée depuis le 9 décembre 1960
Ce feuilleton suit la vie des habitants de la Coronation Street , rue imaginaire de la ville, également imaginaire, de Weatherfield
Les personnages représentés font généralement partie de la classe ouvrière, et les répliques comme les situations sont souvent empreintes d'un humour très pince-sans-rire.
Lundi un des personnage s'est suicidé. L'épisode de mercredi soir aborde les conséquences sur l'entourage.
Les producteurs de la série disent que l'intrigue a été conçue pour donner aux gens qui cachent leurs sentiments de désespoir une chance de commencer une conversation".Ils ont travaillé en étroite collaboration avec les organisations caritatives de santé mentale sur le scénario - y compris les Samaritains et Calm.
d'après article "Coronation Street’s suicide storyline ‘prompts busiest day’ for charity helpline"
Ce feuilleton suit la vie des habitants de la Coronation Street , rue imaginaire de la ville, également imaginaire, de Weatherfield
Les personnages représentés font généralement partie de la classe ouvrière, et les répliques comme les situations sont souvent empreintes d'un humour très pince-sans-rire.
Lundi un des personnage s'est suicidé. L'épisode de mercredi soir aborde les conséquences sur l'entourage.
Les producteurs de la série disent que l'intrigue a été conçue pour donner aux gens qui cachent leurs sentiments de désespoir une chance de commencer une conversation".Ils ont travaillé en étroite collaboration avec les organisations caritatives de santé mentale sur le scénario - y compris les Samaritains et Calm.
d'après article "Coronation Street’s suicide storyline ‘prompts busiest day’ for charity helpline"
Author: Ryan Hooper, Press Association, 10 May 2018
Un service d'assistance téléphonique de prévention SUICIDE a connu sa "journée la plus occupée de son histoire" après que Aidan Connor, un personnage de Coronation Street en difficulté, s'est suicidé, ce qui a provoqué un flot de demandes d'aide de la part des jeunes.
Papyrus, qui fournit un soutien aux appelants de son service HopeLineUK, a déclaré que le personnel " a travaillé sans relâche, sans prendre de pause" pour faire face à l'augmentation de la demande.
Ged Flynn, directeur général de Charity, a déclaré à l'Association de la presse qu'il y avait "trois fois plus d'appels qu'un jour de routine" après les épisodes du lundi soir, et l’épisode suivant, mercredi, lorsque la famille et les amis d'Aidan ont fait la sombre découverte.
M. Flynn a fait l'éloge du feuilleton et de l'acteur Shayne Ward, pour la "gestion sensible et courageuse" de l'intrigue, et a déclaré que cela incitait sans aucun doute les gens à venir demander de l'aide.
Il a dit : "Il y a des preuves solides qui disent que lorsque quelque chose comme le suicide affecte une personne chère, peut-être aux yeux du public, cela encourage les autres à chercher de l'aide - et nous l'avons certainement vu ici.
"Nos conseillers étaient là toute la journée et ils ont travaillé sans relâche - aucun d'entre eux n'a fait une pause en raison du nombre de personnes qui téléphonent, envoient des SMS, laissent des messages vocaux et demandent de l'aide.
"Je pense que l'intrigue - la façon dont elle a été traitée avec sensibilité sans être sensationnalisée - la façon dont le personnage d'Aidan a été représenté à l'écran, et la couverture médiatique qui a suivi a clairement touché beaucoup de gens.
"Si les gens l'ont vu arriver à une personne populaire, en l'occurrence un personnage de serie, cela concerne vraiment les gens et leur fait penser : " Cela peut m'arriver à moi aussi ".
"Parfois, nous ne partageons pas nos sentiments - si nous passons une mauvaise journée, peut-être souffrons de problèmes de santé mentale. Shayne a aidé à briser cette stigmatisation, et je pense qu'il mérite des félicitations pour la façon dont il s'engage avec les gens sur les médias sociaux. "
Après l'épisode de mercredi, l'acteur de 33 ans a tendu la main aux fans pour les encourager à parler de leurs problèmes et a dit qu'il espérait que la conversation se poursuivrait.
Ward - dont la propre famille a été touchée par le suicide, la principale cause de décès chez les jeunes - a dit qu'il a cherché un thérapeute pour l'aider à mieux le comprendre avant de tourner des scènes poignantes.
Mais il a dit que le tournage l'emmenait toujours dans un endroit sombre.
"Cela affecte des millions de personnes dans le monde entier chaque jour, et quand j'ai lu les statistiques, je n'arrivais pas à y croire ", a-t-il déclaré au Sun.
"Alors quand j'entre dans cet endroit, c'est un endroit vraiment, vraiment, vraiment sombre qui me brise le cœur.
"Vous sentez qu'il n'y a pas de lumière au bout du tunnel.
"Vous vous sentez perdu, vous vous sentez désespéré, impuissant, mal-aimé et vous avez l'impression que vous ne pourrez jamais arranger les choses."
M. Flynn a dit : "Le suicide n'est pas un feuilleton. Papyrus ne connaît que trop bien la douleur inimaginable que vivent de nombreux jeunes.
"Nous croyons que tout le monde peut aider à prévenir le suicide, notamment en entamant une conversation avec les jeunes sur la prévention du suicide.
"Beaucoup de jeunes, comme Aidan, ressentent le besoin de garder le silence. Papyrus nous demande à tous de briser le silence autour du suicide et d'aider à sauver de jeunes vies."
De l'aide et du soutien sont disponibles si vous en avez besoin - veuillez consulter les coordonnées ci-dessous pour les lignes d'assistance téléphonique du Royaume-Uni.
Help and support is available if you need it – please see contact details below for the UK’s helplines
Papyrus, qui fournit un soutien aux appelants de son service HopeLineUK, a déclaré que le personnel " a travaillé sans relâche, sans prendre de pause" pour faire face à l'augmentation de la demande.
Ged Flynn, directeur général de Charity, a déclaré à l'Association de la presse qu'il y avait "trois fois plus d'appels qu'un jour de routine" après les épisodes du lundi soir, et l’épisode suivant, mercredi, lorsque la famille et les amis d'Aidan ont fait la sombre découverte.
M. Flynn a fait l'éloge du feuilleton et de l'acteur Shayne Ward, pour la "gestion sensible et courageuse" de l'intrigue, et a déclaré que cela incitait sans aucun doute les gens à venir demander de l'aide.
Il a dit : "Il y a des preuves solides qui disent que lorsque quelque chose comme le suicide affecte une personne chère, peut-être aux yeux du public, cela encourage les autres à chercher de l'aide - et nous l'avons certainement vu ici.
"Nos conseillers étaient là toute la journée et ils ont travaillé sans relâche - aucun d'entre eux n'a fait une pause en raison du nombre de personnes qui téléphonent, envoient des SMS, laissent des messages vocaux et demandent de l'aide.
"Je pense que l'intrigue - la façon dont elle a été traitée avec sensibilité sans être sensationnalisée - la façon dont le personnage d'Aidan a été représenté à l'écran, et la couverture médiatique qui a suivi a clairement touché beaucoup de gens.
"Si les gens l'ont vu arriver à une personne populaire, en l'occurrence un personnage de serie, cela concerne vraiment les gens et leur fait penser : " Cela peut m'arriver à moi aussi ".
"Parfois, nous ne partageons pas nos sentiments - si nous passons une mauvaise journée, peut-être souffrons de problèmes de santé mentale. Shayne a aidé à briser cette stigmatisation, et je pense qu'il mérite des félicitations pour la façon dont il s'engage avec les gens sur les médias sociaux. "
Après l'épisode de mercredi, l'acteur de 33 ans a tendu la main aux fans pour les encourager à parler de leurs problèmes et a dit qu'il espérait que la conversation se poursuivrait.
Ward - dont la propre famille a été touchée par le suicide, la principale cause de décès chez les jeunes - a dit qu'il a cherché un thérapeute pour l'aider à mieux le comprendre avant de tourner des scènes poignantes.
Mais il a dit que le tournage l'emmenait toujours dans un endroit sombre.
"Cela affecte des millions de personnes dans le monde entier chaque jour, et quand j'ai lu les statistiques, je n'arrivais pas à y croire ", a-t-il déclaré au Sun.
"Alors quand j'entre dans cet endroit, c'est un endroit vraiment, vraiment, vraiment sombre qui me brise le cœur.
"Vous sentez qu'il n'y a pas de lumière au bout du tunnel.
"Vous vous sentez perdu, vous vous sentez désespéré, impuissant, mal-aimé et vous avez l'impression que vous ne pourrez jamais arranger les choses."
M. Flynn a dit : "Le suicide n'est pas un feuilleton. Papyrus ne connaît que trop bien la douleur inimaginable que vivent de nombreux jeunes.
"Nous croyons que tout le monde peut aider à prévenir le suicide, notamment en entamant une conversation avec les jeunes sur la prévention du suicide.
"Beaucoup de jeunes, comme Aidan, ressentent le besoin de garder le silence. Papyrus nous demande à tous de briser le silence autour du suicide et d'aider à sauver de jeunes vies."
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CANADA Les premiers intervenants se tournent les uns vers les autres pour obtenir du soutien en matière de prévention du suicide.
Les premiers intervenants se tournent les uns vers les autres pour obtenir du soutien en matière de prévention du suicide.
Atelier à l'intention des familles, des collègues de travail des personnes aux prises avec le SSPT (, la dépression et le suicide.
article de Matthew Kupfer - CBC News - First responders turn to each other for support in suicide prevention Affiché : 08 mai 2018 http://www.cbc.ca*
Les ambulanciers de Prescott-Russell faisaient partie de la centaine de personnes qui ont assisté à un atelier sur la prévention du suicide organisé par la police d'Ottawa, les ambulanciers paramédicaux et les groupes de soutien par les pairs des pompiers. (Matthew Kupfer/CBC)
Les groupes de soutien par les pairs et les familles des premiers intervenants d'Ottawa ont tenu leur premier atelier sur la prévention du suicide à l'intention des personnes liées aux trois services d'urgence.
Selon Lorraine Downey, coordonnatrice du groupe de soutien par les pairs des ambulanciers d'Ottawa, le taux de suicide est plus élevé chez les policiers, les pompiers et les ambulanciers que dans la population en général, selon Lorraine Downey, coordonnatrice du groupe de soutien par les pairs des paramédics d'Ottawa.
"Tous les membres de la communauté des premiers intervenants ont perdu des amis et des pairs à cause du suicide et nous essayons vraiment d'empêcher cela d'aller de l'avant ", a dit M. Downey.
"Nous avons tendance à être ceux qui aident les gens, nous n'avons pas tendance à être ceux qui demandent de l'aide. Nous cherchons donc à changer ce stigmate."
Lorraine Downey, coordonnatrice du Ottawa Paramedic Peer Support Group, affirme qu'il est important de briser l'isolement que ressentent les premiers intervenants lorsqu'ils font face à des événements traumatisants. (Matthew Kupfer/CBC)
Le chef adjoint du Service des incendies d'Ottawa, Sean Tracey, a déclaré que les groupes de soutien par les pairs sont parmi les meilleurs moyens de joindre les premiers intervenants pour obtenir l'aide dont ils ont besoin.
"Les pompiers, les policiers, les ambulanciers .... qui sont les frères et sœurs de ces personnes au travail peuvent leur fournir du soutien, de l'aide, leur faire savoir qu'ils ne sont pas seuls avec ces pensées déprimantes ", a dit Tracey.
Les familles sont souvent les premières à repérer les symptômes du SSPT.
Video http://www.cbc.ca/player/play/1228250691568/
Jocelyn Bond et Dana Tapak, qui ont toutes deux un conjoint atteint du SSPT, affirment que les membres de la famille sont souvent les premiers à remarquer les symptômes, mais qu'ils ont besoin de ressources pour savoir comment aider. 1:17
Fournir des ressources familiales
Jocelyn Bond, dont le mari est policier, a mis sur pied le First Responder Family Resiliency Support Group en raison de l'expérience de son mari avec le stress post-traumatique.
"Mon mari avait une lettre de suicide dans son casier. Heureusement, il n'y a pas donné suite ", dit-elle.
Jocelyn Bond, animatrice du First Responder Family Resiliency Support Group, dit qu'elle s'est impliquée dans le soutien par les pairs après l'expérience de son mari comme policier d'Ottawa. (Matthew Kupfer/CBC)
Bond a dit qu'il y avait des signes que son mari n'allait pas bien plus tôt, mais qu'elle ne savait pas comment les identifier - comme des crises de colere et un manque de sommeil.
L'objectif du groupe de soutien est de donner aux membres de la famille les outils et les ressources nécessaires pour soutenir les premiers intervenants et aider à identifier et à traiter les symptômes des traumatismes liés au stress, a-t-elle dit.
"Je me sentais très seule en tant qu'épouse, j'avais l'impression d'être la seule ", dit-elle. "J'avais l'impression que je ne pouvais aller voir mes amis et ma famille et leur dire ce qui se passait,[et] comme s'ils ne comprenaient pas les symptômes avec lesquels je vivais avec mon conjoint.
Dana Tapak, membre du First Responder Family Resiliency Support Group, dit qu'elle travaille avec son mari, un pompier, pour faire face au SSPT. (Matthew Kupfer/CBC)
Dana Tapak, un autre membre du groupe de soutien, est mariée à un pompier qui a développé le SSPT alors qu'il servait dans les forces armées rwandaises.
Tapak a dit qu'elle et son mari parlent de ses appels pour aider à gérer le stress. Elle a dit que les conjoints ont besoin d'être équipés pour gérer l'information afin d'éviter le stress de seconde main.
"J'aime bien savoir s'il est affecté par l'appel, mais je n'ai pas besoin de connaître toute la saleté et la cruauté ", a-t-elle dit.
Les organisateurs affirment que l'événement de lundi à la Place Ben Franklin a été le premier d'une série de rencontres visant à franchir les barrières entre les services et à établir des liens sur les questions de santé mentale.
Besoin d'aide ? Voici quelques ressources en santé mentale dans la région de la capitale nationale :
Association québécoise de prévention du suicide : 1-866-APPELLE (1-866-277-3553)
Ottawa Suicide Prevention : 613-238-3311
http://www.cbc.ca/news/canada/ottawa/first-responders-ottawa-suicide-prevention-1.4652747
Atelier à l'intention des familles, des collègues de travail des personnes aux prises avec le SSPT (, la dépression et le suicide.
article de Matthew Kupfer - CBC News - First responders turn to each other for support in suicide prevention Affiché : 08 mai 2018 http://www.cbc.ca*
Les ambulanciers de Prescott-Russell faisaient partie de la centaine de personnes qui ont assisté à un atelier sur la prévention du suicide organisé par la police d'Ottawa, les ambulanciers paramédicaux et les groupes de soutien par les pairs des pompiers. (Matthew Kupfer/CBC)
Les groupes de soutien par les pairs et les familles des premiers intervenants d'Ottawa ont tenu leur premier atelier sur la prévention du suicide à l'intention des personnes liées aux trois services d'urgence.
Selon Lorraine Downey, coordonnatrice du groupe de soutien par les pairs des ambulanciers d'Ottawa, le taux de suicide est plus élevé chez les policiers, les pompiers et les ambulanciers que dans la population en général, selon Lorraine Downey, coordonnatrice du groupe de soutien par les pairs des paramédics d'Ottawa.
"Tous les membres de la communauté des premiers intervenants ont perdu des amis et des pairs à cause du suicide et nous essayons vraiment d'empêcher cela d'aller de l'avant ", a dit M. Downey.
"Nous avons tendance à être ceux qui aident les gens, nous n'avons pas tendance à être ceux qui demandent de l'aide. Nous cherchons donc à changer ce stigmate."
Lorraine Downey, coordonnatrice du Ottawa Paramedic Peer Support Group, affirme qu'il est important de briser l'isolement que ressentent les premiers intervenants lorsqu'ils font face à des événements traumatisants. (Matthew Kupfer/CBC)
Le chef adjoint du Service des incendies d'Ottawa, Sean Tracey, a déclaré que les groupes de soutien par les pairs sont parmi les meilleurs moyens de joindre les premiers intervenants pour obtenir l'aide dont ils ont besoin.
"Les pompiers, les policiers, les ambulanciers .... qui sont les frères et sœurs de ces personnes au travail peuvent leur fournir du soutien, de l'aide, leur faire savoir qu'ils ne sont pas seuls avec ces pensées déprimantes ", a dit Tracey.
Les familles sont souvent les premières à repérer les symptômes du SSPT.
Video http://www.cbc.ca/player/play/1228250691568/
Jocelyn Bond et Dana Tapak, qui ont toutes deux un conjoint atteint du SSPT, affirment que les membres de la famille sont souvent les premiers à remarquer les symptômes, mais qu'ils ont besoin de ressources pour savoir comment aider. 1:17
Fournir des ressources familiales
Jocelyn Bond, dont le mari est policier, a mis sur pied le First Responder Family Resiliency Support Group en raison de l'expérience de son mari avec le stress post-traumatique.
"Mon mari avait une lettre de suicide dans son casier. Heureusement, il n'y a pas donné suite ", dit-elle.
Jocelyn Bond, animatrice du First Responder Family Resiliency Support Group, dit qu'elle s'est impliquée dans le soutien par les pairs après l'expérience de son mari comme policier d'Ottawa. (Matthew Kupfer/CBC)
Bond a dit qu'il y avait des signes que son mari n'allait pas bien plus tôt, mais qu'elle ne savait pas comment les identifier - comme des crises de colere et un manque de sommeil.
L'objectif du groupe de soutien est de donner aux membres de la famille les outils et les ressources nécessaires pour soutenir les premiers intervenants et aider à identifier et à traiter les symptômes des traumatismes liés au stress, a-t-elle dit.
"Je me sentais très seule en tant qu'épouse, j'avais l'impression d'être la seule ", dit-elle. "J'avais l'impression que je ne pouvais aller voir mes amis et ma famille et leur dire ce qui se passait,[et] comme s'ils ne comprenaient pas les symptômes avec lesquels je vivais avec mon conjoint.
Dana Tapak, membre du First Responder Family Resiliency Support Group, dit qu'elle travaille avec son mari, un pompier, pour faire face au SSPT. (Matthew Kupfer/CBC)
Dana Tapak, un autre membre du groupe de soutien, est mariée à un pompier qui a développé le SSPT alors qu'il servait dans les forces armées rwandaises.
Tapak a dit qu'elle et son mari parlent de ses appels pour aider à gérer le stress. Elle a dit que les conjoints ont besoin d'être équipés pour gérer l'information afin d'éviter le stress de seconde main.
"J'aime bien savoir s'il est affecté par l'appel, mais je n'ai pas besoin de connaître toute la saleté et la cruauté ", a-t-elle dit.
Les organisateurs affirment que l'événement de lundi à la Place Ben Franklin a été le premier d'une série de rencontres visant à franchir les barrières entre les services et à établir des liens sur les questions de santé mentale.
Besoin d'aide ? Voici quelques ressources en santé mentale dans la région de la capitale nationale :
Association québécoise de prévention du suicide : 1-866-APPELLE (1-866-277-3553)
Ottawa Suicide Prevention : 613-238-3311
http://www.cbc.ca/news/canada/ottawa/first-responders-ottawa-suicide-prevention-1.4652747
PARUTION Revue Soins Psychiatrie Adolescence et risque suicidaire
Adolescence et risque suicidaire
SOINS PSYCHIATRIE Vol 39 - N° 316 - mai 2018 P. 1-47
© Elsevier Masson
Sommaire
avant-propos
·Comprendre pour mieux agir
Page :9-9
Jonathan Lachal a, ⁎, b, c : PhD, pédopsychiatre, praticien hospitalier universitaire à la Maison de Solenn, Marie Rose Moro a, b, c : PhD, professeur de psychiatrie, chef de service de la Maison de Solenn
a Université Paris-Descartes, faculté de médecine, Sorbonne Paris-Cité, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006 Paris, France
b Maison de Solenn-MDA, hôpital Cochin, 97 boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France
c CESP, faculté de médecine, université Paris-Sud, faculté de médecine-UVSQ, Inserm, Université Paris-Saclay, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94805 Villejuif, France
*jonathan.lachal@gmail.com
mise au point
·Un état des lieux du risque suicidaire à l’adolescence
An overview of suicide risk in adolescence
Page :10-13
Jonathan Lachal, Marie Rose Moro, Michel Spodenkiewicz Jonathan Lachal a, ⁎, b, c : PhD, pédopsychiatre, praticien hospitalier universitaire à la Maison de Solenn, Marie Rose Moro a, b, c : PhD, professeur de psychiatrie, chef de service de la Maison de Solenn, Michel Spodenkiewicz c, d : Pédopsychiatre, praticien hospitalier
a Université Paris Descartes, faculté de médecine, Sorbonne Paris-Cité, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006 Paris, France
b Maison de Solenn-MDA, hôpital Cochin, 97, boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France
c CESP, faculté de médecine, université Paris-Sud, faculté de médecine-UVSQ, Inserm, Université Paris-Saclay, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94805 Villejuif, France
d CEPOI EA 7388, unité de pédopsychiatrie de liaison, pôle de santé mentale, CHU Sud Réunion, Université de la Réunion, avenue Président-Mitterrand, 97448 Saint-Pierre, France
Résumé
Les conduites suicidaires à l’adolescence sont un enjeu majeur de santé publique
Elles font suite à une constellation de difficultés individuelles, relationnelles et environnementales, qui fragilisent le sujet dans une période de grande vulnérabilité
Le soin passe par le lien thérapeutique et l’adaptation de l’environnement de l’adolescent
La prévention est l’affaire de tous, et particulièrement des soignants, qui sont régulièrement sollicités avant un passage à l’acte.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : adolescence, crise suicidaire, prévention, risque suicidaire, santé publique
Plan
Quelques chiffres
Le concept de crise suicidaire
Fragilités individuelles
Fragilités relationnelles
Facteurs liés à l’environnement social et culturel
La prise en charge d’une tentative de suicide
L’urgence de la crise
L’accompagnement thérapeutique
Prévenir les gestes suicidaires
Déclaration de liens d’intérêts
réflexion
·Liens entre conduites automutilatoires et suicidaires chez les adolescents
Links between self-harm and suicidal behaviour in adolescents
Page :14-16
Salomé Grandclerc a, ⁎, b, c : Pédopsychiatre, chef de clinique assistant à la Maison de Solenn, Jonathan Lachal a, b, c : PhD, pédopsychiatre, praticien hospitalier universitaire à la Maison de Solenn salome.grandclerc@aphp.fr
a Université Paris Descartes, faculté de médecine, Sorbonne Paris-Cité, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006 Paris, France
b Maison de Solenn-MDA, hôpital Cochin, 97, boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France
c CESP, faculté de médecine, université Paris-Sud, faculté de médecine-UVSQ, Inserm, Université Paris-Saclay, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94805 Villejuif, France
Résumé
Les conduites automutilatoires et suicidaires sont des enjeux importants de soins à l’adolescence
Elles sont fréquemment associées, ce qui pose la question des liens qui les unissent et des différentes manières de les comprendre
Suicide et automutilations partagent les mêmes facteurs de risque
Certains modèles intégratifs envisagent ainsi les automutilations comme des passerelles permettant d’acquérir une aptitude au suicide
Le passage par le corps et l’acte court-circuite la pensée, et l’intention de mourir associée au geste auto-agressif est difficile à concevoir.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : adolescence, automutilation, conduite suicidaire, geste auto-agressif, passage à l’acte suicidaire
Plan
Exploration du lien entre suicide et automutilations
Partage de facteurs de risque
Corrélation entre les deux conduites
Distinction entre les deux conduites
Hypothèse de la tolérance à la douleur et de l’aptitude au suicide
L’incapacité à penser la mort
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts
clinique
·Les tentatives de suicide des préadolescents
Suicide attempts in preadolescents
Page :17-21
Maymouna Mourouvaye Payet a, b, ⁎ maymouna.mourouvaye@gmail.com : Interne, pédopsychiatre, Laure Woestelandt a, b : MD, pédopsychiatre
a Université Paris Descartes, faculté de médecine, Sorbonne Paris-Cité, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006 Paris, France
b Hôpital Necker-Enfants malades, AP-HP, 149, rue de Sèvres, 75743 Paris cedex 15, France
Résumé
Les tentatives de suicide de l’enfant et de l’adolescent constituent une problématique majeure de santé publique
Bien que le suicide de l’enfant et du préadolescent reste, fort heureusement, peu fréquent, ce phénomène est en constante progression depuis 2009
De nombreuses études ont été menées autour des conduites suicidaires de l’adolescent, mais les tentatives de suicide de l’enfant et du préadolescent sont relativement peu explorées dans la littérature
La prévention est primordiale et fait intervenir les médecins généralistes et pédiatres, mais également les professionnels du milieu scolaire.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : conduite suicidaire, préadolescence, prévention, suicide, tentative de suicide
Keywords : preadolescence, prevention, suicidal behaviour, suicide, suicide attempt
Plan
Aspects épidémiologiques
Les représentations de la mort chez l’enfant
Que faire devant un enfant suicidaire ?
Évaluer le risque suicidaire
Mesurer l’urgence de la situation
Estimer la dangerosité
La prise en charge d’une tentative de suicide
Les recommandations
L’hospitalisation
La stratégie thérapeutique
Prévenir les gestes suicidaires
Prévention primaire
Prévention secondaire
Prévention tertiaire
Prévention scolaire
Prévention sociale
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts
revue de littérature
·Idées suicidaires et tentatives de suicide à l’adolescence en contexte migratoire
Suicidal thoughts and suicide attempts in adolescence among migrants
Page :22-26
Valentina Deriu a : Psychiatre, Laelia Benoit c, d : Psychiatre à la Maison de Solenn, Marie Rose Moro b, c, d : PhD, professeur de psychiatrie, chef de service de la Maison de Solenn, Jonathan Lachal b, ⁎, c, d : PhD, pédopsychiatre, praticien hospitalier universitaire à la Maison de Solenn
a Université Lorraine, Faculté de médecine de Nancy, 9, avenue de la Forêt-de-Haye, 54505 Vandœuvre-lès-Nancy, France
b Université Paris Descartes, faculté de médecine, Sorbonne Paris-Cité, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006 Paris, France
c Maison de Solenn-MDA, hôpital Cochin, 97, boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France
d CESP, faculté de médecine, université Paris-Sud, faculté de médecine-UVSQ, Inserm, Université Paris-Saclay, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94805 Villejuif, France
Résumé
La migration est une expérience porteuse d’un potentiel de richesse et de créativité pour l’individu, mais qui peut aussi considérablement le fragiliser
Les adolescents migrants et enfants d’émigrés sont particulièrement vulnérables à la souffrance psychique et au suicide
De nombreuses études internationales témoignent d’une prévalence conséquente de passages à l’acte suicidaire chez les migrants et leurs enfants
L’environnement familial dissocié et les conflits intergénérationnels sont autant de facteurs de risque de conduite suicidaire chez ces adolescents
Réétablir des liens en valorisant la culture d’origine, par exemple, contribue au sentiment de continuité culturelle qui est un facteur protecteur du risque suicidaire.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : adolescence, migration, passage à l’acte suicidaire, revue de littérature, risque suicidaire, transculturalité
Plan
Migration et santé mentale
Méthode
Résultats
Un plus grand risque d’idées suicidaires et de TS chez les adolescents migrants
Des facteurs de vulnérabilité
Discussion
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts
étude
·Acceptabilité du dépistage systématique des adolescents suicidants aux urgences
Page :27-29
Gabrielle Stoven a : Interne en psychiatrie, Jonathan Lachal c, d, e : Pédopsychiatre, PHU, Erick Gokalsing b, f : Psychiatre, PH, Lucie Baux a : Pédopsychiatre, PH, Louis Jehel c : Professeur de psychiatrie, Michel Spodenkiewicz a, ⁎, b, c michel.spodenkiewicz@chu-reunion.fr : Pédopsychiatre, PH
a Pôle de santé mentale, CHU Sud Réunion, BP 350, 97448 Saint-Pierre cedex, La Réunion, France
b CEPOI EA 7388, UFR Santé, 1, allée des Aigues-Marines, 97487 Saint-Denis cedex, La Réunion, France
c CESP, Inserm U1178, université Paris-Saclay, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94805 Villejuif, France
d Université Paris Descartes, faculté de médecine, Sorbonne Paris-Cité, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006 Paris, France
e Maison de Solenn-MDA, hôpital Cochin, 97, boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France
f EPSM de la Réunion, 42, avenue Louis-Aragon, 97420 Le Port, La Réunion, France
Résumé
Les études portant sur les outils de dépistage du suicide à l’adolescence se sont multipliées avec l’essor de questionnaires utilisables aux urgences pédiatriques
Une revue de la littérature établit l’acceptabilité de tels dispositifs
Même si ces outils sont bien acceptés lorsqu’ils sont systématisés, leur utilité est conditionnée par la disponibilité de soins pédopsychiatriques avec un juste équilibre entre la confidentialité de l’adolescent et l’implication parentale.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : adolescent suicidant, dépistage, revue de littérature, risque suicidaire, urgence pédiatrique
Plan
Qu’est-ce que l’acceptabilité ?
De l’opinion à l’implication personnelle
De l’intérêt à l’ambivalence pour le dépistage
Un dépistage mieux accepté par les filles
Des pistes en faveur de la systématisation du dépistage
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts
http://www.em-consulte.com/revue/SPSY/39/316/table-des-matieres/
SOINS PSYCHIATRIE Vol 39 - N° 316 - mai 2018 P. 1-47
© Elsevier Masson
Sommaire
avant-propos
·Comprendre pour mieux agir
Page :9-9
Jonathan Lachal a, ⁎, b, c : PhD, pédopsychiatre, praticien hospitalier universitaire à la Maison de Solenn, Marie Rose Moro a, b, c : PhD, professeur de psychiatrie, chef de service de la Maison de Solenn
a Université Paris-Descartes, faculté de médecine, Sorbonne Paris-Cité, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006 Paris, France
b Maison de Solenn-MDA, hôpital Cochin, 97 boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France
c CESP, faculté de médecine, université Paris-Sud, faculté de médecine-UVSQ, Inserm, Université Paris-Saclay, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94805 Villejuif, France
*jonathan.lachal@gmail.com
mise au point
·Un état des lieux du risque suicidaire à l’adolescence
An overview of suicide risk in adolescence
Page :10-13
Jonathan Lachal, Marie Rose Moro, Michel Spodenkiewicz Jonathan Lachal a, ⁎, b, c : PhD, pédopsychiatre, praticien hospitalier universitaire à la Maison de Solenn, Marie Rose Moro a, b, c : PhD, professeur de psychiatrie, chef de service de la Maison de Solenn, Michel Spodenkiewicz c, d : Pédopsychiatre, praticien hospitalier
a Université Paris Descartes, faculté de médecine, Sorbonne Paris-Cité, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006 Paris, France
b Maison de Solenn-MDA, hôpital Cochin, 97, boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France
c CESP, faculté de médecine, université Paris-Sud, faculté de médecine-UVSQ, Inserm, Université Paris-Saclay, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94805 Villejuif, France
d CEPOI EA 7388, unité de pédopsychiatrie de liaison, pôle de santé mentale, CHU Sud Réunion, Université de la Réunion, avenue Président-Mitterrand, 97448 Saint-Pierre, France
Résumé
Les conduites suicidaires à l’adolescence sont un enjeu majeur de santé publique
Elles font suite à une constellation de difficultés individuelles, relationnelles et environnementales, qui fragilisent le sujet dans une période de grande vulnérabilité
Le soin passe par le lien thérapeutique et l’adaptation de l’environnement de l’adolescent
La prévention est l’affaire de tous, et particulièrement des soignants, qui sont régulièrement sollicités avant un passage à l’acte.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : adolescence, crise suicidaire, prévention, risque suicidaire, santé publique
Plan
Quelques chiffres
Le concept de crise suicidaire
Fragilités individuelles
Fragilités relationnelles
Facteurs liés à l’environnement social et culturel
La prise en charge d’une tentative de suicide
L’urgence de la crise
L’accompagnement thérapeutique
Prévenir les gestes suicidaires
Déclaration de liens d’intérêts
réflexion
·Liens entre conduites automutilatoires et suicidaires chez les adolescents
Links between self-harm and suicidal behaviour in adolescents
Page :14-16
Salomé Grandclerc a, ⁎, b, c : Pédopsychiatre, chef de clinique assistant à la Maison de Solenn, Jonathan Lachal a, b, c : PhD, pédopsychiatre, praticien hospitalier universitaire à la Maison de Solenn salome.grandclerc@aphp.fr
a Université Paris Descartes, faculté de médecine, Sorbonne Paris-Cité, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006 Paris, France
b Maison de Solenn-MDA, hôpital Cochin, 97, boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France
c CESP, faculté de médecine, université Paris-Sud, faculté de médecine-UVSQ, Inserm, Université Paris-Saclay, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94805 Villejuif, France
Résumé
Les conduites automutilatoires et suicidaires sont des enjeux importants de soins à l’adolescence
Elles sont fréquemment associées, ce qui pose la question des liens qui les unissent et des différentes manières de les comprendre
Suicide et automutilations partagent les mêmes facteurs de risque
Certains modèles intégratifs envisagent ainsi les automutilations comme des passerelles permettant d’acquérir une aptitude au suicide
Le passage par le corps et l’acte court-circuite la pensée, et l’intention de mourir associée au geste auto-agressif est difficile à concevoir.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : adolescence, automutilation, conduite suicidaire, geste auto-agressif, passage à l’acte suicidaire
Plan
Exploration du lien entre suicide et automutilations
Partage de facteurs de risque
Corrélation entre les deux conduites
Distinction entre les deux conduites
Hypothèse de la tolérance à la douleur et de l’aptitude au suicide
L’incapacité à penser la mort
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts
clinique
·Les tentatives de suicide des préadolescents
Suicide attempts in preadolescents
Page :17-21
Maymouna Mourouvaye Payet a, b, ⁎ maymouna.mourouvaye@gmail.com : Interne, pédopsychiatre, Laure Woestelandt a, b : MD, pédopsychiatre
a Université Paris Descartes, faculté de médecine, Sorbonne Paris-Cité, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006 Paris, France
b Hôpital Necker-Enfants malades, AP-HP, 149, rue de Sèvres, 75743 Paris cedex 15, France
Résumé
Les tentatives de suicide de l’enfant et de l’adolescent constituent une problématique majeure de santé publique
Bien que le suicide de l’enfant et du préadolescent reste, fort heureusement, peu fréquent, ce phénomène est en constante progression depuis 2009
De nombreuses études ont été menées autour des conduites suicidaires de l’adolescent, mais les tentatives de suicide de l’enfant et du préadolescent sont relativement peu explorées dans la littérature
La prévention est primordiale et fait intervenir les médecins généralistes et pédiatres, mais également les professionnels du milieu scolaire.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : conduite suicidaire, préadolescence, prévention, suicide, tentative de suicide
Keywords : preadolescence, prevention, suicidal behaviour, suicide, suicide attempt
Plan
Aspects épidémiologiques
Les représentations de la mort chez l’enfant
Que faire devant un enfant suicidaire ?
Évaluer le risque suicidaire
Mesurer l’urgence de la situation
Estimer la dangerosité
La prise en charge d’une tentative de suicide
Les recommandations
L’hospitalisation
La stratégie thérapeutique
Prévenir les gestes suicidaires
Prévention primaire
Prévention secondaire
Prévention tertiaire
Prévention scolaire
Prévention sociale
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts
revue de littérature
·Idées suicidaires et tentatives de suicide à l’adolescence en contexte migratoire
Suicidal thoughts and suicide attempts in adolescence among migrants
Page :22-26
Valentina Deriu a : Psychiatre, Laelia Benoit c, d : Psychiatre à la Maison de Solenn, Marie Rose Moro b, c, d : PhD, professeur de psychiatrie, chef de service de la Maison de Solenn, Jonathan Lachal b, ⁎, c, d : PhD, pédopsychiatre, praticien hospitalier universitaire à la Maison de Solenn
a Université Lorraine, Faculté de médecine de Nancy, 9, avenue de la Forêt-de-Haye, 54505 Vandœuvre-lès-Nancy, France
b Université Paris Descartes, faculté de médecine, Sorbonne Paris-Cité, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006 Paris, France
c Maison de Solenn-MDA, hôpital Cochin, 97, boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France
d CESP, faculté de médecine, université Paris-Sud, faculté de médecine-UVSQ, Inserm, Université Paris-Saclay, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94805 Villejuif, France
Résumé
La migration est une expérience porteuse d’un potentiel de richesse et de créativité pour l’individu, mais qui peut aussi considérablement le fragiliser
Les adolescents migrants et enfants d’émigrés sont particulièrement vulnérables à la souffrance psychique et au suicide
De nombreuses études internationales témoignent d’une prévalence conséquente de passages à l’acte suicidaire chez les migrants et leurs enfants
L’environnement familial dissocié et les conflits intergénérationnels sont autant de facteurs de risque de conduite suicidaire chez ces adolescents
Réétablir des liens en valorisant la culture d’origine, par exemple, contribue au sentiment de continuité culturelle qui est un facteur protecteur du risque suicidaire.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : adolescence, migration, passage à l’acte suicidaire, revue de littérature, risque suicidaire, transculturalité
Plan
Migration et santé mentale
Méthode
Résultats
Un plus grand risque d’idées suicidaires et de TS chez les adolescents migrants
Des facteurs de vulnérabilité
Discussion
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts
étude
·Acceptabilité du dépistage systématique des adolescents suicidants aux urgences
Page :27-29
Gabrielle Stoven a : Interne en psychiatrie, Jonathan Lachal c, d, e : Pédopsychiatre, PHU, Erick Gokalsing b, f : Psychiatre, PH, Lucie Baux a : Pédopsychiatre, PH, Louis Jehel c : Professeur de psychiatrie, Michel Spodenkiewicz a, ⁎, b, c michel.spodenkiewicz@chu-reunion.fr : Pédopsychiatre, PH
a Pôle de santé mentale, CHU Sud Réunion, BP 350, 97448 Saint-Pierre cedex, La Réunion, France
b CEPOI EA 7388, UFR Santé, 1, allée des Aigues-Marines, 97487 Saint-Denis cedex, La Réunion, France
c CESP, Inserm U1178, université Paris-Saclay, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94805 Villejuif, France
d Université Paris Descartes, faculté de médecine, Sorbonne Paris-Cité, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006 Paris, France
e Maison de Solenn-MDA, hôpital Cochin, 97, boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France
f EPSM de la Réunion, 42, avenue Louis-Aragon, 97420 Le Port, La Réunion, France
Résumé
Les études portant sur les outils de dépistage du suicide à l’adolescence se sont multipliées avec l’essor de questionnaires utilisables aux urgences pédiatriques
Une revue de la littérature établit l’acceptabilité de tels dispositifs
Même si ces outils sont bien acceptés lorsqu’ils sont systématisés, leur utilité est conditionnée par la disponibilité de soins pédopsychiatriques avec un juste équilibre entre la confidentialité de l’adolescent et l’implication parentale.Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : adolescent suicidant, dépistage, revue de littérature, risque suicidaire, urgence pédiatrique
Plan
Qu’est-ce que l’acceptabilité ?
De l’opinion à l’implication personnelle
De l’intérêt à l’ambivalence pour le dépistage
Un dépistage mieux accepté par les filles
Des pistes en faveur de la systématisation du dépistage
Conclusion
Déclaration de liens d’intérêts
http://www.em-consulte.com/revue/SPSY/39/316/table-des-matieres/
Libellés :
ADOLESCENTS,
AUTO-MUTILATION,
ECHELLE EVALUATION,
FACTEUR DE RISQUE,
MIGRANTS,
PARUTION,
SUICIDE ET ENFANTS
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