lundi 22 avril 2024

BLOG en Vacances .. de retour le 13 mai 2024

AUTOUR DE LA QUESTION Directives anticipées en psychiatrie - Les livrets « mon GPS… »

Directives anticipées en psychiatrie - Les livrets « mon GPS… »

Lorsque l'on vit avec un trouble psychique, on peut traverser des moments de crise nécessitant des soins. Il peut alors être difficile de faire connaître nos besoins et respecter nos droits.

AUTOUR DE LA QUESTION Quimper : une bande dessinée qui casse les clichés sur la psychiatrie

Quimper : une bande dessinée qui casse les clichés sur la psychiatrie

Titiane Vorano a passé deux mois dans une clinique psychiatrique. Elle livre son témoignage dans une bande dessinée illustrée par Clara Vialletelle : Je ne suis pas folle.
La maladie de Titiane Vorano est représentée par ce tigre très encombrant.

La maladie de Titiane Vorano est représentée par ce tigre très encombrant. ©Clara Vialletelle

Les personnes qui séjournent dans un hôpital ou une clinique psychiatrique, en parlent peu voire le cachent. Souvent par honte. Titiane Vorano a, au contraire, volontiers raconté son expérience à son entourage familial, ses amis…

Elle en a même fait une bande dessinée : Je ne suis pas folle. Sortie en décembre 2023 aux éditions Édifice, cette BD a été mise en images par Clara Vialletelle qui vit à Quimper (Finistère).

« Je voulais partager mon expérience car elle était très positive. Je suis bien consciente que cela se passe mal voire très mal pour certains patients. C’est donc une histoire très subjective, très personnelle que je livre »

Titiane Vorano.

Idées reçues

Aidée à l’écriture par Marie-Pierre Bard, elle s’est attachée à déconstruire pas mal de clichés sur la santé mentale et l’hospitalisation. Elle les passe tous un à un au début de la BD : « Comme beaucoup de gens j’avais plein d’idées reçues. Les anxiolytiques, c’est mal, les antidépresseurs, c’est mal. La clef se trouve dans ma tête. La sensibilité est une faiblesse. »

Elle a aussi dû faire face à des remarques et attitudes souvent maladroites de son entourage : entre apitoiement, silences gênés, reproches… L’entrée dans la clinique psychiatrique de Renoncules s’est donc faite à reculons, avec beaucoup d’angoisse et d’a priori.
Clara Vialletelle a dessiné Je ne suis pas folle.

Clara Vialletelle a dessiné Je ne suis pas folle. ©Adèle LE BERRE

Les planches décrivent ensuite toutes les étapes de l’hospitalisation : le premier rendez-vous avec le psychiatre qui livre le diagnostic du trouble anxieux généralisé avec agoraphobie et phobie sociale, le protocole médical, les effets secondaires, les ateliers suivis (chant, pensées négatives…), les moments de découragement, la sortie…

Le récit n’est pas sombre pour autant. Au contraire, l’humour s’infiltre dans chaque page. « Titiane a beaucoup de second degré, d’ironie. Cela offre des respirations dans la BD », apprécie Clara Vialletelle. On sourit donc lorsqu’elle évoque les effets secondaires : odeurs corporelles, libido évaporée et flatulences (fort dérangeantes dans l’ascenseur !)…
Titiane Vorano explique sa pathologie à un résident de la clinique psychiatrique.

Titiane Vorano explique sa pathologie à un résident de la clinique psychiatrique. ©Clara Vialletelle

Les échanges sont parfois aussi très loufoques avec les autres patients. Tout comme leur expédition dans l’hôpital voisin pour manger des sucreries. On rigole franchement quand on voit que tous les patients attendent avec impatience le rendez-vous avec le beau psychiatre si gentil, dessiné avec un nuage de fleurs et de tourterelles.  

Représenter la maladie mentale

L’une des principales difficultés de cette BD était de représenter la maladie mentale, invisible par nature. « J’ai mis du temps à trouver une solution. Finalement, c’est un tigre qui la représente. Au début, il est là, très imposant. Puis, il se laisse un peu apprivoiser, diminue de taille », décrit Clara Vialletelle. Pour autant, il ne disparaît pas totalement.

Au bout de deux mois, Titiane Vorano sort de la clinique des Renoncules, retrouve son mari et ses trois filles. Ce n’est pas fini pour autant. « J’ai ensuite suivi 18 mois d’hospitalisation de jour », poursuit la quadragénaire qui a reçu de la part des soignants des retours positifs de son album. « Cette BD ne laisse pas indifférent. Cela ouvre les portes à la réflexion. C’était le but. » 

Je ne suis pas folle. Clara Villetelle, Titiane Vorano, Marie-Pierre Bard.Edifice éditions. Disponible à L’Introuvable et chez Ravy.
 

NOUVELLE ZELANDE/ ROYAUME UNI Voici pourquoi nous devons parler du lien entre le suicide et la dette

Voici pourquoi nous devons parler du lien entre le suicide et la dette

d’après article "Here’s why we need to talk about the suicide-debt link" https://www.thepost.co.nz/*

La conjoncture économique difficile et les inquiétudes liées aux difficultés financières et à l'endettement ajoutent à la pression sur la santé mentale des populations.

Il existe un lien entre les dettes financières, les problèmes de santé mentale et le suicide, mais la plupart des gens ne veulent pas en parler, affirme un expert britannique de l'endettement en visite.

Dans de nombreux pays, de plus en plus de personnes souffrent de maladies mentales. En Nouvelle-Zélande, près d'une personne sur deux (47 %) souffrira d'une maladie mentale ou d'une détresse au cours de sa vie, selon la Fondation pour la santé mentale.

Les difficultés économiques n'arrangent pas les choses, car les préoccupations financières et les inquiétudes liées à l'endettement augmentent la pression sur la santé mentale des gens.

Avec la Nouvelle-Zélande officiellement en récession, les rapports réguliers sur les suppressions d'emplois et l'impact continu de la hausse des taux d'intérêt, l'endettement ne peut que s'accroître.

Steve Coppard, chef de file du secteur de l'endettement au Royaume-Uni, qui se trouve actuellement en Nouvelle-Zélande, explique que cette situation est préoccupante, car le lien entre l'endettement et les problèmes de santé mentale est bien établi.

Un adulte sur quatre aura un problème de santé mentale à un moment ou à un autre de sa vie, selon une étude du Royal College of Psychiatrists au Royaume-Uni.

Elle montre également qu'un adulte endetté sur deux, soit 50 %, souffre d'un problème de santé mentale, et qu'une personne sur quatre souffrant d'un problème de santé mentale est endettée.

Les recherches du Money & Mental Health Policy Institute ont montré que s'il est rare qu'un seul facteur pousse les gens à mettre fin à leurs jours, les difficultés financières à long terme peuvent engendrer des sentiments associés à la suicidalité en sapant la résilience, ajoute-t-il.

L'expert britannique en matière de dette, Steve Coppard, affirme que les gens n'aiment pas parler de dette et que cela doit changer.

Les recherches de l'institut suggèrent que plus de 420 000 personnes endettées envisagent de se suicider en Angleterre chaque année, et que plus de 100 000 personnes endettées tentent de se suicider.

« La probabilité qu'un problème de santé mentale disparaisse est moins probable si une personne est endettée, et pourtant, un sondage Yougov sur les sujets tabous a révélé que seulement 22 % des personnes sont heureuses de parler de leurs dettes », dit-il.

« Il y a de la honte qui accompagne la dette. Les gens pensent que tout est de leur faute, qu’ils sont seuls, et ils s’enfouissent souvent plus profondément avant de commencer à essayer de s’en sortir.

Coppard, directeur de la politique et de la stratégie en matière de dette chez Arum, affirme que cela doit changer et que le secteur du recouvrement de créances a un rôle à jouer à cet égard.

Il a une profonde compréhension de la dette et de ce qu’elle signifie.

Non seulement il travaille dans le secteur du recouvrement depuis près de 25 ans, mais il en a aussi une expérience personnelle, en raison des conséquences d'une rupture amoureuse il y a de nombreuses années.

Il est également le fondateur de l'association In Debt For Life, qui fournit des conseils et des orientations en matière d'endettement au secteur, ainsi que des informations au public, et se rend en Nouvelle-Zélande pour travailler avec les entreprises de recouvrement de créances DebtManagers.

Au Royaume-Uni, il y a eu une campagne concentrée sur les problèmes de santé mentale pendant 10 ans, et cela a eu un impact, le sondage Yougov montrant que 40 % des gens parleront de leur santé mentale, dit Coppard.

"Cela a conduit à une meilleure reconnaissance du lien entre la santé mentale et l'endettement. Les médecins posent désormais des questions sur la santé financière et orientent les patients vers des conseils financiers, parce qu'ils voient des personnes en mauvaise santé mentale à cause de leur endettement".
Pour son secteur, cela a entraîné un changement radical dans la gestion du recouvrement des créances et dans la manière dont les sociétés de recouvrement travaillent avec leurs clients.

Il y a vingt ans, le recouvrement était roi dans les résultats de la dette, mais le secteur a évolué, explique Steve Coppard.

« Lorsque j'ai débuté au service des créances TVA des Douanes et Accises, j'étais doué dans ce domaine parce que j'étais doué pour argumenter, ce qui était ce qu'on attendait de vous il y a 20 ans, lorsque le recouvrement était roi en matière de résultats de dette.

"Mais au fil des ans, j'ai réalisé que les résultats devraient être axés sur les solutions à l'endettement, plutôt que sur le recouvrement, et qu'il s'agit de sortir les gens de l'endettement, plutôt que de sortir l'endettement des gens.

Cela signifie qu'il faut adopter une approche équilibrée de la gestion des dettes, qui implique des résultats équitables pour les débiteurs et les créanciers.

"Les gens méritent d'être payés, et il ne faut pas non plus décourager les personnes qui ne sont pas endettées et qui paient leurs factures en effaçant les dettes. Mais ce n'est pas une question de chiffres, c'est une question de personnes.

« Dans le même temps, ce ne sont pas seulement de mauvaises pratiques de recouvrement de créances, comme le recouvrement automatisé, qui peuvent avoir un impact négatif sur la santé mentale des gens.

« La peur et l’anxiété associées au fait d’avoir une dette qui pèse sur vous, et qui s’accumulent avec le temps, peuvent s’aggraver si rien n’est fait pour atténuer la dette. »

M. Coppard préconise que la gestion des dettes repose sur trois piliers. Les plans de remboursement doivent être abordables, des conseils gratuits en matière d'endettement doivent être proposés et les obstacles à surmonter avant de parler de dettes doivent être identifiés en temps utile.

"Les processus doivent soutenir cette démarche. Chez Just, nos agents utilisent une boîte à outils de vulnérabilité pour évaluer s'il est possible de poursuivre une visite, et nous avons un service informel pour donner aux gens un peu de répit sur la question de l'endettement.

"Les agents ne sont pas qualifiés pour s'attaquer aux obstacles autres que l'endettement, mais nous avons des agents matures et empathiques qui disposent des outils nécessaires pour orienter les gens vers des services qui peuvent les aider, tels qu'un soutien gratuit en matière de santé mentale, par exemple.

Bien que le secteur de l'endettement soit différent de celui qu'il a rejoint il y a vingt ans, et qu'il ait évolué vers un secteur plus axé sur le service à la clientèle, il doit encore mettre en place de meilleurs processus pour s'assurer qu'aucun préjudice n'est causé, déclare-t-il.

Le secteur de la dette en Nouvelle-Zélande peut s'inspirer des meilleures pratiques étrangères, déclare Mark Francis, de Debt Managers.
LAWRENCE SMITH / Trucs

"Au Royaume-Uni, le secteur a fait campagne sur ce thème et, même si le discours n'est pas encore au point, il évolue dans la bonne direction.

"Nous devons également sensibiliser davantage le public à la question de l'endettement et nous devons nous adresser aux clients par le moyen qui leur convient le mieux.

"Mais tant qu'il n'y aura pas plus de personnes comme moi pour insister sur le fait qu'il n'y a pas de mal à parler de l'endettement, parce qu'il est facile de se laisser dépasser par la vie et que les problèmes financiers font boule de neige, la stigmatisation autour de l'endettement persistera".

Le directeur général de Debt Managers, Mark Francis, affirme que si la recherche du Money & Mental Health Policy Institute est appliquée à la Nouvelle-Zélande, et toutes choses égales par ailleurs, cela suggère qu'environ 10 000 personnes par an penseront au suicide en raison de leurs dettes.

C'est pourquoi il faut se concentrer davantage sur les meilleures pratiques dans le secteur de l'endettement ici, et c'est pourquoi il se tourne vers l'étranger pour en apprendre davantage, dit-il.

"Si le Royaume-Uni est en avance sur la Nouvelle-Zélande dans ce domaine à bien des égards, la Nouvelle-Zélande est à l'aube du changement et nous sommes sur la bonne voie pour rendre la gestion de la dette plus juste et plus éthique".

Bien qu'il n'existe actuellement aucune donnée néo-zélandaise similaire à celle du Royaume-Uni, il croit savoir que des recherches sont en cours.

https://www.thepost.co.nz/business/350247523/heres-why-we-need-talk-about-suicide-debt-link

ETUDE RECHERCHE USA Les règles peuvent aggraver les tendances suicidaires

Santé  Les règles peuvent aggraver les tendances suicidaires
Finn Gessert - 22 avril 2024

La science confirme ce que de nombreuses personnes expérimentent déjà.

 Les règles ne sont pas douloureuses que physiquement.

Sautes d'humeur, bouffées de chaleur, syndrome prémenstruel ou endométriose: toute personne qui a ses règles sait très bien que le cycle menstruel peut avoir un impact profond sur le corps et l'esprit.

Pourtant, aussi répandus que soient ces troubles, la science ne comprend que vaguement les effets du cycle féminin sur la santé physique et mentale. Mais après des décennies de négligence en médecine et en psychologie, ces disciplines ont finalement commencé à rattraper leur retard en la matière.

Il était déjà bien connu que 3 à 8% des personnes ayant leurs règles souffrent d'un trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), qui implique des poussées dépressives et de l'anxiété. Mais la psychologue Jaclyn Ross et son équipe de l'Université de l'Illinois à Chicago voulaient savoir si davantage de personnes avaient des problèmes de santé mentale à cause de leur cycle menstruel.
De meilleurs traitements grâce à de meilleures connaissances

C'est pourquoi elles ont mené une étude portant sur 119 femmes qui n'avaient pas reçu de diagnostic de TDPM, mais chez qui des tendances suicidaires avaient été constatées. Les scientifiques ont demandé aux femmes d'enregistrer leur état d'esprit, de dépression et leurs sentiments de désespoir. Les résultats montrent que les pensées suicidaires s'exacerbent juste avant et pendant les menstruations, même en l'absence d'un TDPM.

L'étude est précieuse pour les thérapeutes et les gynécologues, car elle peut les aider à sensibiliser leurs patientes à la manière dont les règles peuvent influencer les émotions et les tendances suicidaires. En outre, des médicaments bloquant certaines hormones pourraient être développés sur la base de ces connaissances.
 
Le travail de Ross et de ses collègues constitue un progrès, mais la science et les soins de santé ont encore un long chemin à parcourir: les troubles liés aux règles sont toujours stigmatisés, et même les médecins et les thérapeutes ne connaissent souvent pas vraiment le lien entre eux et la santé mentale. 

https://www.slate.fr/story/266559/impact-regles-sante-mentale-aggraver-tendances-suicidaires-menstruations

vendredi 19 avril 2024

FORMATION Charmes (88) 27/05/24 PRÉVENTION DU RISQUE SUICIDE Sentinelle

FORMATION PRÉVENTION DU RISQUE SUICIDE 
27 Mai Lun.



Formation Prévention du risque suicidaire

Charmes

LUNDI 27 MAI
LIEU
Charmes

HORAIRES
9h - 17 h

TARIFS
Gratuit

ORGANISÉ PAR


CCAS




Formation Prévention du risque suicidaire - appréhension du rôle de Sentinelle

Formation gratuite ouverte à tous

27 mai de 9h à 17h - Mairie de Charmes ( salle des mariages)

Inscription avant le 13 mais auprès de Mme Froment : k.froment@mairie-charmes.fr



Télécharger la pièce-jointe

CANADA Repérer pour prévenir le suicide chez les enfants de 5 à 13 ans : c'est l'affaire de tous!

Repérer pour prévenir le suicide chez les enfants de 5 à 13 ans : c'est l'affaire de tous!

Brochure

Image de la couverture du document.

Description

Cet outil de repérage en prévention du suicide des enfants de 5 à 13 ans est le fruit d’une collaboration entre le ministère de la Santé et des Services sociaux et de ses partenaires, ainsi que du ministère de l’Éducation. 

L’outil, qui comprend une brochure et des mises en situation, s’adresse à toute personne en contact avec des enfants de 5 à 13 ans. Il peut être utile afin de s’outiller davantage par rapport au repérage de la détresse suicidaire des enfants. D’abord, la brochure propose des pistes d’action en lien avec l’observation des signes associés à la détresse suicidaire, la sécurité immédiate de l’enfant et le partage de renseignements. Ensuite, les mises en situation offrent des exemples concrets. L’outil peut être adapté pour correspondre à la réalité et aux besoins des différents milieux.

La capsule de soutien à l’appropriation permet d’expliquer les objectifs de l’outil et la manière de l’utiliser.

La vidéo promotionnelle peut être visionnée afin d’avoir un aperçu du contenu de l'outil et de ses principaux messages clés. L'outil comporte une brochure et des mises en situation. 

Fichier PDF.Brochure outil Repérage
(PDF, 3 Mo, 2 pages)

Fichier PDF.Mises en situation outil Repérage
(PDF, 2 Mo, 2 pages)

Cette publication est disponible en version électronique seulement.

Détails

Mise en ligne : 18 avril 2024
Dernière modification : 18 avril 2024

Auteur : MSSS

Publication no : 23-825-01W

https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-003688/?&txt=les&msss_valpub&date=DESC 


En complément la Capsule soutien à l'appropriation de l'outil repérage des enfants de 5 à 13 ans à risque suicidaire

https://www.youtube.com/watch?v=xXqee408AEg

FORMATION Valence (26) Formation Sentinelle Du lundi 3 au mardi 4 juin 2024

Du lundi 3 au mardi 4 juin 2024
Formation "Sentinelle" - prévention du suicide

Bonjour à tous,
Il existe des moyens d'agir pour prévenir et éviter les comportements suicidaires. En 2019, le ministère des Solidarités et de la Santé a mis en place une stratégie multimodale de prévention du suicide, qui inclut notamment la formation des professionnels (1.). Ces formations ont pour but d'améliorer la détection et la prise en charge des personnes en crise suicidaire, en adaptant le contenu de la formation aux rôles, compétences et responsabilités des différents intervenants, et en les intégrant dans un réseau local de prévention du suicide.
3 modules de formation sont ainsi proposés aux professionnels et aux citoyens en fonction de leurs profils. Deux formations (intervention de crise et Evaluation/orientation) ont déjà eu lieu sur Valence. (Plus d'informations).
Cette 3ème formation s’adresse à tout professionnel ou citoyen non soignant, présentant une disposition spontanée à l’aide et au souci pour autrui sur le territoire de Valence.
Ex : travailleur social, aide-soignant, enseignant, agent d’accueil, bénévole dans une association d’aide ou de soutien, secrétaire médicale, pharmacien d’officine, élu, professionnel des ressources humaines, pompier, facteur…
La prochaine session de formation en prévention du suicide aura lieu les
Le Lundi 3 et le Mardi 4 juin à Valence, au 22 place Arthur Rimbaud, 26000 Valence
pour le Module «Sentinelle » et sera dispensée par
VEYRAND VIRGINIE et VIOLINI MURIEL, Infirmières en Pratique Avancée
Vous trouverez en PJ la plaquette de présentation des 3 modules de formations ainsi que le programme avec le lien de pré-inscription pour cette formation.
Si vous êtes intéressé pour être formé mais que vous ne savez pas quel module vous conviendrait, merci de nous contacter afin que nous en discutions ensemble.   
Vous pouvez diffuser cette information aux personnes de votre réseau qui pourraient être concernées/intéressées.
A noter : en région Auvergne-Rhône Alpes, ces formations sont organisées par l’IREPS ARA, Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé (2) et financées par l’Agence Régionale de Santé ARA : les coûts pédagogiques sont donc pris en charge. Les frais de déplacements et les frais de repas seront à la charge des stagiaires.   
1. https://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2019/19-10/ste_20190010_0000_0124.pdf    
2. L’IREPS ARA est enregistré organisme de formation sous numéro : 938 402 77 684.

  • IREPS 26
    22 place Arthur Rimbaud, 26000 Valence 26500 Bourg-lès-Valence
  • Du lundi 3 au mardi 4 juin 2024


Source https://www.infolocale.fr/evenements/evenement-bourg-les-valence-vie-scolaire-formation-emploi-formation-sentinelle-prevention-du-suicide-707541601

Mal-être et santé mentale : des étudiants de Dijon viennent en aide à des lycéens de Toucy

Mal-être et santé mentale : des étudiants de Dijon viennent en aide à des lycéens de Toucy
Mal-être et santé mentale : des étudiants de Dijon viennent en aide à des lycéens de Toucy
"Transmettre de ne pas croire qu’on ne peut rien faire." Intervenus à Toucy, Aidan, Sara et Manon partageaient quatre points clés en cas de mal-être décelé chez l’autre : "remarquer, faire le premier pas, discuter, l’aider à se faire aider". © Vincent THOMAS

Cinq classes de seconde de la cité scolaire de Toucy ont discuté santé mentale durant une semaine. En service sanitaire, six étudiants en médecine et en pharmacie de Dijon leur donnaient des clés de repérage et d’aide à tout camarade en mal-être.

Pensées suicidaires, désarroi grandissant… Pas simple de parler santé mentale des jeunes. La semaine dernière à Toucy, cinq classes de seconde du collège-lycée Pierre-Larousse prenaient la thématique à bras-le-corps. "Beaucoup de travail est fait actuellement sur ce sujet compliqué. Les jeunes ne vont pas trop bien. Sans avoir fait d’étude, on le ressent quand même sur l’établissement", témoigne l’infirmière Pascale Millière, référente pour la cité scolaire poyaudine et les écoles du secteur rattachées au collège. À travers leur service sanitaire, des étudiants en santé de l’Université de Bourgogne à Dijon, trois en médecine et trois en pharmacie, ouvraient le débat en théorie et en pratique.

"Certains groupes avaient du mal à exprimer leur soutien"

Sur le tableau vert de cette salle de classe, apparaissent quatre priorités lorsqu’un camarade ne va pas bien : "remarquer, faire le premier pas, discuter, l’aider à se faire aider". En 3e année de médecine, Aidan Wilson trouvait opportun d’aborder cette problématique "plus marquante" que les autres. "Dans ce travail cadré et pertinent, il y a des raisons personnelles mais aussi une envie de transmettre des informations utiles."

En lien avec l’Université de Lille, la cité scolaire a choisi de poursuivre la démarche, après la venue d’étudiants de l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) d’Auxerre. "Maintenant, le service sanitaire est obligatoire dans tous les cursus d’étudiants en santé. Nous, en tant qu’établissement, nous ne sommes pas obligés de l’accepter", explique l’infirmière à Toucy.

Sur fond de climat sociétal lourd, Manon Gourbeyre, en médecine, évoque une double augmentation. "Des consultations aux urgences dues aux conduites suicidaires. Et, chez les ados et jeunes adultes, des troubles dépressifs et anxieux. Le Covid n’a rien arrangé."

Sorte de mises en situation, des scènes proposées s’inspirent du contexte familial ou de l’établissement. Les élèves ont un rôle, l’improvisent, se concertent, analysent la situation. L’expérience développe chez les jeunes l’empathie, la compassion. "J’ai fait exprès de mettre quelqu’un de renfermé et doux dans un rôle plus méchant", soutient Sara Babonneau, en 5e année de pharmacie. Des conditions "réelles" pas si faciles à gérer pour les lycéens, répartis en demi-groupes. "Certains avaient du mal à exprimer leur soutien. Dur de rassurer. Décontenancés, ils ne savaient pas quoi dire."

(photo V. T.)
"Même si vous ne connaissez pas la personne, il faut bien tenter quelque chose. Lui demander son ressenti, rebondir sur ce qu’elle dit et s’adapter à son discours."

Manon Gourbeyre (Étudiante en 3e année de médecine à l'Université de Dijon, intervenue à Toucy)

Un exercice impliquait le personnage de Maëlle, assez braqué. "Elle n’arrêtait pas de dire oui ou non", réagit un lycéen. Une élève partage ses astuces. "On a proposé à Maëlle d’aller voir l’infirmière, à plusieurs, chacun à des heures différentes." Sara opte pour "un endroit calme, sans adulte". Un cadre hors lycée peut se révéler aussi libérateur et apaisant.

"Ils nous ont initiés à avoir de l’empathie"

"On leur a donné des ressources : les adultes et professionnels à qui parler, dire qu’ils n’ont pas à prendre une telle charge mentale lorsqu’ils vont mal", transmet Aidan. "La présentation ne vise pas celui ou celle qui va mal. C’est la démarche qu’on devrait adopter si on repère quelqu’un en mal-être."

Bien que la personne nous soit inconnue, "il faut bien tenter quelque chose", motive Manon. "Lui demander son ressenti, rebondir sur ce qu’elle dit et s’adapter à son discours." La mettre en confiance. "Plus vous la ferez parler, plus vous vous mettrez à sa place", complète Sara. Les six étudiants mobilisés à Toucy, au-delà de solutions à court terme, invitent les lycéens à "appuyer sur ces ressources autour de vous".

Mathilde, 15 ans, en ressort convaincue. "Ils nous ont initiés à avoir de l’empathie, à essayer d’écouter la personne pour l’aider. Et les petits sketchs, c’était sympa ! Le mal-être, je ne l’ai pas vécu aussi violemment mais je savais que cela existait. Pouvoir apprendre des choses essentielles sur ma santé mentale me paraît intéressant."

Exemples de "ressources gratuites et confidentielles".
À Auxerre : Maison des adolescents (03.86.40.65.05), Consultation jeunes consommateurs (03.86.51.46.99), Centre de santé sexuelle (03.86.49.59.00).
À Toucy : Centre médico-psychologique (03.86.72.13.32). 31 14 : numéro national de prévention du suicide.

https://www.lyonne.fr/toucy-89130/actualites/mal-etre-et-sante-mentale-des-etudiants-de-dijon-viennent-en-aide-a-des-lyceens-de-toucy_14487080/

Pays de Saint-Gilles (85). Des actions menées face au « risque suicidaire » chez les collégiens

Pays de Saint-Gilles. Des actions menées face au « risque suicidaire » chez les collégiens

Guillaume ROBELET.

Du 15 au 19 avril, les 240 élèves de 3e du collège privé de Saint-Gilles sont concernés par une sensibilisation de prévention du risque suicidaire. Le projet est mené par la communauté d’agglomération, dans le cadre du contrat local de santé.

En France, 21,7 % des adolescentes de 17 ans présentent un syndrome dépressif modéré ou sévère. Le taux est de 12,3 % chez les garçons du même âge. La prise en charge des jeunes de 11 à 18 ans par l’assurance maladie pour une pathologie psychiatrique, est en augmentation de 10 % en quatre ans.

« Les situations qui deviennent de plus nombreuses »

La santé mentale n’est donc pas au beau fixe chez les jeunes et le territoire n’échappe pas à la règle. « Ici, nous le constatons tous les jours. Il y a des situations qui deviennent plus nombreuses et qui s’aggravent pour un certain nombre d’entre elles » , explique Thierry Loiseau, directeur du collège privé de Saint-Gilles-Croix-de-Vie . La plupart des situations sont liées à des « violences intrafamiliales ».Il y a aussi l’utilisation du téléphone mobile qui peut être un facteur aggravant. Il est d’ailleurs interdit au collège. « Cela peut être un outil extraordinaire, mais il faut faire attention à l’usage qu’on en fait, notamment avec les réseaux sociaux », rajoute le directeur.

Du 15 au 19 avril, les 240 élèves de 3 e de son établissement participent à une action de prévention face au risque suicidaire. Le projet, mené par la communauté d’agglomération à travers son Centre intercommunal d’actions sociales (CIAS) et l’Agence régionale de santé (ARS), veut favoriser le développement de la confiance et de l’estime de soi des élèves.

Des entretiens menés par des professionnels formés

Chaque séance dure deux heures. « Une chargée de mission et des professionnels de santé formés à la thématique interviennent au sein des classes, en présence de l’infirmière scolaire et d’un encadrant référent de l’établissement , explique Jean Soyer, vice-président du CIAS. En amont de ces interventions, il a été demandé aux élèves de compléter un questionnaire portant sur quatre thématiques comme le sommeil, les consommations, la relation aux autres et le stress. » Le projet est mené en collaboration avec la Communauté professionnelle territoriale de santé Loire-Vendée-Océan (CPTS LVO) et l’association hilairoise d’écoute l’Oreille active.

Des numéros à connaître

Plusieurs numéros sont à disposition, en cas de besoin pour les élèves et les familles. Il y a notamment la Maison des adolescents (02 51 62 43 33), basée à La Roche-sur-Yon, mais qui assure des permanences dans le Pays de Saint-Gilles. Le 3114 est le numéro national de prévention du suicide, il « permet de mettre en relation les personnes rencontrant des difficultés psychologiques avec des infirmiers en psychiatrie pour réduire le degré de souffrance et entrevoir des alternatives au suicide » , rajoute le CIAS. L’appel est gratuit et confidentiel.

La prise en charge des jeunes de 11 à 18 ans par l’assurance maladie pour une pathologie psychiatrique, est en augmentation de 10 % en quatre ans. . 

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-gilles-croix-de-vie-85800/pays-de-saint-gilles-des-actions-menees-face-au-risque-suicidaire-chez-les-collegiens-f3124632-fcb7-11ee-9b3d-44ca7a681769

jeudi 18 avril 2024

NOTICE ARTICLE La honte dans le processus suicidaire

La honte dans le processus suicidaire
Tentative de réhabilitation d’une émotion méconnue
Frédéric Peter
Dans Psychothérapies 2024/1 (Vol. 44), pages 62 à 72
 L’étude du processus suicidaire, dominé par l’épidémiologie, exclut toute approche phénoménologique, limitant ainsi la valeur clinique des résultats. Certaines théorisations d’inspiration nord-américaine tentent de modéliser la crise suicidaire, telle que la théorie interpersonnelle du suicide. Nous souhaitons étoffer ces résultats en réhabilitant une émotion largement méconnue : la honte. Sur le plan ontologique, la mors voluntaris se conçoit alors comme défaillance du sentiment même de l’existance humaine. Cliniciens et chercheurs sont donc invités à remettre en pensée la question de l’estime de soi et de l’identité dans la problématique suicidaire.

https://www.cairn.info/revue-psychotherapies-2024-1-page-62.htm?contenu=resume

Prévenir la récidive suicidaire chez les enfants et les ados avec « Vigiteens »

Prévenir la récidive suicidaire chez les enfants et les ados avec « Vigiteens »

https://www.santementale.fr/

L’EPSM de la Marne a adapté aux enfants et adolescents le dispositif de prévention de la récidive suicidaire, Vigilans. Baptisé Vigiteens, il propose de garder un contact avec la personne, par SMS ou courrier, et de faire le point régulièrement sur l’évolution de la situation.

1 536 : c’est le nombre de tentatives de suicide en 2017 dans l’ex-région Champagne-Ardenne. Selon le dernier rapport de Santé publique France, l’ensemble des départements de l’ante région présente un taux de mortalité par suicide supérieur aux taux régional et national : 18,7 pour 100 000 habitants dans l’Aube, 18,9 dans la Marne, 20,7 dans les Ardennes et 23,6 en Haute-Marne. « Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans et la 5e chez les moins de 13 ans », indique le Dr Louise Pimpaud, psychiatre sur le pôle Nord Marne, qui a lancé VigilanS Champagne-Ardenne en octobre 2020

Depuis novembre 2023, l’EPSM de la Marne, avec le CHU Reims, déploie Vigiteens dans l’ex-région Champagne-Ardennes. Il s’agit d’une adaptation aux adolescents de Vigilans, dispositif de prévention de la récidive suicidaire. Comment fonctionne-t-il ? Comme pour les adultes, après une première tentative de suicide, une carte ressources avec un numéro de téléphone à contacter en cas de besoin est remis au patient à sa sortie du service des urgences. À l’autre bout du téléphone, 2 vigilanseurs, situés au 1er étage de la clinique Henri-Ey, à Reims, prennent en charge les appels émanant aussi bien d’adultes que de mineurs du lundi au vendredi, de 9 heures à 16 h 45. « Toute l’équipe a bénéficié préalablement d’une formation spécifique, par un pédopsychiatre du CHU de Reims, sur la spécificité de la crise suicidaire chez les adolescents », souligne le Dr Louise Pimpaud. 

Tout comme les adultes, chaque jeune patient est contacté par téléphone par l’équipe de VigilanS tout d’abord entre 10 et 21 jours après sa tentative de suicide, puis 3 et 6 mois plus tard. « Le but est de prendre des nouvelles. C’est l’occasion de faire le point sur l’évolution de la situation et le cas échant, de proposer différentes possibilités d’aide et de prise en charge », explique le médecin psychiatre.  

Contrairement au dispositif VigilanS, des SMS sont envoyés systématiquement aux enfants et adolescents une semaine après leur tentative de suicide, puis 1, 2, 4 et 6 mois plus tard. Les cartes postales sont, quant à elles, expédiées systématiquement 2 mois après l’acte, puis 3, 4 et 5 mois plus tard. « Pour entrer dans le dispositif de veille, nous demandons par ailleurs une autorisation parentale, précise le Dr Louise Pimpaud. Et avant la fin de la veille des 6 mois, nous faisons un point avec les parents. » Concernant la supervision de l’équipe, elle sera assurée par 2 pédopsychiatres du CHU de Reims. 

Depuis le lancement officiel de VigiteenS le 27 novembre dernier, 3 patients âgés de 12, 14 et 17 ans sont entrés dans ce dispositif. L’équipe compte sur le réseau de professionnels qu’elle a su tisser avec le déploiement de VigilanS. Sur les 35 centres existants en France, celui de Champagne-Ardenne est le 15e en termes d’inclusion de patients avec ses 2 286 personnes entrées dans le dispositif au 7 décembre 2023. « L’animation du réseau est efficace et permanente, estime le Dr Louise Pimpaud. Les professionnels de santé pensent à inclure leurs patients dans le dispositif. »

• Voir le communiqué détaillé sur le site de l’EPSM de la Marne

https://www.santementale.fr/2024/04/vigiteens-contre-la-recidive-suicidaire-chez-les-jeunes/

ETUDE RECHERCHE ROYAUME UNI Réinventer les soins de crise : ASSURED brève intervention psychologique

ORIGINAL RESEARCH article
Front. Psychiatry, 26 March 2024
Sec. Public Mental Health
Volume 15 - 2024 | https://doi.org/10.3389/fpsyt.2024.1271674

Re-imagining crisis care: experiences of delivering and receiving the Assured brief psychological intervention for people presenting to Emergency Departments with self-harm
Neha Shah 1* Sally O’Keeffe 2 Sam Hayward 1Mimi Suzuki 1 Rose McCabe 1

1School of Health and Psychological Science, City, University of London, London, United Kingdom
2Population Health Sciences Institute, Newcastle University, Newcastle-Upon-Tyne, United Kingdom

Contexte : Le risque de suicide augmente immédiatement après une consultation aux urgences pour automutilation. Les données suggèrent que les interventions psychologiques brèves menées aux urgences sont efficaces pour l'automutilation. L'intervention Assured comprend une évaluation biopsychosociale approfondie aux urgences, un plan de sécurité collaboratif et trois séances de suivi rapide axées sur les solutions.

Objectif : Nous avons abordé les questions de recherche suivantes : Quelles sont les expériences des praticiens de liaison en santé mentale des urgences et des patients en ce qui concerne l'intervention Assured ? Quels étaient les obstacles et les facilitateurs ? Quels pourraient être les mécanismes permettant d'améliorer les expériences et les résultats ?

Méthodes : Nous avons mené une étude de faisabilité de l'intervention Assured dans quatre services d'urgence du sud-est de l'Angleterre. Des entretiens semi-structurés ont été menés avec 13 praticiens et 27 patients. Les entretiens ont été transcrits, codés ligne par ligne dans Nvivo et analysés thématiquement en utilisant une approche inductive. La fiabilité inter-évaluateurs a été calculée avec un coefficient kappa de 0,744.

Points forts

Cinq thèmes généraux ont été identifiés :

- L'intervention donne surtout de l'autonomie et de l'espoir aux patients en grande détresse, et les aide à mettre en œuvre des stratégies pour soutenir leur santé mentale ; cependant, les effets négatifs potentiels étaient que les patients devenaient accablés ou déclenchés.

- L'intervention fonctionne en créant un espace où les patients peuvent exprimer ce qui est important pour eux, en facilitant la perspicacité et la réflexion, en validant les émotions et en renforçant l'estime de soi, en aidant les patients à gérer les limites et à tester ce qui fonctionne pour soutenir leur santé mentale.

- L'intervention réimagine la relation praticien-patient et facilite la confiance et de nouvelles possibilités pour les patients qui ont des antécédents difficiles en matière de relations et de recherche d'aide.

- L'intervention nécessite un changement significatif de la culture professionnelle et une nouvelle façon de travailler de manière pratique en effectuant un travail de suivi, en passant d'un rôle réactif à un rôle plus proactif. Cela nécessite un soutien et une supervision, mais est gratifiant pour les praticiens.

- L'intervention remet en question les limites des soins au point de crise en ouvrant un nouvel espace thérapeutique opportun et en aidant les patients à accéder à un soutien supplémentaire.

La mise en place d'un suivi thérapeutique rapide après un passage aux urgences pour automutilation/suicidalité peut commencer à remédier aux défaillances actuelles du système de santé mentale, où les patients ne se sentent pas soutenus et - parfois - jugés par les professionnels, en soutenant les personnes et en encourageant l'action. Cependant, il existe d'importants obstacles culturels et liés au cheminement des services. 

Acces à l' article https://www.frontiersin.org/journals/psychiatry/articles/10.3389/fpsyt.2024.1271674/full

 

Visite dans les locaux lillois du 3114, le numéro de prévention du suicide

Visite dans les locaux lillois du 3114, le numéro de prévention du suicide
Lille De Odile Senellart Mardi 16 avril 2024 Par France Bleu Nord

Chaque jour, environ 800 appels sont passés au 3114, le numéro national de prévention du suicide. Une partie des appels arrivent au centre d'écoute basé au CHU de Lille où nous avons pu nous rendre.
 Une vingtaine de répondants, tous infirmiers ou psychologues, répondent au centre d'écoute de Lille du 3114 - © 3114 Numéro National de Prévention du Suicide


Une vingtaine de "répondants" se relayent jour et nuit au centre d'écoute du 3114 de Lille pour recevoir une partie des 800 appels passés chaque jour à ce numéro national de prévention du suicide qui est gratuit. Il fait partie des dix premiers centres d'appel à avoir ouvert ses portes en France en octobre 2021, il y en a aujourd'hui 17 répartis dans la France entière. Ce centre d'appel se trouve au CHU de Lille, précurseur dans la mise en place de ce numéro puisque c'est lui qui avait été choisi pour coordonner la mise en place de ce service.
ⓘ Publicité 

 Le 3114 reçoit en moyenne 800 appels par jour dans les 17 centres d'écoute, dont celui de Lille - © 3114 Numéro National de Prévention du Suicide

Le délégué interministériel à la jeunesse auprès du Premier Ministre, Mathieu Maucort, a visité ce centre lillois le mardi 16 avril puisque le 3114 fait partie des dispositifs que le gouvernement souhaite renforcer dans les prochaines semaines, le gouvernement ayant fait de la santé mentale de la jeunesse la grande cause de 2024. Pour lui, il s'agit de l'un des outils qu'il faut développer : "On a environ un jeune sur cinq qui connait des symptômes de dépression dans l'année. C'est deux fois plus qu'avant le Covid. Et on constate une permanence de ce phénomène."
"On n'est pas chronométrés, on a le temps"

Dans le centre d'écoute du 3114, les répondants sont donc formés pour recevoir ces appels. Ils durent souvent de 20 à 30 minutes et sont confidentiels. Estelle Bonduelle est infirmière, cela fait deux ans et demi qu'elle travaille dans ce centre. Elle souligne l'importance de l'empathie, de l'écoute: " On est là pour tenter une désescalade sur les idées suicidaires. Notre rôle, c'est surtout d'évaluer le risque: savoir si on est sur des idées suicidaires avec un risque de passage à l'acte immédiat ou pas. Sur des crises d'angoisse, on va tenter de faire une désescalade, ce qui marche assez bien. Surtout, on prend le temps, on n'est pas chronométrés, on prend le temps**."**
 Le centre d'écoute du 3114 de Lille fonctionne 24 heures sur 24 grâce à une vingtaine de répondants © Radio France - Odile Senellart

Si nécessaire, les répondants peuvent déclencher des secours qui vont se rendre directement là où la personne se trouve en cas de danger imminent. Souvent, il s'agit d'orienter l'appelant vers les structures qui pourront l'accompagner dans une prise en charge. Ils orientent les personnes en souffrance, mais aussi les proches, amis et personnels soignants pour les conseiller également dans la façon d'aider la personne en souffrance.
"Le 3114 sauve des vies"

Le 3114, lancé en 2021, a déjà reçu plus de 500.000 appels et Charles-Edouard Notredame, psychiatre de l'enfant et de l'adolescent, et coordinateur national adjoint du numéro national de prévention du suicide rappelle que ce numéro sauve des vies : "Quand on a des idées suicidaires, on est aveuglé par sa douleur, par sa souffrance. C'est comme si on avait des œillères , on n'arrive plus à réfléchir correctement. Ce n'est pas comme si c'était un choix rationnel. Alors quand on appelle le 3114, et qu'on arrive à faire redescendre un peu la pression, finalement les idées suicidaires soit s'estompent, soit n'aboutissent pas à un passage à l'acte parce qu'on arrive à retrouver un tout petit peu de sérénité qui suffit à ne pas passer à l'acte."


Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
J’autorise Gérer mes choix

Il rappelle également à quel point il est important de parler du suicide qui ne doit pas être un sujet tabou: " On parle régulièrement dans l'espace social de sujets très tristes, on parle de cancers, on parle de maladies, mais on ne parle pas du suicide. Or, le suicide n'est pas plus grave, plus sérieux que les cancers mortels et pourtant on n'en parle pas. Il est temps d'en parler! Plus on parle des idées suicidaires, des tentatives de suicides, moins ce silence s'intériorise chez les gens en honte et en culpabilité, et moins ils sont seuls avec ça". 
https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/visite-dans-les-locaux-lillois-du-3114-le-numero-de-prevention-du-suicide-5669178
***

AUTRE REPORTAGE SUR LE SUJET

Hauts-de-France Nord

Prévention du suicide : le 3114, un numéro pour sauver des vies 7 jours sur 7


Les locaux du 3114 au Centre hospitalier de Lille. • © France Télévisions

Écrit par Claire Chevalier Publié le 16/04/2024 https://france3-regions.francetvinfo.fr/*

Vingt ans que les professionnels le réclamaient. Il existe enfin. Un service de prévention du suicide national par téléphone, ouvert en permanence. Au bout du fil des infirmiers, psychologues formés et supervisés par un médecin psychiatre. Car face à une personne qui a des idées suicidaires, il est possible d'agir.

Pour les professionnels, c'est l'aboutissement d'une demande et d'une évidence scientifique ancienne. Empêcher les passages à l'acte par une présence téléphonique compétente et formée.
Le 3114, c'est 24 heures sur 24, 7 jours sur 7

"Quelle que soit la souffrance ressentie, le 3114 est ouvert tout le temps. Il n'y a pas de question idiote, la prévention du suicide, c'est l'affaire de tous, on peut faire quelque chose".


Il n'y a pas de question idiote, la prévention du suicide c'est l'affaire de tous.
Christophe Debien, médecin responsable du déploiement du 3114

Et pour preuve, depuis le début des années 2000, le nombre de suicides a chuté de 20 %. Depuis la mise en place d'une prévention active par les pouvoirs publics. Aujourd'hui, avec le 3114, les professionnels confrontés à ces drames espèrent aller plus loin.

Si le numéro fonctionne depuis octobre 2021, Mathieu Maucort, délégué interministériel à la jeunesse auprès du Premier ministre, affirme que la hausse des appels ces derniers mois "évidemment, ça nous interpelle, ce qu'on observe depuis le covid : le doublement des consultations pour idées suicidaires des adolescents. C'est une réalité qu'on doit regarder les yeux dans les yeux. L'idée que l'adolescent doit souffrir pour grandir, il faut que ça cesse, tout comme celle que "ça passera tout seul". Ce n'est pas normal, c'est un cri qu'on doit entendre. Ça suffit autant d'adolescents dans le pays en souffrance !"

Ça suffit autant d'adolescents dans le pays en souffrance !
Mathieu Maucort - Délégué interministériel à la jeunesse auprès du Premier Ministre

Une demande des soignants depuis 20 ans

Peu ou pas de pays disposent d'un tel dispositif. Désormais, dans toutes les régions de France (y compris les départements et régions d'Outre-mer) des professionnels des Centres hospitaliers répondent spécifiquement via le 3114. Et surtout, ils ont été formés à ces demandes spécifiques et parfois vitales. Un ancrage territorial qui facilite l’orientation des appelants à proximité de leur lieu de vie.

Une formation a été imaginée, au Centre hospitalier de Lille, à partir de la littérature disponible sur le sujet, mais aussi par l'écoute de personnes qui ont fait des tentatives de suicide. Un "référentiel des bonnes pratiques" pour les professionnels a alors été structuré et sert de modèle à la formation des infirmiers et psychologues qui répondent aux appels, toujours supervisés par un médecin psychiatre.

L'affiche du 3114 • © Ministère de la Santé
Accueillir la souffrance intime, la détresse psychique

"Il faut être capable d'accueillir la souffrance intime, d'écouter les éléments qui font souffrir, d'établir un lien avec les personnes qui appellent. On peut alors faire beaucoup de choses" explique Christophe Debien qui est aussi responsable du déploiement du 3114. "Nous avons alors deux modes d'actions : apaiser la souffrance, enclencher une désescalade émotionnelle, mais aussi orienter le suicidaire vers les ressources autour de lui, famille, médecin traitant, associations, assistantes sociales".

Christophe Debien explique qu'il faut distinguer la crise suicidaire, qui met du temps à s'installer, de l'urgence suicidaire. La période de crise, sourde, peut s'installer sans bruit pendant des semaines, des mois. "On a donc du temps pour intervenir" précise Christophe Debien.

Quand on souffre, on communique mal, on a des difficultés à aller chercher de l'aide. On rassure ses proches en disant "ça va passer" ou en dissimulant.
Christophe Debien, praticien hospitalier CHU de Lille

Et puis, l'urgence suicidaire, c'est la proximité du passage à l'acte, avec une goutte d'eau qui fait déborder le vase. C'est toujours une accumulation de faits. "La tentative de suicide est toujours soudaine, par contre" Surtout, il faut éviter de culpabiliser les proches "quand on souffre, on communique mal, on a des difficultés à aller chercher de l'aide. On rassure ses proches en disant "ça va passer" ou en dissimulant".

Christophe Debien explique "La stigmatisation des troubles psychiques est très ancrée dans notre société, c'est vu comme un aveu de faiblesse, c'est un frein dans l'accès aux soins" avant d'ajouter que "70 % des personnes qui font une tentative de suicide n'ont pas de maladie mentale".

70 % des personnes qui font une tentative de suicide n'ont pas de maladie mentale.
Christophe Debien, médecin responsable du déploiement du 3114

Faire connaître le 3114

"Un enfant de 13 ans qui a des idées suicidaires ne va pas en parler à sa maman. Il faut des sentinelles, des gens, des profs parfois qui prennent le temps de regarder, de s'intéresser à l'autre. Le temps, ça se prend " poursuit Christophe Debien.

Alors, le Délégué interministériel à la jeunesse auprès du Premier Ministre, Mathieu Maucort est venu à Lille pour rencontrer les équipes qui ont participé à la mise en place de ce numéro et travaillent à la formation de "sentinelles".

Le projet 3114 porté par le CHU de Lille

À travers une équipe projet, nommée "Pôle national" et coordonnée par le Professeur Pierre Thomas, le CHU de Lille est chargé du déploiement, de la supervision, de l’animation, de la coordination et du développement du 3114.

"C'est un outil utile, une innovation lilloise qui essaime au national. Désormais le 3114 est bien ancré dans le paysage national, il manque juste d'un peu de notoriété liée au fait que la santé mentale a longtemps été taboue" explique Mathieu Maucort, le délégué interministériel à la jeunesse auprès du Premier Ministre, en visite à Lille ce mardi 16 avril 2024.

Le 3114 compte actuellement 17 centres de réponse fonctionnant en journée. La nuit, à partir de 21 heures, les centres de Lille, Brest et Montpellier prennent en charge les appels de l’ensemble du territoire.


"Mon soutien psy" évolue

Et puis, rappelle Mathieu Maucort, le délégué interministériel à la jeunesse auprès du Premier Ministre, a profité de sa visite au Centre hospitalier de Lille pour rappeler que Gabriel Attal vient d'annoncer l'évolution du dispositif "Mon soutien Psy".

La séance remboursée passera de 30 à 50 euros pour le psychologue. L’accès direct sera possible, sans passer par le médecin généraliste. Le patient pourra bénéficier de 12 séances annuelles au lieu de 8.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/prevention-du-suicide-le-3114-un-numero-pour-sauver-des-vies-7-jours-sur-7-2956130.html

lundi 15 avril 2024

USA Prévenir le suicide des médecins

Prévenir le suicide des médecins
10 avril 2024
D'apres article Preventing Clinician Suicide April 10, 2024 Carrie Cunningham, MD, MPH
Christine Yu Moutier, MD Sidney Zisook, MD

Publication
Article Psychiatric TimesVol 41, Issue 4 https://www.psychiatrictimes.com*

Bien que l'exercice de la médecine puisse être extrêmement gratifiant, il peut aussi être extraordinairement stressant. Voici comment nous pouvons contribuer à prévenir le suicide des cliniciens.

En février 2023, j'ai prononcé mon discours présidentiel pour l'Association for Academic Surgery. 1 J'ai fait quelque chose d'effrayant. J'ai dit la vérité.

J'ai commencé mon discours comme suit : "Oui, j'ai été le meilleur joueur de tennis junior du pays, j'ai remporté l'US Open junior et j'ai été classé parmi les 50 meilleurs joueurs professionnels du monde à l'âge de 16 ans. J'ai participé cinq fois au tournoi de Wimbledon. Je suis professeur agrégé de chirurgie à Harvard. Je bénéficie d'une bourse du NIH [National Institutes of Health]. Je suis président de l'Association for Academic Surgery. Je suis aussi un être humain".

Même si j'étais très bien sur le papier, j'étais comme n'importe qui d'autre. Je suis un être humain. J'ai parlé de mon combat de toute une vie contre la dépression, le syndrome de stress post-traumatique, la toxicomanie et une crise de santé mentale qui a duré un an.

Demander de l’aide ne faisait pas partie de mon arsenal. Je suis pathologiquement motivé et têtu. J'avais construit une forteresse intérieure au cours de ma vie. Je n’aurais pas quitté mon travail à moins d’y être obligé. Mais ce n’était que le début. Le voyage loin du travail, à travers des ruelles effrayantes, et retour à cette étape. Appels au Programme d'aide à l'emploi, référence au programme de santé des médecins, évaluation (et à défaut d'évaluation) de la condition physique, 3 mois de traitement intensif hospitalier et ambulatoire, et suivi continu du travail de surveillance et de récupération. Aucune de mes réussites professionnelles ne m’a protégé contre cela.

C'était cahoteux, moche et terrifiant. C’est encore parfois le cas. Je me sentais humilié, brisé et parfois désespéré. C’est la chose la plus difficile que j’ai jamais faite – et je le fais toujours.

Le discours, avant même d'être mis en ligne, a suscité une vague de réactions.Nombreux sont ceux qui ont partagé leur histoire ou demandé l'autorisation de projeter mon discours pour leur service.Des milliers de personnes ont visionné la vidéo sur YouTube et des millions ont lu un article sur le sujet dans The Guardian.2 Tout cela ne fait qu'illustrer à quel point les autres ont besoin de l'entendre. Que quelqu'un d'autre ait ressenti ce qu'ils ressentent.Le moment était bien choisi.Cela a résonné.Cela a résonné.

Mon histoire n'est pas unique. Je ne suis pas une exception.Bien que mon parcours ait été ardu, il en valait la peine.Je suis privilégiée et reconnaissante d'avoir les ressources nécessaires à mon rétablissement.Mais les choses qui ont un sens ne viennent pas facilement.Je suis paisible et pleine d'espoir.En travaillant sur moi-même, je sais que je suis un meilleur médecin, une meilleure mère, une meilleure amie et un meilleur moi.—Carrie Cunningham, MD, MPH


Portée du suicide des médecins

Comme l'illustre si bien l'histoire du Dr Cunningham, aucun d'entre nous n'est à l'abri des problèmes de santé mentale auxquels l'humanité tout entière est confrontée.Bien que la pratique de la médecine puisse être immensément gratifiante, elle peut aussi être extraordinairement stressante.Des décisions de vie ou de mort sont prises quotidiennement, et les médecins doivent s'occuper des patients dans ce qui est souvent la phase la plus difficile de leur vie et de celle de leur famille.3 Beaucoup d'entre nous sont portés au perfectionnisme et ont une idée irréaliste de ce que signifie porter le manteau de leur profession.Les besoins en matière de santé mentale sont omniprésents et font tout simplement partie de l'être humain.Il n'est donc pas surprenant que les médecins et autres travailleurs de la santé connaissent des taux élevés de syndrome de l'imposteur, de réactions de stress aigu, d'épuisement professionnel, d'insatisfaction à l'égard de la vie et de la carrière, de dépression, de toxicomanie et de suicide.4 La plupart des enquêtes post-COVID-19 montrent des taux d'épuisement professionnel de 50 % et plus pour les médecins, les infirmières et les autres travailleurs de la santé,3-6 des taux de dépression au moins aussi élevés que chez les travailleurs ne travaillant pas dans le secteur de la santé, et des idées suicidaires récentes ou actuelles avoisinant les 10 %. Le suicide reste la principale cause de décès chez les médecins résidents masculins7 et est plus fréquent chez les femmes médecins que chez les femmes non médecins8, ainsi que chez les infirmiers et les infirmières que chez leurs homologues non infirmiers du même sexe.9

Éviter les soins

Comme elle le dit, l'histoire du Dr Cunningham est loin d'être unique.Les troubles de la santé mentale sont fréquents chez les professionnels de la santé.Dans son discours présidentiel, elle a déclaré : "Peu de gens cherchent de l'aide :"Peu d'entre eux cherchent de l'aide, et ceux qui le font rédigent leurs propres ordonnances, paient leurs médicaments en liquide, vont se faire soigner dans d'autres villes de peur d'être démasqués "2. Son histoire illustre bon nombre des obstacles qui empêchent les médecins et les autres professionnels de la santé d'accéder aux soins de santé mentale : le souci de perfection, la peur des répercussions négatives, le préjudice moral, les traumatismes professionnels cumulés et le principe selon lequel "les patients passent avant tout le reste".

Ces principes laissent peu de place aux défis inévitables et à la perception d'une perte de contrôle qui accompagnent l'être humain.Bien que le perfectionnisme conduise indubitablement à des réussites extérieures, il vous empêche également de chercher de l'aide, d'admettre à vous-même ou à toute autre personne que vous êtes humain. Il vous isole. Si vous visez la perfection, vous vivrez votre vie dans un état constant d'échec perçu ou redouté.

D'autres obstacles cités par le Dr Cunningham tournent autour du thème de la stigmatisation : l'autorisation d'exercer, l'accréditation, les problèmes de promotion et d'employabilité, et la perte potentielle de réputation si elle cherchait à se faire soigner. À cela s'ajoutent les difficultés liées aux horaires et à la commodité, le manque perçu de confidentialité, la documentation dans les dossiers médicaux électroniques, le coût, la perception des problèmes comme n'étant pas assez importants pour justifier un traitement, et le manque de croyance en l'efficacité des soins de santé mentale.10 L'identité de la profession est tellement ancrée, entrelacée et louée qu'elle donne l'impression que demander de l'aide est un manquement moral. L'épuisement professionnel et la dépression non traités conduisent non seulement au malheur et au désespoir, mais aussi à l'insatisfaction professionnelle, à l'abandon de carrière, aux erreurs médicales et à la perturbation de la vie familiale.12 Plus grave encore, la dépression non traitée pourrait être le facteur de risque le plus important pour le suicide d'un médecin.13

Pour toutes ces raisons, les obstacles aux soins peuvent et doivent être surmontés. La bonne nouvelle est que la stigmatisation diminue ; plus nous parlerons de santé mentale et de suicide, plus nous progresserons. Le fait que des médecins comme le Dr Cunningham racontent leur histoire est un grand pas en avant. La Dr Lorna Breen Heroes Foundation, créée par la famille du Dr Breen pour honorer sa vie et sa mémoire, a réalisé d'importants progrès dans la défense de la santé mentale des prestataires de soins de santé et dans l'humanisation des procédures d'autorisation d'exercer des médecins et des infirmières dans les États.14 La priorité accordée à l'autosoin et au bien-être des médecins et des soignants est défendue par les principales organisations médicales et infirmières,15 et l'Association médicale mondiale a ajouté la responsabilité professionnelle "Je veillerai à ma santé, à mon bien-être et à mes capacités afin de fournir des soins de la plus haute qualité" à la Déclaration de Genève.16

Actualiser la culture

La culture médicale dépassée qui consiste à subvertir les priorités personnelles et familiales au profit des besoins du patient, à faire preuve de stoïcisme, d'autosuffisance et à ne jamais demander d'aide est lentement mise à jour pour faire place à une culture du bien-être qui accorde également la priorité au temps passé avec la famille, les amis et les proches ; à un sommeil, une alimentation, une hydratation et un exercice adéquats ; à l'acceptation de l'humanité et de l'imperfection ; à rester en contact ; à demander de l'aide ; et à partager le contrôle.17 L'amélioration de la culture de cette manière n'élimine pas les soins exceptionnels aux patients, mais permet plutôt aux cliniciens de fournir le type de soins compatissants et compétents que leurs patients méritent.

Stratégies de prévention du suicide fondées sur des données probantes

La réduction du risque de suicide chez les cliniciens passe par des mesures individuelles et systémiques, telles que l'adoption de politiques réglementaires, la modification des programmes d'études et des modèles de rôle dans la formation médicale, l'amélioration de l'accès à des soins de santé mentale abordables et la transformation d'une culture bien ancrée. Le tableau 1 donne plusieurs exemples d'actions individuelles pour la prévention du suicide des cliniciens.19 Le tableau 2 donne des exemples d'actions au niveau des médecins leaders et des éducateurs. En outre, les cliniciens sont sensibles et aidés par les mêmes traitements fondés sur des preuves que les patients de la communauté en général.13 Le tableau 3 énumère certaines des stratégies de prévention du suicide les mieux étudiées et applicables à tous.13
Tableau 1. Actions de prévention au niveau individuel 19



Tableau 2. Mesures à prendre pour les médecins leaders et les éducateurs 13


Tableau 3. Interventions de prévention du suicide fondées sur des données probantes 13


Dépister, impliquer et faciliter le soutien

Des changements positifs sont en cours dans de nombreuses organisations et institutions. À l'UC San Diego Health, le programme HEAR (Healer Education Assessment and Referral) propose un outil de dépistage, d'engagement et d'orientation en ligne, volontaire et anonyme, qui comprend un questionnaire de dépistage du stress et de la dépression tiré du programme de dépistage interactif (ISP) de l'American Foundation for Suicide Prevention.20,21 Le programme HEAR complète l'ISP par un solide programme d'éducation destiné à informer sur l'épuisement professionnel des travailleurs de la santé, la dépression et le suicide, à lutter contre la stigmatisation et à faire tomber les barrières aux soins. Depuis sa création en 2009, plusieurs programmes de soutien supplémentaires ont été ajoutés, comme une thérapie gratuite et anonyme à court terme pour le personnel de maison, des contrôles individuels avec les conseillers de la HEAR pour les programmes de formation et les unités cliniques sur demande, des débriefings de groupe après des incidents critiques et d'autres situations potentiellement traumatisantes, des formations de soutien par les pairs, et des rondes Schwartz.22 Plus de 1 000 références de santé mentale ont été faites. Plusieurs autres écoles de médecine et écoles professionnelles, hôpitaux, systèmes de santé et organisations ont mis en œuvre l'ISP et les composantes du HEAR dans leurs propres établissements et disciplines,23,24 et le programme a été reconnu au niveau national.4

 Réflexions finales

Il faut un village. La prévention du suicide clinique nécessite une approche à multiples facettes, notamment le développement de mécanismes d'adaptation interpersonnels, la mise à disposition de ressources abordables en matière de santé mentale, la protection législative de la vie privée pour l'accréditation et l'autorisation d'exercer, et la diminution de la stigmatisation par le récit et la normalisation. Nous pouvons changer les choses. Il y a de l'espoir.

Le Dr Cunningham est professeur agrégé de chirurgie à la Harvard Medical School de Boston (Massachusetts). Le Dr Moutier est médecin-chef à l'American Foundation for Suicide Prevention.

Le Dr Zisook est professeur émérite de psychiatrie à l'Université de Californie à San Diego, en Californie.

 

References

1. 2023 Association for Academic Surgery Presidential Address: Removing the Mask. Academic Surgical Congress YouTube page. Accessed December 20, 2023. https://www.youtube.com/watch?v=JaNBH4UPHv4

2. Frangou C. US surgeons are killing themselves at an alarming rate. One decided to speak out. The Guardian. September 26, 2023. Accessed December 20, 2023. https://www.theguardian.com/us-news/2023/sep/26/surgeons-suicide-doctors-physicians-mental-health

3. Murthy VH. Confronting health worker burnout and well-being. N Engl J Med. 2022;387(7):577-579.

4. Addressing Health Worker Burnout: The U.S. Surgeon General’s Advisory on Building a Thriving Health Workforce. Office of the Surgeon General; 2022.

5. Shanafelt TD, West CP, Sinsky C, et al. Changes in burnout and satisfaction with work-life integration in physicians and the general US working population between 2011 and 2017. Mayo Clin Proc. 2019;94(9):1681-1694.

6. Dyrbye LN, Shanafelt TD, Johnson PO, et al. A cross-sectional study exploring the relationship between burnout, absenteeism, and job performance among American nurses. BMC Nurs. 2019;18:57.

7. Yaghmour NA, Brigham TP, Richter T, et al. Causes of death of residents in ACGME-accredited programs 2000 through 2014: implications for the learning environment. Acad Med. 2017;92(7):976-983.

8. Ye GY, Davidson JE, Kim K, Zisook S. Physician death by suicide in the United States: 2012–2016. J Psychiatr Res. 2021;134:158-165.

9. Davidson JE, Proudfoot J, Lee K, et al. A longitudinal analysis of nurse suicide in the United States (2005–2016) with recommendations for action. Worldviews Evid Based Nurs. 2020;17(1):6-15.

10. Mihailescu M, Neiterman E. A scoping review of the literature on the current mental health status of physicians and physicians-in-training in North America. BMC Public Health. 2019;19(1):1363.

11. Gold KJ, Andrew LB, Goldman EB, Schwenk TL. “I would never want to have a mental health diagnosis on my record”: a survey of female physicians on mental health diagnosis, treatment, and reporting. Gen Hosp Psychiatry. 2016;43:51-57.

12. West CP, Dyrbye LN, Shanafelt TD. Physician burnout: contributors, consequences and solutions. J Intern Med. 2018;283(6):516-529.

13. Mann JJ, Michel CA, Auerbach RP. Improving suicide prevention through evidence-based strategies: a systematic review. Am J Psychiatry. 2021;178(7):611-624.

14. Sacopulos MJ, Feist JC. The Dr. Lorna Breen Heroes’ Foundation and Physician Suicide Awareness. American Association for Physician Leadership. October 8, 2022. Accessed December 20, 2023. https://www.physicianleaders.org/articles/dr-lorna-breen-heroes-foundation-physician-suicide-awareness

15. Moutier CY, Myers MF, Feist JB, et al. Preventing clinician suicide: a call to action during the COVID-19 pandemic and beyond. Acad Med. 2021;96(5):624-628.

16. Parsa-Parsi RW. The revised declaration of Geneva: a modern-day physician’s pledge. JAMA. 2017;318(20):1971-1972.

17. Menon NK, Trockel M. Creating a culture of wellness. In: Roberts LW, Trockel M, eds. The Art and Science of Physician Wellbeing: A Handbook for Physicians and Trainees. Springer; 2019:19-32.

18. Melhem N, Moutier CY, Brent DA. Implementing evidence-based suicide prevention strategies for greatest impact. Focus (Am Psychiatr Publ). 2023;21(2):117-128.

19. Moutier C. Physician mental health: an evidence-based approach to change. J Med Regul. 2018;104(2):7-13.

20. Moutier C, Norcross W, Jong P, et al. The suicide prevention and depression awareness program at the University of California, San Diego School of Medicine. Acad Med. 2012;87(3):320-326.

21. Mortali M, Moutier C. Facilitating help-seeking behavior among medical trainees and physicians using the interactive screening program. J Med Regul. 2018;104(2):27-36.

22. Norcross WA, Moutier C, Tiamson-Kassab M, et al. Update on the UC San Diego healer education assessment and referral (HEAR) program. J Med Regul. 2018;104(2):17-26.

23. Haskins J, Carson JG, Chang CH, et al. The suicide prevention, depression awareness, and clinical engagement program for faculty and residents at the University of California, Davis Health System. Acad Psychiatry. 2016;40(1):23-29.

24. ISP for medical schools, hospitals and health systems. American Foundation for Suicide Prevention. Accessed December 20, 2023. https://afsp.org/isp-for-medical-schools-hospitals-and-health-systems/

https://www.psychiatrictimes.com/view/preventing-clinician-suicide

MANIFESTATION Villeurbanne, (69) 3/05/24 Pièce de théâtre « Tant bien que mal »

Le 3114 vous donne rendez-vous le 3 mai prochain à Villeurbanne pour découvrir la pièce “Tant bien que mal” interprétée par la comédienne et autrice Marie-Magdeleine. Seule en scène, accompagnée d’une batterie, elle y incarne avec brio une myriade de personnages : les membres d’une même famille frappée par le deuil. Tragi-comique, la pièce aborde subtilement ce sujet délicat. A l’issue de la représentation, les équipes du 3114 de Lyon et de la plateforme Espoir vous proposent un temps d’échanges. Venez nombreux·ses !

📍 Entrée gratuite (sans réservation)
📌 le 3 mai à 2024, à 20h, aux Ateliers Frappaz (Villeurbanne, 69100)
🔎 Plus d’infos : http://www.ateliers-frappaz.com/events/cie-mmmtant-bien-que-mal/





MANIFESTATION BICETRE (94) 13/09/24 5ème Conférence régionale - 2024 Prévention du suicide Penser la Postvention

5ème Conférence régionale - 2024   Prévention du suicide  Penser la Postvention

Organisée par la STARAQS en collaboration avec la Faculté de Médecine Paris-Saclay et l'Hôpital Bicêtre AP-HP





le vendredi 13 septembre 2024

dans le Grand auditorium de la Faculté de médecine de Paris - Saclay

Hôpital BICETRE - AP-HP


Cette année, la thématique du matin sera la postvention individuelle et institutionnelle, c'est-à-dire l'ensemble des actions à mettre en œuvre après un suicide, auprès des personnes endeuillées mais aussi en établissements hospitaliers et médico-sociaux.

L'après-midi sera l'occasion de présenter différents dispositifs régionaux et interventions, de l'implémentation de la stratégie nationale aux lignes d'écoutes téléphoniques, des EIG à la formation au risque suicidaire par simulation avec des acteurs.

La conférence est ouverte à tout professionnel et bénévole impliqué ou intéressé par la question de la prévention du suicide.

Découvrez le programme de la conférence et inscrivez vous ICI.


INFO CONTACT
Structure d’appui régionale à la qualité et à la sécurité des prises en charge
10, rue de l'Isly - 75008 PARIS
Tel : 01.40.07.12.40
contact@staraqs.com