FA02A – Aisté LENGVENYTÉ par Emma SEBTI Qu’est-ce qu’un biomarqueur ? Quelle est son implication dans les conduites suicidaires ? Pourquoi s’intéresser aux marqueurs inflammatoires ? Quelle est cette étude à Montpellier qui montre que ces marqueurs inflammatoires sont plus précis que des facteurs de risques cliniques ? Aisté Lengvenyté : pourquoi #ChoisirPyschiatrie ?
Soirée « prévention du suicide et recherche en santé mentale en Martinique » Mardi 30 janvier 2024,
19h00- 20h30
Soirée de conférence sur la prévention du suicide et la
recherche en santé mentale organisée par le Service universitaire de
Psychiatrie du CHU de Martinique avec le soutien de l'ARS Martinique, destinée
à des professionnels de la santé (sur invitation auprès du PrStéphane AMADEO - adresse mail: stephaneamadeo@me.com)
Hôtel La batelière- Introduction et modération par autorités sanitaires locales (ARS, CHUM, CHMD) et Pr Emmanuelle Corruble, Directrice de l’équipe MOODS, Unité 1178, Inserm, CHU Kremlin-Bicêtre, Paris).- Pr Stéphane Amadéo (MOODS/Inserm, CHU Martinique) : projets de centre 3114 et de centre de prévention du suicide de Martinique et structuration de la recherche en santé mentale en Martinique (projets Autopsom et SMPG, Pharmasom – Référent Dr Dryss Rotsen)- Pr Louis Jehel (MOODS/Inserm, CHU Amiens, Président de l’Association SOS KRIZ): innovations en matière de prévention du suicide, de prise en soin et de recherche en France (stratégie nationale multimodale) ; la place de SOS Kriz dans la prévention du suicide en Martinique- Dr Remy Slama (CHMD) : place du SAS psychiatrie et de l’équipe mobile de crise dans la prévention du suicide en Martinique – Référente Dr Sandra Flaquet- Conclusions par autorités sanitaires locales (ARS, CHUM, CHMD, Inserm)Cette soirée sera suivie d’un cocktail dinatoire offert par l’ARS
Nouveau communiqué de presse : Journée Nationale de Prévention du Suicide le 9 février Communiqué de presse – lundi 22 janvier 2024
Vendredi 9 février 2024 : 27e Journée Nationale pour la Prévention du Suicide Lien social et prévention partagée : Comprendre, Entretenir, Recréer
Le
vendredi 9 février 2024 se tiendra la 28e Journée Nationale pour la
Prévention du Suicide. Organisée par l’UNPS (Union Nationale de la
Prévention du Suicide) et des associations affiliées dont S.O.S Amitié,
membre fondateur.
Cette journée aura pour thème « Lien social et
prévention partagée : Comprendre, Entretenir, Recréer » et se tiendra
au Ministère de la Santé et de la Prévention, 14 avenue Duquesne 75007
PARIS – Amphithéâtre Laroque (Métro : Ecole militaire (ligne 8) / Saint
François Xavier (ligne 13)
L’UNPS, qui regroupe une quarantaine
de structures sur le territoire français, œuvre à la sensibilisation et à
l’information sur la prévention du suicide. Parmi celles-ci, SOS Amitié
se place en tant qu’acteur majeur de la prévention du suicide en France
et la lutte contre l’isolement, avec ses 63 ans de pratique de l’écoute
active et bienveillante, 24h/24h et 7 jours sur 7.
S.O.S Amitié
est à l’origine de la démarche pour que le lien social devienne une
grande cause nationale. L’association se joint à la communauté engagée
pour la prévention du suicide à l’occasion des Journées Nationales de
Prévention du Suicide 2024 et réaffirme l’importance cruciale du lien
social et de la santé mentale dans la prévention du suicide.
Une journée pour réévaluer l’état du lien social au sein de notre société Ces
travaux de réflexion sur le lien social sont essentiels face à la
montée des individualismes, du sentiment d’isolement et à l’augmentation
des chiffres du suicide. Le contexte actuel peut être perçu comme
alarmant, avec une augmentation significative des états dépressifs et
des pensées suicidaires en France, notamment chez les jeunes.
Le
suicide demeure un enjeu de santé publique majeur. Pendant la crise
sanitaire de 2020 et 2021, 37 % des 15-24 ans ont connu au moins un
syndrome dépressif, et 25 % pour l’ensemble de la population. 9 210
suicides ont été enregistrés en France de mars 2020 à mars 2021 (source :
Inserm-CépiDc ; Santé publique France). A ce chiffre s’ajoutent près de
80 000 hospitalisations pour tentatives de suicide en 2021 (source :
DRESS).
Taux de décès par suicide et part des suicides dans la mortalité par âge Champ : France entière (hors Mayotte) 2017 Source : Inserm-CépiDc
En
2017, le taux de décès par suicide pour les jeunes de 15 à 24 ans est
de 4,2 pour 100 000 contre 30,1 pour les personnes de 75 ans et plus. Le
suicide représente ainsi 13,5 % du total des décès entre 15 et 24 ans,
et 0,4 % pour les 75 ans ou plus.
La journée du 9 février 2024
permet de revenir sur cet enjeu de société, les moyens de prévention et
le rôle majeur du lien social. Elle mettra aussi en lumière ceux qui
œuvrent au quotidien pour prévenir le suicide.
Cette année,
Ghislaine Desseigne, présidente de S.O.S Amitié, interviendra lors de
cet événement le vendredi 19 janvier à 14h30, sur le thème : « 2025 :
une grande cause nationale autour du lien social ? » aux côtés de
Fabrice Jollant, professeur de psychiatrie à l’université de
Paris-Saclay. Cette intervention sera suivie, à 15h15, d’un temps de
partage et d’échange, permettant aux participants de discuter et de
réfléchir ensemble sur les moyens de renforcer le lien social dans notre
société.
Voir le programme complet (lien vers le PDF) L’événement sera retransmis en ligne et est ouvert à tous.
Un appel à la mobilisation de bénévoles Depuis
le début des épisodes de Covid en 2020, le nombre des personnes ayant
recours à des lignes d’écoute s’est multiplié et leur profil s’est
diversifié. Face à l’augmentation toujours croissante des appels reçus
en 2023, S.O.S Amitié souligne l’importance d’accroître son réseau de
bénévoles. L’association est en recherche constante « d’écoutants » pour
apporter leur aide dans cette mission majeure pour la prévention du
suicide et la lutte contre la solitude. Les bénévoles, au nombre de 1900
en ce début d’année 2024, représentent une ressource indispensable. S.O.S
Amitié fait aussi un appel aux dons car elle est confrontée à des
difficultés dues à un manque de moyens, alors que les besoins en
matériels et en ressources humaines augmentent.
Consulter le dossier de presse S.O.S Amitié (lien vers le flipbook)
A propos de S.O.S Amitié
S.O.S
Amitié est une association d’aide par l’écoute, labellisée par le
Ministère de la Santé (PADS) et reconnue d’utilité publique depuis 1967.
Son objectif premier, mais non exclusif, est la prévention du suicide.
S.O.S Amitié répond à près de 2 000 appels par jour.
L’association
a mis en place un numéro d’appel commun : 09 72 39 40 50. Cette écoute
anonyme, gratuite et confidentielle des personnes en souffrance est
assurée 24h/24 et 7j/7. La Fédération S.O.S Amitié réunit 44
associations régionales, regroupant près de 1 900 bénévoles répartis en
60 postes d’écoute multimédia (téléphone, messagerie et chat).
Contact Presse 40 degrés sur la banquise Jean-Luc Boncenne Tél. : 01 40 92 11 40 info@banquise.com
Facteurs de risque et suicide - Jeudi 1er février 2024, 17h-18h par le Centre Prévention Suicide de Paris Je m’inscris ici
Présentation du dispositif « 3114 », numéro national de prévention du suicide : Lundi 12 février 2024, 17h00-18h00 par Véronique Istria,Chargée des réseaux du 3114 Je m’inscris ici
Le deuil après suicide : témoignage et échange – Mardi 13 février 2024, 17h-18h par l’Association Empreintes Je m’inscris ici
Venez partager un temps de cinéma et théâtre gratuitement sur votre campus :
Évènements grand public. Inscription en ligne recommandée.
Lieux des RDV à l’amphithéâtre « Michelin » situé au RDC du bâtiment Eiffel, CentraleSupélec à Orsay.
Ciné-débat : Projection du film « The Son » de Florian Zeller - Mardi 27 février 2024, 18h00-21h00. Je m’inscris ici .
Le film sera suivi d’un temps d’échange avec UniSonJe et VigilanS 91-77
Théâtre-forum : « Le suicide, on en parle ! » - Mercredi 6 mars 2024, 18h00-20h30, par la compagnie Arc-en-ciel Ile de France. Je m’inscris ici
Conférence :
Compréhension actuelle du suicide" le Mardi 6 février 2024, 17h30-19h00
par le Dr Fabrice Jollant, MD, PhD, est professeur de
psychiatrie à l'Université Paris-Saclay et au Centre Hospitalier
Universitaire (CHU) Bicêtre, AP-HP, France
Lieu : Amphi H2 du bâtiment 333, Rue du Doyen André Guinier, 91440 Bures-sur-Yvette
Stands d’information sur les campus avec Nightline, SOS Amitié, Empreintes, 3114 :
Lundi 5 février, 11h30-14h00 au Restaurant Universitaire du Lieu de Vie (Orsay Plateau) : SOS Amitié
Lundi 5 février 2024, 11h30-14h00 à la faculté de médecine du Kremlin-Bicêtre, hall principal : SOS Amitié
Mercredi 7 février 2024, 11h30-14h00 au Restaurant Universitaire des Cèdres d’Orsay : SOS Amitié
Lundi 12 février 2024, 11h30-14h00 à la faculté de Jean Monnet, hall B : Nightline, Empreintes, 3114
Mercredi 28 février 2024, 11h30-14h00 à l'IUT de Cachan, hall principal : Nightline , SOS Amitié
« Le suicide : et si on en parlait ? » Nouvelle sérié vidéo !
En collaboration avec Marion Haza, psychologue clinicienne, le SSE
sort sa nouvelle série d’information et de sensibilisation sur le
suicide chez les jeunes. Cette dernière est composée de 6 épisodes d’1 à
2 min abordant les sujets suivants :
Les idées suicidaires, c'est quoi ?
Repérages, signes
A qui en parler ?
Être jeune adulte aujourd'hui (difficultés et ressources)
Être étudiant aujourd'hui (difficultés et ressources)
Le 6 février à partir de 17h30, les étudiant.e.s relais santé @UnivPoitiers organisent à la @MSHS_Poitiers un ciné-débat sur la santé mentale et la prévention du suicide
Ça commence aujourd'hui Suicide des ados : comment éviter l'irréparable Magazines 57 min 58 s Français tous publics
diffusé le 23/01/2024 à 15h02 Disponible jusqu'au 23/02/2024
Chaque
année en France ils sont un peu plus de 300 adolescents à se donner la
mort. Mal-être, harcèlement scolaire ou dépression sévère, nos enfants
sont trop souvent exposés à ces difficultés sans être armés pour les
affronter. Nous évoquons ce phénomène avec nos invités.
Étude descriptive concernant l’utilisation du plan de sécurité chez les adolescents à risque de comportement suicidaire par les professionnels de santé Amélie Boquain (1) 1 Thèses d'exercice et mémoires - UFR de Médecine Montpellier-Nîmes
Résumé La crise suicidaire est une crise psychique avec émergence d’idées suicidaires, dont le risque majeur est le suicide. L’adolescence est une période à risque. Il s’agit d’un problème de santé publique. Le plan de sécurité est un outil de prévention des récidives suicidaires. Les PS sont élaborés avec les suicidants, en collaboration avec les professionnels de santé. Méthode : un questionnaire avec des questions pourtant sur le PS a été construit. Il a ensuite été soumis à un panel de professionnels de santé, travaillant dans des services de psychiatrie au CHU de Montpellier au contact d'adolescents. Notre objectif principal est de décrire les expériences personnelles des soignants au cours de la mise en œuvre du PS chez les adolescents à l’aide d’un auto-questionnaire en ligne. Résultats : la totalité des professionnels avaient connaissance du PS. L’utilisation du PS est récente. Le PS était utilisé dans de nombreux services, à des temporalités très variables. Les parents semblent peu impliqués. La recherche d’un précédent PS et la réévaluation du PS à distance ne sont pas réalisés systématiquement dans la majorité des cas. Il n’y a pas de PS universel. Le PS est une intervention acceptée et les professionnels en ressentent une efficacité dans les soins. La principale limitation retrouvée est le manque de collaboration de l’adolescent. Il existe une demande en formation au PS, malgré qu’une partie des professionnels soit formés et à l’aise avec l’utilisation du PS. Conclusion : le PS est une partie intégrante des soins reçus par un adolescent dans la prévention du suicide. Son domaine d’action est large, il est utilisé dans de nombreuses situations cliniques. Cependant, des lacunes dans la formation et des incohérences dans son utilisation indique un besoin de formation supplémentaire. Amélie Boquain. Étude descriptive concernant l’utilisation du plan de sécurité chez les adolescents à risque de comportement suicidaire par les professionnels de santé. Médecine humaine et pathologie. 2023. ⟨dumas-04338570⟩
La flexibilité cognitive, la
capacité de résolution de problème et la capacité de prise de décision
en tant que facteur de risque suicidaire chez des adolescents et des
jeunes adultes : une étude longitudinale
Comme le suicide représente, encore aujourd’hui, un enjeu de
société important qui touche principalement les adolescents et les
jeunes adultes, il est important de s’intéresser aux facteurs de risque
suicidaire. Plusieurs études, principalement avec un devis transversal,
montrent qu’il existe un lien entre certaines fonctions exécutives (FE),
soit la flexibilité cognitive, la capacité de résolution de problème et
la capacité de prise de décision, et la présence d’idées suicidaires et
de tentatives de suicide. Toutefois, en raison du manque d’études
longitudinales, la relation entre le développement de ces FE et les
comportements suicidaires n’est pas claire. Le but de cette étude est
d’explorer, dans un devis longitudinal, les liens entre la flexibilité
cognitive, la capacité de résolution de problème et la capacité de prise
de décision et la présence d’idées suicidaires et de tentatives de
suicide chez des adolescents et de jeunes adultes. Les participants
proviennent d’une étude longitudinale québécoise ayant débuté en 1996
auprès de 572 familles qui ont été suivies annuellement. Les données
pour les FE et les idées suicidaires entre 14 et 18 ans sont disponibles
pour 73 à 189 participants provenant de ces familles selon les temps de
mesures. Les données ont été analysées à partir de corrélations
bivariées et de régressions logistiques binaires entre les différentes
variables aux différents temps de mesure (entre 14 et 18 ans).
L’hypothèse de départ voulant qu’il y ait des liens significatifs entre
les différentes variables est partiellement confirmée. En effet, les
résultats montrent que la flexibilité cognitive à 18 ans permet de
prédire significativement les idées suicidaires à 18 ans et que la
capacité de résolution de problème à 14 ans permet de prédire
significativement les idées suicidaires à 15 ans, et ce, en contrôlant
pour d’autres prédicteurs aussi associés significativement avec les
idées suicidaires. Des liens de prédictions significatifs ont également
été relevés entre les FE et la présence, à un temps subséquent, d’idées
suicidaires sérieuses et de tentative de suicide. Toutefois,
contrairement à notre hypothèse, les liens entre certaines fonctions
exécutives à différents temps de mesure et les idées suicidaires n’ont
pas été retrouvés. Les résultats sont discutés à la lumière du processus
de la crise suicidaire et en fonction des limites de l’étude. Cette
étude vise à contribuer à la compréhension des facteurs de risque
suicidaire durant l’adolescence, ce qui pourrait permettre de mieux
identifier les cibles précoces de prévention et d’intervention des
programmes adressés aux jeunes suicidaires et d’éventuellement améliorer
les programmes pour les rendre plus efficaces et adaptés.
Une nouvelle étude révèle que système de signalement anonyme permettent de prévenir les fusillades et les suicides dans les écoles
D'apres article Anonymous tips work to prevent school shootings and suicides, new study finds By Josh Campbell, CNN*, Wed January 17, 2024
Note de la rédaction : Si vous ou une personne que vous connaissez êtes aux prises avec des problèmes de santé mentale, vous pouvez obtenir de l'aide. Composez ou envoyez un SMS au 988 ou visitez le site 988lifeline.org pour obtenir un soutien gratuit et confidentiel. CNN - *(3114 en France)
Les systèmes de signalement anonyme utilisés par les écoliers pour signaler les comportements inquiétants de leurs camarades ont permis de prévenir de nombreux cas de suicide, de violence à l'école et d'attaques planifiées, selon une étude publiée mercredi. Les chercheurs ont étudié les données du système de signalement anonyme Say Something, géré par le groupe de prévention de la violence Sandy Hook Promise, qui comprend un centre de crise fonctionnant 24 heures sur 24 et doté de conseillers qualifiés qui examinent les signalements soumis par téléphone et en ligne et en informent les intervenants appropriés. L'étude, publiée dans la revue Pediatrics, a été financée par la Fondation Chaiken et les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies, et ses auteurs principaux étaient affiliés à l'Université du Michigan et à Sandy Hook Promise.
En examinant les signalements soumis de 2019 à 2023 dans un État du sud-est, les chercheurs ont constaté que le système de signalement anonyme "a permis 1 039 interventions confirmées en matière de santé mentale ; 109 "sauvetages" où des preuves évidentes d'une crise suicidaire imminente étaient présentes et évitées ; empêché 38 actes de violence scolaire, y compris des armes récupérées dans les cours d'école ; et évité 6 attaques scolaires planifiées confirmées", selon le rapport.
Près de 10 % des informations reçues concernaient des armes à feu, qui, selon les chercheurs, "sont la principale cause de décès chez les enfants et les adolescents", comme l'a rapporté CNN sur la base des données du CDC.
Selon l'étude, les informations relatives aux armes à feu reçues par le système de signalement anonyme concernaient des fusillades potentielles dans les écoles, l'observation d'une personne en possession d'une arme, des brimades et des actes de harcèlement ou d'intimidation.
"L'urgence des signalements liés aux armes à feu souligne la nécessité d'éduquer les familles à la prévention de la violence par arme à feu et de garantir des protocoles de soutien et de réponse pour les systèmes scolaires", ont déclaré les auteurs, tout en soulignant l'importance d'une meilleure connaissance des programmes de signalement anonyme par les professionnels de la santé publique et de la médecine.
Les experts en sécurité publique appellent depuis longtemps à un renforcement des mécanismes permettant aux élèves de signaler des menaces potentielles en toute confidentialité, dans l'espoir de sauver des vies.
"Il faut faire comprendre aux étudiants qu'il ne s'agit pas de dénoncer un camarade ou de lui causer des ennuis", a déclaré à CNN Mary Ellen O'Toole, ancienne profileuse du FBI, qui étudie les fusillades dans les écoles depuis plus de 20 ans. "Il faut informer les étudiants et le corps enseignant des comportements à surveiller et faire en sorte que les étudiants puissent appeler une ligne confidentielle.
Selon le Centre national d'évaluation des menaces des services secrets américains, qui étudie la violence dans les écoles, "les options de signalement anonyme et confidentiel peuvent élargir l'intérêt du signalement, en particulier pour les étudiants qui craignent d'être identifiés et mis à l'écart par leurs pairs après avoir signalé l'incident". "Les recherches montrent que la peur d'être ostracisé ou de subir d'autres formes de représailles est un obstacle important au signalement.
Des éducateurs tels que Robert Taylor, directeur du système scolaire public du comté de Wake en Caroline du Nord, qui a vanté l'importance du programme Sandy Hook Promise, reconnaissent que l'anonymat permet de lever les obstacles.
"Nous voyons que les élèves ont peur de se manifester et de dire aux enseignants et aux administrateurs ce qu'ils savent qu'il se passe à l'école, [mais] lorsque vous avez quelque chose comme le système Say Something Anonymous, cela leur permet de signaler à tout moment - 24 heures sur 24 - le danger qu'ils peuvent voir", a déclaré M. Taylor.
Le système de signalement anonyme Say Something de Sandy Hook Promise est utilisé par plus de 5 millions d'élèves de la sixième à la terminale dans 23 États, selon l'étude. D'autres régions utilisent le système de signalement anonyme StopIt ou des applications uniques pour les élèves d'un district scolaire particulier afin que les élèves puissent signaler les menaces.
Alors que le thème du contrôle des armes à feu peut être politiquement polarisé aux États-Unis, l'amélioration des mécanismes de signalement anonyme des menaces par les élèves a bénéficié d'un soutien bipartisan.
Après la fusillade mortelle survenue en 2021 au lycée d'Oxford, dans le Michigan, un groupe de travail composé de législateurs républicains et démocrates a proposé plusieurs mesures de sécurité, dont l'augmentation des ressources allouées à la plateforme OK2SAY de l'État, qui permet de signaler des informations confidentielles.
"Cela ne devrait pas être partisan, en aucun cas", a déclaré à CNN le républicain Luke Meerman, représentant de l'État. M. Meerman a fait partie du groupe de travail sur la sécurité à l'école et a déclaré que l'objectif était d'essayer d'identifier les signes d'alerte non signalés qui n'apparaissent souvent qu'après les incidents de violence armée.
"On découvre souvent que quelqu'un savait quelque chose, malheureusement, dans beaucoup de ces cas", a-t-il déclaré, ajoutant que "notre espoir est qu'OK2SAY soit ce véhicule qui peut être utilisé pour faire savoir à quelqu'un".
Outre la sensibilisation à ces programmes de signalement, certains législateurs souhaitent qu'ils soient obligatoires dans les écoles.
Le sénateur républicain de l'État de Californie, Scott Wilk, a déposé l'année dernière un projet de loi intitulé Saugus Strong Act, en référence à l'incident survenu en 2019 au lycée de Saugus, près de Los Angeles, au cours duquel un jeune homme armé de 16 ans a tué deux élèves et en a blessé trois autres.
Le projet de loi exigerait que les agences éducatives de l'État mettent en place des systèmes permettant aux étudiants, aux parents et aux membres de la communauté concernés de signaler anonymement les comportements menaçants.
"C'est bien pire que tout ce que ma génération a dû endurer", a déclaré M. Wilk à propos de la myriade de problèmes auxquels sont confrontés les jeunes. "Le fait de mettre cette ressource à la disposition des élèves et de leurs familles pourrait bien faire la différence entre la vie et la mort.
C’est le défi d’une vie que s’apprêtent à réaliser Alexandra Vrignaud, future kinésiologue et Hélène Bredontiot, professeure des écoles. Les deux amies qui se connaissent depuis l’âge de trois ans, vont participer en mars au Raid Amazones. Pour ça, l’équipe 85 va concourir sous le nom des Sœurs 2 Cœurs. À l’occasion de cette aventure, les Sœurs 2 Cœurs soutiennent l’association GPS 85 (Groupe de Prévention du Suicide).
Un sujet qui leur tient à cœur, en effet, les deux femmes de 42 ans ont toutes deux perdues un proche qui s’est suicidé. « Par le biais de notre aventure, on a envie d’être porte-paroles de l’association qui a besoin d’être connue. On souhaite libérer la parole sur ce sujet tabou », explique Hélène Bredontiot au Courrier vendéen.
Un raid 100% féminin
Les deux vendéennes s’y préparent depuis maintenant neuf mois en s’entrainant aux différentes disciplines. Le but de cette aventure n’est pas de terminer l’épreuve le plus vite possible mais d’aller au bout. Au programme :
« Un trail d’environ 17 km, 14 km de canoë, 46 km de VTT, une course d’orientation et pour finir du tir à l’arc si on se fie à la dernière édition ayant pris place au Cambodge en 2018 » Alexandra Vrignaud
Pour connaître les modalités complètes des épreuves qui auront lieu chaque matin pendant six jours, les deux habitantes de La Garnache (Vendée) devront patienter encore quelques semaines. Durant les après-midis, les participantes iront à la rencontre des locaux et aideront à l’éducation des enfants cambodgiens.
Les Sœurs 2 Cœurs emmèneront avec elles leur esprit solidaire en Asie. Début des festivités, le 12 mars 2024, au Cambodge. Pour les contacter : soeurs2coeurs.85@gmail.com. Facebook : Sœurs 2 Cœurs.
Nouv. Idées reçues sur le suicide : Mieux comprendre pour mieux prévenir Michel Debout, Jean-Claude Delgènes Le Cavalier Bleu Le Cavalier Poche 18 Janvier 2024 À propos Le suicide est un cri adressé aux autres, un cri trop souvent étouffé par tous ceux qu'il dérange. Il est un rendez-vous manqué avec les vivants, une protestation, un refus de toutes les injustices sociales qui mènent au désespoir et facilitent le passage à l'acte. Etudiants précarisés, salariés épuisés, harcelés,
La connaissance du suicide. « Le suicide est héréditaire. ». « Les adolescents pensent beaucoup au suicide. ». « Le suicide est un choix personnel à respecter. ». Pour médicaliser la fin de vie, les grands principes de la loi Clayes-Leonetti. « Il ne faut pas culpabiliser l'entourage. ».
Les principaux facteurs. « La crise du Covid a accentué le risque suicidaire. ». « Les maladies mentales poussent au suicide. ». « Les personnes qui se donnent la mort sont en dépression. ». « Drogues, alcool et psychotropes sont des facteurs aggravants dans le risque de passage à l'acte. ». « Les violences sexuelles sont à l'origine de beaucoup de suicides. ». « Le surendettement conduit au suicide. ». La précarité des étudiants. « L'isolement social favorise l'émergence de la crise suicidaire. ».
Les mutations du travail. « De plus en plus de suicides sont causés par le harcèlement moral. ». La crise suicidaire de France Télécom et le verdict historique du tribunal correctionnel de Paris. « Les nouvelles formes de travail peuvent aggraver le risque suicidaire. ». « Le suicide est lié à l'épuisement professionnel. ». Le suicide des soignants. L'ennui au travail, la sous-activité ou le bore-out peuvent conduire à la crise suicidaire. « Le chômage augmente le risque suicidaire. ».
Passage à l'acte. « Il n'y a pas de signes avant-coureurs. ». Ceux qui tentent ne veulent pas mourir. « Beaucoup de suicidés semblaient aller mieux. ». Le suicide : geste de courage ou de lâcheté ? « Communiquer sur un suicide encourage le passage à l'acte. ».
Prévention du fait suicidaire. « La prévention concerne tout le monde. ». Le rôle de l'Observatoire national du suicide. « Les entreprises sont en retard dans la prévention du suicide. ». « Après un suicide, l'entreprise doit réagir rapidement. ». « Quel que soit son coût, la prévention reste un investissement bénéfique pour l'employeur. ».
Chez certaines femmes, le risque d'avoir des pensées suicidaires augmente juste avant leurs règles
Par LR Médias pour marieclaire.fr Publié le 19/01/2024 à 07:45
Une nouvelle étude a révélé que les personnes ayant leurs règles étaient plus susceptibles de développer des pensées suicidaires quelques jours avant ces dernières. Toutes avaient cependant déjà des antécédents en la matière.
En se penchant sur la question de l’impact psychologique du cycle menstruel, des chercheurs de l’Université de l’Illinois, basée à Chicago (Etats-Unis), se sont aperçus que les études sur le sujet étaient peu nombreuses. De plus, les rares recherches précédentes se contentaient souvent de faire une simple corrélation entre cycle menstruel et tentative de suicide.
Les scientifiques ont ainsi souhaité se concentrer sur l’humeur quotidienne des personnes menstruées. Des pensées suicidaires plus fortes avant le début des règles
Publiés début 2024 dans la revue The American Journal of Psychiatry, leurs travaux ont suivi 119 patientes. Toutes ont répondu à une enquête quotidienne visant à évaluer leur humeur sur une période commençant quelques jours avant le début des règles. Les résultats ont montré que les patientes ayant des antécédents de pensées suicidaires présentaient un risque accru d’en développer de nouvelles à partir de cette période.
Une grande majorité des patientes ont signalé une augmentation significative de symptômes psychiatriques tels que la dépression, l’anxiété et une grande forme de désespoir, notamment au cours des phases prémenstruelles et précoces. D’autres ont, de leur côté, signalé des changements émotionnels à différents moments de leur cycle.
L’idée de cette étude était de faire suivre aux patientes leurs symptômes liés à la santé mentale au cours de leur cycle, afin de permettre aux scientifiques d’établir des recommandations personnalisées de soins.
Très peu d’études disponibles
"Cette étude établit que le cycle menstruel peut affecter de nombreuses personnes ayant des pensées suicidaires, ce qui en fait l'un des seuls facteurs de risque récurrents prévisibles qui ont été identifiés pour détecter le moment où une tentative de suicide pourrait survenir, a déclaré dans un communiqué Tory Eisenlohr-Moul, co-auteure principale de l’étude. En tant que cliniciens, nous nous sentons responsables de protéger nos patients contre une tentative de suicide, mais nous ne disposons pas de beaucoup d'informations sur le moment où nous devons nous préoccuper le plus de leur sécurité", a-t-elle ajouté.
Une impression confirmée par le docteur Charlotte Russel, psychologue clinicienne établie au Royaume-Uni. Cette dernière déplore le manque d’études sur le sujet. "C’est un domaine largement sous-étudié, explique-t-elle dans les colonnes de The Independant. (…) Même dans le cadre de ma propre formation professionnelle, l’accent a été très peu mis sur l’impact des menstruations sur notre bien-être psychologique".
Elle précise également que le cycle menstruel doit être pris en compte avec d’autres facteurs de risque connus lors de l’évaluation des tendances suicidaires.
Guide d’accompagnement pour le traitement d’intention suicidaire des personnels
Texte adressé à mesdames et messieurs les chefs d’établissement, mesdames et messieurs les inspecteurs de l’éducation nationale, mesdames et messieurs les directrices et directeurs d’école s/c de mesdames et messieurs les inspecteurs d’académie, directeurs académiques des services de l’Éducation nationale de Seine-et-Marne, de Seine-Saint-Denis et du Val-de–Marne, Mesdames et messieurs les directrices et directeurs des CIO, Mesdames et messieurs les chefs de division et chefs de service du rectorat et des DSDEN Guide d’accompagnement pour le traitement d’intention suicidaire des personnels Annexes extraites du guide : - Annexe 1 : Fiche d’alerte d’une intention suicidaire - Annexe 2 : Fiche de signalement au secrétaires de la FS – Réservée aux services académiques - Annexe 3 : Fiche d’alerte de disparition - Annexe 4 : Fiche réflexe – Protocole d’alerte d’intention suicidaire – À AFFICHER - Annexe 5 : Fiche réflexe – Rôle des différents acteurs dès l’alerte d’intention suicidaire – À AFFICHER Ce guide a été conçu et mis à jour pour accompagner les établissements et les services dans leur action de prévention et de gestion des crises suicidaires chez les personnels. Il vous aidera, le cas échéant, à prévenir la crise et à répondre à l’urgence d’une telle situation avec discernement et bienveillance. Ce guide est construit autour de trois temps d’action : • Comment gérer l’évènement présent ? • Après l’évènement, comment gérer la crise dans le service ou l’établissement ? • A posteriori, comment se saisir de l’évènement pour déterminer des actions de prévention ? Vous veillerez à diffuser ce guide auprès des personnels sous votre autorité et à afficher les fiches réflexes (Annexe 4 et 5) dans tout lieu qui permettra à chacun d’en prendre connaissance.
Le GERIS, un outil de prévention du suicide pensé par des infirmiers
Par Audrey Parvais - Publié le 22/01/2024 https://www.infirmiers.com*
Au
Québec, un projet de recherche mené par des infirmiers en santé mentale
a permis d’aboutir à la création d’une grille et d’un guide en
prévention du suicide. Objectif : aider les professionnels de santé à
évaluer les risques suicidaires de leurs patients et à poser leur
jugement clinique.
La
grille d’évaluation du risque suicidaire (GERIS) est le fruit d’un
travail de recherche d'infirmiers en santé mentale de l’Institut
universitaire en santé mentale Douglas (CIUSSS) de Montréal.
Essentiellement destinée aux professionnels chargés d’évaluer le risque
suicidaire, dont font partie les infirmiers, elle doit les aider à poser
leur jugement clinique en fonction d’un certain nombre de critères
après entretien avec le patient. Elle s’accompagne d’un guide détaillant
son contexte d'utilisation. Avec un objectif essentiel : que
l’outil ainsi composé soit accessible à l’ensemble des professionnels
susceptibles d’être en contact avec des patients présentant des risques
suicidaires. Partant de son expérience de terrain, l’équipe de recherche a « su s’adapter, innover pour offrir des services adaptés aux besoins des usagers et des soignants »,
présente Nathalye Pineda, infirmière clinicienne et spécialiste en
activité clinique à la Direction des programmes de santé mentale et
dépendances de l’Institut Douglas.
Un projet au leadership très infirmier
Le travail de recherche a été impulsé par des infirmiers et mené en grande partie par l’association québécoise des infirmiers en santé mentale
(AQIISM), explique Marc Boutin, adjoint au directeur à la direction des
programmes santé mentale et dépendances du même Institut. « C’est
avant tout une démarche très infirmière, avec un noyau de 4 ou 5
infirmiers expérimentés en matière d’intervention en psychiatrie. Ils se
sont interrogés sur ce qui leur faisait défaut, dans leur rôle, dans
leur capacité, pour être habilités à évaluer le risque suicidaire et le
mettre en lien avec d’autres aspects de la santé mentale. » Pour
constituer le GERIS, l’équipe de recherche s’est notamment appuyée sur
la Grille d’estimation de la dangerosité d’un passage à l’acte
suicidaire (GEDPAS, voir encadré), outil préexistant de prévention du
suicide. Et en particulier sur ses lacunes. Car explique Marc Boutin,
celle-ci a plutôt été pensée par le monde associatif. Elle n’est donc
que peu adaptée aux pratiques des établissements en santé mentale. « On a notamment constaté que, si les facteurs de risque étaient très présents, il manquait des éléments sur les facteurs de protection » face au risque suicidaire, donne-t-il en exemple.
L’équipe a alors travaillé avec les différents Ordres professionnels
de santé québécois afin de s’assurer de la conformité des items de la
grille avec les règles et les attendus de chacun. « On ne voulait
pas d’une situation où un Ordre dénoncerait un élément parce qu’il ne
serait pas conforme avec ses règles en vigueur ». Des experts (en
crise suicidaire, par exemple) ont également été consultés. Enfin,
l’équipe de recherche a fait appel au Groupe McGill pour constituer son
guide et lui donner un fondement théorique, scientifique, solide. Groupe
d’études de référence sur le suicide, il dispose en effet d’une large
base de données populationnelles sur les pratiques en prévention du
suicide.
Une grille infirmière et un guide pluridisciplinaire
Au Québec, l’évaluation du risque suicidaire fait obligatoirement
partie des missions des infirmiers. Aussi la grille constitue-t-elle
pour ces professionnels « un outil très utile » lors de leur
entretien avec les patients. Le guide, lui, est plus destiné aux autres
professionnels qui ne sont pas soumis à cette obligation.
L’outil ne remplace pas notre jugement professionnel.
Dans la pratique, la grille « permet de poser le jugement clinique, de comprendre la sémiologie suicidaire et les facteurs de risque des personnes suicidaires », déroule Nathalye Pineda. La grille présente ainsi un
certain nombre de paramètres et de facteurs de risque et de protection
(cliniques, psychologiques, sociologiques, biologiques) auxquels sont associés des niveaux de dangerosité, que l’infirmier renseigne après son intervention auprès du patient. « En évaluant chaque paramètre et les facteurs additionnels, tels que diagnostics », appartenance ou non à une population vulnérable, « tentatives de suicides antérieures…on arrive à une cotation globale »,
d’évaluation du risque suicidaire, poursuit-elle. Pour chaque item, il
est possible de cocher deux niveaux de risque, l’évaluation devant être
« actuelle » en fonction de l’état du patient au moment de
l’entretien. S’il y a incertitude sur le niveau, il est recommandé
d’octroyer la note la plus élevée pour bénéficier d’une marge de
précaution supplémentaire. « L’outil ne remplace pas notre jugement professionnel », prévient toutefois Nathalye Pineda. En cas de doute, « on peut solliciter un collègue ou le centre de prévention du suicide de Montréal pour un deuxième avis. »
Le guide, lui, se veut un outil « simple »
qui cadre l’utilisation de la grille et se destine plutôt aux
professionnels de santé qui ne sont pas spécialisés en santé mentale et,
plus largement, à tout personnel susceptible d’être en contact
d’usagers présentant des risques suicidaires. Autre avantage : il « permet
d’avoir un langage commun à travers les différents secteurs d’activité,
quand on transfère un patient d’un hôpital à un autre », continue-t-elle. « Dès
qu’on travaille en prévention du suicide, on se questionne sur la
manière de créer la relation entre le patient et le professionnel, de
mettre en place un filet de sécurité, de susciter la motivation du
patient pour qu’il suive son traitement », ajoute Marc Boutin. « Donc le guide a pris une tournure plus élaborée autour de l’intervention en matière de prévention. » In fine, il doit également faciliter l’activité des professionnels dans l’accompagnement, voire l’orientation, des patients présentant des risques suicidaires.
L’outil GEDPAS
Conçue par le Centre de réadaptation en dépendance de Montréal en
association avec Suicide Action Montréal, la Grille d’estimation de la
dangerosité d’un passage à l’acte suicidaire se décline en 7 critères :
planification du suicide, tentative de suicide, capacité à espérer un
changement, usage de substances, capacité à se contrôler, présence de
proches, et capacité à prendre soin de soi. Pour chaque critère, le
professionnel donne une cotation entre 4 niveaux représentés par des
couleurs (vert, jaune, orange et rouge, le rouge indiquant un besoin
immédiat d’intervention). L’outil est reconnu sur l’ensemble du
territoire québécois, de même que le GERIS, les deux circulant au sein
des établissements de santé.
Un soutien précieux à la formation
Outre la grille et le guide, travaillés en simultanée, une troisième composante du dispositif est venue s’ajouter : la formation à la prévention du suicide, qui s’appuie sur la grille. Pensée notamment par l'AQIISM, sa construction s’est appuyée « sur
toutes les composantes du guide : intervention, utilisation de la
grille, lecture des signes, bonne connaissance des facteurs de risque et
de protection », indique Marc Boutin. Trois formations, à visées différentes, ont ensuite été élaborées : une axée sur le dépistage du risque suicidaire, à destination des professionnels qui ne sont pas soumis à l’obligation d’évaluer le niveau de risque des patients ; une axée sur l’évaluation du risque ; et la dernière, plus poussée, pour les professionnels amenés à prendre en charge les patients présentant des risques suicidaires et à mettre place les filets de sécurité. « Beaucoup
d’intervenants du secteur de la santé mentale se trouvent dans cette
situation. On voulait donc vraiment que la formation convienne à ces
différents professionnels », commente-t-il. La formation, confirme de son côté Nathalye Pineda, s’adapte en fonction des publics. « Nous
avons une formation à destination des professionnels qui travaillent
auprès des patients en déficience intellectuelle et/ou présentant un
trouble du spectre de l’autisme », donne-t-elle en exemple.
Aucune échelle ou grille ne permet de prédire cliniquement de façon certaine le risque suicidaire.
Un dispositif qui reste à évaluer
Quid de la réception de l’outil ? « Les professionnels semblent
l’apprécier parce que ça permet d'avoir un même langage entre eux et
d’avoir un outil pour évaluer le risque suicidaire », affirme
l’infirmière clinicienne. Néanmoins, les données scientifiques manquent
encore pour mesurer l’utilisation de la grille et les retombées de son
utilisation. Un projet de recherche vient d’ailleurs d’être lancé par
l’Institut en ce sens. « Mais on peut quand même dresser quelques constats : c’est très axé psychiatrie », relève Marc Boutin. « C’est
comme si on partait du principe que l’usager était déjà en détresse
psychologique et qu’il présentait des risques suicidaires qu’on
viendrait reconnaitre. »
Se pose donc la question de faire évoluer, si ce n’est la grille, du moins la formation pour l’axer vers plus de dépistage des signes de détresse psychologique
dans une logique de prévention de l’apparition des risques suicidaires.
Une réflexion qui se pose effectivement moins dans les services de
psychiatrie, où « les usagers présentent déjà des états de détresse avancés ».
Et si, en l’état actuel, la grille et son guide permettent
effectivement d’aider les professionnels dans la prévention du suicide,
« aucune échelle ou grille ne permet de prédire cliniquement de façon certaine le risque suicidaire », prévient Nathalye Pineda. « Le GERIS est une aide pour poser notre jugement clinique. »