SDIS 89 Plan SSQVS 2019-2022 Service Départemental d'Incendie et de Secours de l'Yonne
Le PlanSanté Sécurité et Qualité de Vie en Service2019-2022
est le fruit d’une démarche collective. Validé le 15 mai 2019, il
comporte 5 axes et 32 actions, réparties en 50 fiches traitant par
exemple, de la prévention des risques liés aux fumées d’incendie, à
l’activité physique (PRAP), aux agressions, conduites suicidaires, de
l’égalité hommes-femmes…
Ce plan ambitieux est conçu par et pour les agents du SDIS de l’Yonne.
(cliquez sur l'image pour accéder au document)
Journée nationale 2019 de formation de la section SECS de l’AFPBN
Journée nationale 2019 de formation de la section SECS de l’AFPBN 11 octobre 2019 08:30 - 17:45 Faculté de Médecine de Montpellier
La Section d’Etude des Conduites Suicidaires (SECS) sera très heureuse de vous retrouver à Montpellier le 11 octobre 2019 pour sa journée nationale de formation, le matin en plénière et l’après midi en ateliers, autour des pratiques actuelles et futures, nourries par les fondamentaux et les données récentes de la recherche.
L’AFPBN est une association scientifique sans but lucratif qui a pour objectif de promouvoir l’étude scientifique des affections psychiatriques, de leur prévention et de leur traitement. Elle s’intéresse également à la Neuropharmacologie.
Editorial Juin 2019 de la Fédération Française de Psychiatrie fedepsychiatrie.fr*
"De l’appropriation de la psychiatrie pour traiter la radicalisation
Ce titre rappellera celui d’un livre remarquable de Georges
Lantéri-Laura sur « Lecture des perversions. Histoire de leur
appropriation médicale » et de celui d’un ses articles sur
« L’appropriation psychiatrique des comportements suicidaires ». Cette
référence m’est agréable à double titre. D’abord du fait de la
pertinence des analyses du Pr Georges Lantéri-Laura ; ensuite, car il me
permet de me remémorer la riche année d’internat où j’ai pu profiter de
son enseignement dans son service et ensuite de manière continue en
lisant et relisant ses nombreuses brillantes contributions, d’un style
élégant aussi bien sur le fond que sur la forme que l’on ne retrouve
plus dans la littérature psychiatrique contemporaine, plutôt aseptisée.
Si ce titre s’inspire dans sa forme des travaux de Georges
Lantéri-Laura, il s’en démarque en partie. Dans les cas de perversions
sexuelles et de conduites suicidaires, il s’agissait de l’OPA
« amicale » de la médecine sur des champs cliniques ; en ce qui concerne
la radicalisation, et plus spécifiquement la radicalisation islamique,
il s’agit d’une OPA hostile des pouvoirs publics sur la psychiatrie.
Que ce soit dans les déclarations des responsables politiques de
l’exécutif, dans les plans de prévention de la radicalisation, dans les
textes règlementaires publiés, comme le décret « Hopsyweb », les mesures
en cours de préparation par les ministères de l’Intérieur ou de la
Santé, ou les tentatives de recrutement des présidents des commissions
médicales d’établissement comme agents de renseignements pour les
préfectures, la psychiatrie se trouverait particulièrement concernée au
moins par le « traitement » de la radicalisation, au pire comme étant
considérée comme un vivier de personnes radicalisées et potentiellement
terroristes.
La FFP dans un travail de recherche engagé et non terminé sur le sujet,
mais publié en état sur notre site, montre son engagement intellectuel
et solidaire d’une préoccupation collective sur un sujet difficile et
interrogeant le « vivre ensemble ». Faire valoir une lecture
psychologique de l’engagement radicalisé est un art délicat, car peu
compréhensible pour les profanes. Différencier maladies mentales,
vulnérabilités psychologiques et engagement radical dans des causes et
savoir communiquer sur ces dimensions « techniques » où s’exprime la
complexité du psychisme humain n’est pas aisé. Expliquer ensuite ce qui
relève ou non d’un soin est encore plus difficile.
Outre le travail de recherche, la FFP s’est engagée aussi en soutenant
par une intervention volontaire la contestation du décret Hopsyweb
auprès du Conseil d’État par le Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux,
un des six syndicats membres de la FFP, refusant ainsi la stigmatisation
des personnes hospitalisées sans leur consentement en psychiatrie
pouvant apparaître comme ayant un lien possible avec la radicalisation
religieuse, voire le terrorisme.
La FFP espère que les pouvoirs publics entendront que la complexité d’un
tel sujet exige des regards et des lectures pluridisciplinaires et
exclut toute proposition simpliste qui sera de toute façon vouée à
l’échec.
Je ne peux résister au plaisir de finir cet éditorial comme je l’ai
commencé en citant Georges Lantéri-Laura et en mettant entre parenthèses
les mots relatifs à la radicalisation que l’on peut substituer à ceux
sur le suicide, sans je l’espère dénaturer l’esprit de son écrit. Notons
d’ailleurs que ses considérations sur le suicide restent à mon sens
très actuelles tout en pouvant surprendre dans un contexte ou
l’appropriation psychiatrique des comportements suicidaires est acquise
au risque d’éluder les problématiques sociétales ou intimes des
personnes mettant en jeu leur vie.
Aussi mutatis mutandis : « La psychiatrie garde sa valeur pour traiter
des suicides (de la radicalisation) en rapport avec des maladies
mentales, mais elle deviendrait idéologie dérisoire à prétendre y
ramener tous les suicides (radicalisés). (…) C’est pourquoi à partir
d’une connaissance critique des conditions de production de quelque
chose comme une prévention du suicide (de la radicalisation), le recours
systématique à la psychiatrie fait problème : réduire le suicide (la
radicalisation) à la psychiatrie ne constitue pas un acte de
connaissance, mais l’une des justifications théoriques de la couverture
de ces responsabilités de l’institution ; imposer l’examen psychiatrique
à tous les suicidants (radicalisés) risque de procéder d’un motif
identique, et aussi de faire obstacle à une résolution hors de la
psychiatrie de ce qui conduisait à la tentative de suicide (la
radicalisation) – dernier aspect qui concerne davantage le sujet que
l’institution ».
Dr Michel DAVID
Président de la FFP-CNPP" https://fedepsychiatrie.fr/editoriaux/
Taux de mortalité standardisé pour 100 000 habitants 2016
Code: TPS00122dernière mise à jour:25/06/2019 23:00
Taux
de mortalité d'une population présentant une répartition standard par
âge. Comme la plupart des causes de décès varient notablement selon
l'âge et le sexe des personnes, l'utilisation de taux de mortalité
standardisés renforce la comparabilité entre périodes et entre pays, car
ces taux visent à mesurer la fréquence des décès indépendamment des
différences dans la pyramide des âges des populations. La population de
référence utilisée est la «population standard européenne» telle que
définie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Des statistiques
détaillées, ventilées selon 65 causes de décès, sont disponibles dans la
base de données (voir la rubrique "Données").
Comment la MSA du Gers veut prévenir les suicides d'agriculteurs
Les premiers concernés dans le Gers comme ailleurs en France : les éleveurs. Sébastien Lapeyrere
Publié le
Parfois mise en cause dans les suicides
d’agriculteurs, la MSA met les bouchées doubles pour prévenir ce
phénomène : service dédié, réseau de sentinelles, et surtout large
communication pour vaincre les tabous.
Les difficultés financières rencontrées
par les agriculteurs, et souvent les cotisations à la MSA (Mutualité
sociale agricole), sont souvent citées parmi les causes de suicide dans le monde agricole.«
La détresse des agriculteurs nous est imputée, assume le président de
la caisse locale, Daniel Gesta, mais nous menons de nombreuses actions
pour contrer ce phénomène. » Qu’il s’agisse de la détection, de l’accompagnement ou de régler les
difficultés, la MSA tente de répondre au malaise du milieu agricole
depuis 2012, avec déjà un numéro et des cellules de prévention. Dans le
Gers, en 2018, 9 personnes ont ainsi contacté la cellule prévention.
Le profil type : un éleveur, de 45 à 65 ans. « Le Gers est dans la
moyenne nationale, note Christian Davenne.Ils nous contactent pour des
problèmes relationnels. » Séparation, décès, ou conflit dans un Gaec, la
difficulté exposée par l’agriculteur qui contacte la cellule de la MSA
est souvent la goutte d’eau.« Viennent se superposer des difficultés
financières qui auraient pu être absorbées par la famille, le couple,
assure Sébastien Bismuth-Kimpe, le directeur général. Les crises ont
laissé des traces dans les exploitations, avec pour certaines des
situations compliquées, subies. Le déclencheur du mal-être, c’est
l’accident. Santé, couple, etc,... l’origine peut être très variable,
mais ce n’est pas le fond du problème rencontré par l’agriculteur. »
« Plus personne ne dit aujourd’hui : ça n’existe pas. Il y a une
vraie prise de conscience de cette question dans le mode agricole, il
n’y a plus de tabou sur le sujet. C’est ce qui permet de passer à
l’étape du traitement du mal-être. »Sébastien Bismuth-Kimpe, directeur général MSA MPS
Pour faire face à ce sujet délicat, la MSA essaie de se positionner
en amont du geste fatal, en s’inspirant des modèles scandinaves, des
pays qui ont fait face à des taux très importants.« Ils ont fait le
choix de lever le tabou, et nous suivons ce chemin, précise le
directeur.Avant, on parlait de prévention suicide, et maintenant on
essaie d’amener vers la prévention du mal-être. » Exemple de cette volonté de briser les tabous, la projection d’un
film documentaire à Mirande, qui avait lancé un débat intense dans la
salle.La MSA a également sensibilisé ses 500 élus dans les cantons.« Ils
représentent un vrai maillage local, et peuvent faire remonter les
situations. S’y ajoutent les autres interlocuteurs du monde agricole :
le personnel de la chambre d’agriculture, du crédit agricole, etc. » Dès
que les services de la MSA sont alertés sur des difficultés, « en
particulier celui des contentieux, tout le monde agit pour aller au plus
vite vers l’agriculteur en détresse ».
Appels en augmentation
Bon ou mauvais signe ? La MSA enregistre une hausse des appels vers la
cellule de prévention. « On ne sait pas si le nombre de situations
difficiles conduit à plus d’appels, ou si c’est le fait que la parole se
libère », analyse Christian Davenne, chargé de la communication.
« Les agriculteurs aimeraient avoir une autre image » Selon les responsables gersois de la MSA, si le suicide
des paysans n’est plus une question tabou, « les agriculteurs aimeraient
aussi renvoyer une autre image de leur métier : pour eux, on a parfois
l’impression que, à en croire les médias, toute la profession est en
situation de mal-être. Il faut dire aussi qu’il y a des agriculteurs qui
vont bien ! » Les discussions engagées lors de soirées débats, dans le
Gers, en Ariège, montrent une préoccupation face au malaise des
exploitants, mais surtout sur la question des revenus agricoles ! « On a
des situations qui sont liées à des faits sans relation avec le métier,
observe le directeur de la MSA MSP. Il y a un paradoxe dans le monde
agricole aujourd’hui. On a des mouvements extrémement négatifs autour
des questions agricoles, qui prennent des formes diverses autour de
l’environnement, du bien-être animal, et en même temps s’exprime une
très forte demande d’un retour aux sources, avec une agriculture qui est
précisément celle qu’on trouve dans le Gers, modérée, familiale, avec
beaucoup d’atouts, comme la présence territoriale, le maintien
d’activité rurale… Des éléments positifs, mais pour les agriculteurs,
c’est un peu compliqué d’être à la fois les méchants et les gentils ! » https://www.ladepeche.fr/2019/06/25/la-msa-du-gers-veut-prevenir-les-suicides-dagriculteurs,8277053.php
Lutter contre les inégalités, un remède (inattendu) contre la maladie mentale
Agir contre l'injustice sociale, un appui utile pour la médecine.
Repéré par Robin Lemoine sur The Guardian
26/06/2019 sur https://korii.slate.fr*
Selon le dernier Rapport sur les inégalités, coécrit par plusieurs économistes – Facundo Alvaredo, Lucas Chancel, Thomas Piketty, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman–, les inégalités de revenu, de patrimoine et de capital augmentent depuis 1980 dans la quasi-totalité des pays du monde.
Les chercheurs expliquent: «L’inégalité économique est un phénomène complexe et multidimensionnel, et dans une certaine mesure inévitable. Néanmoins, nous avons la conviction que si l’aggravation des inégalités ne fait pas l’objet d’un suivi et de remèdes efficaces, elle pourrait conduire à toutes sortes de catastrophes politiques, économiques et sociales.»
Ce ne serait pas le seul problème: elles pourraient avoir aussi un impact psychologique. Une récente étude, remise à l'Organisation des Nations Unies (Onu), démontre que les inégalités, les politiques d'austérité comme l'insécurité de l'emploi ont un effet très négatif sur la santé mentale des populations.
Le Dr Dainius Püras, rapporteur spécial de l'Onu sur la santé à Genève, souligne que, depuis la crise de 2008, les politiques d'austérité visant à réduire la dépense publique ont accentué les inégalités et les situations d'isolement, des phénomènes néfastes à l'équilibre mental: «Les gens ne se sentent plus en sécurité, ils sont anxieux. De nombreux facteurs dégradant la santé mentale sont étroitement liés aux inégalités entre différents modes de vie. Estimer que la vie est quelque chose d'injuste influe par ailleurs sur ces facteurs», explique-t-il au Guardian.
Remède savant versus politique
Comment soigner ces gens? Faut-il leur administrer des médicaments ou améliorer leurs conditions de vie via des politiques publiques? Les spécialistes sont divisés. Certain·es considèrent la maladie mentale comme un dysfonctionnement essentiellement biologique ou neurologique, auquel seule la médecine peut remédier; d'autres pensent que ces maladies seraient d'ordre psychologique et liées à des facteurs sociaux, politiques, économiques.
Dainius Püras estime que des mesures réduisant les inégalités et les discriminations seraient beaucoup plus efficaces pour lutter contre les maladies mentales: «Ce serait le meilleur vaccin contre les maladies mentales, bien plus efficace que les prescriptions de psychotropes actuelles.»
Quel est le vrai impact d’une crise économique sur la santé ?
Vincent Olivier, publié le
Je ne vous apprendrai rien en affirmant que la crise économique a des
effets sur la santé publique, en particulier chez les citoyens les plus
fragiles (chômeurs, personnes âgées etc.). Mais quels effets
précisément ? Et avec quelles conséquences ? Curieusement, les
économistes ne se sont pas beaucoup penchés sur le sujet, et quand ils
l’ont fait, c’était pour en tirer des conclusions générales et pour tout
dire pas vraiment ébouriffantes.
Récemment, je suis tombé sur une étude passionnante d’un chercheur en
sciences sociales – pas en économie (ceci explique peut-être cela). Cet
homme s’appelle David Stuckler,
il enseigne à l’Université de Bocconi, en Italie et il s’est penché sur
deux exemples antagonistes, la Grèce et l’Islande. Sa conclusion est
étonnante : en matière de santé, les conséquences d‘une récession
économique dépendent certes de l’ampleur de la crise elle-même – on s’en
doutait un peu – mais elles dépendent encore plus de l’attitude des
gouvernements.
Démonstration. En 2010, trois organismes internationaux (Commission
européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international,
le FMI) prescrivent à la Grèce un plan d’austérité particulièrement
sévère. Parmi les mesures mises en œuvre, une réduction de 40% de
l’ensemble des dépenses de santé, imposée sans discernement ni délai.
Les programmes nationaux de lutte contre le VIH (distribution gratuite
de seringues et de préservatifs notamment) sont brutalement interrompus.
Les municipalités coupent leurs budgets d’environnement (assèchement
des zones humides), les régions n’assurent plus de suivi post-natal.
Bref, tout ce qui ressemble de près ou de loin à une politique de
prévention n’est plus financé.
Les conséquences ne se font pas attendre. Pour la première fois
depuis quarante ans, le paludisme ressurgit dans les campagnes et
certaines grandes villes. En trois ans à peine, la mortalité infantile
augmente de 40%, et celle des décès par suicide de 45%. Par ailleurs, le
taux de dépression majeure dans la population est multiplié par 2, et
celui des nouvelles contaminations par le VIH est multiplié par 30.
A la même époque, un autre pays traverse une récession économique
sans précédent, l’Islande. Dans cette ile, les banques privées,
impactées par la crise des subprimes aux Etats-Unis, subissent des
pertes énormes et l’économie nationale s’effondre. Le FMI exige alors de
l’Etat qu’il assume la responsabilité de ces pertes et qu’il les
compense en reversant la moitié du revenu national ! Par ailleurs, le
FMI impose une politique d’austérité draconienne dont les conséquences
sont lourdes pour la population : chute vertigineuse de la valeur de la
couronne nationale, flambée des prix des importations, forte réduction
des revenus.
Et pourtant, cette crise économique n’a eu que très peu d’impact sur
la santé des habitants. Pourquoi ? Parce que l’Etat islandais a fait
exactement l’inverse du gouvernement grec. Il a multiplié par trois le
budget de la santé ; il a investi dans la protection sociale ; il a
encouragé la création d’emplois, en particulier dans les métiers d’aide à
la personne. Enfin, les Islandais se sont unis autour de leur Président
qui s’était opposé publiquement aux dictats du FMI.
Autre effet, beaucoup plus inattendu celui-là : la santé des citoyens
s’est globalement améliorée. En effet, durant cette crise, McDonald’s a
fermé ses établissements à cause de la hausse du coût des importations
d’oignons et de tomates (les ingrédients les plus chers de ses
hamburgers !). Conséquence, les Islandais ont revu leur régime
alimentaire et mangé davantage à la maison, du poisson notamment – ce
qui a eu pour autre résultat positif de relancer les revenus de la
flotte du pays.
En définitive, les effets sur la santé se sont résumés à une
augmentation des urgences cardiaques – pendant une semaine, pas plus.
Les suicides n’ont pas augmenté, la mortalité non plus, l’accès aux
soins n’a pas connu de réductions particulières et le système de soutien
familial local a permis de limiter l’impact de la baisse globale des
revenus.
Seul symptôme préoccupant : en trois ans, le nombre de patients
asthmatiques a connu une hausse sensible. Des chercheurs se sont penchés
sur le phénomène et ils ont fini par trouver la bonne explication :
c’était la faute… à l’éruption du volcan Eyjafjallajokull en 2010 !
Présentation des nouvelles formations organisées dans le cadre de la prévention du suicide à compter de 2019 par l’ARS et Vies 37
source : frapscentre.org/*Les formations « repérage et orientation de la crise suicidaire » qui
ont été relayées sur le territoire national depuis environ 18 ans par
des formateurs régionaux, changent de format dans une démarche souhaitée
par le ministère de la santé en lien étroit avec le groupement d’étude
et de prévention du suicide suivant un nouveau modèle canadien élaboré
par Monique Seguin et Nadia Chawky.
Ces nouvelles formations seront animées par des formateurs régionaux
qui travailleront en binôme. Elles seront toujours prises en charge par
l’ARS en dehors des frais de transport, de repas ou d’hébergement qui
seront à la charge des institutions ou stagiaires. Elles doivent
permettre de mettre en place un maillage sur le territoire afin que
toute personne ayant des idées suicidaires puisse être détectée,
orientée pour être évaluées puis désamorcées le plus précocement
possible si besoin. Ainsi chaque stagiaire aura son rôle à jouer dans
l’organisation de ce réseau.
Par ailleurs les institutions adressant les stagiaires s’engagent de
fait à participer à ce réseau, à mettre à jour régulièrement le listing
des personnes formées, afin que ces dernières puissent être
recontactées.
Les formations se déclinent en trois modèles :
1 – FORMATION INTERVENTION DE CRISE SUICIDAIRE
Durée : 2 jours
Professionnels concernés : Cliniciens (psychiatres, psychologues, et
infirmiers formés à l’entretien clinique) dont l’activité principale
consiste à faire du désamorçage de crise suicidaire auprès de patients «
en crise suicidaire » et pouvant être sollicités par un collègue sur ce
sujet.
2 – FORMATION EVALUATION DE LA CRISE SUICIDAIRE
Durée : 2 jours – En attente
3 – FORMATION SENTINELLE
Durée : 1 jour
Personnes concernées : toute personne intéressée par la prévention du
suicide : salariée, retraitée ou bénévole, repérée au sein de son réseau
(travail, associations, activités de loisirs, …) comme ayant un intérêt
pour l’autre. Cette formation sensibilise les participants au repérage
des personnes en crise suicidaire afin qu’ils puissent les orienter vers
des professionnels « évaluateurs ».
Pour l’année 2019 :
– Pas de formation sentinelle, car cela nécessite la mise en place d’une
organisation de relais et de formations de personnes à l’intervention
de crise suicidaire et à l’évaluation qui ne pourront être réalisées que
fin 2019 et 2020.
– Pas de formation « évaluation » au sens propre, mais formations
ROCS telles qu’elles existaient jusque-là sur 2 jours (sans la troisième
journée habituelle).
– Début des formations « Interventions de crise suicidaire »
Vous trouverez ci-joint : le descriptif des stagiaires correspondant à
la formation « Intervention de crise » et « ROCS » pour cette année,
ainsi que les bulletins d’inscription qui seront à retourner à :
formationsCVL@chu-tours.fr
ou Réseau VIES 37, CPU-CHU de Tours – 20 rue du Coq 37540 SAINT CYR SUR LOIRE.
Le bulletin d’inscription doit être accompagné impérativement d’une
lettre de motivation dans laquelle sera mentionné : un descriptif de
l’activité du stagiaire, sa fonction actuelle, la justification de la
demande de cette formation. Par ailleurs nous insistons sur le fait que
l’institution qui adresse le stagiaire doit s’engager dans une logique
de prévention du suicide, et les professionnels adressés par ces
institutions impliquées seront acceptés en priorité. Il est par ailleurs
souhaitable que plusieurs membres d’une même institution soient formés.
Voici les dates que nous vous proposons pour le département 41 :
– Formation ROCS à Vendôme les 23 et 24 Septembre 2019
– Formation Intervention de crise suicidaire à Vendôme les 07 et 08 Octobre 2019
– Formation Intervention de crise suicidaire à Romorantin les 16 et 17 Octobre 2019
La série photographique « Petit Patron » sera présentée à l’Orangerie du Sénat (Paris)
Du 22 août au 2 septembre 2019.
Tous les jours de 11h à 20h et les 1er et 2 septembre de 11h à 19h30.
Jardin du Luxembourg, accès porte Férou / 19 bis rue de Vaugirard, 75006 Paris
Entrée libre.
Le vernissage se déroulera le 30 août de 15h à 19h.
Cette journée sera dédiée aux entrepreneurs et à tous les acteurs qui
les entourent, un grand moment pour des rencontres informelles et
conviviales. De l’anticipation des difficultés à la résilience les
sujets abordés seront nombreux.
Depuis
2014, le portfolio « Petit Patron » a été exposé dans des Tribunaux de
Commerce, lors de réunions de clubs d’entrepreneurs, à l’ENM, en
galerie, dans des festivals photographiques…
Le travail de Jean Lecourieux Bory sur les « petits »
patrons en difficulté : Un travail artistique qui met en valeur les
actions et acteurs de terrain ..
Portfolio I & Portfolio II : « PETIT PATRON » et « PETIT PATRON, le Rebond »
« Il y a des gens qui s’occupent des patrons quand
ils sont à terre !? » m’a dit ironiquement un jour une avocate. La
réponse est oui !
Un professeur d’université, un greffier de tribunal de commerce, un
banquier et d’anciens chefs d’entreprise ont créé des associations pour
épauler les « petits » patrons en difficulté. Leurs actions sont
complémentaires.
Leur travail est méconnu du grand public alors que leur engagement est
total. Ces hommes et ces femmes ont des points communs. Ils agissent sur
le terrain, ils ne cherchent pas de reconnaissance, ils aident, non pas
des employeurs, mais leurs prochains, ils réparent une forme
d’injustice car ils prennent en charge ceux qui ne sont pas à plaindre
aux yeux de certains et enfin, ils remettent dans le circuit économique
des créateurs de richesses et vraisemblablement d’emplois.
Le premier portfolio : « Petit patron » résumait la vie d’un
entrepreneur jusqu’à son dépôt de bilan. La suite à apporter paraissait
évidente et s’intitule : « Petit Patron, le Rebond ».
« On apprend de ses échecs », derrière cette phrase j’ai rencontré une
réalité durant la période de prise de vue, la volonté farouche des
individus à se relever et la détermination d’autres pour les aider.
Chaque association est décrite en photographie par les portraits de son
représentant, de son équipe, de ses parrains, de ses entrepreneurs.
Leurs actions sont traduites par des mises en scène amusantes reflétant
l’enthousiasme qui émane de chacune d’elles.
dont : SOS Entrepreneur (aide les dirigeants pour éviter leur dépôt de bilan): Bruno Delcampe, ancien dirigeant. APESA (prévention du suicide): Marc Binnié, greffier du tribunal de commerce de Saintes. Re-Créer (soutien psychologique
des dirigeants en région parisienne): Christian de Baecque, Ancien
président du tribunal de commerce de Paris. »
ainsi que d’autres associations à découvrir…
» Les photographies, aux compositions parfois extravagantes, ont
été réalisées grâce à la volonté des participants de soutenir les
actions envers les « petits » patrons. Ils ont permis de composer un
portfolio original et qui sera, j’espère, utile. » Jean Lecourieux Bory
Cherbourg-en-Cotentin. Le dispositif Sport sur ordonnance en placeDésormais, les patients atteints d’affections de longue durée vont pouvoir bénéficier, à Cherbourg-en-Cotentin, de ce dispositif aux multiples ressources.Ouest-France
Régions/Normandie/Manche/Cherbourg-en-Cotentin, lundi 24 juin 2019
Ouest-France
À
Cherbourg-en-Cotentin, les médecins vont désormais pouvoir prescrire à
leurs patients des séances d’activités physiques visant à améliorer leur
quotidien.
Déjà déployé, avec succès, à Caen depuis 2017, le dispositif Sport sur ordonnance s’installe dans le territoire de Cherbourg-en-Cotentin. Sa mission ? Permettre aux personnes souffrant de pathologies de longue durée (diabète, asthme, maladie cardio-vasculaire, cancer mais aussi dépression) de découvrir les multiples bienfaits d’une pratique sportive. Frédéric Bastian, adjoint en charge du développement social et à la promotion de la santé, tient à le rappeler : « Les médicaments ne sont pas le
seul remède ! L’activité physique peut, pour certaines affections,
aider à combattre la maladie car elle permet de réduire les facteurs de
risque mais aussi de renforcer la confiance en soi. »
Dans cette aventure, la Ville a choisi, comme partenaire, l’association Planeth Patient (Plateforme normande d’éducation thérapeutique du patient) dont la mission est d’assurer le relais entre le médecin et l’association sportive qui accueillera le patient. À Cherbourg-en-Cotentin et sa périphérie, environ 17 000 personnes atteintes d’affections de longue durée et susceptibles de bénéficier du dispositif ont été recensées.
Un parcours sur mesure
Concrètement, comment ça marche ? Le médecin traitant délivrera une ordonnance au patient qui, de son côté, devra prendre contact avec la Plateforme normande.
« Un éducateur sportif élaborera, ensuite, avec la personne, un
parcours individuel ou collectif de 24 séances à choisir (aquagym, gym,
marche, tennis, aviron, fitness, danse, etc.), proposées par une dizaine
de clubs et associations partenaires. »
La quasi-totalité des frais sont pris en charge par l’Agence régionale de la santé, le reste peut être assumé par le Centre communal d’action sociale ou certaines mutuelles et assurances.
Burn out 4e promotion du DIU «Soigner les soignants» Des professionnels de santé s'engagent pour aider ses confrères et faire bouger les lignes Le Quotidien du Médecin * Article, lundi 24 juin 2019
Santé du praticien
« Le Quotidien » a été à la rencontre de la quatrième promotion d'étudiants du DIU « Soigner les soignants » et de leurs professeurs. Si tous affichent le souhait d'aider leurs confrères, ils imaginent aussi que la multiplication des professionnels formés pourra contribuer à faire changer le regard sur les soignants, à mieux faire reconnaître leurs difficultés et à instaurer un cercle vertueux dès les premières années d'études.
Lorsque le DIU Soigner les soignants a été proposé en 2015, la plupart des étudiants avaient - tout comme leurs enseignants - une sensibilité particulière pour ce sujet, du fait soit de leur parcours personnel soit d'une implication ordinale ou au sein des URPS. Quatre années plus tard, le DIU fait toujours de plein d'étudiants et les inscriptions pour la 5e session ont déjà débuté.
Invité à une des sessions de formation, le « Quotidien » a rencontré les coordonnateurs du DIU, le Pr Eric Galam et le Dr Jean-Jacques Ormières et la quatrième promotion d'étudiants.
Les infatigables coordonnateurs mettent en avant l'aspect novateur d'une formation dont ils estiment même qu'elle permet de définir chaque jour les contours d'un nouveau métier et d'une nouvelle spécialité médicale. Comme l'explique le Pr Eric Galam, « grâce à nos étudiants, nous en explorons les différentes facettes. Et la pluriprofesionnalité de la promotion actuelle d'étudiants (IDE, psychologues, pédicure-podologue...) nous enrichit encore » .
Interrogés sur leurs motivations à s'inscrire, les participants de cette première promotion pluridisciplinaire se montrent portés par les mêmes buts que leurs confrères des promotions précédentes : éviter de revivre un drame personnel, proposer de l'aide aux confrères. Mais - et c'est nouveau - l'idée de vouloir faire changer le regard des autres sur les professions de santé, en particulier exercées à titre libéral, devient un axe majeur.
Un curriculum privé
C'est parce que sa patientèle était constituée à 60 % de soignants et qu'il a perdu un confrère proche d'un suicide, que le Dr Jean-Jacques Ormières, coordinateur du DIU, a choisi de s'impliquer dans la mise en place d'une formation de soignant de soignants. La perte d'un confrère est aussi mise en avant par certains des étudiants de la promotion 2019. « J'ai perdu l'une de mes collègues qui s'est suicidée dans son cabinet » , dit l'un. « J'ai vécu personnellement le suicide d'un interne héroïnomane... », avance l'autre.
Pour le Pr Eric Galam, former des soignants qui soient capables d'aider et d'accompagner d'autres soignants peut permettre d'éviter que des pairs deviennent « malades » à cause de leur travail et quittent leur fonction de soignant (comme c'est le cas de beaucoup d'IDE actuellement).
De ce point de vue, les étudiants sont au diapason de leurs formateurs : ils ont envie de transmettre, de prévenir, d'accompagner, d'apporter une aide adaptée... Et pour cela, ils cherchent à disposer de réseaux et d'outils utilisables au quotidien quand ils doivent - souvent en urgence - proposer une aide à un confrère en difficulté aiguë ou chronique.
Souffrance ressentie
Si certains étudiants mettent en avant leurs difficultés personnelles (pressions administratives de la CPAM, par exemple), ils ont tous pour finalité d'aider avant tout l'autre. Ce dernier étant aussi le miroir de leurs propres difficultés voire souffrances au travail : maltraitance médiatique, agressivité verbale, physique ou virtuelle...
C'est en faisant prendre conscience aux confrères qu'ils souffrent et ne doivent plus travailler dans la souffrance que les lignes pourront peut-être bouger, espèrent certains étudiants : « Les soignants ne peuvent plus être des victimes d'une société qui les maltraite avec la complicité des pouvoirs publics. Nous ne devons plus nous laisser faire et nous devons changer le regard de la société sur notre fonction » , explique l'un d'eux.
Un engagement ordinal ou au sein des URPS
L'engagement vis-à-vis des confrères par le biais du tissu local des Ordres ou des URPS a été, depuis la première promotion du DIU, un élément de motivation essentiel des inscrits au DIU. C'est aussi le cas des initiateurs de la formation et d'une grande part des formateurs qui reconnaissent néanmoins qu'à ce jour les pistes d'action proposées restent centrées sur la prévention secondaire et tertiaire. Ils imaginent que dans les prochaines années une sensibilisation à la prévention primaire sera essentielle et qu'elle pourra être portée par les Ordres et les URPS.
Une partie importante des étudiants a d'ailleurs été sensibilisée à l'exigence du DIU dans le cadre de leur activité auprès de leurs confrères. Comme l'explique le Dr Jean-Jacques Ormières, « les changements actuels dans l'organisation des soins sont à l'origine d'une pathologie psychosociale d'adaptation au changement : les représentants des soignants ne doivent plus seulement aider leurs confères en difficultés, ils doivent aussi proposer des pistes de prévention en amont avant même que la souffrance s'installe ».
Apport d’un entretien familial d’évaluation systémique et contextuelle dans la prise en charge d’adolescents en soins de crise C.Renou Pôle est de psychiatrie infanto-juvénile, CMP et HJ de Fontenay-Le Comte, centre hospitalier Georges-Mazurelle, 85026 La Roche-sur-Yon cedex, France dans Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence Available online 8 June 2019
Résumé Objectifs Le premier objectif est de montrer l’intérêt en termes d’évaluation, d’un entretien familial dans une approche systémique et contextuelle pour des adolescents en situation de crise. Le deuxième objectif est d’explorer l’impact des problématiques relationnelles dans la genèse des troubles psychiatriques. Méthodes Dans le cadre d’un dispositif de soins pour adolescents, un entretien familial d’évaluation des relations familiales a été proposé en début de prise en charge. Le témoignage de chacun est soutenu par le principe de la partialité multidirectionnelle du thérapeute et par l’éclairage particulier qui est donné à l’aspect éthique des relations familiales suivant l’approche contextuelle. L’analyse du contenu de ces consultations familiales conduit à repérer des difficultés relationnelles, notamment du fait de la parentification et des conflits de loyauté, qui s’opposent à la légitimité constructive. Résultats Cette étude repose sur l’analyse de 20 cas cliniques. Les symptômes principaux des adolescents concernés étaient des tentatives de suicide (8 cas), de la dépression (5 cas), des ruptures scolaires (3 cas), des conduites à risque (3 cas) et de l’anorexie (1 cas). L’analyse des 8 cas de tentatives de suicide a mis en évidence 6 situations de conflits de loyauté et 3 de parentification. Sept fois sur 8 les tentatives de suicide étaient associées à une légitimité destructrice. Conclusions Cette étude souligne l’intérêt d’un entretien familial contextuel et pose l’hypothèse d’un lien en termes de causalité entre conflit de loyauté et troubles des conduites associées à des formes d’auto-agressivité, pouvant elles-mêmes témoigner de cette légitimité destructrice.
Lettre à la rédaction : Internes de psychiatrie confrontés au suicide d’un patient : une situation fréquente en France
R. Allali a, ⁎, A. Reyre a, b, T. Baubet c
a Service
de psychopathologie de l’enfant, de l’adolescent et de psychiatrie
générale, CSAPA Boucebci, hôpital Avicenne, AP–HP, 125, rue de
Stalingrad, 93000, Bobigny, France
b Service d’addictologie, hôpital Avicenne, AP–HP, 125, rue de Stalingrad, 93000, Bobigny, France
c Service de psychopathologie de l’enfant, de l’adolescent et de psychiatrie générale, université Paris 13 (UTRPP), CESP Inserm 1018, hôpital Avicenne, AP–HP, 93000 Bobigny, France L'Encéphale Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le samedi 22 juin 2019
Extrait "Nous avons mené une étude portant sur l’impact et l’ampleur du phénomène en France, nous en présentons ici les résultats pré-liminaires quantitatifs. Pour répondre à cette question, nous avons envoyé via la mailing-list des internes en psychiatrie, ainsi que Facebook ® et Twitter ®, un questionnaire portant sur le sujet. Ce questionnaire était court afin d’obtenir un maximum de retours. " ...
Risque suicidaire et dépression : diagnostic en porte-à-porte auprès d’étudiants français vivant en résidence universitaire -
L. Véron a, F. Sauvade a, E. Le Barbenchon b, ⁎, 1
a Association
Loi 1901 de prévention de la souffrance psychologique et promotion de
la santé mentale des étudiants, Apsytude, 241, cours Lafayette, 69006
Lyon, France
b Aix-Marseille université, LPS EA 849, maison de la recherche, 29, avenue Schuman, 13011 Aix-en-Provence, France
⁎Auteur correspondant.
dans Psychologie française
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur.
Disponible en ligne depuis le vendredi 21 juin 2019
Résumé
Le
mal-être psychologique des étudiants est reporté dans de nombreuses
enquêtes menées par les professionnels de santé. Néanmoins, peu d’études
françaises en documentent les conséquences cliniques. L’objectif de
cette étude était de dresser un constat de la prévalence des états de
détresse psychologique, dépression majeure et risque suicidaire des
étudiants. Notre démarche diagnostique par entretiens cliniques, basés
sur des outils validés (MH-5, MINI-À, MINI-C, BDI-II), s’est
opérationnalisée en porte-à-porte au sein de résidences universitaires.
Nos résultats montrent que parmi les 1324 étudiants ayant participé à
l’étude, 20,99 % présentaient un état de détresse psychologique, 5,1 %
un état dépressif majeur et 5,14 % un risque dépressif actuel alors que
seuls 2,7 % avaient recours à des soins psychologiques. Ces taux de
prévalence sont discutés à la lumière des spécificités de notre démarche
diagnostique et la nécessité de mieux comprendre les freins à la prise
en charge de ces problématiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
Mots clés : Détresse, Dépression, Risque suicidaire, Étudiants, Porte-à-porte
Les suicides des adolescents aux États-Unis à leur plus haut niveau depuis 2000 Damien Coulomb | 21.06.2019 Lequotidiendumedecin.fr
En 2017, la prévalence du suicide chez les adolescents américains
a atteint son plus haut niveau depuis 2000 selon des chiffres des
centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC)
publiés dans le « JAMA psychiatry ».
Les chercheurs ont exploré la base de données spécialisée dans les
causes de décès des CDC. En 2017, 6 241 suicides ont eu lieu chez les 15
à 24 ans, dont 5 016 chez les garçons et 1 225 chez les filles, soit un
taux de suicide de 11,8/100 000 (17,9/100 000 chez les garçons
et 5,4/100 000 chez les filles).
La prévalence du suicide chez les adolescents était de 8/100 000 en
2000. Elle a peu évolué jusqu'en 2007, puis a faiblement augmenté
jusqu'en 2014 (+ 3,1 % par an), avant une brusque accélération
entre 2014 et 2017 (+10 % par an). C'est chez les garçons que la hausse a
été la plus sensible ces dernières années : +14,2 % entre 2015 et 2017. Les 20 à 24 ans particulièrement exposés
C'est dans le sous-groupe des patients de 20 à 24 ans que les
prévalences du suicide sont les plus élevées : 17/100 000 (27,1/100 000
chez les garçons et 6,2/100 000 chez les filles) contre
12,5/100 000. Pour les auteurs, cette récente augmentation du nombre de
suicides pourrait être en partie le reflet « d'une tendance, de la
part des médecins et des familles, à accepter plus facilement que l'on
indique la véritable cause de décès en cas de suicide, indiquent-ils. Il
est aussi possible que cette hausse soit due à une augmentation du
recours aux opiacés par les adolescents atteints de dépression ».
Ils préconisent de mener des études complémentaires, notamment pour
comprendre les raisons expliquant la baisse du taux de suicide observé à
la fin des années 90, afin de nourrir une véritable politique de santé
publique destinée à enrayer la tendance actuelle. Entre 2000 et 216, le
taux de suicide a augmenté de 30 % toutes classes d'âge confondues aux
États-Unis.
Marie-Claude Roberge est sociologue de la santé et cumule plus de 25 ans d’expérience dans le domaine de la promotion de la santé. Elle est conseillère scientifique à l'Institut national de santé publique du Québec, d’abord impliquée dans la conception et le déploiement de l’approche globale de la santé en contexte scolaire au Québec et depuis 2012 responsable des dossiers de promotion de la santé mentale ainsi que de prévention des troubles mentaux et du suicide.
Cette présentation porte sur les résultats d’une étude sur la perception des sentinelles en prévention du suicide au Québec des facteurs qui influencent leur capacité d’agir et de leurs besoins pour l’optimiser: l’importance de la formation pour développer le sentiment de compétence et la capacité à délimiter leur rôle, les conditions nécessaires pour exercer le rôle de sentinelle, les types de mesures de suivi et de soutien post formation facilitant le maintien et le renforcement de la capacité d’agir.
Est-il vrai que «1 300 pères séparés se suicident chaque année» ?
Par Jacques Pezet 14 juin 2019 liberation.fr/checknews
Le chiffre est issu d'un calcul simpliste, effectué à partir d'un rapport du ministère de la Santé de 2005.
Souvent cité par les soutiens des pères séparés de leurs enfants, ce nombre de suicides annuels ne repose pas sur une base scientifique sérieuse.
Question posée par Stephanie le 08/06/2019
Bonjour,
Nous avons reformulé votre question : «Le
7 septembre 2019 sur Sud Radio, Laurence Taillade disait vouloir créer
un nouveau délit afin de combattre la problématique des "1 300 pères
séparés qui se suicident chaque année dans l’indifférence collective". Pouvez-vous
nous dire si ce chiffre est exact, voire s’il existe une source qui le
confirme – car ce chiffre revient très souvent dans le débat public…
propulsé par les associations de pères séparés.» Un nombre souvent cité mais jamais sourcé
Intervenant sur Sud Radio, le 7 juin, la présidente du parti Forces laïques, Laurence Taillade, a effectivement déclaré que «tous les ans, on a 1 300 pères qui se suicident dans l’indifférence collective». Le lendemain, dans la Revue politique et parlementaire, elle a répété dans une tribune que «1 300 pères séparés de leurs enfants se suicident chaque année».
Contactée par CheckNews pour connaître la source de ce nombre, Laurence Taillade indique l’avoir trouvé dans le journal Var Matin du 19 mars. Dans une interview sur son livre le Combat des pères, le cinéaste romancier Raphaël Delpard déclare : «Rappelons que la garde – même
si je n’aime pas trop ce terme – est attribuée dans 80% des cas aux
mères et que 1 300 pères séparés de leur(s) enfant(s) se suicident
chaque année.»
En cherchant sur Internet, on constate que cette
statistique a déjà été employée par diverses associations de pères
séparés de leurs enfants, mais aussi par le député Philippe Latombe
(Modem), également cité par le romancier dans Var Matin. Auteur
d’une proposition de loi (finalement abandonnée), qui prévoyait de
mettre en place le principe de «double résidence» pour les enfants en
cas de séparation de leurs parents, le député avait défendu sa
proposition dans une tribune publiée par le Huffington Post, en citant «ce
chiffre terrifiant : chaque année, 1 300 pères se suicident parce que
leur demande légitime d’une relation suivie et pérenne avec leur enfant
leur a été refusée».
Jointe par CheckNews, sa collaboratrice parlementaire, qui confie avoir rédigé la tribune, dit désormais que «ce chiffre est à prendre avec des pincettes. On l’a utilisé une seule fois et on préfère ne plus l’utiliser».
L’assistante du député explique ce changement de position par le fait
que dans certaines situations, citant l’exemple des policiers et des
gendarmes, les pères cumuleraient des motifs familiaux et
professionnels, qui expliquent le passage à l’acte.
En fait, il existe bien d’autres raisons de douter de ce chiffre, dont CheckNews a retrouvé l’origine. Une extrapolation à partir de l’estimation d’une magistrateEn remontant le fil des associations de pères séparés qui citent ce
chiffre, nous avons en effet trouvé ce communiqué de l’association «SOS
Papa», datant de novembre 2017.
L’association cite comme source «très sérieuse» le plan violence-santé du ministère de la Santé de 2005. CheckNews a retrouvé le document cité,
à l’intérieur duquel on trouve l’extrait dans une annexe correspondant à
un article d’Eric Verdier, psychologue et membre de l’association
«Coparentalité», présenté lors d’un colloque francophone de prévention
du suicide à Poitiers en 2004. Dans ce texte, il explique avoir mené une
pré-enquête pour mesurer les tendances des suicides chez les parents ne
pouvant pas exercer leur parentalité, en envoyant un questionnaire «à tous les présidents de TGI et de cours d’appel en France et DOM (soit plus de 200 envois)». Parmi les questions, on trouvait «1.
Avez-vous été confrontés au moins à une tentative de suicide (TS) ou au
suicide d’un parent ? 2. Si oui, combien de personnes sont concernées,
et combien d’entre elles en sont décédées ?»
Résultat : «en six mois d’enquête, nous avons reçu… sept réponses», note Eric Verdier, précisant que les magistrats répondant sont «effectivement plutôt en faveur de la résidence alternée, et du principe de coparentalité».
Les réponses sont très variées puisque certains indiquent n’avoir
jamais constaté de tentatives de suicide. Une magistrate du Sud-Ouest
estime, elle, qu’il y aurait une soixantaine de suicides de parents,
majoritairement des hommes et quelques femmes (les proportions ne sont
pas précisées), pour 8 000 procédures.
C’est à partir de ce chiffre (estimatif) que SOS Papa va
extrapoler, au prix d’une règle de trois. Partant du nombre total de
175 000 séparations annuelles avec enfants mineurs qu’on trouve sur le site de la CAF,
l’association de pères séparés applique le même ratio de suicides que
celui estimé par la magistrate (60/8 000) pour obtenir 1 312 suicides.
Insistant sur le fait qu’il s’agit majoritairement d’hommes,
l’association a donc décidé de chiffrer à 1 300 le nombre de suicides de
pères.
L’estimation manque de rigueur pour être fiable
Verdict : SOS Papa s’est donc basé sur l’estimation d’une
seule magistrate, extrapolée à l’ensemble des séparations, en partant du
principe que la totalité des suicides étaient le fait des hommes.
Cette statistique peu sérieuse a déjà été déconstruite par les sociologues Gwénola Sueur et Pierre Prigent, mais aussi par le site P@ternet, qui se présente comme «un
réseau collaboratif de débats, de recherche et de réflexion sur la
famille et la paternité, notamment dans le contexte de la séparation du
couple parental». Ce qui ne l’empêche pas d’être largement repris par des associations de pères séparés.
Au-delà de la crise, maintenir le lien avec les jeunes patients Assurer le suivi personnalisé de jeunes à risque suicidaire et de leurs proches
Source www.fondationhug.org*
Chef de projet Dre Anne Edan & Dr Remy Barbe, HUG
Contexte
Le suicide est l’une des trois causes principales de décès pour les adolescents et les jeunes adultes. Depuis 1994, un partenariat entre les HUG et la Fondation Children Action a donné lieu à une unité de crise offrant des soins, des recommandations et un suivi sur plusieurs semaines des jeunes à risque suicidaire et leurs proches: "Malatavie". Il apparaît ainsi qu’un suivi sur plusieurs années serait éminemment souhaitable au delà de l'hospitalisation et de la période de crise, pour maintenir un lien avec ces jeunes et, bien sûr, faire diminuer les risques de récidive.
Projet
Ce projet propose de maintenir le lien avec les jeunes patients ayant fait une tentative de suicide et de les observer afin d’identifier les facteurs de risques, en collaboration étroite avec les médecins traitants, les familles et les proches. Il s'appuie sur un binôme psychologue-infirmier en contact régulier avec le patient, par SMS et entretiens, à 6 mois, 1 an et deux ans. Ce binôme met en place un nouveau volet d'itinéraire clinique dans le réseau de soins et encourage l’implication active du jeune patient.
Chefs de projet Docteure Anne Edan, Médecin adjointe responsable d'unité, Département de l'enfant et de l'adolescent, Hôpitaux universitaires de Genève
Docteur Remy Barbe, Médecin adjoint responsable d'unitl, Service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Département de l'enfant et de l'adolescent, Hôpitaux universitaires de Genève
Les Samaritans et l'Université d'Exeter publient le premier rapport sur l'état des lieux de la prévention locale du suicide D'apres article Samaritans and University of Exeter publish first state of the nation report on local suicide prevention sur https://www.samaritans.org/*
Aujourd'hui, les Samaritains et l'Université d'Exeter publient la toute première étude nationale sur la planification de la prévention du suicide au sein des autorités locales en Angleterre.
Communiqué de presse le 21 juin 2019 Rapports
Jackie Doyle Price, ministre de la Santé mentale, des Inégalités et de la Prévention du suicide, s'est félicitée de ses conclusions et s'est engagée à investir dans un programme de soutien pour s'assurer que les recommandations sont appliquées.
Jackie a déclaré : "Chaque suicide est une mort évitable et je suis encouragée de voir qu'ensemble, nous faisons de grands progrès pour nous attaquer à ce problème.
"Les autorités locales ont mis en place des plans de prévention du suicide avec les 25 millions de livres sterling du gouvernement sur trois ans pour soutenir le travail de prévention du suicide dans les zones locales et nous continuons à collaborer étroitement avec elles pour évaluer leur efficacité.
"Mais je ne suis pas complaisante et je sais qu'il y a encore beaucoup à faire. Lundi, le Premier ministre s'est engagé à verser 600 000 livres sterling supplémentaires pour aider les autorités locales à renforcer encore leur action et à faire baisser le taux de suicide."
A la demande de la LGA (Local Government Association) et de l'ADPH (Association of Directors of Public Health), les Samaritains et l'étude approfondie de l'Université d'Exeter sur les plans de prévention du suicide des autorités locales ont révélé un niveau d'ambition encourageant et une opportunité inexploitée de renforcer la collaboration.
ls ont constaté que presque toutes les autorités locales avaient mis en place un plan d'action et un groupe de prévention du suicide regroupant plusieurs agences pour faire avancer les activités, démontrant ainsi leur détermination à faire tout ce qui était en leur pouvoir pour prévenir les décès par suicide malgré des ressources limitées.
Il est encourageant de constater que la majorité des autorités locales s'efforcent d'aborder tous les éléments de la stratégie nationale de prévention du suicide. Cependant, l'étude a révélé que certaines autorités locales ont du mal à mettre en œuvre ce qui est prévu dans leurs plans. Par exemple, alors que 97% des autorités locales interrogées prévoyaient de réduire le risque chez les hommes et d'améliorer le soutien aux personnes en deuil, environ 20% ne le mettaient pas encore en pratique.
D'après leur analyse holistique unique des activités locales, les Samaritains et l'Université d'Exeter estiment que le partage des meilleures pratiques et des défis entre les autorités locales peut prévenir ceux qui n'ont pas encore commencé à le faire. Cela éliminera les inefficacités potentielles et aidera de manière décisive les autorités locales à accélérer leur approche en matière de prévention du suicide.
Le professeur Christabel Owens, de l'Université d'Exeter, a commenté : "C'est un travail très important. Nous avons une stratégie nationale de prévention du suicide pour l'Angleterre, mais la responsabilité de sa mise en œuvre est dévolue à 152 équipes de santé publique des autorités locales ayant des caractéristiques démographiques et des taux de suicide très différents. Jusqu'à présent, nous ne savions pas comment ils abordaient cette tâche, dans quelle mesure ils avaient progressé et quels étaient les défis qu'elle posait, en particulier à la lumière des réductions des budgets des collectivités locales. Le présent rapport apporte des réponses à ces questions. Elle donne des raisons d'être optimiste et constitue également une base sur laquelle les équipes des autorités locales peuvent s'appuyer pour obtenir un soutien sur mesure alors qu'elles continuent à lutter contre cette tâche exigeante.
Jacqui Morrissey, directrice adjointe de la recherche et de l'influence, Samaritans a ajouté : " Avec ce rapport, nous voulons vraiment célébrer l'ambition et l'engagement de nos autorités locales qui travaillent dur pour prévenir le suicide dans leur région. Mais une bonne planification ne sauvera pas des vies à elle seule. Les autorités locales ont besoin d'un soutien pour assurer une prestation de haute qualité, et la collaboration continuera d'être essentielle car les activités impliquent souvent les services de santé et le secteur bénévole. Nous pensons qu'il y a tant de possibilités d'accroître l'impact et nous ne devons pas tarder à soutenir les autorités locales pour maximiser les ressources et réaliser des économies d'échelle.
Samaritans est une organisation caritative qui travaille au Royaume-Uni et en Irlande pour réduire le nombre de personnes qui se suicident et aider celles qui ont du mal à s'en sortir. Samaritans croit que le suicide est l'affaire de tous et qu'en travaillant en partenariat avec d'autres, moins de gens se suicident.
Pour plus d'informations, veuillez contacter l'équipe Samaritans Media Team au 020 8394 8300 ou par e-mail à press@samaritans.org
Notes aux rédacteurs en chef
Le rapport complet peut être consulté ici 117 autorités locales ont soumis leur plan de prévention du suicide. 150 des 152 collectivités locales d'Angleterre ont répondu à l'enquête. Parmi ceux qui ont répondu, 99 % ont établi ou sont en train d'élaborer un plan d'action de prévention du suicide et 92 % ont mis sur pied un groupe de prévention du suicide multi-agences.
N'importe qui peut contacter les Samaritains gratuitement et en toute confidentialité depuis n'importe quel téléphone au 116 123, même un téléphone mobile sans crédit, et le numéro n'apparaîtra pas sur votre facture téléphonique. Vous pouvez aussi envoyer un courriel à www.samaritans.org ou vous rendre à jo@samaritans.org pour trouver les coordonnées de l'antenne la plus proche où vous pourrez parler à l'un de ses bénévoles formés au face à face. https://www.samaritans.org/news/samaritans-and-university-exeter-publish-first-state-nation-report-local-suicide-prevention/
Le suicide assisté et sa médiatisation: un risque pour la prévention?
Lisa Dubin https://blogs.letemps.ch*
Ayant
pour mission la prévention du suicide des jeunes de 15 à 29 ans,
l’association STOP SUICIDE ne remet pas en question la légalité du
suicide assisté et le travail des associations actives dans ce domaine,
qui ne concerne pas le même public. Cependant, en raison de la place
importante du débat sur le suicide assisté dans les médias, STOP SUICIDE
s’inquiète des valeurs positives (dignité et auto-détermination
notamment) qui y sont fréquemment associées et de l’influence qu’elles
peuvent avoir tant sur les personnes âgées que sur les plus jeunes.
En Suisse, le suicide assisté est autorisé depuis 1942. L’article 115 du Code Pénal en définit les conditions : l’incitation au suicide reste interdite, et l’aide au suicide ne doit pas relever d’un motif égoïste. Les critères d’accès sont réglementés par les directives de l’Association suisse des sciences médicales (ASSM) et leur assouplissement en 2018 est largement contesté par les médecins eux-mêmes. En ajoutant à cela un traitement médiatique souvent favorable et positif, un effet de contagion est-il à craindre ? Léonore Dupanloup, chargée de prévention média à STOP SUICIDE, fait le point sur la question. Du critère de « fin de vie » à celui de « souffrances insupportables » Le suicide assisté est inscrit dans la loi suisse depuis plus de 75
ans, mais sa pratique et son éthique ne cessent d’évoluer et divisent le
monde médical. Longtemps considéré, par principe, comme « contraire aux
buts de la médecine », l’ASSM a remis en 2004 la responsabilité aux
médecins de déterminer au cas par cas si « cette assistance est conforme
aux objectifs de la médecine ». Dès lors la pratique du suicide assisté
est devenue de plus en plus courante, attirant des personnes souhaitant
mettre fin à leur jour bien au-delà des frontières helvètes. Avec 928
décès de résidents suisses en 2016, le nombre de suicides assistés tend à
rejoindre le nombre de suicides non-assistés (1016 décès sur l’ensemble
de la population). En 2018, une nouvelle révision des directives a suscité une vague de
contestation. Principal point de discorde : l’abandon du critère de «
fin de vie imminente » au profit de celui de « souffrances
insupportables », bien plus subjectif et difficile à définir. Pour le
médecin, comment estimer que ces souffrances sont insupportables ? Et
s’agit-il de souffrances physiques uniquement, ou doit-on craindre que
des personnes en détresse psychologique demandent accès au suicide
assisté ? En Belgique, où l’euthanasie par un médecin est autorisée, les
personnes atteintes de troubles psychiques peuvent demander à y avoir
accès et une cinquantaine d’entre elles décèdent ainsi chaque année (1). L’année dernière un cas a marqué les esprits. Jacqueline Jencquel,
une Française de 74 ans, a annoncé planifier son suicide assisté pour
2020. Bien portante, elle craint les effets négatifs du vieillissement :
perte d’autonomie, dégradation de la santé et de l’aspect physique,
peur d’être un fardeau pour l’entourage et pour la société de manière
générale… Elle milite donc pour ce qu’elle appelle le « suicide de bilan
» et a décidé de médiatiser son projet. Si les « raisons » sur
lesquelles se base sa décision ont de quoi interpeller et ont parfois
choqué, ce sont des arguments très répandus dans le débat sur le suicide
assisté. Il faut s’interroger sur les effets que de tels arguments
peuvent avoir sur des personnes vulnérables. Pourraient-ils encourager
une dérive de l’aide au suicide ? Et après tout, si une personne de 74
ans en bonne santé a le droit de se suicider, pourquoi l’interdire, par
principe, à des personnes plus jeunes ? La dépénalisation du suicide assisté fait-elle augmenter le suicide ? Un des arguments-clés en faveur de la dépénalisation du suicide
assisté est que celui-ci permettrait de faire baisser le taux de suicide
en proposant une alternative médicalement encadrée, qui laisse plus de
temps à la réflexion. Aux Etats-Unis, où l’aide au suicide est autorisée
dans certains états, des chercheurs se sont penchés sur les effets de
la légalisation du suicide assisté sur le taux de suicide (2). En comparant le taux de suicide de différents états américains avant
et après la légalisation, et en excluant les autres facteurs qui peuvent
l’influencer, l’étude a montré qu’en réalité le taux de suicides «
non-assistés » n’a pas diminué. Il n’y a donc pas eu de report
significatif de l’un vers l’autre, et au final le taux de suicide global
a augmenté dans ces états, du fait de l’augmentation des suicides
assistés. La situation de la Suisse est-elle comparable ? Les statistiques
montrent une progression constante du suicide assisté, qui s’est
accentuée depuis 2008 (voir graphique). Parallèlement, le nombre de
suicides non-assistés est en baisse, ce qui pourrait indiquer un
phénomène de report. Mais en incluant les suicides assistés dans le
calcul du taux de suicide, on constate le même résultat que l’étude
américaine : celui-ci augmente de manière significative, revenant au
taux de 2002 pour les hommes, et dépassant celui du début des années
nonante pour les femmes (3). La contagion d’un double-suicide assisté à Bâle Du suicide de Marilyn Monroe à celui de Robin Williams, de nombreuses
études se sont intéressées aux effets de la médiatisation des suicides
non-assistés. Face au risque avéré de contagion (dit effet Werther, lire à ce sujet notre article précédent),
l’OMS a édicté une série de recommandations pour traiter du suicide de
façon responsable : éviter de mentionner la méthode, ne pas présenter le
suicide comme un geste courageux, glamour ou romantique, ou en encore
parler des solutions et des ressources d’aide (4). Au milieu des années 90, dans le canton de Bâle, la médiatisation du
suicide assisté d’un couple de notables de la région a marqué les
esprits et a été suivie d’une explosion des demandes d’aide au suicide
auprès d’Exit (5). En partant de ce cas particulier, des chercheurs ont
mis en évidence les caractéristiques des articles relatant ce double
suicide et ont pu identifier plusieurs aspects problématiques au regard
des recommandations de l’OMS. Tout d’abord, le couple en question étant
connu et très apprécié dans la région, leur suicide a donné lieu a un
grand nombre d’articles, jusque dans les médias nationaux. Or plus la
couverture d’un cas individuel de suicide est importante, plus le risque
d’effet Werther augmente : la manière dont le sujet est traité est donc
d’autant plus cruciale pour limiter la contagion. Malgré ce risque important, pratiquement aucune précaution n’a été
prise pour traiter ce double suicide. Aucune des publications ne
présentaient de solutions alternatives au suicide : ce geste était
présenté comme la décision de personnes déterminées, et le fait de
mourir pour « rester ensemble » était largement mis en avant et
valorisé. Certains articles ont aussi mis l’accent sur la « paisibilité »
des personnes avant d’effectuer leur suicide, renforçant davantage une
vision positive de ce geste. En comparant les chiffres du suicide assisté dans la région avant et
après la diffusion de ces articles, on constate que les suicides
réalisés par Exit ont quadruplé, passant de 7 à 28. Difficile de prouver
directement que toutes les personnes concernées ont lu les articles en
question, mais un collaborateur d’Exit a confirmé qu’une femme avait
motivé sa demande en mentionnant explicitement le suicide du couple.
Dans sa lettre de suicide (non-assisté), une autre femme dont le mari
venait de décéder de maladie y a également fait référence. Dans les 2 ans qui ont suivi la médiatisation de ce double suicide,
il y a eu 29 suicides de plus par rapport aux 2 années précédentes, dont
28 effectués par Exit. L’étude conclut donc à un effet Werther provoqué
par les articles sur le suicide du couple bâlois. Prévenir le suicide… assisté ou non ! De nombreuses notions associées au suicide assisté ont de quoi
inquiéter les milieux de la prévention. Dans le débat sur l’aide au
suicide, la question de la « dignité » et du droit à
l’auto-détermination sont centrales, avec une tendance risquée : celle
de valider d’emblée que la vie des seniors ne mérite pas d’être vécue,
sans chercher à répondre au mal-être exprimé à travers la demande de
suicide. Il existe des facteurs de risque suicidaire propres au grand âge : le
sentiment d’isolement ou celui d’être un poids pour les autres, le
refus de son propre affaiblissement, le veuvage… Le manuel très complet
édité par le Groupe Romand Prévention Suicide (GRPS)
explique que la perception négative de l’individu vis-à-vis de ces
éléments pèse plus sur les pensées suicidaires que ces éléments
eux-mêmes (6). Or ces aspects sont rarement investigués par les
professionnels de santé car les envies suicidaires chez une personne
âgée sont interprétées comme le fruit d’une réflexion rationnelle, en
raison des idées reçues souvent véhiculées dans les articles sur le
suicide assisté. Qu’un individu préfère le suicide assisté à la perte d’autonomie et
d’indépendance peut se comprendre, mais lorsque de tels points de vue
sont diffusés dans les médias il faut s’interroger sur le message
implicitement renvoyé non seulement aux personnes âgées mais également à
toutes les personnes ou de handicap. Sans parler des aspects
économiques qui sont parfois mis en avant : un suicide assisté coûte
moins cher qu’une année en maison de retraite. Comment ne pas ressentir
une forme de pression sous-jacente pour les personnes en situation de
dépendance ou atteintes d’une maladie chronique ? Face aux dérives potentielles de l’aide au suicide, des acteurs se
mobilisent et investissent le champ de la prévention pour les personnes
âgées. Claude Mermod, qui a fait appel à la justice pour annuler le
suicide assisté par Exit de son frère en 2016, a fondé l’association
Stop Dérives Suicide Assisté. Son but est de lutter contre cette
pratique lorsqu’elle est « accordée prématurément à des personnes qui ne
sont pas en fin de vie » et que le protocole actuel soit remis sur la
table. Il raconte aussi son combat dans un livre, paru ce printemps aux
éditions l’Harmattan : Je vais mourir mardi 18 (7). D’autres s’interrogent sur la question de la capacité de discernement
des personnes qui demandent le suicide assisté. Comme l’explique Anna
Lietti, dans un article publié par Bon Pour La Tête, la
capacité de discernement est un critère nécessaire pour accéder au
suicide assisté. Pour cela les associations d’aide au suicide demandent
un certificat médical au médecin traitant du demandeur, mais aucun
diagnostic psychiatrique n’est obligatoire. Or les envies suicidaires
sont l’expression typique de certains troubles psychiatriques comme la
dépression ou la bipolarité, il semble donc aberrant que ces diagnostics
ne soient pas explorés avant d’accepter la demande de suicide assisté
(8). Il reste donc un gros travail de réflexion à accomplir sur la place
du suicide assisté dans notre société. Rappelons qu’il a été pensé, à
l’origine, comme une alternative à l’acharnement thérapeutique. Où en
est-on aujourd’hui ? Des personnes qui ne sont ni en fin de vie ni
atteintes d’une maladie mortelle, comme Jacqueline Jencquel, prônent le
droit au suicide assisté « de bilan », validant au passage l’idée que le
suicide est l’aboutissement digne, courageux et romantique de toute une
vie. Remettre la bienveillance au centre, repenser le bien-vieillir et
redonner aux aîné.e.s la valeur et la place qu’ils méritent, sont plus
que jamais urgents et nécessaires. Définitions
Suicide assisté :
fournir à une personne le moyen de mettre fin à ses jours. Il faut que
la personne décide librement de mourir et qu’elle accomplisse elle-même
le geste suicidaire. L’assistance au suicide n’est pas punissable, pour
autant qu’elle ne réponde pas à un mobile égoïste (art 115 du Code pénal
suisse).
L’euthanasie active directe :
provoquer la mort d’un malade à sa demande pour lui épargner des
souffrances. En Suisse, elle est interdite et punissable par la loi.
L’euthanasie active indirecte :
soulager les souffrances du patient en ayant comme effet secondaire,
possible ou prévisible, de hâter la mort. Elle est admise et pratiquée
dans le monde entier.
L’euthanasie passive :
arrêt d’un traitement vital lorsque celui-ci est refusé par le patient
ou qu’il correspond à un fardeau disproportionné par rapport au but visé
(acharnement thérapeutique). Cette forme d’euthanasie est légale.
Liens
Prise de position de STOP SUICIDE et recommandations pour la médiatisation du suicide assisté