vendredi 29 novembre 2019

ETUDE RECHERCHE Comparaison des syndromes d'épuisement professionnel, d'anxiété et de dépression chez les psychiatres d'hôpitaux et d'autres médecins: résultats de l'étude ESTEM

Épuisement professionnel : les psychiatres sont des médecins (presque) comme les autres
Publié le 26/11/2019 https://www.jim.fr/*
Paris, le mardi 26 novembre 2019 – A la faveur de la médiatisation de cas dramatiques de suicides, suggérant le poids du harcèlement au travail dans les établissements hospitaliers et au-delà de la dégradation des conditions professionnelles et d’accueil des patients, l’épuisement des soignants est devenu un sujet de préoccupation. De nombreuses études et enquêtes ont ainsi été menées qui ont permis de mieux préciser la prévalence de ce phénomène. Différentes questions demeurent cependant en suspens, qui concernent notamment les spécialités les plus à risque. La situation particulière de la psychiatrie, dont la déshérence serait plus marquée encore que celle de l’hôpital, a-t-elle des conséquences significatives sur la santé psychique de ses médecins ?
Une enquête en ligne
C’est la question à laquelle l’étude des professeurs Patrick Hardy, Emmanuelle Corruble (Kremlin-Bicêtre, Paris) et Antoine Pelissolo (Henri-Mondor, Créteil) souhaitait répondre. Il s’agissait en effet de comparer la prévalence et les facteurs de risque d’épuisement, d’anxiété et de dépression chez les psychiatres hospitaliers par rapport aux non psychiatres. Aussi, l’ensemble des 2 229 médecins et internes exerçant dans les services de psychiatrie du sud et de l’est de Paris (n=7 93) et tous ceux travaillant dans les trois établissements de l’Université Hôpital Paris-Sud (n=1 436) ont été invités par e-mail à participer à une enquête anonyme en ligne. En excluant les praticiens à temps partiel (inférieur à 50 % du temps), l’enquête a obtenu 677 réponses (taux de réponse de 44 %), parmi lesquelles 285 émanaient de psychiatres (dont 67 de pédopsychiatres).
Un épuisement "interpersonnel" plus fréquent chez les psychiatres chevronnés
Les résultats mettent en évidence une prévalence très forte du « stress excessif » déclaré par 88,5 % des participants à l’enquête, tandis que 24,2 % le jugent même « intense » ou « très intense ». On ne constate pas de différences significatives entre les psychiatres et les autres spécialistes. Les analyses des réponses suggèrent un état d’épuisement chez près de la moitié des praticiens : il peut s’agir « d’un épuisement personnel (49 %), d’un épuisement lié au travail (44 %) ou d’un épuisement interpersonnel lié aux relations de travail (41 %) » relèvent les auteurs de la synthèse de leur étude publiée dans la revue Psychiatry Research. Rares sont les écarts entre les psychiatres et les autres praticiens, sauf en ce qui concerne l’épuisement interpersonnel qui concerne 45,3 % des psychiatres et 37,1 % des autres spécialistes, tandis qu’il est également plus marqué chez les psychiatres exerçant depuis le plus longtemps (55,9 % vs 39,8 % chez les plus jeunes). Les auteurs indiquent que cette spécificité s’explique possiblement par une exposition des psychiatres à « des facteurs de risques chroniques particuliers » en la matière. La seule autre différence entre les psychiatres et les non psychiatres concerne l’anxiété, dont le taux est plus bas chez les premiers, ce qui pour les responsables de l’étude pourraient s’expliquer par une plus grande expérience dans la gestion de leur anxiété et une meilleure maîtrise des traitements efficaces.

Si la méthodologie de l’enquête ne permettait pas de déterminer les conditions de travail objectives qui peuvent « concrètement favoriser les troubles psychosociaux » chez les médecins, ni même les raisons subjectives (perception de la valeur de son travail par exemple), différents éléments ainsi que les données de la littérature permettent de considérer que « la charge de travail (intensité et temps de travail excessifs) d’une part et la pression émotionnelle d’autres part » sont « les principaux facteurs associés » aux troubles mis en évidence, dont la prévalence concorde avec les résultats déjà publiés (même si les études sur le burn out ne sont pas toujours facilement comparables et même si les spécificités de la conduite de l’étude, reposant sur le volontariat et un caractère très déclaratif incluent nécessairement des biais).
Un élément majeur
Cette étude confirme en tout état de cause la fréquence élevée des troubles psychosociaux chez les praticiens hospitaliers, sans que certaines spécialités ne paraissent connaître une situation significativement différente. Elle souligne la nécessité pour les pouvoirs publics de prendre en compte cette dimension dans les réponses qu’ils souhaitent apporter à la crise de l’hôpital public.
Aurélie Haroche

RETOURS SUR MANIFESTATION Congres du GEPS 2019 …Point de vue d’une psychiatre

Retours sur le 51èmes Journées du Groupement d’Etudes et de Prévention du Suicide  le 26 et 27 septembre 2019 (Ateliers de formation le 25 septembre 2019) Point de vue de N. Gisbert, psychiatre. Membre du CA CPS Paris

" Voici un résumé de mes notes sur le 51eme congrès du GEPS (25 au 27 sept19), présidées par le Pr Walter, vedette de l’étape. Et toujours président du GEPS..
( voir programme https://www.gepscongres.com/.)
400 personnes inscrites sur les 3 jours, me dit-on. Je ne connais plus personne, beaucoup de jeunes sont là et c'est tant mieux. Le thème est attirant aussi :
« LA PRÉVENTION DU SUICIDE, ENTRE SOUCI DE SOI ET SOUCI DE L’AUTRE »
Et après les ateliers de formation du mercredi, animés entre autres par JL. Terra, ( jeux de rôles), nous commençons donc par un peu de philosophie, des rappels qui ne nous feront pas de mal...
Lire la suite
"



ILE DE LA REUNION Communiqué de presse Stratégie régionale Prévention du suicide

Prévention du suicide : une stratégie régionale au plus près des personnes à risque suicidaire Communiqué de presse
prévention
26 novembre 2019 sur www.ocean-indien.ars.sante.fr*


Avec 8 885 décès et 200 000 tentatives de suicide chaque année en France, la prévention du suicide est un enjeu majeur de santé publique, réaffirmé par la feuille de route « santé mentale et psychiatrie ».


A La Réunion, on dénombre en moyenne une centaine de décès chaque année et plus de 2 tentatives de suicide par jour. La part des suicides chez les 15-24 ans est deux fois plus importante qu’en métropole.
L’ARS Océan Indien déploie une stratégie de prévention en étroite collaboration avec l’Etablissement Public de Santé Mentale de la Réunion (EPSMR) et les acteurs locaux, avec un objectif commun : repérer et maintenir le lien avec les personnes à risque suicidaire.
Le suicide est un phénomène complexe qui résulte de l’interaction de divers facteurs. Ses déterminants biologiques, psychologiques et environnementaux sont de mieux en mieux connus.
On considère qu’un suicide endeuille en moyenne 7 proches et impacte plus de 20 personnes. Il est aussi démontré que le risque de suicide augmente significativement dans l’entourage d’une personne suicidée (famille, camarades de classe, collègues de travail, etc.).
Le suicide est en grande partie évitable, ce qui en fait un enjeu majeur de santé publique. La prévention du suicide est donc une priorité qui doit être développée en intersectoriel et dans tous les lieux de vie.
Ainsi, un ensemble d’actions de prévention intégrées, simultanées et territorialisées sont soutenues par l’ARS Océan Indien et mises en œuvre par les professionnels de La Réunion. Cette nouvelle stratégie, dite multimodale, a comme objectif de faire en sorte de repérer et de maintenir le lien avec les personnes en souffrance et de les orienter vers les ressources appropriées. Il s’agit :
  • du maintien du contact avec la personne qui a fait une tentative de suicide (dispositif VigilanS) ;
  • de la formation au repérage, à l’évaluation et à l’intervention de crise suicidaire ;
  • de la prévention de la contagion suicidaire (programme Papageno) ;
  • d’une meilleure information du public.
Dans le cadre du déploiement de cette stratégie de prévention du suicide, les Professeurs Guillaume VAIVA, référent national du dispositif VigilanS, et Pierre GRANDGENEVRE, référent national du programme Papageno, sont à La Réunion du 25 au 29 novembre pour apporter leurs compétences et expériences aux acteurs locaux.
Aller plus loin



Contact

EPSMR
Cornéllia MASSON
📞 02 62 74 00 14
📱 06 92 02 91 90 

ARS Océan Indien
Niçoise VIDOT
📞 02 62 93 94 55
📱 06 92 66 61 20
Envoyer un courriel 

SOS Solitude



SOS SOLITUDE
 https://www.ocean-indien.ars.sante.fr/prevention-du-suicide-une-strategie-regionale-au-plus-pres-des-personnes-risque-suicidaire

lundi 25 novembre 2019

USA Après un suicide : boite à outils pour les facultés de médecine vétérinaire

D'apres article " Orgs release college resource for student suicide “postvention” AVMA, AAVMC, and AFSP have joined forces on a toolkit to support colleges in the aftermath of student suicide
AVMA, AAVMC et AFSP ont uni leurs efforts pour développer une boîte à outils destinée à aider les collèges à la suite du suicide d'un étudiant
21 novembre 2019

Dans le cadre d'un effort continu visant à éliminer les préjugés entourant la santé mentale dans le monde vétérinaire, trois organisations nationales se sont associées pour créer une ressource que les collèges peuvent utiliser au lendemain du suicide d'un étudiant.

Développé par l'Association américaine des médecins vétérinaires (AVMA), l'Association des collèges américains de médecine vétérinaire (AAVMC) et l'American Foundation for Suicide Prevention (AFSP), Après le suicide: Un kit pour les collèges de médecine vétérinaire décrit les systèmes de soutien mis à la disposition des étudiants en médecine vétérinaire, des professeurs et du personnel suite au décès d'un collègue par suicide.

«La tragédie du suicide a des répercussions dans l’ensemble d’une organisation», a déclaré Andrew T. Maccabe, directeur général d’AAVMC, DMV, MPH, JD. «Cette boîte à outils propose une approche basée sur les meilleures pratiques pour gérer efficacement l'impact du suicide sur nos communautés académiques. Nous sommes reconnaissants aux experts de l’AFSP, de AVMA et des autres dirigeants de notre profession qui ont contribué à la création de cette importante boîte à outils. Nous espérons que tous nos collèges et écoles tireront pleinement parti de cette excellente ressource. "
La trousse à outils gratuite comprend:

    les meilleures pratiques concernant la manière dont les administrateurs et le personnel des écoles devraient réagir immédiatement après un suicide;
    des conseils pour aider les étudiants, les professeurs et le personnel à faire face à court et à long terme;
    Conseils pour travailler avec les médias et les partenaires communautaires (bureau du coroner, services de police locaux, directeurs de funérailles, responsables religieux, professionnels de la santé mentale, etc.);
    des outils pour décider comment commémorer les élèves en toute sécurité; et
    des informations sur la manière d'identifier et soutenir les membres de la communauté susceptibles d'être vulnérables et de réduire le risque de contagion du suicide

«Cette boîte à outils répond à de nombreuses questions soulevées par les écoles à la suite d’un décès par suicide, tout en leur fournissant un cadre leur permettant de répondre efficacement aux questions et aux besoins des élèves», déclare le président de l’AVMA, John Howe, DVM. "La collaboration avec AFSP a fourni l’expertise et les connaissances nécessaires au développement de ces outils, et la portée de l’AAVMC dans les collèges et les écoles nous donne confiance dans le fait qu’ils feront une différence significative dans l’avenir de la médecine vétérinaire."

«La santé mentale des étudiants vétérinaires est un élément important de la stratégie de toute école visant à soutenir la santé et le développement professionnel de leurs étudiants», a ajouté Christine Moutier, directrice médicale de l’AFSP. «Étant donné que les victimes de suicide peuvent développer un risque élevé de suicide si elles ne sont pas correctement prises en charge, la« postvention »est un élément essentiel de la prévention du suicide. Le traitement approprié des conséquences d'un suicide ouvre souvent la voie à l'élaboration de stratégies de prévention efficaces et à leur utilisation à la phase suivante, après la période de deuil. »

Pour accéder à la boîte à outils, cliquez ici.


https://www.veterinarypracticenews.com/new-student-resource-for-suicide-postvention/

After a Suicide: A Toolkit for Colleges of Veterinary Medicine provides guidance in the event of a death by suicide of a student within a school or college of veterinary medicine. This toolkit contains strategies for helping the veterinary medical community to grieve, to mitigate the risk of contagion, and to attend to the main details of crisis response, communication, and next steps for prevention. This toolkit was created by AFSP in partnership with the American Veterinary Medical Association (AVMA) and the Association of American Veterinary Medical Colleges (AAVMC). 

RETOURS SUR ...AUBIN (12) « Suicide, parler le même langage » : retour sur une conférence-débat pour les professionnels des pharmacies

« Suicide, parler le même langage » : retour sur une conférence-débat pour les professionnels des pharmacies
Le 24 septembre dernier, l’association de la maison de santé du bassin a proposé aux pharmaciens et préparateurs en pharmacies, une conférence-débat animée par Jean-Baptiste DESPLANQUES, psychologue à la maison de santé, site de Decazeville.
Accueillis par Dr Jacqueline PERES, médecin généraliste sur le site de Decazeville, Marie-Laurence L’HOSTE, infirmière coordinatrice du centres de santé infirmier de l’UDSMA d’Aubin, et le maître de cérémonie Jean-Baptiste DESPLANQUES, ces professionnels de ville ont pu travailler sur les idées reçues, partager leurs expériences et se former sur le mécanisme de la crise suicidaire.
Véritables sentinelles en santé publique, les professionnels des pharmacies jouent un rôle essentiel dans le repérage de la crise, l’alerte et l’orientation de la personne concernée.
Cette conférence s’inscrit dans un travail piloté par l’ARS. D’autres séances ont déjà été menées, notamment à destination des professionnels des écoles, collèges et lycées.
Pour plus de renseignements :
  • Maison de santé d’Aubin : avenue François Cogné 12110 AUBIN – 05 65 63 15 06
  • Centre de santé infirmier UDSMA Aubin : avenue François Cogné 12110 AUBIN – 05 65 63 29 04
 https://www.udsma.tm.fr/2019/10/suicide-parler-meme-langage-retour-conference-debat-professionnels-pharmacies/

"Before You Go" : Lewis Capaldi évoque le suicide et ses conséquences sur une ballade


"Before You Go" : Lewis Capaldi évoque le suicide et ses conséquences sur une ballade
22/11/2019 http://www.chartsinfrance.net*


Pour célébrer la réédition de son album "Divinely Uninspired to a Hellish Extent", Lewis Capaldi propore une ballade touchante, "Before You Go". Le chanteur écossais évoque le suicide d'une personne et ses conséquences sur ses proches : écoutez !


Des milliards de streams, des concerts complets dans le monde entier, des ballades déchirantes... et un compte Instagram totalement décalé. Voilà comment on pourrait décrire le phénomène Lewis Capaldi. Après une poignée de titres publiés en 2017 et 2018, le chanteur écossais a explosé en début d'année avec le poignant "Someone You Loved". Résultat, le titre passe 7 semaines en tête des charts anglais, est certifié single de platine en France et cumule aujourd'hui 750 millions d'écoutes en streaming sur Spotify. Un succès qui s'est concrétisé avec l'album "Divinely Uninspired to a Hellish Extent", écoulé à plus d'un million d'exemplaires dans le monde (dont la moitié rien qu'en Angleterre) et par une récente nomination aux Grammy Awards 2020 en tant que Chanson de l'année pour "Someone You Loved". Un phénomène d'ampleur planétaire face auquel l'artiste semble plutôt apaisé. « J'ai sorti quelques chansons, les gens les ont appréciées. Ils se sont intéressés à mon travail, soudainement, et me demandaient sans cesse quand j'allais sortir d'autres titres. Moi, je prends ça très sereinement, je laisse faire les choses, voir où elles m'amènent. Je suis très honoré de voir que des gens écoutent ma musique et qu'ils soient connectés avec elle. C'est quelque chose de très fort » confiait-il au micro de Pure Charts il y a quelques semaines.


Une chanson émouvante


Comme beaucoup d'artistes français, et finalement très peu d'internationaux, Lewis Capaldi vient de publier une réédition de son album. Dévoilée ce vendredi, cette édition spéciale comporte trois inédits supplémentaires dont le single "Before You Go", que le chanteur analyse comme sa chanson la plus personnelle. Il y évoques les conséquences d'un suicide sur les proches de la personne. Lewis se demande ainsi ce qu'il aurait pu faire pour essayer de l'en dissuader : « So, before you go / Was there something I could've said / To make your heart beat better? / If only I'd've known you had a storm to weather / So, before you go / Was there something I could've said / To make it all stop hurting? / It kills me how your mind can make you feel so worthless ».


En partie biographique, "Before You Go" lui a été inspiré par le suicide de sa tante qui est arrivé lorsqu'il était jeune. C'est lors d'une discussion avec sa mère que l'artiste a eu l’idée du morceau. « J'ai voulu savoir ce que ma mère avait vécu après la disparition de sa sœur. Le ressenti très étrange de ma maman m'a inspiré. Elle en a d'abord voulu à ma tante, puis c'est à elle-même qu'elle s'en est voulue pour n'avoir rien fait en amont du drame afin de lui venir en aide » explique-t-il au micro de Zane Lowe dans l'émission Beats 1. Derrière cette thématique sombre et émouvante, Lewis Capaldi devrait encore cartonner : plus de deux millions d'écoutes ont déjà été comptabilisées en deux jours !

Ecoutez "Before You Go" de Lewis Capaldi :



En savoir plus sur http://www.chartsinfrance.net/Lewis-Capaldi/news-112030.html#oiItUFvwautl6KAQ.99

MàJ Movember : un mois pour sensibiliser les hommes sur leur santé

Perros-Guirec. La barbière et le restaurateur font leur Movember contre les maladies des hommes
Samedi 23 novembre 2019, une soirée destinée à récolter des dons en faveur de l’opération Movember était organisée à Perros-Guirec (Côtes-d’Armor). 500 € ont été récoltés pour la recherche sur les problèmes de santé des hommes.
Gaëlle, Cédric et Pénélope se sont mobilisés pour l’association Movember, qui œuvre pour la santé des hommes.
Gaëlle, Cédric et Pénélope se sont mobilisés pour l’association Movember, qui œuvre pour la santé des hommes. | OUEST-FRANCE

Ouest-France Publié le 24/11/2019 à

Samedi soir, Gaëlle Frulloni, coiffeuse et barbière, et Cédric Gicquel, restaurateur, ont organisé une soirée de soutien au mouvement Movember, qui organise des actions pour financer les recherches sur la santé au masculin.

L’événement s’est déroulé en deux étapes. Dans son salon Au Cabinet de Curiosités à Trestraou, Gaëlle a reçu quelques Mo Bros et Mo Sistas (frères et sœurs de Movember) autour d’un cocktail afin de fleurir des barbes et moustaches, et de dessiner des moustaches au-dessus des lèvres des femmes.
Un cadre festif dynamique

« Après avoir participé à l’opération Octobre rose en organisant un dîner de charité, j’ai voulu faire quelque chose pour les hommes. Étant barbière, ça m’a paru évident et opportun de participer. Nous avons tous, dans notre entourage, des hommes qui sont concernés par ces problèmes de santé masculine, explique Gaëlle Frulloni. Aider les associations qui aident les gens dans un cadre festif me semble plus dynamique pour servir les causes. »

La soirée s’est poursuivie chez Cédric Gicquel, au Digor Kalon, où les convives ont dîné, dansé et sont repartis avec des lots offerts par des commerçants perrosiens.

« Cela fait six ans que je participe à cette opération lancée par des surfeurs australiens, confie le restaurateur, lui-même surfeur. Gaëlle et moi nous nous connaissons depuis longtemps. Nous avons eu l’idée de nous associer pour cette soirée afin d’apporter notre pierre à l’édifice d’une cause qui concerne, non seulement les hommes, mais aussi leur entourage. »
5 millions de Bros et de Sistas

Parmi les Mo Sistas présentes, Pénélope semblait particulièrement motivée. « Je suis venue d’abord pour faire un don. Comme je viens de finir mes études d’ingénieure en biologie cellulaire et moléculaire, je suis très concernée par la recherche dans le domaine de la santé, notamment sur les cancers. »

Lancé en 2003 en Australie, le mouvement Movember, devenu une fondation à l’échelle mondiale, a pour objectif de réunir des fonds afin de contribuer à l’échelle mondiale à ce que les hommes puissent mener une vie plus heureuse, plus saine et plus longue. Le cancer de la prostate, le cancer des testicules, la santé mentale et la prévention du suicide sont les champs d’action de l’association qui a financé, dans le monde entier, plus de 1 250 projets ayant trait à la santé des hommes.
Dans le monde, plus de 5 millions de Mo Bros et Mo Sistas profitent du mois de novembre pour participer à des événements festifs qui permettent de récolter des fonds.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/perros-guirec-22700/perros-guirec-la-barbiere-et-le-restaurateur-font-leur-movember-contre-les-maladies-des-hommes-6622969

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Movember : un mois pour sensibiliser les hommes sur leur santé
7/11/2019 maxisciences.com*

Comme chaque année en novembre, le mouvement Movember met en lumière, moustaches à l'appui, la lutte contre le cancer de la prostate et des testicules et celui pour la santé mentale et la prévention du suicide. Car beaucoup de chemin reste à parcourir pour les hommes, pour que prendre soin de soi devienne un réflexe.
Peut-être avez-vous remarqué depuis quelques jours chez les hommes de votre entourage l'adoption subite de la moustache. Bien plus qu'un phénomène de mode, cette nouvelle pilosité faciale cache un engagement pour une bonne cause : celle prônée par le mouvement Movember, en faveur de la santé des hommes.
Depuis 2013, cette fondation s'engage en effet pour sensibiliser ces messieurs aux cancers de la prostate et des testicules, la santé mentale et la prévention du suicide. Et pour cause : "La santé des hommes est en crise", statue Emmanuelle Graciet, directrice de Movember France et Royaume-Uni.
La priorité : amener les hommes à prendre soin d'eux
"En France, un homme meurt en moyenne sept ans plus tôt qu'une femme, et ce n'est pas pour des raisons biologiques : les hommes ne sont pas génétiquement programmés pour mourir plus tôt que les femmes". La raison est bien plus simple, et facilement remédiable : "c'est parce que les hommes ne prennent pas soin de leur santé."
Généralement, les hommes attendent le tout dernier moment pour voir leur médecin parce que, depuis tout petit, on leur a appris à ne pas s'exprimer.
Cela se traduit par des chiffres : selon Emmanuelle Graciet, "on diagnostique chaque année 65.000 cancers de la prostate, soit la même prévalence que le cancer du sein dont on parle pourtant beaucoup plus. Avec Movember, nous souhaitons sensibiliser à cette cause, ainsi qu'à celle contre le cancer des testicules, qui touche les hommes très jeunes, ce que nombre d'entre eux ne savent pas. Mais aussi à la santé mentale et la prévention du suicide, puisque trois quart des personnes qui mettent fin à leur vie en Europe sont des hommes. Et dans le monde, un homme se suicide toutes les minutes".

Pour cela, il faut libérer la parole. Grâce à la fondation Movember, 1.250 programmes de recherche biomédicale contre le cancer de la prostate et des testicules ont pu être financés. Mais un nouvel accent particulier est mis sur la santé mentale : "si on apprend dès le plus jeune âge aux hommes qu'il faut savoir se confier, savoir pleurer, savoir prendre soin de soi... cela fera considérablement avancer les choses", conclut Emmanuelle Graciet.
Le 7 novembre 2019
https://www.maxisciences.com/homme/movember-un-mois-pour-sensibiliser-les-hommes-sur-leur-sante_art44004.html 

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Vendredi 08 novembre 2019 07:36 - Morlaix
Morlaix. Pour Movember, les moustaches vont friser à L’Aurore ! ...



photo au café de l’aurore, les « mo bros » (pour « brothers », frères en anglais), mais aussi les « mo sistas » (pour « sisters », sœurs) arborent la moustache pour la bonne cause.  © ouest-france
Au Café de L’Aurore, les « Mo Bros » (pour « brothers », frères en anglais), mais aussi les « Mo Sistas » (pour « sisters », sœurs) arborent la moustache pour la bonne cause. © Ouest-France

Le bar Café de L’Aurore, à Morlaix (Finistère), se rallie au mouvement Movember. Tout le mois, il propose concerts et conférences pour empêcher les hommes de mourir trop jeunes, de cancers à la prostate ou de suicide.
Partout dans le monde, les moustaches fleurissent depuis le début du mois. L’équipe du bar Café de L’Aurore et du Homard Chips House, à Morlaix (Finistère), n’a pas échappé au mouvement, se ralliant à la cause de Movember, qui s’est donné une mission : empêcher les hommes de mourir trop jeunes.
Née en Australie, développée aux États-Unis et au Canada, à ses prémices en France, l’opération veut aider à la lutte contre les cancers de la prostate et des testicules, la santé mentale et la prévention du suicide, grâce aux dons.

« Organisé en novembre juste après Octobre rose, destiné à sensibiliser au dépistage du cancer du sein, ce mouvement né dans un pub de Melbourne, en 2003, invite les hommes à se laisser pousser la moustache chaque mois de novembre, pour sensibiliser l’opinion publique, indique David Prigent. Mon souhait serait de pouvoir étendre le mouvement dans toute la ville. Plus il y aura de monde, plus on en parlera. »
Un bracelet fluo

À travers les animations, concerts et conférences sur les thématiques médicales de Movember, le patron de L’Aurore offre plein d’occasions de faire un don pour la recherche.

Parmi les temps forts, le concert de Rue Traverse (chansons françaises débridées), samedi 9 novembre 2019 ; Les Voyageurs (groupe de rock), le 15 novembre ; concert Liikofa (pop-reggae), vendredi 22 ; conférence Movember en présence de médecins, jeudi 28 ; scène ouverte, vendredi 29.

Un concours de la plus belle moustache sera organisé le 30, lors de la soirée de conclusion. « Nous proposons aussi des bracelets fluo à la vente. Les gens donnent ce qu’ils veulent. »

Jusqu’au 30 novembre, Movember au Café de L’Aurore, à Morlaix (Finistère), place Allende. Programme sur la page Facebook.
Ouest-France
https://redon.maville.com/actu/actudet_-morlaix.-l-equipe-de-l-aurore-relais-de-la-cause-movember_54135-3899273_actu.Htm 

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Randonnée
Quatre choses à savoir sur la Marci-moustache organisée dimanche à Marcillat-en-Combraille pour Movember






Quatre choses à savoir sur la Marci-moustache organisée dimanche à Marcillat-en-Combraille pour Movember
La Marci-moustache a été imaginée par l'office de tourisme de la vallée du cœur de France, à Montluçon © SALESSE Florian







Marcillat-en-Combraille (Allier) se prépare à accueillir, ce dimanche 10 novembre, la première édition de la Marci-moustache, une course-marche-VTT au profit de la fondation Movember.


En s'inspirant des courses organisées un peu partout en France dans le cadre d'octobre rose, notamment à Néris-les-Bains, pour collecter des fonds pour la lutte contre le cancer du sein, l'office de tourisme de la vallée du coeur de France a imaginé la Marci-moustache. La grande première aura lieu ce dimanche 10 novembre 2019 à Marcillat-en-Combraille (Allier). Une course-marche-VTT qui rappelle également la Courstache organisée à Aubière dans le Puy-de-Dôme.


1. Elle est organisée dans le cadre de Movember
Movember, contraction de "Mo" (l'abréviation de moustache en anglais) et de "November", a vu le jour en Australie en 2003, pour sensibiliser l’opinion publique et collecter des fonds au profit de la lutte contre les maladies masculines : cancer de la prostate, des testicules, santé mentale et prévention du suicide, etc.
Pour marquer leur soutien au mouvement, partout dans le monde, les hommes sont invités à se laisser pousser la moustache tout au long du mois de novembre. D'où le choix de l'office de tourisme d'intituler ce rendez-vous Marci-moustache, en référence à Marcillat-en-Combraille, où va se dérouler l'événement, et aux bacantes caractéristiques du mouvement.
Depuis sa création, la fondation a aidé à financer plus de 1.200 projets dans le monde en quinze ans.
2. Elle proposera des circuits pédestres et VTT
Deux circuits pédestres de 6 et 11 km sont au programme.



Quatre circuits pédestres et cyclistes sont au programme de cette première édition qui aura les paysages des Combrailles pour toile de fond :

  • Deux circuits pour les coureurs et marcheurs de 6 et 11 km.
  • Deux circuits VTT de 20 et 35 km.


Les participants seront accueillis place du Donjon à Marcillat. Les départs se feront à partir de 9 heures. Les inscriptions seront prises sur place, à partir de 8 h 30.
3. Toutes les recettes iront à la fondation Movember
Côté tarifs, pour ne pas brider les dons, les organisateurs ont annoncé une participation de 5 euros minimum pour les circuits pédestres, et de 8 euros aux vététistes. Un tee-shirt de l’événement sera offert aux cent premiers inscrits. Toutes les recettes seront reversées à la fondation Movember.
4. Les associations locales très impliquées
Si l'office de tourisme a initié le projet, il a très vite reçu un écho favorable à Marcillat-en-Combraille. Outre cinq sponsors privés et le soutien de la commune, des sapeurs-pompiers (qui proposeront des démonstrations de premiers secours) et du Cyclo-club de la Combraille, la Marci-moustache a réussi à mobiliser bon nombre d’associations de la ville.
Le centre social rural travaille déjà à la fabrication de fausses moustaches, l'emblème de Movember. Et plusieurs autres petites mains se préparent à s’affairer, à l’instar de l’association des travailleurs indépendants de la Combraille, de l’association des familles ou du jumelage Combraille-Westphalie. Elles proposeront, entre autres animations, des ventes de soupes ou de crêpes.
Michaël Nicolas
https://www.lamontagne.fr/marcillat-en-combraille-03420/loisirs/quatre-choses-a-savoir-sur-la-marci-moustache-organisee-dimanche-a-marcillat-en-combraille-pour-movember_13679617/

USA DEBAT CRITIQUE les enjeux et obstacles du depistage universel aux urgences

D’après article  A few simple questions could help doctors stem the suicide epidemic
https://www.washingtonpost.com* Par William Wan
8 novembre 2019

Quelques questions simples pourraient aider les médecins à endiguer l'épidémie de suicide
Mais les urgences disent qu'elles n'ont pas les ressources nécessaires pour dépister les pensées suicidaires chez les patients.
Edwin Boudreaux has tested suicide screening in emergency rooms in seven states. (Adam Glanzman/For The Washington Post)Edwin Boudreaux a testé le dépistage du suicide dans les salles d'urgence de sept États. (Adam Glanzman/For The Washington Post)

Edwin Boudreaux se souvient de la première fois où il s'est vu confier la responsabilité d'un patient alors qu'il était étudiant diplômé en psychologie. La patiente était venue pour un traitement de routine du diabète, mais il est rapidement devenu évident qu'elle était suicidaire.

"Elle était tellement suicidaire que j'ai dû l'accompagner de notre clinique aux urgences pour m'assurer qu'il ne se passerait rien entre les deux ", a dit Boudreaux.

Près de trois décennies plus tard, Boudreaux a produit une recherche convaincante qui révèle qu'un nombre alarmant de patients qui se présentent aux urgences pour des problèmes sans rapport ont des pensées suicidaires émergentes et non détectées - une population nombreuse qui pourrait être sauvée si les médecins et les infirmières demandaient simplement si elles ont des pensées suicidaires.

"Cela ne devrait pas poser de problème ", a déclaré M. Boudreaux, professeur de médecine d'urgence et de psychiatrie à la faculté de médecine de l'Université du Massachusetts, qui a été l'un des nombreux chercheurs en prévention du suicide qui ont insisté pour rendre ce dépistage obligatoire dans les urgences du pays. "Vous pouvez sauver des centaines de vies en faisant ça. Mais la quantité de refoulement a été frustrante."
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Le problème du suicide en Amérique a maintenant atteint des niveaux de crise. Chaque année depuis 1999, le taux de suicide du pays a augmenté, grimpant de 33 % au cours des deux dernières décennies. Plus de 47 000 personnes se tuent maintenant chaque année, et plus d'un million d'entre elles tentent de le faire. Fait alarmant, de nouvelles analyses montrent que l'augmentation a été plus marquée chez les jeunes et les adolescents que dans tout autre groupe d'âge. La violence armée est entrelacée avec l'augmentation globale - près de la moitié de tous les suicides mortels impliquent des armes à feu. Les suicides représentent aujourd'hui 60 pour cent des décès par arme à feu aux États-Unis.

D'éminentes autorités médicales affirment que les États-Unis pourraient réduire ces taux en flèche grâce à une solution relativement simple en dépistant les suicides dans les dispensaires et les salles d'urgence.

Le dépistage universel consiste à demander à toutes les personnes se rendant dans une clinique de soins primaires ou à l'urgence si elles ont des idées suicidaires et, dans l'affirmative, à mettre en place des interventions brèves telles que des conseils téléphoniques et des recommandations pour un traitement supplémentaire.
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L’Institut national de la santé mentale a souscrit à cette idée, qui a investi des millions de dollars dans la recherche sur la proposition et a tenté de persuader les groupes de médecins, les entreprises de soins de santé et les autorités de réglementation de l’appuyer. Les groupes de prévention du suicide ont également fait pression pour un dépistage généralisé.
La résistance provient principalement du secteur hospitalier et des médecins et infirmières des urgences, qui affirment ne pas disposer de ressources suffisantes pour prendre en charge des patients suicidaires et atteints de maladies mentales qu'ils connaissent déjà dans leurs établissements, et encore moins de ceux qui seraient identifiés par des dépistages. L'American College of Emergency Physicians s'est prononcé contre cette idée, pour les mêmes raisons. La Commission mixte - qui est chargée d'accréditer les hôpitaux et exerce une influence considérable sur leurs politiques - a déclaré que les examens préalables pourraient être utiles mais ne les a pas rendus obligatoires.

Dans un courriel, David Baker, vice-président exécutif de la Commission chargé de l'évaluation de la qualité des soins de santé, a expliqué qu'après mûre réflexion, son organisation avait décidé de ne pas exiger le dépistage universel parce que la recherche montrait que le dépistage seul n'était pas efficace lorsqu'il ne s'accompagne ni de counselling ni de suivi.
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"À l'heure actuelle, la plupart des[services d'urgence] ne sont pas en mesure de fournir ce niveau de soins ", a dit M. Baker. "Nous serions prêts à envisager une extension des exigences en matière d'examen préalable à l'avenir, et nous continuons de suivre cette question de près."

Les médecins et les experts de la santé affirment que le traitement de la santé mentale est gravement sous-financé et en manque de personnel dans les hôpitaux du pays. Les patients qui se présentent aux urgences pour des problèmes de santé mentale doivent souvent attendre 24 heures ou plus avant de voir un médecin. Certains attendent des jours et même des semaines pour un lit dans le service psychiatrique.
«Si j'ai un patient souffrant d'une appendicite ou d'une crise cardiaque, je peux contacter un chirurgien par téléphone et le faire soigner instantanément», a déclaré Sandra Schneider, urgentiste et ancienne présidente de l'ACEP. "Mais si quelqu'un essayait de se suicider, dans de nombreux hôpitaux du pays, la seule personne disponible est une infirmière psychiatrique, un travailleur social ou un spécialiste du comportement sur appel ce jour-là. Ce n'est même pas un docteur."
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Selon les urgentistes, il est souvent plus difficile d'obtenir un remboursement pour les traitements de santé mentale dans les urgences que pour les maladies physiques. Et dans certains cas, les hôpitaux finissent par en assumer les coûts.

Les médecins d'urgence soulignent également la litanie de dépistages qu'ils font pour d'autres problèmes, tels que le tabac, la consommation d'alcool et la violence domestique. Ils disent qu'ils auraient besoin de plus de temps, d'argent et de formation pour ajouter le dépistage du suicide.

«Je suis un partisan du dépistage, mais la question est de savoir comment traiter les gens une fois que l'on découvre qu'ils veulent se faire mal.» A déclaré Michael Wilson, urgentiste et chercheur en santé mentale à l'Université de l'Arkansas. "Vous ne pouvez pas simplement filtrer et les envoyer par la porte."

En l'état actuel des choses, a-t-il dit, le personnel des urgences doit souvent choisir parmi les mauvaises options: hospitaliser les patients, ce qui peut alourdir les ressources, ou leur donner congé avec une liste de cliniques de santé mentale à appeler - qui pourraient ne pas être en mesure de voir de nouveaux patients pendant un mois ou même plus longtemps.
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«Se concentrer sur le dépistage, c'est un peu comme s’inquiéter de la pelouse qui prend feu lorsque la maison est en train de brûler», a déclaré Wilson.

Boudreaux a reconnu ces préoccupations.

«Il existe de réels obstacles à la mise en œuvre», a-t-il déclaré. «Personne ne le nie. Mais quelle est l’alternative? Est-ce que nous préférerions ne pas savoir que les gens veulent se tuer? Vaut-il mieux ne pas demander et ne pas savoir?

Après avoir passé la dernière décennie à tester le dépistage du suicide dans les salles d’urgence de sept États américains, M. Boudreaux s’est dit convaincu que cette approche permettait de sauver des vies.

Dans le cadre d’une étude financée par le gouvernement fédéral et à hauteur de 17 millions de dollars, M. Boudreaux et d’autres chercheurs de huit hôpitaux ont découvert que l’ajout du dépistage dans les salles d’urgence doublait le nombre de patients identifiés comme ayant des idées suicidaires ou ayant déjà fait une tentative de suicide: de 2,9% des patients adultes à 5,7%.
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Les chercheurs ont également constaté que la combinaison du dépistage avec une brève assistance téléphonique après la visite avait permis de réduire de 30% le nombre total de tentatives de suicide au cours des 52 semaines de suivi, par rapport aux soins ordinaires.

Une étude différente l'année dernière - basée sur le traitement de 1 200 patients dans cinq hôpitaux d'Anciens Combattants - a montré qu'une simple intervention du personnel des urgences pouvait réduire les risques de tentatives ultérieures. En élaborant un plan de sécurité avec les patients suicidaires avant de les libérer, le personnel des urgences a réduit de moitié leur risque de comportement suicidaire.

Les plans de sécurité consistaient à dresser une liste des personnes à appeler lorsque des idées suicidaires se présentaient, y compris des prestataires de services de santé mentale et des lignes d’urgence, ainsi qu’à élaborer des stratégies d’adaptation et à limiter l’accès à des moyens mortels tels que des armes à feu ou du matériel toxique.

«Souvent, les patients ne demandent pas d’autres soins que ceux qu’ils reçoivent aux urgences», a déclaré Barbara Stanley, une psychologue de l’Université de Columbia qui a rédigé l’étude. «C'est peut-être la seule fois où nous sommes avec eux. Nous avons donc eu l’idée de leur donner quelque chose avec lequel ils peuvent repartir, même si c’est petit. »
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Les groupes de prévention du suicide et les services d'urgence ont commencé à trouver un terrain d'entente. Au cours de l’année écoulée, par exemple, les urgentistes ont travaillé avec la Fondation américaine pour la prévention du suicide à la mise au point d’un outil de dépistage et d’intervention rapide appelé ICAR2E, qu’ils encouragent à adopter volontairement dans les salles d’urgence pour aider à évaluer et à gérer les patients suicidaires.

«Nous avons pris 31 études sur la prévention du suicide dans les services d’urgence et nous en sommes restés aux meilleures pratiques et étapes», a déclaré Wilson. «Tous les médecins d'urgence que je connais se sont mis au travail pour sauver des vies. La question est de savoir quels sont les meilleurs moyens de le faire.

Les dépistages universels ne risquent pas de se généraliser à moins qu'une autorité d'accréditation telle que la Commission mixte les rende obligatoires, ou si leur financement est disponible, ont déclaré des urgentistes et des défenseurs de la santé mentale.
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De nouveaux financements semblent toutefois peu probables à moins que les responsables fédéraux responsables de Medicare et de Medicaid introduisent des remboursements, des incitatifs financiers pour la planification de la sécurité ou le dépistage dans les hôpitaux, ou modifient le mode de financement du traitement de la santé mentale dans les services d’urgence, ont indiqué des responsables des urgences et des défenseurs du suicide.

Les responsables des Centers for Medicare et des services Medicaid n'ont pas répondu à la question de savoir s'ils envisageaient un tel changement.

«La question est de savoir si, en tant que société, nous sommes prêts à payer ce qu'il faut pour résoudre les problèmes de santé mentale», a déclaré Boudreaux.

Si vous ou une de vos connaissances avez besoin d’aide, appelez la Ligne nationale de prévention du suicide au 800-273-TALK (8255). Vous pouvez également envoyer un SMS à un conseiller en cas de crise en envoyant un message à la ligne de texte en cas de crise au 741741.


https://www.washingtonpost.com/health/a-few-simple-questions-could-help-doctors-stem-the-suicide-epidemic/2019/11/07/76107f26-ad95-11e9-bc5c-e73b603e7f38_story.html

POLITIQUE . Valérie Pécresse veut proposer "aux conseillers régionaux que la grande cause régionale soit consacrée à la prévention des suicides"

VIDEO. Valérie Pécresse veut proposer "aux conseillers régionaux que la grande cause régionale soit consacrée à la prévention des suicides"
Lien video https://www.dailymotion.com/video/x7of1yihttps://dai.ly/x7of1yihttps://dai.ly/x7of1yi
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, était l'invitée de franceinfo, mardi 19 novembre.
franceinfoRadio France
Mis à jour le 19/11/2019

"Je constate une montée très forte de la précarité, de la souffrance psychique dans la société française", a déclaré Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, mardi 19 novembre sur franceinfo. "Je proposerai aux conseillers régionaux que notre grande cause régionale l'année prochaine soit consacrée à la prévention des suicides", a assuré Valérie Pécresse.
"La société française est en train de devenir une société brutale"

Réagissant au mouvement de colère des étudiants survenu après l'immolation par le feu d'un jeune devant le Crous, Valérie Pécresse a déclaré sur franceinfo : "Nous avons aussi des enseignants, des soignants, des policiers, des agriculteurs qui mettent fin à leurs jours". La présidente de la région Île-de-France a par ailleurs ajouté que "la société française" était "en train de devenir une société brutale" et qu'il y avait "des problèmes de pouvoir d'achat complètement sous-estimés."

Le gouvernement a annoncé le lancement d'un numéro d'aide aux étudiants précaires. "Ce numéro sera utile", estime la présidente de la région Île-de-France : "Je finance aujourd'hui un numéro d'appel d'aide et de soutien pour les personnels soignants en Île-de-France", a-t-elle ajouté.

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/video-valerie-pecresse-veut-proposer-aux-conseillers-regionaux-que-la-grande-cause-regionale-soit-consacree-a-la-prevention-des-suicides_3709761.html?fbclid=IwAR25JbP1TAX1SiBm8ZmpyB5u_DMdmzvZMGGkp5w52hzqrfHZXI6Xqy7LFz0

PRESSE journalistes de l'AFP Les suicides des auteurs de féminicides et profil

Un tiers des auteurs de féminicides se donnent la mort
Par Catherine Morozov
fr.sputniknews.com/*
Depuis le 1er janvier, 136 femmes ont été assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint. Un tiers de ces meurtriers se donnent la mort. Des actes souvent commis sans préméditation, par des hommes dépressifs, qui ôtent non seulement des vies, mais toute possibilité de jugement de leurs actes.
Le 26 septembre 2019, une femme atteinte d’Alzheimer est tuée à bout portant par son mari, lequel met ensuite fin à ses jours. Fin octobre à Périgueux, un septuagénaire tue sa compagne de 83 ans avant de se donner la mort. Le 11 novembre à la Plaine-sur-Mer, un homme tue son ex-compagne puis se pend. Cette année, les féminicides sont en hausse par rapport aux années précédentes.
Depuis le 1er janvier, ce sont au total 136 femmes qui ont trouvé une mort violente, des meurtres parfois suivis du suicide de l’auteur. L’AFP relate qu’un tiers des auteurs se donnent la mort après être passé à l’acte. Le psychiatre Roland Coutanceau qualifie le suicide de «danger des gens déprimés» et la France compte d’ailleurs le nombre de suicides le plus élevé d’Europe, d’après les chiffres de l’année 2017 du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), avec 9.000 suicides par an. Mais le psychiatre le rappelle que:
«Le fort taux de suicide chez les auteurs de féminicide montre que dans la masse des sujets violents, certains aussi ont des fragilités, se sentent écrasés, même si ça n’excuse en rien leur violence.» 
Fragilisé, complexé, n’ayant pas la notion de contrôle, mais souhaitant tout contrôler dans la vie de celle qui partage sa vie, voilà un profil courant chez ces meurtriers. Après avoir consulté les rapports des «morts violentes au sein du couple». CheckNews a constitué le profil psychologique de ces auteurs, souvent le même: un homme entre 40 et 50 ans, sans activité professionnelle. L’acte est commis au domicile, sans préméditation. Les homicides conjugaux arrivent fréquemment lors d’une séparation ou d’une dispute, près d’un quart des cas recensés par l’AFP en 2019.
«L’auteur pense: je ne suis plus rien sans elle. Je me tue ou je la tue, ça revient au même, tout s’écroule», estime Gérard Lopez, psychiatre expert auprès des cours d’assises.
Une fois mort, l’auteur du féminicide emporte avec lui non seulement sa compagne, mais aussi la possibilité d’un jugement.
«C’est insupportable pour les familles des victimes qu’aux yeux de la société, ils restent innocents, alors que dans la plupart des cas, il n’y a pas l’ombre d’un doute sur leur culpabilité», déclare Hélène de Ponsay, vice-présidente de l’Union nationale des familles de féminicide (UNFF).
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Les féminicides en 2019: au moins 116 cas et des scénarios qui se répètent
afp,  le 22/11/2019 https://www.la-croix.com/France/feminicides-2019-moins-116-cas-scenarios-repetent-2019-11-22-1301062026

Julie, Stéphanie, Johanna... En France, on n'a jamais autant parlé de féminicides, mais les mêmes histoires se répètent de semaine en semaine : depuis janvier, au moins 116 femmes ont été tuées par leurs conjoints ou ex, selon un décompte et une étude au cas par cas des journalistes de l'AFP.

Le 10 novembre dans le Bas-Rhin, Sylvia, 40 ans, était poignardée par Jacky dont elle voulait divorcer. Le lendemain, en Loire-Atlantique, Karine, 48 ans, était tuée de la même manière par Tony, dont elle était séparée depuis deux ans. Idem le jour d'après en Seine-Saint-Denis pour Aminata, 31 ans, tuée par Alou devant leurs deux enfants.

Samedi à Paris, les proches des victimes de féminicides défileront en tête de la «marche nationale» contre les violences faites aux femmes. Deux jours plus tard, le gouvernement doit annoncer de nouvelles mesures contre les violences conjugales et les féminicides, après six semaines de concertations sur le sujet.i Pourquoi lire La Croix ?+
La Croix vous explique, avec lumière et clarté, le monde qui vous entoure, afin que vous puissiez bâtir votre opinion.

Depuis plusieurs années, le nombre de femmes tuées par leurs conjoints ou ex ne baisse pas en France : une tous les trois jours en moyenne, paroxysme de violences conjugales qui touchent 220.000 femmes par an. «Notre système ne fonctionne pas pour protéger ces femmes» et «c'est un drame», a admis vendredi la ministre de la Justice Nicole Belloubet.

Pour comprendre ce phénomène, l'AFP a, à partir de juillet, mobilisé ses journalistes dans toute la France pour étudier chaque cas de féminicide présumé.



Les féminicides par conjoint ou ex-conjoint en France en 2019 / AFP

Au moins 116 cas sont à ce stade considérés comme des féminicides, selon les informations recroisées localement auprès des services de police et de gendarmerie, de magistrats ou d'élus. A ce rythme, le bilan de 2019 pourrait bien dépasser celui de 2018, où le gouvernement avait dénombré 121 femmes tuées par leurs conjoints ou ex.

Des enquêtes se poursuivent par ailleurs pour une dizaine d'autres affaires où des femmes ont été tuées, selon ces sources.

- «Tu es ma chose» -




Les mobiles des féminicides / AFP

Les trois premières de 2019 ont été tuées le même jour, le 6 janvier. A Toulouse, Monica, 29 ans, est poignardée par son conjoint Felisberto qui l'accuse de la tromper, et la tue alors que leur fille est dans sa chambre. Dans les Yvelines, Pascale, galeriste d'art de 56 ans, se dispute avec son mari Robert, 69 ans, qui l'abat de plusieurs balles. Taïna, 20 ans, est retrouvée sous un pont en Seine-et-Marne: elle a été battue à mort à coups de barres de fer par son petit ami Jonathan, un militaire de 21 ans avec lequel elle venait de rompre.6Dans la plupart des cas, le scénario du féminicide ne fait pas de doute pour les enquêteurs même si la présomption d'innocence continue de s'appliquer.

Selon les psychiatres, témoins et autorités interrogés par l'AFP dans le cadre de cette enquête, les scénarios semblent en tout cas se répéter, mettant en scène, dans tous les milieux sociaux et classes d'âges, des hommes impulsifs, dépressifs ou manipulateurs, des femmes violentées, sous emprise ou qui veulent rester avec leurs enfants, des seniors affaiblis...

La séparation reste le premier motif des meurtres (dans au moins 23,5% des cas), devant les disputes (16,5%) et la jalousie (14%).



Suicide des auteurs de féminicides / AFP

En octobre 2018 à l'Ile-Rousse (Corse), Julie Douib, 35 ans, quitte Bruno, 42 ans, le père de ses deux enfants. Depuis trois ans, raconte-t-elle à ses proches, il la frappe régulièrement, la détruit psychologiquement et l'isole socialement.

«Il lui disait tout le temps: +t'as pas de cerveau, tu es ma chose+», se souvient Lucien, le père de Julie. Le couple se partage la garde alternée des enfants. Cinq mois plus tard, le 3 mars, il débarque chez elle et l'abat de deux balles.

Un meurtre par arme à feu, premier mode opératoire des féminicides en 2019 à égalité avec les armes blanches (32%), les coups (18%) et la strangulation (16%), selon le décompte de l'AFP.

- Suicides et seniors -

Comme Julie Douib, de nombreuses femmes tuées, près de 30%, avaient déjà subi des violences (physiques ou psychologiques).

En début d'année près de Tours, Stéphanie, une institutrice de 39 ans, dépose une main courante contre son ex qui a poussé le harcèlement jusqu'à s'installer dans un appartement de la même résidence.

Le 31 mars dans la nuit, elle envoie un message inquiet à une amie: quelqu'un tente de forcer la serrure de son appartement. Elle sait que c'est Jean-Michel et appelle la police. «On ne se déplace pas pour ça Madame», lui aurait-on répondu selon ses proches. Le lendemain, son père la retrouve égorgée dans son appartement.

Les associations, qui dénoncent le manque d'attention des forces de l'ordre, demandent aussi qu'on «soigne» et «éloigne» les conjoints violents. «Ce ne sont pas les manquements de la police qui ont tué ces femmes, ce sont des hommes», rappelle Sandrine Bouchait, présidente de l'Union nationale des familles de féminicide (UNFF).

Autre enseignement, le fort taux de suicide ou tentative de suicide des auteurs après le meurtre, environ 41%. Comme Jean-Michel, retourné mettre fin à ses jours chez lui après avoir tué Stéphanie.

Le suicide est également très présent chez les plus de 70 ans, dont la part, méconnue, reste importante: environ 22% des victimes et des auteurs en 2019, comme en 2018.

Parmi eux, Simone, 81 ans et atteinte d'Alzheimer depuis 10 ans, étranglée par son mari Louis qui n'arrivait plus à s'en occuper et refusait de la laisser devenir «une poupée de chiffon» en maison de retraite. Mais aussi Paolo, un paisible retraité de 78 ans, qui n'a pas supporté que sa femme Jackie le quitte et l'a poignardée en pleine rue.
https://www.la-croix.com/France/feminicides-2019-moins-116-cas-scenarios-repetent-2019-11-22-1301062026
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Que sait-on du profil psychologique des auteurs de féminicides ?
Par Pauline Moullot 7 septembre 2019 https://www.liberation.fr*

Les homicides conjugaux surviennent en général dans un contexte de dispute ou de séparation. Les auteurs n'ont pas de maladie mentale, mais des troubles de la personnalité.

Question posée par Dav le 30/08/2019

Bonjour,

Nous avons reformulé votre question, la voici en intégralité : «Y a-t-il déjà eu des recherches scientifiques sur le profil psychologique des auteurs de féminicide, et si oui, quelles conclusions peut-on en tirer ?»

La découverte du corps d’une jeune femme rouée de coups à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), le 1er septembre, pourrait être le centième «féminicide» depuis le début de l’année, selon les associations qui décomptent le nombre de femmes victimes d’homicides conjugaux. Alors que le Grenelle des violences faites aux femmes a débuté mardi, vous nous demandez quel est le profil psychologique des auteurs de ces homicides.

Chaque année depuis 2006, le ministère de l’Intérieur étudie les «morts violentes au sein du couple». CheckNews a consulté les rapports des cinq dernières années. Et à chaque fois, le résumé du profil de l’auteur de féminicide est quasiment le même.

Des hommes de moins de 50 ans

2014: «L’auteur masculin est, le plus souvent, marié, de nationalité française, a entre 41 et 50 ans, et n’exerce pas ou plus d’activité professionnelle. Il commet son acte à domicile, sans préméditation, avec une arme blanche. Sa principale motivation demeure la dispute suivie de près par le refus de la séparation.»

2015: «L’auteur masculin est, le plus souvent, marié, de nationalité française, a entre 41 et 50 ans, et n’exerce pas ou plus d’activité professionnelle. Il commet son acte à domicile, sans préméditation, avec une arme à feu. Sa principale motivation demeure le refus de la séparation suivi de près par la dispute».

2016: « L’auteur masculin est, le plus souvent, marié, de nationalité française, a entre 41 et 50 ans, et n’exerce pas ou plus d’activité professionnelle. Il commet ce crime à domicile, sans préméditation, avec une arme à feu. Sa principale motivation demeure le refus de la séparation suivi de près par la dispute.»

2017: «L’auteur masculin est, le plus souvent, marié, de nationalité française, a entre 41 et 50 ans, et n’exerce pas ou plus d’activité professionnelle. Il commet ce crime à domicile, sans préméditation, à égalité quasi parfaite avec une arme à feu ou avec une arme blanche. Sa principale motivation demeure la dispute suivie de près par le refus de la séparation.»

2018: «L’auteur masculin est, le plus souvent, marié, français, âgé de 30 à 49 ans, et n’exerce pas ou plus d’activité professionnelle. Il commet ce crime à domicile, sans préméditation, majoritairement avec une arme blanche ou une arme à feu. Sa principale motivation demeure la dispute suivie de près par le refus de la séparation.»

Dans le détail, voici ce qui ressort de l’étude 2018 : 149 homicides au sein d’un couple ont été recensés cette année-là. Ces 149 homicides conjugaux représentent 19% du total des homicides recensés sur l’année; 121 victimes sont des femmes, contre 28 hommes (comme nous l’expliquions dans cet article, les femmes auteures d’homicides ont en général été victimes de violences antérieures); 43 auteurs d’homicides au sein d’un couple se sont suicidés.

Sur les 118 cas où l’auteur est un homme, une dispute a mené à l’homicide à 43 reprises, et une séparation (passée ou en cours) à 28 reprises. Parmi les autres motifs: la maladie ou la vieillesse de la victime (16), les problèmes psychiatriques ou la dépression (9), la jalousie (8), la maladie ou la vieillesse de l’auteur (1), les difficultés financières (1). Dans cinq cas, il existe des causes multiples, et dans les sept derniers cas, le motif n’a pas pu être déterminé.

Parmi eux, 25 auteurs étaient âgés de 40 à 49 ans, 23 de 30 à 39 ans, 19 de 50 à 59 ans, 14 de 70 à 79 ans, 14 de plus de 80 ans, 13 de 60 à 69 ans, 6 de 26 à 29 ans et 4 de moins de 25 ans.

59% d’entre eux étaient les époux de leurs victimes, et 20% les concubins.



Sur la nationalité et la profession des auteurs d’homicides au sein des couples, l’étude ne détaille pas selon le sexe: 19 d’entre eux sont de nationalité étrangère, dont deux Européens, et près de 72% n’exercent pas d’activité professionnelle, 61 d’entre eux sont sans emploi et 46 retraités. Parmi les actifs, la majorité des auteurs sont des employés.



Enfin, «dans 54,6% des cas (soit 81 faits), on constate la présence d’au moins une substance susceptible d’altérer le discernement de l’auteur et/ou de la victime au moment des faits (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes)», note l’étude.

Ces données ne permettent pas pour autant de dresser un profil psychologique des auteurs d’homicides. Médecin légiste au CHU de Poitiers, Alexia Delbreil analyse depuis 1999 tous les dossiers judiciaires d’homicides conjugaux ou tentatives d’homicide jugés par la cour d’appel de Poitiers. Soit, 54 cas à ce jour.
Des troubles de la personnalité

La chercheuse explique ainsi que deux profils généraux se dégagent, dans le contexte des homicides conjugaux commis par des hommes sur des femmes. «Il y a d’abord l’auteur de violences conjugales physiques, qui exerce sa violence de manière chronique dans un rapport dominant-dominé et qui passe à l’acte dans ce contexte». Cela se passe souvent dans un cadre précaire et d’alcoolisation.

Deuxième contexte : les séparations. «La période la plus à risque est celle des trois à six mois qui suivent la séparation», note Alexia Delbreil. «Ce sont des auteurs qui pour la plupart n’ont jamais exercé de violences physiques mais qui exerçaient une emprise à bas bruit sur leur compagne. Ils sont incapables de se projeter dans cette séparation et celle-ci peut réactiver un sentiment d’abandon. Ils vivent leur relation comme immuable, et quand elle n’est plus là, tout s’effondre».

Dans ces deux situations, un profil psychologique des auteurs se dessine. Premièrement, ils ne sont pas atteints de maladie mentale, et ont donc tous été jugés responsables. «Mais beaucoup d’entre eux ont des troubles de la personnalité, qui se forment autour de carences affectives et éducatives et qui entraînent des angoisses d’abandon», analyse la chercheuse.

«Ces carences sont majorées au moment de la rupture et les hommes ne vont ni reconnaître ni prendre en charge ce mal-être», poursuit-elle. Dans 50% des passages à l’acte, des menaces suicidaires ont ainsi été évoquées. «Ce mal-être évolue jusqu’à créer des tensions internes très importantes, qui aboutissent à un acte pulsionnel: pour qu’il y ait un retour à l’équilibre, il faut que l’un des deux disparaisse.»
Négation de l’autre

Il existe aussi une absence de distinction de l’autre, qui n’est pas considéré comme un individu propre. «L’autre est un effet miroir, qui apporte une valorisation de la personne et comble des failles narcissiques. Il y a une espèce de fusion qui a souvent été confondue avec ce qu’on appelait le "crime passionnel". Il y a un déni de l’autre: "J’ai besoin de l’autre et besoin de dominer la situation et la partenaire." Mais ce n’est ni de la passion ni de l’amour.»

Ces recherches, les seules aussi précises en France, sont transposables aux autres régions, explique Alexia Delbreil. «Nos résultats sont similaires aux chiffres annoncés par le ministère de l’Intérieur, et aux résultats d’enquêtes dans les autres pays: au Canada, en Europe du nord, en Espagne, au Portugal…»

Dans un article plus global recensant ses propres travaux de recherches et la littérature internationale, la légiste constate: «L’acte meurtrier est commis lorsque l’homme se rend à l’évidence que la séparation est irrémédiable, pour se venger de l’abandon ressenti, pour empêcher la femme d’être avec une autre personne. L’homicide est alors une réaction à la "dépossession", où l’amour laisse place à la haine. La compagne est assimilée à un objet qu’il désire être tout à lui. La vengeance et la querelle sont les motivations suivantes, le plus souvent dans un contexte où la violence et la consommation d’alcool sont courantes.» Pauline Moullot
https://www.liberation.fr/checknews/2019/09/07/que-sait-on-du-profil-psychologique-des-auteurs-de-feminicides_1748755

vendredi 22 novembre 2019

Rapport public de la Délégation interministérielle à l'aide aux victimes Comment améliorer l'annonce des décès ?

Rapport public   Comment améliorer l'annonce des décès ?
Date de remise : 25 octobre 2019
Auteur(s) : Élisabeth Pelsez
Auteur(s) moral(aux) : Délégation interministérielle à l'aide aux victimes
Type de document : Rapport d'étude
Pagination : 52 pages
Édité par : Ministère de la justice

Depuis sa création en août 2017, la délégation interministérielle à l’aide aux victimes (DIAV) s’est efforcée d’améliorer les dispositifs de prise en charge des victimes, en prenant en compte les retours d’expérience issus du très grand nombre d’événements dramatiques, pour lesquels elle s’est mobilisée ; qu’il s’agisse d’attentats, de catastrophes naturelles, d’accidents collectifs ou d’autres infractions commises au quotidien, il est rapidement apparu que les proches des victimes auxquels un décès est annoncé, témoignaient de manière régulière de l’importance de ce moment crucial et de la nécessité d’y accorder une attention extrême, tant les conséquences qui en découlent peuvent marquer toute l’existence. Dans son rapport, la délégation interministérielle à l’aide aux victimes énumère 18 propositions visant à mieux former les personnels et à définir des « règles » à respecter en matière d’information des décès et des mesures à prendre après le drame. Le rapport préconise que l’intervenant professionnel (enquêteurs, médecins…) dispose d’un certain nombre de référentiels qui le soutiendrait dans la démarche délicate de l’annonce, combinant le respect des proches, l’accompagnement de leur désarroi et l’efficacité de sa fonction.

Chapitre "Une préparation mentale renforcée pour annoncer un suicide"

Acces rapport https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/271505.pdf

source https://www.vie-publique.fr/rapport/271505-comment-ameliorer-lannonce-des-deces-delegation-laide-aux-victimes

AUTOUR DE LA QUESTION STRUCTURE RESSOURCE Paris (75) Unité de jour spécialisée dans les troubles de conduites alimentaires pour adolescents

La 1ère unité de jour spécialisée pour adolescents présentant des troubles de conduites alimentaires en France vient d’ouvrir ses portes à la clinique de la FSEF (Fondation santé des étudiants de France) à Paris dans le 16ème arrondissement.
Fondation santé des étudiants de France
Les troubles du comportement alimentaire (TCA), qui revêtent des aspects psychiques et somatiques, se traduisent par une anorexie mentale, une boulimie nerveuse, une hyperphagie alimentaire. Ils peuvent engendrer des complications nombreuses, telles que défaillance cardiaque, infertilité, dépression et même suicide. Le taux de mortalité varie de 5 à 15 %, c’est le plus élevé dans les maladies psychiatriques.
À l’inadaptation sociale qui touche ceux qui en souffrent s’ajoute le manque de prise en charge. Plus de la moitié de ces sujets ne sont pas traités.
L’unité de jour accueille les adolescents de 12 à 20 ans. Une équipe pluridisciplinaire soins-études propose une évaluation puis un programme de soins individualisé associé à une reprise progressive des études. L’offre de soins études-insertion, graduée et individualisée pour les adolescents et leur famille lui confère son originalité.
C’est la double évaluation effectuée par les équipes soignante et pédagogique qui détermine l’intensité de la scolarité en tenant compte des besoins de soins de chaque patient.

La Haute Autorité de Santé (HAS) insiste depuis 2010 sur l’utilité de développer des structures proposant une prise en charge « pluriprofessionnelle et coordonnée » sur le plan somatique, psychiatrique, nutritionnel, social et familial. Plus on agit précocement, plus la guérison est rapide.
Il n’en reste pas moins que les signes cliniques d’alerte ne sont pas facilement repérables. La HAS propose à cet effet 8 fiches outils consultables sur son site Internet.

Clinique Édouard Rist
14 rue Boileau
75016 Paris
Tél : 01 40 50 52 00
hdj.tca.rist@fsef.net


USA Pratiques exemplaires en matière de transition des soins pour les personnes à risque de suicide

Pratiques exemplaires en matière de transition des soins pour les personnes à risque de suicide
22 novembre 2019 sur www.sprc.org*

Le groupe consultatif sur les transitions des soins Care Transitions Advisory de The National Action Alliance for Suicide Prevention (Action Alliance) a publié un document intitulé Best Practices in Care Transitions for Best Practices in Care Transitions for Individuals with Suicide Risk: Inpatient Care to Outpatient Care. Le rapport présente des pratiques réalisables et fondées sur des données probantes pour aider les systèmes de soins de santé et les fournisseurs de soins de santé à améliorer la participation et la sécurité des patients pendant la transition des soins aux patients hospitalisés aux soins externes. Il s'appuie sur le document Recommended Standard Care for People with Suicide Risk et The Way Forward: Pathways to Hope, Recovery, and Wellness with Insights from Lived Experience.


source info http://www.sprc.org/news/best-practices-care-transitions-individuals-suicide-risk

Tentatives de suicide et suicides dans les Hauts-de-France. Evolutions récentes.

Psy.Brèves n°16, octobre 2019. Tentatives de suicide et suicides dans les Hauts-de-France. Evolutions récentes.
Ce nouveau numéro de PsyBrèves présente les données épidémiologiques récentes sur les conduites suicidaires dans les Hauts-de-France et ses départements. Alors que les suicides deviennent moins nombreux, les tentatives de suicide ne diminuent pas. La morbi-mortalité suicidaire régionale reste très supérieure à celle de la France.

Téléchargez le Psy.Brèves n°16

Source https://www.f2rsmpsy.fr/psy-breves-nd16-octobre-2019-tentatives-suicide-suicides-hauts-france-evolutions-recentes.html 

Avis relatif à la prise en charge des personnes détenues atteintes de troubles mentaux de la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL)

Avis relatif à la prise en charge des personnes détenues atteintes de troubles mentaux
Source https://www.cglpl.fr/2019/avis-relatif-a-la-prise-en-charge-des-personnes-detenues-atteintes-de-troubles-mentaux/

Au Journal officiel du 22 novembre 2019, le Contrôleur général a publié un avis relatif à la prise en charge des personnes détenues atteintes de troubles mentaux. Cet avis a été transmis à la ministre de la justice ainsi qu’à la ministre des solidarités et de la santé pour qu’elles puissent formuler des observations. La ministre de la justice a apporté ses observations, également publiées au Journal officiel.

Lire l’avis et les observations du ministère de la justice


Depuis sa création, le CGLPL a relevé à de nombreuses reprises les carences de la prise en charge de la santé mentale des personnes détenues et leurs lourdes conséquences. Il dresse un constat accablant de cette situation et entend réaffirmer le principe d’une égalité réelle d’accès aux soins et de traitement entre les patients détenus et le reste de la population.
Les constats du CGLPL portent sur des situations concrètes : des pathologies lourdes aggravées par l’enfermement et l’isolement, un risque de suicide accru et des conditions de détention qui perturbent l’accès aux soins, nuisent à leur efficacité et, finalement, privent la sanction pénale de son sens. A l’origine de ces situations, trois facteurs principaux peuvent être identifiés : la méconnaissance des pathologies affectant la population pénale, l’insuffisance des moyens institutionnels de leur prise en charge et la banalisation d’atteintes quotidiennes aux droits fondamentaux, parfois de faible gravité, mais récurrentes.

Les pathologies mentales affectant les personnes détenues sont mal connues


  • Les études épidémiologiques sont anciennes ou partielles
La dernière étude épidémiologique générale réalisée en France sur la santé mentale dans les prisons françaises remonte à 2007. Le CGLPL fait état depuis de nombreuses années de la carence d’une analyse qualitative fine de la souffrance psychique des détenus, de l’évolution des troubles au cours de la détention et des effets potentiellement pathogènes de l’incarcération, et souligne la nécessité de mieux connaitre l’importance des troubles psychiatriques dans les lieux d’enfermement.
Les ministres de la justice et de la santé ont annoncé le lancement d’une étude pour évaluer la santé mentale des détenus. Il est aujourd’hui indispensable d’améliorer la connaissance des pathologies mentales chez les personnes détenues, en l’orientant vers la recherche d’une prise en charge adaptée et la définition d’une politique de soins.

  • La justice ne dispose pas des moyens nécessaires pour identifier les pathologies mentales
Parmi les principales causes identifiées de la surpopulation carcérale figurent la détention provisoire et la procédure de comparution immédiate, destinée à accélérer la réponse pénale, et qui aboutit fréquemment à des incarcérations immédiates. Or, les personnes souffrant de troubles mentaux ont souvent des difficultés à s’exprimer, notamment sur l’existence d’un suivi psychiatrique. Lorsqu’une expertise psychiatrique est diligentée, elle n’est pas suspensive : la personne est donc susceptible d’être incarcérée dans l’attente des conclusions. Les expertises psychiatriques, qui ne sont systématiques qu’en matière criminelle et qui ne lient pas le juge, concluent en outre rarement à l’irresponsabilité totale.
Les dispositions relatives à la responsabilité pénale dans les situations d’abolition ou d’altération du discernement mériteraient d’être réexaminée afin de mettre le juge en mesure de mieux appréhender la santé mentale des personnes prévenues.

  • Le personnel pénitentiaire n’est pas formé pour appréhender et gérer la maladie mentale
Certains troubles mentaux préexistent à l’incarcération, tandis que d’autres peuvent survenir au cours de la détention. Dans tous les cas, la maladie mentale affectant la personne détenue introduit une complexité dans sa relation avec le personnel pénitentiaire, que sa formation, axée sur la sécurité, ne prépare pas à la gestion de la maladie mentale. Le personnel de surveillance est mal armé pour comprendre la maladie mentale et mettre en œuvre des modalités de prise en charge adaptées.
Le CGLPL recommande que le personnel de surveillance des établissements pénitentiaires bénéficie systématiquement d’une formation élémentaire à la détection et à la gestion des troubles mentaux de la population pénale. Il ne s’agit évidemment pas de conduire des surveillants à prendre en charge la pathologie mais de favoriser son repérage et la mise en œuvre de modalités de surveillance qui la prennent en compte sans l’aggraver.

La prise en charge des personnes détenues atteintes de pathologies mentales est inégale et incomplète


  • Les moyens pour garantir l’accès aux soins sont insuffisants
La prise en charge de la maladie mentale en prison est organisée selon trois modalités :
  • l’ambulatoire, dans les unités sanitaires en milieu pénitentiaire (USMP) ;
  • l’hospitalisation de jour dans les services médico-psychologiques régionaux (SMPR) et certaines USMP ;
  • l’hospitalisation complète, soit en UHSA (unité hospitalière spécialement aménagée), en soins libres ou sans consentement, soit dans des services psychiatriques de proximité, uniquement en soins sans consentement.
Malgré cette organisation pertinente, les patients détenus ne disposent pas d’un accès aux soins équivalent à celui des patients libres.
La progression inquiétante du nombre des détenus en maisons d’arrêt ne s’est pas accompagnée d’un développement parallèle des moyens de santé. L’accès aux soins ambulatoires et à l’hospitalisation de jour est très inégal en fonction de la présence ou non d’un SMPR dans l’établissement. L’inégale répartition territoriale et le faible nombre des neuf UHSA contrarient le principe d’égalité d’accès aux soins en fonction de la distance qui sépare les prisons des UHSA, et accroissent les délais d’attente pour accéder à ces dernières.
La coordination du dispositif est insuffisante pour garantir une réelle continuité des soins. Le retour en prison après un séjour en UHSA ou à l’hôpital, n’offrent pas un environnement adapté à la prise en charge de troubles psychiatriques comme le ferait un centre médico-psychologique en milieu ouvert. Il en résulte pour certains patients un cycle sans fin d’hospitalisations et de retours en détention après un rétablissement toujours incomplet. Si l’idée d’instituer des programmes de soins en milieu pénitentiaire peut paraître séduisante, elle repose sur une assimilation excessive de la prison au domicile personnel et sur l’illusion que le milieu pénitentiaire est en mesure de fournir des prestations d’accompagnement et de soutien que l’on n’y trouve pas dans les faits.
Des mesures seraient de nature à répondre aux besoins identifiés par le CGLPL : définir un ratio de personnel médical par détenu, renforcer le rôle des agences régionales de santé dans la définition d’une offre de soins cohérente et réaliser une évaluation de la première tranche des UHSA.

  • La prise en charge médicale au sein des établissements pénitentiaires est inadaptée
La prise en charge des troubles du comportement en milieu pénitentiaire présente de graves faiblesses. Dans la grande majorité des établissements pénitentiaires visités, le CGLPL a constaté de nombreuses difficultés rencontrées par les personnes détenues pour accéder à des soins psychiatriques : manque d’effectifs affectant le personnel médical, délais importants pour obtenir un rendez-vous avec un psychiatre, etc.
Parmi les établissements supposés permettre une prise en charge adaptée, le centre pénitentiaire de Château-Thierry (Aisne) a vocation à accueillir des personnes condamnées présentant des troubles du comportement rendant difficile leur intégration à un régime de détention classique, mais ne relevant ni d’une prise en charge par un SMPR, ni d’une hospitalisation en soins psychiatriques sans consentement, ni d’une UHSA. Le CGLPL a constaté, lors de sa dernière visite en 2015, que l’établissement accueille en réalité des personnes détenues atteintes de troubles psychotiques sévères dont l’établissement d’origine n’est plus en mesure d’assurer la prise en charge, et ce pour des séjours parfois longs ou récurrents. La vocation première de l’établissement se trouve détournée pour pallier les carences structurelles de la prise en charge des détenus atteints de pathologies psychiatriques. Le CGLPL estime qu’une telle prise en charge des troubles du comportement en milieu pénitentiaire présente de graves faiblesses qui font obstacle à ce que cet établissement puisse être considéré comme un modèle à reproduire.
L’existence même d’un tel établissement repose sur une ambiguïté de principe relative à la place des personnes atteintes de pathologies mentales en prison. Pour améliorer la prise en charge des personnes détenues souffrant de troubles mentaux, il apparaît plus approprié de développer les structures hospitalières sécurisées que de créer des prisons médicalisées. Le CGLPL considère qu’une personne souffrant d’une pathologie mentale nécessitant une prise en charge de longue durée, notamment parce qu’elle n’est pas en capacité d’apprécier et de mesurer la portée de la peine, n’a pas sa place en prison : elle doit faire l’objet d’une prise en charge confiée à des soignants et à ce titre, être orientée vers un établissement de santé.

  • La suspension de peine pour raisons médicales est très rarement accordée
L’article 720-1-1 du code de procédure pénale permet la suspension d’une peine d’emprisonnement notamment lorsque l’état de santé mentale d’une personne détenue est durablement incompatible avec le maintien en détention. Or, les suspensions de peine accordées sur ce fondement demeurent trop rares, faute notamment d’un repérage pertinent des personnes susceptibles d’en bénéficier (expertises insuffisantes, personnel mal formé) et de l’absence de structure d’accueil.
La prise en charge des personnes détenues durablement atteintes de troubles mentaux ne doit pas être l’affaire de l’administration pénitentiaire. Elle doit donc donner lieu à une suspension de peine pour raison médicale et se poursuivre en milieu hospitalier ordinaire, y compris, si c’est nécessaire, en unité pour malades difficiles. À titre exceptionnel, dans les cas où cette mesure se révèle impossible, les pathologies mentales chroniques doivent être prises en charge dans un ou plusieurs établissements hospitaliers de long séjour sécurisé par l’administration pénitentiaire sur le modèle des UHSA, qui doivent rester consacrées au traitement des crises.
Le CGLPL recommande favoriser le développement de structures hospitalières sécurisées en lieu et place de la création de prisons médicalisées afin d’assurer une prise en charge adaptée, y compris de longue durée, aux personnes détenues souffrant de troubles mentaux.

  • La continuité des droits du patient séjournant en UHSA n’est pas toujours garantie
Les UHSA sont des établissements hospitaliers dont la sécurité périmétrique est assurée par un établissement pénitentiaire.
La fluidité des relations entre les équipes hospitalières et pénitentiaires : l’absence d’information sur la durée des séjours interdit aux patients détenus de gérer leur paquetage ; les fiches de liaison entre les établissements et l’unité hospitalière sont mal renseignées ou manquantes, de sorte que les niveaux d’escorte sont décidés de manière arbitraire ; le service pénitentiaire d’insertion et de probation  et les services sociaux ne sont pas présents ; les conditions de détention et de visite sont défavorables , etc. La dureté de ces conditions de séjour conduit de nombreuses personnes détenues à refuser une hospitalisation.
Il convient d’envisager toute mesure utile pour qu’une personne détenue placée en unité hospitalière ne subisse pas de restriction de ses droits, en veillant notamment à assurer la continuité de sa situation administrative et à doter les unités hospitalières des moyens et infrastructures adaptés (parloirs, activités, cantine, etc.).

  • Les conditions de prise en charge des personnes détenues dans les services psychiatriques de proximité portent atteinte à leur dignité
Le CGLPL constate que les personnes détenues hospitalisées sans consentement dans les services psychiatriques de proximité sont presque systématiquement placées en chambre d’isolement et quelquefois sous contention, même si leur état clinique ne le justifie pas, pendant toute la durée de leur séjour.
En outre, les conditions dans lesquelles les personnes sont transportées de l’établissement pénitentiaire à l’hôpital sont particulièrement attentatoires à leurs droits, dans la mesure où le transport est effectué par des soignants en véhicule sanitaire avec contention systématique. Les patients détenus ne devraient pas être systématiquement placés sous contention lors de leur transport, une telle mesure ne devant être mise en œuvre que sur prescription médicale et en raison du comportement de l’intéressé, jamais en raison de son statut.
De telles mesures de contraintes, décidées en l’absence de toute indication thérapeutique, doivent être regardées comme constituant un traitement cruel, inhumain et dégradant. Le CGLPL recommande que des directives nationales soient données pour mettre un terme au menottage systématique des personnes pendant leur transport et leur placement systématique à l’isolement, pratiques sécuritaires qui ne sont pas plus nécessaires que proportionnées.

  • La sortie de prison peut être accompagnée d’une rupture de la prise en charge
La fin de la détention peut occasionner une rupture de la prise en charge. Il existe des consultations « sortants » destinées à préparer la sortie, à identifier un médecin référent et à faciliter la transmission du dossier médical à ce dernier, mais la surpopulation pénale, la situation sociale précaire des personnes libérées et les difficultés intrinsèques du secteur psychiatrique rendent souvent ce dispositif inopérant. Cette situation peut conduire à des incarcérations itératives, phénomène aggravé par les carences dans la détection de la maladie mentale dans le cadre des procédures de comparution immédiate : une personne détenue atteinte de troubles mentaux est libérée sans accompagnement médical, réitère des actes qui la conduisent devant la justice, laquelle ne détecte pas toujours lesdits troubles et prononce, faute de garanties de représentation, une nouvelle peine d’emprisonnement.
Pour enrayer cette dynamique, il convient de coordonner efficacement les moyens sociaux, médicaux et judiciaires, de manière que les personnes concernées puissent bénéficier d’un accompagnement sanitaire et médico-social, d’un accès facilité à un logement et à l’emploi et d’une articulation des soins en milieu ouvert et en milieu fermé cohérente avec les contraintes liées à l’exécution de la peine. Les enjeux de la prise en charge psychiatrique des sortants de prison sont en effet essentiels pour leur réinsertion.