jeudi 12 septembre 2024

à Morlaix, le CHPM organise sa 2e formation de citoyens Sentinelles

 « Parler du suicide, ça sauve des vies » : à Morlaix, le CHPM organise sa 2e formation de citoyens Sentinelles

Par Sophie Guillerm

Le 10 septembre est la Journée mondiale de prévention du suicide. L’occasion pour le Centre hospitalier des pays de Morlaix d’annoncer sa seconde formation de Sentinelles, ce réseau de citoyens dont la mission est de repérer et orienter les personnes en souffrance psychique.

« En cas de détresse ou de pensées suicidaires ou si vous avez besoin de venir en aider à une personne en souffrance, le numéro d’urgence national est le 3114, gratuit et confidentiel, 24 h/24 et 7 j/7», rappellent Isabelle de Andrade, et Pauline Glikpo, formatrices en prévention suicide.
« En cas de détresse ou de pensées suicidaires ou si vous avez besoin de venir en aider à une personne en souffrance, le numéro d’urgence national est le 3114, gratuit et confidentiel, 24 h/24 et 7 j/7», rappellent Isabelle de Andrade, et Pauline Glikpo, formatrices en prévention suicide. (Le Télégramme / Sophie Guillerm)

Le dispositif Sentinelles est un programme de prévention du suicide mis en place et déployé à l’échelle nationale depuis 2020. À Morlaix, ce dispositif est mis en œuvre  depuis janvier 2024 au centre hospitalier, grâce à une enveloppe de l’Agence régionale de santé. Après la formation d’un premier groupe de onze sentinelles en mars 2024, le CHPM ouvre une seconde session de formation qui se déroulera le 18 novembre 2024, de 9 h à 17 h, dans les locaux de la CCI, à Morlaix. Douze places sont proposées (*).

Casser les idées reçues

« Parler du suicide, c’est très tabou. Ça renvoie à des choses douloureuses dans l’imaginaire collectif. Or, le fait d’en parler ne pousse pas au passage à l’acte », rassurent Isabelle de Andrade, infirmière au CHPM à Morlaix et Pauline Glikpo, cadre infirmier du CHPM à Saint-Pol-de-Léon. « Les gens qui ont des idées de suicide ne veulent pas mourir, mais arrêter de souffrir : la mort leur apparaît comme l’apaisement le plus total, la seule alternative », poursuivent les deux formatrices du programme de prévention suicide.

Gratuite et basée sur le volontariat, la formation Sentinelles s’adresse à tous les non-soignants, toutes catégories socioprofessionnelles confondues. La seule condition est d’être majeur. « C’est destiné aux personnes qui ont cette sensibilité aux soucis de l’autre, qui sont déjà dans le savoir écouter. Tout le monde peut devenir une sentinelle : ce peut être la coiffeuse, le facteur… Ceux à qui on se confie naturellement en situation de souffrance ou d’idées suicidaire ».

Repérer et orienter

Le contenu de la formation, condensée sur une seule journée, est dense : y sont abordés le repérage, l’écoute, les signes physiques et psychologiques alarmants, le savoir-être, la symptomatologie… Avec la mise à disposition d’un gros annuaire de professionnels à solliciter, d’associations peu connues, avec des lignes téléphoniques prioritaires. L’objectif est de donner « des clés pour pouvoir écouter la personne, faire du repérage et pouvoir l’orienter vers les services compétents, sachant que ce dispositif ne fonctionne que dans une alliance sentinelle/personne en souffrance. »?

« Il est important de souligner qu’il n’y a pas de compte à rendre. C’est un acte sans engagement, avec un respect de l’anonymat des sentinelles auprès de l’ARS ».

Retour d’expérience positif

Le premier groupe de sentinelles, formé en mars 2024 à Morlaix, était composé de neuf femmes et deux hommes, âgés de 35 à 60 ans : des personnels de l’Éducation nationale, des membres d’associations (handicap, insertion professionnelle, addiction), secrétaire médicale, pompier volontaire, dont d’anciens patients pris en soin pour ce type de souffrance et aujourd’hui stabilisés.

Ils se sont revus au mois de juin autour d’Isabelle de Andrade et Pauline Glikpo pour un premier retour d’expérience. « Tous avaient des prédispositions à accueillir, mais ne savaient pas forcément comment réagir : la formation les a rassurés, sécurisés ». À cela s’ajoute pour les volontaires « l’intérêt de composer un groupe polyprofessionnel qui facilite les échanges et crée un réseau. C’est comme un gros filet qui permet à la sentinelle d’être là, mais pas seule face à la souffrance d’autrui »?. Sans compter que « ?Ça crée des passerelles directes avec le CHPM »?.

Mais jusqu’à présent? « il n’y a pas eu d’appel au numéro spécial qui guide vers l’infirmier formé à la crise suicidaire », glissent les deux formatrices qui rappellent« le numéro d’urgence national : 3114 ».

(*) Inscriptions par mail,jusqu’au 11 octobre, à l’adresse :preventiondusuicide@ch-morlaix.fr

https://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix-29600/parler-du-suicide-ca-sauve-des-vies-a-morlaix-le-chpm-organise-sa-2e-formation-de-citoyens-sentinelles-6658343.php