Publié le 13/03/2019 https://www.jim.fr*
Caractérisés par des déficits de la communication et des
interactions sociales, par des intérêts restreints et par des
comportements répétitifs (stéréotypies), les troubles du spectre
autistiques (TSA) sont considérés désormais comme des conséquences
de perturbations lors du neurodéveloppement. On a observé récemment
une hausse de la mortalité précoce chez les personnes avec TSA,
avec une « contribution significative » des décès par
suicide dans cette surmortalité. Toutefois, la question des
comportements et des pensées suicidaires chez les autistes (y
compris chez les sujets avec de « simples » traits autistiques) est
encore peu étudiée.
Pour mieux comprendre ces relations éventuelles entre des traits autistiques et des idées suicidaires ou/et des comportements d’autoagressivité (comme des scarifications ou des prises inconsidérées de médicaments), une recherche prospective a été réalisée à partir des données de l’ALSPAC (Avon Longitudinal Study of Parents and Children, une étude longitudinale sur les parents et les enfants, commencée en 1991 dans le comté d’Avon, en Angleterre)[1]. Chez 5 031 sujets de cette cohorte ALSPAC, les auteurs ont étudié les associations entre un diagnostic de TSA (ou la présence de quatre traits autistiques concernant la communication, le langage, les comportements répétitifs et la socialisation) et des pensées ou des actes autoagressifs, voire suicidaires, à l’âge de 16 ans, et examiné les relations possibles avec une éventuelle symptomatologie dépressive à l’âge de 12 ans (appréciée alors avec l’outil Short Mood and Feelings Questionnaire)[2].
Traiter les troubles dépressifs, une stratégie préventive
Pour mieux comprendre ces relations éventuelles entre des traits autistiques et des idées suicidaires ou/et des comportements d’autoagressivité (comme des scarifications ou des prises inconsidérées de médicaments), une recherche prospective a été réalisée à partir des données de l’ALSPAC (Avon Longitudinal Study of Parents and Children, une étude longitudinale sur les parents et les enfants, commencée en 1991 dans le comté d’Avon, en Angleterre)[1]. Chez 5 031 sujets de cette cohorte ALSPAC, les auteurs ont étudié les associations entre un diagnostic de TSA (ou la présence de quatre traits autistiques concernant la communication, le langage, les comportements répétitifs et la socialisation) et des pensées ou des actes autoagressifs, voire suicidaires, à l’âge de 16 ans, et examiné les relations possibles avec une éventuelle symptomatologie dépressive à l’âge de 12 ans (appréciée alors avec l’outil Short Mood and Feelings Questionnaire)[2].
Traiter les troubles dépressifs, une stratégie préventive
Les auteurs constatent que les enfants avec des troubles des
interactions sociales (souvent diagnostiqués « avec autisme » ou «
avec TSA ») ont un « risque plus élevé d’autoagressivité ou
d’intention suicidaire » (Risque Relatif = 2,14 ; intervalle de
confiance à 95 % [IC] 1,28–3,58) et de « projet suicidaire »
(RR=1,95 ; IC 1,09–3,47) vers l’âge de 16 ans, comparativement aux
sujets sans traits autistiques. Dans environ 32 % des cas, on
observe que cette association entre déficit de communication
sociale et autoagressivité est sous-tendue par la présence de «
symptômes dépressifs à l’âge de 12 ans. »
Les auteurs estiment donc que ces déficits de communication sociale constituent « un trait autistique important, en lien avec le risque de suicide » et que « l’identification et la gestion précoces de troubles dépressifs » dès l’enfance peut donc se révéler « une stratégie préventive. » Plus globalement, des recherches ultérieures devraient s’efforcer d’identifier « d’autres mécanismes potentiellement modifiables » pouvant permettre « des interventions préventives contre le risque de comportement suicidaire dans cette population à haut-risque. »
[1] https://en.wikipedia.org/wiki/Avon_Longitudinal_Study_of_Parents_and_Children & http://www.bristol.ac.uk/alspac/
[2] https://www.seattlechildrens.org/globalassets/documents/healthcare-professionals/pal/smfq-rating-scale-7.2.pdf
Dr Alain Cohen
Les auteurs estiment donc que ces déficits de communication sociale constituent « un trait autistique important, en lien avec le risque de suicide » et que « l’identification et la gestion précoces de troubles dépressifs » dès l’enfance peut donc se révéler « une stratégie préventive. » Plus globalement, des recherches ultérieures devraient s’efforcer d’identifier « d’autres mécanismes potentiellement modifiables » pouvant permettre « des interventions préventives contre le risque de comportement suicidaire dans cette population à haut-risque. »
[1] https://en.wikipedia.org/wiki/Avon_Longitudinal_Study_of_Parents_and_Children & http://www.bristol.ac.uk/alspac/
[2] https://www.seattlechildrens.org/globalassets/documents/healthcare-professionals/pal/smfq-rating-scale-7.2.pdf
Dr Alain Cohen