sur http://www.santelog.com/news/medecin/stress-au-travail-les-medecins-se-suicident-aussi_9359.htm
Actualité publiée il y a 12 novembre
General Hospital Psychiatry
Le
stress au travail et les problèmes de santé mentale contribuent aussi à
la hausse des taux de suicide chez les médecins révèle cette étude de
l’Université du Michigan. Malgré un accès plus que privilégié aux soins
de santé, les médecins sont moins enclins à solliciter un traitement en
santé mentale et leurs problèmes au travail sont associés à un risque
plus élevé de suicide que dans d’autres professions. Conclusions dans la
revue General Hospital Psychiatry.
Le
fait saillant de cette étude est que les médecins, atteints de troubles
mentaux, sont sous-traités en dépit de leur accès aux soins : Bien que
plus de médecins que de non-médecins participant à l'étude avaient connu
des problèmes de santé mentale avant le suicide, le taux d'utilisation
des antidépresseurs était plus faible chez les médecins. Ainsi,
rappellent les auteurs, la dépression majeure est un facteur de risque
connu pour le suicide, en particulier chez les femmes médecins.
Les
auteurs ont utilisé les données de l'United States National Reporting
System pour évaluer les données démographiques, les variables de santé
mentale, les facteurs de stress récents et les méthodes de suicide chez
les médecins victimes de suicide par rapport aux non-médecins dans 17
pays. Au total, l’analyse a porté ainsi sur 31.636 victimes de suicide
dont 203 identifiées comme médecins et révèle que les principaux
facteurs de suicide, chez les médecins sont soit un trouble de santé
mentale soit un problème professionnel. L'identité d'un médecin est
fortement liée à sa fonction professionnelle et le stress au travail
être un facteur encore plus puissant de risque de suicide.
Overdose de médicament :
L'étude révèle que les médecins qui se sont suicidés étaient plus
susceptibles d'avoir des médicaments qui pouvaient être mortels dans
leur champ d’activité et prescription. Ainsi, les médecins étaient
significativement plus susceptibles que les non-médecins d'avoir pris
des antipsychotiques, des benzodiazépines et des barbituriques
(identifiés par les tests de toxicologie), mais pas d’antidépresseurs.
Ainsi, parmi les médecins, si le premier moyen reste l’arme à feu comme
en population générale, la méthode n°2 est par overdose de médicament…
Par crainte de la stigmatisation ? «Si
cette population a sans doute un excellent accès aux soins, elle ne se
donne pas accès au traitement adapté, principalement par crainte de la
stigmatisation », ajoute l’auteur qui fait état d’une croyance selon
laquelle les médecins devraient être en mesure d'éviter la dépression
ou tout simplement de s'en remettre par eux-mêmes. L’absence de
confidentialité par rapport à un patient lambda, la possibilité de se
traiter soi-même peuvent expliquer pourquoi les médecins ne vont pas non
plus vers un traitement formel de leurs problèmes de santé mentale,
explique le Dr Katherine J. Gold, professeur adjoint d'obstétrique et de
gynécologie à l'Université du Michigan, auteur principal de l’étude.
Chez les internes aussi :
Une précédente étude de l’Université du Michigan avait porté sur les
facteurs de risque de stress et d'épuisement professionnel chez les
étudiants en médecine. Un taux élevé d'anxiété, de dépression et
d'épuisement professionnel avait été constaté chez les étudiants en
médecine comme chez les médecins.
Les auteurs concluent donc à la nécessité de réfléchir aux
moyens de lutter contre la stigmatisation, le sous-diagnostic et
l’insuffisance de traitement de la dépression chez les médecins et les
internes. « Nous
avons besoin de rendre plus facilement accessibles et plus
confidentiels, pour les médecins, les soins et traitements en santé
mentale ».