COMPLÉMENT DU POST Suicide au travail : une étude dégage 4 profils à risque du 22 juin2012
"Le risque de suicide au travail"  sur http://www.conseil-entreprise.org/risque-suicide-travail-n87030.html
Dimension dramatique d’un mal-être, le suicide au travail représente près de 500 victimes par an en France et suscite des inquiétudes légitimes. Il est aussi un enjeu considérable en termes de responsabilités civile, pénale, morale de l’entreprise, sans même évoquer les implications sur sa réputation. Afin de prévenir ce risque majeur il faut pouvoir le reconnaitre, l’évaluer et mettre en place des mesures pour aider le salarié en souffrance. 
C’est  sur  cette dimension que Psya,  spécialiste  de  la prévention et  la gestion des Risques Psychosociaux en  partenariat  avec  l’Université  de Rennes 2 Haute Bretagne a mené une recherche  sur  l’évaluation du risque  suicidaire au travail.
Les résultats ont été présentés le 21 juin lors des 9èmes rencontres Psycho, organisées par Psya.
Le questionnement et la méthode
Pour  mener  à  bien  cette  approche,  Astrid  Hirschelmann,  Jean  Philippe  Melchior,  Florence  Terrade  et  deux  Ingénieurs  de  recherche,  Anne  Winter et  Aude  Ventéjoux    de  l’Université  de  Rennes  2  et  de  l'Université  du  Maine  avec  Patrick  Charrier  de  Psya,  ont  travaillé  sur  une  base  terrain  en  ateliers  soutenue  par  un  guide  d’entretien :
-Des  ateliers  avec  des  professionnels  du  milieu  de  l’entreprise:  DRH,  médecins  du  travail,  psychologue  et   membres  du  CHSCT,  à  raison  de  six  demi-journées  d’entretiens  collectifs  sur  une  période  de  6  mois,  les  3  premiers avec 5 à 7 DRH, les suivants avec des médecins du travail, des psychologues et des membres du CHSCT
-Un  guide  d’entretien  avec  4  axes  principaux :  la  prise  en  compte  des  RPS  dans  l’entreprise ;  la  qualité  des  relations  sociales  dans  l’entreprise ;  les  contextes  de  changements  au  cours  des  cinq  dernières  années ;  les  possibilités d’anticipation des problèmes.
Les  résultats  issus  de  la  lecture  clinique  des  ateliers font  apparaitre  des  thèmes  récurrents  mais  aussi  par  opposition  aux  connaissances  objectives  sur  le  risque  de  suicide  des  participants,  une  prise  en  compte  importante de leur ressenti ou de leur intime conviction.
Les thèmes les plus souvent évoqués sont la responsabilité de l’entreprise et des cadres dirigeants, l’évaluation  de  la  qualité  de  vie  au  travail,  l’interprétation  des  comportements  individuels  et  collectifs,  la  formation  de  l’encadrement  sur  ces  questions  d’évaluation  et  de  prévention,  la  difficulté  à  distinguer  sphère  privée  et  professionnelle.
Considérer le suicide comme un processus et non seulement comme un acte.
Une modélisation dynamique des situations de vulnérabilité a été réalisée afin que les professionnels puissent  distinguer  ce  qui  dans  le  risque  de  suicide,  relève  de  l’ordre  des  problématiques  personnelles  et  des  problématiques  professionnelles.
Il  s’agit  de  proposer,  sur  le  mode  du  diagnostic  différentiel,  une  grille  de  lecture  et  d’analyse  favorisant  l’évaluation  des  situations  vulnérantes  complexes  et  dynamiques.
Quatre  situations (voir tableau  joint) ont  été  retenues, combinant raisons privées,  raisons professionnelles, suicide  (ou tentative) sur le lieu de travail, suicide (ou tentative) sur le lieu privé. Pour chaque cas ainsi identifié, la  reconnaissance  du  risque,  la  manière  dont  il  se  manifeste,  les  ressources  mobilisables  pour  éviter  une  aggravation  de  la  situation et les effets  sur  l’entreprise  et ses  collaborateurs  représentent    un cadre  référent. 
Selon ces  quatre  types  de  situation, les  répercussions  et  implications  pour l'entreprise et l'environnement  du  salarié ne sont pas les mêmes. Dans tous les cas, l'acte est porteur de sens et revêt une fonctionnalité propre  qu'il s'agit de comprendre.
Les préconisations
Être attentif au réel
Aussi simple et souvent aussi difficile à réaliser, le regard de chacun sur l’autre doit être encouragé. Évaluation 
de  la  qualité  de  vie  au  travail,  enquête  et  entretiens  pour  libérer  la  parole,  formation  des  managers  de 
proximité à la vigilance sont autant de moyens à mettre en œuvre pour appréhender les situations de risques 
dans l’entreprise.
Gérer humainement  ses ressources
Les orientations positives de la direction en matière de RPS doivent se traduire par de nouvelles pratiques sur le  terrain :  passer  d’un  management  de  contrôle  à  un  management  de  soutien,  former  l’encadrement  de  proximité  à  l’ensemble  de  la  problématique,  se  doter  d’un spécialiste RH hors  hiérarchie,  s’adresser  à chaque  fois que nécessaire selon les situations de risques à un acteur extérieur à l’entreprise (consultant, psychologue,  assistant social,..)
Créer une zone de partage
Il apparait pour les DRH interviewés qu’il existe des difficultés majeures à travailler en coopération pour ne pas dire  en  synergie  avec  la  médecine  du  travail.  Cette  dernière  estime  quant  à  elle  que  les  directions  ont  trop  souvent tendance à ne s’intéresser qu’aux symptômes les plus aigus des RPS, sans vouloir trop se pencher sur  les divers facteurs qui en sont à l’origine.
Une zone de partage (service RH, CHSCT, médecine du travail) permettrait de sortir par le haut de nombreuses situations de blocage où l’incompréhension rime souvent avec hostilité.
Développer un nouveau rapport aux salariés
Les maitres mots ne peuvent être que veille, communication et accompagnement. En effet  la communication 
doit  être  le  vecteur  d’une  nette  amélioration  de  l’ambiance  de  travail  et  favoriser  le  recul  des  sentiments  d’isolement.  Toute  situation  de  mal-être  doit  pouvoir  s’exprimer  dans  l’entreprise  que  ce  soit  dans  le  cadre  d’entretien  conventionnel  comme  l’entretien  annuel,  mais  aussi  et  surtout  par  la  communication  entre  collègues  rendue  particulièrement  difficile  ces  dernières  années  en  raison  de  l’intensification  des  charges de  travail.
Conclusion
La sincérité. Ces préconisations sont des orientations à explorer et à enrichir dans le contexte unique de chaque  entreprise. Elles peuvent conduire à de très nettes améliorations dès lors que la volonté des dirigeants n’est pas  feinte.
L’attention. Au croisement de la sphère privée et de la sphère professionnelle, des espaces de vulnérabilité se créent qu’il convient de repérer.
L’évaluation. Situer et évaluer sont deux objectifs avant toute intervention ou régulation.
2. A propos de Psya 
Créé  en  1997  par  Jean-Marie  Gobbi,  Psya  fût  parmi  les  tous  premiers  cabinets  français  à  proposer  des  solutions  de  prévention en matière de santé psychologique. 
Dans un premier temps, partenaire des assureurs, Psya conçoit un service d’aide psychologique accessible par téléphone et  par internet 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour leurs bénéficiaires de manière préventive ou suite à un sinistre. 
Le Centre  d’Ecoute Psychologique est animé exclusivement par des Psychologues Cliniciens.
Aujourd’hui  plus  de  700  000  salariés  bénéficient  en  France  d’un  numéro  dédié  et  gratuit  leur  permettant  d’accéder,  de  manière anonyme et confidentielle, au Centre d’Ecoute Psychologique Psya qui vient d’être certifié ISO 9001 version 2008.
Puis naturellement, Psya développe de manière progressive et en étroite collaboration avec les entreprises (Direction des  Ressources Humaines, CHSCT, médecine du travail), une gamme complète de prestations dans le domaine de la prévention  et de la gestion des risques psychosociaux au travail.
Aujourd’hui,  60  collaborateurs  - psychologues  cliniciens,  victimologues,  psychologues  du  travail,  ergonomes,  psychosociologues,  sociologues,  consultant  RH  - tous  conscients  des  enjeux  liés  à  la  santé  des  salariés  interviennent,  en  collaboration avec tous les acteurs de l’entreprise, sur les trois niveaux de prévention :
- Prévention primaire (axe organisationnel) : Audit & Conseil
- Prévention secondaire (axe managérial) : Sensibilisation & Formation
- Prévention tertiaire (axe individuel) : Soutien & Accompagnement
Psya est habilité en qualité d’Intervenant en Prévention des Risques Professionnels «IPRP». L’ensemble de ses intervenants  sont diplômés et soumis au code de déontologie de leur profession garantissant ainsi éthique et confidentialité. 
Psya, est présent à Paris, Lyon, Rennes, Bordeaux et Marseille ainsi qu’en Espagne et en Italie.
Enfin, Psya est membre de la F.I.R.P.S (Fédération des Intervenants en Risques Psychosociaux).
INFO ++ : Support conférence sur wk-rh.fr http://www.wk-rh.fr/actualites/upload/support%20conf_suicide.pdf 
 
