Note méthodologique
Surveillance des suicides liés au travail en France : une étude exploratoire
C. Bossard a, , , G. Santin a, V. Lopez c, E. Imbernon a, C. Cohidon b
a Département santé travail, institut de veille sanitaire, 12, rue du Val-d’Osne, 94415 Saint-Maurice, France
b Département santé travail, institut de veille sanitaire au moment des travaux, policlinique médicale universitaire de Lausanne, Lausanne, Suisse
c Institut médico-légal et institut de santé au travail, CHU de Clermont-Ferrand, 63000 Clermont-Ferrand, FranceReceived 19 December 2014, Accepted 4 January 2016,
Revue d'Épidémiologie et de Santé Publique
Résumé
Position du problème
Il n’existe à l’heure actuelle en France aucun système d’enregistrement permettant de dénombrer les suicides en lien avec le travail, ni même ceux survenant sur un lieu de travail. Une étude de faisabilité relative à la mise en place d’un système multi-sources de surveillance des suicides en lien avec le travail, à partir de données existantes, a été conduite par le département santé travail de l’Institut de veille sanitaire. L’objectif du système était de permettre le dénombrement et la description des suicides en lien avec le travail selon des variables sociodémographiques et professionnelles.
Méthodes
L’étude de faisabilité s’est déroulée en deux étapes : une phase d’exploration des sources de données potentiellement utilisables et un pilote à l’échelle régionale (Auvergne).
Résultats
Quatre sources de données ont été considérées comme pertinentes pour l’alimentation du système multi-sources : le fichier de mortalité du CépiDc, les données de réparation des principaux régimes de sécurité sociale, celles des services de médecine légale et celles de l’inspection du travail.
Conclusion
Aucune des sources de données n’étant exhaustive, la phase pilote a permis d’identifier les suicides en lien avec le travail dans chacune des sources et un nombre de cas global a été estimé. L’étude de faisabilité a mis en évidence les limites et les critères de réussite pour la mise en place d’un tel système. Des recommandations pour la suite ont été formulées, dont une collaboration avec les services de médecine légale qui détiennent des données essentielles.
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0398762016301535