Le bilan alarmant des conséquences du chômage sur la santé
AFP Publication: 10/05/2016 www.huffingtonpost.fr*
SANTE - "Le chômage est désormais un problème majeur de santé publique". Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) alerte mardi 10 mai avec un projet d'avis compilant les résultats des dernières études sur le sujet.
Le projet d'avis, présenté par Jacqueline Farache (groupe CGT), sera examiné à 14H30 par le Cese, avant un vote vers 16H00. Il dresse un bilan de santé alarmant des demandeurs d'emploi, alors que leur nombre - 5,76 millions selon Pôle emploi - tutoie les sommets.
"10.000 à 14.000 décès par an sont imputables au chômage en France par maladies chroniques, hypertension, rechute de cancer... et la mobilisation collective est quasi inexistante", dénoncent les auteurs, citant une étude de l'Inserm.
"Des études internationales (...) font état d'un risque de surmortalité multiplié par trois, soit un effet comparable à celui du tabagisme", poursuivent-ils.
Une autre étude récente (Inserm, assurance maladie et assurance vieillesse) met en évidence l'état sanitaire général "dégradé" des demandeurs d'emploi: par exemple, les chômeurs et les chômeuses déclarent respectivement 2,32 et 1,71 fois plus fréquemment un "mauvais état de santé".
Par ailleurs, le chômage "accroît les troubles dépressifs et le risque suicidaire", selon le projet d'avis : "Pour une augmentation de 10% du taux de chômage, le taux de suicide tous sexes confondus augmente significativement de 1,5%." Le taux de chômage a augmenté en France de 47% depuis 2008.
Impacts sur le couple et la famille
Mais au-delà de ses effets sur la santé, le chômage a aussi un impact social, qui "touche le couple, les enfants et l'avenir même de la cellule familiale", selon le document.
Il cite une étude de 2004, selon laquelle le chômage des parents diminuerait "de 12 points la probabilité d'obtention du baccalauréat" par les enfants.
"Le chômage a également un impact sur la stabilité de la vie familiale, car il augmente les risques de séparation", selon le projet d'avis.
Ses auteurs regrettent que les conséquences du chômage soient "largement sous-évaluées". Ils font une série de recommandations, notamment pour améliorer l'image des chômeurs: "inscrire la précarité sociale parmi les critères de discrimination prohibés par la loi", lancer une "campagne d'information et de sensibilisation"...
Le projet d'avis préconise également de mieux documenter, par des études épidémiologiques, sociologiques et statistiques, les effets du chômage sur la santé.
Il recommande, en outre, un meilleur accompagnement des chômeurs, en leur proposant un "soutien psychologique", en les orientant vers un "premier bilan médical dès le premier entretien" à Pôle emploi, et en réfléchissant à élargir aux chômeurs le système de santé au travail.
* http://www.huffingtonpost.fr/2016/05/10/bilan-alarmant-consequences-chomage-sante_n_9880942.html
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projet d’avis « L’impact du chômage sur les personnes et leur entourage : mieux prévenir et accompagner » rapporté par Mme Jacqueline Farache (Groupe CGT) au nom de la section des affaires sociales et de la santé, le CESE formule un ensemble de recommandations concrètes pour attirer l’attention de tous les acteurs et décideurs et accompagner les personnes au chômage. Ce projet d’avis sera présenté puis soumis au vote de l’assemblée plénière du Conseil économique, social et environnemental mardi 10 mai