Article publié le : dimanche 03 février 2013 sur http://www.rfi.fr/france/20130203-poles-vigilance-mis-place-prevenir-suicides-police-francaise
Il y a eu plus de 1300 suicides au sein de la police au cours des 30 dernières années, soit deux fois plus que de fonctionnaires tués en service.
Reuters
Par RFI
Depuis le début du mois de janvier 2012, des « pôles de vigilance suicide » sont mis en place dans la police, profession particulièrement exposée à ce phénomène. Des psychologues et assistants sociaux sont chargés d’aider à identifier les fonctionnaires fragilisés.
Stress, pression de la hiérarchie, peur de la sanction, course au chiffre… Un rapport publié en 2010 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) avait déjà pointé du doigt un risque suicidaire beaucoup plus élevé dans la police que dans le reste de la population.
En moins de trente ans, il y a en effet eu plus de 1 300 suicides parmi les fonctionnaires de la police française, soit deux fois plus que le nombre de morts en service.
L'accès à l'arme de service favorise le passage à l'acte
Cela s’explique, notamment, par le fait qu’ils ont en leur possession leur arme de service, qui reste le moyen principal des suicides de policiers.
Consciente du problème au sein de l’institution, l’administration avait déjà mis en place des cellules de veille à la suite de la publication du rapport de l’Inserm en 2010. Aujourd’hui, ces « pôles de vigilance suicide » viennent renforcer ce dispositif de prévention.
Mis en place dans chaque département, ils comprendront plusieurs professionnels : des psychologues et des assistants sociaux, dont le travail sera coordonné par des médecins qui prendront en charge les fonctionnaires les plus fragilisés.
Le pôle pourra aussi signaler à la hiérarchie les cas posant potentiellement problème, tout en respectant le secret professionnel.
