jeudi 13 juillet 2023

ETUDE RECHERCHE CANADA Étude transversale des facteurs associés aux idées suicidaires chez les adolescents de l'Ontario

 Pourquoi des idées suicidaires chez les adolescents ? Publié le 12/07/2023 jim.fr/

Comme le suicide représente depuis le début de ce siècle la deuxième cause de décès annuelle au Canada chez les hommes et les femmes de 15 à 24 ans et environ le quart de tous décès observés chaque année dans cette classe d’âge, une équipe de l’Ontario a réalisé une étude transversale des facteurs associés à l’idéation suicidaire chez les adolescents (âgés de 12 à 18 ans) de cette province canadienne.

Examinant les facteurs associés à l’idéation suicidaire chez les adolescents, cette recherche confirme la pertinence de certains critères comme le sentiment d’appartenance à son école, la disponibilité perçue d’un soutien, l’estime de soi, les sentiments d’inutilité ou de désespoir, le fait d’être victime de harcèlement ou de cyberharcèlement, la consommation de drogues et l’utilisation des médias sociaux.


Faible estime de soi, sentiment d’inutilité, absence de soutien…

Dans cette population, 13,6 % des jeunes indiquent « avoir eu une idée de suicide durant les douze mois précédents, mais sans savoir où demander du soutien. » Certains critères sont associés à une plus grande probabilité d’idéation suicidaire : « se sentir sans valeur, avoir une faible estime de soi, être victime de harcèlement, et une consommation de cannabis. » Mais dans un modèle de régression logistique multivariée et pondérée pour toutes les variables d’exposition, et contrairement à des croyances fréquentes a priori, d’autres critères « ne sont pas associés » à une idéation suicidaire : un sentiment de « désespoir », l’utilisation des médias sociaux, une consommation d’alcool ou de tabac, et un contexte de cyberharcèlement. 

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 Basée sur la théorie interpersonnelle du suicide[1], (proposée en 2005 pour promouvoir un modèle théorique global du comportement suicidaire), cette étude illustre que « la faible estime de soi et le sentiment d’être inutile –deux indicateurs du « fardeau » perçu– et le fait de ne pas savoir vers qui se tourner pour obtenir de l’aide –un indicateur de frustration ou d’appartenance contrariée– sont des critères « associés à de plus fortes probabilités d’idéation suicidaire. » Les auteurs estiment que ces constats démontrent le besoin d’offrir aux jeunes des soutiens accessibles en santé mentale et guident les interventions visant à réduire le risque de suicidalité durant l’adolescence. 

[1] https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0003448720301542

Dr Alain Cohen