vendredi 9 juin 2023

Union européenne de la santé : une nouvelle approche globale de la santé mentale

Union européenne de la santé : une nouvelle approche globale de la santé mentale

Source https://france.representation.ec.europa.eu/ 7/06/23

Aujourd'hui, la Commission met en œuvre l'engagement pris par la présidente von der Leyen dans le discours sur l'état de l'Union de 2022, en ajoutant un pilier à l'union européenne de la santé: une nouvelle approche globale de la santé mentale.

Press conference by Margaritis Schinas, Vice-President of the European Commission, and Stella Kyriakides, European Commissioner, on a global approach in terms of mental health

Aujourd'hui, la Commission met en œuvre l'engagement pris par la présidente von der Leyen dans le discours sur l'état de l'Union de 2022, en ajoutant un pilier à l'union européenne de la santé: une nouvelle approche globale de la santé mentale.

La présente communication constitue une première étape importante pour mettre la santé mentale sur un pied d'égalité avec la santé physique et pour garantir une nouvelle approche transsectorielle des questions de santé mentale. Avec 20 initiatives phares et des financements de l'UE provenant de différents instruments financiers d'une valeur de 1,23 milliard d'euros, la Commission soutiendra les États membres en accordant la priorité aux personnes et à leur santé mentale.

La communication d'aujourd'hui arrive à point nommé: avant la pandémie de COVID-19, les problèmes de santé mentale touchaient déjà 1 personnes sur 6 dans l'UE, situation qui s'est aggravée avec les crises sans précédent des dernières années. Le coût de l'inaction est considérable, s'élevant à 600 milliards d'euros par an.

Questions de santé mentale: éléments clés pour lutter contre les problèmes de santé mentale

Dans un contexte marqué par d'importants changements technologiques, environnementaux et sociétaux auxquels la population a du mal à faire face, l'action de l'UE en matière de santé mentale s'articulera autour de trois principes directeurs:

i) une prévention adéquate et efficace,

ii) l'accès à des soins de santé mentale et à des traitements de qualité et abordables, et

iii) la réintégration dans la société après la guérison.

Cette approche globale aborde la problématique de la santé mentale dans l'ensemble des politiques afin de reconnaître les multiples facteurs de risque de la maladie mentale. Dans le cadre de cette approche, les actions concrètes couvriront un vaste éventail de politiques et incluront des efforts pour:

  • Promouvoir la bonne santé mentale par l'intermédiaire de la prévention et la détection précoce, notamment au moyen d'une initiative européenne pour la prévention de la dépression et du suicide, d'un code européen de la santé mentale et d'un renforcement de la recherche sur la santé cérébrale.
  • Investir dans la formation et le renforcement des capacités qui mettent l'accent sur la santé mentale dans l'ensemble des politiques et améliorent l'accès aux traitements et aux soins. Les actions comprendront des programmes de formation et d'échange pour les professionnels et un soutien technique aux réformes de la santé mentale à l'échelle nationale.
  • Assurer une bonne santé mentale au travail en sensibilisant et en améliorant la prévention. Cela se fera, par exemple, au moyen de campagnes de sensibilisation menées à l'échelle de l'UE par l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) et d'une éventuelle future initiative de l'UE sur les risques psychosociaux au travail.
  • Protéger les enfants et les jeunes pendant leurs années les plus vulnérables et les plus formatrices, dans un contexte de pressions et de défis croissants. Les mesures comprennent un réseau de santé mentale pour les enfants et les jeunes, une boîte à outils de prévention pour les enfants, portant sur les principaux déterminants de la santé mentale et physique, ainsi qu'une meilleure protection en ligne et sur les médias sociaux.
  • Répondre aux besoins des groupes vulnérables en apportant un soutien ciblé à ceux qui en ont le plus besoin, tels que les personnes âgées, les personnes en situation économique ou sociale difficile et les populations de migrants/réfugiés. Une attention particulière est accordée aux populations touchées par les conflits, notamment les personnes déplacées d'Ukraine (en particulier les enfants) et les enfants restés en Ukraine et traumatisés par la guerre.
  • Montrer l'exemple à l'échelle internationale en sensibilisant et en fournissant un soutien de qualité en matière de santé mentale dans les situations d'urgence humanitaire.

Contexte

Même avant la pandémie de COVID-19, les problèmes de santé mentale touchaient environ 84 millions de personnes dans l'UE, et les chiffres n'ont fait qu'empirer depuis lors. La pandémie a exercé une pression accrue sur la santé mentale, en particulier chez les jeunes et les personnes souffrant de troubles mentaux préexistants. Dans son discours sur l'état de l'Union de septembre 2022, la présidente von der Leyen a annoncé une nouvelle initiative sur la santé mentale.

L'initiative répond également aux appels du Parlement européen et à une proposition présentée par les citoyens dans le cadre de la conférence sur l'avenir de l'Europe. Le coût de l'inaction en matière de santé mentale est considérable et devrait augmenter, compte tenu des défis mondiaux liés aux changements sociaux, politiques et environnementaux, à l'intensification de la numérisation, aux pressions économiques et aux changements radicaux sur le marché du travail. Les coûts totaux des problèmes de santé mentale — qui incluent les coûts pour les systèmes de santé et les programmes de sécurité sociale, mais aussi ceux de la baisse de l'emploi et de la productivité des travailleurs — sont estimés à plus de 4 % du PIB dans l'ensemble des pays de l'UE, soit plus de 600 milliards d'euros par an [1].

Pour en savoir plus

Communication

Santé mentale (europa.eu)Vidéo sur la santé mentale

[1]
 Panorama de la santé Europe - Europe 2018: https://health.ec.europa.eu/system/files/2020-02/2018_healthatglance_rep_en_0.pdf

Déclarations de membres du Collège

«La santé mentale est aussi importante pour notre bien-être que la santé physique. Les citoyens l’ont rappelé une nouvelle fois lors de la conférence sur l’avenir de l’Europe. Aujourd’hui, nous prenons une mesure majeure pour soutenir la santé mentale en Europe, pour les plus vulnérables, notamment pour les personnes et les enfants fuyant l’Ukraine, qui doivent surmonter des expériences terribles. Notre approche européenne, la première du genre, met la santé mentale sur un pied d’égalité avec la santé physique et décrit tout ce que nous faisons pour que le soutien soit accessible et abordable pour tous ceux qui en ont besoin».

Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne - 07/06/2023

«Aujourd’hui, nous présentons une approche globale et anthropocentrique de la santé mentale. Notre communication constitue une étape importante vers une Europe dans laquelle la santé est meilleure, plaçant les besoins psychosociaux des personnes les plus vulnérables au cœur de nos efforts. La solidarité avec les plus vulnérables et la protection de ces derniers constituent des valeurs européennes fondamentales, des composantes essentielles de notre mode de vie européen».

Margaritis Schinas, vice-président chargé de la promotion de notre mode de vie européen - 07/06/2023

«La santé, cela comprend la santé mentale et il ne peut y avoir d’union européenne de la santé sans un accès égal et en temps utile à la prévention, au traitement et à la prise en charge de la santé mentale de tous. Aujourd’hui nous prenons un nouveau départ vers une approche globale de la santé mentale, axée sur la prévention et une conception multipartite à l'échelle de l’UE. Nous devons mettre un terme à la stigmatisation et à la discrimination afin que ceux qui en ont besoin puissent demander et recevoir l’aide dont ils ont besoin. On a le droit de ne pas aller bien, et il nous incombe de veiller à ce que toute personne demandant de l’aide y ait accès».

Stella Kyriakides, commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire - 07/06/2023

«Environ la moitié des travailleurs de l’UE considèrent que le stress est courant sur leur lieu de travail et qu’il est à l’origine d’environ la moitié des journées de travail perdues. Il est temps de prendre le problème à bras-le-corps, dans l’intérêt de nos travailleurs et de notre économie. Une entreprise qui ne dispose pas d'une main-d’œuvre en bonne santé ne peut pas réaliser son potentiel de productivité il y a donc un impératif à la fois social et économique à s’attaquer à cette tendance croissante. Notre santé mentale au travail est tout aussi importante que notre santé physique».

Nicolas Schmit, commissaire à l'emploi et aux droits sociaux - 07/06/2023

Détails

Date de publication
7 juin 2023
https://france.representation.ec.europa.eu/informations/union-europeenne-de-la-sante-une-nouvelle-approche-globale-de-la-sante-mentale-2023-06-07_fr

ARTICLE SUR LE SUJET

Dépressions, stress, suicides : Bruxelles pousse les Vingt-Sept à agir sur la santé mentale

Alors que la santé mentale des Européens s'est nettement dégradée ces dernières années, la Commission européenne propose une série d'actions spécifiques et met 1,23 milliard sur la table.

Bruxelles
Emploi et travailAvant la pandémie de Covid-19, environ 84 millions de personnes étaient touchées sur le Vieux Continent, d'après la Commission européenne. (iStock)

Par Fabienne Schmitt  Publié le 7 juin 2023  https://france.representation.ec.europa.eu/*

C'est « l'épidémie silencieuse » de l'Europe, selon les termes du vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas. La santé mentale des Européens s'est considérablement dégradée ces dernières années, engendrant des coûts de plus en plus élevés.

Avant la pandémie de Covid, environ 84 millions de personnes étaient touchées sur le Vieux Continent, d'après la Commission. Un chiffre qui n'a fait qu'empirer, depuis, sur fond de guerre en Ukraine, de crise énergétique, d'augmentation du coût de la vie et de changements radicaux des modes de travail…

Le coût total des problèmes de santé mentale - systèmes de santé, programmes de Sécurité sociale, baisse de l'emploi et de la productivité des travailleurs compris - est évalué, par Bruxelles, à « plus de 4 % du PIB » en Europe, soit plus de 600 milliards d'euros par an.

L'exécutif européen estime ainsi qu'il y a urgence à agir, en proposant une série d'actions spécifiques, en particulier préventives et pour aider, avant tout, les plus vulnérables.


Il s'agit aussi de remettre de l'ordre dans les différentes initiatives qui ont été prises par le passé dans ce domaine. De l'aveu même de la commissaire à la Santé, Stella Kyriakides, « les services et outils » mis en place par l'UE sont « dispersés et souvent insuffisamment connus de ceux qui en ont besoin ».
Epidémie silencieuse

L'UE est ainsi prête à mettre 1,23 milliard de financement sur table pour « agir là où c'est nécessaire », a souligné Margaritis Schinas et inciter les Etats membres à classer la santé mentale parmi leurs priorités.

« Ce n'est pas à Bruxelles que nous pouvons résoudre tous ces problèmes, a-t-il ajouté. Nous avons placé haut la barre sur ce que peut faire l'Europe pour compléter les efforts nationaux et internationaux. Ce n'est que le début du voyage, pas un aboutissement… »

A ce stade, les mesures sont très générales. Bruxelles veut d'abord lancer une « initiative » - étape préalable à une législation - de prévention de la dépression et du suicide.

L'Europe planche parallèlement sur un code européen de la santé mentale dont les contours restent, pour l'heure, assez flous. Il s'agit de « donner aux gens les moyens de mieux prendre soin d'eux-mêmes et de leurs proches », a simplement mentionné Stella Kyriakides.
Suicides

Bruxelles veut aussi que les entreprises prennent plus en compte ces questions et annonce, pour ce faire, une future initiative sur les risques psychosociaux. Et des campagnes européennes de sensibilisation par l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail.

« Nous savons que le stress et l'épuisement contribuent à environ la moitié de toutes les journées de travail perdues. Ceci est inacceptable », a regretté la commissaire. Elle a par ailleurs promis de « continuer à soutenir » les partenaires sociaux dans la négociation des nouveaux accords de télétravail et dans le droit à la déconnexion.

La Commission envisage aussi plusieurs mesures en direction des enfants, cible privilégiée, pour qui elle veut développer « une trousse d'outils de prévention ». Elle veut surtout sécuriser l'espace numérique, alors que la cyberintimidation fait des ravages sur la jeunesse provoquant des suicides. Ceux-ci sont d'ailleurs devenus, après les accidents de la route, la deuxième cause de mortalité chez les jeunes.

Fabienne Schmitt (Bureau de Bruxelles)
https://www.lesechos.fr/monde/europe/depressions-stress-suicides-bruxelles-pousse-les-vingt-sept-a-agir-sur-la-sante-mentale-1950014