Lien vers post des JNPS 2023 : https://blogdinfosuicide.blogspot.com/2022/11/jnps-2023-27-emes-journees-nationales.html
REVUE DE PRESSE
Inauguration de la 1ère plate-forme téléphonique régionale de Prévention du Suicide en Paca (CRPS Paca)
6 février 2023 paca.ars.sante.fr
Centre Régional de Prévention du Suicide, plateforme téléphonique.
Le 3 février 2023, le Centre Régional de Prévention du Suicide est désormais mis en place en Paca. Il s’agit d’une plateforme téléphonique régionale composée de professionnels de santé répondants aux appels. L'objectif principal du CRPS Paca étant de réduire le nombre de suicides et de tentatives de suicide dans la région.
Pendant la crise sanitaire, plusieurs indicateurs ont convergé pour signaler une dégradation de la santé mentale : un pic de syndromes dépressifs et d’actes médicaux de SOS Médecins pour état dépressif et pour angoisse a été constaté lors du premier confinement sur la population en générale.
Le résultat le plus alarmant sur l’évolution de la santé mentale et du risque suicidaire reste la considérable détérioration de la situation des jeunes – principalement des jeunes femmes et des adolescentes – durant la pandémie, à partir de la fin 2020-début 2021, qui se maintient au-delà des phases les plus aiguës de la crise sanitaire. L’augmentation du nombre de passages aux urgences pour geste suicidaire, pour idée suicidaire ou pour trouble de l’humeur est ainsi nettement supérieure à la moyenne chez les collégiens et chez les lycéens.
Source : Rapport de l'observatoire national du suicide - septembre 2022
Le suicide en région PACA
La prévalence des pensées suicidaires et des troubles suicidaires en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) suit les tendances du niveau national.
Dernières données officielles : 2017
Vers le 3114
https://www.paca.ars.sante.fr/inauguration-de-la-1ere-plate-forme-telephonique-regionale-de-prevention-du-suicide-en-paca-crps
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Prévention suicide. 120 chefs d’entreprise du Lot ont déjà eu recours à un soutien psychologique
admin6 février 2023
Le dispositif APESA s’élargit aux agriculteurs (©Illustration MB/76 actu)
Le dispositif APESA (1) d’accompagnement des entrepreneurs en souffrance aiguë a été créé en 2013 (2) au niveau national et début 2017 à Cahors. Aujourd’hui 75 tribunaux de commerce ont déployé ce dispositif, à travers la France.
Deux ou trois par mois au départ
Avant la crise sanitaire, l’association accompagnait de deux à trois dirigeants chaque mois. Plusieurs faits sont à souligner : d’une part, est enregistré un nombre croissant de demandes de soutien hors procédure judiciaire, d’autre part, l’association accompagne également des dirigeants de PME avec plus de 10 salariés dont, fait nouveau, des entreprises industrielles. « Enfin de façon plus sensible encore que l’an passé nous accompagnons des chefs d’entreprise qui abandonnent, qui n’en peuvent plus, en état d’absence de perspectives ! » précise Bruno Giard, le fondateur dans le Lot. Depuis sa création début 2017, APESA 46 a accompagné près de 120 dirigeants et dirigeantes.
Mise en place d’un réseau sentinelles
Dirigeants accompagnés : 60 % sont des commerçants ou personnes morales, 40 % des artisans ; le pourcentage hommes-femmes est de deux tiers, un tiers. Une nouvelle session de formation de sentinelles a été mise en place fin 2022 portant ainsi le nombre d’acteurs lotois aptes à déclencher une alerte à plus de 160 personnes. Plus le réseau de sentinelles en place est dense, moins le risque existe de voir un dirigeant en souffrance aiguë voire en risque suicidaire commettre l’irréparable : le suicide.
Ce dispositif est à présent ouvert aux agriculteurs.
(1) Aide Psychologique aux Entrepreneurs en Souffrance Aiguë
(2) à l’initiative des juges du tribunal de commerce de Cahors avec pour partenaires la CCI du Lot, la Chambre des métiers du Lot, les syndicats patronaux Maison de l’artisan et l’Union des Entreprises Lotoises.
Renseignements APESA 46 : Tribunal de Commerce – Boulevard Gambetta – 46 000 Cahors. apesa46.lot@gmail.com
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Prévention du suicide en Auvergne-Rhône-Alpes : nouvelles données disponibles
A l’occasion de la journée nationale dédiée à la prévention du
suicide, l’Observatoire régional de santé (ORS), animé par l’ARS
Auvergne-Rhône-Alpes, et Santé publique France publient plusieurs
documents, permettant de dresser un état de lieux de la situation dans
la région, ainsi que des actions menées.
Les données relatives aux suicides et aux tentatives de suicide font l’objet d’un suivi dans le temps afin d’aider à orienter les actions de santé publique en lien avec les acteurs impliqués dans la prévention du suicide.
La France présente toujours un des taux les plus élevés de décès par suicide en Europe, avec environ 200 000 tentatives de suicide par an et 12,5 suicides pour 100 000 habitants (contre une moyenne européenne de 10,8).
Le Ministère de la santé et de la prévention a réaffirmé la prévention du suicide comme priorité de Santé publique, déjà inscrite dans la Feuille de route santé mentale et psychiatrie de 2018.
9e bulletin « Suicide et tentative de suicide en Auvergne-Rhône-Alpes »
Le 9e bulletin « Suicide et tentative de suicide en Auvergne-Rhône-Alpes » de l’ORS présente un état des lieux chiffré ainsi que les actions mises en œuvre dans le cadre de la stratégie régionale de prévention du suicide.
Dans cette publication, l’ORS relève :
- Une tendance à la baisse des séjours hospitaliers et des passages aux urgences pour tentative de suicide depuis 2018 sauf chez les plus jeunes ;
- Une augmentation du taux de séjours hospitaliers pour tentative de suicide chez les 15-24 ans depuis 2015 ;
- Une augmentation des passages aux urgences pour tentative de suicide chez les jeunes filles de 11 à 17 ans entre 2019 et 2021 ;
- Une baisse de la mortalité par suicide (- 37%) entre 2000 et 2017 (mais il existe des disparités entre département).
Parmi les autres faits marquants, l’ORS met en avant :
- une montée en charge des 2 centres répondants du 3114 (numéro national de prévention suicide – Lyon et Saint-Etienne) et du dispositif VigilanS (veille et maintien du lien auprès des personnes suicidantes à la sortie d’un service de soins)
- l’enquête réalisée sur le risque suicidaire des jeunes accueillis en missions locales : elle a permis d’identifier les besoins et contraintes des professionnels des missions locales face à la souffrance psychique et le risque suicidaire chez les jeunes qu’ils suivent.
Retrouvez les différents documents de l’ORS en cliquant sur les liens ci-dessous :
Le bulletin régional de santé publique « Idées et conduites suicidaires »
En complément du bulletin de l’ORS, Santé publique France publie un bulletin de santé publique « Idées et conduites suicidaires ». Il met en perspective les indicateurs des départements de la région par rapport à l’ensemble des départements de France : taux de mortalité par suicide et taux d’hospitalisation pour tentative de suicide.
Ce bulletin présente également le nombre de passages aux urgences pour idées suicidaires dans la région, en augmentation marquée depuis la pandémie de COVID-19, notamment chez les jeunes de 11 à 24 ans.
Retrouvez l’analyse de Santé publique France sur les conduites suicidaires.Aller plus loin
Liens utiles
Retrouvez toutes les informations relatives à la prévention du suicide en Auvergne-Rhône-Alpes
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Journée Nationale pour la Prévention du Suicide - MSA Provence-Azur
Mis à jour le 05/02/2023 https://provenceazur.msa.fr*
Difficultés économiques, crises climatiques, isolement social, manque de reconnaissance…nombreuses sont les causes de mal-être chez les agriculteurs dont le risque suicidaire est plus élevé que dans le reste de la population. Longtemps tabou, le suicide est la troisième cause de mortalité chez les exploitants agricoles.
Face à ces constats, un plan national d'actions contre le suicide en agriculture est décliné depuis plusieurs années dans tout le réseau MSA.
C’est dans ce cadre que la MSA Provence Azur a mis en place une cellule pluridisciplinaire de prévention du suicide composée de travailleurs sociaux, médecin du travail, médecin conseil, conseillers en prévention et agents techniques. Cette cellule a pour objectif de détecter, d'accompagner et d'orienter les personnes en grande souffrance ;
Afin d'améliorer le repérage des situations de fragilité, la MSA Provence Azur a choisi de s’appuyer sur ses Élus et de constituer un « Réseau sentinelle » de délégués cantonaux. Plus d’une quarantaines d’élus « sentinelles » sont ainsi chargés d’assurer une veille active dans leur entourage professionnel et privé et ainsi signaler toutes situations à risque suicidaire auprès des professionnels compétents ;
En tant qu’acteur de proximité grâce à un large réseau de professionnels en lien direct avec les exploitants et les salariés agricoles et aussi grâce à ses nombreuses actions territoriales et ses élus cantonaux, la MSA Provence Azur sous l’égide de la Préfecture assurent le déploiement du programme de prévention du mal-être agricole sur les départements des Bouches-du-Rhône, des Alpes-Maritimes et du Var. Ce programme a pour objectif de bâtir un plan d’actions, en lien avec l’ensemble des partenaires du monde agricole et rural, afin de prévenir les situations de mal-être en améliorant le repérage et la prise en charge.
Si vous avez des idées suicidaires, ne restez pas seul face aux difficultés, parlez-en !
Agri’écoute vous propose un service d’écoute, 24H/24 par téléphone au 09 69 39 29 19 (prix d'un appel local) ou par tchat sur agriecoute.fr.
Le 3114, service d’écoute professionnelle et confidentielle en cas de pensées suicidaires, 24/24 et 7j/7. Appel gratuit.
https://provenceazur.msa.fr/lfp/journ%C3%A9e-nationale-pour-la-pr%C3%A9vention-du-suicide
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CARTE. Journée nationale de la prévention du suicide: structures d’accueil, numéros d’urgence… Vers qui se tourner en Normandie ?
Si vous faites face à une situation de détresse psychologique, plusieurs structures peuvent vous venir en aide. A l’occasion de la Journée nationale de la prévention du suicide, nous vous avons dressé une liste non exhaustive des ressources dont vous pouvez disposer.
Le taux de suicide en France est l’un des plus élevés des pays européens. Il s’agit également de la deuxième cause de mortalité chez les 10-25 ans après les accidents de la route. En outre, la Normandie est la quatrième région la plus impactée, avec un taux de suicide supérieur à la moyenne, en particulier dans l’Orne, la Manche et le Calvados.
Structures de prise en charge
Voici une liste des structures d’accueil physique dans les cinq départements normands. Pour les jeunes de 12 à 21 ans, les Maisons des adolescents constituent des lieux ressource au cœur des villes et accueillent le public en toute confidentialité.
Lignes d’écoute téléphonique et tchats
Premier réflexe en cas d’urgence : composer le 15 ou le 112. Le numéro national 3114 propose quant à lui une écoute professionnelle, confidentielle et gratuite 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les appels sont gérés à l’échelle régionale par des centres répondants situés directement dans des établissements de santé, et en lien avec le SAMU.
Pour des conseils liés à la dépression ou à la santé mentale en générale (solitude, violence, addictions…), plusieurs lignes d’écoute existent :
• La Croix Rouge propose un soutien psychologique pour toute personne ressentant le besoin de parler, du lundi au vendredi de 9h à 19h et le week-end de 12h à 18h : 0 800 858 858 (appel gratuit).
• SOS Amitié reçoit vos appels 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Vous serez conseillé par des bénévoles formés : 09 72 39 40 50 (appel gratuit). A noter qu’un tchat est disponible 7 jours sur 7, de 13h à 3h du matin : Chat SOS Amitié
• SOS Crise oriente les personnes angoissées : 0800 19 00 00 (7j/7 9h-19h)
• Fil Santé Jeunes propose un service gratuit, dédié aux 12-25 ans, de mise en relation avec des professionnels de santé (psychologues, médecins…) : 0 800 235 236 (7j/7 9h-23h) ou par tchat (7j/7, 9h-22h) en suivant ce lien.
• Les Petits frères des pauvres a lancé Solitud’Écoute, un service dédié aux 50 ans et plus souffrant de solitude, de mal-être ou de dépression : 0 800 47 47 88 (7j/7 15h-20h)
• Psycom regroupe une quantité de lignes d’écoute par catégorie d’âge ou par profession, n’hésitez pas à consulter la liste complète.
Psychologie et psychiatrie en prévention
La santé mentale est un enjeu vital. N’hésitez pas à en parler à vos proches si vous vous sentez dépassé, et à entamer une prise en charge psychologique auprès de psychiatres et/ou psychologues. N'attendez pas de présenter des pensées suicidaires.
Pour les étudiants :
Mis en place en mars 2021 pour les étudiants à la suite de l'épidémie de Covid-19, le dispositif Santé Psy Étudiant est prolongé en 2023. Il vous permet de bénéficier de 8 consultations gratuites et sans avance de frais avec un psychologue.
Pour cela, rapprochez-vous de votre Service de santé universitaire ou d’un médecin généraliste, muni de votre carte d’étudiant (ou tout autre document attestant de votre situation). Une lettre d’orientation vous sera remise.
La consultation d'orientation est gratuite lorsqu'elle a lieu dans un Service de santé universitaire qui est un service de médecine préventive.
D'autres dispositifs existent, comme les Bureaux d'aide psychologique universitaires (BAPU), les lignes d'écoute dédiées aux étudiants (Nightline, Apsytude, Apaso...), ou encore le site soutien-etudiant.info.
Pour les enfants, ados et adultes :
Si vous n’êtes plus étudiant, pour vous ou pour vos enfants (à partir de 3 ans), l’Assurance Maladie et les mutuelles s’associent pour prendre en charge 8 séances par an chez un psychologue partenaire via MonParcoursPsy. Attention : si vous ne bénéficiez pas du Tiers payant, il vous faudra avancer les frais.
Le montant de la première séance d’évaluation, obligatoirement en présentiel, s’élève à 40 euros. Les suivantes, possibles en visio, coûtent quant à elles 30 euros.
Vous pouvez contacter la liste complète des psychologues partenaires par secteur en suivant ce lien. Il vous faudra ensuite prendre rendez-vous avec un médecin pour bénéficier de ces consultations.
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INFOGRAPHIE. Covid-19 et envies suicidaires : quel impact la crise sanitaire a-t-elle eu sur la santé mentale des Français ?
Publié le 04/02/2023 https://www.ladepeche.fr/2023/02/04/infographie-covid-19-et-envies-suicidaires-quel-impact-la-crise-sanitaire-a-t-elle-eu-sur-la-sante-mentale-des-francais-10972557.php
l'essentiel Les mesures de restrictions qui ont accompagné la crise sanitaire ont eu un impact sur la santé mentale des Français. Sur cette question, si l'Occitanie s'en sort globalement mieux que le reste du pays, les prises en charge pour des idées ou des gestes suicidaires ont été particulièrement importantes dans certains départements.
Des semaines d'isolement, de restrictions de déplacements et de fermetures d'établissements... Bien qu'elle ne soit pas seule responsable, la crise sanitaire liée au Covid-19 a eu un impact non négligeable sur la santé mentale des Français. Trois ans après le début de l'épidémie, on comprend désormais plus finement l'empreinte que ces mois de restrictions ont pu avoir sur les esprits. Idées, gestes suicidaires... L'Hexagone semble particulièrement concerné par la question : dans une étude publiée ce vendredi 3 février, Santé Publique France explique ainsi "qu'avec environ 9 000 décès annuels par suicide, la France présente l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe et ce, malgré une baisse au cours des 20 dernières années".
La crise sanitaire est donc venue noircir le tableau : "L’épidémie, comme les mesures mises en place pour son contrôle, étaient inédites et de nature à affecter la santé mentale des Français dans la durée, estiment les autorités sanitaires. Le constat global, commun à l’ensemble des régions, est une dégradation continue, à partir de l’automne 2020, des indicateurs relatifs aux passages aux urgences pour idées suicidaires et gestes suicidaires et aux hospitalisations pour tentative de suicide".
Les 11-24 ans particulièrement concernés
Selon Santé Publique France, le phénomène impacterait particulièrement les "jeunes de 10 à 24 ans", notamment de sexe féminin : "L’augmentation très importante des passages aux urgences pour idées suicidaires, notamment chez les jeunes, témoigne d’un mal-être qui s’inscrit dans la durée", ponctuent les autorités de santé.
Une information confirmée par ailleurs par l'Observatoire national du suicide, qui explique - dans une étude publiée en septembre 2022 - que des cliniciens ont alerté à la fin du premier semestre 2020 au sujet d’une augmentation observée de ces tentatives de suicide chez les jeunes, particulièrement chez les adolescentes.
L'Occitanie globalement moins touchée
Sur cette question, la France affiche d'importantes disparités régionales. L'Occitanie reste globalement moins touchée que le reste du pays : "Quel que soit le sexe, le taux régional d’hospitalisation pour des tentatives de suicide était inférieur à celui observé en France entière, avec respectivement 110 et 152 pour 100 000 habitants en 2021".
Les données partagées par les établissements de santé régionaux révèlent cependant un impact non négligeable de la prise en charge des idées suicidaires et des gestes suicidaires sur l’activité globale des urgences en Occitanie : "Entre 2017 et 2021, ces motifs de recours généraient entre 7 400 et 8 000 passages aux urgences par an selon l’année", explique Santé Publique France. Dans la région, comme dans le reste du pays, la période 2020-2021 a été marquée par une recrudescence modérée des passages aux urgences constatée chez les jeunes de 11 à 24 ans, par rapport à la période 2017-2019 (+12,4%).
Les dernières données partagées par les autorités de santé montrent qu'en 2021 - un an et demi après le début de la crise sanitaire - la part des passages aux urgences pour des gestes suicidaires était nettement plus élevée dans le Gers (7,9%), en Haute-Garonne (6,6%) et dans le Tarn (6,2%). "Cependant, cela correspondait à 209 passages aux urgences, là où plus de 1 500 étaient recensés en Haute-Garonne", tempère par ailleurs Santé Publique France.
À la loupe, il semble que durant le premier confinement, le taux d'hospitalisation pour des tentatives de suicide n'ait pas grimpé. Cet indicateur a par contre augmenté "de façon significative" après le confinement. Santé Publique France appelle ainsi à la prévention sur ce phénomène : en Occitanie, le dispositif VigilanS a été mis en place en 2016, autour du centre de coordination au CHU de Montpellier, puis autour de celui du CHU de Toulouse en 2020. En 2021, plus de 3 000 personnes sont entrées dans ce dispositif dans la région.
Santé publique France rappelle l'existence de deux dispositifs de prévention du suicide. Le numéro 3114 est opérationnel depuis le 1er octobre 2021, accessible gratuitement 24h/24 et 7j/7.
Si vous avez besoin d'aide, si vous êtes inquiet ou si vous êtes confronté au suicide d'un membre de votre entourage, il existe des services d'aides et d'écoutes anonymes. Vous pouvez contacter le 15 (Samu), mais aussi la ligne Suicide écoute joignable 24h/24 et 7j/7 au 01 45 39 40 00. Votre médecin généraliste peut aussi vous aider. Vous pourrez également trouver des ressources et des conseils sur la plateforme "Dites Je Suis Là".
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La prévention du suicide dispose d’une salle de veille à Marseille
Le Centre régional de prévention du suicide (CRPS Paca) regroupe désormais dans ses locaux, rue Paradis, trois dispositifs de lutte contre le suicide, VigilanS, Asma et 3114.
David Coquille / Bouches-du-Rhône /
04/02/2023
201 hommes et 455 femmes suicidaires sont veillés depuis deux ans par le dispositif VigilanS. PHOTO D.C.
Le premier Centre régional de prévention du suicide (CRPS Paca) a été inauguré vendredi soir au 146 rue Paradis. Il réunit des plateaux d’équipes professionnelles spécialisées dans la réponse aux crises suicidaires.
Jean-Marc Henry, psychiatre à l’Assistance publique des Hôpitaux de Marseille, a rappelé l’importance du dispositif VigilanS, un process hospitalier de veille téléphonique auprès des adultes suicidants pour prévenir la récidive en maintenant le contact et une attention soutenue.
Notre région suit les tendances nationales en matière de prévalence des pensées suicidaires et des troubles liés. On dénombre environ 2 000 tentatives de suicide par an à Marseille, pour près de 5 000 dans les Bouches-du-Rhône. Les praticiens ont élaboré des mesures et des outils pour maintenir un lien avec les sujets fragiles, des calendriers d’appels précis, l’envoi de cartes postales manuscrites après la sortie de l’hôpital. Tout repose sur l’attention portée à l’autre.
Grâce à ce dispositif, les premières évaluations ont démontré que dans l’année qui suit la tentative de suicide, on passe de 1 % à 0,6 % de mortalité, ce qui représente une vingtaine de vies sauvées pour 5 000 personnes concernées. « La finalité est de susciter le sentiment d’être relié à d’autres », explique le docteur Henry. « Maintenir un lien humain et pas uniquement médical qui puisse apporter un peu de réconfort et d’apaisement. Il s’agit d’une attention qui ne demande rien en retour mais témoigne d’une présence, d’une disponibilité. »
Pour les adolescents, David Sofer, pédopsychiatre, a présenté le dispositif Asma qu’il dirige. La santé mentale s’est en effet considérablement détériorée chez les jeunes et principalement chez les jeunes femmes et les adolescentes durant la crise sanitaire. L’augmentation du passage aux urgences est nettement supérieure à la moyenne chez les collégiens et lycéens.
Le 3114 est un numéro national gratuit, confidentiel, accessible tous les jours et à toute heure du jour et de la nuit. Les appels pour la région étaient réceptionnés à Montpellier, c’est désormais à Marseille, au 146 rue Paradis, qu’ils seront pris en charge. Ce nouveau service est assuré par des professionnels spécifiquement formés à l’écoute, l’évaluation, l’orientation.
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Le Cher est, après le Loir-et-Cher, le département de Centre-Val de Loire où la mortalité par suicide est la plus importante
Publié le 04/02/2023 https://www.leberry.fr/*
« Dans la région Centre-Val de Loire, on est dans la moyenne nationale. On ne fait pas partie des régions où les taux de mortalité par suicide sont extrêmes, comme la Bretagne ou les Hauts de France », indique-t-on à Santé Publique France, à Orléans. Photo illustration R. Brunel © Richard BRUNEL
Leur nombre baisse depuis vingt ans. Pourtant, avec environ 9.000 décès annuels par suicide, la France a l’un des taux de suicide parmi les plus élevés d’Europe. Dans la région, le Cher est, après le Loir-et-Cher, le département où la mortalité par suicide est la plus importante.
Santé Publique France vient de publier son bulletin sur les conduites suicidaires. Le précédent datait de 2019.
Ce qu’il ressort cette étude?? À partir de l’automne 2020, dans l’ensemble des régions françaises, il y a une dégradation continue des indicateurs relatifs aux passages aux urgences pour idées suicidaires et gestes suicidaires, et aux hospitalisations pour tentative de suicide, particulièrement chez les jeunes de 11 à 24 ans et de sexe féminin.
La région Centre-Val de Loire dans la moyenne nationale
Quant aux décès par suicide, la majorité concerne les adultes de plus de 40 ans, majoritairement des hommes. Les taux les plus élevés de suicide étant constatés chez les seniors.
« Dans la région Centre-Val de Loire, on est dans la moyenne nationale. On ne fait pas partie des régions où les taux de mortalité par suicide sont extrêmes, comme la Bretagne ou les Hauts de France », indique-t-on à Santé Publique France, à Orléans.
Idées suicidaires. Dans la région, les passages aux urgences pour des idées suicidaires sont en augmentation depuis 2020. Une hausse qui s’est accélérée en 2021, et encore lors du premier semestre 2022. « Les indicateurs montrent que la dégradation de la santé mentale avait commencé avant le Covid, précise-t-on à Santé Publique France à Orléans. Elle est en augmentation constante depuis 2017. »
Gestes suicidaires. Si pour les gestes suicidaires, le nombre de passage aux urgences a diminué lors du premier confinement, il a augmenté à l’automne 2020. Et il est en hausse de 11 % entre 2020 et 2021.
Et les 11-24 ans?? Chez les 11-17 ans et 18-24 ans de la région, l’étude montre une forte hausse des passages aux urgences pour idées suicidaires en 2020, comparativement à la période 2017-2019. Une tendance plus marquée encore en 2021, et qui s’accentue au 1er semestre 2022, après la phase aiguë de la pandémie.
Les jeunes du Centre-Val de Loire sont aussi concernés par une très importante hausse des gestes suicidaires. Chez de 11-17 ans, sur le 1er semestre 2022, le nombre moyen mensuel de passages aux urgences était en forte hausse par rapport à la même période en 2021 (+45 %), et en 2020 (+162 %).
Pareil pour les 18-24 ans, dont le nombre moyen mensuel de passages aux urgences lors du premier semestre 2022, était en hausse par rapport à 2021 (+48 %) et à 2020 (+38 %).
Tentative de suicide. Le taux régional d’hospitalisation après une tentative de suicide a diminué durant la pandémie, passant de 163,8 cas en 2019 à 147,2 cas pour 100.000 habitants en 2021. Dans le Cher, le taux est un des plus bas de la région, avec 127,8 hospitalisations pour 100.000 habitants. En dessous de la moyenne régionale (147,2).
Mortalité par suicide. Pour ce qui est des taux de mortalité par suicide, les données les plus récentes que possède l’organisme datent de 2017.
Ces données indiquent que le taux de mortalité par suicide dans le Cher est de 21,4 décès pour 100.000 habitants. Un chiffre à mettre en regard avec celui du Loir-et-Cher (24,6 pour 100.000 habitants) et celui de l’Indre (15,1).
Le taux du Cher est par ailleurs, au-dessus de la moyenne régionale (14,3) et de celle de la France métropolitaine (18,5).
D’autre part, pour les hommes, le Cher présentait en 2017, le taux de mortalité le plus élevé de la région, avec 35,6 décès par suicide pour 100.000 hommes. Chez les femmes, c’est l’Indre, avec 10,2 décès pour 100.000 femmes.
Marie-Claire Raymond
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« Un mal-être qui s’inscrit dans la durée »: le taux de suicide en Normandie supérieur à la moyenne
Publié le 03/02/2023 à 18h47 Ouest-France
Santé Publique France révèle, ce vendredi 3 février 2023, un rapport sur la santé mentale et les conduites suicidaires dans le pays. En Normandie, les chiffres ne sont pas bons, puisque le taux de mortalité par suicide est supérieur à la moyenne nationale, particulièrement dans l’Orne et la Manche. Le nombre de tentatives de suicide chez les jeunes est aussi inquiétant.
Ce vendredi 3 février 2023, Santé Publique France publie un large rapport sur les conduites suicidaires par département. La Normandie présente un taux de mortalité par suicide supérieur à la moyenne nationale depuis 2019.
En 2017, il était de 17,6 pour 100 000 habitants, soit la quatrième région la plus élevée après la Bretagne (21,8), les Pays-de-la-Loire (19,5), et le Centre-Val-de-Loire (18,5). Plus précisément, le taux de mortalité est de 23 dans l’Orne ; 22,9 dans la Manche ; 18,8 dans le Calvados ; 17,9 dans l’Eure et 13,6 en Seine-Maritime.
Lire aussi : La Bretagne, région la plus touchée
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A l’occasion de la journée nationale dédiée à la prévention du suicide le 5 février 2023, le ministère chargé de la Santé rappelle que la prévention du suicide est un enjeu majeur de santé publique. La libération de la parole sur ce sujet, et plus largement sur la souffrance psychique, est primordiale car le suicide est en grande partie évitable. De nombreux dispositifs d’aide et d’écoute existent, osons en parler.
La prévention du suicide est une priorité pour le ministère de la Santé et de la Prévention qui l’a inscrite dans sa Feuille de route santé mentale et psychiatrie de 2018.
Dès l’automne 2020, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, prenait en compte le rôle de la crise sanitaire comme catalyseur des problèmes de santé mentale en France, notamment chez certains publics spécifiques comme les jeunes, mettant en exergue la nécessité de porter une attention soutenue à cette problématique de santé.
Le ministère de la Santé et de la Prévention poursuit ainsi le renforcement de sa politique de prévention pour mettre œuvre de façon concrète et coordonnée un ensemble d’actions dans les territoires, en lien avec de nombreux acteurs très impliqués, notamment associatifs :
Le maintien du contact avec la personne qui a fait une tentative de suicide, grâce au dispositif Vigilans. Créé en 2015, le dispositif est un système de recontact et d’alerte qui organise autour de la personne ayant fait une tentative de suicide un réseau de professionnels de santé pour garder le contact avec elle. En février 2023, VigilanS est déployé dans 17 régions dont 4 régions d’Outre-mer et dans 92 départements.
Des formations au repérage, à l’évaluation du risque suicidaire et à l’intervention de crise auprès des personnes en crise suicidaire. Ces formations rénovées en 2019, avec des contenus adaptés aux rôles et compétences des personnes formées, depuis les citoyens volontaires sentinelles jusqu’aux professionnels de santé, ont pour objectif de créer des réseaux de personnes ressources dans chaque région.
Des actions ciblées pour lutter contre le risque de contagion suicidaire, notamment grâce au programme PAPAGENO. Les personnes exposées directement ou indirectement à un événement suicidaire sont plus à risque d’avoir des idées suicidaires, ou même de passer à l’acte. Au niveau individuel, être exposé à un suicide multiplierait de 2 à 4 le risque de geste suicidaire.
Prenons soin les uns des autres, grâce aux formations de secouriste en santé mentale. Le secourisme en santé mentale permet de repérer et aider une personne en souffrance ou en crise, afin de l’orienter vers des ressources et une prise en charge. Pour devenir secouriste : https://pssmfrance.fr/etre-secouriste/
Les maisons des ados proposent un accueil et des prises en charge, notamment en cas de souffrance en lien avec la santé ou l’orientation sexuelle : Trouver une MDA.
Le 3114, numéro national souffrance et prévention suicide, est gratuit et accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 sur l’ensemble du territoire (métropole et Outre-Mer). Ce numéro d’appel permet d’apporter une réponse immédiate :
- Aux personnes en détresse psychique et à risque suicidaire,
- A l’entourage des personnes à risque suicidaire,
- Aux endeuillés par suicide,
- Aux professionnels en lien avec des personnes suicidaires qui souhaitent obtenir des avis, conseils spécialisés.
Le 3114, c’est déjà 15 centres en région assurant la réponse nationale, plus de 150 professionnels hospitaliers spécifiquement formés (infirmiers et psychologues) placés sous la supervision d’un psychiatre, et 235 000 appels cumulés depuis l’ouverture.
En complément de ce nouveau service hospitalier de prévention, de nombreuses associations sont impliquées et proposent un soutien aux personnes en souffrance. Tous ces services d’écoute et d’accueil, partenaires de la Stratégie nationale de prévention du suicide sont anonymes et gratuits.
Service d’écoute anonyme et gratuit pour les 12-25 sur les thèmes de la santé, de la sexualité, de l’amour, du mal être, etc.
- Permanence d’écoute téléphonique tous les jours de 9h00 à 23h00.
- Tchat individuel ouvert tous les jours de 9h00 à 22h00.
Cette ligne d’écoute PAR et POUR les étudiants propose en ligne un « kit de survie » comprenant par exemple un outil d’aide à l’écriture d’un message pour dire à un proche qu’on va mal : Kit de (sur)vie : les bons outils pour ma santé mentale
Si le taux de suicide en France reste l’un des plus élevés des pays européens, on observe depuis 2000 sa baisse régulière. Osons parler de santé mentale et soyons attentifs aux signes de détresse de notre entourage.
Plus d’informations :
La politique de prévention du suicide
Le 3114
Nightline
Fil sante jeunes
Annuaire de toutes les lignes d’écoute
Contact presse :
Direction générale de la santé
presse-dgs@sante.gouv.fr - 01 40 56 84 00
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Santé mentale en Occitanie : gestes suicidaires en hausse chez les jeunes depuis la crise sanitaire
Le nombre de passages aux urgences pour gestes suicidaires en augmentation chez les 10-24 ans. Midi Libre - GIACOMO ITALIANO
Publié le 03/02/2023 https://www.midilibre.fr/*
C'est ce que révèle une étude de Santé publique France basée sur les statistiques de passages aux urgences et dévoilée ce vendredi 3 février sur son site national.
Avec environ 9 000 décès annuels par suicide, la France présente l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe, malgré une baisse au cours des 20 dernières années. Une situation qui ne s'est pas améliorée avec l'impact de la crise sanitaire.
Pour "éclairer la décision publique" à ce sujet, Santé publique France a donc mis en œuvre des études spécifiques et renforcé la surveillance. L’Agence publie ainsi ce 3 février les Bulletins régionaux de santé publique consacrés aux conduites suicidaires.
Ces bulletins s’inscrivent dans le développement de la surveillance de la santé mentale à l’échelle régionale et insistent sur l’évolution des tendances durant la période aiguë de la crise sanitaire.
Dégradation depuis l'automne 2020
Santé publique France dresse "le constat global, commun à l’ensemble des régions, d'une dégradation continue, à partir de l’automne 2020, de ces indicateurs ainsi que des hospitalisations pour tentative de suicide, particulièrement chez les jeunes de 10 à 24 ans et de sexe féminin. Une tendance qui s’est poursuivie en 2021 et même accentuée en 2022 (1er semestre).
En l'Occitanie, entre 2017 et 2021, les données des urgences révélaient un impact non négligeable de la prise en charge des idées suicidaires et des gestes suicidaires sur l’activité globale des urgences : entre 7 400 et 8 000 passages par an selon l’année (les gestes suicidaires représentant environ 90% des passages).
Hausse des idées et gestes suicidaires chez les 11-24 ans
Concernant en particulier les idées suicidaires prises en charge aux urgences, l’augmentation du nombre annuel moyen de passages entre la période 2017 à 2019 et 2020-2021 concernait globalement toutes les classes d’âge, mais la plus forte était observée chez les jeunes de 11 à 24 ans avec +59,3%. Parmi eux, l’augmentation était nettement plus importante chez les filles (+71 %) que chez les garçons (+40 %), indique encore le rapport.
Même constat pour les gestes suicidaires avec une baisse pour les 25-64 ans et une stabilité chez les personnes âgées de plus de 65 ans entre la période 2017 à 2019 et 2020-
2021 et plus. En revanche, là aussi, une augmentation modérée des passages aux urgences était constatée chez les jeunes de 11 à 24 ans (+12,4%), équivalente dans les deux sexes.
Plus de femmes que d'hommes hospitalisés pour TS
Environ 6 000 séjours hospitaliers associés à une tentative de suicide (TS) ont été recensés chaque année en Occitanie chez les 10 ans et plus entre 2017 et 2021. Le taux régional d’hospitalisation pour TS global était stable de 2010 à 2019 (110 pour 100 000 habitants en 2019) et augmentait en 2021 (120 pour 100 000 habitants). En 2021, la proportion de personnes de 10 à 24 ans hospitalisées pour TS a là aussi augmenté (32,7%) par rapport à la période 2017-2019 (21,5%).
La proportion de personnes âgées de 25 à 64 ans hospitalisées pour TS a en revanche diminué sur cette période (54,2 % contre 64,7%).
Majorité d'intoxications médicamenteuses
Pour la majorité des classes d’âge, le taux d’hospitalisation pour TS était plus élevé chez les femmes que chez les hommes, à l’exclusion des 80 ans et plus. Les auto-intoxications médicamenteuses étaient le mode le plus fréquemment retrouvé parmi les hospitalisations.
Prévention : 3114 et dispositif VigilanS
Santé publique France rappelle l'existence de deux dispositifs de prévention du suicide. Le numéro 3114 est opérationnel depuis le 1er octobre 2021, accessible gratuitement 24h/24 et 7j/7. En Occitanie, il est structuré autour du CHU de Montpellier et a vocation à répondre à toutes les personnes en situation de souffrance psychique qui sont en recherche d’aide.
En Occitanie, le dispositif VigilanS a débuté en 2016, autour du centre de coordination au CHU de Montpellier, puis autour de celui du CHU de Toulouse en 2020. En 2021, plus de 3 000 personnes sont entrées dans ce dispositif et en mai 2022, une vingtaine de services d’urgences participe à VigilanS dans la région.
Une fois entrés dans le dispositif, les patients bénéficient d’une veille de la part d’une équipe dédiée composée d’un médecin, de vigilanseurs et de personnels administratifs. La veille consiste en un recontact téléphonique du patient 10 à 20 jours après sa sortie de l’hôpital s’il est réitérant et à 6 mois pour l’ensemble des patients.
Santé publique France relève enfin que la part d’activité régionale concernant les passages aux urgences pour gestes suicidaires reste proche de ce qui est observé au niveau national. En revanche, quel que soit le sexe, le taux régional d’hospitalisation pour TS en 2021 est inférieur à celui observé en France entière, avec respectivement 110 et 152 pour 100 000 habitants. Richard Gougis
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Prévention du suicide : une psychiatre de Rouen explique comment aider les jeunes
Vendredi 3 février 2023, c'est la journée nationale de prévention du suicide. À cette occasion, une psychiatre de Rouen rappelle que toute la population doit y être sensibilisée.
La Normandie figure parmi les régions les plus touchées par les conduites suicidaires. (©Illustration MB/76actu)
Par Adrien Filoche Publié le 3 Fév 23 à 7:06
76actu
Si la crise sanitaire du Covid-19 a été particulièrement violente en termes de souffrances psychiatriques et psychologiques, notamment chez les plus jeunes, les comportements suicidaires n’ont pas disparu après cette longue crise.
« Les plus jeunes sont particulièrement préoccupés et sous pression »
À l’occasion de la journée nationale de prévention du suicide ce vendredi 3 février 2023, Priscille Gerardin, professeure de psychiatrie enfants/adolescents au centre hospitalier universitaire de Rouen et au centre hospitalier du Rouvray, rappelle que « le suicide est la deuxième cause de mortalité pour le 15/24 ans, derrière les accidents de la route. »
À Rouen récemment, un drame a frappé la famille de Noé, 21 ans porté disparu le 28 décembre 2022, et malheureusement retrouvé sans vie le 23 janvier dans la Seine. Il avait laissé une lettre indiquant qu’il souhaitait mettre fin à ses jours.
« On sent que les plus jeunes sont particulièrement préoccupés et sous pression » confie à 76actu la spécialiste. Avant d’ajouter : « Mais nous pouvons réduire cette deuxième cause de mortalité avec des actions. »
Comprendre les comportements suicidaires
« Toute velléité suicidaire n’est pas à banaliser », insiste la psychiatre, précisant qu’il faut dans un premier temps évaluer dans quel contexte intervient le comportement suicidaire. « Quand on sent qu’un adolescent va mal, il faut l’interroger. Ne pas avoir peur d’en parler pour comprendre pourquoi il se trouve dans une telle détresse », poursuit-elle.
Parmi les principales causes, Priscille Gerardin souligne « le harcèlement scolaire, particulièrement violent dans cette tranche d’âge, mais cela peut aussi être une rupture amoureuse particulièrement douloureuse, ou encore des formes de violences à l’intérieur de la famille. » Si les garçons sont les plus touchés par des décès à la suite d’un suicide, les tentatives de suicide sont elles plus fréquentes chez les filles.
Pour la spécialiste, le principal risque d’un passage à l’acte, c’est le fait qu’il y ait déjà eu une tentative de suicide : « Quand il y a un passage à l’acte, il faut que la personne puisse bénéficier rapidement d’une évaluation par un médecin généraliste voire un centre spécialisé (maison de l’adolescent, urgences, etc.). »Vidéos : en ce moment sur Actu
Selon Santé publique France, « la moitié des récidives de tentatives de suicide surviennent dans les deux à trois mois suivant le premier passage aux urgences ».
La Normandie, l’une des régions les plus touchées par les comportements suicidaires
Sans prendre en compte uniquement le suicide chez les jeunes, la région Normandie figure parmi les régions de France les plus impactées par les conduites suicidaires, avec une surmortalité par suicide de +23 % par rapport à la France métropolitaine.
Selon Santé publique France et l’ARS Normandie, la Seine-Maritime se trouvait en 2015 au premier rang en termes d’hospitalisations pour tentative de suicide (260 pour 100 000), mais présentait parallèlement le plus faible taux de suicide (17 pour 100 000). En effet, il existe différents facteurs (aspects sociaux économiques, situation géographique, etc.) qui interfèrent dans ces chiffres et génèrent des variations d’une région à l’autre.
Toute la population doit être sensibilisée
Priscille Gerardin estime par ailleurs que l’ensemble de la population devrait être « formée à des gestes de premiers secours en santé mentale », tels que : Savoir repérer quelqu’un qui ne va pas bien, en rupture avec son état antérieur, et qui pourrait avoir des idées ou comportements suicidaires ;
Ne pas avoir peur d’en parler et de mettre les mots dessus ;
Évaluer le risque et identifier les facteurs (harcèlement, mal-être, etc.) ;
Offrir une réponse, c’est-à-dire écouter et orienter vers la bonne personne ou la bonne structure, s’assurer de la suite.
Il faut remettre la question du risque suicidaire comme quelque chose qui doit concerner toute la population.Priscille Gerardin,professeure en psychiatrie à Rouen.
« En parler, c’est déjà être dans une prévention potentielle. Pouvoir formuler, c’est apaisant pour les adolescents », détaille la spécialiste. En cas d’urgence, il existe également des numéros d’urgence (lire 2e encadré), tel que le 3114, le numéro national de prévention du suicide. Comme le 15, le 17 et le 18, ce numéro « devrait être dans la tête de tout le monde », martèle-t-elle.
Des structures et des associations spécialisées
Pour un adolescent, la famille peut se rendre chez son médecin généraliste pour une première évaluation, avant qu’il ou elle soit redirigé si besoin vers une structure spécialisée ou bien un psychologue.
Sur l’ensemble de la France, il existe de nombreuses structures associatives et publiques qui fournissent de l’assistance et du soutien aux personnes qui ont des comportements suicides.
Au Havre, Danièle Fastamma est depuis près d’une quinzaine d’années responsable de l’association SOS Suicide Phénix. La bénévole indique que les comportements suicidaires touchent « toutes les situations et tous les âges. La plus jeune pour qui j’ai déclenché les secours avait 12 ans ».
L’association, qui compte six antennes en France, dispose de permanences en physique et téléphonique. Au Havre, la quinzaine de bénévoles se relaient quotidiennement pour assurer ces permanences.
« Il faut être à l’écoute »
« Tous les bénévoles de l’association ont suivi une formation de trois mois », précise Danièle Fastamma. Cette préparation passe par une rencontre avec un psychiatre, des cours théoriques et des mises en situation. « C’est seulement lorsque la personne se sent suffisamment préparée qu’elle peut prendre des appels », détaille la responsable de l’association SOS Suicide Phénix.
Danièle Fastamma, qui précise que ce n’est pas une écoute médicalisée, détaille les bons réflexes à adopter pour les écoutants : « Il faut être à l’écoute et s’oublier soi-même. Il faut aussi trouver des éléments protecteurs, comme la famille ou un animal de compagnie par exemple, mais sans jamais culpabiliser la personne. Il faut être bienveillant, sans être directif. La solution doit venir de la personne. Un appel peut désamorcer un grand moment de grande solitude. »
Les numéros et les structures à contacter
Vous avez besoin d’aide ? Vous vous inquiétez pour un proche ?
Si vous avez des idées suicidaires, parlez-en explicitement à votre médecin ou contactez un centre médico-psychologique. En cas d’urgence, composez le 15 ou le 3114, le numéro national de prévention du suicide.
Vous pouvez également contactez l’une de ces associations d’écoute :
– CLCIS (Centre de Lutte Contre l’Isolement) : 20 rue du Bac – 76000 Rouen – 02 35 88 57 62
– La porte ouverte : 22 rue Dumont d’Urville – 76600 Rouen – 02 35 70 67 03
– SOS Amitié Rouen : 02 35 03 20 20
– France Dépression Normandie : 43 quai du Havre – 76000 Rouen – 07 71 77 72 35
– SOS Amitié Le Havre : 02 35 21 55 11
– SOS Suicide Phénix : 02 35 43 24 25 – sos-suicide-lehavre@orange.fr – lehavre@sos-suicide-phenix.org
Pour les jeunes, il existe des numéros dédiés, Fil santé jeunes (0800 235 236), mais aussi des structures spécialisées comme la Maison des adolescents :
– À Rouen : 11 Allée Eugène-Delacroix – 02 32 10 97 30
– Au Havre : 69 rue d’Ingouville – 02 32 74 27 30
#Santé
Le climat est anxiogène. Et SOS Amitié l’entend tous les jours par téléphone, avec plus de 12 000 appels quotidiens, dont certains qui évoquent le suicide. L’association a grand besoin de plus de bénévoles.
Mélissa LATRÈCHE - 03 févr. 2023 |
https://www.estrepublicain.fr/*
Le suicide est une réalité quasi quotidienne. . La 27e journée nationale pour la prévention du suicide, ce 3 février, est l’occasion de rappeler qu’aujourd’hui, trop nombreux sont celles et ceux qui mettent fin à leurs jours ou songent à le faire. 9 210 suicides ont été enregistrés en France de mars 2020 à mars 2021. En Franche-Comté, le nombre de passages aux urgences de patients désespérés est en moyenne de 400 par mois, selon Santé publique France.
12 750 appels à SOS Amitié Besançon en 2022
Aujourd’hui encore, la force du tabou conduit à interpréter un certain nombre de suicides comme des accidents. Pour les professionnels, il s’agit de comprendre l’impensable. Agir en amont, prévenir les passages à l’acte, mais aussi éviter les récidives. Cette journée nationale permet aussi de mettre en lumière ceux qui aident quotidiennement à la prévention du suicide, bénévolement. « On ne donne pas de conseils, on les écoute seulement. Et ça peut être déjà un soulagement pour certains de parler à des inconnus par téléphone, sans jugement. On dissuade indirectement la personne, on lui fait comprendre qu’elle a de l’importance à nos yeux », assure Bernard Ruelle, président de SOS Amitié Besançon Doubs.
En 2022, l’association a reçu 12 750 appels. « La question du suicide compte parmi les appels qui reviennent le plus. Certains nous disent directement qu’ils veulent en finir, et d’autres utilisent des termes différents pour qu’on évoque le sujet », assure le président. Le climat anxiogène a une répercussion sur la santé mentale. « Les jeunes sont nombreux à appeler. Pendant le Covid, ils ont souffert de l’isolement , et même après, ça reste psychologiquement difficile pour eux. S’ajoute aussi la précarité étudiante. »
Ce dur désir de mourir
Le suicide est l’affaire de tous, il n’y a pas de profil type pour vouloir mettre fin à ses jours. L’équilibre de vie s’est dégradé, et les liens autrefois tissés semblent encore gelés pour certains. « Il y a aussi pas mal d’appels de plus de 30 ans pour différentes raisons : ruptures, deuil, mal-être, la solitude des retraités… », détaille Bernard Ruelle. L’urgence est avant tout pour l’antenne de Besançon de tenir les lignes. « Les personnes sont toujours plus nombreuses à appeler, et on ne peut répondre qu’à un appel sur cinq. On a besoin de plus de bénévoles, qu’on appelle des écoutants », s’inquiète le responsable d’antenne.
Composez le 09 72 39 40 50 pour appeler SOS Amitié 24 h/24 et 7 j/7, et le 31 14, numéro national de prévention suicide.
https://www.estrepublicain.fr/sante/2023/02/03/prevention-suicide-sos-amitie-manque-de-benevoles
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Santé mentale : Comment déceler un risque suicidaire chez son ado ?
Publié le 03/02/23 à 09h22
https://www.20minutes.fr*
Plus de 300 jeunes de 15 à 24 ans se suicident chaque année en France, selon l'Inserm. — Canva
Plus de 300 jeunes de 15 à 24 ans se donnent la mort chaque année en France, selon l’Inserm. A l'occasion de la Journée nationale de prévention du suicide ce dimanche, 20 Minutes a cherché à savoir quels signaux doivent inquiéter les parents.
Un isolement, une irritabilité, une baisse des résultats scolaires ou une consommation de drogues doivent alerter.
Ces signaux doivent mener à la deuxième étape : écouter. « Poser la question des idées suicidaires ne pousse jamais à l’acte et ne provoque pas davantage d’idées noires », rappelle Yann Massart, délégué général de l’association de prévention contre le suicide Dites Je suis là.
Plus de 300 jeunes de 15 à 24 ans se suicident chaque année en France, selon l’Inserm. Un chiffre à noter à l'occasion de la Journée nationale de prévention du suicide, qui a lieu ce dimanche. Pour les parents, il n’est pas toujours facile de déceler la profonde souffrance que ressent leur enfant. Car avoir un ado, c’est parfois essuyer un refus quand on lui demande de venir à table, s’entendre répondre « rien » quand on lui demande ce qu’il a fait de sa journée, et le voir rester enfermé des heures dans sa chambre. Alors, à quel moment s’inquiéter du comportement de son fils ou de sa fille ?
« La plupart des adolescents vont bien, constate Charles-Edouard Notredame, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent et maître de conférences à l’Université de Lille. L’adolescence est une période certes complexe mais pas nécessairement compliquée. » Si vous constatez que votre adolescent va mal, il faut donc s’en préoccuper et ne pas minimiser son mal-être. Encore plus s’il fait partie des populations particulièrement à risque, comme les jeunes LGBT, dont les tentatives de suicide sont plus fréquentes que dans la population générale. L'affaire Lucas l'a encore tristement illustré récemment. Les jeunes ayant déjà fait une tentative de suicide, consommant de la drogue ou souffrant d’une maladie psychique ont également plus de risque de mettre fin à leurs jours.
Isolement, irritabilité, modification de l’appétit
Au-delà du profil, certains signaux comportementaux doivent alerter. Fréquenter moins régulièrement - voire plus du tout - ses amis, devenir irritable et impulsif, avoir une baisse de ses résultats scolaires, sécher les cours, ne plus effectuer d’activités, dormir ou manger plus ou moins que d’habitude, ou encore consommer des drogues sont autant de comportements qui, additionnés les uns aux autres, doivent mettre la puce à l’oreille. « En général, les parents connaissent leur enfant et perçoivent quand il ne va pas bien, estime Charles-Edouard Notredame. S’ils repèrent un changement dans son attitude, ils doivent se faire confiance en tant que parent. »
L’environnement dans lequel se trouve l’enfant doit également être pris en compte. Même adolescente, une rupture amoureuse peut être extrêmement douloureuse et conduire à une profonde détresse psychologique. La séparation de parents peut également être un élément précipitant le suicide (même si on le rappelle, cet acte est toujours multifactoriel). Il faut donc être attentif et ne pas minimiser les moments de vie compliqués chez les adolescents. « Si on additionne un moment de vie douloureux et un changement de comportement, on doit s’inquiéter », insiste Yann Massart, délégué général de l’association de prévention contre le suicide Dites Je suis là.
Poser ouvertement la question des idées suicidaires
Ces signaux doivent mener à la deuxième étape : écouter. Si on s’en sent prêt et capable, on peut directement demander à son enfant s’il a des idées suicidaires. « Poser la question ne pousse jamais à l’acte et ne provoque pas davantage d’idées noires, rappelle Yann Massart. Cela permettra même de désamorcer la potentielle crise suicidaire, qui est souvent très fugace. » Si votre enfant vous répond par la positive, il ne faut pas hésiter à parler de l'origine de la souffrance et à consulter un professionnel.
Mais s’il ne s’ouvre pas ou qu’il vous est trop difficile de lui poser la question frontalement, vous pouvez lui proposer d’écrire sur le tchat du Fil Santé Jeunes, d’appeler le 3114 (numéro national Souffrance et Prévention du Suicide) ou de rencontrer un professionnel de santé. Infirmière scolaire, médecin traitant ou psychologue d’une Maison des adolescents : à lui de choisir l’interlocuteur avec lequel il sera le plus à l’aise.
« Dans un contexte avec un enjeu affectif moins important, il est possible que l’adolescent se mette à parler », constate Charles-Edouard Notredame. D’autres personnes de l’entourage, comme un oncle, une marraine, une amie des parents, un frère ou une sœur, avec qui il se sent plus à l’aise, peuvent également prendre le relais.
Avancer main dans la main
Si l'enfant reste mutique, fouiller son téléphone ou son ordinateur pour voir s’il va bien est par contre à éviter, selon Charles-Edouard Notredame et Yann Massart. « Faire les choses avec lui, c’est toujours plus pertinent, assure le délégué général de Dites Je suis là. Et si on le fait avec bienveillance, l’enfant va être soulagé. »
Car une fois qu’on aura parlé frontalement du problème, l’adolescent pourra, si besoin, suivre une psychothérapie ou prendre des médicaments. Plus la personne ayant des idées suicidaires est prise en charge tôt, moins elle aura de risque d’en avoir de nouveau plus tard. D’où le slogan de Dites Je suis là : « En parler peut tout changer ».
Si vous avez entre 12 à 25 ans et avez besoin d’une écoute, vous pouvez appeler Fil Santé Jeunes au 0800 235 236 (écoute gratuite 7j/7 de 8h à minuit) ou parler sur le tchat de Fil Santé Jeunes (de 9h à 22h).
Si vous ressentez des idées suicidaires ou êtes proche d’une personne qui en a, vous pouvez appeler le numéro national Souffrance et Prévention du Suicide au 31 14 (écoute gratuite et confidentielle 24h/24 et 7j/7).
Si vous êtes victime ou proche de victime de harcèlement scolaire, vous pouvez appeler le 3020 (appel gratuit de 9h à 20h du lundi au vendredi et de 9h à 18h le samedi).
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Crise suicidaire : un numéro pour oser en parler, le 3114
Publié le 02 février 2023 https://caf.fr*
Souffrance, idées noires de plus en plus envahissantes… les crises suicidaires provoquent chaque année en France entre 150 000 et 200 000 tentatives de suicide. Pour surmonter cet état temporaire et réversible, un numéro national existe : le 3114.
Chaque année, 9 000 Français mettent fin à leurs jours. C’est trois fois plus que les personnes décédées suite à un accident de la route. Pour mieux lutter contre ce problème de santé publique, peu mis en avant car tabou, un numéro national de prévention du suicide a été déployé : le 3114. Au bout du fil, des professionnels de santé – infirmiers et psychologues – apportent une réponse immédiate aux personnes en détresse psychologique. « Les gens racontent tout : colère, intimité, image de soi... Elles partagent enfin leur souffrance », témoigne le Dr Christophe Debien, psychiatre au Chu de Lille et chargé du déploiement du numéro national. Car parler de ses idées suicidaires à son entourage est souvent une épreuve insurmontable : « La majorité des personnes ne veulent pas les inquiéter. Avec bienveillance et sans jugement, nous leur accordons toute l’attention nécessaire ».
Ne pas attendre
La crise suicidaire s’exprime de différentes manières : elle peut débuter par une baisse de l’estime de soi, puis par une grande souffrance, jusqu’à ne plus penser qu’au passage à l’acte. « Une personne qui a des idées suicidaires n’a pas forcément envie de mourir. Elle veut juste faire arrêter sa souffrance et la mort apparaît pour elle – à tort – comme le seul moyen de trouver une issue à cet état de crise », explique le psychiatre. D’où la nécessité d’oser en parler pour avoir un autre regard sur ses difficultés et identifier des solutions pour y faire face. « La crise suicidaire évolue dans une durée plus ou moins longue de six mois. C’est important, cela veut dire que nous avons le temps de la désamorcer ».
Briser l’isolement
Au final, c’est souvent un acte anodin – une goutte d’eau – qui déclenche le passage à l’acte. Une mauvaise note, la remarque d’un proche… « Il y a une accumulation de souffrances physiques, psychiques et sociales. On sait notamment que l’isolement joue un rôle déterminant. Or, appeler le 3114, c’est déjà le rompre », insiste le Dr Christophe Debien.
Confidentiel et gratuit, le dispositif propose de mettre en place des solutions adaptées à chaque cas : « Nous abordons la situation générale de la personne. Si besoin, nous lui proposons de la mettre en relation avec les acteurs de soins de son territoire et de l’accompagner dans ses démarches ». Une aide qui vaut aussi pour les familles et les professionnels de santé. « Proches, médecins et enseignants sont en première ligne. Le numéro a pour objectif de permettre à chacun de se renseigner sur les signes qui doivent alerter et de trouver de l’aide », conclut le spécialiste.
Pour aller plus loin :
3114 : numéro national de prévention du suicide (appel gratuit), accessible 24h/24 et 7j/7
« Crise suicidaire : agir avant la tentative de suicide » sur le site de l’Assurance maladie
« Que faire et à qui s’adresser face à une crise suicidaire ? sur le site du ministère de la santé et de la prévention » sur le site du ministère de la Santé et de la Prévention
« La crise suicidaire : reconnaître et prendre en charge » sur le site de la Haute autorité de santé
Nos articles :
« Automutilation : des marques en guise de mots »
« La crise sanitaire impacte la santé mentale des adolescents »
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Prévention du suicide : l'association Solidarité Paysans Bretagne à l'écoute des agriculteurs en difficulté
Bretagne
De Justine Sauvage
Jeudi 2 février 2023 à 10:37 Par France Bleu Armorique
La Bretagne est l'une des régions où le taux de suicide est le plus élevé de France. Les agriculteurs sont particulièrement touchés. Pour les aider, l'association Solidarité Paysans est là, son président en Bretagne était sur France Bleu Armorique ce jeudi.
Dimanche 5 février, ce sera la Journée nationale de prévention du suicide. L'occasion de rappeler que malheureusement, la Bretagne est l'une des régions où le taux de suicide est le plus élevé en France. Les agriculteurs sont une profession particulièrement touchée. L'association Solidarité Paysans est là pour les aider. Son président en Bretagne Paul Renault était sur France Bleu Armorique ce jeudi 2 février.
France Bleu Armorique : Paul Renault vous êtes un ancien éleveur du pays de Vitré. Qu'est-ce qui fait déjà qu'on pense au suicide dans votre profession ?
Paul Renault: Il y a beaucoup d'éléments, sans doute, mais quelquefois un isolement qui devient progressif, qui serait peut-être aussi une perte de sens de son métier. Et puis des problèmes personnels, comme tout un chacun.
Parfois il y a aussi des dettes, des problèmes financiers, qui s'ajoutent...
Oui, mais c'est très compliqué de définir les raisons exactes. On ne peut pas donner un schéma précis du suicide. Souvent quand quelqu'un se suicide, on se demande pourquoi. Qu'est-ce qui s'est passé dans sa tête alors que tout va bien financièrement, dans sa famille. Est-ce que c'est quelque chose qui a craqué quelque part ?
Les bénévoles de Solidarité Paysans aident les agriculteurs à faire face à ces situations. Qu'est-ce que vous proposez concrètement ?
Il s'agit surtout d'une aide globale de la situation. Quand on rencontre le paysan, parce que c'est lui qui nous appelle, nous n'allons pas le chercher, on y va à deux personnes. Il y a un bénévole retraité ou un actif et une salariée de l'association.
Vous allez sur son exploitation ?
Oui, nous allons chez lui, et on essaie donc de faire le tour d'horizon, l'historique, de voir l'ensemble des choses qui ne vont pas. On ne s'arrête pas aux problèmes financiers, on s'intéresse aussi à la souffrance morale qui peut être un élément important. L'important pour nous, c'est de le remettre au centre de sa situation. On l'écoute, pour que ce soit lui ensuite qui va décider.
Vous pouvez lui proposer des solutions pour enlever certains de ces problèmes ?
Il y a beaucoup de choses à penser. On a des partenaires comme les assistantes sociales de la MSA qui règlent tout le problème de RSA par exemple. Pour le problème du logement, on travaille avec la Fondation Abbé Pierre. Autrement, il faut parfois penser à un changement de pratiques, de techniques. Mais tout ça se fait avec l'accord total du paysan. Il faut qu'il retrouve son autonomie, car quand les gens sont en difficulté, ils sont dans un isolement tel que tout le monde va laisser tomber, quoi qu'on dise. Et donc il faut qu'il reprenne goût à son métier, qu'il se dise "je suis capable de retrouver une place dans la société". C'est extrêmement important.
Est-ce que vous direz que c'est parfois difficile de faire parler les agriculteurs ?
Oui, c'est un milieu très taiseux. Dans un bourg, un village, on ne parle pas des gens en difficulté, on ne va pas parler avec quelqu'un en difficulté alors que ça se sait. Le milieu paysan est parfois très dur.
Est-ce que vous êtes inquiet de la période que nous vivons, de l'inflation ?
Oui, je crois que c'est très, très inquiétant parce qu'il y a beaucoup de gens qui, à 40, 45 ans, n'ont plus leur projet d'installation de paysans qu'ils ont eu avant 25 ans. Ils se rendent compte qu'ils sont à côté de la plaque, le modèle économique qu'on leur propose, ce n'est pas ça qui les intéresse. Ils veulent être des paysans qui travaillent, qui ont leur mot à dire. Alors qu'aujourd'hui, on leur demande de produire de plus en plus. Cela créé des difficultés.
Le numéro de prévention du suicide, accessible 24 h sur 24 : le 31 14.
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SOS Amitié, des bénévoles agissent pour la prévention du suicide. Témoignages. Vendredi 3 février 2023
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Le 3 février, l’UNPS s’engage pour « une prévention partagée du suicide »
Publié le 2 février 2023 https://www.santementale.fr/*
Comment assurer au mieux la continuité et l’ajustement de la prévention du suicide sur la durée, dans un monde qui change de plus en plus vite ? A l’occasion de cette 27e Journée nationale de Prévention du Suicide, l’Union nationale pour la Prévention du Suicide (UNPS) souhaite croiser les regards sur les dispositifs qui permettent de mieux prévenir et de mieux accompagner. Au travers du thème choisi « La prévention partagée : celles et ceux qui la font vivre », l’UNPS s’engage pour les acteurs comme pour les bénéficiaires de la prévention, du soin et de ceux qui les accompagnent.
Depuis trois ans, l’Union Nationale pour la Prévention du Suicide (UNPS) décline
sa vision d’une prévention partagée, inspirée par la diversité de son
réseau d’organisations adhérentes. Elle cherche à renouveler et
actualiser ses modalités d’actions pour améliorer encore les réponses à
cette question. Le concept de la prévention partagée consiste à réunir
un certain nombre d’acteurs œuvrant dans des champs de compétences
différents mais complémentaires. Chaque intervenant, dans son domaine,
fait vivre la prévention du suicide. Cette union d’acteurs fait émerger
des dispositifs ou des outils ajustés, modulables dans leur mise en
œuvre, au plus près des personnes et de leurs entourages. Nous
souhaitons réaxer la prévention vers une meilleure adéquation entre la personne et ses contextes de vie.
L’UNPS constate combien les structures de prévention et d’intervention face au suicide sont diversifiées. « Bénévoles ou professionnelles, elles sont bien inscrites dans nos territoires, au carrefour de nombreux acteurs locaux ! Si elles acceptent le principe de travailler selon des modalités encore en définition ou du moins peu connues de la prévention partagée, elles sont probablement les meilleures ressources think tank que nous puissions actuellement imaginer. Ces modalités relèvent de la démocratie participative ou délibérative en santé« .
Afin d’être au mieux dans des actions pertinentes, durables, mais
aussi les plus économes pour les fonds publics, les démarches proposées
en prévention doivent, selon l’UNPS, répondre au moins à quatre
caractéristiques :
– Identifier au plus près les problèmes à traiter ;
– Concevoir ou adapter les dispositifs et outils pertinents pour intervenir ;
– Diffuser leurs caractéristiques pour que leurs usages soient inspirants et non contraignants dans leur implantation ;
–
Accompagner une évolution parallèle des représentations et des
croyances pour faciliter l’appropriation de ces dispositifs et outils.
Inauguration du 1er Centre Régional de Prévention du Suicide en PACA Le CRPS PACA, financé par l'ARS PACA, regroupera les dispositifs de lutte contre le suicide et la récidive suicidaire avec le déménagement des dispositifs VigilanS et Asma dans de nouveaux locaux, 146 rue Paradis (13006) Marseille.
Le 27ème colloque national du 3 février 2023, salle Pierre Laroque, au ministère de la santé et de la prévention (Paris 7ème), contribuera à l’émergence de nouvelles modalités de co-construction de la prévention, s’inspirant des actions pertinentes menées dans les territoires. Au cours de ces Journées Nationales 2023, les structures adhérentes de l’UNPS proposeront dans les territoires métropolitains et ultra-marins une réflexion partagée autour ces différentes questions.
L’UNPS met à disposition des outils de prévention du suicide disponible ICI
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Prévention du suicide : l'association Solidarité Paysans Bretagne à l'écoute des agriculteurs en difficulté
Bretagne
De France Bleu Armorique
Jeudi 2 février 2023 à 10:37 Par Justine Sauvage
La Bretagne est l'une des régions où le taux de suicide est le plus élevé de France. Les agriculteurs sont particulièrement touchés. Pour les aider, l'association Solidarité Paysans est là, son président en Bretagne était sur France Bleu Armorique ce jeudi.
Dimanche 5 février, ce sera la Journée nationale de prévention du suicide. L'occasion de rappeler que malheureusement, la Bretagne est l'une des régions où le taux de suicide est le plus élevé en France. Les agriculteurs sont une profession particulièrement touchée. L'association Solidarité Paysans est là pour les aider. Son président en Bretagne Paul Renault était sur France Bleu Armorique ce jeudi 2 février.
France Bleu Armorique : Paul Renault vous êtes un ancien éleveur du pays de Vitré. Qu'est-ce qui fait déjà qu'on pense au suicide dans votre profession ?
Paul Renault: Il y a beaucoup d'éléments, sans doute, mais quelquefois un isolement qui devient progressif, qui serait peut-être aussi une perte de sens de son métier. Et puis des problèmes personnels, comme tout un chacun.
Parfois il y a aussi des dettes, des problèmes financiers, qui s'ajoutent...
Oui, mais c'est très compliqué de définir les raisons exactes. On ne peut pas donner un schéma précis du suicide. Souvent quand quelqu'un se suicide, on se demande pourquoi. Qu'est-ce qui s'est passé dans sa tête alors que tout va bien financièrement, dans sa famille. Est-ce que c'est quelque chose qui a craqué quelque part ?
Les bénévoles de Solidarité Paysans aident les agriculteurs à faire face à ces situations. Qu'est-ce que vous proposez concrètement ?
Il s'agit surtout d'une aide globale de la situation. Quand on rencontre le paysan, parce que c'est lui qui nous appelle, nous n'allons pas le chercher, on y va à deux personnes. Il y a un bénévole retraité ou un actif et une salariée de l'association.
Vous allez sur son exploitation ?
Oui, nous allons chez lui, et on essaie donc de faire le tour d'horizon, l'historique, de voir l'ensemble des choses qui ne vont pas. On ne s'arrête pas aux problèmes financiers, on s'intéresse aussi à la souffrance morale qui peut être un élément important. L'important pour nous, c'est de le remettre au centre de sa situation. On l'écoute, pour que ce soit lui ensuite qui va décider.
Vous pouvez lui proposer des solutions pour enlever certains de ces problèmes ?
Il y a beaucoup de choses à penser. On a des partenaires comme les assistantes sociales de la MSA qui règlent tout le problème de RSA par exemple. Pour le problème du logement, on travaille avec la Fondation Abbé Pierre. Autrement, il faut parfois penser à un changement de pratiques, de techniques. Mais tout ça se fait avec l'accord total du paysan. Il faut qu'il retrouve son autonomie, car quand les gens sont en difficulté, ils sont dans un isolement tel que tout le monde va laisser tomber, quoi qu'on dise. Et donc il faut qu'il reprenne goût à son métier, qu'il se dise "je suis capable de retrouver une place dans la société". C'est extrêmement important.
Est-ce que vous direz que c'est parfois difficile de faire parler les agriculteurs ?
Oui, c'est un milieu très taiseux. Dans un bourg, un village, on ne parle pas des gens en difficulté, on ne va pas parler avec quelqu'un en difficulté alors que ça se sait. Le milieu paysan est parfois très dur.
Est-ce que vous êtes inquiet de la période que nous vivons, de l'inflation ?
Oui, je crois que c'est très, très inquiétant parce qu'il y a beaucoup de gens qui, à 40, 45 ans, n'ont plus leur projet d'installation de paysans qu'ils ont eu avant 25 ans. Ils se rendent compte qu'ils sont à côté de la plaque, le modèle économique qu'on leur propose, ce n'est pas ça qui les intéresse. Ils veulent être des paysans qui travaillent, qui ont leur mot à dire. Alors qu'aujourd'hui, on leur demande de produire de plus en plus. Cela créé des difficultés.
Le numéro de prévention du suicide, accessible 24 h sur 24 : le 31 14.
Justine Sauvage France Bleu Armorique
https://www.francebleu.fr/infos/societe/prevention-du-suicide-l-association-solidarite-paysans-bretagne-a-l-ecoute-des-agriculteurs-en-difficulte-9662051
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Prévention
Suicide : Quand la vie ne tient qu’à un coup de fil
Publié le 02/02/2023 https://www.le-pays.fr/roanne-42300/*
« Chez SOS Amitié, le nombre d’appels de jeunes qui évoquent une possibilité de suicide est de l’ordre de 20 % . Il est de 2 ou 3 % chez les adultes », détaille le vice-président de SOS Amitié Roanne.
Vendredi 3 février se tiendra la 27e journée nationale pour la prévention du suicide organisée par l’Union Nationale de la Prévention du Suicide (UNPS) et des associations affiliées. Elle aura pour thème : « La prévention partagée : celles et ceux qui la font vivre. »
Depuis 2020, les besoins des personnes ayant recours à des lignes d’écoute se sont multipliés et diversifiés. Une tendance qui se vérifie également au niveau local, comme en témoigne Christian (*), membre de S.O.S. Amitié Roanne.
« L’idée de départ de la création de SOS amitié, c’est d’éviter les suicides »
« On a de plus en plus d’appelants depuis 2020, constate le bénévole. Le nombre d’appels a augmenté de 30 % depuis le Covid, nous sommes passés de 8.000 à 10.000 appels par an dans le Roannais. Durant cette période, S.O.S Amitié a même eu une dérogation de Jérôme Salomon qui nous autorisait à nous déplacer jusqu’aux postes d’écoutes. »
Christian explique qu’il ressent énormément de solitude, notamment chez les plus jeunes : « On a des ados et des jeunes personnes au bout du fil, c’est révélateur d’un malaise de société. Le Covid a fait des ravages, on a eu des gamins déscolarisés, des augmentations de violence intrafamiliales. C’était compliqué pour des mômes de 12-13 ans qui ne voyaient pas leurs copains de rester enfermés dans un huis clos familial parfois écrasant. ».
Une période difficile que celle du Covid, qui laisse des traces encore aujourd’hui. À tel point que l’association a décidé d’échanger avec ce public en employant ses modes de communication.
Essayer de nouveaux moyens de communication
« Pour les plus jeunes, on tente d’utiliser le tchat et Internet, mais ça demande une formation, éclaire Christian. C’est un autre contact, le SMS, on s’aperçoit que les problèmes sont beaucoup plus graves par ce biais : on y parle de scarification, de harcèlement, et bien sûr de suicide. Ce sont les mots sur les maux de l’époque en quelque sorte. »
Le responsable explique qu’à Roanne, quatre personnes ont été formées pour communiquer ainsi mais qu’elles ont quitté l’association. Le service est donc suspendu et SOS Amitié Roanne assure son écoute par le moyen traditionnel du téléphone.
Le risque cinq fois plus élevé chez les personnes en difficulté d'intégration
Christian (Bébnévole SOS Amitié)
Les jeunes ne sont pas les seuls à avoir recours aux écoutes de SOS Amitié : « Nous avons eu un gros “boost” des appels de malades psy’ : tous les centres médicaux psychologiques étaient fermés durant le Covid », rappelle Christian. L’orientation sexuelle entre aussi en considération : le risque de suicide est quatre fois plus élevé pour une personne lesbienne, gay, bi ou transsexuelle, et chez les personnes qui ne se sentent pas intégrées, on trouve cinq fois plus de risque de tenter de se suicider.
Les jeunes, mais pas seulement…
Les personnes âgées sont également concernées, insiste le bénévole. « Le week-end, ce sont des périodes d’appels tristes. Pour les personnes âgées, particulièrement. Elles n’ont pas d’aides ménagères, pas de portages de repas. Pour elles, ces jours sont interminables. »
On mesure mieux, à l’évocation de tous ces cas, l’importance de cette poignée de bénévoles qui peuvent éviter à une personne de commettre l’irréparable en l’écoutant. « Dans notre formation qui porte sur le suicide ou le deuil, nos grandes thématiques, on nous apprend qu’il y a quelques signes qui peuvent indiquer que la personne pourrait passer à l’acte. Quand on sent que la situation est difficile, que l’appelant pleure depuis une demi-heure, on peut lui demander si elle souhaite lever l’anonymat pour lui envoyer des secours. Personnellement, ça m’est arrivé deux fois », se souvient encore Christian.
(*) L’anonymat est une règle chez SOS Amitié. Il s’agit donc d’un prénom d’emprunt.
Christian Verdet
En savoir plus. Pour connaître le programme de la journée nationale de prévention du suicide : www.unps.fr
Source https://www.le-pays.fr/roanne-42300/actualites/quand-la-vie-ne-tient-qua-un-coup-de-fil_14255885/
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La Prévention du suicide : au cœur de l’attention des professionnels
1 fév 2023 https://www.institut-don-bosco.fr/*
Chaque année, la France compte plus de 10 000 suicides et 200 000 tentatives de suicide. Ces chiffrent seraient sous-estimés à hauteur de 10%.
À l’Institut Don Bosco, nous accueillons différents types de publics avec des facteurs de fragilités dans leurs parcours de vie qui peuvent mettre à l’épreuve leur bien être psychologique. Un parcours de rupture, des traumas, un isolement social ou encore une situation de handicap, tous ces facteurs peuvent intensifier leur sentiment de mal-être. Particulièrement touché par le sujet du passage à l’acte, le service Vict’Aid qui prend soin de femmes et d’hommes victimes de violences, fait également ce constat.
Le Covid, une période qui a mis à mal
Depuis plusieurs années, notre association a mis en place une procédure de remontée des événements indésirables, notamment des suicides et tentatives de suicides. Depuis le Covid, nous avons constaté une nette augmentation de ces phénomènes, notamment en 2022.
Prendre le sujet de la prévention du suicide à bras le corps au niveau associatif était primordial. Il fallait mettre en place des actions concrètes afin de donner des outils aux professionnels pour savoir déceler, communiquer de façon adaptée et accompagner ces situations.
La formation de nos professionnels à la prévention du suicide
Face à ce constat, nous avons sollicité l’association Rénovation, afin d’offrir à nos professionnels une formation de prévention du suicide. C’est ainsi qu’en décembre 2022, tous les professionnels du service Vict’Aid et 10 professionnels d’établissements du handicap et de la protection de l’enfance ont été formés. Grâce à cette formation, les professionnels du terrain de notre association ont été sensibilisés au risque suicidaire et ont pu trouver les outils nécessaires afin de savoir faire face à ces situations.
Ce que nous mettons en place pour prévenir du suicide
Notre engagement associatif permet de renforcer la vigilance et la bonne prise en charge de personnes en souffrance. Cette première formation a été un succès et nous avons pour ambition de multiplier les sessions de formation à destination des professionnels, afin d’avoir des référents par service et établissement. Nous continuerons à déployer des actions afin que personne ne reste seul et démuni face au suicide.
Le 3114
Ce numéro met en relation une personne en détresse ou en souffrance avec un professionnel du soin, spécifiquement formé à la prévention du suicide. Le 3114 est une plateforme également disponible et à l’écoute de proches, témoins, mais aussi de professionnels accompagnants face à une personne en souffrance et ayant des pensées suicidaires, ou pour échanger à la suite d’un passage à l’acte. Il est à noter que le 3114 se met en lien automatiquement avec les pompiers et les secours pour un besoin immédiat d’intervention.