Introduction
Les
 troubles dépressifs toucheraient près de 350 millions de personnes dans
 le monde et seraient la première cause mondiale d’incapacité. Les 
patients en situation de dépression s’adressent préférentiellement à 
leur médecin traitant (MT) dans 50–60 % des cas, alors premier 
interlocuteur. L’objectif de notre étude est d’évaluer si l’orientation 
des patients souffrant d’un trouble anxiodépressif par un MT aux 
urgences générales est un facteur associé à l’hospitalisation par 
rapport aux patients se présentant spontanément pour les mêmes troubles.
 Notre objectif secondaire est d’identifier les différents profils de 
patients hospitalisés en urgence pour ces troubles.
 
Résultats
Cinq
 cent vingt-quatre patients sont inclus. L’analyse univariée montre que 
l’orientation par le médecin traitant est associée à l’hospitalisation à
 57,9 % vs 42,1 % (p = 0,007), et un odds ratio à 1,98
 [1,22–3,21] en analyse multivariée. L’analyse par classification 
hiérarchique ascendante permet d’identifier 3 profils de patients 
hospitalisés : 1) des patients avec des antécédents psychiatriques 
connus, des antécédents de suivis passés ou en cours, orientés par un 
confrère psychiatre avec au moins un traitement psychotrope, la présence
 de symptômes psychotiques et un risque suicidaire faible par rapport au
 reste de la population d’étude ; 2) des patients sans antécédents 
psychiatriques, ni d’antécédents de suivi psychiatrique passé ou en 
cours, l’absence d’un traitement psychotrope en cours. Ces patients sont
 adressés par le MT (67 % vs 23 % ; p < 0,001) et leur risque suicidaire était plus élevé (59 % vs 26 % ; p < 0,001) ; 3) des patients pour lesquels le psychiatre avait peu d’informations au moment de la consultation aux urgences.