En savoir plus sur les JNPS 2019 https://blogdinfosuicide.blogspot.com/2018/11/jnps-2019-journee-nationale-de.html
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réunion Suicide : l’écoute attentive, l’acte d’urgence de prévention
Avec 90 décès par an en moyenne et plus de 1200 tentatives de commettre l’irréparable, le suicide est une question de société à La Réunion. Le 22 février, un colloque est organisé sur le campus universitaire du Tampon sur le thème de l’adolescence. Au menu, réflexion et espoir.
© Loïs Mussard Catherine Saminadin, présidente de l'Association SOS Solitude : "nous sommes là pour donner de l'espoir, pour donner de l'amour".
Loïs Mussard
Publié le 22/02/2019 https://la1ere.francetvinfo.fr/*
La mort. La disparition. La fin. Les synonymes du suicide sont nombreux. Tranchants. Froids. Terribles. Définitifs. Si le suicide apparaît comme l’acte ultime pour solutionner des situations a priori désespérées, il n’en demeure pas moins un abandon de toute possibilité de résoudre réellement l’équation qui se pose à chacune de ses victimes. Comment trouver sa place dans la société lorsque nous sommes entraînés dans un maelstrom de difficultés circonstancielles ou existentielles ?
L'écoute attentive constitue le dernier rempart entre la vie et la mort lors de la crise suicidaire d'un individu.
Une interrogation pouvant survenir à n’importe quel moment de notre vie. Quelle que soit notre situation sociale. Quel que soit l’endroit où nous vivons. Qui que nous soyons. Bien sûr les statistiques mettront en exergue des conjonctures aggravantes pour étayer le passage à l’acte en identifiant des éléments "déclics", les fameux catalyseurs. Perte d’emploi. Perte de son logement. Séparation. Un triptyque où apparaissent les lignes de force de la spirale descendante. Celle où un individu socialement intégré perd pieds et sombre dans un univers de plus en plus sombre au point de ne plus croire en sa possibilité d’exister et d’aboutir à l’idée que mettre fin à sa vie constituerait un moindre mal à sa souffrance devenue insupportable. Viendront s’associer des éléments d’une virulente nocivité comme l’addiction à l’alcool, à la drogue, aux jeux…
Les 15-35 ans particulièrement exposésUn phénomène aggravé dans la tranche des 15-35 ans selon les chiffres de l’ORS Océan Indien. Celle où l’individu est sensé passer du statut d’adolescent à celui d’adulte. Une transition où les questions existentielles sont exacerbées par la tension sociale liée au chômage, à la paupérisation des contacts physiques et à la perte de toutes formes de repères.
"Il n’est de problème sans solution" ou encore "la réponse se trouve dans la question". Derrière ces dictons en apparence sibyllins, se cachent en réalité l’issue potentielle à une situation considérée comme insoluble. C’est ce que des scientifiques de l’Hexagone, de l’Océan Indien et de La Réunion vont évoquer lors du colloque organisé sur le campus universitaire du Tampon le 22 février dans le cadre des journées annuelles de prévention du suicide.
Il apparaît que permettre à une personne déterminée à commettre à l’irréparable de se reconnecter à une réalité de l’instant, concrète, sensorielle, est un premier pas pour éviter le pire. L’autre étape consistant à identifier précisément le mécanisme à l’origine de la fragilisation de l’individu. Une fois établies les véritables causes de son effondrement, alors peut s’envisager l’étape de reconstruction et de la mise en route d’une spirale vertueuse en s’appuyant sur de multiples outils et protocoles.
Disponible 24h/24Pour simplifier il faut considérer qu’apparaissent trois temps. L’urgence, le constat et l’analyse. Le premier constituant la différence entre la tentative de suicide et le décès. Depuis 1985, l’association SOS Solitude concentre ses efforts sur le paramètre de l’urgence. En ouvrant une ligne téléphonique 24h/24. Gratuite. Anonyme. Un numéro de téléphone unique, le 0262 970 000, disponible telle une bouée de sauvetage prête à repêcher une personne momentanément perdue dans l’Océan de ses perturbations destructrices. Au bout de ce filin de survie, des bénévoles eux aussi anonymes, prêts à donner de leur temps, de leur empathie, de leur amour.
"Ecouter un acte citoyen dont nous sommes fiers""Ecouter c’est un acte de solidarité, un acte citoyen dont nous sommes fiers car en le faisant nous nous sentons utiles", explique Catherine Saminadin, la présidente de l’association SOS Solitude. Devenue écoutante pour le compte de l’association sans prérequis particuliers, Catherine Saminadin a bénéficié au fil du temps de formations spécifiques pour gérer les situations de stress. Elle a appris à déceler les signaux de détresses. Mais surtout, à communiquer son envie d’être là pour aider les personnes pour qui, elle et les autres bénévoles constituent le dernier rempart entre la vie et la mort. En d’autres termes : à constituer une lueur d’espoir, pour ceux qui sont envahis par la noirceur de leur détresse.
Contact SOS Solitude : 0262 970 000
Avec 90 décès par an en moyenne et plus de 1200 tentatives de commettre l’irréparable, le suicide est une question de société à La Réunion. Le 22 février, un colloque est organisé sur le campus universitaire du Tampon sur le thème de l’adolescence. Au menu, réflexion et espoir.
© Loïs Mussard Catherine Saminadin, présidente de l'Association SOS Solitude : "nous sommes là pour donner de l'espoir, pour donner de l'amour".
Loïs Mussard
Publié le 22/02/2019 https://la1ere.francetvinfo.fr/*
La mort. La disparition. La fin. Les synonymes du suicide sont nombreux. Tranchants. Froids. Terribles. Définitifs. Si le suicide apparaît comme l’acte ultime pour solutionner des situations a priori désespérées, il n’en demeure pas moins un abandon de toute possibilité de résoudre réellement l’équation qui se pose à chacune de ses victimes. Comment trouver sa place dans la société lorsque nous sommes entraînés dans un maelstrom de difficultés circonstancielles ou existentielles ?
L'écoute attentive constitue le dernier rempart entre la vie et la mort lors de la crise suicidaire d'un individu.
Une interrogation pouvant survenir à n’importe quel moment de notre vie. Quelle que soit notre situation sociale. Quel que soit l’endroit où nous vivons. Qui que nous soyons. Bien sûr les statistiques mettront en exergue des conjonctures aggravantes pour étayer le passage à l’acte en identifiant des éléments "déclics", les fameux catalyseurs. Perte d’emploi. Perte de son logement. Séparation. Un triptyque où apparaissent les lignes de force de la spirale descendante. Celle où un individu socialement intégré perd pieds et sombre dans un univers de plus en plus sombre au point de ne plus croire en sa possibilité d’exister et d’aboutir à l’idée que mettre fin à sa vie constituerait un moindre mal à sa souffrance devenue insupportable. Viendront s’associer des éléments d’une virulente nocivité comme l’addiction à l’alcool, à la drogue, aux jeux…
Les 15-35 ans particulièrement exposésUn phénomène aggravé dans la tranche des 15-35 ans selon les chiffres de l’ORS Océan Indien. Celle où l’individu est sensé passer du statut d’adolescent à celui d’adulte. Une transition où les questions existentielles sont exacerbées par la tension sociale liée au chômage, à la paupérisation des contacts physiques et à la perte de toutes formes de repères.
"Il n’est de problème sans solution" ou encore "la réponse se trouve dans la question". Derrière ces dictons en apparence sibyllins, se cachent en réalité l’issue potentielle à une situation considérée comme insoluble. C’est ce que des scientifiques de l’Hexagone, de l’Océan Indien et de La Réunion vont évoquer lors du colloque organisé sur le campus universitaire du Tampon le 22 février dans le cadre des journées annuelles de prévention du suicide.
Il apparaît que permettre à une personne déterminée à commettre à l’irréparable de se reconnecter à une réalité de l’instant, concrète, sensorielle, est un premier pas pour éviter le pire. L’autre étape consistant à identifier précisément le mécanisme à l’origine de la fragilisation de l’individu. Une fois établies les véritables causes de son effondrement, alors peut s’envisager l’étape de reconstruction et de la mise en route d’une spirale vertueuse en s’appuyant sur de multiples outils et protocoles.
Disponible 24h/24Pour simplifier il faut considérer qu’apparaissent trois temps. L’urgence, le constat et l’analyse. Le premier constituant la différence entre la tentative de suicide et le décès. Depuis 1985, l’association SOS Solitude concentre ses efforts sur le paramètre de l’urgence. En ouvrant une ligne téléphonique 24h/24. Gratuite. Anonyme. Un numéro de téléphone unique, le 0262 970 000, disponible telle une bouée de sauvetage prête à repêcher une personne momentanément perdue dans l’Océan de ses perturbations destructrices. Au bout de ce filin de survie, des bénévoles eux aussi anonymes, prêts à donner de leur temps, de leur empathie, de leur amour.
"Ecouter un acte citoyen dont nous sommes fiers""Ecouter c’est un acte de solidarité, un acte citoyen dont nous sommes fiers car en le faisant nous nous sentons utiles", explique Catherine Saminadin, la présidente de l’association SOS Solitude. Devenue écoutante pour le compte de l’association sans prérequis particuliers, Catherine Saminadin a bénéficié au fil du temps de formations spécifiques pour gérer les situations de stress. Elle a appris à déceler les signaux de détresses. Mais surtout, à communiquer son envie d’être là pour aider les personnes pour qui, elle et les autres bénévoles constituent le dernier rempart entre la vie et la mort. En d’autres termes : à constituer une lueur d’espoir, pour ceux qui sont envahis par la noirceur de leur détresse.
Contact SOS Solitude : 0262 970 000
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Tours Le risque suicidaire multiplié par deux en période de chômage
Publié le 19/02/2019
Santé Tours
Le réseau Vivre et intervenir ensemble face au suicide (VIES 37) est intervenu le 7 février, à l’espace Villeret, à Tours, devant un parterre de professionnels d’entreprises et d’associatifs. En Centre-Val de Loire, la majorité des suicides concerne des adultes de 25 à 59 ans. Les femmes sont légèrement plus touchées par le phénomène. La région présente des taux supérieurs à la moyenne nationale, avec 168 suicides pour 100.000 habitants en 2017. Cette journée de prévention avait pour thématique principale « Suicide et violences », abordée au sein d’ateliers qui ont traité des effets des violences conjugales, de l’adolescence et du chômage. Concernant le chômage, Jacques Baugé, membre du réseau VIES 37, estime que « le risque suicidaire chez les chômeurs est multiplié par deux ». Des professionnels touchés par la problématique du suicide, agriculteurs et policiers notamment, étaient présents. Une intervenante confiait : « La question du suicide nous concerne tous. Au travail, en ville et à la campagne. »
https://www.lanouvellerepublique.fr/tours/le-risque-suicidaire-multiplie-par-deux-en-periode-de-chomage
Journée nationale Prévention du suicide « Suicides et Violences – Violence du Suicide »
Accueil|Partenariats, Recherche et enseignement, Vie de l'établissement|Journée nationale Prévention du suicide « Suicides et Violences – Violence du Suicide »
https://ch-laborit.fr/ le 8/02/2019
La Fédération de Prévention du Suicide et de Promotion de la Santé Mentale du Pôle Hospitalo Universitaire de Psychiatrie Adulte du CH Laborit a organisé sa 18ème Journée d’études le mardi 29 janvier à Poitiers.
Le Dr Chavagnat œuvre depuis des années avec toute son équipe dans la prévention du Suicide sur le territoire.
« Suicide et Violences – Violence du Suicide »
Organisée dans le cadre de la Journée nationale pour la prévention du suicide, l’évènement local a rassemblé près de 700 personnes à la salle de la Hune (Saint-Benoît).
Les professionnels et institutionnels qui ont ouvert cette journée, le Dr Jean-Jacques Chavagnat, le Pr Némat Jaafari, Christophe Verduzier – Directeur du CH Laborit, Séverine Masson – Directrice adjointe du CHU de Poitiers, Sylvie Vanhille – Directrice adjointe de l’ARS Nouvelle-Aquitaine et le Dr Martine Bataille, conseillère municipale à la ville de Saint-Benoît; ont tous rappelé que le suicide est un véritable problème de santé publique.
Les équipes de coordinations territoriales de prévention du suicide de Charente, Deux-Sèvres, Charente-Maritime et de la Vienne ont présenté quelques outils de prévention en ouverture de la journée.
Le Pr Fabrice Jollant, spécialiste du suicide dont le travail de recherche porte sur l’exploration neurocognitive des conduites suicidaires a introduit cette journée d’études en abordant de nouvelles pistes de compréhension du suicide.
Le Dr Jean-Jacques Chavagnat, Président national de la Fédération Trauma Suicide Liaison Urgence (FTSLU) et psychiatre au CH Laborit a ensuite insisté sur le repérage des personnes à risques et la prévention et fait un focus sur le harcèlement scolaire.
La psychologue clinicienne du CIDFF 86, Isabelle Watel a évoqué les violences faites aux femmes et le lien avec les suicides.
Le Dr Dominique Marmin et le psychologue Clément Grignoux de l’ASSTV 86 ont décrit les risques suicidaires liés aux violences au travail.
Gérard Pon de l’association Jonathan Pierres Vivantes, a évoqué la violence du suicide du point de vue des familles.
L’ensemble des interventions ont été filmées et la vidéo sera bientôt disponible en ligne.
Voir le programme 8 février 2019
Publié le 19/02/2019
Santé Tours
Le réseau Vivre et intervenir ensemble face au suicide (VIES 37) est intervenu le 7 février, à l’espace Villeret, à Tours, devant un parterre de professionnels d’entreprises et d’associatifs. En Centre-Val de Loire, la majorité des suicides concerne des adultes de 25 à 59 ans. Les femmes sont légèrement plus touchées par le phénomène. La région présente des taux supérieurs à la moyenne nationale, avec 168 suicides pour 100.000 habitants en 2017. Cette journée de prévention avait pour thématique principale « Suicide et violences », abordée au sein d’ateliers qui ont traité des effets des violences conjugales, de l’adolescence et du chômage. Concernant le chômage, Jacques Baugé, membre du réseau VIES 37, estime que « le risque suicidaire chez les chômeurs est multiplié par deux ». Des professionnels touchés par la problématique du suicide, agriculteurs et policiers notamment, étaient présents. Une intervenante confiait : « La question du suicide nous concerne tous. Au travail, en ville et à la campagne. »
https://www.lanouvellerepublique.fr/tours/le-risque-suicidaire-multiplie-par-deux-en-periode-de-chomage
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Journée nationale Prévention du suicide « Suicides et Violences – Violence du Suicide »
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https://ch-laborit.fr/ le 8/02/2019
La Fédération de Prévention du Suicide et de Promotion de la Santé Mentale du Pôle Hospitalo Universitaire de Psychiatrie Adulte du CH Laborit a organisé sa 18ème Journée d’études le mardi 29 janvier à Poitiers.
Le Dr Chavagnat œuvre depuis des années avec toute son équipe dans la prévention du Suicide sur le territoire.
« Suicide et Violences – Violence du Suicide »
Organisée dans le cadre de la Journée nationale pour la prévention du suicide, l’évènement local a rassemblé près de 700 personnes à la salle de la Hune (Saint-Benoît).
Les professionnels et institutionnels qui ont ouvert cette journée, le Dr Jean-Jacques Chavagnat, le Pr Némat Jaafari, Christophe Verduzier – Directeur du CH Laborit, Séverine Masson – Directrice adjointe du CHU de Poitiers, Sylvie Vanhille – Directrice adjointe de l’ARS Nouvelle-Aquitaine et le Dr Martine Bataille, conseillère municipale à la ville de Saint-Benoît; ont tous rappelé que le suicide est un véritable problème de santé publique.
Les équipes de coordinations territoriales de prévention du suicide de Charente, Deux-Sèvres, Charente-Maritime et de la Vienne ont présenté quelques outils de prévention en ouverture de la journée.
Le Pr Fabrice Jollant, spécialiste du suicide dont le travail de recherche porte sur l’exploration neurocognitive des conduites suicidaires a introduit cette journée d’études en abordant de nouvelles pistes de compréhension du suicide.
Le Dr Jean-Jacques Chavagnat, Président national de la Fédération Trauma Suicide Liaison Urgence (FTSLU) et psychiatre au CH Laborit a ensuite insisté sur le repérage des personnes à risques et la prévention et fait un focus sur le harcèlement scolaire.
La psychologue clinicienne du CIDFF 86, Isabelle Watel a évoqué les violences faites aux femmes et le lien avec les suicides.
Le Dr Dominique Marmin et le psychologue Clément Grignoux de l’ASSTV 86 ont décrit les risques suicidaires liés aux violences au travail.
Gérard Pon de l’association Jonathan Pierres Vivantes, a évoqué la violence du suicide du point de vue des familles.
L’ensemble des interventions ont été filmées et la vidéo sera bientôt disponible en ligne.
Voir le programme 8 février 2019
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SOS Solitude : toujours plus d'appels et de détresse mais toujours autant d'écoute
Publié le Vendredi 08 Février www.ipreunion.com
Frappés par la solitude, littéralement frappés, à deux doigts de commettre l'irréparable, atteint de troubles psychiatriques ou sous le coup d'une peine de coeur qui semble insurmontable, les profils de ceux qui appellent sont variés. À chacun son histoire, à chacun sa douleur mais une envie commune : être écouté. Car dans leur quotidien, leur voix ne compte pas, parce qu'ils n'osent pas, parce qu'ils ne peuvent pas; s'exprimer devient un besoin viscéral. De la conversation triviale à l'appel à l'aide, au bout du fil, les bénévoles de l'association SOS Solitude prêtent l'oreille à leurs maux. À La Réunion, ils reçoivent chaque mois 1.200 appels en moyenne.
L’écoute téléphonique est assurée 24h/24, 7 jours sur 7 car l’angoisse, le mal-être et les crises ne préviennent pas. 45 bénévoles actifs se relayent pour écouter ces âmes esseulées, fatiguées, cabossées. Pas de jugement, pas de morale, juste une oreille attentive et bienveillante. Ces bénévoles reçoivent les appels à leur domicile, leur anonymat est préservé, celui de l'appelant aussi. Les écoutants bénéficient d’une formation spécifique pour gérer les crises suicidaires, la communication et leurs émotions. Les bénévoles viennent de tous les horizons, du retraité de l’Éducation nationale au jeune dans le paramédical en passant par la mère au foyer, tous souhaitent s’engager.
Une denrée rare
Les bénévoles, c’est justement là où le bât blesse " à l’heure actuelle, nous ne pouvons pas combler tous les créneaux horaires, nous n’avons pas assez de bénévoles. D’ailleurs, nous lançons régulièrement des appels pour recruter de nouveaux écoutants, nous demandons " juste " 4h par mois " explique Catherine Saminadin, la présidente de l’association. Certains écoutant sont dans l’association depuis une dizaine d’années, d’autres depuis quelques mois. Tous ont à cœur d’aider les autres avec cette bienveillance qui caractérise l’association.
D’utilité publique
SOS Solitude a son importance. Les chiffres parlent d’eux mêmes. Regardez :
À La Réunion, le suicide est la première cause de mortalité chez les 15-29 ans contrairement à la métropole où c'est la deuxième cause de mortalité sur la même tranche d'âges. Dans le département, sur la période 2012-2014, l’observatoire régional de santé (ORS) avait recensé, en moyenne, 86 suicides par an soit un suicide tous les quatre jours. Trois hospitalisations pour des tentatives sont enregistrées chaque jour. C’est toujours trop. Beaucoup trop. D’ailleurs SOS Solitude est née de ce constat accablant en 1985. Créée par des médecins pour faire face à une épidémie de suicides dans le Sud de l’île cette année là.
Aujourd’hui, la structure est gérée par des personnes de la société civile. Mais l’association est partenaire avec des professionnels, l’EPSMR, la clinique des Flamboyants, le CHU, les services de secours… SOS Solitude est subventionnée par l’Agence régionale de santé. Devenue une institution dans l’île, l’organisme mène des campagnes de prévention et de sensibilisation sur le suicide, anime des ateliers avec des adolescents.
Les jeunes, difficiles à atteindre
Les adolescents et les jeunes adultes, la catégorie la plus touchée par le suicide et paradoxalement la plus difficile à atteindre pour l’association " nous avons mis en place une écoute sur les réseaux sociaux mais rien n’y fait, très peu de jeunes nous contacte. Nos appelants ont entre 25 et 85 ans " constate Catherine Saminadin.
Un rendez-vous important
Le mal-être des jeunes, ce sera justement l’un des thèmes abordés par le professeur Laurence Pourchez, anthropologue et professeure à l'Université de la Sorbonne à Paris. Elle interviendra sur le sujet lors du colloque organisé par l’association SOS Solitude à l’université du Tampon le 22 février prochain pour la journée nationale de prévention du suicide.
Plus d'informations sur l'événement ici
http://www.ipreunion.com/actualites-reunion/reportage/2019/02/08/sos-solitude-sos-solitude,97521.html
https://ch-laborit.fr/journee-nationale-pour-la-prevention-du-suicide-suicides-et-violences-violence-du-suicide/
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Un numéro à retenir : 02 62 97 00 00 SOS Solitude : toujours plus d'appels et de détresse mais toujours autant d'écoute
Publié le Vendredi 08 Février www.ipreunion.com
Frappés par la solitude, littéralement frappés, à deux doigts de commettre l'irréparable, atteint de troubles psychiatriques ou sous le coup d'une peine de coeur qui semble insurmontable, les profils de ceux qui appellent sont variés. À chacun son histoire, à chacun sa douleur mais une envie commune : être écouté. Car dans leur quotidien, leur voix ne compte pas, parce qu'ils n'osent pas, parce qu'ils ne peuvent pas; s'exprimer devient un besoin viscéral. De la conversation triviale à l'appel à l'aide, au bout du fil, les bénévoles de l'association SOS Solitude prêtent l'oreille à leurs maux. À La Réunion, ils reçoivent chaque mois 1.200 appels en moyenne.
L’écoute téléphonique est assurée 24h/24, 7 jours sur 7 car l’angoisse, le mal-être et les crises ne préviennent pas. 45 bénévoles actifs se relayent pour écouter ces âmes esseulées, fatiguées, cabossées. Pas de jugement, pas de morale, juste une oreille attentive et bienveillante. Ces bénévoles reçoivent les appels à leur domicile, leur anonymat est préservé, celui de l'appelant aussi. Les écoutants bénéficient d’une formation spécifique pour gérer les crises suicidaires, la communication et leurs émotions. Les bénévoles viennent de tous les horizons, du retraité de l’Éducation nationale au jeune dans le paramédical en passant par la mère au foyer, tous souhaitent s’engager.
Une denrée rare
Les bénévoles, c’est justement là où le bât blesse " à l’heure actuelle, nous ne pouvons pas combler tous les créneaux horaires, nous n’avons pas assez de bénévoles. D’ailleurs, nous lançons régulièrement des appels pour recruter de nouveaux écoutants, nous demandons " juste " 4h par mois " explique Catherine Saminadin, la présidente de l’association. Certains écoutant sont dans l’association depuis une dizaine d’années, d’autres depuis quelques mois. Tous ont à cœur d’aider les autres avec cette bienveillance qui caractérise l’association.
D’utilité publique
SOS Solitude a son importance. Les chiffres parlent d’eux mêmes. Regardez :
À La Réunion, le suicide est la première cause de mortalité chez les 15-29 ans contrairement à la métropole où c'est la deuxième cause de mortalité sur la même tranche d'âges. Dans le département, sur la période 2012-2014, l’observatoire régional de santé (ORS) avait recensé, en moyenne, 86 suicides par an soit un suicide tous les quatre jours. Trois hospitalisations pour des tentatives sont enregistrées chaque jour. C’est toujours trop. Beaucoup trop. D’ailleurs SOS Solitude est née de ce constat accablant en 1985. Créée par des médecins pour faire face à une épidémie de suicides dans le Sud de l’île cette année là.
Aujourd’hui, la structure est gérée par des personnes de la société civile. Mais l’association est partenaire avec des professionnels, l’EPSMR, la clinique des Flamboyants, le CHU, les services de secours… SOS Solitude est subventionnée par l’Agence régionale de santé. Devenue une institution dans l’île, l’organisme mène des campagnes de prévention et de sensibilisation sur le suicide, anime des ateliers avec des adolescents.
Les jeunes, difficiles à atteindre
Les adolescents et les jeunes adultes, la catégorie la plus touchée par le suicide et paradoxalement la plus difficile à atteindre pour l’association " nous avons mis en place une écoute sur les réseaux sociaux mais rien n’y fait, très peu de jeunes nous contacte. Nos appelants ont entre 25 et 85 ans " constate Catherine Saminadin.
Un rendez-vous important
Le mal-être des jeunes, ce sera justement l’un des thèmes abordés par le professeur Laurence Pourchez, anthropologue et professeure à l'Université de la Sorbonne à Paris. Elle interviendra sur le sujet lors du colloque organisé par l’association SOS Solitude à l’université du Tampon le 22 février prochain pour la journée nationale de prévention du suicide.
Plus d'informations sur l'événement ici
http://www.ipreunion.com/actualites-reunion/reportage/2019/02/08/sos-solitude-sos-solitude,97521.html
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Indre-et-Loire : un numéro vert pour prévenir le suicide des agriculteurs
jeudi 7 février 2019 à 5:31 Par Marie-Ange Lescure, France Bleu Touraine
La Journée départementale de la prévention du suicide est organisée par l'association Vies 37. Cette journée de prévention du suicide permet de s’intéresser à la situation des agriculteurs : depuis les années 1960, le suicide est ainsi devenu la deuxième cause de décès chez les agriculteurs.
Indre-et-Loire, France
Tous les deux jours, un paysan se donne la mort en France.
Depuis les années 1960, le suicide est en effet devenu la deuxième cause de décès chez les agriculteurs.
En 2016, le nombre d'appels à l'aide sur le numéro vert Agri’Ecoute* de prévention du suicide mis en place par la Mutualité sociale agricole (MSA) a été multiplié par deux : 2664 appels contre 1219 en 2015 selon les derniers chiffres à disposition en France.
Depuis 2014, la MSA a créé une cellule spécialisée dans la prévention du suicide dans l'agriculture et depuis cette date, sur les trois départements Berry-Touraine (Indre, Indre-et -Loire et Loir-et-Cher) 151 situations ont été signalées et 35 pour la seule année 2018.
Dans cette cellule, des travailleurs sociaux, des médecins et des psychologues ont été formés pour repérer les assurés en situation de "mal être"
"Les alertes et les réponses sont multiples" explique Amandine Bisiaux, assistante sociale de la MSA : "les personnes en situation de mal-être peuvent nous contacter directement mais on peut aussi avoir des signalements de proches, de conjoints, de voisins ou même de maires de communes."
De l'ouverture des droits à la prise en charge par un psychologue
Une fois la situation repérée, les personnels en charge de cette cellule de prévention du suicide vont aussi bien vérifier que la personne bénéficie de tous ses droits tels que le RSA ou encore la Prime d'Activité. Mais ils peuvent aussi apporter un secours financier jusqu'à la prise en charge d'une dizaine de séances chez un psychologue payées par la MSA, en passant par la mise en place de remplacements sur l'exploitation pour des agriculteurs au bord de l'épuisement ou en grande fatigue.
*02.47.31.62.73 ou une adresse mail : prevention.suicide@berry-touraine.msa.fr
jeudi 7 février 2019 à 5:31 Par Marie-Ange Lescure, France Bleu Touraine
La Journée départementale de la prévention du suicide est organisée par l'association Vies 37. Cette journée de prévention du suicide permet de s’intéresser à la situation des agriculteurs : depuis les années 1960, le suicide est ainsi devenu la deuxième cause de décès chez les agriculteurs.
Indre-et-Loire, France
Tous les deux jours, un paysan se donne la mort en France.
Depuis les années 1960, le suicide est en effet devenu la deuxième cause de décès chez les agriculteurs.
En 2016, le nombre d'appels à l'aide sur le numéro vert Agri’Ecoute* de prévention du suicide mis en place par la Mutualité sociale agricole (MSA) a été multiplié par deux : 2664 appels contre 1219 en 2015 selon les derniers chiffres à disposition en France.
Depuis 2014, la MSA a créé une cellule spécialisée dans la prévention du suicide dans l'agriculture et depuis cette date, sur les trois départements Berry-Touraine (Indre, Indre-et -Loire et Loir-et-Cher) 151 situations ont été signalées et 35 pour la seule année 2018.
Dans cette cellule, des travailleurs sociaux, des médecins et des psychologues ont été formés pour repérer les assurés en situation de "mal être"
"Les alertes et les réponses sont multiples" explique Amandine Bisiaux, assistante sociale de la MSA : "les personnes en situation de mal-être peuvent nous contacter directement mais on peut aussi avoir des signalements de proches, de conjoints, de voisins ou même de maires de communes."
De l'ouverture des droits à la prise en charge par un psychologue
Une fois la situation repérée, les personnels en charge de cette cellule de prévention du suicide vont aussi bien vérifier que la personne bénéficie de tous ses droits tels que le RSA ou encore la Prime d'Activité. Mais ils peuvent aussi apporter un secours financier jusqu'à la prise en charge d'une dizaine de séances chez un psychologue payées par la MSA, en passant par la mise en place de remplacements sur l'exploitation pour des agriculteurs au bord de l'épuisement ou en grande fatigue.
*02.47.31.62.73 ou une adresse mail : prevention.suicide@berry-touraine.msa.fr
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GRAND EST - Société INFOGRAPHIES. Suicide : « Je n’ai pensé qu’à moi »
En 2017, les urgences du Grand Est ont enregistré plus de 6 500 passages pour tentative de suicide. À l’occasion de la journée nationale de prévention, Françoise explique pourquoi elle a voulu en finir. Et comment elle gère ses idées noires.
Le 06/02/2019 à 05:00 https://www.republicain-lorrain.fr*
«Je me suis isolée et j’ai mis le paquet en médicaments. » Françoise a fait deux tentatives de suicide en l’espace de trois mois. Coma, hospitalisation psychiatrique de six semaines, sa vie n’a tenu qu’à un fil. C’était il y a huit ans et cette quinquagénaire est toujours là. Quand on lui demande si elle regrette ses deux actes, sa réponse fait froid dans le dos : « Je vais vous choquer, mais ce que j’ai d’abord regretté, c’est de ne pas avoir réussi. »
Puis, la Mosellane se ravise : « J’ai aussi regretté d’avoir fait du mal à mon entourage. Je voulais juste me soulager. Ma souffrance psychologique était si forte que je n’étais plus capable de penser aux autres. Je n’ai pensé qu’à moi. » En ce mardi consacré à la journée nationale de prévention du suicide, elle accepte avec courage de se raconter, sous anonymat. Si c’est ce même entourage qui lui permet toujours de s’accrocher, Françoise dit devoir sa vie à une psychothérapie à base de PNL (Programmation neurolinguistique) : « On a beaucoup travaillé sur la confiance en soi et la hiérarchisation des valeurs. L’estime de soi, c’est ce qui est détruit en moi. Cela m’a redonné de la vigueur. »
Sa fragilité psychologique est longtemps restée une énigme pour cette femme très sociable et entourée : « J’ai eu un père dépressif mais l’hérédité n’explique pas tout. » Ses premières idées noires sont apparues à l’adolescence. Hyper-sensible, timide, renfermée, la jeune fille sèche chaque année un tiers du temps scolaire : « Je ruminais et pleurais beaucoup. » Inquiets, ses parents lui font consulter un psy qui conclut à « une grosse crise d’adolescence ».
Après la perte de sa maman alors qu’elle n’a qu’une vingtaine d’années, Françoise commence une psychothérapie. Celle-ci exhume les abus sexuels dont elle a été victime enfant : « Je me suis construite à partir de cela. Il m’en est resté un sentiment de honte et de culpabilité dont je n’arrive pas à me défaire. » Alors qu’elle a une trentaine d’années, elle commet sa première tentative de suicide : « Un appel au secours. J’ai pris des médicaments à forte dose, mais pas assez pour mourir. »
Françoise n’est pas hospitalisée. Et la douleur s’atténue. Pendant vingt ans. Jusqu’à ce que des soucis de couple viennent servir d’élément déclencheur. Huit ans après avoir voulu tirer un trait définitif, celle qui ne prend « qu’un tout petit peu d’anxiolytiques » ne s’estime pas sortie d’affaire. Loin de là : « J’ai un fond dépressif sourd qui est là tout le temps. Je ne me suis jamais vraiment relevée et je pense que je n’y arriverai jamais. Il y a des moments où je me sens bien. Mais je sais que cela ne va pas durer longtemps. Je bascule très facilement d’un état à l’autre. »
Gérer ses idées noires
En revanche, le souci des autres la retient de nouveau à la vie : « J’ai fait beaucoup de mal à mon entourage. Je pense même avoir brisé des vies. Mais je ne veux plus leur refaire vivre ça. » Alors, au-delà de ses psychothérapies qui lui font un bien fou, elle apprend à gérer ses idées noires : « Quand je sens que je sombre, je prends mes cahiers d’exercices thématiques sur la communication non violente, l’affirmation de soi ou autre et cela améliore mon état psychique. »
Elle sait aussi qu’elle peut compter sur le service d’urgences psychiatriques du CHR de Metz-Thionville : « Il m’est arrivé de les appeler à trois ou quatre reprises. Il y a toujours quelqu’un. Après discussion, ils m’ont même invitée à passer. À chaque fois, cela me fait du bien. C’est un vrai soutien.»
Philippe MARQUE
Lire la suite et infographies https://www.republicain-lorrain.fr/sante-et-medecine/2019/02/06/suicide-je-n-ai-pense-qu-a-moi
L'Est Républicain
Lorraine - Ouverture Lorraine, mercredi 6 février 2019 475 mots, p. Lorraine3
Questions à
Les causes sont évidemment multiples
Questions à Dr Pascal Pannetier, p sychiatre hospitalier en Moselle et Meurthe-et-Moselle
Le Grand Est est-il très concerné par le suicide ?
Il ne fait pas partie des régions les plus touchées, qui sont le Nord et la Bretagne. Le Grand Est se situe plutôt dans la moyenne nationale. Ce qui est positif, c’est que les chiffres nationaux et régionaux baissent depuis vingt ans. De 12 000 morts par an au début des années 2000, nous sommes passés à moins de 10 000. On le doit à la prise de conscience des autorités sanitaires et politiques et à la mise en place de programmes de prévention. On le doit aussi à une plus grande diffusion auprès des généralistes de prescriptions d’antidépresseurs.
Arrive-t-on à cerner les raisons qui mènent à cet acte ?
Les causes sont évidemment multiples. Elles peuvent être sociales, somatiques, psychologiques. Cela peut survenir lors d’un conflit professionnel, familial ou une douleur chronique. La crise augmente progressivement jusqu’à ce que n’importe quel événement serve d’élément déclencheur. Il n’y a pas une maladie mentale proprement dite mais plutôt une notion de crise suicidaire qui peut durer huit semaines. Il est important que l’entourage parvienne à la détecter. Mais souvent, on passe à côté de la dépression majeure.
Quels sont les profils types concernés ?
Les suicides aboutis touchent beaucoup les hommes âgés vivant de manière isolée, surtout en milieu rural. On parle par exemple beaucoup de la crise de la paysannerie, milieu où l’on trouve les profils les plus à risques. Mais les médecins ont aussi un taux de suicide trois fois supérieur à la moyenne. Les personnes de 44 à 54 ans au chômage sont aussi très touchées. Les tentatives de suicide, quant à elle, concernent plus les jeunes femmes urbaines. Elles sont aussi de plus en plus fréquentes chez l’adolescent, comme une forme de rituel de passage vers le monde adulte. Cela touche les jeunes filles de manière de plus en plus précoce, parfois dès 11 ou 12 ans alors que cela ne survenait pas avant 14 ou 15 ans dans les années 1990.
De quelle manière peut-on mieux prévenir les suicides ?
La prévention commence par la bienveillance, par le fait de parler de bien-être. Cela peut se faire dans le milieu professionnel ou le système scolaire. Au Québec par exemple, des entreprises ont mis en place un système de pairs vigiles. Ce sont des gens formés pour repérer les risques psychosociaux. En France, cela a pu se diffuser dans certains groupes. Des corporations mettent aussi en place une veille, comme les médecins par exemple. Le réseau SOS Amitié, et son écoute inconditionnelle et bienveillante, joue également un rôle extrêmement important. Et pour prévenir la récidive, le dispositif VigilanS se développe en Lorraine (lire ci-contre).
Lorraine - Ouverture Lorraine, mercredi 6 février 2019 475 mots, p. Lorraine3
Questions à
Les causes sont évidemment multiples
Questions à Dr Pascal Pannetier, p sychiatre hospitalier en Moselle et Meurthe-et-Moselle
Le Grand Est est-il très concerné par le suicide ?
Il ne fait pas partie des régions les plus touchées, qui sont le Nord et la Bretagne. Le Grand Est se situe plutôt dans la moyenne nationale. Ce qui est positif, c’est que les chiffres nationaux et régionaux baissent depuis vingt ans. De 12 000 morts par an au début des années 2000, nous sommes passés à moins de 10 000. On le doit à la prise de conscience des autorités sanitaires et politiques et à la mise en place de programmes de prévention. On le doit aussi à une plus grande diffusion auprès des généralistes de prescriptions d’antidépresseurs.
Arrive-t-on à cerner les raisons qui mènent à cet acte ?
Les causes sont évidemment multiples. Elles peuvent être sociales, somatiques, psychologiques. Cela peut survenir lors d’un conflit professionnel, familial ou une douleur chronique. La crise augmente progressivement jusqu’à ce que n’importe quel événement serve d’élément déclencheur. Il n’y a pas une maladie mentale proprement dite mais plutôt une notion de crise suicidaire qui peut durer huit semaines. Il est important que l’entourage parvienne à la détecter. Mais souvent, on passe à côté de la dépression majeure.
Quels sont les profils types concernés ?
Les suicides aboutis touchent beaucoup les hommes âgés vivant de manière isolée, surtout en milieu rural. On parle par exemple beaucoup de la crise de la paysannerie, milieu où l’on trouve les profils les plus à risques. Mais les médecins ont aussi un taux de suicide trois fois supérieur à la moyenne. Les personnes de 44 à 54 ans au chômage sont aussi très touchées. Les tentatives de suicide, quant à elle, concernent plus les jeunes femmes urbaines. Elles sont aussi de plus en plus fréquentes chez l’adolescent, comme une forme de rituel de passage vers le monde adulte. Cela touche les jeunes filles de manière de plus en plus précoce, parfois dès 11 ou 12 ans alors que cela ne survenait pas avant 14 ou 15 ans dans les années 1990.
De quelle manière peut-on mieux prévenir les suicides ?
La prévention commence par la bienveillance, par le fait de parler de bien-être. Cela peut se faire dans le milieu professionnel ou le système scolaire. Au Québec par exemple, des entreprises ont mis en place un système de pairs vigiles. Ce sont des gens formés pour repérer les risques psychosociaux. En France, cela a pu se diffuser dans certains groupes. Des corporations mettent aussi en place une veille, comme les médecins par exemple. Le réseau SOS Amitié, et son écoute inconditionnelle et bienveillante, joue également un rôle extrêmement important. Et pour prévenir la récidive, le dispositif VigilanS se développe en Lorraine (lire ci-contre).
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Un dispositif contre la récidive arrive en Lorraine
L'Est Républicain Lorraine - Ouverture Lorraine, mercredi 6 février 2019 353 mots, p. Lorraine2
Il
s’appelle VigilanS. Ce dispositif, dont le but est de prévenir la
récidive suicidaire, débarque progressivement en Lorraine. Financé par
l’agence régionale de santé, il est développé par le centre
psychothérapique de Laxou depuis mars 2018, où il succède à un
dispositif proche, baptisé Rester en contact, qui a fonctionné pendant
trois ans.
Le principe est assez simple. Tout suicidant se voit remettre à sa sortie d’hôpital une carte ressource. Il y trouvera un numéro vert à contacter en cas de besoin. Mais aussi une notice informative lui expliquant qu’il va faire l’objet d’un suivi. S’il ne s’agit pas de sa première tentative de suicide, une équipe composée d’un psychologue et d’infirmiers spécialisés le rappellera 10 à 20 jours après sa sortie de l’hôpital. S’il s’agit d’une première tentative, l’appel intervient six mois après la sortie d’hôpital. Et peut être renouvelé tous les six mois si besoin. « On réévalue à chaque fois le tableau clinique et le risque suicidaire », décrit le Dr Charlotte Sens, médecin psychiatre à l’unité d’accueil des urgences psychiatriques de l’hôpital de Central à Nancy. En fonction de son état, un rendez-vous en urgence ou un nouvel appel téléphonique peuvent lui être proposés. Les personnes non joignables sont relancées par courrier. Un dispositif qui a fait ses preuves, notamment dans le Nord. « Le nombre de décès de récidivistes suicidaires y a baissé de 10 % entre 2014 et 2016, soit 29 morts de moins en deux ans. Et le taux de suicide a baissé de 7,8 % », explique la praticienne. Démarré à Nancy, le dispositif a été installé à Toul, Lunéville, Pont-à-Mousson et dans une partie des Vosges. Neufchâteau et la Moselle seront les prochains secteurs où il sera déployé. En additionnant ce dispositif et son prédécesseur, 3 000 patients ont ainsi été inclus depuis mars 2015. Deux mille appels téléphoniques, et autant de courriers ont été donnés et envoyés. 2 300 notes d’informations sur ce dispositif ont aussi été adressées aux médecins.
Le principe est assez simple. Tout suicidant se voit remettre à sa sortie d’hôpital une carte ressource. Il y trouvera un numéro vert à contacter en cas de besoin. Mais aussi une notice informative lui expliquant qu’il va faire l’objet d’un suivi. S’il ne s’agit pas de sa première tentative de suicide, une équipe composée d’un psychologue et d’infirmiers spécialisés le rappellera 10 à 20 jours après sa sortie de l’hôpital. S’il s’agit d’une première tentative, l’appel intervient six mois après la sortie d’hôpital. Et peut être renouvelé tous les six mois si besoin. « On réévalue à chaque fois le tableau clinique et le risque suicidaire », décrit le Dr Charlotte Sens, médecin psychiatre à l’unité d’accueil des urgences psychiatriques de l’hôpital de Central à Nancy. En fonction de son état, un rendez-vous en urgence ou un nouvel appel téléphonique peuvent lui être proposés. Les personnes non joignables sont relancées par courrier. Un dispositif qui a fait ses preuves, notamment dans le Nord. « Le nombre de décès de récidivistes suicidaires y a baissé de 10 % entre 2014 et 2016, soit 29 morts de moins en deux ans. Et le taux de suicide a baissé de 7,8 % », explique la praticienne. Démarré à Nancy, le dispositif a été installé à Toul, Lunéville, Pont-à-Mousson et dans une partie des Vosges. Neufchâteau et la Moselle seront les prochains secteurs où il sera déployé. En additionnant ce dispositif et son prédécesseur, 3 000 patients ont ainsi été inclus depuis mars 2015. Deux mille appels téléphoniques, et autant de courriers ont été donnés et envoyés. 2 300 notes d’informations sur ce dispositif ont aussi été adressées aux médecins.
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Le suicide trois fois plus meurtrier que les accidents de la route
https://viaoccitanie.tv*
Le suicide fait chaque année près de 9.000 morts dans l’Hexagone selon une étude Santé Publique France. En Occitanie, le taux de suicide se situe plus ou moins dans la moyenne nationale. On remarque tout de même une certaine disparité au niveau des départements.
Le Lot est le département le plus touché avec environ 2,6 morts pour 10.000 habitants. Il est suivi de la Lozère et de l’Ariège. En revanche, la Haute-Garonne est le département le moins impacté avec 0,9 personne qui se sont suicidés pour 10.000 habitants.
Concernant le mode opératoire, on remarque que la pendaison est le moyen le plus utilisé pour se donner la mort. Plus d’une personne sur deux a fait ce choix.
Beaucoup moins répandu, vient ensuite le suicide par arme à feu avec 402 morts en Occitanie. Ce mode de suicide est suivi par l’auto-intoxication médicamenteuse.
Autre aspect de l’étude, on observe que ce sont les jeunes de 20 à 24 ans qui représentent la plus grande part de suicide parmi les décès toutes causes. 18,1% des 20-24 ans qui sont morts entre 2013 et 2015 se sont suicidés.
Alexis Kunz avec Adrien Champeval
https://viaoccitanie.tv/le-suicide-trois-fois-plus-meurtrier-que-les-accidents-de-la-route/
***Le suicide fait chaque année près de 9.000 morts dans l’Hexagone selon une étude Santé Publique France. En Occitanie, le taux de suicide se situe plus ou moins dans la moyenne nationale. On remarque tout de même une certaine disparité au niveau des départements.
Le Lot est le département le plus touché avec environ 2,6 morts pour 10.000 habitants. Il est suivi de la Lozère et de l’Ariège. En revanche, la Haute-Garonne est le département le moins impacté avec 0,9 personne qui se sont suicidés pour 10.000 habitants.
Concernant le mode opératoire, on remarque que la pendaison est le moyen le plus utilisé pour se donner la mort. Plus d’une personne sur deux a fait ce choix.
Beaucoup moins répandu, vient ensuite le suicide par arme à feu avec 402 morts en Occitanie. Ce mode de suicide est suivi par l’auto-intoxication médicamenteuse.
Autre aspect de l’étude, on observe que ce sont les jeunes de 20 à 24 ans qui représentent la plus grande part de suicide parmi les décès toutes causes. 18,1% des 20-24 ans qui sont morts entre 2013 et 2015 se sont suicidés.
Alexis Kunz avec Adrien Champeval
https://viaoccitanie.tv/le-suicide-trois-fois-plus-meurtrier-que-les-accidents-de-la-route/
Les Hauts-de-France parmi les régions qui comptent le plus de suicides
Selon une étude réalisée par Santé Publique France, la région Hauts-de-France enregistre l'un des plus forts taux de suicide en 2015 et se classe même au premier rang en terme d'hospitalisation pour tentatives de suicide.
Par Eline Erzilbengoa Publié le 06/02/2019 https://france3-regions.francetvinfo.fr*
Selon des chiffres dévoilés mardi lors de la journée nationale de la prévention du suicide, la région des Hauts-de-France se situe parmi les régions du quart nord-ouest, les plus fortement touchées avec une mortalité suicidaire supérieure de 30% à la mortalité suicidaire nationale.
Au total, en 2015, 1 051 suicides de personnes résidant dans les Hauts-de-France ont été recensés dont 80% étaient des hommes. Entre 2013 et 2015, tous sexes confondus, il s'agit principalement de personnes âgées entre 45 et 49 ans.
Au niveau géographique, c'est le département du Pas-de-Calais qui enregistre le taux de mortalité le plus élevé.
Le plus fort taux de tentative dans la Somme
Par ailleurs, la région Hauts-de-France se trouve au premier rang des régions en terme de tentatives de suicide.
Selon l'ARS, 1 habitant sur 10 déclare avoir fait une tentative de suicide au cours de sa vie, contre 7% au niveau national. 1 sur 20 déclare avoir eu des pensées suicidaires dans les 12 mois précédents.
En 2017, le taux d'hospitalisation pour tentative de suicide, tous sexes confondus, enregistré dans les Hauts-de-France était supérieur de près de 80% au taux national. Cette fois-ci, cela concerne majoritairement des jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans.
"Une des hypothèses explicatives peut-être la différence des rôles et des positions sociales selon le sexe" indique l'agence nationale de santé publique.
Au niveau géographique, globalement, c'est le département de la Somme où le taux est le plus élevé.
Les facteurs
L'agence nationale de santé publique a analysé les facteurs associés aux conduites suicidaires.
"Certains profils de population semblent plus enclins aux pensées suicidaires ou aux tentatives de suicide : c'est le cas notamment de facteurs socio-économiques tels que vivre seul, être au chômage ou sans activité", explique-t-elle.
Il peut s'agir aussi de nombreux éléments de vie négatifs : perte d'un être cher, climat familial compliqué, violences, antécédents de troubles mentaux, état dépressif caractérisé.
Les politiques de prévention déployées
La situation tend toutefois à s'améliorer depuis 10 ans. Le taux de mortalité par suicide a notamment diminué de 20% entre 2000 et 2015.
Les pensées suicidaires ont diminué entre 2005 et 2010, ainsi que le taux d'hospitalisation pour tentatives de suicide.
L'ARS explique cette diminution par les politiques de prévention déployées, comme le dispositif VigilanS lancé dans le Nord et le Pas-de-Calais.
"Cette innovation de l’ARS et du CHU de Lille a fortement contribué à une diminution globale des conduites suicidaires et des récidives", affirme l'ARS.
VigilanS devrait être étendu aux autres départements de la région (Aisne, Somme, Oise) en démarrant par le Centre Hospitalier de Saint-Quentin.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/hauts-france-parmi-regions-qui-comptent-plus-suicides-1620081.html
***
VIDEO. La manière dont les journalistes traitent du suicide pourrait avoir des effets sur les personnes vulnérables
Pour le médecin psychiatre Charles-Édouard Notredame, les médias pourraient influencer en bien ou en mal les personnes à risque. Ce mardi 5 février, jour dédié à la prévention du suicide, Santé publique France a rappelé que 7 % des adultes ont déjà tenté de mettre fin à leurs jours.
Mis à jour le 06/02/2019 https://www.francetvinfo.fr*
"Il est possible que les médias, quand ils traitent du suicide, participent à entraîner une contagion suicidaire", s'inquiète Charles-Édouard Notredame, médecin psychiatre. Lorsque les journalistes évoquent des cas de suicide, ils pourraient influencer les personnes les plus vulnérables.
https://www.francetvinfo.fr/sante/prevention/video-la-maniere-dont-les-journalistes-traitent-du-suicide-pourrait-avoir-des-effets-sur-les-personnes-vulnerables_3177873.html
Charles-Édouard Notredame mentionne l'effet Werther. Un phénomène qui se caractérise par une hausse des taux de suicide causée par des publications médiatiques. Il a été formulé après la publication du roman Les souffrances du jeune Werther de Goethe dans lequel le héros se donne la mort. La parution du livre aurait été suivie d'une recrudescence de suicides chez des personnes qui auraient vraisemblablement compatis aux douleurs du personnage principal.
À l'opposé, "certaines caractéristiques des articles de presse peuvent diminuer le taux de suicide", pondère le médecin. En effet, plus récemment, l'effet Papageno a été démontré statistiquement par un chercheur autrichien. Il intervient lorsque les médias traitent de personnes qui ont surmonté une phase suicidaire. Ces articles persuaderaient certains individus à ne pas passer le cap. "Avec le suicide, c'est l'impact du traitement journalistique qui se fait très concret", soutient Charles-Édouard Notredame.
La responsabilité de tous
"Le journaliste, il a une responsabilité importante en ce qui concerne le suicide", rappelle le psychiatre. Selon lui, les journalistes devraient traiter avec retenue ces sujets en éludant les termes sensationnalistes et en ne détaillant pas "le moyen suicidaire" ou le lieu de l'acte. Aussi, le mieux serait que les articles évoquent les personnes qui ont réussi à faire face aux épisodes douloureux de leur existence. "Mais cette responsabilité, c'est une responsabilité partagée, que nous avons tous", précise Charles-Édouard Notredame.
Plus de 3 millions de Français de 18 à 75 ans affirment avoir déjà pensé à mettre fin à leurs jours au cours de leur vie. Des professionnels de santé peuvent assister les personnes les plus à risque.
*https://www.francetvinfo.fr/sante/prevention/video-la-maniere-dont-les-journalistes-traitent-du-suicide-pourrait-avoir-des-effets-sur-les-personnes-vulnerables_3177873.html
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RHÔNE Suicide : en finir avec les idées reçues
La prévention sur le suicide « reste insuffisante en France où le problème reste tabou », explique le Dr Edouard Leaune, psychiatre au Centre de prévention du suicide à l’hôpital du Vinatier.
Le 06/02/2019 leprogres.fr
Le Centre de prévention du suicide à l'hôpital du Vinatier propose des interventions auprès des personnes en crise suicidaire. Photo d'illustration Julio PELAEZ
Cet hôpital du Vinatier propose des interventions auprès des personnes en crise suicidaire ainsi qu’une aide aux personnes endeuillées par le suicide d’un proche.
À l’occasion de la Journée nationale de prévention du suicide, des psychiatres de ce centre participeront à une conférence grand public, le lundi 11 février à Lyon, pour déconstruire les mythes et les idées reçues autour du suicide.
« Il faut être attentif à certains signes » et ne pas hésiter à « poser la question », explique le Dr Leaune au Progrès.
https://www.leprogres.fr/rhone-69/2019/02/06/suicide-en-finir-avec-les-idees-recues
La prévention sur le suicide « reste insuffisante en France où le problème reste tabou », explique le Dr Edouard Leaune, psychiatre au Centre de prévention du suicide à l’hôpital du Vinatier.
Le 06/02/2019 leprogres.fr
Le Centre de prévention du suicide à l'hôpital du Vinatier propose des interventions auprès des personnes en crise suicidaire. Photo d'illustration Julio PELAEZ
Cet hôpital du Vinatier propose des interventions auprès des personnes en crise suicidaire ainsi qu’une aide aux personnes endeuillées par le suicide d’un proche.
À l’occasion de la Journée nationale de prévention du suicide, des psychiatres de ce centre participeront à une conférence grand public, le lundi 11 février à Lyon, pour déconstruire les mythes et les idées reçues autour du suicide.
« Il faut être attentif à certains signes » et ne pas hésiter à « poser la question », explique le Dr Leaune au Progrès.
https://www.leprogres.fr/rhone-69/2019/02/06/suicide-en-finir-avec-les-idees-recues
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Une mort par suicide chaque heure en France
Marie Bonte | 06.02.2019 https://www.lequotidiendupharmacien.fr*
Bien qu’en baisse, les comportements suicidaires demeurent très élevés en France, et tout particulièrement dans son quart nord-Ouest.
Quatorzième cause de mortalité dans le monde, et douzième cause d’ici à 2030, le suicide frappe particulièrement la France, qui présente un taux parmi les plus élevés d’Europe après les pays-de-l’Est, la Finlande et la Belgique.
Comme le souligne Santé publique France, qui publie son baromètre des suicides et des tentatives de suicide (TS) dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), 8 948 personnes se sont donné la mort en France en 2015 et 7,2 % des Français ont déjà tenté de se suicider au cours de leur vie, 0,39 % au cours des douze derniers mois.
La plupart de ces personnes avaient alors entre 15 et 19 ans, la propension étant plus importante - 30 % - chez les femmes de cette classe d’âge. De manière générale, les TS sont près de deux fois plus nombreuses chez les femmes que chez les hommes. Pour autant, l’issue est souvent plus fatale chez l’homme que chez la femme.
Toutes les régions françaises ne sont pas égales devant ce fléau de santé publique. Car rapporté au nombre de morts par habitants, le suicide frappe davantage la Bretagne et les Pays de la Loire où les taux les plus importants se montent respectivement à 24,7 et à 21,3 décès par suicide pour 100 000 habitants. Les Hauts-de-France ne se situent qu’au troisième rang avec un taux de 20,7 suicides pour 100 000 habitants, devant la Normandie (19,5).
Pour autant, la région des Hauts-de-France présente la situation la plus défavorable si l’on cumule les décès après suicide, les hospitalisations et les pensées suicidaires. Il s'agit d'ailleurs de la région où le plus d’adultes (10,1 %) ont déjà tenté de se suicider dans leur vie. La région où ce taux est le plus bas est l’Ile-de-France (6,2 %). C’est également celle où l’on se suicide le moins en France : 7,6 morts pour 100 000 habitants, soit moitié moins que la moyenne nationale.
De manière générale, les TS sont à la baisse en 2017 « avec des prévalences comparables à celles observées dans les années 2000 ». Enfin, concernant l’occurrence de pensées suicidaires au cours de l’année, « après une diminution observée entre 2000 et 2010 et un retour à la hausse entre 2010 et 2014, les données suggèrent une tendance à la stabilité entre 2014 et 2017 », relève Santé publique France. Toutefois la lente décroissance de la mortalité suicidaire sur les 10 dernières années, si elle confirme la pertinence des politiques de prévention engagées, reste trop peu significative au regard des niveaux de mortalité élevés en comparaison à nos voisins européens.
Les facteurs associés aux pensées suicidaires, mis en évidence dans l’analyse de Santé publique France, concordent avec ceux relevés dans la littérature internationale. Parmi les déterminants multifactoriels des tentatives de suicide, la dépression est un facteur majeur.
Avec l'AFP Source : Lequotidiendupharmacien.fr
https://www.lequotidiendupharmacien.fr/actualite-pharmaceutique/article/2019/02/06/une-mort-par-suicide-chaque-heure-en-france_276518
Marie Bonte | 06.02.2019 https://www.lequotidiendupharmacien.fr*
Bien qu’en baisse, les comportements suicidaires demeurent très élevés en France, et tout particulièrement dans son quart nord-Ouest.
Quatorzième cause de mortalité dans le monde, et douzième cause d’ici à 2030, le suicide frappe particulièrement la France, qui présente un taux parmi les plus élevés d’Europe après les pays-de-l’Est, la Finlande et la Belgique.
Comme le souligne Santé publique France, qui publie son baromètre des suicides et des tentatives de suicide (TS) dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), 8 948 personnes se sont donné la mort en France en 2015 et 7,2 % des Français ont déjà tenté de se suicider au cours de leur vie, 0,39 % au cours des douze derniers mois.
La plupart de ces personnes avaient alors entre 15 et 19 ans, la propension étant plus importante - 30 % - chez les femmes de cette classe d’âge. De manière générale, les TS sont près de deux fois plus nombreuses chez les femmes que chez les hommes. Pour autant, l’issue est souvent plus fatale chez l’homme que chez la femme.
Toutes les régions françaises ne sont pas égales devant ce fléau de santé publique. Car rapporté au nombre de morts par habitants, le suicide frappe davantage la Bretagne et les Pays de la Loire où les taux les plus importants se montent respectivement à 24,7 et à 21,3 décès par suicide pour 100 000 habitants. Les Hauts-de-France ne se situent qu’au troisième rang avec un taux de 20,7 suicides pour 100 000 habitants, devant la Normandie (19,5).
Pour autant, la région des Hauts-de-France présente la situation la plus défavorable si l’on cumule les décès après suicide, les hospitalisations et les pensées suicidaires. Il s'agit d'ailleurs de la région où le plus d’adultes (10,1 %) ont déjà tenté de se suicider dans leur vie. La région où ce taux est le plus bas est l’Ile-de-France (6,2 %). C’est également celle où l’on se suicide le moins en France : 7,6 morts pour 100 000 habitants, soit moitié moins que la moyenne nationale.
De manière générale, les TS sont à la baisse en 2017 « avec des prévalences comparables à celles observées dans les années 2000 ». Enfin, concernant l’occurrence de pensées suicidaires au cours de l’année, « après une diminution observée entre 2000 et 2010 et un retour à la hausse entre 2010 et 2014, les données suggèrent une tendance à la stabilité entre 2014 et 2017 », relève Santé publique France. Toutefois la lente décroissance de la mortalité suicidaire sur les 10 dernières années, si elle confirme la pertinence des politiques de prévention engagées, reste trop peu significative au regard des niveaux de mortalité élevés en comparaison à nos voisins européens.
Les facteurs associés aux pensées suicidaires, mis en évidence dans l’analyse de Santé publique France, concordent avec ceux relevés dans la littérature internationale. Parmi les déterminants multifactoriels des tentatives de suicide, la dépression est un facteur majeur.
Avec l'AFP Source : Lequotidiendupharmacien.fr
https://www.lequotidiendupharmacien.fr/actualite-pharmaceutique/article/2019/02/06/une-mort-par-suicide-chaque-heure-en-france_276518
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Journée Nationale de Prévention du Suicide #JNPS2019!
Feb 5, 2019 / par Alexana A.
A l’occasion de la Journée Nationale de Prévention du suicide (JNPS) qui aura lieu le 5 février 2019, l’association renommée UNPS (Union Nationale pour la Prévention du Suicide) donne le thème retenu cette année :« Suicide et violences, violence du suicide ». Son colloque se déroulera à ce jour à Paris au ministère de la justice (35 rue de la Gare 75019 Paris) et dans de très nombreux lieux en France.
Suicide et violence, des impacts croisés, une prévention liée ?
La violence est indissociable de la question du suicide. Le suicide fait toujours violence : pour celui qui se suicide mais également pour ses proches et son environnement.
En effet, la personne suicidée s’est fait violence à elle-même en détruisant son corps et en malmenant son image, son identité. Elle a aussi fait inconsciemment violence aux autres qui l’aimaient en les plongeant dans un effroyable tourment qui pourrait les engloutir pendant des années.
Environ 50% de suicides ont lieu au domicile et ce sont généralement les proches qui découvrent le corps. Ces personnes sont très sujettes à l’apparition d’un syndrome de stress post-traumatique (PTSD).
De plus la culpabilité dans le deuil après suicide revêt une intensité considérable chez les proches. Plusieurs croient qu’ils auraient pu empêcher la personne d’agir ou reconnaître les signaux d’avertissement. Cette culpabilité est quasiment omniprésente avec de lourdes conséquences psychiques.
Les liens réciproques entre violence et suicide et leurs impacts croisés obligent-ils pas à trouver des manières différentes de prévenir, d’accueillir et d’accompagner ?
Lire aussi – Un MOOC pour prévenir les tendances suicidaires ?
Journée nationale de prévention du suicide, un colloque autour de la violence
Dans le cadre de la 23ème journée nationale pour la Prévention du Suicide 2019 l’UNPS propose de réfléchir à ces questions autour de 3 axes :
Violence ressentie par la personne ;
Violence que l’acte suicidaire impose à l’entourage ;
Violence faite aux intervenants professionnels ou bénévoles.
Sur toutes ces questions et sur bien d’autres, l’UNPS invite le public à venir réfléchir dans de très nombreux lieux en France.
https://www.conduites-suicidaires.com/journee-nationale-prevention-suicide/
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On se suicide de moins en moins en France, mais on y penserait de plus en plus
Publié le 05/02/2019
Paris, le mardi 5 février 2019 – La dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) est entièrement consacrée au suicide en France et compte une dizaine d’études.
Premier enseignement majeur de ces travaux : le nombre de morts par suicide a enregistré une baisse continue au cours des dix dernières années. On comptait ainsi 8 948 décès en 2017 contre 10 423 en 2006. Malgré tout, la France connaît toujours l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe.
Suicide en baisse, tentative en hausse
Paradoxalement, les travaux réalisés sur la base des baromètres de Santé publique France (auprès de 25 319 personnes âgées de 18 à 75 ans) révèlent une augmentation des pensées suicidaires et des tentatives de suicide. Ainsi, la prévalence des TS au cours de la vie chez les femmes a augmenté depuis 2005, passant de 7,6% à 9,9% en 2017, tandis qu’elle est restée stable chez les hommes sur la période 2014-2017 après avoir augmenté de 1,9 points entre 2005 et 2014.
Concernant la fréquence des pensées suicidaires au cours de l’année, après une diminution observée entre 2000 et 2010 et un retour à la hausse entre 2010 et 2014 pour les hommes et les femmes, les données suggèrent une tendance à la stabilité entre 2014 et 2017.
Au total, en 2017, 4,7% des 18-75 ans déclaraient avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois, 7,2% avaient tenté de se suicider au cours de leur vie et 0,39% au cours de l’année. Pour les personnes concernées, les pensées suicidaires étaient principalement liées à des raisons « familiales » (41,4%), « sentimentales » (32,3%), « professionnelles » (27,6%), « financières » (23,7%) et de « de santé » (23,7%). Les pensées suicidaires des femmes étaient davantage associées à des raisons « familiales » que celles des hommes (48,3% vs 31,6%), tandis que les pensées suicidaires des hommes étaient plus souvent associées à des raisons « professionnelles » (31,5% vs 24,8% des femmes). Selon l’âge, les 18-34 ans citaient davantage des raisons « sentimentales » (53,8% pour les 18-24 ans et 44,9% pour les 25-34 ans) ; les 45-54 ans citaient davantage des raisons « professionnelles » (37,6%) et les 65-75 ans des raisons « de santé » (36,8%).
La pathologie mentale demeure la première cause de suicide
Au delà de cette interprétation des patients, il apparait néanmoins que le facteur le plus associé aux pensées suicidaires et au passage à l’acte demeure le fait d’avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l’année.
Ainsi, sur la période d’étude 2000-2014 où 156 910 décès par suicide chez les individus âgés d’au moins 10 ans ont été recensés, 40% étaient associés à la présence de troubles mentaux, plus souvent chez les femmes que chez les hommes (48% vs 36%). Il s’agissait en grande majorité de troubles dépressifs (38% chez les femmes et 28% chez les hommes). Ceux-ci étaient 41 fois plus fréquemment associés aux suicides qu’aux autres causes de décès.
Pour 16% des suicides, le certificat de décès indiquait l’existence d’au moins une pathologie non mentale qui pourrait avoir influencé le passage à l’acte : maladies de l’appareil circulatoire (5%), maladies du système nerveux (4%) et tumeurs invasives (3%).
Chez les jeunes de 17 ans, en 2017, après ajustement concernant le sexe, la situation scolaire, la structure familiale, le risque de dépression et la catégorie socioprofessionnelle des parents, « les résultats soulignent un lien fort entre tentative de suicide et usages de substances psychoactives, en particulier l’usage de substances illicites autres que le cannabis chez les garçons et l’usage quotidien de tabac chez les filles ».
Comment obtenir une "cassure" de la courbe ? Pour les auteurs de l’étude, Baromètre de Santé publique France 2017 : tentatives de suicide et pensées suicidaires chez les 18-75 ans, « la lente décroissance de la mortalité suicidaire observée en France sur les 10 dernières années tend à confirmer la pertinence des politiques de prévention engagées ». Ils appellent néanmoins à cibler davantage « les personnes à haut risque suicidaire ».
L’objectif étant « d’aboutir à une cassure des courbes d’évolution des TS et des décès par suicide en intervenant à proximité du passage à l’acte suicidaire, par le biais d’une combinaison de dispositifs et d’actions de prévention développés à l’échelle des territoires : le maintien du contact post-hospitalisation avec les personnes ayant effectué une tentative de suicide, la mise en œuvre d’un numéro unique et d’une ligne d’appel d’urgence dédiée à la crise suicidaire ; la prévention de la contagion suicidaire, notamment en travaillant avec les médias sur les enjeux de communication autour des cas de décès par suicide ou encore la formation des professionnels de proximité, notamment celle des médecins généralistes, au repérage et à la prise en charge des troubles dépressifs et du risque suicidaire ».
Frédéric Haroche
https://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/e-docs/on_se_suicide_de_moins_en_moins_en_france_mais_on_y_penserait_de_plus_en_plus_176020/document_actu_pro.phtml
Publié le 05/02/2019
Paris, le mardi 5 février 2019 – La dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) est entièrement consacrée au suicide en France et compte une dizaine d’études.
Premier enseignement majeur de ces travaux : le nombre de morts par suicide a enregistré une baisse continue au cours des dix dernières années. On comptait ainsi 8 948 décès en 2017 contre 10 423 en 2006. Malgré tout, la France connaît toujours l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe.
Suicide en baisse, tentative en hausse
Paradoxalement, les travaux réalisés sur la base des baromètres de Santé publique France (auprès de 25 319 personnes âgées de 18 à 75 ans) révèlent une augmentation des pensées suicidaires et des tentatives de suicide. Ainsi, la prévalence des TS au cours de la vie chez les femmes a augmenté depuis 2005, passant de 7,6% à 9,9% en 2017, tandis qu’elle est restée stable chez les hommes sur la période 2014-2017 après avoir augmenté de 1,9 points entre 2005 et 2014.
Concernant la fréquence des pensées suicidaires au cours de l’année, après une diminution observée entre 2000 et 2010 et un retour à la hausse entre 2010 et 2014 pour les hommes et les femmes, les données suggèrent une tendance à la stabilité entre 2014 et 2017.
Au total, en 2017, 4,7% des 18-75 ans déclaraient avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois, 7,2% avaient tenté de se suicider au cours de leur vie et 0,39% au cours de l’année. Pour les personnes concernées, les pensées suicidaires étaient principalement liées à des raisons « familiales » (41,4%), « sentimentales » (32,3%), « professionnelles » (27,6%), « financières » (23,7%) et de « de santé » (23,7%). Les pensées suicidaires des femmes étaient davantage associées à des raisons « familiales » que celles des hommes (48,3% vs 31,6%), tandis que les pensées suicidaires des hommes étaient plus souvent associées à des raisons « professionnelles » (31,5% vs 24,8% des femmes). Selon l’âge, les 18-34 ans citaient davantage des raisons « sentimentales » (53,8% pour les 18-24 ans et 44,9% pour les 25-34 ans) ; les 45-54 ans citaient davantage des raisons « professionnelles » (37,6%) et les 65-75 ans des raisons « de santé » (36,8%).
La pathologie mentale demeure la première cause de suicide
Au delà de cette interprétation des patients, il apparait néanmoins que le facteur le plus associé aux pensées suicidaires et au passage à l’acte demeure le fait d’avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l’année.
Ainsi, sur la période d’étude 2000-2014 où 156 910 décès par suicide chez les individus âgés d’au moins 10 ans ont été recensés, 40% étaient associés à la présence de troubles mentaux, plus souvent chez les femmes que chez les hommes (48% vs 36%). Il s’agissait en grande majorité de troubles dépressifs (38% chez les femmes et 28% chez les hommes). Ceux-ci étaient 41 fois plus fréquemment associés aux suicides qu’aux autres causes de décès.
Pour 16% des suicides, le certificat de décès indiquait l’existence d’au moins une pathologie non mentale qui pourrait avoir influencé le passage à l’acte : maladies de l’appareil circulatoire (5%), maladies du système nerveux (4%) et tumeurs invasives (3%).
Chez les jeunes de 17 ans, en 2017, après ajustement concernant le sexe, la situation scolaire, la structure familiale, le risque de dépression et la catégorie socioprofessionnelle des parents, « les résultats soulignent un lien fort entre tentative de suicide et usages de substances psychoactives, en particulier l’usage de substances illicites autres que le cannabis chez les garçons et l’usage quotidien de tabac chez les filles ».
Comment obtenir une "cassure" de la courbe ? Pour les auteurs de l’étude, Baromètre de Santé publique France 2017 : tentatives de suicide et pensées suicidaires chez les 18-75 ans, « la lente décroissance de la mortalité suicidaire observée en France sur les 10 dernières années tend à confirmer la pertinence des politiques de prévention engagées ». Ils appellent néanmoins à cibler davantage « les personnes à haut risque suicidaire ».
L’objectif étant « d’aboutir à une cassure des courbes d’évolution des TS et des décès par suicide en intervenant à proximité du passage à l’acte suicidaire, par le biais d’une combinaison de dispositifs et d’actions de prévention développés à l’échelle des territoires : le maintien du contact post-hospitalisation avec les personnes ayant effectué une tentative de suicide, la mise en œuvre d’un numéro unique et d’une ligne d’appel d’urgence dédiée à la crise suicidaire ; la prévention de la contagion suicidaire, notamment en travaillant avec les médias sur les enjeux de communication autour des cas de décès par suicide ou encore la formation des professionnels de proximité, notamment celle des médecins généralistes, au repérage et à la prise en charge des troubles dépressifs et du risque suicidaire ».
Frédéric Haroche
https://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/e-docs/on_se_suicide_de_moins_en_moins_en_france_mais_on_y_penserait_de_plus_en_plus_176020/document_actu_pro.phtml
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Le risque de suicide augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée
Pour la journée nationale de lutte contre le suicide, des psychiatres alertent sur "la contagion suicidaire", qui touche l'entourage d'une personne suicidée.
https://www.rtl.fr/*
La Revue de Presse Amandine Begot
Le risque de suicide augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée
Date : 05/02/2019
Le risque de suicide augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée
Le risque de suicide augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée 05:22 La page de l'émission
Amandine Begot et Capucine Trollion
publié le 05/02/2019 à 09:46
C'est un chiffre publié à l'occasion de la journée nationale de lutte contre le suicide, en 2017, 4,7% des 18-75 ans ont déjà pensé à mettre fin à leurs jours au cours des 12 derniers mois. Cela représente 1 million de personnes, comme le rapporte Libération. Chaque année en France, rappelle le journal, ils sont 9.000 à passer à l'acte. C'est l'un des taux les plus élevés en Europe.
Ce qui inquiète aujourd'hui les psychiatres, c'est "le risque de contagion suicidaire". En moyenne, explique le professeur Pierre Thomas dans les colonnes de La Croix, "un suicide, ce sont 7 proches endeuillés, une vingtaine de personnes impactées. Or le risque de suicide, dit-il, augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée. Un phénomène de contagion observé également lors du suicide d'une personnalité."
"Par exemple, explique le docteur Notredame, dans le mois qui a suivi la mort de Marilyn Monroe en 1962, on a recensé une augmentation du taux de suicide de 12.5% aux États-Unis et plus de 40% pour la seule ville de Los Angeles". "En France, poursuit-il, après le suicide de Pierre Bérégovoy en 1993, les suicides par arme à feu ont connu une augmentation de 26.5% chez les hommes de la même tranche d'âge. "Le risque, explique-t-il touche bien sur plus fortement les personnes vulnérables. Il y a comme un collage identitaire qui pousse à adopter tous les comportements de l'autre, y compris les plus extrêmes".
Accorder une attention particulière à une personne confrontée à un suicide
"La priorité, ajoute le docteur Notredame, c'est d'accorder une attention toute particulière à la vulnérabilité, plus ou moins extériorisée, de toute personne confrontée à un suicide". "Il faut éviter aussi les formules du type 'Et maintenant il repose en paix', pour ne pas que le suicide apparaisse comme la seule issue possible pour une personne qui va mal". Le psychiatre en appelle aussi à la responsabilité des médias, à la nôtre donc. Il invite chacun à faire preuve de retenue, en donnant le moins de détails possibles ou en évitant de présenter ce décès comme "un geste romantique" ou "une ultime quête de liberté".
https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/le-risque-de-suicide-augmente-significativement-dans-l-entourage-d-une-personne-suicidee-7796448670
Pour la journée nationale de lutte contre le suicide, des psychiatres alertent sur "la contagion suicidaire", qui touche l'entourage d'une personne suicidée.
https://www.rtl.fr/*
La Revue de Presse Amandine Begot
Le risque de suicide augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée
Date : 05/02/2019
Le risque de suicide augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée
Le risque de suicide augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée 05:22 La page de l'émission
Amandine Begot et Capucine Trollion
publié le 05/02/2019 à 09:46
C'est un chiffre publié à l'occasion de la journée nationale de lutte contre le suicide, en 2017, 4,7% des 18-75 ans ont déjà pensé à mettre fin à leurs jours au cours des 12 derniers mois. Cela représente 1 million de personnes, comme le rapporte Libération. Chaque année en France, rappelle le journal, ils sont 9.000 à passer à l'acte. C'est l'un des taux les plus élevés en Europe.
Ce qui inquiète aujourd'hui les psychiatres, c'est "le risque de contagion suicidaire". En moyenne, explique le professeur Pierre Thomas dans les colonnes de La Croix, "un suicide, ce sont 7 proches endeuillés, une vingtaine de personnes impactées. Or le risque de suicide, dit-il, augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée. Un phénomène de contagion observé également lors du suicide d'une personnalité."
"Par exemple, explique le docteur Notredame, dans le mois qui a suivi la mort de Marilyn Monroe en 1962, on a recensé une augmentation du taux de suicide de 12.5% aux États-Unis et plus de 40% pour la seule ville de Los Angeles". "En France, poursuit-il, après le suicide de Pierre Bérégovoy en 1993, les suicides par arme à feu ont connu une augmentation de 26.5% chez les hommes de la même tranche d'âge. "Le risque, explique-t-il touche bien sur plus fortement les personnes vulnérables. Il y a comme un collage identitaire qui pousse à adopter tous les comportements de l'autre, y compris les plus extrêmes".
Accorder une attention particulière à une personne confrontée à un suicide
"La priorité, ajoute le docteur Notredame, c'est d'accorder une attention toute particulière à la vulnérabilité, plus ou moins extériorisée, de toute personne confrontée à un suicide". "Il faut éviter aussi les formules du type 'Et maintenant il repose en paix', pour ne pas que le suicide apparaisse comme la seule issue possible pour une personne qui va mal". Le psychiatre en appelle aussi à la responsabilité des médias, à la nôtre donc. Il invite chacun à faire preuve de retenue, en donnant le moins de détails possibles ou en évitant de présenter ce décès comme "un geste romantique" ou "une ultime quête de liberté".
https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/le-risque-de-suicide-augmente-significativement-dans-l-entourage-d-une-personne-suicidee-7796448670
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Société
Le taux de suicide baisse en Bourgogne Franche-Comté, mais reste au-dessus de la moyenne nationale Auxerre Santé
Publié le 05/02/2019 https://www.lejdc.fr/*
La Bourgogne Franche-Comté fait partie des régions présentant une situation défavorable en matière de suicide, selon Santé Publique France.
Selon Santé Publique France, la Bourgogne Franche-Comté fait partie des régions présentant une situation défavorable en matière de suicide, bien que le taux y ait baissé ces dernières années.
La Bourgogne Franche-Comté fait partie des régions présentant une situation défavorable en matière de suicide, selon le bulletin de Santé Publique France paru ce mardi 5 février 2019, à l'occasion de la journée nationale de prévention du suicide. En 2017, environ 100.000 habitants de la grande région entre 18 et 75 déclaraient avoir des pensées suicidaires.
Des chiffres régionaux en baisse
Le suicide constitue 1,7% des décès de la région (475 en 2015) et est à l'origine d'environ 4.300 hospitalisations par an. Avec un taux standardisé de 18,5 suicides pour 100.000 habitants, la Bourgogne Franche-Comté se situe au-dessus de la moyenne nationale, sans être parmi les régions les plus touchées. Ces chiffres sont, par ailleurs, en baisse : le taux de suicide pour 100.000 habitants est passé de 23,3 en 2011 à 18,5 en 2015.
La région se situe également au-dessus de la moyenne en termes d'hospitalisations pour tentatives de suicides, avec 4.948 séjours hospitaliers enregistrés par an, en moyenne, entre 2008 et 2017.
Dans un cas comme dans l'autre, de fortes disparités existent entre les départements de Bourgogne Franche-Comté.
La première cause de décès des 30-34 ans
En Bourgogne Franche-Comté, les hommes représentent 75,9% des suicides (2013-2015), tandis que les femmes sont majoritaires (61%) dans les cas d'hospitalisations pour tentative de suicide (2015-2017). Parmi ces hospitalisations, Santé publique France a constaté un pic chez les jeunes filles de 15 à 19 ans.
En termes d'âge, la première cause de décès des 30-34 ans habitant la région est le suicide (20,5%). En revanche, numériquement, les plus touchés sont les 50-54 ans.
En cas de mal-être
Suicide Ecoute: 01 45 39 40 00
S.O.S Amitié: 09 72 39 40 50
SOS Suicide Phénix : 01 40 44 46 45
Un risque multiplié par 8,3 en cas d'état dépressif caractérisé
Parmi les facteurs associés aux pensées suicidaires déclarées par les 18-75 ans en France, un état dépressif caractérisé (EDC) au cours des douze derniers mois multiplie le risque par 8,3.
Parmi les autres facteurs associés aux conduites suicidaires on trouve :
Les antécédents de tentatives de suicides et les troubles psychiques
Certains épisodes de vie difficiles (maltraitance, abus sexuels, violences, ruptures sentimentales...)
Les conditions socio-économiques (niveau de revenus et d'éducation, chômage, pauvreté...)
https://www.lejdc.fr/auxerre/sante/2019/02/05/le-taux-de-suicide-baisse-en-bourgogne-franche-comte-mais-reste-au-dessus-de-la-moyenne-nationale_13127776.html#refresh
"Rester en contact mais en allant vers eux": des associations d'écoute tentent de lutter contre le suicide
05/02/2019 /rmc.bfmtv.com/*
C'est la 23ème journée nationale de prévention du suicide aujourd'hui, alors que l'acte représente la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans. Aujourd'hui, de nombreuses associations tentent de prévenir les suicides en dialoguant avec ceux ayant déjà fait des tentatives.
Plus de 7% des adultes ont déjà tenté de se suicider tandis que 1 sur 20 y a déjà pensé au cours de l’année écoulée révèle Santé Publique France à l’occasion de la journée nationale de la prévention du suicide. S’il y a plus de tentatives chez les femmes il n’y a pas de profil type.
Il y a onze ans, Paul Guibert a perdu sa fille. S’il peut aujourd’hui en parler, le souvenir reste toujours douloureux: "C’était tellement énorme que je n’y croyais pas. Ma fille avait fait plusieurs tentatives avant. On avait essayé de me le dire mais c’était tellement impossible que je ne l’ai pas entendu", explique-t-il au micro de RMC.
"Prouver à la personne au bout du fil qu’elle existe"
D'abord démuni, Paul a trouvé un soutien auprès d'associations et a décidé à son tour d'écouter ceux qui ont besoin, en tant que bénévole pour l'association Empreintes: "La personne qui se suicide, souvent n’en parle pas auparavant. Notre rôle c’est juste de prouver à la personne au bout du fil qu’elle existe", explique Paul Guibert.
200.000 tentatives de suicide par an
On estime à 200 000 le nombre de tentatives de suicide chaque année en France. C'est pour prévenir la récidive qu'a été créé il y a 4 ans, le dispositif Vigilans: "Les gens qui font une tentative de suicide, quand il rentre chez eux, qu’est-ce qu’ils deviennent ? Est-ce qu’ils vont mieux ou pas ? L’idée c’est de les appeler s’ils l’acceptent quinze jours après leur sortie pour rester en contact mais en allant vers eux", explique le docteur Christophe Debien coordinateur du dispositif à Lille.
Depuis 2014, Vigilans a permis d'accompagner près de 13 000 patients dans les Hauts de France. Le dispositif devrait être implanté partout en France d'ici l'année prochaine.
Anaïs Bouitcha, Guillaume Dussourthttps://rmc.bfmtv.com/emission/rester-en-contact-mais-en-allant-vers-eux-pour-lutter-contre-le-suicide-des-associations-d-ecoute-existent-1626792.html
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"Rester en contact mais en allant vers eux": des associations d'écoute tentent de lutter contre le suicide
05/02/2019 /rmc.bfmtv.com/*
C'est la 23ème journée nationale de prévention du suicide aujourd'hui, alors que l'acte représente la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans. Aujourd'hui, de nombreuses associations tentent de prévenir les suicides en dialoguant avec ceux ayant déjà fait des tentatives.
Plus de 7% des adultes ont déjà tenté de se suicider tandis que 1 sur 20 y a déjà pensé au cours de l’année écoulée révèle Santé Publique France à l’occasion de la journée nationale de la prévention du suicide. S’il y a plus de tentatives chez les femmes il n’y a pas de profil type.
Il y a onze ans, Paul Guibert a perdu sa fille. S’il peut aujourd’hui en parler, le souvenir reste toujours douloureux: "C’était tellement énorme que je n’y croyais pas. Ma fille avait fait plusieurs tentatives avant. On avait essayé de me le dire mais c’était tellement impossible que je ne l’ai pas entendu", explique-t-il au micro de RMC.
"Prouver à la personne au bout du fil qu’elle existe"
D'abord démuni, Paul a trouvé un soutien auprès d'associations et a décidé à son tour d'écouter ceux qui ont besoin, en tant que bénévole pour l'association Empreintes: "La personne qui se suicide, souvent n’en parle pas auparavant. Notre rôle c’est juste de prouver à la personne au bout du fil qu’elle existe", explique Paul Guibert.
200.000 tentatives de suicide par an
On estime à 200 000 le nombre de tentatives de suicide chaque année en France. C'est pour prévenir la récidive qu'a été créé il y a 4 ans, le dispositif Vigilans: "Les gens qui font une tentative de suicide, quand il rentre chez eux, qu’est-ce qu’ils deviennent ? Est-ce qu’ils vont mieux ou pas ? L’idée c’est de les appeler s’ils l’acceptent quinze jours après leur sortie pour rester en contact mais en allant vers eux", explique le docteur Christophe Debien coordinateur du dispositif à Lille.
Depuis 2014, Vigilans a permis d'accompagner près de 13 000 patients dans les Hauts de France. Le dispositif devrait être implanté partout en France d'ici l'année prochaine.
Anaïs Bouitcha, Guillaume Dussourthttps://rmc.bfmtv.com/emission/rester-en-contact-mais-en-allant-vers-eux-pour-lutter-contre-le-suicide-des-associations-d-ecoute-existent-1626792.html
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SOCIÉTÉ Suicide : rompre le silence pour alléger les angoisses
En cette journée nationale de prévention, Alain Mathiot, président de SOS Amitié, rappelle l'importance d'écouter les personnes en détresse. Les appels à l'aide sont en hausse.
Le 05/02/2019 https://www.leprogres.fr/*
Ecouter la détresse pour aider les personnes suicidaires.
"Suicide et violences. Violence du suicide" : c'est le thème de la journée nationale de prévention du suicide, qui se tient aujourd'hui.
"Il faut rompre le silence. Et rappeler que le suicide est violent, pour la personne concernée, son entourage, et pour ceux qui écoutent", explique Alain Mathiot, président de SOS Amitié, partenaire de l'initiative.
Intervenir en amont, en décelant les signes de détresse, est essentiel. "Il faut en parler, supprimer la stigmatisation du suicide pour libérer la parole", poursuit celui dont l'association parle chaque année avec 700 000 personnes en détresse.
Parmi elles, "entre 10 000 et 15 000 expriment des idées suicidaires".
Comment répondre à la détresse ?
Il y a les appels à l'aide, des personnes en souffrance qui ont juste besoin d'être écoutées, et les coups de fil de celles qui vont mettre leur décision à exécution.
Les appels associant les idées noires à des envies de mettre fin à ses jours sont en hausse. "Il y a cinq ans, cela représentait environ 1,5% des appels reçus par SOS Amitié. Aujourd'hui, on dépasse les 3%. Et sur Internet, où les jeunes sont plus présents, la proportion est encore plus importante, de l'ordre de 20%", observe le président de l'association.
Les causes sont multiples, mais des facteurs reviennent selon lui : une société de plus en plus individualiste, un monde du travail sous tension et la pression des réseaux sociaux sur la vie privée.
Comment répondre à la détresse ? "L'écoute doit être centrée sur la personne, et pas sur ses problèmes. Elle se concentre sur ses émotions, ce qu'elle ressent, sans jugement ni avis. Il ne s'agit pas de donner des conseils mais de desserrer l'angoisse", explique-t-il. Restaurer la confiance dans la vie par une oreille bienveillante.
Vingt-quatre suicides par jour
En France métropolitaine, en 2014, 8 885 décès par suicide ont été enregistrés, soit près de 24 décès par jour, selon l'Observatoire national du suicide.
En outre, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'agence Santé publique France, plus de 7% des 18-75 ans ont déjà tenté de se suicider.
Malgré une baisse de 26 % du taux de suicide entre 2003 et 2014, la France présente, au sein des pays européens, un des taux de suicide les plus élevés derrière les pays de l’Est, la Finlande et la Belgique.
https://www.leprogres.fr/france-monde/2019/02/05/suicide-rompre-le-silence-pour-alleger-les-angoisses
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https://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2019/02/05/infographies-suicide-des-disparites-dans-le-grand-est
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Info Suicide: la Bretagne et tout le quart nord-ouest en première ligne
Taux et nombre de suicides par région en France métropolitaine en 2015
afp.com - Simon MALFATTO
05 fév 2019
Mise à jour 05.02.2019 à 20:00
Par Paul RICARD AFP
© 2019 AFP
La Bretagne est la région où il y a le plus grand nombre de suicides par habitant et tout le quart nord-ouest de la France est particulièrement touché, selon des chiffres dévoilés mardi lors de la journée nationale de la prévention du suicide.
A l'inverse, l'Ile-de-France est la région la moins concernée, selon un ensemble d'analyses régionales inédites publiées par l'agence sanitaire Santé publique France.
En 2015, il y a eu 8.948 décès par suicide en France métropolitaine, rappelle l'agence sanitaire en citant les données du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc-Inserm).
"La France présente un des taux de suicide les plus élevés d'Europe", souligne Santé publique France, malgré une baisse ces dernières années.
Si on rapporte les morts par suicide au nombre d'habitants, la région la plus touchée est la Bretagne (24,7 morts par suicide pour 100.000 habitants), devant les Pays-de-la-Loire (21,3), les Hauts-de-France (20,7) et la Normandie (19,5).
Ces quatre régions du quart nord-ouest sont largement au-dessus de la moyenne nationale des morts par suicide (15,8 pour 100.000 habitants).
A l'inverse, l'Ile-de-France a le taux le plus bas de France métropolitaine (7,6 morts par suicide pour 100.000 habitants, moitié moins que la moyenne nationale).
Par ailleurs, 7,2% des adultes âgés de 18 à 75 ans en France ont tenté de se suicider au cours de leur vie, et 0,39% l'ont fait au cours des douze mois précédents, selon des estimations dévoilées mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France.
En outre, près d'un adulte sur vingt (4,7%) a pensé passer à l'acte au cours des 12 derniers mois.
Ces estimations sur les pensées suicidaires et les tentatives sont basées sur les déclarations de 25.000 personnes, interrogées dans le cadre du Baromètre de Santé publique France 2017.
Là encore, ces chiffres nationaux cachent des disparités régionales.
- "Paradoxe apparent" -
Ainsi, la proportion d'adultes qui ont déjà tenté de se suicider est nettement plus élevée dans les Hauts-de-France (10,1%) qu'ailleurs. Les régions où cette proportion est la plus basse sont l'Ile-de-France (6,2%) et Auvergne-Rhône-Alpes (5,9%).
"Si on considère l'ensemble des données (décès après un suicide, hospitalisations, pensées suicidaires, ndlr), la région Hauts-de-France a la situation la plus défavorable", selon Santé publique France.
"A l'opposé, l'Ile-de-France a la situation la plus favorable", poursuit Santé publique France.
Au niveau national, la plus grande partie des adultes qui ont déjà tenté de se suicider l'ont fait entre 15 et 19 ans. Parmi les tentatives de suicide chez les femmes, 30% ont eu lieu à cet âge (19,5% chez les hommes).
Globalement, il y a proportionnellement plus de tentatives de suicide chez les femmes (9,9% d'entre elles disent être passées à l'acte) que chez les hommes (4,4%).
Pourtant, il y a plus d'hommes que de femmes qui meurent après un suicide.
"L'un des facteurs explicatifs serait l'utilisation de moyens plus létaux chez les hommes (armes à feu, pendaison) entraînant, malgré un plus faible nombre de tentatives, davantage de décès que chez les femmes", relèvent les auteurs du BEH au sujet de ce "paradoxe apparent".
Les facteurs les plus couramment associés aux comportements suicidaires sont "les situations financières difficiles, le fait d'être célibataire, divorcé ou veuf, l'inactivité professionnelle ainsi que les événements traumatisants" (décès ou maladie d'un proche, notamment pendant l'enfance ou l'adolescence, climat de violence familiale et, surtout, "le fait d'avoir subi des violences sexuelles").
"Le facteur le plus associé aux pensées suicidaires est d'avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l'année", selon le BEH.
Les auteurs reconnaissent toutefois une limite importante à cette étude: "L'enquête n'interroge pas la population des adolescents (moins de 18 ans), très concernée par ce problème de santé publique, notamment les jeunes filles de 15-19 ans pour lesquelles le taux d'hospitalisation pour tentative de suicide est le plus élevé".
Par Paul RICARD AFP© 2019 AFP
https://information.tv5monde.com/info/suicide-la-bretagne-et-tout-le-quart-nord-ouest-en-premiere-ligne-283673
Taux et nombre de suicides par région en France métropolitaine en 2015
afp.com - Simon MALFATTO
05 fév 2019
Mise à jour 05.02.2019 à 20:00
Par Paul RICARD AFP
© 2019 AFP
La Bretagne est la région où il y a le plus grand nombre de suicides par habitant et tout le quart nord-ouest de la France est particulièrement touché, selon des chiffres dévoilés mardi lors de la journée nationale de la prévention du suicide.
A l'inverse, l'Ile-de-France est la région la moins concernée, selon un ensemble d'analyses régionales inédites publiées par l'agence sanitaire Santé publique France.
En 2015, il y a eu 8.948 décès par suicide en France métropolitaine, rappelle l'agence sanitaire en citant les données du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc-Inserm).
"La France présente un des taux de suicide les plus élevés d'Europe", souligne Santé publique France, malgré une baisse ces dernières années.
Si on rapporte les morts par suicide au nombre d'habitants, la région la plus touchée est la Bretagne (24,7 morts par suicide pour 100.000 habitants), devant les Pays-de-la-Loire (21,3), les Hauts-de-France (20,7) et la Normandie (19,5).
Ces quatre régions du quart nord-ouest sont largement au-dessus de la moyenne nationale des morts par suicide (15,8 pour 100.000 habitants).
A l'inverse, l'Ile-de-France a le taux le plus bas de France métropolitaine (7,6 morts par suicide pour 100.000 habitants, moitié moins que la moyenne nationale).
Par ailleurs, 7,2% des adultes âgés de 18 à 75 ans en France ont tenté de se suicider au cours de leur vie, et 0,39% l'ont fait au cours des douze mois précédents, selon des estimations dévoilées mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France.
En outre, près d'un adulte sur vingt (4,7%) a pensé passer à l'acte au cours des 12 derniers mois.
Ces estimations sur les pensées suicidaires et les tentatives sont basées sur les déclarations de 25.000 personnes, interrogées dans le cadre du Baromètre de Santé publique France 2017.
Là encore, ces chiffres nationaux cachent des disparités régionales.
- "Paradoxe apparent" -
Ainsi, la proportion d'adultes qui ont déjà tenté de se suicider est nettement plus élevée dans les Hauts-de-France (10,1%) qu'ailleurs. Les régions où cette proportion est la plus basse sont l'Ile-de-France (6,2%) et Auvergne-Rhône-Alpes (5,9%).
"Si on considère l'ensemble des données (décès après un suicide, hospitalisations, pensées suicidaires, ndlr), la région Hauts-de-France a la situation la plus défavorable", selon Santé publique France.
"A l'opposé, l'Ile-de-France a la situation la plus favorable", poursuit Santé publique France.
Au niveau national, la plus grande partie des adultes qui ont déjà tenté de se suicider l'ont fait entre 15 et 19 ans. Parmi les tentatives de suicide chez les femmes, 30% ont eu lieu à cet âge (19,5% chez les hommes).
Globalement, il y a proportionnellement plus de tentatives de suicide chez les femmes (9,9% d'entre elles disent être passées à l'acte) que chez les hommes (4,4%).
Pourtant, il y a plus d'hommes que de femmes qui meurent après un suicide.
"L'un des facteurs explicatifs serait l'utilisation de moyens plus létaux chez les hommes (armes à feu, pendaison) entraînant, malgré un plus faible nombre de tentatives, davantage de décès que chez les femmes", relèvent les auteurs du BEH au sujet de ce "paradoxe apparent".
Les facteurs les plus couramment associés aux comportements suicidaires sont "les situations financières difficiles, le fait d'être célibataire, divorcé ou veuf, l'inactivité professionnelle ainsi que les événements traumatisants" (décès ou maladie d'un proche, notamment pendant l'enfance ou l'adolescence, climat de violence familiale et, surtout, "le fait d'avoir subi des violences sexuelles").
"Le facteur le plus associé aux pensées suicidaires est d'avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l'année", selon le BEH.
Les auteurs reconnaissent toutefois une limite importante à cette étude: "L'enquête n'interroge pas la population des adolescents (moins de 18 ans), très concernée par ce problème de santé publique, notamment les jeunes filles de 15-19 ans pour lesquelles le taux d'hospitalisation pour tentative de suicide est le plus élevé".
Par Paul RICARD AFP© 2019 AFP
https://information.tv5monde.com/info/suicide-la-bretagne-et-tout-le-quart-nord-ouest-en-premiere-ligne-283673
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Bretagne : région toujours la plus touchée par le suicide En 2017, un Breton sur 20 (environ 117 000 personnes) a déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours de l'année. / © Maxppp - BEP / La Voix du Nord / M. Rosereau
Ce 5 février est la journée nationale pour la prévention du suicide. Avec 729 décès en 2015 et environ 6.700 hospitalisations par an ces dix dernières années, la Bretagne reste la région française la plus touchée par les conduites suicidaires.
Par Corentin Bélard Publié le 05/02/2019 à 12:00 Mis à jour le 05/02/2019 à 13:05
À l’occasion de la journée nationale pour la prévention du suicide du 5 février, Santé publique France dresse dans toutes les régions métropolitaines et ultra-marines un état des lieux détaillé des suicides, des tentatives de suicide ayant donné lieu à un passage aux urgences et/ou à une hospitalisation et des conduites suicidaires déclarées en population générale.
La Bretagne est la région la plus touchée par le phénomène. En 2015, on recensait 24,7 suicides pour 100.000 habitants. Au total, 729 décès par suicide en Bretagne cette année-là.
Cependant, comme à l'échelle du pays, ce taux baisse sensiblement depuis quelques années. Entre 2000 et 2015, il a varié de 29,9 à 24,7 pour 100.000 habitants en Bretagne.
Hospitalisations : une majorité de femmesLes conduites suicidaires touchent de manière hétérogène les départements bretons avec les Côtes-d’Armor particulièrement affectées en termes de mortalité par suicide et hospitalisation pour tentative de suicide. On y recense environ 278 cas d'hospitalisation pour 100.000 habitants. À l'inverse le département le moins touché est l'Ille-et-Vilaine avec 183 cas pour 100.000 habitants.
Avec un taux d’hospitalisation standardisé pour tentative de suicide de 212,7 pour 100.000 habitants en 2017, la région Bretagne se situait au-dessus du taux national (148 pour 100.000 habitants). Avec la Normandie, les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté, elle présentait l’un des plus importants différentiels par rapport au taux national (plus de 20%).
Le taux d'hospitalisation présentait une tendance à la baisse comme au niveau national.
© ORS Bretagne
Les pensées suicidaires touchent toutes les tranches d'âgesAprès avoir diminué entre 2005 et 2010, les prévalences des pensées suicidaires ont significativement réaugmenté depuis 2010.
En 2017, 5,1% des adultes âgés de 18 à 75 ans interrogés en Bretagne déclaraient avoir eu des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois (soit environ 117.000 personnes), et 7,4% déclaraient avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie.
Selon les résultats des analyses nationales, vivre seul et/ou être au chômage ou inactif seraient des facteurs aggravant vers la pensée suicidaire. En revanche, le fait d'être diplômé ou des revenus supérieurs à la moyenne éloigneraient des idées noires.
Fumer et boire de l'alcool quotidiennement sembleraient aussi entraîner plus facile le consommateur vers les idées suicidaires.
Ce 5 février est la journée nationale pour la prévention du suicide. Avec 729 décès en 2015 et environ 6.700 hospitalisations par an ces dix dernières années, la Bretagne reste la région française la plus touchée par les conduites suicidaires.
Par Corentin Bélard Publié le 05/02/2019 à 12:00 Mis à jour le 05/02/2019 à 13:05
À l’occasion de la journée nationale pour la prévention du suicide du 5 février, Santé publique France dresse dans toutes les régions métropolitaines et ultra-marines un état des lieux détaillé des suicides, des tentatives de suicide ayant donné lieu à un passage aux urgences et/ou à une hospitalisation et des conduites suicidaires déclarées en population générale.
La Bretagne est la région la plus touchée par le phénomène. En 2015, on recensait 24,7 suicides pour 100.000 habitants. Au total, 729 décès par suicide en Bretagne cette année-là.
Cependant, comme à l'échelle du pays, ce taux baisse sensiblement depuis quelques années. Entre 2000 et 2015, il a varié de 29,9 à 24,7 pour 100.000 habitants en Bretagne.
Hospitalisations : une majorité de femmesLes conduites suicidaires touchent de manière hétérogène les départements bretons avec les Côtes-d’Armor particulièrement affectées en termes de mortalité par suicide et hospitalisation pour tentative de suicide. On y recense environ 278 cas d'hospitalisation pour 100.000 habitants. À l'inverse le département le moins touché est l'Ille-et-Vilaine avec 183 cas pour 100.000 habitants.
Avec un taux d’hospitalisation standardisé pour tentative de suicide de 212,7 pour 100.000 habitants en 2017, la région Bretagne se situait au-dessus du taux national (148 pour 100.000 habitants). Avec la Normandie, les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté, elle présentait l’un des plus importants différentiels par rapport au taux national (plus de 20%).
Le taux d'hospitalisation présentait une tendance à la baisse comme au niveau national.
© ORS Bretagne
Les pensées suicidaires touchent toutes les tranches d'âgesAprès avoir diminué entre 2005 et 2010, les prévalences des pensées suicidaires ont significativement réaugmenté depuis 2010.
En 2017, 5,1% des adultes âgés de 18 à 75 ans interrogés en Bretagne déclaraient avoir eu des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois (soit environ 117.000 personnes), et 7,4% déclaraient avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie.
Selon les résultats des analyses nationales, vivre seul et/ou être au chômage ou inactif seraient des facteurs aggravant vers la pensée suicidaire. En revanche, le fait d'être diplômé ou des revenus supérieurs à la moyenne éloigneraient des idées noires.
Fumer et boire de l'alcool quotidiennement sembleraient aussi entraîner plus facile le consommateur vers les idées suicidaires.
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Santé Infographies. Suicide : des disparités dans le Grand Est
Une étude est rendue publique à l'occasion de la journée nationale de lutte contre le suicide. En voici les enseignements dans le Grand Est.
Le 05/02/2019 https://www.republicain-lorrain.fr*
À l’occasion de la Journée nationale de prévention du suicide, Santé publique France révèle les résultats d'une étude menée dans le Grand Est. Des disparités territoriales importantes existent, même si, globalement, la Région se situe dans la moyenne nationale.
Une étude est rendue publique à l'occasion de la journée nationale de lutte contre le suicide. En voici les enseignements dans le Grand Est.
Le 05/02/2019 https://www.republicain-lorrain.fr*
À l’occasion de la Journée nationale de prévention du suicide, Santé publique France révèle les résultats d'une étude menée dans le Grand Est. Des disparités territoriales importantes existent, même si, globalement, la Région se situe dans la moyenne nationale.
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Journée nationale de prévention du suicide : "tout le monde peut agir"
mardi 5 février 2019 Par Delphine Martin et Sophie Allemand, France Bleu Auxerre
https://www.francebleu.fr*
Ce lundi, c’est la journée nationale de prévention du suicide. Un fléau qui tue encore près de 10 000 personnes chaque année en France, mais la prévention a fait beaucoup de progrès. Photo d'illustration
En France, on compte encore près de 10 000 suicides par an. C’est un chiffre qui fait froid dans le dos, même s’il est en baisse. Dans l’Yonne, la tendance est la même, avec 55 suicides en 2015 : c’est 30 de moins qu’en 2011.
Les jeunes filles et les personnes âgées sont les plus fragiles
Dans le département, ce sont les jeunes filles entre 15 et 19 ans et les personnes âgées qui sont les plus confrontées aux tentatives de suicide. Ces publics sont plus sensibles et en proie à la solitude.
Pour Pierre Vandel, psychiatre et président de l'Observatoire Régional de Santé en Bourgogne-Franche Comté, la politique de prévention mise en place depuis 2010 est en train de porter ses fruits. Elle permet d’aider les personnes fragiles à sortir de la solitude : "la prévention du suicide passe par des formations pour les professionnels de santé, en particulier les médecins généralistes qui sont en première ligne", explique le médecin.
Les progrès de la prévention
Il évoque aussi l’information à destination des jeunes, en milieu scolaire et celle en direction du grand public : "c’est comme un brevet de secourisme psychique : apprendre les premiers gestes à faire, les premières paroles à transmettre… Il n’est pas besoin d’être soignant ou spécialisé en psychiatrie pour intervenir et prévenir ces situations de crise et de souffrance", ajoute Pierre Vandel.
En parler aux professionnels et à la personne concernée
Pour autant, selon ce médecin, quand on est face à une personne qui va mal, quand on se fait du souci pour un proche, un ami ou un collègue, il ne faut pas rester seul avec ses craintes et ses inquiétudes : "il faut transmettre sa préoccupation à un professionnel et demander de l’aide", explique Pierre Vandel.
Surtout, il faut en parler à la personne elle-même : "Il faut manifester son inquiétude à la personne concernée. Il faut lui dire clairement qu’on se fait du souci. « Je m’inquiète pour toi, je te sens mal, j'ai l'impression que tu ne vas pas bien» : ces mots-là sont déjà protecteurs car ils permettent de montrer à la personne qu’elle n’est pas seule et qu’on a compris ses souffrances".
https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/journee-nationale-de-prevention-du-suicide-tout-le-monde-peut-agir-1549305041
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7% des adultes français auraient déjà tenté de se suicider
Le 5 février, à l’occasion de la 23ème journée nationale
pour la prévention du suicide, Santé publique France a publié un bilan
préoccupant, effectué à partir d’enquêtes et de bases
médico-administratives. Avec près de 9000 décès par suicide par an en
métropole, la France présente un des taux les plus élevés d’Europe.
Selon le baromètre de 2017, fondé sur un sondage de plus de 25.000 personnes, 7,2%
des Français âgés de 18 à 75 ans ont déclaré avoir fait une tentative
de suicide au cours de leur vie. Parmi la population adulte, ils étaient
également 4,7%
à avoir pensé à mettre fin à leurs jours au cours des douze derniers
mois. Des proportions importantes, marquées par de multiples facteurs à
risque.
Une différence homme-femme
L’agence de Santé publique
pointe une disparité de genre : les femmes seraient plus touchées que
les hommes, en proportion. Elles sont 5,4% à déclarer avoir pensé à se
suicider au cours des 12 derniers mois contre 4% pour les hommes.
D’ailleurs, les conduites suicidaires sont particulièrement importantes
chez les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans. C’est dans cette population
que le taux le plus élevé est systématiquement observé, quelle que soit
l’année - 30% en 2017 et en augmentation depuis 2011. “Le
suicide demeure la deuxième cause de décès parmi les jeunes de 15-24
ans”, en France comme à l’international, rappelle le rapport.
Le suicide demeure la deuxième cause de décès parmi les jeunes de 15-24 ans.
De multiples facteurs à risque
Parmi les variables de causalité, on relève les épisodes dépressifs, une situation financière difficile, le fait d’être célibataire,
divorcé ou veuf, l’inactivité professionnelle, l’exposition aux
violences ainsi que des événements traumatisants dans l’enfance. Pour
les adolescents, on peut également citer le décrochage scolaire et les
consommations de substances psychoactives, telles que l’alcool, le tabac
et les drogues illicites.
Mais ce sont des troubles psychiatriques, notamment la dépression
et les troubles anxieux, qui sont surreprésentés parmi les causes
mentionnées sur les certificats de décès. Ainsi, Santé publique France
rappelle que le sujet est “un problème majeur de santé publique dont
l’impact en termes humains et économiques est important”.
L’agence préconise d’“identifier les
personnes vulnérables et à haut risque [afin] d’intervenir en amont de
la crise suicidaire”, mais également de mieux diagnostiquer la
dépression et de maintenir le “lien avec les personnes ayant fait une
tentative de suicide”, afin d’éviter au mieux les récidives.
https://www.marieclaire.fr/taux-de-suicide-france,1293943.asp
https://www.marieclaire.fr/taux-de-suicide-france,1293943.asp
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Pays de la Loire, l’une des régions les plus touchées par le suicide
05 février 2019 à 10h24 Par Alicia Mechin
https://www.vibration.fr*
Crédit photo : Pxhere A l’occasion de la 23e journée nationale pour la prévention du suicide, Santé publique France a dévoilé son bulletin épidémiologique hebdomadaire. Un constat : la région Pays de la Loire est l’une des plus touchée par le phénomène.
La France toute entière n’est évidemment pas épargnée par le sujet. L’Hexagone présente l’un des taux les plus élevés d’Europe, avec près de 9 000 suicides par an. Des disparités existent entre les régions. Certaines sont plus touchées que d’autres, comme les Pays de la Loire, qui se trouve au 2ème rang des régions les plus touchées, derrière la Bretagne.
Le suicide a entrainé 695 décès lors de l’année en 2015 (80% étaient des hommes) et est à l’origine d’environ 4 300 hospitalisations par an (données 2008-2017). Toujours selon Santé publique France, en 2017, un habitant de la région sur 20 (3,7 % ou environ 96 000 personnes) déclarait avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année écoulée. La Sarthe et la Mayenne étaient, par ailleurs, les deux départements de la région les plus touchés. A noter que comme au niveau national, le premier mode de suicide enregistré en Pays de la Loire était la pendaison (62,6%) et ceci aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Chez les hommes, le deuxième mode de suicide était l’usage d’arme à feu (13%) et chez les femmes il s’agissait de la noyade (17%).
Le baromètre révèle également le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide. Il était de 121 / 100 000 habitants en 2017. Ces hospitalisations concernaient plus souvent les adolescentes de 15 à 19 ans et les femmes de 40 à 55 ans.
05 février 2019 à 10h24 Par Alicia Mechin
https://www.vibration.fr*
Crédit photo : Pxhere A l’occasion de la 23e journée nationale pour la prévention du suicide, Santé publique France a dévoilé son bulletin épidémiologique hebdomadaire. Un constat : la région Pays de la Loire est l’une des plus touchée par le phénomène.
La France toute entière n’est évidemment pas épargnée par le sujet. L’Hexagone présente l’un des taux les plus élevés d’Europe, avec près de 9 000 suicides par an. Des disparités existent entre les régions. Certaines sont plus touchées que d’autres, comme les Pays de la Loire, qui se trouve au 2ème rang des régions les plus touchées, derrière la Bretagne.
Le suicide a entrainé 695 décès lors de l’année en 2015 (80% étaient des hommes) et est à l’origine d’environ 4 300 hospitalisations par an (données 2008-2017). Toujours selon Santé publique France, en 2017, un habitant de la région sur 20 (3,7 % ou environ 96 000 personnes) déclarait avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année écoulée. La Sarthe et la Mayenne étaient, par ailleurs, les deux départements de la région les plus touchés. A noter que comme au niveau national, le premier mode de suicide enregistré en Pays de la Loire était la pendaison (62,6%) et ceci aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Chez les hommes, le deuxième mode de suicide était l’usage d’arme à feu (13%) et chez les femmes il s’agissait de la noyade (17%).
Le baromètre révèle également le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide. Il était de 121 / 100 000 habitants en 2017. Ces hospitalisations concernaient plus souvent les adolescentes de 15 à 19 ans et les femmes de 40 à 55 ans.
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7,2 % des Français de 18 à 75 ans ont déjà tenté de mettre fin à leurs jours
05/02/19 https://www.lesinrocks.com*
Les chiffres, dévoilés à l'occasion de la 23e Journée nationale pour la prévention du suicide, ne sont pas bons.
C'est une chiffre qui donne froid dans le dos. Selon Santé publique France (sous tutelle du ministre chargé de la santé), 7, 7,2 % des Français de 18 à 75 ans ont déclaré avoir tenté de se suicider au cours de la vie. Cela représente environ 3 millions de personnes. Il a été dévoilé à l'occasion de la 23e Journée nationale pour la prévention du suicide.
Des profils à risque identifiés
Dans les douze derniers mois, ils sont 4,7 % à avoir pensé en finir avec la vie dont 0,39 % à faire une tentative. Ces chiffres ont été collectés auprès de 25 319 personnes. Le Monde, qui a étudié les chiffres en tirent quelques conclusions sur certains profils à risque. Selon le quotidien, près d'un tiers des femmes (31 %) et un quart des hommes (25,7 %) ayant subi des attouchements ou des rapports sexuels forcés ont déjà fait une tentative de suicide au cours de leur vie.
De plus, un quart des personnes ayant connu un "épisode dépressif caractérisé au cours de l'année" ont eu des pensées suicidaires au cours de cette période. Par ailleurs, les "graves problèmes d'argent", les "menaces verbales", les "humiliations ou intimidations" et le fait d'avoir "vécu une séparation ou un divorce" au cours des douze derniers mois "multipliaient par deux environ le risque d'idéations suicidaires", relèvent les auteurs de l'enquête.
La France présente un des taux de suicides les plus élevés d'Europe, derrière les pays de l'est, la Finlande et la Belgique.
https://www.lesinrocks.com/2019/02/05/actualite/societe/72-des-francais-de-18-75-ans-ont-deja-tente-de-mettre-fin-leurs-jours-111164667/
05/02/19 https://www.lesinrocks.com*
Les chiffres, dévoilés à l'occasion de la 23e Journée nationale pour la prévention du suicide, ne sont pas bons.
C'est une chiffre qui donne froid dans le dos. Selon Santé publique France (sous tutelle du ministre chargé de la santé), 7, 7,2 % des Français de 18 à 75 ans ont déclaré avoir tenté de se suicider au cours de la vie. Cela représente environ 3 millions de personnes. Il a été dévoilé à l'occasion de la 23e Journée nationale pour la prévention du suicide.
Des profils à risque identifiés
Dans les douze derniers mois, ils sont 4,7 % à avoir pensé en finir avec la vie dont 0,39 % à faire une tentative. Ces chiffres ont été collectés auprès de 25 319 personnes. Le Monde, qui a étudié les chiffres en tirent quelques conclusions sur certains profils à risque. Selon le quotidien, près d'un tiers des femmes (31 %) et un quart des hommes (25,7 %) ayant subi des attouchements ou des rapports sexuels forcés ont déjà fait une tentative de suicide au cours de leur vie.
De plus, un quart des personnes ayant connu un "épisode dépressif caractérisé au cours de l'année" ont eu des pensées suicidaires au cours de cette période. Par ailleurs, les "graves problèmes d'argent", les "menaces verbales", les "humiliations ou intimidations" et le fait d'avoir "vécu une séparation ou un divorce" au cours des douze derniers mois "multipliaient par deux environ le risque d'idéations suicidaires", relèvent les auteurs de l'enquête.
La France présente un des taux de suicides les plus élevés d'Europe, derrière les pays de l'est, la Finlande et la Belgique.
https://www.lesinrocks.com/2019/02/05/actualite/societe/72-des-francais-de-18-75-ans-ont-deja-tente-de-mettre-fin-leurs-jours-111164667/
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Le Progrès - Lyon
Saint-Etienne , mardi 5 février 2019
Quand les violences sexuelles mènent au suicide
De notre correspondantePascale BIGAY
À l'occasion de la 23e Journée nationale de prévention du suicide, un colloque est organisé jeudi, au campus Emlyon Business School.
Violences sexuelles et suicide, telle est la thématique que l'association Loire prévention suicide a choisi d'aborder cette année pour son colloque annuel, ouvert aux professionnels mais aussi au grand public.
« Chaque année, les sujets auxquels nous réfléchissons sont liés à l'actualité. Cette année, avec l'affaire Peyrard, le thème s'est presque imposé, souligne le président, Luis Vasquez. En effet, on connaît les effets physiques et psychologiques des violences sexuelles sur la victime, mais les effets peuvent être différés. On peut construire sa vie tout en ayant ce traumatisme initial en soi. Et puis, un jour, un événement fortuit peut faire basculer vers l'éventualité du suicide. »
Aussi bien les victimes
que les auteurs sont concernés
Et ce risque suicidaire peut aussi bien toucher les victimes que les auteurs de violences sexuelles. Laissant l'entourage dans la souffrance, parfois la culpabilité, « parce qu'il découvre la raison, parce qu'il ne savait pas, parce qu'il ne comprend pas les mécanismes... »
Avec comme invités des spécialistes de la question, essentiellement issus du territoire, ce colloque permettra d'aborder les liens entre violences sexuelles et suicide, tant au niveau des victimes que des auteurs.
« C'est une façon de réunir l'ensemble du réseau pour ouvrir des perspectives, mais aussi pour avoir une meilleure connaissance des acteurs du territoire, à commencer par les associations telles que l'Aispas (Association interprofessionnelle de soins et de prévention des abus sexuels), SOS violences conjugales ou l'AVMPN (Aide aux victimes de manipulateurs pervers narcissiques). Ensemble, nous allons aussi évoquer la question légale de l'allongement de vingt à trente ans du délai de prescription de certains crimes sur mineurs. »
De notre correspondante Pascale BIGAY
Illustration(s) :
« On peut construire sa vie tout en ayant ce traumatisme initial en soi. Et puis, un jour, un événement fortuit peut faire basculer vers l'éventualité du suicide », explique le président de Loire prévention suicide. Photo d'illustration Pierre Heckler
Note(s) :
Infos Colloque jeudi 7 février de 8 h 30 à 17 h 30, à l'Emlyon Business School, 51, cours Fauriel. Sur inscription auprès de Loire prévention suicide. Tarifs : 20 euros ; 10 euros pour les étudiants. Loire prévention suicide, 9, rue des Docteurs-Charcot. Tél. 04.77.21.05.05. loire-prevention-suicide.fr
Saint-Etienne , mardi 5 février 2019
Quand les violences sexuelles mènent au suicide
De notre correspondantePascale BIGAY
À l'occasion de la 23e Journée nationale de prévention du suicide, un colloque est organisé jeudi, au campus Emlyon Business School.
Violences sexuelles et suicide, telle est la thématique que l'association Loire prévention suicide a choisi d'aborder cette année pour son colloque annuel, ouvert aux professionnels mais aussi au grand public.
« Chaque année, les sujets auxquels nous réfléchissons sont liés à l'actualité. Cette année, avec l'affaire Peyrard, le thème s'est presque imposé, souligne le président, Luis Vasquez. En effet, on connaît les effets physiques et psychologiques des violences sexuelles sur la victime, mais les effets peuvent être différés. On peut construire sa vie tout en ayant ce traumatisme initial en soi. Et puis, un jour, un événement fortuit peut faire basculer vers l'éventualité du suicide. »
Aussi bien les victimes
que les auteurs sont concernés
Et ce risque suicidaire peut aussi bien toucher les victimes que les auteurs de violences sexuelles. Laissant l'entourage dans la souffrance, parfois la culpabilité, « parce qu'il découvre la raison, parce qu'il ne savait pas, parce qu'il ne comprend pas les mécanismes... »
Avec comme invités des spécialistes de la question, essentiellement issus du territoire, ce colloque permettra d'aborder les liens entre violences sexuelles et suicide, tant au niveau des victimes que des auteurs.
« C'est une façon de réunir l'ensemble du réseau pour ouvrir des perspectives, mais aussi pour avoir une meilleure connaissance des acteurs du territoire, à commencer par les associations telles que l'Aispas (Association interprofessionnelle de soins et de prévention des abus sexuels), SOS violences conjugales ou l'AVMPN (Aide aux victimes de manipulateurs pervers narcissiques). Ensemble, nous allons aussi évoquer la question légale de l'allongement de vingt à trente ans du délai de prescription de certains crimes sur mineurs. »
De notre correspondante Pascale BIGAY
Illustration(s) :
« On peut construire sa vie tout en ayant ce traumatisme initial en soi. Et puis, un jour, un événement fortuit peut faire basculer vers l'éventualité du suicide », explique le président de Loire prévention suicide. Photo d'illustration Pierre Heckler
Note(s) :
Infos Colloque jeudi 7 février de 8 h 30 à 17 h 30, à l'Emlyon Business School, 51, cours Fauriel. Sur inscription auprès de Loire prévention suicide. Tarifs : 20 euros ; 10 euros pour les étudiants. Loire prévention suicide, 9, rue des Docteurs-Charcot. Tél. 04.77.21.05.05. loire-prevention-suicide.fr
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Des psychiatres alertent sur la « contagion » suicidaire
La Croix, no. 41323
France, mardi 5 février 2019
Explication
Un suicide endeuille en moyenne sept proches et impacte plus de 20 personnes. Or, « le risque de suicide augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée » , souligne un psychiatre dans une série d'études, publiée mardi 5 février.
BIENVAULT Pierre
Qu'est ce que la contagion suicidaire?
Ce concept est de plus en plus mis en avant par des psychiatres désireux d'alerter sur les risques encourus par les personnes confrontées à un suicide de manière directe ou indirecte. « On considère qu'un suicide endeuille en moyenne sept proches et impacte plus de 20 personnes. Or, il est démontré que le risque de suicide augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée (famille, camarades de classe, collègues de travail, etc.) » , écrit le professeur Pierre Thomas, chef de pôle de psychiatrie au CHRU de Lille, dans un numéro spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire ( BEH ) rendu public mardi 5 janvier par Santé publique France.
Ce phénomène de contagion est aussi constaté lors du suicide d'une célébrité fortement relayé par les médias. « Par exemple, dans le mois ayant suivi la mort de Marilyn Monroe, en 1962, on a recensé une augmentation du taux de suicide de 12,5 % aux États-Unis et de 40 % pour la seule ville de Los Angeles. En France, après le suicide de Pierre Bérégovoy, en 1993, les suicides par arme à feu ont connu une augmentation de 26,5 % chez les hommes de la même tranche d'âge » ,indique le docteur Charles-Édouard Notredame, psychiatre au CHRU de Lille et co-coordonnateur du programme de prévention Papageno.
Comment explique-t-on cette contagion?
Le risque touche principalement les personnes déjà vulnérables. « La probabilité de passage à l'acte augmente chez les personnes en difficulté, déprimées ou ayant déjà eu des idées suicidaires » , souligne le professeur Thomas. Il peut alors se produire un phénomène « d'imitation » chez des individus qui s'identifient fortement à la personne décédée.
« Dans certains cas, il y a comme un collage identitaire qui pousse à adopter tous les comportements de l'autre, y compris les plus extrêmes » , indique le docteur Notredame. « Un autre mécanisme est celui qu'on appelle la disponibilité cognitive, ajoute-il. Quand les médias parlent d'un suicide, en détaillant la méthode utilisée, cela peut rendre plus concrète la possibilité d'un passage à l'acte pour soi-même. Et cela peut lever des inhibitions. Enfin, quand un suicide touche un établissement scolaire ou une entreprise, cela provoque une désorganisation de la collectivité, qui peut fragiliser ou insécuriser certaines personnes. »
Comment faire de la prévention?
La priorité est d'accorder une attention toute particulière à la vulnérabilité, plus ou moins extériorisée, de toute personne confrontée à un suicide. « Il faut éviter les formules du type "maintenant, il repose en paix" ou "on ne pouvait rien faire", pour ne pas que le suicide apparaisse comme la seule issue possible pour une personne qui va mal » , indique le professeur Thomas, en ajoutant qu'il ne faut surtout pas garder le silence.
« Le premier mécanisme de défense qui se met en place au niveau familial ou d'une institution, c'est de faire comme si cela n'avait pas existé, renchérit le docteur Notredame. Il y a cette idée qu'en parler peut faire naître des idées suicidaires chez autrui. Or, c'est l'inverse: ne rien dire, c'est perpétuer l'idée chez une personne fragile qu'aller mal ou avoir envie de mourir est quelque chose qui doit rester caché. »
Ce psychiatre invite les médias à faire preuve de retenue lors d'un suicide. En donnant le moins de détails possible ou en évitant de présenter ce décès comme un geste romantique ou une ultime quête de liberté.
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sante/psychiatres-alertent-contagion-suicidaire-2019-02-05-1201000274
Société
Prévention du suicide chez les agriculteurs : la MSA Berry-Touraine a travaillé sur 35 situations de détresse en 2018
mardi 5 février 2019 à 18:54 - Mis à jour le mardi 5 février 2019 à 16:15 Par Régis Hervé, France Bleu Berry
A l'occasion de la journée nationale de prévention du suicide de ce 5 février, coup de projecteur sur le travail et l'aide que peut apporter aux agriculteurs la Mutualité Sociale Agricole Berry-Tourraine. L'an dernier, 35 situations de "détresse" lui ont été signalées.
La MSA Berry-Touraine a travaillé en 2018 sur 35 situations de détresse © Radio France - Vincent Isore
Châteauroux, France
Difficultés professionnelles, personnelles, familiales, économiques ou encore des problèmes de santé : en France, tous les deux jours, un agriculteur se donne la mort. La surmortalité par suicide chez les agriculteurs est 20 à 30% supérieure à la moyenne de la population. Dans les campagnes, les difficultés sont très souvent dissimulées, cachées et le suicide, un sujet tabou. Partant de ce constat, la Mutualité Sociale Agricole a mis en place au niveau national il y a quelques années, une cellule pluri-disciplinaire de prévention du suicide qui permet une prise en charge rapide des situations de mal-être ou de détresse psychologique qui lui sont signalées. Même si chaque situation est un cas bien particulier, on peut établir un "profitl type" de l'agriculteur en situation de mal-être.
Amandine Bisiaux, assistante sociale à la MSA Berry-Touraine
En 2018, la MSA Berry-Tourraine (Indre, Indre-et-Loire et Loire-et-Cher) à travaillé sur 35 situations de détresse concernant 27 exploitants et 8 salariés : 7 dans l'Indre, 16 dans l'Indre-et Loire et 12 dans le Loire-et-Cher. L'alerte a été donnée soit par les personnes concernées elles même ou alors par des proches, le conjoint ou même parfois les maires des communes. La MSA Berry-Touraine propose alors une aide où la notion de guichet unique prend tout son sens. L'agriculteur et ses difficultés font l'objet d'un traitement global : " Déjà, on peut commencer par verifier simplement l'ouverture des droits ; ça peut paraître peu de choses, mais vérifier que les droits RSA ou de prime d'activité sont ouverts, c'est déjà un plus parce que ça peut libérer des ressources". Amandine Bisiaux, assistante sociale à la MSA Berry-Tourraine ajoute : " On peut aussi apporter des secours financiers, on peut proposer aux exploitants de l'aide aux remplacements ou encore des séjours en vacances "répit ou encore une prise en charge d'aide psychologique"
"L'aide que peut apporter la MSA est importante" : Amandine Bisiaux, assistante sociale à la MSA Berry-Touraine
Pour signaler un cas de détresse :
02.47.31.62.73 de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h
prevention.suicide@berry-touraine.msa.fr
Agri'écoute : 24h/24 au 09.69.39.29.19 (Prix d'un appel local)
Un agriculteur se suicide tous les deux jours en France © Radio France - Anne Jocteur-Monrozier
Par : Régis HervéFrance Bleu Berry
https://www.francebleu.fr/infos/societe/prevention-du-suicide-des-agriculteurs-la-msa-berry-tourraine-1549362238
Des psychiatres alertent sur la « contagion » suicidaire
La Croix, no. 41323
France, mardi 5 février 2019
Explication
Un suicide endeuille en moyenne sept proches et impacte plus de 20 personnes. Or, « le risque de suicide augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée » , souligne un psychiatre dans une série d'études, publiée mardi 5 février.
BIENVAULT Pierre
Qu'est ce que la contagion suicidaire?
Ce concept est de plus en plus mis en avant par des psychiatres désireux d'alerter sur les risques encourus par les personnes confrontées à un suicide de manière directe ou indirecte. « On considère qu'un suicide endeuille en moyenne sept proches et impacte plus de 20 personnes. Or, il est démontré que le risque de suicide augmente significativement dans l'entourage d'une personne suicidée (famille, camarades de classe, collègues de travail, etc.) » , écrit le professeur Pierre Thomas, chef de pôle de psychiatrie au CHRU de Lille, dans un numéro spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire ( BEH ) rendu public mardi 5 janvier par Santé publique France.
Ce phénomène de contagion est aussi constaté lors du suicide d'une célébrité fortement relayé par les médias. « Par exemple, dans le mois ayant suivi la mort de Marilyn Monroe, en 1962, on a recensé une augmentation du taux de suicide de 12,5 % aux États-Unis et de 40 % pour la seule ville de Los Angeles. En France, après le suicide de Pierre Bérégovoy, en 1993, les suicides par arme à feu ont connu une augmentation de 26,5 % chez les hommes de la même tranche d'âge » ,indique le docteur Charles-Édouard Notredame, psychiatre au CHRU de Lille et co-coordonnateur du programme de prévention Papageno.
Comment explique-t-on cette contagion?
Le risque touche principalement les personnes déjà vulnérables. « La probabilité de passage à l'acte augmente chez les personnes en difficulté, déprimées ou ayant déjà eu des idées suicidaires » , souligne le professeur Thomas. Il peut alors se produire un phénomène « d'imitation » chez des individus qui s'identifient fortement à la personne décédée.
« Dans certains cas, il y a comme un collage identitaire qui pousse à adopter tous les comportements de l'autre, y compris les plus extrêmes » , indique le docteur Notredame. « Un autre mécanisme est celui qu'on appelle la disponibilité cognitive, ajoute-il. Quand les médias parlent d'un suicide, en détaillant la méthode utilisée, cela peut rendre plus concrète la possibilité d'un passage à l'acte pour soi-même. Et cela peut lever des inhibitions. Enfin, quand un suicide touche un établissement scolaire ou une entreprise, cela provoque une désorganisation de la collectivité, qui peut fragiliser ou insécuriser certaines personnes. »
Comment faire de la prévention?
La priorité est d'accorder une attention toute particulière à la vulnérabilité, plus ou moins extériorisée, de toute personne confrontée à un suicide. « Il faut éviter les formules du type "maintenant, il repose en paix" ou "on ne pouvait rien faire", pour ne pas que le suicide apparaisse comme la seule issue possible pour une personne qui va mal » , indique le professeur Thomas, en ajoutant qu'il ne faut surtout pas garder le silence.
« Le premier mécanisme de défense qui se met en place au niveau familial ou d'une institution, c'est de faire comme si cela n'avait pas existé, renchérit le docteur Notredame. Il y a cette idée qu'en parler peut faire naître des idées suicidaires chez autrui. Or, c'est l'inverse: ne rien dire, c'est perpétuer l'idée chez une personne fragile qu'aller mal ou avoir envie de mourir est quelque chose qui doit rester caché. »
Ce psychiatre invite les médias à faire preuve de retenue lors d'un suicide. En donnant le moins de détails possible ou en évitant de présenter ce décès comme un geste romantique ou une ultime quête de liberté.
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sante/psychiatres-alertent-contagion-suicidaire-2019-02-05-1201000274
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Prévention du suicide chez les agriculteurs : la MSA Berry-Touraine a travaillé sur 35 situations de détresse en 2018
mardi 5 février 2019 à 18:54 - Mis à jour le mardi 5 février 2019 à 16:15 Par Régis Hervé, France Bleu Berry
A l'occasion de la journée nationale de prévention du suicide de ce 5 février, coup de projecteur sur le travail et l'aide que peut apporter aux agriculteurs la Mutualité Sociale Agricole Berry-Tourraine. L'an dernier, 35 situations de "détresse" lui ont été signalées.
La MSA Berry-Touraine a travaillé en 2018 sur 35 situations de détresse © Radio France - Vincent Isore
Châteauroux, France
Difficultés professionnelles, personnelles, familiales, économiques ou encore des problèmes de santé : en France, tous les deux jours, un agriculteur se donne la mort. La surmortalité par suicide chez les agriculteurs est 20 à 30% supérieure à la moyenne de la population. Dans les campagnes, les difficultés sont très souvent dissimulées, cachées et le suicide, un sujet tabou. Partant de ce constat, la Mutualité Sociale Agricole a mis en place au niveau national il y a quelques années, une cellule pluri-disciplinaire de prévention du suicide qui permet une prise en charge rapide des situations de mal-être ou de détresse psychologique qui lui sont signalées. Même si chaque situation est un cas bien particulier, on peut établir un "profitl type" de l'agriculteur en situation de mal-être.
Amandine Bisiaux, assistante sociale à la MSA Berry-Touraine
En 2018, la MSA Berry-Tourraine (Indre, Indre-et-Loire et Loire-et-Cher) à travaillé sur 35 situations de détresse concernant 27 exploitants et 8 salariés : 7 dans l'Indre, 16 dans l'Indre-et Loire et 12 dans le Loire-et-Cher. L'alerte a été donnée soit par les personnes concernées elles même ou alors par des proches, le conjoint ou même parfois les maires des communes. La MSA Berry-Touraine propose alors une aide où la notion de guichet unique prend tout son sens. L'agriculteur et ses difficultés font l'objet d'un traitement global : " Déjà, on peut commencer par verifier simplement l'ouverture des droits ; ça peut paraître peu de choses, mais vérifier que les droits RSA ou de prime d'activité sont ouverts, c'est déjà un plus parce que ça peut libérer des ressources". Amandine Bisiaux, assistante sociale à la MSA Berry-Tourraine ajoute : " On peut aussi apporter des secours financiers, on peut proposer aux exploitants de l'aide aux remplacements ou encore des séjours en vacances "répit ou encore une prise en charge d'aide psychologique"
"L'aide que peut apporter la MSA est importante" : Amandine Bisiaux, assistante sociale à la MSA Berry-Touraine
Pour signaler un cas de détresse :
02.47.31.62.73 de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h
prevention.suicide@berry-touraine.msa.fr
Agri'écoute : 24h/24 au 09.69.39.29.19 (Prix d'un appel local)
Un agriculteur se suicide tous les deux jours en France © Radio France - Anne Jocteur-Monrozier
Par : Régis HervéFrance Bleu Berry
https://www.francebleu.fr/infos/societe/prevention-du-suicide-des-agriculteurs-la-msa-berry-tourraine-1549362238
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Le suicide : en parler sans tabou Paris-Normandie Le Havre mardi 5 février 2019
© Santé : les structures havraises reçoivent de moins en moins de personnes prêtes à se confier sur leur mal-êtreLe 5 février est la journée nationale de prévention du suicide. Si certaines structures agissent pour la prévention, aucun événement n'est organisé cette année au Havre.
Le 5 février est la journée nationale de prévention du suicide. L'occasion de parler d'une question importante et toujours taboue. Pourtant au Havre, aucun événement ne marquera la date cette année. La faute à un manque de concertation entre les différents acteurs du sujet, suite à la dissolution de l'ARPS (Association réseau prévention suicide). Ce qui n'empêche pas de faire le point sur les structures et démarches agissant pour la prévention dans la ville.
Le Havre est une exception en Normandie : les chiffres sont proches de
la moyenne nationale, bien inférieure à la moyenne dans la région. «
En France, on compte 10 500 suicides par an. C'est trois fois plus que
les accidents de la route, alors que dans les années quatre-vingt, les
taux étaient équivalents, souligne le Dr Jean-Marc Limare, psychiatre spécialiste de la question. Depuis cette époque, les suicides aboutis n'ont diminué que de 15-20 % . »
Pas assez d'actions
Pour le spécialiste, la population est trop peu sensibilisée à la question du suicide et de la dépression qui peut y mener. « Le suicide relève du double tabou de la mort et de la folie. On ne s'en préoccupe que lorsqu'un proche est touché » , estime le Dr Limare. Une plus grande sensibilité à ce sujet pourrait sauver des vies selon le spécialiste qui rappelle qu' « il n'y a pas de fatalité. Il y a toujours quelque chose à faire : avant tout ne pas rester seul, consulter un médecin. Le suicide révèle une souffrance voire une pathologie. »
Le psychiatre estime que trop peu d'actions sont conduites en France en matière de prévention. « Tant que l'État ne s'engage pas de façon puissante, pour des moyens humains et financiers, on ne s'en sortira pas » , martèle-t-il. À titre d'exemple, le spécialiste cite l'initiative proposée en 2006 par le Professeur Vaiva du CHU de Lille, pour prendre contact avec les personnes passées par le service suite à une tentative de suicide. Le système VigilanS a bien vu le jour, mais seulement en 2016, dix ans plus tard. Un retard que le psychiatre attribue à « un manque de volonté réelle et cohérente ». Pourtant, la prise en charge des adolescents s'est améliorée au cours des dernières années, avec les maisons des adolescents, qui ont permis une baisse importante du nombre de tentatives de suicide en 10 ans. De même, les personnels soignants sont de mieux en mieux formés sur cette question pour accompagner les seniors. Le CCAS (Centre communal d'action sociale) a d'ailleurs demandé à l'association SOS Suicide Phénix du Havre d'intervenir en maison de retraite une fois par mois.
Des sentinelles formées
Dans les années 2000, le ministère de la Santé a voulu s'inspirer du Canada, en formant des sentinelles à détecter les premiers signes et à en référer. « Près de 2000 personnes ont été formées sur Le Havre, sans qu'aucun appel n'en provienne » , témoigne le Dr Limare. Le réseau devait participer à un accompagnement vers une prise en charge adaptée. « Le principal effet n'a pas été celui recherché , souligne le Dr Limare . Mais cela a permis d'informer la population, de créer des émissaires et ainsi de démystifier la question du suicide. »
Cette année, un nouveau système est mis en place, mais fonctionnant de façon pyramidale et géré par la Région. « On ne sait pas ce que ça va donner sur le long terme, a fortiori au Havre, car les formations seront maintenant déconnectées du contexte local », précise le psychiatre, peu optimiste.
Louise Boutard
En 2019, Le Havre a perdu un lieu important dans la prévention locale du suicide. Le Havre de vie, situé 115 rue Richelieu, n'accueille plus les personnes souhaitant se confier dans un lieu identifié pour la prévention contre le suicide.
L'Association réseau prévention suicide (ARPS) créée en 2003, qui avait la charge du lieu depuis sa création en 2011, a été dissoute le 31 décembre 2018, à la grande déception du Dr Limare, psychiatre bénévole de l'association. « On n'a pas rencontré le succès espéré, les visiteurs se sont raréfiés au fil des années. » Un constat auquel s'ajoutent les difficultés financières. « Chaque mois, on était dans l'incertitude d'obtenir suffisamment de subventions pour payer nos frais. C'était un stress permanent pour les bénévoles. »
« Un très bel outil »
Conférences, pièces de théâtre participatives, distribution de tracts, affichages dans les bus, information des médecins généralistes... En plus de l'accueil, une douzaine de bénévoles travaillaient à diverses manifestations, aidés de façon plus occasionnelle par d'autres mains secourables.
« C'était un très bel outil » , regrette le Dr Limare. L'association ne manquait pas d'idées pour inciter les visiteurs à se tourner vers la prise en charge par des professionnels qualifiés. Les trois premières consultations avec un psychologue suivant l'accueil initial étaient par exemple payées par l'association, le temps d'établir un diagnostic. Si besoin, une consultation psychiatrique pouvait être réalisée dans les 24 heures. Dès la création, ce qui avait particulièrement surpris les bénévoles était que toutes les personnes venues chercher une oreille attentive étaient déjà suivies par un médecin, un psychiatre, un psychologue, voire les trois. Mais elles n'avaient pas eu l'idée de leur parler de leurs idées suicidaires pour autant.
Internet : nouveau confident
Cherchant à expliquer la baisse de fréquentation du lieu, le Dr Limare estime d'ailleurs que la prise en charge s'est sans doute améliorée. Les médecins généralistes semblent mieux formés à ces problématiques, et savent désormais mieux réagir et prescrire face à la dépression et au risque suicidaire. Pour le psychiatre, le grand fautif serait cependant internet. « Avec les blogs, forums et réseaux sociaux, on se confie à n'importe qui. On se sent mieux pendant quelques instants, mais cela ne s'approche pas d'un suivi professionnel sur le long terme, qui seul peut valablement diminuer les risques de passage à l'acte », estime-t-il.
L. B.
C'est la dernière association permettant un accueil physique, anonyme et confidentiel au Havre. SOS Suicide Phénix ouvre ses locaux du 10, rue Jules-Vallès à Caucriauville de 18 h à 20 h tous les mercredis et samedis, toute l'année. Les huit bénévoles reçoivent également des appels téléphoniques venus de toute la France au 01 40 44 46 45 et les mails envoyés à lehavre@sos-suicide-phenix.org.
L'association dont le slogan est « En parler, c'est déjà revivre » a été créée par SOS Amitié et compte aujourd'hui six antennes locales. Celle du Havre a vu le jour en 1991. Objectif : permettre à tous de se confier, seul ou en groupe pour repousser les idées noires et suicidaires et renaître de ses cendres, tel le phénix.
« On est conscients d'apporter quelque chose. La plupart des personnes ont un suivi psychologique ou psychiatrique mais n'ose pas se confier. Certains nous disent qu'on leur a fait du bien, c'est gratifiant » , précise avec le sourire Françoise Maubert, secrétaire de l'association. La femme énergique aux cheveux courts est secrétaire de l'association après l'avoir longtemps présidée. Ancienne bénévole à l'ARPS (lire par ailleurs), elle a beaucoup apporté pour la prévention du suicide au niveau local et dans l'écoute. « J'ai un caractère pour faire ça, déclare-t-elle Je ne vais pas forcément vers les autres, mais je sais écouter. »
Anonymat et confidentialité
Bénévoles et professionnels savent que peu de personnes en situation de mal-être ou de crise suicidaire osent se confier. Depuis le début de l'année 2019, SOS Suicide Phénix au Havre a reçu un peu plus de 30 appels et 0 au moins une visite par semaine. Certains habitués viennent régulièrement.
Le sceau de la confidentialité est extrêmement important pour les visiteurs. « C'est parfois la première question qu'ils nous posent », assure Françoise Maubert. Pour autant, dans certains cas extrêmes, il est arrivé que l'association réfère à la police. « Si un mineur nous parle d'inceste ou de viol par messagerie et refuse d'aller voir la police, nous pouvons faire un signalement » , précise la bénévole. L'important reste que chacun conserve son libre arbitre. « Chacun est libre de se suicider. Je souhaite tout faire pour l'éviter mais c'est un choix », déclare Françoise Maubert, sans peur de choquer.
Anciennement située dans le quartier Danton, l'association partage aujourd'hui son local avec une radio indépendante. Le lieu est simplement composé d'un salon accueillant et d'un bureau pour recevoir les appels. Afficher le mot « suicide » dans le nom de l'association et sur la porte n'a pas été une évidence. Mais pour Françoise Maubert, c'est un moyen d'éloigner les tabous.
L'association cherche des bénévoles pour aider à gérer la présence numérique, et pour l'écoute. Une formation gratuite est dispensée aux bénévoles. Et tous sont supervisés par un psychiatre pour analyser leurs émotions et ressentis.
L.B.
Cela fait 20 ans déjà que la Maison de l'adolescent a été créée au Havre. « L'objectif au départ était de trouver un dispositif qui répondrait aux besoins des Havrais » , explique le docteur Alain Fuseau, à l'initiative de la structure. En 1994, un point d'écoute jeunes nommé Parenthèses avait été créé au Havre et à Montivilliers (elle existe d'ailleurs toujours à Montivilliers). « La maison de l'adolescent est née par la suite d'une volonté de partenaires qui travaillaient dans le social et le médico-social de développer un projet fort autour de la psychiatrie havraise » , ajoute le médecin.
L'hôpital, qui a porté le projet à l'époque, a donc loué des locaux rue Gabriel-Péri en 1999. Des locaux qui ont déménagé ensuite fin 2006 rue d'Ingouville. « La structure a pris une ampleur insoupçonnée. Nous sommes passés de trois bureaux de consultations à dix bureaux. Et de 900 adolescents accueillis en moyenne par an à 2000 aujourd'hui » .
Un lieu d'aide et de prise en charge
La Maison de l'adolescent accueille des jeunes âgés de 12 à 20 ans. Elle est ouverte sept jours sur sept jusqu'à 20 h 30. « Un ado sur trois pousse la porte de la structure de lui-même. Selon le problème, l'ado est pris en charge en urgence ou bien un rendez-vous lui est donné plus tard » . Selon la problématique, le jeune est pris en charge par un psychologue, un psychiatre, un gynécologue, etc. Une avocate donne aussi des conseils juridiques. En tout, ce sont trente professionnels qui interviennent.
À destination des parents
Les problèmes rencontrés sont divers et variés : rupture amoureuse, problèmes intrafamiliaux ou émergence de pathologie, etc. « La société a évolué mais les problèmes rencontrés sont sensiblement les mêmes, comme les jeunes touchés par les troubles alimentaires par exemple. Depuis quelque temps, nous faisons face aux troubles liés au harcèlement scolaire et à la dimension post-traumatique. Les gens consultent de plus en plus dès qu'ils font face à des situations compliquées » .
Un colloque le 15 mars
Depuis 2005, la structure a monté un projet afin d'accompagner les parents. « Il y a tout intérêt dans certaines situations à aider les parents, qui sont d'ailleurs demandeurs. » Afin de ne pas traiter toutes les situations en même temps, les parents sont, eux ,accueillis à Flaubert. D'ailleurs, des parents viennent consulter des spécialistes à la Maison des adolescents après avoir été eux-mêmes pris en charge quand ils étaient adolescents.
Pour fêter ce 20e anniversaire, l'équipe de la Maison de l'adolescent a décidé d'organiser un colloque au centre culturel La Forge, à Harfleur. Plusieurs thématiques seront abordées notamment celle du professeur Philippe Duverger qui fera un bilan : 20 ans déjà et après ? Une autre question sera abordée par Stéphanie Haxhe, docteur en psychologie : « Les enfants et adolescents face à la fragilité d'un parent ». La professeure d'université Patricia Loncle évoquera les évolutions et enjeux des politiques de jeunesse. Dans l'après-midi, Les addictions du futur feront l'objet de l'intervention de Jean-Pierre Couteron, psychologue et la psychiatre Marie-Rose Moro s'attachera à évoquer la question : « Protéger les ados d'où qu'ils viennent ».
Virginie Veiss
Infos pratiques
La Maison de l'adolescent, 69 rue d'Ingouville. Tél. : 02 32 74 27 30.
Pas assez d'actions
Pour le spécialiste, la population est trop peu sensibilisée à la question du suicide et de la dépression qui peut y mener. « Le suicide relève du double tabou de la mort et de la folie. On ne s'en préoccupe que lorsqu'un proche est touché » , estime le Dr Limare. Une plus grande sensibilité à ce sujet pourrait sauver des vies selon le spécialiste qui rappelle qu' « il n'y a pas de fatalité. Il y a toujours quelque chose à faire : avant tout ne pas rester seul, consulter un médecin. Le suicide révèle une souffrance voire une pathologie. »
Le psychiatre estime que trop peu d'actions sont conduites en France en matière de prévention. « Tant que l'État ne s'engage pas de façon puissante, pour des moyens humains et financiers, on ne s'en sortira pas » , martèle-t-il. À titre d'exemple, le spécialiste cite l'initiative proposée en 2006 par le Professeur Vaiva du CHU de Lille, pour prendre contact avec les personnes passées par le service suite à une tentative de suicide. Le système VigilanS a bien vu le jour, mais seulement en 2016, dix ans plus tard. Un retard que le psychiatre attribue à « un manque de volonté réelle et cohérente ». Pourtant, la prise en charge des adolescents s'est améliorée au cours des dernières années, avec les maisons des adolescents, qui ont permis une baisse importante du nombre de tentatives de suicide en 10 ans. De même, les personnels soignants sont de mieux en mieux formés sur cette question pour accompagner les seniors. Le CCAS (Centre communal d'action sociale) a d'ailleurs demandé à l'association SOS Suicide Phénix du Havre d'intervenir en maison de retraite une fois par mois.
Des sentinelles formées
Dans les années 2000, le ministère de la Santé a voulu s'inspirer du Canada, en formant des sentinelles à détecter les premiers signes et à en référer. « Près de 2000 personnes ont été formées sur Le Havre, sans qu'aucun appel n'en provienne » , témoigne le Dr Limare. Le réseau devait participer à un accompagnement vers une prise en charge adaptée. « Le principal effet n'a pas été celui recherché , souligne le Dr Limare . Mais cela a permis d'informer la population, de créer des émissaires et ainsi de démystifier la question du suicide. »
Cette année, un nouveau système est mis en place, mais fonctionnant de façon pyramidale et géré par la Région. « On ne sait pas ce que ça va donner sur le long terme, a fortiori au Havre, car les formations seront maintenant déconnectées du contexte local », précise le psychiatre, peu optimiste.
Louise Boutard
En 2019, Le Havre a perdu un lieu important dans la prévention locale du suicide. Le Havre de vie, situé 115 rue Richelieu, n'accueille plus les personnes souhaitant se confier dans un lieu identifié pour la prévention contre le suicide.
L'Association réseau prévention suicide (ARPS) créée en 2003, qui avait la charge du lieu depuis sa création en 2011, a été dissoute le 31 décembre 2018, à la grande déception du Dr Limare, psychiatre bénévole de l'association. « On n'a pas rencontré le succès espéré, les visiteurs se sont raréfiés au fil des années. » Un constat auquel s'ajoutent les difficultés financières. « Chaque mois, on était dans l'incertitude d'obtenir suffisamment de subventions pour payer nos frais. C'était un stress permanent pour les bénévoles. »
« Un très bel outil »
Conférences, pièces de théâtre participatives, distribution de tracts, affichages dans les bus, information des médecins généralistes... En plus de l'accueil, une douzaine de bénévoles travaillaient à diverses manifestations, aidés de façon plus occasionnelle par d'autres mains secourables.
« C'était un très bel outil » , regrette le Dr Limare. L'association ne manquait pas d'idées pour inciter les visiteurs à se tourner vers la prise en charge par des professionnels qualifiés. Les trois premières consultations avec un psychologue suivant l'accueil initial étaient par exemple payées par l'association, le temps d'établir un diagnostic. Si besoin, une consultation psychiatrique pouvait être réalisée dans les 24 heures. Dès la création, ce qui avait particulièrement surpris les bénévoles était que toutes les personnes venues chercher une oreille attentive étaient déjà suivies par un médecin, un psychiatre, un psychologue, voire les trois. Mais elles n'avaient pas eu l'idée de leur parler de leurs idées suicidaires pour autant.
Internet : nouveau confident
Cherchant à expliquer la baisse de fréquentation du lieu, le Dr Limare estime d'ailleurs que la prise en charge s'est sans doute améliorée. Les médecins généralistes semblent mieux formés à ces problématiques, et savent désormais mieux réagir et prescrire face à la dépression et au risque suicidaire. Pour le psychiatre, le grand fautif serait cependant internet. « Avec les blogs, forums et réseaux sociaux, on se confie à n'importe qui. On se sent mieux pendant quelques instants, mais cela ne s'approche pas d'un suivi professionnel sur le long terme, qui seul peut valablement diminuer les risques de passage à l'acte », estime-t-il.
L. B.
C'est la dernière association permettant un accueil physique, anonyme et confidentiel au Havre. SOS Suicide Phénix ouvre ses locaux du 10, rue Jules-Vallès à Caucriauville de 18 h à 20 h tous les mercredis et samedis, toute l'année. Les huit bénévoles reçoivent également des appels téléphoniques venus de toute la France au 01 40 44 46 45 et les mails envoyés à lehavre@sos-suicide-phenix.org.
L'association dont le slogan est « En parler, c'est déjà revivre » a été créée par SOS Amitié et compte aujourd'hui six antennes locales. Celle du Havre a vu le jour en 1991. Objectif : permettre à tous de se confier, seul ou en groupe pour repousser les idées noires et suicidaires et renaître de ses cendres, tel le phénix.
« On est conscients d'apporter quelque chose. La plupart des personnes ont un suivi psychologique ou psychiatrique mais n'ose pas se confier. Certains nous disent qu'on leur a fait du bien, c'est gratifiant » , précise avec le sourire Françoise Maubert, secrétaire de l'association. La femme énergique aux cheveux courts est secrétaire de l'association après l'avoir longtemps présidée. Ancienne bénévole à l'ARPS (lire par ailleurs), elle a beaucoup apporté pour la prévention du suicide au niveau local et dans l'écoute. « J'ai un caractère pour faire ça, déclare-t-elle Je ne vais pas forcément vers les autres, mais je sais écouter. »
Anonymat et confidentialité
Bénévoles et professionnels savent que peu de personnes en situation de mal-être ou de crise suicidaire osent se confier. Depuis le début de l'année 2019, SOS Suicide Phénix au Havre a reçu un peu plus de 30 appels et 0 au moins une visite par semaine. Certains habitués viennent régulièrement.
Le sceau de la confidentialité est extrêmement important pour les visiteurs. « C'est parfois la première question qu'ils nous posent », assure Françoise Maubert. Pour autant, dans certains cas extrêmes, il est arrivé que l'association réfère à la police. « Si un mineur nous parle d'inceste ou de viol par messagerie et refuse d'aller voir la police, nous pouvons faire un signalement » , précise la bénévole. L'important reste que chacun conserve son libre arbitre. « Chacun est libre de se suicider. Je souhaite tout faire pour l'éviter mais c'est un choix », déclare Françoise Maubert, sans peur de choquer.
Anciennement située dans le quartier Danton, l'association partage aujourd'hui son local avec une radio indépendante. Le lieu est simplement composé d'un salon accueillant et d'un bureau pour recevoir les appels. Afficher le mot « suicide » dans le nom de l'association et sur la porte n'a pas été une évidence. Mais pour Françoise Maubert, c'est un moyen d'éloigner les tabous.
L'association cherche des bénévoles pour aider à gérer la présence numérique, et pour l'écoute. Une formation gratuite est dispensée aux bénévoles. Et tous sont supervisés par un psychiatre pour analyser leurs émotions et ressentis.
L.B.
Cela fait 20 ans déjà que la Maison de l'adolescent a été créée au Havre. « L'objectif au départ était de trouver un dispositif qui répondrait aux besoins des Havrais » , explique le docteur Alain Fuseau, à l'initiative de la structure. En 1994, un point d'écoute jeunes nommé Parenthèses avait été créé au Havre et à Montivilliers (elle existe d'ailleurs toujours à Montivilliers). « La maison de l'adolescent est née par la suite d'une volonté de partenaires qui travaillaient dans le social et le médico-social de développer un projet fort autour de la psychiatrie havraise » , ajoute le médecin.
L'hôpital, qui a porté le projet à l'époque, a donc loué des locaux rue Gabriel-Péri en 1999. Des locaux qui ont déménagé ensuite fin 2006 rue d'Ingouville. « La structure a pris une ampleur insoupçonnée. Nous sommes passés de trois bureaux de consultations à dix bureaux. Et de 900 adolescents accueillis en moyenne par an à 2000 aujourd'hui » .
Un lieu d'aide et de prise en charge
La Maison de l'adolescent accueille des jeunes âgés de 12 à 20 ans. Elle est ouverte sept jours sur sept jusqu'à 20 h 30. « Un ado sur trois pousse la porte de la structure de lui-même. Selon le problème, l'ado est pris en charge en urgence ou bien un rendez-vous lui est donné plus tard » . Selon la problématique, le jeune est pris en charge par un psychologue, un psychiatre, un gynécologue, etc. Une avocate donne aussi des conseils juridiques. En tout, ce sont trente professionnels qui interviennent.
À destination des parents
Les problèmes rencontrés sont divers et variés : rupture amoureuse, problèmes intrafamiliaux ou émergence de pathologie, etc. « La société a évolué mais les problèmes rencontrés sont sensiblement les mêmes, comme les jeunes touchés par les troubles alimentaires par exemple. Depuis quelque temps, nous faisons face aux troubles liés au harcèlement scolaire et à la dimension post-traumatique. Les gens consultent de plus en plus dès qu'ils font face à des situations compliquées » .
Un colloque le 15 mars
Depuis 2005, la structure a monté un projet afin d'accompagner les parents. « Il y a tout intérêt dans certaines situations à aider les parents, qui sont d'ailleurs demandeurs. » Afin de ne pas traiter toutes les situations en même temps, les parents sont, eux ,accueillis à Flaubert. D'ailleurs, des parents viennent consulter des spécialistes à la Maison des adolescents après avoir été eux-mêmes pris en charge quand ils étaient adolescents.
Pour fêter ce 20e anniversaire, l'équipe de la Maison de l'adolescent a décidé d'organiser un colloque au centre culturel La Forge, à Harfleur. Plusieurs thématiques seront abordées notamment celle du professeur Philippe Duverger qui fera un bilan : 20 ans déjà et après ? Une autre question sera abordée par Stéphanie Haxhe, docteur en psychologie : « Les enfants et adolescents face à la fragilité d'un parent ». La professeure d'université Patricia Loncle évoquera les évolutions et enjeux des politiques de jeunesse. Dans l'après-midi, Les addictions du futur feront l'objet de l'intervention de Jean-Pierre Couteron, psychologue et la psychiatre Marie-Rose Moro s'attachera à évoquer la question : « Protéger les ados d'où qu'ils viennent ».
Virginie Veiss
Infos pratiques
La Maison de l'adolescent, 69 rue d'Ingouville. Tél. : 02 32 74 27 30.
***
Normandie Caen
Caen. SOS Amitié travaille aussi sur la prévention du suicide
Parmi les appels reçus par SOS Amitié, beaucoup parlent de suicide. | ARCHIVES OUEST-FRANCE/MARC OLLIVIER
Ouest-France
Publié le 05/02/2019 https://www.ouest-france.fr*
L’antenne de Caen reçoit de nombreux appels ayant trait au suicide. SOS Amitié est d’ailleurs membre de l’Union nationale pour la prévention du suicide.
SOS Amitié est membre de l’Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS). Chaque année depuis 1997, l’UNPS organise des actions avec les associations adhérentes autour du 5 février, Journée nationale de prévention du suicide.
« Nous ne faisons rien cette année, précise Gérard Massot, président de SOS Amitié à Caen. Nous avons déjà organisé un événement sur le suicide fin 2018. » Mais l’antenne caennaise est loin d’être en sommeil : « Nous recevons environ 7 500 appels par an, dont 1 500 pour des personnes parlant de suicide. »
SOS Amitié recherche des bénévoles
C’est pourquoi à Caen, l’association est passée à trois écoutants présents en même temps. Deux répondent au téléphone et une autre au tchat : « 40 % des conversations sur le tchat sont liées au suicide. Ce sont souvent des jeunes de moins de 30 ans qui emploient ce moyen pour s’exprimer sans que leur famille entende. Nous les écoutons, les conseillons etc. »
L’antenne de Caen recherche des bénévoles : « Nous constatons que beaucoup d’appels ne peuvent être pris en charge ». Le président et son équipe aimeraient aussi ouvrir l’antenne caennaise aux étudiants en médecine.
Caen
https://www.ouest-france.fr/normandie/caen-14000/caen-sos-amitie-travaille-aussi-sur-la-prevention-du-suicide-6210975
***Caen. SOS Amitié travaille aussi sur la prévention du suicide
Parmi les appels reçus par SOS Amitié, beaucoup parlent de suicide. | ARCHIVES OUEST-FRANCE/MARC OLLIVIER
Ouest-France
Publié le 05/02/2019 https://www.ouest-france.fr*
L’antenne de Caen reçoit de nombreux appels ayant trait au suicide. SOS Amitié est d’ailleurs membre de l’Union nationale pour la prévention du suicide.
SOS Amitié est membre de l’Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS). Chaque année depuis 1997, l’UNPS organise des actions avec les associations adhérentes autour du 5 février, Journée nationale de prévention du suicide.
« Nous ne faisons rien cette année, précise Gérard Massot, président de SOS Amitié à Caen. Nous avons déjà organisé un événement sur le suicide fin 2018. » Mais l’antenne caennaise est loin d’être en sommeil : « Nous recevons environ 7 500 appels par an, dont 1 500 pour des personnes parlant de suicide. »
SOS Amitié recherche des bénévoles
C’est pourquoi à Caen, l’association est passée à trois écoutants présents en même temps. Deux répondent au téléphone et une autre au tchat : « 40 % des conversations sur le tchat sont liées au suicide. Ce sont souvent des jeunes de moins de 30 ans qui emploient ce moyen pour s’exprimer sans que leur famille entende. Nous les écoutons, les conseillons etc. »
L’antenne de Caen recherche des bénévoles : « Nous constatons que beaucoup d’appels ne peuvent être pris en charge ». Le président et son équipe aimeraient aussi ouvrir l’antenne caennaise aux étudiants en médecine.
Caen
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Suicide : prévenir le passage à l'acte
Chaque année, en France, près de 10.000 personnes meurent par suicide, soit trois fois plus que les décès par accident de la circulation. Il faut également y ajouter une tentative de suicide toutes les quatre minutes. Des chiffres qui font de la France l'un des pays d'Europe les plus touchés par ce fléau. En 2013, un observatoire national du suicide a donc été créé pour renforcer la prévention.
Par la rédaction d'Allodocteurs.fr
Rédigé le 05/02/2019 Lire et voir les videos https://www.allodocteurs.fr/maladies/psychiatrie/suicide/suicide-prevenir-le-passage-a-l-acte_18210.html
Suicide : prévenir le passage à l'acte
Sommaire
Prévention du suicide : le dispositif VigilanS
Suicide : une psychoéducation pour prévenir la récidive
Quels symptômes doivent alerter ?
Comment prévenir une récidive ?
Suicide : l'accompagnement des personnes endeuillées
Réapprendre à vivre après une tentative de suicide
Prévention du suicide : le dispositif VigilanS
VigilanS, c'est le nom d'un dispositif pilote chargé d'accompagner les personnes après une tentative de suicide
Pour prévenir la récidive suicidaire, il existe un dispositif appelé "VigilanS", qui se base sur une idée simple : maintenir le lien après une tentative de suicide à la sortie d'une structure de soin. Testé en 2015 dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, il a été étendu en 2016 à d'autres régions comme Montpellier.
Depuis plus d'un an, les spécialistes du dispositif VigilanS Languedoc-Roussillon appellent chaque jour cinq à dix personnes. Toutes ont un point commun : celui d'avoir tenté de mettre fin à leur vie à au moins deux reprises. "Nous appelons les patients pour prendre de leurs nouvelles mais aussi pour créer du lien, confie Christine Navarro, infirmière, et la plupart du temps ils sont assez satisfaits d'avoir nos appels et de se sentir écoutés, accompagnés et de voir que quelqu'un s'intéresse à eux".
L'appel a lieu dix à vingt jours après la sortie de l'hôpital. Un délai qui n'est pas choisi au hasard comme l'explique le Pr Philippe Courtet, psychiatre : "Les patients qui ont fait une tentative de suicide sont à haut risque suicidaire durant toute leur existence. Ils sont à très haut risque durant les premières semaines après la tentative de suicide, quand le patient se retrouve dans son environnement social, familial, professionnel...".
À chaque appel, la situation est unique et imprévisible. Spécialement formés pour détecter les moindres signes de détresse, les professionnels du dispositif VigilanS (infirmiers, psychologues...) doivent être attentifs. Pour donner l'alerte en cas de passage à l'acte imminent, le dispositif est stratégiquement installé au cœur des centres de secours. Pour éviter d'arriver à ces situations extrêmes, une fois par semaine, l'équipe pluridisciplinaire se réunit pour parler des patients inquiétants.
Depuis sa création, 850 personnes sont suivies par le réseau VigilanS Languedoc-Roussillon. Un dispositif qui prévoit également un numéro vert joignable uniquement par les patients pris en charge dans la région.
Suicide : une psychoéducation pour prévenir la récidive
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Comment se déroule une séance de psychoéducation ?
Au CHU de Montpellier, un programme, encore en test, propose aux personnes ayant fait une tentative de suicide de suivre des séances de psychoéducation.
La première étape du programme consiste à bien connaître la maladie. "Il est vraiment important que les patients comprennent qu'il s'agit d'une maladie à part entière qui nécessite un suivi particulier parce que 50% des suicidants ne sont pas suivis au delà d'une semaine (...) L'idée, c'est que le patient devienne expert et acteur de son trouble", explique le Dr Déborah Ducasse, psychiatre.
Premier moyen d'agir contre ce trouble : s'efforcer de ne plus vivre en fonction d'objectifs incontrôlables et fluctuants mais plutôt se recentrer sur soi et vivre l'instant présent. Autre outil expliqué par l'infirmière : une technique de méditation de pleine conscience pour ne plus se laisser submerger par les émotions et les idées noires à l'origine d'actes impulsifs.
Quels symptômes doivent alerter ?
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"Prévention du suicide : quels signes doivent alerter ?", les réponses avec le Dr Cécile Omnes, psychiatre
"Les symptômes qui peuvent alerter en priorité sont tous les symptômes de souffrance. Ces symptômes doivent pouvoir mettre la puce à l'oreille et la possibilité de pouvoir interroger jusqu'où va cette souffrance. Les idées suicidaires étant très rapidement présentes comme étant un des mécanismes possibles de réponse à la souffrance, il faut là en revanche poser la question.
"Quand on connaît bien la personne, on voit quand elle commence à être différente, à se renfermer sur elle-même ou au contraire à être plus agressive... et il faut pouvoir en parler avec la personne pour savoir ce qu'il lui arrive. Elle ne le dira pas forcément, pas forcément non plus à ses proches pour les protéger aussi de ce qui peut se passer d'où l'intérêt de pouvoir aussi passer la main et alerter plus largement de façon à ce que l'environnement soit le plus protecteur possible."
Comment prévenir une récidive ?
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"Suicide : comment prévenir une récidive ?", les réponses avec le Dr Cécile Omnes, psychiatre
"Le chemin est assez classique. On a finalement quelque part la chance que cette jeune fille ait bénéficié d'une réanimation qui manifestement a été efficace. Elle a ainsi pu rencontrer un certain nombre de professionnels, y compris un professionnel du champ de la santé mentale pour évaluer ce qu'il en est. Les jeunes, hélas, tentent de mettre fin à leurs jours de plus en plus jeunes aujourd'hui, ce qui est très inquiétant. Cela permet d'évaluer si on est sur le champ d'une maladie psychiatrique qui génère des problématiques suicidaires à répétition et bien évidemment il faut mettre en place les soins nécessaires le plus tôt possible de façon à éviter des déficits, à éviter des complications inutiles.
"La deuxième chose, une fois que les passages à l'acte ont été faits, il y a tout un travail de veille des suicidants de façon à travailler en amont sur le repérage des signes de réactivation de souffrance. Une fois que le chemin de la tentative de suicide, du passage à l'acte a été créé comme réponse possible, il arrive beaucoup plus rapidement dans les crises suivantes. Il est donc absolument important de travailler avec ça, c'est le champ des psychothérapies individuelles mais aussi de groupe. Il y a actuellement tout un travail qui est fait par l'équipe de Montpellier absolument passionnant sur la place des psychothérapies de groupe sur un certain nombre de séances et l'efficacité par rapport à la récidive suicidaire ou non. Et il faut aussi travailler avec l'entourage, il faut toujours travailler avec l'entourage quand il y en a et heureusement il y en a encore souvent."
Suicide : l'accompagnement des personnes endeuillées
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Groupe de parole organisé par l'association Phare enfants-parents
Le suicide provoque souvent l'incompréhension des proches, qui sont profondément meurtris et sidérés. D'autant plus quand il s'agit du suicide d'un enfant. Au-delà de l'aide médicale et psychologique, un autre type d'accompagnement est souvent très précieux et efficace pour les personnes endeuillées : c'est celui des personnes qui ont vécu la même chose.
Des groupes de parole réunissent des parents dont l'enfant s'est suicidé. Les groupes de parole leur permettent de partager cette expérience douloureuse.
Pour obtenir les coordonnées des associations proposant notamment des groupes de parole, vous pouvez consulter le site Internet de l'Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS).
Chaque année, en France, près de 10.000 personnes meurent par suicide, soit trois fois plus que les décès par accident de la circulation. Il faut également y ajouter une tentative de suicide toutes les quatre minutes. Des chiffres qui font de la France l'un des pays d'Europe les plus touchés par ce fléau. En 2013, un observatoire national du suicide a donc été créé pour renforcer la prévention.
Par la rédaction d'Allodocteurs.fr
Rédigé le 05/02/2019 Lire et voir les videos https://www.allodocteurs.fr/maladies/psychiatrie/suicide/suicide-prevenir-le-passage-a-l-acte_18210.html
Suicide : prévenir le passage à l'acte
Sommaire
Prévention du suicide : le dispositif VigilanS
Suicide : une psychoéducation pour prévenir la récidive
Quels symptômes doivent alerter ?
Comment prévenir une récidive ?
Suicide : l'accompagnement des personnes endeuillées
Réapprendre à vivre après une tentative de suicide
Prévention du suicide : le dispositif VigilanS
VigilanS, c'est le nom d'un dispositif pilote chargé d'accompagner les personnes après une tentative de suicide
Pour prévenir la récidive suicidaire, il existe un dispositif appelé "VigilanS", qui se base sur une idée simple : maintenir le lien après une tentative de suicide à la sortie d'une structure de soin. Testé en 2015 dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, il a été étendu en 2016 à d'autres régions comme Montpellier.
Depuis plus d'un an, les spécialistes du dispositif VigilanS Languedoc-Roussillon appellent chaque jour cinq à dix personnes. Toutes ont un point commun : celui d'avoir tenté de mettre fin à leur vie à au moins deux reprises. "Nous appelons les patients pour prendre de leurs nouvelles mais aussi pour créer du lien, confie Christine Navarro, infirmière, et la plupart du temps ils sont assez satisfaits d'avoir nos appels et de se sentir écoutés, accompagnés et de voir que quelqu'un s'intéresse à eux".
L'appel a lieu dix à vingt jours après la sortie de l'hôpital. Un délai qui n'est pas choisi au hasard comme l'explique le Pr Philippe Courtet, psychiatre : "Les patients qui ont fait une tentative de suicide sont à haut risque suicidaire durant toute leur existence. Ils sont à très haut risque durant les premières semaines après la tentative de suicide, quand le patient se retrouve dans son environnement social, familial, professionnel...".
À chaque appel, la situation est unique et imprévisible. Spécialement formés pour détecter les moindres signes de détresse, les professionnels du dispositif VigilanS (infirmiers, psychologues...) doivent être attentifs. Pour donner l'alerte en cas de passage à l'acte imminent, le dispositif est stratégiquement installé au cœur des centres de secours. Pour éviter d'arriver à ces situations extrêmes, une fois par semaine, l'équipe pluridisciplinaire se réunit pour parler des patients inquiétants.
Depuis sa création, 850 personnes sont suivies par le réseau VigilanS Languedoc-Roussillon. Un dispositif qui prévoit également un numéro vert joignable uniquement par les patients pris en charge dans la région.
Suicide : une psychoéducation pour prévenir la récidive
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Comment se déroule une séance de psychoéducation ?
Au CHU de Montpellier, un programme, encore en test, propose aux personnes ayant fait une tentative de suicide de suivre des séances de psychoéducation.
La première étape du programme consiste à bien connaître la maladie. "Il est vraiment important que les patients comprennent qu'il s'agit d'une maladie à part entière qui nécessite un suivi particulier parce que 50% des suicidants ne sont pas suivis au delà d'une semaine (...) L'idée, c'est que le patient devienne expert et acteur de son trouble", explique le Dr Déborah Ducasse, psychiatre.
Premier moyen d'agir contre ce trouble : s'efforcer de ne plus vivre en fonction d'objectifs incontrôlables et fluctuants mais plutôt se recentrer sur soi et vivre l'instant présent. Autre outil expliqué par l'infirmière : une technique de méditation de pleine conscience pour ne plus se laisser submerger par les émotions et les idées noires à l'origine d'actes impulsifs.
Quels symptômes doivent alerter ?
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"Prévention du suicide : quels signes doivent alerter ?", les réponses avec le Dr Cécile Omnes, psychiatre
"Les symptômes qui peuvent alerter en priorité sont tous les symptômes de souffrance. Ces symptômes doivent pouvoir mettre la puce à l'oreille et la possibilité de pouvoir interroger jusqu'où va cette souffrance. Les idées suicidaires étant très rapidement présentes comme étant un des mécanismes possibles de réponse à la souffrance, il faut là en revanche poser la question.
"Quand on connaît bien la personne, on voit quand elle commence à être différente, à se renfermer sur elle-même ou au contraire à être plus agressive... et il faut pouvoir en parler avec la personne pour savoir ce qu'il lui arrive. Elle ne le dira pas forcément, pas forcément non plus à ses proches pour les protéger aussi de ce qui peut se passer d'où l'intérêt de pouvoir aussi passer la main et alerter plus largement de façon à ce que l'environnement soit le plus protecteur possible."
Comment prévenir une récidive ?
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"Suicide : comment prévenir une récidive ?", les réponses avec le Dr Cécile Omnes, psychiatre
"Le chemin est assez classique. On a finalement quelque part la chance que cette jeune fille ait bénéficié d'une réanimation qui manifestement a été efficace. Elle a ainsi pu rencontrer un certain nombre de professionnels, y compris un professionnel du champ de la santé mentale pour évaluer ce qu'il en est. Les jeunes, hélas, tentent de mettre fin à leurs jours de plus en plus jeunes aujourd'hui, ce qui est très inquiétant. Cela permet d'évaluer si on est sur le champ d'une maladie psychiatrique qui génère des problématiques suicidaires à répétition et bien évidemment il faut mettre en place les soins nécessaires le plus tôt possible de façon à éviter des déficits, à éviter des complications inutiles.
"La deuxième chose, une fois que les passages à l'acte ont été faits, il y a tout un travail de veille des suicidants de façon à travailler en amont sur le repérage des signes de réactivation de souffrance. Une fois que le chemin de la tentative de suicide, du passage à l'acte a été créé comme réponse possible, il arrive beaucoup plus rapidement dans les crises suivantes. Il est donc absolument important de travailler avec ça, c'est le champ des psychothérapies individuelles mais aussi de groupe. Il y a actuellement tout un travail qui est fait par l'équipe de Montpellier absolument passionnant sur la place des psychothérapies de groupe sur un certain nombre de séances et l'efficacité par rapport à la récidive suicidaire ou non. Et il faut aussi travailler avec l'entourage, il faut toujours travailler avec l'entourage quand il y en a et heureusement il y en a encore souvent."
Suicide : l'accompagnement des personnes endeuillées
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Groupe de parole organisé par l'association Phare enfants-parents
Le suicide provoque souvent l'incompréhension des proches, qui sont profondément meurtris et sidérés. D'autant plus quand il s'agit du suicide d'un enfant. Au-delà de l'aide médicale et psychologique, un autre type d'accompagnement est souvent très précieux et efficace pour les personnes endeuillées : c'est celui des personnes qui ont vécu la même chose.
Des groupes de parole réunissent des parents dont l'enfant s'est suicidé. Les groupes de parole leur permettent de partager cette expérience douloureuse.
Pour obtenir les coordonnées des associations proposant notamment des groupes de parole, vous pouvez consulter le site Internet de l'Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS).
Réapprendre à vivre après une tentative de suicide
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00:00 | 00:30
Le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes, juste après les accidents de la route. Entre 18 et 22 ans, Myriam a fait plusieurs tentatives de suicide. Aujourd'hui, à 35 ans, elle va mieux. Elle se confie.
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Suicide : comment prévenir une récidive ?
Comment surmonter l'épreuve du suicide d'un proche ?
Le suicide, deuxième cause de mortalité chez les jeunes
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Le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes, juste après les accidents de la route. Entre 18 et 22 ans, Myriam a fait plusieurs tentatives de suicide. Aujourd'hui, à 35 ans, elle va mieux. Elle se confie.
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Comment surmonter l'épreuve du suicide d'un proche ?
Le suicide, deuxième cause de mortalité chez les jeunes
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Chronique «Aux petits soins»
En France, le suicide se porte tristement bien
En France, le suicide se porte tristement bien
Serait-ce une fatalité française ? Les chiffres
sur le suicide ne sont pas bons : l’Hexagone présente toujours un des
taux les plus élevés d’Europe, avec près de 9 000 suicides par an. Et ce
chiffre ne s’améliore pas vraiment.
«Chaque suicide est une catastrophe, à l’origine de beaucoup de douleur et de traumatismes chez les proches, et il peut être l’un des événements les plus pénibles auxquels sont confrontés les professionnels de santé», écrit Pierre Thomas, professeur de psychiatrie à Lille, dans un éditorial du BEH (1) qui paraît ce mardi matin, à l’occasion de la 23e journée nationale pour la prévention du suicide. Et de détailler : «On considère qu’un suicide endeuille en moyenne sept proches et impacte plus de vingt personnes. Il est démontré que le risque de suicide augmente significativement dans l’entourage d’une personne suicidée. Et cette observation a conduit à développer l’idée de la contagion suicidaire et à tenter de mettre en œuvre des moyens pour lutter contre cette contagion.»
Facteurs de risque connus
Pour ce nouvel état des lieux, le baromètre de Santé publique France a interrogé en 2017 plus de 25 000 personnes de 18 à 75 ans, autour des pensées suicidaires ainsi que des tentatives de suicide. En 2017, ce sont 4,7% des 18-75 ans qui «ont déclaré avoir pensé à se suicider au cours des douze derniers mois», 7,2% ont tenté de se suicider au cours de leur vie. Et 0,39% au cours de l’année. C’est beaucoup, cela fait plus d’un million de personnes qui ont pensé à se suicider l’année écoulée.
On retrouve des facteurs de risque bien connus : le fait d’être une femme, de vivre une situation financière délicate, mais aussi le fait d’être célibataire, divorcé ou veuf. L’inactivité professionnelle joue également ainsi que des événements traumatisants. Reste que «le facteur le plus associé aux pensées suicidaires reste d’avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l’année».
Les femmes en première ligne Sont-elles moins cachottières, ou alors plus cash ? Les femmes déclarent davantage de pensées suicidaires ou des tentatives de suicide (TS) que les hommes. Elles sont également plus nombreuses à avoir été hospitalisées pour une tentative. «Cela peut sembler paradoxal au regard des données de mortalité par suicide observées en 2015, qui sont nettement plus élevées chez les hommes.» En fait, ce paradoxe apparent, qualifié de «gender paradox», est bien connu des spécialistes. On le retrouve systématiquement dans les travaux comparant les TS et les décès par suicide. «L’un des facteurs explicatifs serait l’utilisation de moyens plus létaux chez les hommes (armes à feu, pendaison) entraînant, malgré un plus faible nombre de tentatives, davantage de décès que chez les femmes.»
Dautres éléments peuvent influer. Ces différences face au suicide peuvent être liées «à des normes sociales genrées, comme l’expression de la souffrance, la recherche d’aide». L’acceptation sociale de l’acte suicidaire ayant toute «une incidence sur les modalités et l’intentionnalité de l’acte suicidaire».
Plus généralement, d’autres facteurs – en particulier les événements de vie douloureux pendant l’enfance ou l’adolescence – tels que le décès ou la maladie d’un proche, un climat de violence familiale et surtout le fait d’avoir subi des violences sexuelles, semblent être des déterminants majeurs de passages à l’acte.
Manque de suivi post-tentative C’est peut-être ce qui est le plus troublant : la non-réussite des politiques publiques. Nous assistons, certes, à une lente décroissance de la mortalité suicidaire sur les dix dernières années, mais pas sur les tentatives de suicide qui sont plutôt en légère hausse. Aux yeux des spécialistes, «cette évolution est très insuffisante». Et nous sommes loin de l’objectif d’aboutir à une «cassure» des courbes d’évolution des tentatives et des décès par suicide. Au mieux, nous sommes à un palier.
Face à ce drame de santé publique, il s’agit d’intervenir aussi bien «à proximité du passage à l’acte suicidaire» qu’après, pour maintenir le contact post-hospitalisation avec les personnes ayant effectué une tentative de suicide. Les dispositifs sont classiques. Comme la mise en œuvre d’un numéro unique avec une ligne d’appel d’urgence dédiée à la crise suicidaire, mais aussi et surtout l’attention aux proches pour prévenir de la contagion suicidaire. Et c’est là que les insuffisances sont les plus criantes. «Seulement la moitié des personnes déclarant des pensées suicidaires au cours de l’année en ont parlé à quelqu’un et que la moitié des personnes ayant effectué une tentative de suicide au cours de la vie déclarent avoir été suivies par un professionnel de santé après leur TS», note le BEH.
Les jeunes, un groupe bien fragile Dans un travail inédit, l’enquête sur la santé et les consommations lors de l’Appel de préparation à la défense (Escapad) pointe des chiffres en effet alarmants (2). «Plus de 4% des filles et près de 3% des garçons de 17 ans ont déclaré en 2017 une tentative de suicide suivie d’une hospitalisation au cours de leur vie». Et «plus d’un jeune sur dix – deux fois plus souvent les filles – a déclaré des pensées suicidaires au cours de l’année».
Souvent, ce risque est associé à des prises de drogues, légales ou non. Mais on manque encore beaucoup de données. Ainsi, chez les jeunes, beaucoup de tentatives ne sont pas recensées. Et toujours selon Escapad 2008, «seul un quart des TS déclarées au cours de la vie par les jeunes de 17 ans ont donné lieu à une hospitalisation». En plus, «un résultat important de notre étude est l’augmentation significative des pensées suicidaires et des tentatives suicidaires entre 2011 et 2017 chez les filles».
Ces résultats s’inscrivent dans la lignée des données observées auprès de la population générale qui indiquent, chez les femmes seulement, une hausse des pensées comme des tentatives entre 2000 et 2017.
https://www.liberation.fr/france/2019/02/05/en-france-le-suicide-se-porte-tristement-bien_1707335«Chaque suicide est une catastrophe, à l’origine de beaucoup de douleur et de traumatismes chez les proches, et il peut être l’un des événements les plus pénibles auxquels sont confrontés les professionnels de santé», écrit Pierre Thomas, professeur de psychiatrie à Lille, dans un éditorial du BEH (1) qui paraît ce mardi matin, à l’occasion de la 23e journée nationale pour la prévention du suicide. Et de détailler : «On considère qu’un suicide endeuille en moyenne sept proches et impacte plus de vingt personnes. Il est démontré que le risque de suicide augmente significativement dans l’entourage d’une personne suicidée. Et cette observation a conduit à développer l’idée de la contagion suicidaire et à tenter de mettre en œuvre des moyens pour lutter contre cette contagion.»
Facteurs de risque connus
Pour ce nouvel état des lieux, le baromètre de Santé publique France a interrogé en 2017 plus de 25 000 personnes de 18 à 75 ans, autour des pensées suicidaires ainsi que des tentatives de suicide. En 2017, ce sont 4,7% des 18-75 ans qui «ont déclaré avoir pensé à se suicider au cours des douze derniers mois», 7,2% ont tenté de se suicider au cours de leur vie. Et 0,39% au cours de l’année. C’est beaucoup, cela fait plus d’un million de personnes qui ont pensé à se suicider l’année écoulée.
On retrouve des facteurs de risque bien connus : le fait d’être une femme, de vivre une situation financière délicate, mais aussi le fait d’être célibataire, divorcé ou veuf. L’inactivité professionnelle joue également ainsi que des événements traumatisants. Reste que «le facteur le plus associé aux pensées suicidaires reste d’avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l’année».
Les femmes en première ligne Sont-elles moins cachottières, ou alors plus cash ? Les femmes déclarent davantage de pensées suicidaires ou des tentatives de suicide (TS) que les hommes. Elles sont également plus nombreuses à avoir été hospitalisées pour une tentative. «Cela peut sembler paradoxal au regard des données de mortalité par suicide observées en 2015, qui sont nettement plus élevées chez les hommes.» En fait, ce paradoxe apparent, qualifié de «gender paradox», est bien connu des spécialistes. On le retrouve systématiquement dans les travaux comparant les TS et les décès par suicide. «L’un des facteurs explicatifs serait l’utilisation de moyens plus létaux chez les hommes (armes à feu, pendaison) entraînant, malgré un plus faible nombre de tentatives, davantage de décès que chez les femmes.»
Dautres éléments peuvent influer. Ces différences face au suicide peuvent être liées «à des normes sociales genrées, comme l’expression de la souffrance, la recherche d’aide». L’acceptation sociale de l’acte suicidaire ayant toute «une incidence sur les modalités et l’intentionnalité de l’acte suicidaire».
Plus généralement, d’autres facteurs – en particulier les événements de vie douloureux pendant l’enfance ou l’adolescence – tels que le décès ou la maladie d’un proche, un climat de violence familiale et surtout le fait d’avoir subi des violences sexuelles, semblent être des déterminants majeurs de passages à l’acte.
Manque de suivi post-tentative C’est peut-être ce qui est le plus troublant : la non-réussite des politiques publiques. Nous assistons, certes, à une lente décroissance de la mortalité suicidaire sur les dix dernières années, mais pas sur les tentatives de suicide qui sont plutôt en légère hausse. Aux yeux des spécialistes, «cette évolution est très insuffisante». Et nous sommes loin de l’objectif d’aboutir à une «cassure» des courbes d’évolution des tentatives et des décès par suicide. Au mieux, nous sommes à un palier.
Face à ce drame de santé publique, il s’agit d’intervenir aussi bien «à proximité du passage à l’acte suicidaire» qu’après, pour maintenir le contact post-hospitalisation avec les personnes ayant effectué une tentative de suicide. Les dispositifs sont classiques. Comme la mise en œuvre d’un numéro unique avec une ligne d’appel d’urgence dédiée à la crise suicidaire, mais aussi et surtout l’attention aux proches pour prévenir de la contagion suicidaire. Et c’est là que les insuffisances sont les plus criantes. «Seulement la moitié des personnes déclarant des pensées suicidaires au cours de l’année en ont parlé à quelqu’un et que la moitié des personnes ayant effectué une tentative de suicide au cours de la vie déclarent avoir été suivies par un professionnel de santé après leur TS», note le BEH.
Les jeunes, un groupe bien fragile Dans un travail inédit, l’enquête sur la santé et les consommations lors de l’Appel de préparation à la défense (Escapad) pointe des chiffres en effet alarmants (2). «Plus de 4% des filles et près de 3% des garçons de 17 ans ont déclaré en 2017 une tentative de suicide suivie d’une hospitalisation au cours de leur vie». Et «plus d’un jeune sur dix – deux fois plus souvent les filles – a déclaré des pensées suicidaires au cours de l’année».
Souvent, ce risque est associé à des prises de drogues, légales ou non. Mais on manque encore beaucoup de données. Ainsi, chez les jeunes, beaucoup de tentatives ne sont pas recensées. Et toujours selon Escapad 2008, «seul un quart des TS déclarées au cours de la vie par les jeunes de 17 ans ont donné lieu à une hospitalisation». En plus, «un résultat important de notre étude est l’augmentation significative des pensées suicidaires et des tentatives suicidaires entre 2011 et 2017 chez les filles».
Ces résultats s’inscrivent dans la lignée des données observées auprès de la population générale qui indiquent, chez les femmes seulement, une hausse des pensées comme des tentatives entre 2000 et 2017.
(1) Bulletin épidémiologique hebdomadaire numéro 3-4 : «Suicide et tentatives de suicide : données épidémiologiques récentes.»
(2) Questionnaire soumis aux jeunes français lors de la Journée défense et citoyenneté (JDC).
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Suicides : la France, toujours cheffe de file en Europe
Camille Gaubert
Sciences et Avenir (site web) mardi 5 février 2019
La France a toujours un des plus fort taux de suicide d'Europe, annonce l'agence Santé Publique France dans son Baromètre Santé. Si ce taux est en diminution, il reste un problème de santé publique majeur, contre lequel les autorités de santé prévoient de renforcer leur politique. Parmi les facteurs de risque principaux : être une femme, le statut marital, le chômage ou la nature de l'emploi ou encore les troubles dépressifs.
UN MILLION . "Avec plus d’un million de décès chaque année, le suicide est la 14e cause de mortalité dans le monde", explique le Pr Pierre Thomas, psychiatre, dans l'édito du Baromètre Santé. Un chiffre qui "devrait augmenter de 50%, pour en devenir la 12e cause d’ici 2030".
L'effet "Papageno" a un rôle dans la contagion suicidaire
En France métropolitaine, on comptait 8.948 décès par suicide en 2015, d'après le Baromètre. Même si leur nombre semble diminuer ces dernières années (les données n'étant pas toujours comparables les unes avec les autres), la France présente, parmi les pays européens, un des taux de suicide les plus élevés, derrière les pays de l’Est, la Finlande et la Belgique. Ainsi, 4,7% des Français de 18-75 ans déclaraient avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois de 2017, 7,2% avaient tenté de se suicider au cours de leur vie et 0,39% au cours de l’année. Des chiffres issus du Baromètre de Santé publique France, qui a interrogé 25.319 personnes de 18 à 75 ans par Collecte assistée par téléphone et informatique en 2017.
Outre les critères déjà mentionnés qui sont associés aux comportements suicidaires, l'agence relève aussi que les évènements traumatisants peuvent favoriser le passage à l'acte. Autre facteur de risque : les troubles mentaux, dont la présence a été associée à 40% des suicides, dont trois quart de troubles dépressifs.
CONTAGION . Il est démontré que le risque de suicide augmente significativement dans l’entourage d’une personne suicidée (famille, camarades de classe, collègues de travail, etc.). Or, "on considère qu’un suicide endeuille en moyenne sept proches et impacte plus de 20 personnes", écrit le Pr Pierre Thomas. Cette contagion fonctionne également par le biais des média : c'est le fameux "effet Papageno", selon lequel la répétition et la description d'un même suicide dans les médias sont associés à une augmentation du taux de suicide.
Moins d'hospitalisations, mais un même taux de ré-hospitalisations
Le nombre d’hospitalisations pour tentative de suicide a diminué en France entre 2008 et 2017, passant de plus de 100.000 par an à un peu moins de 89.000, toujours majoritairement par intoxications médicamenteuses volontaires. Les 3 régions les plus touchées étaient la Bretagne, la Normandie et les Hauts-de-France, avec des taux supérieurs aux taux nationaux.
Les plus touchées sont les jeunes filles de 15 à 19 ans (en moyenne 41 pour 10.000), ainsi que les hommes au-delà de 50 ans, avec des taux de tentatives de suicide plus élevés en 2017 qu’en 2008. Cette augmentation "coïncide avec la récession économique de ces dernières années et pourrait être liée à ses conséquences (perte d’emploi, mise en préretraite...)", avance Santé Publique France.
X60 . Chaque année, environ 10% des patients ont été réadmis pour tentative de suicide, sans différence selon les années. Une stabilité "qu’il convient de prendre en compte, car les tentatives de suicide et leurs récidives sont des facteurs de risque majeurs de décès dans les années suivant un passage à l’acte suicidaire". Ainsi, un antécédent de tentative de suicide multiplie par 60 le risque de mourir par suicide dans les cinq ans.
3,8% des actifs ont des pensées suicidaires
Si les taux de suicide les plus élevés concernent les chômeurs, les conditions de travail peuvent aussi jouer. "les personnes travaillant dans certains secteurs d’activité, tels que l’agriculture, la santé et l’action sociale, ainsi que les catégories socioprofessionnelles les moins favorisées sont plus à risque de décès par suicide", explique Santé Publique France. Parmi les hypothèses avancées pour expliquer ces données, l'agence cite "l’accès facilité à un moyen létal, des conditions socioéconomiques précaires (faibles revenus, fréquentes pertes d’emploi, isolement social...) et la préexistence de troubles mentaux prédisposant à occuper les professions les moins qualifiées".
PENSÉES SUICIDAIRES. De manière générale, 3,8% des actifs occupés ont des pensées suicidaires, en particulier dans les secteurs des arts et spectacles, de l’hébergement/restauration, de l’enseignement et de la santé humaine ou l'action sociale, ainsi que les femmes travaillant dans le secteur de l’information et la communication. Cela pourrait s'expliquer par "l’exposition fréquente de ces secteurs d’activité à un certain nombre de facteurs professionnels psychosociaux : horaires atypiques, longues périodes de travail, exigences émotionnelles. Ces expositions sont susceptibles d’altérer la santé mentale des individus", conclut l'agence de santé.
Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à tenter de se suicider (9,9% contre 4,4% entre 2000 et 2017), mais les hommes sont plus nombreux à en mourir… Un "gender paradox" bien connu qui pourrait s'expliquer "par l’utilisation, chez les hommes, de moyens plus létaux (pendaison, arme à feu) ou la sous-déclaration masculine des comportements suicidaires par peur de stigmatisation sociale", d'après Santé Publique France.
Objectif prévention contre le suicide
L’objectif des autorités de santé est d'infléchir les courbes d’évolution des tentatives de suicide et des décès par suicide, par le biais d’une combinaison de dispositifs et d’actions de prévention. Sont ainsi cités "le maintien du contact post-hospitalisation avec les personnes ayant effectué une tentative de suicide, (…) la mise en œuvre d’un numéro unique / d’une ligne d’appel d’urgence dédiée à la crise suicidaire ; la prévention de la contagion suicidaire, (…) ou encore la formation des professionnels de proximité, notamment celle des médecins généralistes, au repérage et à la prise en charge des troubles dépressifs et du risque suicidaire".
LA MOITIE . Seulement la moitié des personnes déclarant des pensées suicidaires au cours de l’année en ont parlé à quelqu’un, alerte Santé Publique France. De même, parmi les personnes ayant effectué une tentative de suicide au cours de leur vie, la moitié seulement déclarent avoir été ensuite suivies par un professionnel de santé... D'où l'importance de la détection et la prévention. Cet article est paru dans Sciences et Avenir (site web)
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Suicide: plus de 3 millions de Français de 18 à 75 ans ont déjà fait une tentative
AFP HuffPost - France (site web) C'EST LA VIE, mardi 5 février 2019
Il y a plus de tentatives de suicide chez les femmes que chez les hommes, mais davantage de morts chez ces derniers.
SANTÉ - Plus de 7% des adultes en France, soit plus de trois millions de personnes, ont tenté de se suicider au cours de leur vie et près d'un sur 20 a pensé passer à l'acte au cours des 12 derniers mois, selon des chiffres dévoilés ce mardi 5 février à l'occasion de la 23e Journée nationale de la prévention du suicide.
La plus grande partie des adultes qui ont déjà tenté de se suicider l'ont fait entre 15 et 19 ans, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'agence sanitaire Santé publique France portant sur 2017. Parmi les tentatives de suicide chez les femmes, 30% ont eu lieu à cet âge (19,5% chez les hommes).
Plus de tentatives de suicide chez les femmes
Globalement, il y a proportionnellement plus de tentatives de suicide chez les femmes (9,9% d'entre elles disent être passées à l'acte) que chez les hommes (4,4%). Pourtant, il y a plus d'hommes que de femmes qui meurent après un suicide.
"L'un des facteurs explicatifs serait l'utilisation de moyens plus létaux chez les hommes (armes à feu, pendaison) entraînant, malgré un plus faible nombre de tentatives, davantage de décès que chez les femmes", relèvent les auteurs du BEH.
Ce bulletin ne fournit pas de nouveaux chiffres de la mortalité par suicide mais se focalise sur les pensées suicidaires et les tentatives. Ces estimations sont basées sur le Baromètre de Santé publique France, pour lequel 25.000 personnes ont été interrogées.
Selon ce baromètre, "4,7% des 18-75 ans (ont) déclaré avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois, 7,2% (ont) tenté de se suicider au cours de leur vie et 0,39% au cours de l'année".
Inactivité professionnelle et événements traumatisants
Les facteurs les plus couramment associés aux comportements suicidaires sont "les situations financières difficiles, le fait d'être célibataire, divorcé ou veuf, l'inactivité professionnelle ainsi que les événements traumatisants" (décès ou maladie d'un proche, notamment pendant l'enfance ou l'adolescence, climat de violence familiale et, surtout, "le fait d'avoir subi des violences sexuelles").
"Le facteur le plus associé aux pensées suicidaires est d'avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l'année", selon le BEH.
Les auteurs reconnaissent toutefois une limite importante à cette étude: "L'enquête n'interroge pas la population des adolescents (moins de 18 ans), très concernée par ce problème de santé publique, notamment les jeunes filles de 15-19 ans pour lesquelles le taux d'hospitalisation pour tentative de suicide est le plus élevé".
Selon des chiffres publiés l'an dernier par l'Observatoire national du suicide (ONS), le suicide a été la cause de 8.885 morts en France métropolitaine en 2014 (6.661 hommes et 2.224 femmes).
Dans un communiqué distinct, l'association Phare Enfants-Parents a déploré que le suicide "ne fasse pas plus l'objet de campagnes de prévention et d'informations du public".
À voir également sur Le HuffPost: Cet article est paru dans HuffPost - France (site web)
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Aussi paru dans 5 février 2019 -
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Bourgogne Franche Comté
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« Deuxième cause de décès parmi les 15-24 ans »
« On peut conclure à une souffrance psychique plus forte chez les adolescentes », souligne Enguerrand du Roscoät, qui pointe à la fois « une pression sociale plus resserrée à un moment crucial de leur vie, celui de la conquête de leur autonomie », des « conditions sociales et culturelles plus difficiles », et aussi « une plus grande facilité à parler de leurs sentiments ». Les chiffres montrent d’ailleurs que ces jeunes femmes présentent davantage de troubles dépressifs, très présents dans les passages à l’acte suicidaire. « En France comme à l’international, le suicide demeure la deuxième cause de décès parmi les jeunes de 15-24 ans », après les accidents de circulation, rappelle Santé publique France.
D’autres indicateurs sont en revanche plutôt dans le vert, ce qui « ne permet pas d’appréhender de façon claire l’évolution des conduites suicidaires depuis 2000 », relève l’étude de l’agence sanitaire. Les pensées suicidaires et les tentatives de suicide au cours des douze derniers mois sont ainsi stables ou en légère baisse chez les hommes comme chez les femmes entre 2014 et 2017.
Le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide est également en baisse en dix ans, passant de plus de 100 000 par an en 2008 contre « un peu moins de 89 000 » en 2016 et 2017, ces chiffres ne prenant toutefois pas en compte les patients passés aux urgences après une tentative mais non hospitalisés ou ceux hospitalisés en psychiatrie sans être passés auparavant par un service de médecine.
Alors que la France continue de présenter un des taux de suicides les plus élevés d’Europe, derrière les pays de l’Est, la Finlande et la Belgique, les pouvoirs publics voudraient désormais non plus « se satisfaire d’une lente décroissance des chiffres », comme c’est le cas depuis 1985, mais souhaiteraient une « cassure de courbe importante », explique Enguerrand du Roscoät, qui cite la priorité désormais donnée à la prévention des personnes à risque, notamment par un meilleur suivi des personnes ayant déjà fait une tentative de suicide.
François Béguin
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/05/suicide-7-2-des-francais-ages-de-18-a-75-ans-ont-deja-tente-de-mettre-fin-a-leurs-jours_5419239_3224.html
Plus de 7% des 18-75 ans ont déjà tenté de se suicider (étude) www.ladepeche.fr* 5/02/2019
Plus de 7% des adultes en France ont tenté de se suicider au cours de leur vie et près d'un sur 20 a pensé passer à l'acte au cours des 12 derniers mois.
Publié le 05/02/2019 https://www.ladepeche.fr*
Santé
(AFP) - Plus de 7% des adultes en France ont tenté de se suicider au cours de leur vie et près d'un sur 20 a pensé passer à l'acte au cours des 12 derniers mois, selon des chiffres dévoilés mardi à l'occasion de la journée nationale de la prévention du suicide.
La plus grande partie des adultes qui ont déjà tenté de se suicider l'ont fait entre 15 et 19 ans, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'agence sanitaire Santé publique France portant sur 2017. Parmi les tentatives de suicide chez les femmes, 30% ont eu lieu à cet âge (19,5% chez les hommes).
Globalement, il y a proportionnellement plus de tentatives de suicide chez les femmes (9,9% d'entre elles disent être passées à l'acte) que chez les hommes (4,4%).
Pourtant, il y a plus d'hommes que de femmes qui meurent après un suicide.
"L'un des facteurs explicatifs serait l'utilisation de moyens plus létaux chez les hommes (armes à feu, pendaison) entraînant, malgré un plus faible nombre de tentatives, davantage de décès que chez les femmes", relèvent les auteurs du BEH.
Ce bulletin ne fournit pas de nouveaux chiffres de la mortalité par suicide mais se focalise sur les pensées suicidaires et les tentatives. Ces estimations sont basées sur le Baromètre de Santé publique France, pour lequel 25.000 personnes ont été interrogées.
Selon ce baromètre, "4,7% des 18-75 ans (ont) déclaré avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois, 7,2% (ont) tenté de se suicider au cours de leur vie et 0,39% au cours de l'année".
Les facteurs les plus couramment associés aux comportements suicidaires sont "les situations financières difficiles, le fait d'être célibataire, divorcé ou veuf, l'inactivité professionnelle ainsi que les événements traumatisants" (décès ou maladie d'un proche, notamment pendant l'enfance ou l'adolescence, climat de violence familiale et, surtout, "le fait d'avoir subi des violences sexuelles").
"Le facteur le plus associé aux pensées suicidaires est d'avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l'année", selon le BEH.
Le auteurs reconnaissent toutefois une limite importante à cette étude: "L'enquête n'interroge pas la population des adolescents (moins de 18 ans), très concernée par ce problème de santé publique, notamment les jeunes filles de 15-19 ans pour lesquelles le taux d'hospitalisation pour tentative de suicide est le plus élevé".
Selon des chiffres publiés l'an dernier par l'Observatoire national du suicide (ONS), le suicide a été la cause de 8.885 morts en France métropolitaine en 2014 (6.661 hommes et 2.224 femmes).
Dans un communiqué distinct, l'association Phare Enfants-Parents a déploré que le suicide "ne fasse pas plus l'objet de campagnes de prévention et d'informations du public".
https://www.ladepeche.fr/2019/02/05/plus-de-7-des-18-75-ans-ont-deja-tente-de-se-suicider-etude,7995328.php
« Notre écoute peut permettre à certains de se raccrocher à la vie »
POULAIN Alex
Le Progrès - Lyon
Saint-Etienne
Saint-Etienne-ville, mardi 5 février 2019 155 mots, p. Saint-Etienne-ville19
L'association Loire prévention suicide, financée par l'ARS (Agence régionale de santé), agit sur le champ de la prévention. « L'association intervient sur la prise en charge du mal-être et la prévention du risque suicidaire. D'abord par une permanence téléphonique d'écoute, au 04.77.21.05.05, mais aussi par des rencontres humaines assurées par une équipe de psychologues ou des bénévoles formés. Car quand on partage sa souffrance, on se soulage. »
Et le président d'ajouter : « Nous intervenons souvent en complément d'un suivi médical mais cette écoute et cet accompagnement peuvent permettre de se raccrocher à la vie, de travailler sur ses ressources intérieures. »
Bien évidemment, l'entourage qui a subi le suicide d'un proche peut aussi se rapprocher de l'association. Une association qui est particulièrement vigilante vis-à-vis des personnes âgées, des agriculteurs et des personnes sortant des urgences après avoir fait une tentative de suicide.
POULAIN Alex
Le Progrès - Lyon
Saint-Etienne
Saint-Etienne-ville, mardi 5 février 2019 155 mots, p. Saint-Etienne-ville19
L'association Loire prévention suicide, financée par l'ARS (Agence régionale de santé), agit sur le champ de la prévention. « L'association intervient sur la prise en charge du mal-être et la prévention du risque suicidaire. D'abord par une permanence téléphonique d'écoute, au 04.77.21.05.05, mais aussi par des rencontres humaines assurées par une équipe de psychologues ou des bénévoles formés. Car quand on partage sa souffrance, on se soulage. »
Et le président d'ajouter : « Nous intervenons souvent en complément d'un suivi médical mais cette écoute et cet accompagnement peuvent permettre de se raccrocher à la vie, de travailler sur ses ressources intérieures. »
Bien évidemment, l'entourage qui a subi le suicide d'un proche peut aussi se rapprocher de l'association. Une association qui est particulièrement vigilante vis-à-vis des personnes âgées, des agriculteurs et des personnes sortant des urgences après avoir fait une tentative de suicide.
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« Désamorcer l'angoisse »
Midi Libre
MONTPELLIER
mardi 5 février 2019 Suicide. Jean-Noël Pintard, président de SOS Amitié, en débat ce soir au Diago. Comment s'organise cette journée nationale de la prévention du suicide ? Déjà, ce mardi soir, autour, rendez-vous est à 18 h au cinéma Diagonal. Au début sera projeté le film québécois Les êtres chers . Le film aborde le suicide et les secrets de famille qu'il engendre. Il sera suivi d'un débat que j'animerai avec les autres associations qui organisent l'évènement : Vivre son deuil, Contact Hérault et Jonathan Pierres Vivantes. Quelles sont vos attentes pour cette journée ? J'ai deux attentes. D'abord favoriser la participation à la prévention du suicide. On veut amener les gens à nous parler. C'est le message de notre association, SOS Amitié, créée il y a soixante ans : Un mal, des mots. Mais le but est aussi de nous faire connaître car nous avons besoin de bénévoles. Quelle est l'activité de votre association ? Nous sommes disponibles par téléphone 24 h/24 et par tchat. Quand on raccroche, ça sonne. À Montpellier, nous avons répondu à 17 000 appels en 2018, dont environ 20 % nous font part de pensées suicidaires. On écoute les problèmes de relation, de famille, de logement, et tout autre mal de la vie quotidienne. On empêche surtout le sentiment de solitude. Quel est votre impact sur ces personnes ? Tout est anonyme, nous ne connaissons pas notre impact concrètement. C'est surtout un impact immédiat. On tente de désamorcer l'angoisse des personnes qui nous appellent. On les écoute. Il faut qu'elles soient comprises. Et à la fin de l'échange, même ceux qui voulaient passer à l'acte sont plus détendus. Pour moi, il n'y a pas d'existence s'il n'y a pas de lien social. Notre but, c'est de recréer ce lien social. Qui sont les bénévoles ? À Montpellier, nous sommes 40 écoutants. Ce sont des bénévoles qui restent en moyenne cinq ans et qu'il faut donc remplacer. C'est une activité exigeante mais riche et en général on vient pour aider puis on reste pour recevoir. PHANETTE COMTE Contact bénévoles : sosamontpellier@wanadoo.fr Contact écoute : 04 67 63 00 63. Jean-Noël Pintard est aussi l'un des écoutants. D. R. Midi Libre
MONTPELLIER
Aussi paru dans 5 février 2019 -
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Castres Prévention du suicide : un stand d'infos à l'hôpital
La Dépêche du Midi Tarn Castres Locale, mardi 5 février 2019 127 mots, p. 27
Dans le cadre de la 23e Journée nationale de prévention du suicide en Occitanie sur le thème « Violences et Suicide », le centre hospitalier intercommunal de Castres-Mazamet propose un stand d'information aujourd'hui à partir de 9 h au sein du Hall d'accueil de l'Hôpital du Pays d'Autan. À cette occasion, des professionnels de santé (psychologue, assistante sociale, aide-soignante, médecin et cadre de santé) se relaieront tout au long de cette journée afin d'informer patients, usagers ainsi que les personnels de l'Etablissement.
Des flyers d'information ainsi que les coordonnées des associations de prévention seront à disposition du grand public du lundi 4 au vendredi 8 février sur un espace prévu à cet effet.
La Dépêche du Midi Tarn Castres Locale, mardi 5 février 2019 127 mots, p. 27
Dans le cadre de la 23e Journée nationale de prévention du suicide en Occitanie sur le thème « Violences et Suicide », le centre hospitalier intercommunal de Castres-Mazamet propose un stand d'information aujourd'hui à partir de 9 h au sein du Hall d'accueil de l'Hôpital du Pays d'Autan. À cette occasion, des professionnels de santé (psychologue, assistante sociale, aide-soignante, médecin et cadre de santé) se relaieront tout au long de cette journée afin d'informer patients, usagers ainsi que les personnels de l'Etablissement.
Des flyers d'information ainsi que les coordonnées des associations de prévention seront à disposition du grand public du lundi 4 au vendredi 8 février sur un espace prévu à cet effet.
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Bourgogne Franche Comté
🗓️Journée nationale de prévention du #suicide : 1 205 professionnels formés en BFC pour repérer la crise suicidaire 👇 pic.twitter.com/pC21rFtqGA— ORS BFC (@ORS_BFC) 5 février 2019
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Suicide : 7,2 % des Français âgés de 18 à 75 ans ont déjà tenté de mettre fin à leurs jours
Par François Béguin Publié 5/02/2019, https://www.lemonde.fr*
Les femmes sont particulièrement touchées. Selon Santé publique France, près d’une Française sur dix est passée à l’acte au cours de sa vie.
Près d’une Française âgée de 18 à 75 ans sur dix déclarait en 2017 avoir tenté de se suicider au cours de sa vie. (photo d’illustration) FREDERIC CIROU / PHOTOALTO / PHOTONONSTOP
Les chiffres publiés, mardi 5 février, par Santé publique France à l’occasion de la 23e Journée nationale pour la prévention du suicide ne sont pas bons. En 2017, 7,2 % des Français âgés de 18 à 75 ans – soit plus de trois millions de personnes – déclaraient avoir tenté de se suicider au cours de leur vie. Ils étaient 4,7 % à avoir pensé à mettre fin à leurs jours au cours des douze derniers mois et 0,39 % à avoir tenté de le faire. Des proportions élevées, marquées par des évolutions différentes chez les hommes et les femmes.
Si les hommes représentent les trois quarts des 8 948 décès par suicide officiellement recensés en 2015 par le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès pour l’Inserm, un chiffre stable par rapport à 2014 (8 885 décès) après plusieurs années de « lente décroissance », les pensées suicidaires et les tentatives de suicide sont davantage le fait des femmes. Un paradoxe apparent, qui s’explique par le fait que les hommes utilisent des moyens plus létaux (armes à feu, pendaison).
Certains chiffres collectés dans le cadre du baromètre de Santé publique France (25 319 personnes interrogées) sont particulièrement alarmants. Près d’une Française âgée de 18 à 75 ans sur dix (9,9 %) déclarait ainsi en 2017 avoir tenté de se suicider au cours de sa vie (contre 4,4 % des hommes), une proportion en hausse de 2,3 points par rapport à 2005. Un pourcentage « énorme » qui peut s’expliquer par « le fait que c’est peut-être aujourd’hui plus acceptable de parler d’une tentative de suicide faite il y a dix ans, la majorité des tentatives ayant lieu à l’adolescence entre 15 et 19 ans », note Enguerrand du Roscoät, responsable de l’unité santé mentale à Santé publique France, coauteur de l’étude.
Profils « à risque »
Quelques données éclairent crûment certains profils à risque : près d’un tiers des femmes (31 %) et un quart des hommes (25,7 %) ayant subi des attouchements ou des rapports sexuels forcés ont déjà fait une tentative de suicide au cours de leur vie. Et près d’un quart des personnes ayant connu un « épisode dépressif caractérisé au cours de l’année » (25,1 % des hommes, et 22,6 % des femmes) ont eu des pensées suicidaires au cours de cette période. Par ailleurs, les « graves problèmes d’argent », les « menaces verbales », les « humiliations ou intimidations » et le fait d’avoir « vécu une séparation ou un divorce » au cours des douze derniers mois « multipliaient par deux environ le risque d’idéations suicidaires », relèvent les auteurs de l’enquête.
Une autre étude montre que, « quelle que soit l’année étudiée, les taux d’hospitalisations pour tentative de suicide par âge [sont] plus élevés chez les femmes que chez les hommes, sauf au-delà de 85 ans ». Les jeunes filles de 15 à 19 ans présentent « systématiquement le taux de séjour le plus élevé ».
Une tendance confirmée par l’enquête Escapad, menée en mars 2017, auprès de 39 115 adolescents de 17 ans, lors de la Journée défense et citoyenneté, et publiée mardi 5 février. Elle montre une « augmentation significative » des tentatives de suicide et des pensées suicidaires déclarées chez les jeunes filles entre 2011 et 2017. Si près d’un adolescent sur dix (11,4 %, soit un point de plus qu’en 2014) dit avoir pensé au suicide dans les douze mois qui ont précédé, ce sont 14,8 % des filles de 17 ans qui ont eu une telle pensée morbide (soit 62 000 filles), contre 8,2 % des garçons de cet âge (36 000 adolescents).
Autre chiffre marquant de l’enquête menée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies : 2,9 % des adolescents de 17 ans – soit 25 000 jeunes – disaient en 2017 avoir fait une tentative de suicide ayant entraîné une hospitalisation au cours de leur vie. Un phénomène, là aussi, très féminin : 4,3 % des filles de cet âge (+ 1 point par rapport à 2011) et 1,5 % des garçons (stable) disaient avoir déjà tenté de mettre fin à leurs jours.
Par François Béguin Publié 5/02/2019, https://www.lemonde.fr*
Les femmes sont particulièrement touchées. Selon Santé publique France, près d’une Française sur dix est passée à l’acte au cours de sa vie.
Près d’une Française âgée de 18 à 75 ans sur dix déclarait en 2017 avoir tenté de se suicider au cours de sa vie. (photo d’illustration) FREDERIC CIROU / PHOTOALTO / PHOTONONSTOP
Les chiffres publiés, mardi 5 février, par Santé publique France à l’occasion de la 23e Journée nationale pour la prévention du suicide ne sont pas bons. En 2017, 7,2 % des Français âgés de 18 à 75 ans – soit plus de trois millions de personnes – déclaraient avoir tenté de se suicider au cours de leur vie. Ils étaient 4,7 % à avoir pensé à mettre fin à leurs jours au cours des douze derniers mois et 0,39 % à avoir tenté de le faire. Des proportions élevées, marquées par des évolutions différentes chez les hommes et les femmes.
Si les hommes représentent les trois quarts des 8 948 décès par suicide officiellement recensés en 2015 par le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès pour l’Inserm, un chiffre stable par rapport à 2014 (8 885 décès) après plusieurs années de « lente décroissance », les pensées suicidaires et les tentatives de suicide sont davantage le fait des femmes. Un paradoxe apparent, qui s’explique par le fait que les hommes utilisent des moyens plus létaux (armes à feu, pendaison).
Certains chiffres collectés dans le cadre du baromètre de Santé publique France (25 319 personnes interrogées) sont particulièrement alarmants. Près d’une Française âgée de 18 à 75 ans sur dix (9,9 %) déclarait ainsi en 2017 avoir tenté de se suicider au cours de sa vie (contre 4,4 % des hommes), une proportion en hausse de 2,3 points par rapport à 2005. Un pourcentage « énorme » qui peut s’expliquer par « le fait que c’est peut-être aujourd’hui plus acceptable de parler d’une tentative de suicide faite il y a dix ans, la majorité des tentatives ayant lieu à l’adolescence entre 15 et 19 ans », note Enguerrand du Roscoät, responsable de l’unité santé mentale à Santé publique France, coauteur de l’étude.
Profils « à risque »
Quelques données éclairent crûment certains profils à risque : près d’un tiers des femmes (31 %) et un quart des hommes (25,7 %) ayant subi des attouchements ou des rapports sexuels forcés ont déjà fait une tentative de suicide au cours de leur vie. Et près d’un quart des personnes ayant connu un « épisode dépressif caractérisé au cours de l’année » (25,1 % des hommes, et 22,6 % des femmes) ont eu des pensées suicidaires au cours de cette période. Par ailleurs, les « graves problèmes d’argent », les « menaces verbales », les « humiliations ou intimidations » et le fait d’avoir « vécu une séparation ou un divorce » au cours des douze derniers mois « multipliaient par deux environ le risque d’idéations suicidaires », relèvent les auteurs de l’enquête.
Une autre étude montre que, « quelle que soit l’année étudiée, les taux d’hospitalisations pour tentative de suicide par âge [sont] plus élevés chez les femmes que chez les hommes, sauf au-delà de 85 ans ». Les jeunes filles de 15 à 19 ans présentent « systématiquement le taux de séjour le plus élevé ».
Une tendance confirmée par l’enquête Escapad, menée en mars 2017, auprès de 39 115 adolescents de 17 ans, lors de la Journée défense et citoyenneté, et publiée mardi 5 février. Elle montre une « augmentation significative » des tentatives de suicide et des pensées suicidaires déclarées chez les jeunes filles entre 2011 et 2017. Si près d’un adolescent sur dix (11,4 %, soit un point de plus qu’en 2014) dit avoir pensé au suicide dans les douze mois qui ont précédé, ce sont 14,8 % des filles de 17 ans qui ont eu une telle pensée morbide (soit 62 000 filles), contre 8,2 % des garçons de cet âge (36 000 adolescents).
Autre chiffre marquant de l’enquête menée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies : 2,9 % des adolescents de 17 ans – soit 25 000 jeunes – disaient en 2017 avoir fait une tentative de suicide ayant entraîné une hospitalisation au cours de leur vie. Un phénomène, là aussi, très féminin : 4,3 % des filles de cet âge (+ 1 point par rapport à 2011) et 1,5 % des garçons (stable) disaient avoir déjà tenté de mettre fin à leurs jours.
« Deuxième cause de décès parmi les 15-24 ans »
« On peut conclure à une souffrance psychique plus forte chez les adolescentes », souligne Enguerrand du Roscoät, qui pointe à la fois « une pression sociale plus resserrée à un moment crucial de leur vie, celui de la conquête de leur autonomie », des « conditions sociales et culturelles plus difficiles », et aussi « une plus grande facilité à parler de leurs sentiments ». Les chiffres montrent d’ailleurs que ces jeunes femmes présentent davantage de troubles dépressifs, très présents dans les passages à l’acte suicidaire. « En France comme à l’international, le suicide demeure la deuxième cause de décès parmi les jeunes de 15-24 ans », après les accidents de circulation, rappelle Santé publique France.
D’autres indicateurs sont en revanche plutôt dans le vert, ce qui « ne permet pas d’appréhender de façon claire l’évolution des conduites suicidaires depuis 2000 », relève l’étude de l’agence sanitaire. Les pensées suicidaires et les tentatives de suicide au cours des douze derniers mois sont ainsi stables ou en légère baisse chez les hommes comme chez les femmes entre 2014 et 2017.
Le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide est également en baisse en dix ans, passant de plus de 100 000 par an en 2008 contre « un peu moins de 89 000 » en 2016 et 2017, ces chiffres ne prenant toutefois pas en compte les patients passés aux urgences après une tentative mais non hospitalisés ou ceux hospitalisés en psychiatrie sans être passés auparavant par un service de médecine.
Alors que la France continue de présenter un des taux de suicides les plus élevés d’Europe, derrière les pays de l’Est, la Finlande et la Belgique, les pouvoirs publics voudraient désormais non plus « se satisfaire d’une lente décroissance des chiffres », comme c’est le cas depuis 1985, mais souhaiteraient une « cassure de courbe importante », explique Enguerrand du Roscoät, qui cite la priorité désormais donnée à la prévention des personnes à risque, notamment par un meilleur suivi des personnes ayant déjà fait une tentative de suicide.
François Béguin
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/05/suicide-7-2-des-francais-ages-de-18-a-75-ans-ont-deja-tente-de-mettre-fin-a-leurs-jours_5419239_3224.html
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Plus de 7% des 18-75 ans ont déjà tenté de se suicider (étude) www.ladepeche.fr* 5/02/2019
Plus de 7% des adultes en France ont tenté de se suicider au cours de leur vie et près d'un sur 20 a pensé passer à l'acte au cours des 12 derniers mois.
Publié le 05/02/2019 https://www.ladepeche.fr*
Santé
(AFP) - Plus de 7% des adultes en France ont tenté de se suicider au cours de leur vie et près d'un sur 20 a pensé passer à l'acte au cours des 12 derniers mois, selon des chiffres dévoilés mardi à l'occasion de la journée nationale de la prévention du suicide.
La plus grande partie des adultes qui ont déjà tenté de se suicider l'ont fait entre 15 et 19 ans, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'agence sanitaire Santé publique France portant sur 2017. Parmi les tentatives de suicide chez les femmes, 30% ont eu lieu à cet âge (19,5% chez les hommes).
Globalement, il y a proportionnellement plus de tentatives de suicide chez les femmes (9,9% d'entre elles disent être passées à l'acte) que chez les hommes (4,4%).
Pourtant, il y a plus d'hommes que de femmes qui meurent après un suicide.
"L'un des facteurs explicatifs serait l'utilisation de moyens plus létaux chez les hommes (armes à feu, pendaison) entraînant, malgré un plus faible nombre de tentatives, davantage de décès que chez les femmes", relèvent les auteurs du BEH.
Ce bulletin ne fournit pas de nouveaux chiffres de la mortalité par suicide mais se focalise sur les pensées suicidaires et les tentatives. Ces estimations sont basées sur le Baromètre de Santé publique France, pour lequel 25.000 personnes ont été interrogées.
Selon ce baromètre, "4,7% des 18-75 ans (ont) déclaré avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois, 7,2% (ont) tenté de se suicider au cours de leur vie et 0,39% au cours de l'année".
Les facteurs les plus couramment associés aux comportements suicidaires sont "les situations financières difficiles, le fait d'être célibataire, divorcé ou veuf, l'inactivité professionnelle ainsi que les événements traumatisants" (décès ou maladie d'un proche, notamment pendant l'enfance ou l'adolescence, climat de violence familiale et, surtout, "le fait d'avoir subi des violences sexuelles").
"Le facteur le plus associé aux pensées suicidaires est d'avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l'année", selon le BEH.
Le auteurs reconnaissent toutefois une limite importante à cette étude: "L'enquête n'interroge pas la population des adolescents (moins de 18 ans), très concernée par ce problème de santé publique, notamment les jeunes filles de 15-19 ans pour lesquelles le taux d'hospitalisation pour tentative de suicide est le plus élevé".
Selon des chiffres publiés l'an dernier par l'Observatoire national du suicide (ONS), le suicide a été la cause de 8.885 morts en France métropolitaine en 2014 (6.661 hommes et 2.224 femmes).
Dans un communiqué distinct, l'association Phare Enfants-Parents a déploré que le suicide "ne fasse pas plus l'objet de campagnes de prévention et d'informations du public".
https://www.ladepeche.fr/2019/02/05/plus-de-7-des-18-75-ans-ont-deja-tente-de-se-suicider-etude,7995328.php
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Hausse préoccupante des pensées suicidaires chez les adolescentes
Par Delphine Chayet Mis à jour le 05/02/2019 sante.lefigaro.fr/*
Les chercheurs observent un lien très fort entre tentative de suicide et usage de tabac et autres substances psychoactives.
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Endiguer le suicide en ciblant les personnes à risque
Publié le 05/02/2019 Santé https://www.ladepeche.fr/*
Le suicide est la 14e cause de mortalité dans le monde et la France présente un des taux les plus élevés d’Europe. C’est pourquoi les pouvoirs publics ont décidé de s’atteler à réduire significativement ce fléau. La dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) fournit des chiffres mis à jour. Et aussi des recommandations pour le prévenir.
Le suicide est un drame vécu par de nombreux Français. Les résultats du Baromètre de Santé publique France 2017 montrent ainsi que « 7,2% des 18-75 ans ont tenté de se suicider au cours de leur vie ». Et « 4,7% ont déclaré avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois ».
Les évolutions observées depuis les années 2000 suggèrent, « après une diminution entre 2000 et 2005, une tendance continue à la hausse des tentatives de suicide déclarées au cours de la vie entre 2005 et 2017, en particulier chez les femmes ». D’où l’importance de combattre efficacement ce problème de santé publique.
Un suicide, 20 personnes impactées
Sans compter que le suicide fait aussi des victimes collatérales. A tel point qu’« il endeuille en moyenne sept proches et impacte plus de 20 personnes », note Santé publique France. Pire, « il est démontré que le risque de suicide augmente significativement dans l’entourage d’une personne suicidée ». Une sorte de contagion en somme.
D’autres facteurs de risque ont également été identifiés par le Baromètre : être une femme, souffrir d’une situation financière difficile, être célibataire, divorcé ou veuf… « Le fait d’avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l’année était le facteur le plus fortement associé aux pensées suicidaires dans l’année », précisent encore les rédacteurs. Mais aussi le fait d’avoir été victime de violences au cours des 12 derniers mois.
Des actions de prévention ciblées
« Nos résultats confirment l’intérêt d’engager une politique de prévention du suicide ciblée sur les personnes à haut risque et d’intervenir en amont de la crise suicidaire, dans une logique de repérage et de prise en charge précoce des situations de souffrance psychique », soulignent les rédacteurs du BEH. Avec « une prise en charge multidisciplinaire et intersectorielle (sanitaire, sociale, médicosociale), en particulier à destination des populations vulnérables ».
Plusieurs actions ciblées ont déjà été évaluées. Parmi lesquelles :
diminuer l’accès aux moyens létaux, aux armes à feu bien sûr, mais aussi œuvrer pour rendre plus difficile l’accès à un hot spot (c’est- à-dire un lieu connu pour attirer les suicidaires comme le Golden Gate Bridge à San Francisco, les falaises d’Étretat, les parties accessibles des voies ferrées…) ;
créer ou maintenir le lien avec les populations vulnérables, ce que propose le dispositif VigilanS (http://dispositifvigilans.org ), par exemple.
Mais aussi, « d’intervenir en amont, dans une logique de promotion de la santé mentale et de prévention des troubles psychiques* par le repérage et la prise en charge précoce des situations de souffrances psychologiques et des troubles dépressifs, ceux-ci étant d’ailleurs en augmentation ces dernières années », concluent les rédacteurs du BEH.
*une pathologie psychiatrique est retrouvée dans 61% des hospitalisations pour TS
Destination Santé
https://www.ladepeche.fr/2019/02/05/endiguer-le-suicide-en-ciblant-les-personnes-a-risque,7995579.php
Publié le 05/02/2019 Santé https://www.ladepeche.fr/*
Le suicide est la 14e cause de mortalité dans le monde et la France présente un des taux les plus élevés d’Europe. C’est pourquoi les pouvoirs publics ont décidé de s’atteler à réduire significativement ce fléau. La dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) fournit des chiffres mis à jour. Et aussi des recommandations pour le prévenir.
Le suicide est un drame vécu par de nombreux Français. Les résultats du Baromètre de Santé publique France 2017 montrent ainsi que « 7,2% des 18-75 ans ont tenté de se suicider au cours de leur vie ». Et « 4,7% ont déclaré avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois ».
Les évolutions observées depuis les années 2000 suggèrent, « après une diminution entre 2000 et 2005, une tendance continue à la hausse des tentatives de suicide déclarées au cours de la vie entre 2005 et 2017, en particulier chez les femmes ». D’où l’importance de combattre efficacement ce problème de santé publique.
Un suicide, 20 personnes impactées
Sans compter que le suicide fait aussi des victimes collatérales. A tel point qu’« il endeuille en moyenne sept proches et impacte plus de 20 personnes », note Santé publique France. Pire, « il est démontré que le risque de suicide augmente significativement dans l’entourage d’une personne suicidée ». Une sorte de contagion en somme.
D’autres facteurs de risque ont également été identifiés par le Baromètre : être une femme, souffrir d’une situation financière difficile, être célibataire, divorcé ou veuf… « Le fait d’avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l’année était le facteur le plus fortement associé aux pensées suicidaires dans l’année », précisent encore les rédacteurs. Mais aussi le fait d’avoir été victime de violences au cours des 12 derniers mois.
Des actions de prévention ciblées
« Nos résultats confirment l’intérêt d’engager une politique de prévention du suicide ciblée sur les personnes à haut risque et d’intervenir en amont de la crise suicidaire, dans une logique de repérage et de prise en charge précoce des situations de souffrance psychique », soulignent les rédacteurs du BEH. Avec « une prise en charge multidisciplinaire et intersectorielle (sanitaire, sociale, médicosociale), en particulier à destination des populations vulnérables ».
Plusieurs actions ciblées ont déjà été évaluées. Parmi lesquelles :
diminuer l’accès aux moyens létaux, aux armes à feu bien sûr, mais aussi œuvrer pour rendre plus difficile l’accès à un hot spot (c’est- à-dire un lieu connu pour attirer les suicidaires comme le Golden Gate Bridge à San Francisco, les falaises d’Étretat, les parties accessibles des voies ferrées…) ;
créer ou maintenir le lien avec les populations vulnérables, ce que propose le dispositif VigilanS (http://dispositifvigilans.org ), par exemple.
Mais aussi, « d’intervenir en amont, dans une logique de promotion de la santé mentale et de prévention des troubles psychiques* par le repérage et la prise en charge précoce des situations de souffrances psychologiques et des troubles dépressifs, ceux-ci étant d’ailleurs en augmentation ces dernières années », concluent les rédacteurs du BEH.
*une pathologie psychiatrique est retrouvée dans 61% des hospitalisations pour TS
Destination Santé
https://www.ladepeche.fr/2019/02/05/endiguer-le-suicide-en-ciblant-les-personnes-a-risque,7995579.php
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Hausse préoccupante des pensées suicidaires chez les adolescentes
Par Delphine Chayet Mis à jour le 05/02/2019 sante.lefigaro.fr/*
Les chercheurs observent un lien très fort entre tentative de suicide et usage de tabac et autres substances psychoactives.
A 17 ans, près de 3% des adolescents ont déjà fait une tentative de
suicide ayant nécessité une hospitalisation, et plus d’un sur 10 a eu
des pensées suicidaires dans l’année. Ces statistiques, issues du
Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié mardi 4 février,
donnent la mesure de la souffrance psychique des jeunes Français, et
plus spécifiquement des jeunes Françaises. Car selon les auteurs de
l’étude dévoilée à l’occasion de la journée nationale pour la prévention du suicide, «le syndrome dépressif et les tentatives de suicide sont davantage le fait des filles».
Chez les adolescentes, les indicateurs sont au rouge. Les chercheurs constatent la hausse du nombre de tentatives de suicides entre 2011 et 2017, mais aussi des pensées suicidaires (alors que ce paramètre était en recul dans la précédente enquête). «Il n’est pas rare, durant cette période de vulnérabilité qu’est l’adolescence, que des idées noires s’installent», commente le Pr Pierre Thomas, psychiatre au CHU de Lille. «Qu’est-ce que je fais là? Je suis un fardeau. Quand on est mort, on n’est plus embêté… Ces ruminations surviennent plus facilement quand on est déprimé. Or elles peuvent être désamorcées par le dialogue si elles sont identifiées par l’entourage».
Les jeunes gens ont été interrogés dans le cadre de l’enquête Escapad, menée par l’Observatoire français des drogues et de la toxicomanie (OFDT) lors de la Journée défense et citoyenneté. Si le syndrome dépressif apparaît comme le principal facteur de risque d’idées noires et de passage à l’acte, les chercheurs observent aussi un lien très fort entre tentative de suicide et usage de substances psychoactives - notamment la consommation quotidienne de tabac chez les filles et de produits illicites autres que le cannabis chez les garçons. «Nos résultats suggèrent que ces usages pourraient être utilisés comme indicateur pour repérer le risque de conduite suicidaire chez les jeunes», plaide Enguerrand du Roscoät, un des auteurs de l’étude, qui recommande de faire des adolescents une cible prioritaire dans les plans de prévention du suicide.
Politique de prévention volontaristeTout l’enjeu des enquêtes épidémiologiques est de mesurer le phénomène et son évolution afin de pouvoir proposer les stratégies de prévention les plus adaptées. «Contrairement à d’autres pays, la France n’a pas encore mis en œuvre de politique volontariste dans le but de réduire drastiquement le nombre de suicides», regrette le Pr Thomas, qui recommande une stratégie combinant une communication très forte sur le sujet, la mise en place d’un numéro d’appel unique ou encore la sécurisation de lieux à risque comme les ponts ou les voies de chemins de fer.
Selon le BEH, 4,7% des adultes déclarent avoir pensé à se suicider au cours de l’année et plus de 7% ont tenté de mettre fin à leurs jours. Malgré une baisse du nombre d’hospitalisations liées à des tentatives de suicide ces dix dernières années, la France présente un des taux de suicide les plus élevés en Europe.
Chez les adolescentes, les indicateurs sont au rouge. Les chercheurs constatent la hausse du nombre de tentatives de suicides entre 2011 et 2017, mais aussi des pensées suicidaires (alors que ce paramètre était en recul dans la précédente enquête). «Il n’est pas rare, durant cette période de vulnérabilité qu’est l’adolescence, que des idées noires s’installent», commente le Pr Pierre Thomas, psychiatre au CHU de Lille. «Qu’est-ce que je fais là? Je suis un fardeau. Quand on est mort, on n’est plus embêté… Ces ruminations surviennent plus facilement quand on est déprimé. Or elles peuvent être désamorcées par le dialogue si elles sont identifiées par l’entourage».
Les jeunes gens ont été interrogés dans le cadre de l’enquête Escapad, menée par l’Observatoire français des drogues et de la toxicomanie (OFDT) lors de la Journée défense et citoyenneté. Si le syndrome dépressif apparaît comme le principal facteur de risque d’idées noires et de passage à l’acte, les chercheurs observent aussi un lien très fort entre tentative de suicide et usage de substances psychoactives - notamment la consommation quotidienne de tabac chez les filles et de produits illicites autres que le cannabis chez les garçons. «Nos résultats suggèrent que ces usages pourraient être utilisés comme indicateur pour repérer le risque de conduite suicidaire chez les jeunes», plaide Enguerrand du Roscoät, un des auteurs de l’étude, qui recommande de faire des adolescents une cible prioritaire dans les plans de prévention du suicide.
Politique de prévention volontaristeTout l’enjeu des enquêtes épidémiologiques est de mesurer le phénomène et son évolution afin de pouvoir proposer les stratégies de prévention les plus adaptées. «Contrairement à d’autres pays, la France n’a pas encore mis en œuvre de politique volontariste dans le but de réduire drastiquement le nombre de suicides», regrette le Pr Thomas, qui recommande une stratégie combinant une communication très forte sur le sujet, la mise en place d’un numéro d’appel unique ou encore la sécurisation de lieux à risque comme les ponts ou les voies de chemins de fer.
Selon le BEH, 4,7% des adultes déclarent avoir pensé à se suicider au cours de l’année et plus de 7% ont tenté de mettre fin à leurs jours. Malgré une baisse du nombre d’hospitalisations liées à des tentatives de suicide ces dix dernières années, la France présente un des taux de suicide les plus élevés en Europe.
http://sante.lefigaro.fr/article/hausse-preoccupante-des-pensees-suicidaires-chez-les-adolescentes/
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CANADA Prévention du suicide: des familles réclament des actions «rapides»
Publié le 04 février 2019 à 05h00 | Mis à jour le 04 février 2019
www.lapresse.ca*
Plusieurs familles endeuillées du suicide ont décidé de s'unir dans l'espoir que leur témoignage contribue à prévenir d'autres morts.
Caroline Touzin
La Presse
Lorsqu'ils cherchaient de l'aide pour leur enfant malade, ils se sont sentis «muselés dans le système de santé». Maintenant que leur fils ou leur fille s'est suicidé, ils refusent de se taire.
Des endeuillés du suicide viennent de se regrouper pour demander au gouvernement de François Legault, aux partis de l'opposition et aux autorités du milieu de la santé de travailler ensemble à l'implantation d'une série d'actions «rapides et concrètes» pour prévenir le suicide au Québec.
«On ne veut pas d'une autre série de consultations qui durent trois ou quatre ans si c'est pour que le rapport aboutisse sur une tablette», lance Marlène Gauthier, instigatrice du regroupement des endeuillés du suicide, dont le fils Olivier est mort par suicide à 19 ans.
«Depuis 2005, un grand nombre de recommandations des plans d'action en santé mentale développés par le gouvernement précédent n'ont pas été mises en place.»
Ainsi, la maman d'Olivier et plusieurs autres familles endeuillées du suicide, dont les parents de Lili qui est morte à 13 ans, ont décidé de s'unir dans l'espoir que leur témoignage contribue à prévenir d'autres morts.
Ces familles ne se connaissaient pas jusqu'à récemment, mais elles sont entrées en contact les unes avec les autres après la publication de leur histoire dans La Presse+ et dans d'autres médias.
«Pour nous, il est trop tard, mais on veut juste faire notre part pour que d'autres ne vivent pas ce qu'on a vécu», décrit la maman d'Olivier.
Rencontres avec les élus
À la mi-janvier, le groupe a sollicité - et obtenu - des rencontres avec des représentants de tous les partis politiques du Québec. La nouvelle ministre de la Santé, Danielle McCann, a écouté leurs récits tragiques et leurs recommandations durant une heure et demie. «La ministre a accepté tout de suite de nous rencontrer. Elle nous a prêté une oreille attentive», se réjouit Mme Gauthier.
Lors de ces rencontres, Mme Gauthier a témoigné d'un «immoral laisser-aller dans le système de soins en santé du cerveau [terme qu'elle préfère au terme fourre-tout santé mentale], particulièrement pour les 18 ans et plus dans le Grand Montréal et pour les adolescents en région.»
Marlène Gauthier PHOTO FOURNIE
«On a laissé souffrir mon fils pendant 22 mois dans le système de santé alors qu'il souffrait d'une maladie du cerveau. Il est mort seul et en détresse», dénonce Mme Gauthier, dont le fils de 19 ans s'est présenté plusieurs fois aux urgences et a vu au moins deux psychologues et huit psychiatres dans trois hôpitaux différents, qui avaient des avis divergents, avant de mourir par suicide en décembre 2012.
«On ne laisserait jamais un enfant atteint d'un cancer mourir seul et en détresse.»
Le regroupement d'endeuillés du suicide souhaite que les autorités du milieu de la santé s'inspirent du modèle britannique du «triangle de soins» qui consiste à intégrer les proches aidants dès le premier contact du patient dans le système. Actuellement, le concept de confidentialité est souvent mal compris et mal interprété par les intervenants, croit-il.
«Ne pas informer les parents des idées suicidaires de leur enfant de 14 ans, c'est dangereux, voire criminel», affirme le regroupement dans une longue lettre qu'il a transmise à la ministre de la Santé. «La confidentialité n'a pas sa place lors de risques suicidaires.»
Ces parents endeuillés ont eu l'impression, alors qu'ils cherchaient de l'aide pour leurs enfants, que les pensées suicidaires de ces derniers étaient trop souvent banalisées. Ou encore qu'on avait minimisé les risques de suicide de leur proche parce que ce dernier n'avait pas de «plan précis dans les 24 heures».
Ensemble vers le même objectif
Le Québec doit tendre vers un modèle «Zéro suicide» basé sur un engagement des dirigeants à éliminer le suicide plutôt que de concevoir le suicide comme un résultat malheureux mais inévitable chez certains patients atteints de maladie mentale, avance le regroupement.
Aux yeux de Mme Gauthier, qui a épluché tous les plans d'action pondus sur la santé mentale depuis 2005 au Québec, en plus d'étudier les meilleures pratiques à travers le monde, il est évident qu'il faut assouplir - comme ç'a déjà été recommandé - les frontières entre les services offerts aux jeunes et ceux qui sont donnés aux adultes.
«Les jeunes de 12 à 25 ans souffrant de troubles mentaux doivent être traités par des spécialistes et entourés de jeunes de leur âge.»
Le regroupement d'endeuillés du suicide déplore que, trop souvent, les intervenants travaillent en silo. Ces familles aimeraient voir une «véritable collaboration» s'installer entre les psychiatres et les autres professionnels de la santé, ainsi qu'avec les intervenants du milieu communautaire.
En cette Semaine de prévention du suicide, le groupe d'endeuillés espère que tous les décideurs et intervenants en santé mentale travaillent ensemble à améliorer l'évaluation du risque suicidaire et l'accès à de meilleurs soins pour les gens en détresse psychologique.
«Aucun son ne peut voyager dans le vide. Sans oxygène, les vibrations restent figées, inaudibles. Parfois, j'ai l'impression que c'est comme ça qu'Oli se sentait : il a raconté pendant près de deux ans ses symptômes, demandé de l'aide, dit sa mère, Marlène Gauthier. Sans air, il a suffoqué. Toutes les campagnes de conscientisation n'auront aucun effet si les jeunes n'ont pas les soins appropriés lorsqu'ils appellent au secours.»
BESOIN D'AIDE?
Si vous avez besoin de soutien ou avez des idées suicidaires, vous pouvez appeler le numéro sans frais suivant pour parler à quelqu'un : 1 866 APPELLE (1 866 277-3553)
https://www.lapresse.ca/actualites/sante/201902/03/01-5213409-prevention-du-suicide-des-familles-reclament-des-actions-rapides.php
CANADA Le suicide: en parler d'abord!
Publié le lundi 4 février 2019 ici.radio-canada.ca*
Dans
certaines communautés autochtones, le taux de suicide chez les garçons
dépasse 100 suicides pour 100 000 habitants. Photo: Radio-Canada
La promotion de la vie
Publié le 04 février 2019 à 05h00 | Mis à jour le 04 février 2019
www.lapresse.ca*
Plusieurs familles endeuillées du suicide ont décidé de s'unir dans l'espoir que leur témoignage contribue à prévenir d'autres morts.
Caroline Touzin
La Presse
Lorsqu'ils cherchaient de l'aide pour leur enfant malade, ils se sont sentis «muselés dans le système de santé». Maintenant que leur fils ou leur fille s'est suicidé, ils refusent de se taire.
Des endeuillés du suicide viennent de se regrouper pour demander au gouvernement de François Legault, aux partis de l'opposition et aux autorités du milieu de la santé de travailler ensemble à l'implantation d'une série d'actions «rapides et concrètes» pour prévenir le suicide au Québec.
«On ne veut pas d'une autre série de consultations qui durent trois ou quatre ans si c'est pour que le rapport aboutisse sur une tablette», lance Marlène Gauthier, instigatrice du regroupement des endeuillés du suicide, dont le fils Olivier est mort par suicide à 19 ans.
«Depuis 2005, un grand nombre de recommandations des plans d'action en santé mentale développés par le gouvernement précédent n'ont pas été mises en place.»
Ainsi, la maman d'Olivier et plusieurs autres familles endeuillées du suicide, dont les parents de Lili qui est morte à 13 ans, ont décidé de s'unir dans l'espoir que leur témoignage contribue à prévenir d'autres morts.
Ces familles ne se connaissaient pas jusqu'à récemment, mais elles sont entrées en contact les unes avec les autres après la publication de leur histoire dans La Presse+ et dans d'autres médias.
«Pour nous, il est trop tard, mais on veut juste faire notre part pour que d'autres ne vivent pas ce qu'on a vécu», décrit la maman d'Olivier.
Rencontres avec les élus
À la mi-janvier, le groupe a sollicité - et obtenu - des rencontres avec des représentants de tous les partis politiques du Québec. La nouvelle ministre de la Santé, Danielle McCann, a écouté leurs récits tragiques et leurs recommandations durant une heure et demie. «La ministre a accepté tout de suite de nous rencontrer. Elle nous a prêté une oreille attentive», se réjouit Mme Gauthier.
Lors de ces rencontres, Mme Gauthier a témoigné d'un «immoral laisser-aller dans le système de soins en santé du cerveau [terme qu'elle préfère au terme fourre-tout santé mentale], particulièrement pour les 18 ans et plus dans le Grand Montréal et pour les adolescents en région.»
Marlène Gauthier PHOTO FOURNIE
«On a laissé souffrir mon fils pendant 22 mois dans le système de santé alors qu'il souffrait d'une maladie du cerveau. Il est mort seul et en détresse», dénonce Mme Gauthier, dont le fils de 19 ans s'est présenté plusieurs fois aux urgences et a vu au moins deux psychologues et huit psychiatres dans trois hôpitaux différents, qui avaient des avis divergents, avant de mourir par suicide en décembre 2012.
«On ne laisserait jamais un enfant atteint d'un cancer mourir seul et en détresse.»
Le regroupement d'endeuillés du suicide souhaite que les autorités du milieu de la santé s'inspirent du modèle britannique du «triangle de soins» qui consiste à intégrer les proches aidants dès le premier contact du patient dans le système. Actuellement, le concept de confidentialité est souvent mal compris et mal interprété par les intervenants, croit-il.
«Ne pas informer les parents des idées suicidaires de leur enfant de 14 ans, c'est dangereux, voire criminel», affirme le regroupement dans une longue lettre qu'il a transmise à la ministre de la Santé. «La confidentialité n'a pas sa place lors de risques suicidaires.»
Ces parents endeuillés ont eu l'impression, alors qu'ils cherchaient de l'aide pour leurs enfants, que les pensées suicidaires de ces derniers étaient trop souvent banalisées. Ou encore qu'on avait minimisé les risques de suicide de leur proche parce que ce dernier n'avait pas de «plan précis dans les 24 heures».
Ensemble vers le même objectif
Le Québec doit tendre vers un modèle «Zéro suicide» basé sur un engagement des dirigeants à éliminer le suicide plutôt que de concevoir le suicide comme un résultat malheureux mais inévitable chez certains patients atteints de maladie mentale, avance le regroupement.
Aux yeux de Mme Gauthier, qui a épluché tous les plans d'action pondus sur la santé mentale depuis 2005 au Québec, en plus d'étudier les meilleures pratiques à travers le monde, il est évident qu'il faut assouplir - comme ç'a déjà été recommandé - les frontières entre les services offerts aux jeunes et ceux qui sont donnés aux adultes.
«Les jeunes de 12 à 25 ans souffrant de troubles mentaux doivent être traités par des spécialistes et entourés de jeunes de leur âge.»
Le regroupement d'endeuillés du suicide déplore que, trop souvent, les intervenants travaillent en silo. Ces familles aimeraient voir une «véritable collaboration» s'installer entre les psychiatres et les autres professionnels de la santé, ainsi qu'avec les intervenants du milieu communautaire.
En cette Semaine de prévention du suicide, le groupe d'endeuillés espère que tous les décideurs et intervenants en santé mentale travaillent ensemble à améliorer l'évaluation du risque suicidaire et l'accès à de meilleurs soins pour les gens en détresse psychologique.
«Aucun son ne peut voyager dans le vide. Sans oxygène, les vibrations restent figées, inaudibles. Parfois, j'ai l'impression que c'est comme ça qu'Oli se sentait : il a raconté pendant près de deux ans ses symptômes, demandé de l'aide, dit sa mère, Marlène Gauthier. Sans air, il a suffoqué. Toutes les campagnes de conscientisation n'auront aucun effet si les jeunes n'ont pas les soins appropriés lorsqu'ils appellent au secours.»
BESOIN D'AIDE?
Si vous avez besoin de soutien ou avez des idées suicidaires, vous pouvez appeler le numéro sans frais suivant pour parler à quelqu'un : 1 866 APPELLE (1 866 277-3553)
https://www.lapresse.ca/actualites/sante/201902/03/01-5213409-prevention-du-suicide-des-familles-reclament-des-actions-rapides.php
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CANADA Le suicide: en parler d'abord!
Publié le lundi 4 février 2019 ici.radio-canada.ca*
Yannick Donahue
La
campagne nationale de lutte contre le suicide dans les communautés
autochtones au Québec vise à ce que les personnes atteintes d'idées
suicidaires puissent en parler. À un proche, à un ami, à un parent ou à
un voisin.
La 29e Semaine nationale nationale de prévention du suicide du 3 au 9 février conserve le même thème que l'an passé: Parler du suicide sauve des vies.
L’Association québécoise de prévention du suicide, qui
est derrière cet événement national, rappelle l’importance de parler
pour agir en prévention du suicide.
« Individuellement, mais aussi en tant que société, c’est
en ouvrant le dialogue et en étant à l’écoute que nous arriverons à
renforcer le filet humain autour des gens vulnérables », écrit-elle sur
son site Internet.
L’Enquête régionale sur la santé des Premières Nations au Québec
de 2015 nous apprend qu’une personne sur dix âgée de 12 ans ou plus
résidant dans les communautés perçoit sa santé mentale comme étant
passable ou mauvaise.
L’étude révèle que 16 % des Autochtones de 12 à 17 ans
présentent des signes de détresse psychologique modérée ou élevée et que
les principaux problèmes de santé mentale rapportés pour ce groupe
d’âge sont les troubles anxieux et les troubles de l’humeur.
De plus, le document indique que les femmes sont plus
nombreuses à présenter des signes de détresse psychologique modérée ou
sévère que les hommes.
Le taux de suicide est de cinq à six fois plus élevé chez
les jeunes Autochtones que la moyenne nationale. Dans certaines
communautés, le taux de suicide chez les garçons dépasse 100 suicides
pour 100 000 habitants.
Dans le but d’améliorer le quotidien des Autochtones, la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador ( (Nouvelle fenêtre)CSSSPNQL) a travaillé « sur un élément fondamental de la prévention et du mieux-être, soit la promotion de la vie ».
« Dans les communautés, on voulait mettre l’accent sur la
promotion de la vie au lieu de la prévention du suicide. C’est pourquoi
on a créé des outils pour cette semaine-là », affirme Natasha Hervieux,
conseillère en mieux-être et prévention des dépendances à la CSSSPNQL.
L’équipe du CSSSPNQL a donc développé ce qu’elle appelle
« Mon journal créatif », qui constitue un cahier qui permet
« d’apprendre à se connaître grâce à des activités positives et
stimulantes ».
Ce journal vise à favoriser la réflexion, la découverte
de soi et la mise en action positive. Il est inspiré des quatre éléments
de la roue de médecine représentant les aspects mental, physique,
émotionnel et spirituel. L’idée est d’outiller la personne à se
développer dans une perspective holistique.
C’est comme un carnet. On a des questions sur ce que la personne aime, sur un bilan personnel global, sur son alimentation, sur ses valeurs… Apprendre à se connaître un peu plus par écrit. On a aussi des facteurs de protection là-dedans. Comment la personne peut avoir des objectifs cette année. C’est vraiment ludique
On y retrouve notamment de la documentation, des conseils, une liste de ressources avec leurs coordonnées, etc.
« On parle aussi beaucoup de la culture, de son
importance. Qu’est-ce que les jeunes peuvent faire pour connaître
davantage leur culture, les activités culturelles », précise Mme
Hervieux.
La clientèle visée : tous les membres des Premières
Nations vivant au Québec. Le cahier a été distribué dans les écoles pour
les jeunes Autochtones.
Mme Hervieux souligne de surcroît que les centres de
traitements autochtones contre les dépendances font partie de la
solution. Elle mentionne que le cahier peut y être utilisé pour
accompagner l’individu dans sa démarche de guérison. Tout comme il peut
servir dans les relations entre les Autochtones et les intervenants
sociaux.
« Ce cahier peut être utile avec l’intervenant en
communauté et le client. En fait, ils peuvent le faire ensemble. Il peut
créer des échanges entre eux », illustre-t-elle.
La conseillère précise que tous les intervenants dans les
communautés ont reçu la formation donnée par la commission sur la façon
d'intervenir en prévention du suicide chez les Premières Nations.
https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1150011/premieres-nations-dependances-prevention-mort?
https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1150011/premieres-nations-dependances-prevention-mort?
***
Communiqué de presse de PHARE Enfants-Parents à l'occasion de la 23e Journée Nationale de Prévention du Suicide.
Source PHARE Enfants-Parents 1/02/2019
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
A l’occasion de la 23ème Journée Nationale de la Prévention du Suicide du 5 février 2019
PHARE Enfants-Parents lance un appel
Ensemble, levons le tabou du suicide pour mieux le prévenir !
Alors que le tabou a été levé sur de très nombreux sujets tels que : cancer, sida, autisme, handicap, sexualité, homosexualité, harcèlement scolaire, violences faites aux femmes, celui du suicide persiste et s’amplifie.
Alors que de nombreux pays d’Europe s’investissent dans la prévention du suicide, encouragent et soutiennent nombre d’initiatives, la France s’en tient à un plan de santé mentale discret où le mot « suicide » est remplacé par « bien-être » et où les psychiatres sont les principaux acteurs. L’absence de budget dédié à un plan de prévention du suicide et la recommandation de ne plus utiliser le mot « suicide » créent une force d’inertie qui paralyse les actions de prévention et pénalise les associations qui s’y consacrent.
Pourtant, la France n’a pas à s’enorgueillir de sa position au sein des pays européens en termes de taux du suicide : 14, 14 contre 7,35 pour le Royaume-Uni (taux de mortalité pour 100 000 habitants – chiffres Eurostat 2015). Le Royaume-Uni, dont la population est quasi identique celle de la France, présente 2 fois moins de suicides et vient de nommer un Ministre « pour la prévention du suicide » (une première dans le monde).
On peut légitimement s’interroger sur le fait que le suicide qui provoque près de 3 fois plus de morts (8 956 en 2015, derniers chiffres INSERM) que les accidents de la route (3 616 morts en 2015, chiffres ONISR ) ne fasse pas plus l’objet de campagnes de prévention et d’informations du public.
Pour l’OMS, les suicides qui représentent plus de 800 000 morts dans le monde (plus de morts que les conflits en provoquent), sont des morts évitables. Le Canada, les Etats-Unis et l’Australie mènent des politiques où le mot suicide n’est pas effacé et où la sensibilisation de tous les publics est entretenue régulièrement. Chaque année le Québec lance une vaste campagne de sensibilisation d’une semaine. En 2018, le thème était « Parler du suicide sauve des vies ».
Manifeste des 10 000
PHARE Enfants-Parents s’insurge contre cette situation qui entretient le tabou et réclame la mise en œuvre de mesures efficaces de prévention du suicide. En 2018, l’association a lancé un manifeste, intitulé « MANIFESTE des 10 000 » sur Change.org avec des propositions d’actions, notamment :
Une sensibilisation médiatique pour dé stigmatiser le suicide,
Une sensibilisation au risque suicidaire de tous les acteurs en contact avec les jeunes,
Une amélioration de la qualité de l’accueil des patients et de l’entourage en milieu hospitalier psychiatrique,
Une reconnaissance des associations œuvrant sur le terrain en les associant aux prises de décisions relevant de la prévention du suicide et en leur apportant un soutien financier pérenne.
Ce manifeste a dépassé son objectif des 10 000 signatures, puisqu’il en est à près de 10 300 !
MERCI de relayer notre message … pour sauver des vies !
Contact : Thérèse HANNIER, Présidente, 06 61 54 93 64.
PHARE Enfants-Parents
5, rue Guillaumot – 75012 PARIS
Tél. 01.42.66.55.55 - Ligne d'écoute : 01.43.46.00.62
vivre@phare.org - www.phare.org
*** Source PHARE Enfants-Parents 1/02/2019
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
A l’occasion de la 23ème Journée Nationale de la Prévention du Suicide du 5 février 2019
PHARE Enfants-Parents lance un appel
Ensemble, levons le tabou du suicide pour mieux le prévenir !
Alors que le tabou a été levé sur de très nombreux sujets tels que : cancer, sida, autisme, handicap, sexualité, homosexualité, harcèlement scolaire, violences faites aux femmes, celui du suicide persiste et s’amplifie.
Alors que de nombreux pays d’Europe s’investissent dans la prévention du suicide, encouragent et soutiennent nombre d’initiatives, la France s’en tient à un plan de santé mentale discret où le mot « suicide » est remplacé par « bien-être » et où les psychiatres sont les principaux acteurs. L’absence de budget dédié à un plan de prévention du suicide et la recommandation de ne plus utiliser le mot « suicide » créent une force d’inertie qui paralyse les actions de prévention et pénalise les associations qui s’y consacrent.
Pourtant, la France n’a pas à s’enorgueillir de sa position au sein des pays européens en termes de taux du suicide : 14, 14 contre 7,35 pour le Royaume-Uni (taux de mortalité pour 100 000 habitants – chiffres Eurostat 2015). Le Royaume-Uni, dont la population est quasi identique celle de la France, présente 2 fois moins de suicides et vient de nommer un Ministre « pour la prévention du suicide » (une première dans le monde).
On peut légitimement s’interroger sur le fait que le suicide qui provoque près de 3 fois plus de morts (8 956 en 2015, derniers chiffres INSERM) que les accidents de la route (3 616 morts en 2015, chiffres ONISR ) ne fasse pas plus l’objet de campagnes de prévention et d’informations du public.
Pour l’OMS, les suicides qui représentent plus de 800 000 morts dans le monde (plus de morts que les conflits en provoquent), sont des morts évitables. Le Canada, les Etats-Unis et l’Australie mènent des politiques où le mot suicide n’est pas effacé et où la sensibilisation de tous les publics est entretenue régulièrement. Chaque année le Québec lance une vaste campagne de sensibilisation d’une semaine. En 2018, le thème était « Parler du suicide sauve des vies ».
Manifeste des 10 000
PHARE Enfants-Parents s’insurge contre cette situation qui entretient le tabou et réclame la mise en œuvre de mesures efficaces de prévention du suicide. En 2018, l’association a lancé un manifeste, intitulé « MANIFESTE des 10 000 » sur Change.org avec des propositions d’actions, notamment :
Une sensibilisation médiatique pour dé stigmatiser le suicide,
Une sensibilisation au risque suicidaire de tous les acteurs en contact avec les jeunes,
Une amélioration de la qualité de l’accueil des patients et de l’entourage en milieu hospitalier psychiatrique,
Une reconnaissance des associations œuvrant sur le terrain en les associant aux prises de décisions relevant de la prévention du suicide et en leur apportant un soutien financier pérenne.
Ce manifeste a dépassé son objectif des 10 000 signatures, puisqu’il en est à près de 10 300 !
MERCI de relayer notre message … pour sauver des vies !
Contact : Thérèse HANNIER, Présidente, 06 61 54 93 64.
PHARE Enfants-Parents
5, rue Guillaumot – 75012 PARIS
Tél. 01.42.66.55.55 - Ligne d'écoute : 01.43.46.00.62
vivre@phare.org - www.phare.org
24H en Alsace, les invités
Thérèse Jauffret-Hilbold, la journée nationale de prévention du suicide
Publié le Mercredi 30 Janvier 2019
"Nous recevons Thérèse Jauffret-Hilbold de SOS amitié Strasbourg. A l’occasion de la journée nationale de prévention du suicide, l’association organise dans les prochains jours une série de rencontres et de ciné débats."
voir la Video : https://www.alsace20.tv/VOD/Actu/24h-en-alsace/Therese-Jauffret-Hilbold-journee-nationale-prevention-suicide-BnlWr8SyH2.html
***
Journées mondiales pour la prévention du suicide : son fils s’appelait Fabrice…
En 2002, Marie-Claude Desmoulins a perdu Fabrice, son troisième fils. Fabrice avait 15 ans, il allait au collège. Un jour d’avril, il a décidé de mettre fin à ses jours. Et il y est arrivé… À la veille des Journées de prévention du suicide, sa maman a dit « oui » pour nous en parler. Elle qui œuvre désormais au sein de plusieurs associations, “Jonathan Pierres Vivantes” qui accueille les parents endeuillés, Etavidado qui lutte contre le mal-être adolescent et le Collectif isérois pour la prévention du suicide. Elle qui croit en la parole qui sauve. Elle s'est confiée à nous, alors que plusieurs événements sont prévus dans la région pour sensibiliser un public le plus large possible.
« Il n’y a jamais une seule cause au suicide. Mais je peux vous raconter la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, car je la connais. Au moment de son entrée en classe de 3e , Fabrice a brusquement changé d’amis. Ceux du collège, les vrais, il s’en est éloigné pour côtoyer des plus grands qu’il croisait au village. À l’époque, on habitait dans les Ardennes. Je me souviens qu’on lui avait dit qu’on s’inquiétait un peu de ses nouvelles fréquentations, toutes âgées de 18 à 20 ans. Il nous répondait : “T’inquiète, je gère”… Or, justement, il n’a pas géré. »
DECRYPTAGE | Journées mondiales pour la prévention du suicide : quelques chiffres pour la région Auvergne-Rhône-Alpes
Mais ça, Marie-Claude ne l’a appris qu’après la mort de son fils. « Ces jeunes l’avaient entraîné dans un petit trafic de cannabis. Ils lui donnaient une savonnette de haschisch qu’il était ensuite censé revendre en petits morceaux au collège pour les rembourser. Ces jeunes le tenaient par ce système de dette, car il gardait pour lui 10 %. Sauf qu’un jour, comme par hasard, il s’est fait voler la cargaison. Et là, il s’est retrouvé bloqué, dans l’incapacité de rembourser les 250 euros qu’il leur devait. Après son décès, on a retrouvé des listes dans sa chambre qui montraient qu’il avait essayé de revendre son vélo, des affaires de son frère… Sans succès. Il n’en a jamais parlé à personne, ni à sa famille ni à ses profs, ni à ses anciens amis… Il a vraiment cru qu’il était seul face à son problème. Résultat : la seule issue qu’il a entrevue, c’est celle de mettre fin à sa vie… »
« Il suffit d’une écoute, d’un geste pour éviter le pire »
Marie-Claude ne nous racontera pas en détail les années qui ont suivi pour elle, elle soulignera juste « le sentiment de culpabilité », la « douleur d’une mère » qui ne trouvait plus la force de se lever le matin et ce deuil qui ne finit jamais. Même aujourd’hui, 17 ans après… En revanche, elle nous dira son envie d’être utile à tous les jeunes et les parents qu’elle rencontre au cours des ateliers mis en place par ses associations. « Tout le monde mérite de recevoir de l’aide. Et, parfois, il suffit d’une écoute, d’un geste pour éviter le pire. »
E-mail des associations : jonathanpierresvivantes@orange.fr et etavidado.asso@gmail.com
Des événements en Isère pour les Journées nationales
Plusieurs événements ont lieu en Isère à l’occasion des Journées nationales pour la prévention du suicide.Ce samedi 2 février de 14 h à 17 h, rue Félix-Poulat à Grenoble
Le Collectif isérois pour la prévention du suicide ira à la rencontre du public, rue Félix-Poulat à Grenoble (arrêt de tram Victor-Hugo), pour distribuer des tracts, le quiz et engager la discussion. Avec la participation de AG2R La Mondiale.
Le mardi 5 février de 20 h 15 à 22 h 30 au cinéma Le Club à Grenoble
Le Collectif isérois pour la prévention du suicide organise une soirée “film et débat” le mardi 5 février de 20 h 15 à 22 h 30 au cinéma Le Club à Grenoble. Le documentaire “La vie après le suicide d’un proche” de Katia Chapoutier sera projeté et la séance sera suivie par un débat intitulé “Le suicide, en parler pour le prévenir” avec la réalisatrice.
Le vendredi 8 février à 20 h au cinéma Le Cap de Voreppe
Le conseil local de santé mentale du Pays voironnais et les associations mobilisées pour la prévention du suicide organisent une soirée, le vendredi 8 février à partir de 20 heures au cinéma Le Cap de Voreppe. Le film “Partir, revenir ou l’ambiguïté de la vie” de Juliette Warlop sera projeté, avant un débat avec la réalisatrice et le docteur Benjamin Godechot, médecin psychiatre aux urgences du CHU de Grenoble et responsable médical du centre thérapeutique ambulatoire intensif à Saint-Martin-d’Hères, spécialisé dans la prise en charge de la crise suicidaire.
https://www.ledauphine.com/isere-sud/2019/02/01/journees-mondiales-pour-la-prevention-du-suicide-son-fils-s-appelait-fabrice
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