jeudi 17 janvier 2019

RECHERCHE ETUDE AUSTRALIE Mesurer la haine de soi

Mesurer la haine de soi
https://www.jim.fr* Publié le 15/01/2019

La perte de l’estime de soi est impliquée dans le développement de nombreuses psychopathologies, rappellent des chercheurs d’Australie, en particulier dans les troubles dépressifs pouvant, dans les situations les plus dramatiques, conduire l’intéressé à se suicider. Pour cerner la réalité et l’intensité de ce désamour du sujet à l’égard de lui-même, et son lien avec des pensées suicidaires, ces auteurs proposent le recours à une échelle d’évaluation clinique de l’auto-déconsidération.
Avec le double objectif de valider un « instrument rapide d’auto-évaluation de la haine de soi » et d’explorer sa relation avec une idéation suicidaire, ils ont développé une échelle d’auto-évaluation (en 7 items) de ce sentiment d’autodépréciation (the self-hate scale).

Une évaluation du risque de suicide

Sans surprise, cette recherche montre qu’une mésestime de soi importante tend à prédire les idées suicidaires (susceptibles de déboucher sur des actes). Consistant en une échelle de type Likert[1] (un outil psychométrique comportant des affirmations sur lesquelles la personne interrogée doit exprimer « son degré d’accord ou de désaccord »), ce questionnaire d’évaluation propose donc 7 énoncés censés résumer la problématique globale de l’autodépréciation :
–I hate myself  (Je me déteste).
–I am a failure (Je suis un raté).
–I feel disgusted when I think about myself (Je me sens dégoûté quand je pense à moi).
–I am ashamed of myself  (J’ai honte de moi).
–I have no value (Je ne vaux rien).
–I wish I could escape from myself  (Je souhaiterais pouvoir m’échapper de moi-même).
–I am not proud of myself (Je ne suis pas fier de moi). 

Estimant que cette nouvelle échelle présente une « structure fiable » et qu’elle paraît susceptible d’apporter « une évaluation psychométrique valable » du sentiment d’autodépréciation, les auteurs admettent toutefois qu’avant d’être utilisée de façon plus large pour contribuer à « évaluer utilement le risque de suicide », elle doit encore « être répliquée et validée dans d’autres populations cliniques. »
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_Likert
Dr Alain Cohen