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samedi 6 juin 2020

MàJ POST SPECIAL Coronavirus COVID-19 : informations ressources

Toutes les réponses aux questions que vous vous posez sur le Coronavirus COVID-19 :
RETROUVEZ L'ACTUALITÉ,  LES ACTIONS du Gouvernement, les informations Coronavirus, Consignes, Point de situation, Numéros utiles, etc

Santé publique France met à disposition des outils destinés aux professionnels de santé et au grand public pour favoriser l''information sur le Covid-19.
Santé publique France propose des affiches, des vidéos et des spots audios à partager pour améliorer l'information et la prévention du Covid-19.
Les affiches téléchargeables :
Alerte coronavirus : pour se protéger et protéger les autres

La liste des dispositifs d’aide à distance en santé qui poursuivent leur mission d’écoute et de soutien pendant la période de confinement, ainsi que des dispositifs nouvellement créés en raison du contexte de confinement, est remise à jour régulièrement et accessible sur le site de Santé publique France, à l’adresse suivante : https://www.santepubliquefrance.fr/a-propos/services/aide-a-distance-en-sante-l-offre-de-service Vous trouverez également sur le site de Santé publique France une page Ressources Santé mentale, avec des sites internet de référence pour le grand public : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/articles/covid-19-prendre-soin-de-sa-sante-mentale-pendant-l-epidemie


Lignes d'écoute et de soutien actives pendant l'épidémie de Covid-19 
Dispositifs d'aide proposant écoute, conseil, soutien et orientation par téléphone ou par internet. Cette liste, non exhaustive, recense des dispositifs nationaux d’aide à distance disponibles pendant l'épidémie (les appels téléphoniques ne sont pas surtaxés). La disponibilité des services a été vérifiée sur leurs sites internet respectifs. Les lignes sont classées par ordre alphabétique. (Mis à jour lundi 20 avril) Sources : Psycom/Santé publique France/IREPS Auvergne-Rhône-Alpes http://www.psycom.org/Actualites/Lignes-d-ecoute-et-de-soutien-actives-pendant-l-epidemie-de-Covid-19

PLAN DU POST
SANTÉ MENTALE & COVID-19


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SANTÉ MENTALE &
COVID-19


DE NOMBREUX CENTRES, STRUCTURES, ASSOCIATIONS, PROFESSIONNELS DE SANTÉ MENTALE, COLLECTIFS SOLIDAIRES ETC SE MOBILISENT POUR MAINTENIR UNE ACTIVITÉ, FAVORISANT MAJORITAIREMENT LE TÉLÉPHONE, EN CAS DE SOUFFRANCE PSYCHIQUE, MAL ÊTRE, IDÉES SUICIDAIRES N’HÉSITEZ PAS A CONTACTER UN CENTRE MEDICO PSYCHOLOGIQUE, LIGNES D ÉCOUTE, PSYCHOLOGUES, PSYCHIATRES LIBÉRAUX, ETC.    POUR CONNAITRE LEURS MODALITÉS DE PERMANENCES.


DOSSIERS ET RESSOURCES OUTILS EN LIGNE 

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Covid-19 : une enquête pour suivre l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant l'épidémie
Depuis le 23 mars 2020, Santé publique France a lancé l'enquête CoviPrev en population générale afin de suivre l’évolution des comportements (gestes barrières, confinement, consommation d’alcool et de tabac, alimentation et activité physique) et de la santé mentale (bien-être, troubles).
Mis à jour le 05 Juin 2020
https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/covid-19-une-enquete-pour-suivre-l-evolution-des-comportements-et-de-la-sante-mentale-pendant-l-epidemie#block-249162


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Nouvelle  rubrique sur STOPBLUES
"
En période de pandémie de Covid-19, nous vivons une situation inédite et angoissante pour la plupart d’entre nous. Il est normal de se sentir stressé.e, déboussolé.e ou dépassé.e par les événements. Cette rubrique a été créée pour vous accompagner."

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Covidout.fr : une appli pour aider à préserver notre santé mentale et développer son adaptation
27 mai 2020
Conçu par des soignants et des chercheurs de l’UPEC, du CNRS, de l’Inserm et de l’Université de Genève et lancé en avril 2020, Covidout.fr propose des ressources gratuites pour aider à préserver notre santé mentale et développer nos capacités d’adaptation face à la crise engendrée par le Covid-19. 
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Des fiches pour aider les parents d’enfants en difficulté pendant le confinement
Stéphanie Lavaud 5 mai 2020
Paris, France – Alors que la France entrait en confinement le 17 mars dernier, tout le service de psychiatrie de l'enfant et l'adolescent de l’hôpital Robert Debré a décidé de se mobiliser pour produire des fiches (56 à ce jour !) afin d’aider les parents d’enfants en difficultés dans cette période particulière. Une initiative originale qui a rencontré un franc succès avec plus de 350 000 visites sur le site depuis sa création (https://www.pedopsydebre.org/fiches-pratiques).

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Des fiches repères pour l'accompagnement psychologique des soignants

Publié le 06 Mai 2020
En première ligne face au Covid-19, les soignants sont exposés à des souffrances physiques et psychologiques. Dans ce contexte, le groupement média Covid-19 Presse pro, l'association Soins aux professionnels en santé (SPS) et la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) se sont associés pour mettre à leur disposition dix fiches repères d'accompagnement psychologique.

Ces fiches décryptent en effet les principales situations où l’équilibre psychologique, émotionnel, est fragilisé. Sept fiches sont dédiées aux soignants et trois autres aux équipes managériales. Elles proposent conseils, recommandations, adresses et liens utiles pour prévenir et soulager la détresse psychologique face aux situations de stress inédites rencontrées par les soignants. Sont ainsi abordés : le risque suicidaire, les conduites addictives, les troubles du comportement, le stress et le burn out, le stress post-traumatique, le deuil, l'insomnie, la sensibilisation et détection et enfin l'accueil des étudiants en santé.
Voir et télécharger les fiches sur le site dédié : https://www.covid19-pressepro.fr/fiches-reperes/

https://www.santementale.fr/actualites/des-fiches-reperes-pour-l-accompagnement-psychologique-des-soignants.html
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La HAS se saisit de plusieurs sujets où l'équilibre entre la protection des personnes et leur autonomie semble remis en question par la survenue de l'épidémie de COVID- 19
Epidémie de COVID-19 : protéger et accompagner les publics fragilesPublié le 24 avril 2020

La HAS se saisit de plusieurs sujets où l'équilibre entre la protection des personnes et leur autonomie semble remis en question par la survenue de l'épidémie de COVID- 19

Préoccupée par la situation des publics fragiles dans le contexte actuel d'épidémie et de confinement, la Commission en charge du social et du médico-social de la HAS (CSMS) s'est autosaisie de plusieurs sujets où l'équilibre entre la protection des personnes et leur autonomie semble remis en question par la survenue de l'épidémie de COVID- 19. Elle a retenu 3 thèmes à son programme de travail. Ces travaux complèteront ceux engagés par ailleurs par la HAS, sur la sortie du confinement.
La survenue de l 'épidémie de COVID-19 et les mesures de prévention mises en œuvre ont un impact non négligeable sur les personnes accompagnées par les structures du secteur social et médico-social. Parmi les plus exposées : les enfants, les personnes vivant dans un contexte de violences et en particulier les femmes, les personnes âgées, les personnes isolées, les personnes en situation de handicap, de précarité, celles souffrant de troubles psychiques hospitalisées ou non, les personnes souffrant d'addiction, les étrangers en situation irrégulière, les détenus, les personnes à risque suicidaire, les personnes sans domicile fixe.
Pour faire face à la crise et aux conséquences du confinement, comme la fermeture de certains services ou établissements, l'accès rendu plus difficile à des services de base ou l'isolement des personnes, les professionnels ont multiplié les démarches d'adaptation : création de places d'hébergement pour les personnes à la rue, déploiement de modalités de suivi à distance, création de plates-formes téléphoniques, etc. Les fédérations, les associations, les Agences régionales de santé et les conseils départementaux, la Direction générale de la cohésion sociale se sont mobilisées pour proposer des solutions et partager des bonnes pratiques dans un contexte difficile et inédit.
Mais il demeure des situations difficiles voire alarmantes, et parce qu'il est important de préparer l'accompagnement des personnes fragiles au déconfinement et à la période complexe qui s'ensuivra, la CSMS a décidé d'apporter sa contribution. Elle prévoit la production dans des délais rapides de fiches sur trois thématiques et pose les contours de travaux à plus long terme.
Trois thèmes prioritaires ont été identifiés
Parmi les travaux qu'elle va mener à court terme, la CSMS souhaite identifier des repères qui viendront guider l'action sociale et médicosociale sur la question essentielle du respect des principes de protection et d'autonomie, en situation de crise et d'urgence. Elle abordera les moyens de respecter les droits fondamentaux et la façon d'adapter les démarches participatives.
La CSMS mènera également un travail sur les modalités d'adaptation du confinement aux différents types de public concerné. Des points de vigilance seront identifiés et des préconisations d'aménagement du confinement proposées. L'objectif est de parvenir à concilier distanciation physique d'une part et qualité de vie et maintien du lien social d'autre part. Dans cette perspective, elle s'intéressera également à l'apprentissage des gestes barrières et des mesures protection par les personnes ayant des troubles cognitifs ou psychiques.
Enfin, la commission a pour ambition d'aider les structures sociales et médico-sociales à accompagner et soutenir les professionnels, les personnes et leurs proches, face aux traumatismes dus à la confrontation à la mort et à l'isolement, afin de favoriser la résilience individuelle et collective, quel que soit le contexte. 
A plus long terme, tirer les enseignements de la crise épidémique

La CSMS produira une recommandation spécifique sur les formes nouvelles du travail social. Si l'évolution vers des modalités d'exercice hors les murs était déjà amorcée, la crise du Covid-19 a accéléré le phénomène, incitant à des interventions au domicile des personnes et développant des actions via le numérique.

Plus largement, les experts de la commission apporteront leur expertise aux travaux de la HAS relatifs aux conditions de sortie de confinement afin d'y prendre en compte les spécificités de l'ensemble des acteurs, qu'ils travaillent dans les champs sanitaire, social ou médico-social.
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Actualités
Covidout.fr
Vient de sortir : un outil en ligne gratuit pour aider à préserver notre santé mentale et développer nos capacités d’adaptation face à la crise engendrée par le Covid-19, conçu par des soignants et des chercheurs.

Dans le contexte du Covid-19 qui bouscule nos vies, nos habitudes, nos relations sociales et notre santé y compris mentale, il ne suffit pas de communiquer : il faut aider les citoyens.nes à y faire face. Une équipe de professionnels de la santé, de chercheurs et d’experts ont ainsi développé Covidout.fr qui fournit des ressources concrètes et personnalisées pour aider à maintenir un équilibre de vie dans la situation exceptionnelle que nous vivons, et ses évolutions à venir.

L’objectif de Covidout.fr est d'aider les personnes en souffrance psychique passagère ou chronique à trouver des stratégies d’adaptation à moyen et long terme pour mieux vivre la crise dans ses différentes dimensions, sanitaire, psychologique, sociale et économique, dans un contexte de grande incertitude.

Covidout.fr propose des outils pour évaluer au quotidien son humeur et explorer différentes sphères (sommeil, nutrition, émotions…) et visualiser leurs évolutions au moyen de graphiques. L’objectif est de mieux comprendre et mieux gérer ses rythmes et ses comportements.

Selon les besoins des utilisateurs, des vidéos et des conseils concrets sont présentés autour de thèmes clés : sommeil, nutrition, respiration, sexualité, gestion du stress et des conflits, psychologie, ergothérapie, gestes sanitaires, psychiatrie, etc. Des programmes d’entrainement sont aussi proposés : activité sportive, méditation, art-thérapie.

Covidout.fr est aussi un espace participatif qui s’enrichira au fur et à mesure que l’actualité évolue. De nouveaux domaines d’expertise et outils pédagogiques seront proposés pour répondre précisément à de nouvelles problématiques survenant lors des différentes évolutions de la crise.

C’est aussi l’opportunité à ceux qui le souhaitent de contribuer à la recherche en participant à des études visant à mieux comprendre les mécanismes d’adaptation à la crise.

Covidout.fr est le fruit de la coopération entre des chercheurs issus de laboratoires du CNRS et de l'Inserm, de l’Université Paris Est Créteil, et de l’Université de Genève. Il a bénéficié de la contribution bénévole d’un grand nombre d’experts issus des milieux académiques français et helvétiques, et du secteur privé et associatif. Le projet a bénéficié du soutien de deux fondations privées genevoises (Fondation Fondamental Suisse et Fondation Campus Biotech), et du Congrès Français de Psychiatrie.

Il a été développé en étroit partenariat avec l’Institut Adaptation et son directeur Christian Clot. Covidout.fr s’articule ainsi au projet Covadapt, une étude observationnelle longitudinale et deconception de solutions d’adaptation pour la population générale (https://adaptationinstitute.com/2020/03/23/covadapt-etude/), là où Covidout.fr se centre sur la dimension interventionnelle. Les deux projets partagent un noyau commun de chercheurs.



https://www.covidout.fr/

Coordination, conception, réalisation :
Luc Mallet, professeur de psychiatrie, Université Paris-Est Créteil, CHU Henri Mondor ; Institut du Cerveau (ICM) ; Institut de Santé Globale & Département de Santé Mentale et Psychiatrie, Université de Genève. luc.mallet(at)inserm.fr
Margot Morgiève, chercheuse en sciences sociales, Cermes3, CHU de Montpellier, ICM. margot.morgieve(at)cnrs.fr
Swann Pichon, professeur de santé digitale, Haute Ecole de Santé & Université de Genève. swann.pichon(at)unige.ch
Karim N’Diaye, ingénieur de recherche au CNRS, plateforme PRISME, Institut du Cerveau - ICM. karim.ndiaye(at)icm-institute.org
Xavier Briffault, chercheur en sciences sociales au CNRS, Cermes3. xavier.briffault(at)cnrs.fr 27avril2020
https://www.cermes3.cnrs.fr/fr/30-categories-all/categories-fr/actualites/850-covidout-fr 

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INSERM Covid-19 et santé mentale : un site et une appli pour prévenir le mal-être

Science
17.04.2020
Dans la situation inédite que nous vivons, il est normal de se sentir stressé, déboussolé ou dépassé par les événements. Pour aider à faire face à ces sentiments, l’équipe Inserm à l’origine de StopBlues, un dispositif numérique conçu pour agir sur le mal-être psychologique, l’a enrichi d’une rubrique "Covid-19".

Développé en 2018 par l’équipe Epidémiologie clinique et évaluation économique appliquées aux populations vulnérables* dirigée par Karine Chevreul, le dispositif StopBlues, a pour objectif de prévenir la souffrance psychique et ses conséquences : un site web et une application aident ses utilisateurs à identifier les signes de leur mal-être, à rechercher des causes possibles et à trouver des solutions concrètes pour y faire face et aller mieux.

En cette période particulière, l’équipe a enrichi le dispositif avec une nouvelle rubrique dédiée à la pandémie de Covid-19, pour aider tout à chacun à prendre soin de sa santé mentale pendant ce moment difficile et le confinement qu’il implique.

De courtes vidéos courtes décrivent les émotions que l’on peut ressentir face à la peur de la maladie, aux difficultés du confinement, à l’isolement social ou aux conflits familiaux.

On y trouve en outre des conseils pratiques et concrets pour organiser son quotidien, faire face à l’anxiété et à l’ennui, repérer des sources d’information fiables, trouver de l’aide et du soutien.

Cette rubrique a été développée par l’équipe de Karine Chevreul, en partenariat avec le Centre collaborateur de l’OMS pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS, Lille) et Psycom, organisme public d’information sur la santé mentale.
Consulter le site web StopBlues
Télécharger l'application iOS
Télécharger l'application Android

Attention : la nouvelle rubrique Covid-19 n’a pas encore été intégrée aux applications mobiles, mais cela ne saurait tarder ! En attendant, consultez-là sur la version Web.
Note :
* unité 1123 Inserm/Université Paris Diderot, Epidémiologie clinique et évaluation économique appliquées aux populations vulnérables (ECEVE)
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CovidEcoute : détresse psychique, une aide anti-stress

Apporter un soutien psychologique aux personnes qui font face à une détresse émotionnelle liée au Covid-19, tel est le but de la plateforme CovidEcoute, lancée le 15 avril 2020. Au menu : des guides pour "s'aider soi-même" et des visioconsultations 16 avril 2020 • Par Cassandre Rogeret / Handicap.fr

Colère, anxiété, tristesse, épuisement... Le Covid-19 et le confinement qui en résulte peuvent engendrer des états de souffrance psychologique chez de nombreux Français. Pour les aider à gérer ce flot d'émotions, la Fondation FondaMental, dédiée à la lutte contre les troubles psychiatriques, lance le 15 avril 2020 la plateforme CovidEcoute (lien ci-dessous). L'objectif : répondre aux détresses émotionnelles immédiates mais aussi prévenir les troubles dépressifs ou de l'humeur et le stress post-traumatique liés à cette crise sanitaire exceptionnelle. Conçu par des professionnels de santé mentale formés à la gestion du stress, ce site propose ressources, écoute et soutien, de manière totalement gratuite, grâce à l'accompagnement de thérapeutes bénévoles. Un dispositif qui se veut « simple, facile d'accès et rassurant ! »
Prise en charge personnalisée

« CovidEcoute offre une prise en charge psychologique adaptée et personnalisée à toutes les personnes déstabilisées par le confinement, tels que les étudiants, les familles de patients, les femmes enceintes, les parents épuisés, les soignants, les proches endeuillés, les personnes qui peinent à contrôler leur consommation d'alcool..., explique Stéphany Pelissolo, psychologue clinicienne, à l'initiative du projet. L'idée de cette plateforme a émergé à la suite d'une discussion avec des amis psychologues. » Selon elle, l'enjeu est d'éviter que des symptômes ou émotions « anormales » apparaissent ou persistent du fait de la durée de la crise.

Pour connaître leur état de santé mentale et identifier les solutions adaptées, les internautes sont tout d'abord invités à remplir un bref questionnaire : « Je souhaite acquérir des stratégies pour mieux gérer mes émotions, je suis surmené/épuisé, j'ai des idées suicidaires, je ne supporte plus les morts ou encore les choix éthiques à faire au quotidien... ». Prochaine étape : évaluer son niveau de tension ou de stress, de mal-être immédiat, d'épuisement, de colère et d'envies suicidaires, sur une échelle de 1 à 10. Plusieurs ressources sont ensuite proposées en fonction du « score » obtenu.
Des séances de 45 min à 1h30

Si ce dernier est « faible », la plateforme renvoie vers des guides et autres ressources pour « s'aider soi-même », comme des séances de méditation pour « prendre soin de soi en sept jours », une application d'auto-soin gratuite ou encore des programmes pour gérer son addiction. En complément, elle propose un accès sécurisé et individualisé à des téléconsultations de soutien psychologique d'une « durée inédite », selon ses concepteurs, entre 45 minutes et 1h30. Autre « originalité » du site : l'internaute peut choisir lui-même, en ligne, via la plateforme de téléconsultation Qare, son thérapeute ainsi que la date et l'heure de l'entretien puis recevoir un compte-rendu à l'issue de la séance. Des éléments « bien utiles qu'on ne retrouve pas sur les autres plateformes », estime Stéphany Pelissolo.
Un sourire bienveillant

Pourquoi visioconsultation plutôt qu'une ligne d'écoute ? Pour cette psychologue, « c'est absolument essentiel en plein confinement où les gens ont moins de contacts sociaux ». « Parler, a fortiori en période de crise, est, certes, fondamental, mais il est aussi important de recevoir un sourire et un regard soutenant et bienveillant, poursuit-elle. Cela permet aussi de décrypter des éléments pas forcément évoqués par l'interlocuteur. » Mais, ne vous méprenez pas, « il ne s'agit pas d'une psychothérapie, prévient Stéphanie Pelissolo. Notre rôle est de faire acquérir aux personnes en proie au stress des stratégies pour faire face à leur souffrance dans l'ici et maintenant ». Internes en psychiatrie, psychologues, psychothérapeutes, psychiatres, addictologues... Pour ce faire, plus de 500 professionnels volontaires, « spécifiquement formés à la gestion du stress », ont été recrutés mais, pour l'heure, 113 d'entre eux sont effectifs.
Groupes de parole à venir

Quelque 150 consultations ont été effectuées en amont du lancement officiel. « Les premiers retours des patients et des professionnels sont très encourageants », se félicitent les concepteurs. D'ici une quinzaine de jours, des groupes de parole animés par des psychothérapeutes seront mis en place, « pour partager ses émotions et prendre conscience qu'on n'est pas seul à ressentir de l'anxiété, de la tristesse », explique Stéphanie Pelissolo. Quid de l'après Covid-19 ? La plateforme a vocation à durer et « sera encore disponible après le déconfinement », indique-t-elle. « D'autant que ce dernier risque également d'avoir des conséquences considérables. Après deux mois de stand-by, revenir à une vie où l'on est sur-stimulé et confronté à des contacts sociaux permanents peut faire un sacré choc, souligne-t-elle. Les ressources proposées seront alors adaptées en fonction des besoins qui se manifesteront à ce moment-là. »
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Publication d’un livre pour aider les enfants et les jeunes à faire face à la COVID-19 ‎
Communiqué de presse du Comité permanent interorganisations
9 avril 2020

Communiqué de presse OMS

Plus d’une cinquantaine d’organisations actives dans le secteur humanitaire, parmi lesquelles l’Organisation mondiale de la Santé, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et Save the Children, se sont associées pour publier un livre destiné à aider les enfants à comprendre la COVID-19 et à y faire face.

« Mon héroïne, c’est toi : comment combattre la COVID-19 quand on est un enfant » explique, en s’aidant d’Ario, une créature fantastique, comment les enfants peuvent se protéger et protéger leurs proches et leurs amis du coronavirus et comment ils peuvent gérer les émotions complexes qui s’emparent d’eux lorsqu’ils sont confrontés à une réalité nouvelle qui évolue rapidement.

Cet ouvrage, qui s’adresse avant tout aux enfants de 6 à 11 ans, est un projet du Groupe de référence du Comité permanent interorganisations pour la santé mentale et le soutien psychosocial dans les situations d’urgence, une collaboration unique entre les institutions du système des Nations Unies, des organisations non gouvernementales nationales et internationales et des organismes internationaux qui apportent un soutien en santé mentale et un soutien psychosocial dans les situations d’urgence.

Au début de ce projet, plus de 1700 enfants, parents, aidants et enseignants du monde entier ont fait part de la façon dont ils faisaient face à la pandémie de COVID-19. Grâce à ces avis très précieux, la scénariste et illustratrice Helen Patuck et toute l’équipe du projet ont pu s’assurer que l’histoire et les messages qu’elle véhicule font écho chez des enfants issus de milieux différents sur tous les continents.

Afin d’atteindre le plus d’enfants possible, ce livre sera largement traduit. Il est publié en six langues dès aujourd’hui et plus d’une trentaine d’autres versions sont en cours de réalisation. Il est mis à disposition en ligne et sous la forme d’un livre audio.

Lien pour télécharger le livre

Mon héroïne, c’est toi : toutes les versions linguistiques

Citations des partenaires du projet
Organisation mondiale de la Santé
Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général
« Nous avons appris des précédentes situations d’urgence humanitaire à quel point il était primordial de répondre aux craintes et à l’anxiété qui assaillent les jeunes en cas de bouleversement de la vie telle qu’ils la connaissent. Nous espérons que ce livre joliment illustré, qui fait voyager les enfants dans différents fuseaux horaires et sur tous les continents, les aidera à comprendre ce qu’ils peuvent faire pour garder leur optimisme et rester à l’abri pendant la flambée de coronavirus. »
UNICEF
Henrietta Fore, Directrice générale
« Partout dans le monde, les enfants voient leur vie complètement bouleversée, la plupart d’entre eux vivant dans des pays qui ont mis en place des restrictions de déplacement ou un confinement sous une forme ou sous une autre. Ce livre formidable aide les enfants à comprendre cette nouvelle donne et à s’y retrouver et leur permet d’apprendre les petits gestes qu’ils peuvent accomplir pour devenir les héros de leur propre histoire. »
Haut-Commissariat pour les réfugiés
Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
« Il s’agit, pour les enfants du monde entier, d’une aide importante qui repose sur un message puissant d’ouverture aux autres : cette pandémie ne pourra être vaincue que si chacun participe à la prévention et prend part à la riposte. Les enfants aussi peuvent apporter leur aide, même s’ils sont réfugiés, déplacés ou apatrides. Personne n’est protégé si nous ne sommes pas tous protégés. »

UNESCO
Audrey Azoulay, Directrice générale
« Il est primordial de partager des informations factuelles et fiables pour riposter à la COVID-19 et je voudrais saluer la créativité et la passion de tous les artistes, auteurs et éditeurs qui trouvent des solutions convaincantes pour traduire et rédiger des histoires et pour les illustrer afin que les enfants et leurs familles puissent en tirer du réconfort et des idées pour avancer dans cette situation stressante. L’UNESCO soutient avec fierté cette initiative et nous y voyons un exemple de la contribution que le monde artistique peut faire au bien-être et à la résilience de tous. »
Lien pour télécharger le livre
Mon héroïne, c’est toi : toutes les versions linguistiques
Autres liens
OMS: Tips for parenting during the COVID-19 outbreak
UNESCO : Tips for children learning at home
Considérations liées à la santé mentale et au soutien psychosocial pendant la pandémie de COVID-19
Groupe de référence du Comité permanent interorganisations pour la santé mentale et le soutien psychosocial dans les situations d’urgence (en anglais)

Pour toute demande en lien avec les traductions :

Groupe de référence du Comité permanent interorganisations pour la santé mentale et le soutien psychosocial dans les situations d’urgence, courriel : mhpss.refgroup@gmail.com

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Des ergothérapeutes proposent un livret d'activités pour les enfants
Publié le 08 Avril 2020

Pour aider parents et/ou éducateurs auprès d'enfants durant le confinement, un collectif d'ergothérapeutes libéraux spécialisés en pédiatrie met gratuitement en ligne un livret contenant plus de 100 exercices faciles à réaliser avec peu de matériel. En 150 pages détaillées et illustrées, les rééducateurs proposent des exercices qui reprennent une grande partie du champ des axes travaillées en cabinet : activités sensorielles, travail sur les émotions, motricité globale, motricité fine, activités visio-spaciales, logique, vie quotidienne...
Livret d'activités pour vos enfants et vous, voir en ligne 
https://www.santementale.fr/actualites/des-ergotherapeutes-proposent-un-livret-d-activites-pour-les-enfants.html

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COVID 19, prendre soin de sa santé mentale
8 avril 2020
Des professionnels de la réhabilitation psychosociale et de la remédiation cognitive proposent une fiche ressources pour aider à prendre soin de sa santé mentale pendant cette période de confinement.

fiche le vinatier.pdfpdf, 321.97 Ko
https://www.unafam.org/finistere/ressources/covid-19-prendre-soin-de-sa-sante-mentale

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Ressources pour les professionnels pour la gestion de l’anxiété et du stress des personnes exilées
7 avril 2020 | Actualités

L’Orspere Samdarra est un observatoire national, hébergé par le centre hospitalier le Vinatier à Bron (69). Il s’intéresse au lien entre les questions de santé mentale et les problématiques sociales (précarité, vulnérabilité et migrations…).

Il propose sur son site différentes rubriques comprenant des liens, des sites, des documents ressources à destination du grand public, pour les personnes concernées en matière de santé mentale, précarité ou migration, pour accompagner les enfants et les parents, à destination des professionnels et des lectures et ressources scientifiques sur la santé mentale et le covid 19. Cliquez-ici.

Vous pourrez notamment trouver sur ce site un poster mise en ligne par la Croix-Rouge française pour gérer le stress pendant le covid 19 basé sur les recommandations de l’OMS. Vous trouverez également la santé en BD qui montre les gestes simples contre le coronavirus. Mais également des liens vers des sites qui vous donnent de l’information sur le mode confiné, comme celui de « banlieue santé » qui propose des vidéos de prévention traduites en plusieurs langues.

Concernant l’accompagnement des personnes exilées, vous pourrez trouver un premier retour d’expérience et des propositions pour le travail clinique avec les patients exilés et traumatisés pendant le confinement par une psychologue clinicienne, Marie Caroline Saglio-Yatzimirsky. Le site propose également des traductions dans différentes langues et des réflexions interculturelles documentées par les pratiques de médiation sur les terrains de la migration. Vous pourrez aussi consulter une fiche traduite dans différentes langues à destination des intervenants sociaux sur le bien-être et l’état de santé psychique des réfugiés et de demandeurs d’asile. Cette fiche a été réalisée au Canada et peut être utilisée pour la situation française.

Le centre national de ressources et de résilience (CN2R) est destiné à travailler sur la connaissance du psychotraumatisme pour améliorer la prise en charge de l’ensemble des victimes.

En cas de grande détresse psycho-sociale (caractère anxiogène du confinement, sentiment d’insécurité, difficultés relationnelles…), appelez le Numéro vert de la cellule de soutien psychologique : 0.800.130.000

Le CN2R présente la cartographie nationale s’appuyant sur les 12 centres régionaux du psychotraumatisme qui sont des lieux de consultations spécialisées proposant une offre de soin aux personnes victimes de psychotraumatismes, indépendamment de la nature du traumatisme vécu (physique ou psychique, résultat d’un accident, de violences, de maltraitance…) ou des populations concernées (enfants, adultes, civils, militaires, avec handicap, migrants, …). Ces unités spécialisées (avec antennes départementales) regroupent une équipe de professionnels spécifiquement formés au psychotrauma et proposant une offre de soin gratuite répartie sur le territoire national.

Le CN2R publie sur son site des recommandations relatives à l’épidémie de Covid-19 qui est une source potentielle de stress et d’anxiété. Parmi ces ressources, des fiches consignes élémentaitres traduites en 24 langues et en LSF. Santé publique France, un kit transculturel pour les enfants réalisé par la Maison de Solenn ou des ressources pour le travail avec les patients migrants éditées par la CIMADE.

Par ailleurs, plusieurs associations animent des plateformes d’écoute téléphonique à destination des personnes vulnérables. Vous trouverez ci-après un recensement (non exhaustif) de ces initiatives. Cliquez sur le tableau ci-après.


https://accueil-integration-refugies.fr/2020/04/07/ressources-pour-les-professionnels-pour-la-gestion-de-lanxiete-et-du-stress-des-personnes-exilees/

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Un kit transculturel sur le COVID-19 pour les enfants et les parents
Posted on 2 avril 20
Les équipes transculturelles du professeure Marie-Rose Moro ont élaboré un kit pour accompagner les familles non francophones durant cette crise sanitaire. Il apporte aux parents une aide dans l’accompagnement des enfants durant le confinement. En effet, les professionnels précisent l’importance de préserver une vie d’enfant, même si la routine est bousculée. Le kit est à adapter en fonction du mode de vie, de la langue et de la culture de chaque famille. Cependant, ce kit peut être utile pour tout professionnel accompagnant des familles ou enfants issus d’une autre culture.
Des activités ludiques pour jouer et apprendre y sont proposées. Des supports pour se repérer dans la journée, des liens vers des comptines du monde à écouter sont également à disposition. Enfin, un tableau rédigé par l’équipe du Dr. Pommepuy permet d’identifier les réactions d’anxiété chez l’enfant ou l’adolescent et de trouver les meilleures réponses ou aides à leur apporter.
L’association internationale d’EthnoPsychanalyse propose également sur son site des liens utiles pour les familles non francophones. Des explications sur le COVID-19, des attestations de déplacement en plusieurs langues, et des vidéos informatives y sont détaillées.
https://www.transculturel.eu/Se-battre-contre-le-coronavirus-en-plusieurs-langues-et-vivre-le-confinement-avec-ses-enfants_a1097.html

http://scope.copes.fr/un-kit-transculturel-sur-le-covid-19-pour-les-enfants-et-les-parents/

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Covid-19 : aide à la réflexion concernant l’organisation des CMP des CHS

En réponse à de nombreuses sollicitations de la part des CHS et EPSM la Conférence nationale des présidents de CME/CHS propose dans un document (reproduit ci-dessous) une aide à la réflexion concernant l’organisation des CMP des CHS dans le contexte épidémique actuel. Ce document s’inscrit dans la continuité du texte de la DGOS sur l’ambulatoire et de la HAS sur la prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques en situation de confinement à leur domicile.
Dans chaque secteur de psychiatrie générale et de psychiatrie infanto-juvénile, et durant la période de confinement, la continuité des soins ambulatoires est organisée et renforcée dans le but de prévenir le risque de décompensation psychiatrique, réduire les effets du confinement et éviter toute rupture de soin.
Ainsi, il importe de maintenir voire d'intensifier des activités de CMP (entretiens, consultations situations non programmées, visites à domicile notamment pour patients vulnérables etc...). Il sera porté une très grande vigilance à ce que les personnels disposent des équipements de protection individuelle nécessaires et que les locaux accueillant le public soient réaménagés en conséquence.
Pour la psychiatrie infanto-juvénile, le travail de suivi s’appuie sur une guidance parentale, les enfants étant peu réceptifs à la consultation téléphonique. Il met en oeuvre les outils interactifs nécessaires. Ainsi la visio-consultation est à privilégier dans la mesure où elle permet d’autres options thérapeutiques (psychomotricité, guidance familiale, …).
Pour rappel, les hôpitaux de jour adaptent leur dispositif selon les mêmes modalités en privilégiant un accueil individuel pendant la période de confinement. En complément de cette activité une réponse téléphonique structurée est mise en oeuvre à partir des CMP. Cette réponse s'inscrit dans le cadre des mesures exceptionnelles visant à réduire les déplacements pour éviter la propagation du virus. Son objectif est de maintenir le contact avec des patients antérieurement suivis, de leur proposer un soutien mais aussi de faciliter l'accès aux soins pour de nouvelles demandes.
Quelles qu'en soient les modalités, cette réponse est assurée selon les principes de proximité et de continuité des soins et de pluridisciplinarité de l'équipe du CMP qui reste donc en activité. Elle préserve les conditions de confidentialité des échanges, et de respect de l'intimité et de la dignité des personnes. Une attention toute particulière sera portée au caractère non intrusif de la démarche.
Un bilan de cette activité est réalisé de façon hebdomadaire au minimum par l'équipe du CMP en présence d'un psychiatre de secteur. Les actes sont tracés dans le DPI et font l'objet d'un codage spécifique. Cette activité de réponse téléphonique structurée comprend :
• Le maintien du traitement des nouvelles demandes de prise en charge (recontact téléphonique etc ...)
• La mise en oeuvre des contacts téléphoniques nécessaires pour tout patient suivi
• Le déploiement d'une activité de soutien à distance pour les situations qui le nécessitent par vidéotransmission ou téléphone
1) LES CONTACTS TELEPHONIQUES
Pour ce qui concerne les patients suivis : Les contacts sont effectués à partir de la file active du CMP. Les patients connus pour leur situation de vulnérabilité clinique et/ou sociale, notamment en appartements associatifs ou dispositifs équivalents, sont contactés de manière prioritaire.
Les patients bénéficiant habituellement de consultations individuelles sont contactés téléphoniquement, si possible par le professionnel référent de la prise en charge, en accord avec le patient en lien avec le médecin généraliste, et le cas échéant avec le psychiatre traitant ou le psychiatre responsable de la structure. En cas d'absence un message est laissé si possible, voire doublé d'un sms. Ce contact permet l'évaluation de la situation du patient et notamment de sa vulnérabilité potentielle au confinement. Il évalue notamment :
• L'état clinique psychique et physique (symptomatologie éventuelle Covid 19 du patient.)
• La capacité à respecter les gestes barrière et le vécu de la situation de confinement
• Les informations relatives au suivi du traitement médicamenteux et à son renouvellement (prescription des ordonnances, délivrance et contacts pharmaciens et infirmiers libéraux...)
• L'identification des ressources de l'environnement (proche, famille, aidants etc..)
• Les capacités à faire appel à des personnes ressources, au médecin traitant ou à l’équipe de CMP ou à toute personne susceptible de lui venir en aide. Les numéros d'urgence, notamment psychiatriques, lui sont communiqués.
Si nécessaire, il est l'occasion d'une proposition de contact avec le médecin traitant, de consultation en CMP, en particulier pour maintenir un accueil physique et/ou les nécessités relatives aux traitements retard, d'une visite à domicile ou d'une hospitalisation etc....
Ce contact téléphonique peut être réitéré dans le cadre du projet de soin coconstruit avec le patient en y associant dans toute la mesure du possible sa famille et ses proches. Il est communiqué au patient un numéro d’appel mise en place au niveau sectoriel ou intersectoriel pour les situations de détresse aiguée. Le médecin traitant en est informé.
Pour ce qui concerne les nouvelles demandes : Elles sont prises en compte selon les principes habituels d'évaluation de la demande, d'orientation auprès du professionnel concerné, en lien avec le psychiatre du service pour la suite à donner dans le contexte actuel.

2) L'ACTIVITE DE SOUTIEN A DISTANCE
L'activité de soutien à distance a pour vocation de maintenir un lien relationnel avec un patient qui le nécessite au-delà d'un contact téléphonique unique
. Elle peut s’effectuer par vidéo transmission, si l’outil technique existe et est conforme aux recommandations du Ministère de la Santé, ou à défaut par téléphone, dans les conditions habituelles des entretiens ou consultations. Il est rappelé de veiller au strict respect des obligations déontologiques de confidentialité et de discrétion des échanges. Cette activité est organisée dans la mesure du possible au sein des locaux d'une structure de soins. Qu'elle qu'en soit la localisation, les conditions, notamment l'accès au DPI, et les moyens de vidéotransmission dans le cadre de l'épidémie actuelle sont conformes à l'arrêté du 20 mars 2020 du ministère de la Santé ainsi qu'aux aux recommandations de la Haute Autorité de Santé (Qualité et sécurité des actes de téléconsultation et de téléexpertise - Guide de bonnes pratiques mai 2019, et Réponses rapides dans le cadre du COVID-19 Prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques en situation de confinement à leur domicile). Les solutions numériques sont disponibles sur le site du ministère.
Cette activité de soutien est généralement destinée aux patients suivis mais elle peut être envisagée pour des personnes orientées par les plateformes de soutien médico-psychologique ou pour toute nouvelle demande de soins. Elle ne se conçoit qu'en accord avec le patient concerné et après avis du psychiatre de la structure. Elle prend alors la forme d'entretiens à distance réguliers. Le patient est informé de l'identité du professionnel de l'équipe de secteur et de la structure de soins concernés, de l'heure et de la date des contacts. Le médecin traitant en est informé si il y a lieu sous réserve de l'autorisation du patient.
L'évaluation de la situation du patient est renouvelée à chaque contact tel qu'indiqué pour le contact téléphonique. La fréquence des contacts est convenue avec le patient. Elle peut être le cas échéant plus soutenue que celle des consultations auxquelles ils se substituent temporairement.
CENTRE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE / CHS / COVID-19, Groupe ressource de la conférence des présidents CME/CHS, 6 Avril 2020
https://www.santementale.fr/actualites/covid-19-aide-a-la-reflexion-concernant-l-organisation-des-cmp-des-chs.html

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Considérations liées à la santé mentale et au soutien psychosocial pendant la pandémie de COVID-19 18 mars 2020
Publication OMS
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L'OMS et les autorités de santé publique du monde entier agissent pour contenir l'épidémie de COVID-19. Cependant, cette période de crise génère du stress dans toute la population. Les considérations présentées dans ce document ont été élaborées par le Département santé mentale et abus de substances psychoactives de l'OMS sous la forme d'une série de messages pouvant être diffusés afin de favoriser le bien-être mental et psychosocial dans différents groupes de personnes pendant l'épidémie.

Arabic version
English version
Spanish version
https://www.who.int/fr/publications-detail/mental-health-and-psychosocial-considerations-during-the-covid-19-outbreak

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Covid-19 : le Psycom propose des ressources
L'épidémie et le confinement associé peuvent avoir un impact sur la santé mentale. Psycom recense sur son site des ressources pratiques pour aider à faire face et prendre soin de sa santé mentale et celle de ces proches. 5 rubriques sont proposées :
1- Prendre soin de sa santé mentale
2- Aider les enfants à vivre l'épidémie et le confinement
3- Aider les patients, les soignants, les personnes en situation de handicap ou de précarité
4- Se méfier des rumeurs et fausses informations
5- Développer l'entraide et la solidarité
La page sera mise à jour régulièrement, au fil de l'actualité. Voir
http://www.psycom.org/Espace-Presse/Actualites-du-Psycom/Ressources-pour-notre-sante-mentale-et-celle-des-autres-en-periode-d-epidemie-et-de-confinement

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Prendre soin de sa santé mentale : les ressources des professionnels de la réhabilitation
Pendant la durée du confinement, les professionnels des structures de réhabilitation psychosociale proposent auxes usagers des services, des petites capsules vidéos et des outils pour prendre soin de sa santé mentale. Ces ressources seront référencées au fur et à mesure sur cette page, n’hésitez pas à venir la consulter quotidiennement.
Dans cette première capsule, Marie Dekerle, neuropsychologue au centre référent et centre ressource de réhabilitation psychosociale de Lyon partage son vécu expérientiel autour de la gestion de l’angoisse.
En cette période difficile, le sommeil peut-être mis à rude épreuve. Dans cette seconde capsule, Claude Gronfier du centre de recherche en neurosciences de Lyon partage des conseils pratiques pour mieux gérer son sommeil.
Proposée par Samantha Lavallée, neuropsychologue au sein de l’unité TS2A, cette fiche ressource inspirée des TCC (Thérapies cognitives et comportementales) vous propose quelques idées pour mieux vivre la situation actuelle.

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Covid-19. Le CHU de Lille organise un dispositif d'accompagnement des endeuillés
Publié le 31 Mars 2020
L’équipe du pôle de psychiatrie du CHU de Lille a réalisé une fiche sur le dispositif d'accompagnement et de soutien aux endeuillés. Une ressource disponible sur le site du Centre national de ressources et de résilience (CN2R).
Le nombre attendu de décès liés à la Covid-19 est élevé. Pourtant, les restrictions drastiques de visites dans les services de réanimation, de contacts avec le corps, de possibilités de rassemblement, et de tenue habituelle des rites funéraires compliquent sérieusement l’entrée dans le deuil des proches. De plus, les règles de confinement strict compromettent le renforcement du tissu social qui vient habituellement en soutien des endeuillés ce qui laisse présager un risque accru de deuil compliqué, voire pathologique. Les objectifs du dispositif d’accompagnement et de soutien aux endeuillés de la Covid-19 mis en place au sein du CHU de Lille sont notamment les suivants :
1. Soutenir les proches des patients décédés de la Covid-19 (famille et amis), qu’il s’agisse d’enfants, d’adolescents ou d’adultes,
2. Assurer des missions d’accompagnement, d’évaluation et de prévention psychosociale pour les endeuillés,
3. Porter la représentation d’un souci collectif et sociétal à l’égard du deuil des proches.
La fiche précise le rôle de chaque professionnel, en particulier le psychologue dans le soutien aux proches et le repérage de deuils pathologiques ou à risque de le devenir, et le psychiatre « dans les situations de crise suicidaire, deuil pathologique ou vulnérabilité psychique préexistante ». Il procède « à une évaluation clinique des membres de la famille à risque, apporte une première réponse sanitaire, oriente vers les dispositifs de soin de droit commun chaque fois que nécessaire. » Par ailleurs il coordonne l’équipe et apporte un soutien à ses membres. Une supervision de l’équipe d’accompagnement et de soutien est assurée, toutes les 2 semaines, par un professionnel clinicien de l’association Vivre son Deuil.
Voir l'intégralité du document
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Crise Covid-19 : Recommandations pour les soignants et patients en santé mentale
L'épidémie de COVID-19 a de multiples répercussions tant sur la santé que sur la vie de la société. Le récent confinement de l'ensemble de la population notamment peut être difficile à vivre tant pour les patients psychiatriques, que pour les soignants et le grand public. C'est pourquoi le Comité Scientifique de l'Encéphale met à votre disposition un ensemble de recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et des différentes associations de psychiatrie américaines en français.
https://www.encephale.com/Actualites/2020/Crise-Covid-19-Recommandations-pour-les-soignants-et-patients-en-sante-mentale


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Recommandations et Ressources COVID 19 
Publié : 23 mars 2020
https://www.fondation-fondamental.org/recommandations-et-ressources-covid-19
Afin d'aider les soignants à faire face à cette situation inédite, ci-après quelques ressources issues de la littérature internationale ou des instances sanitaires pour aider à la prise en charge des patients.
Les thématiques abordées:
  1. Recommandations pour réduire les effets de la quarantaine
  2. Pour les soignants: prendre soin des patients et des familles pendant l'épidémie de Coronavirus
  3. Pharmacologie en psychiatrie et COVID-19
  4. Guides à l'attention des parents
  5. Prises en charge symptomatiques en ville: recommandations du gouvernement 


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Consignes et recommandations pour l’organisation des prises en charge en psychiatrie
Publié le 23 Mars 2020
Dans un communiqué daté du 20 mars, des acteurs de la psychiatrie demandaient à ce que des recommandations nationales prennent en compte "les enjeux particuliers auxquels sont confrontés patients, proches et professionnels au regard des vulnérabilités propres aux troubles psychiques et qu'elles prennent en compte les fortes contraintes relatives à la maladie mentale et au handicap psychique".
Des "Consignes et recommandations applicables à l’organisation des prises en charge dans les services de psychiatrie et les établissements sanitaires autorisés en psychiatrie" sont dorénavant accessibles sous forme de fiche.

Selon Hospimedia, Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, précise que ces recommandations ne sont pas définitives : "il nous faudra actualiser les préconisations au fur et à mesure. Dans ce contexte de crise, nous ne pouvons pas nous en tenir à des informations qui datent de plusieurs jours." C'est pourquoi est mise en place une cellule de crise "pilotée par la Direction générale de l'organisation des soins (DGOS), qui se réunira deux fois par semaine et dont la fonction sera d'actualiser les notes et de faire la synthèse des remontées de terrain"
Concrêtement cette fiche précise les points suivants : 
- Réorganisation et renforcement de l’ambulatoire pour un maintien des CMP en première ligne et pour organiser le suivi des patients sortis d’hospitalisation. Il est important de maintenir une première ligne pour éviter les hospitalisations en urgence et prévenir notamment les rechutes de pathologies chroniques. Cette première ligne doit privilégier une réponse téléphonique, la téléconsultation (ou autre solution de visioconférence) et un ensemble de modalités qui permettent de maintenir le lien, en allant au devant des patients : des prises en charge uniquement individuelles ; privilégier une organisation téléphonique et la téléconsultation ; gérer les équipes des structures
- Aménagements en hospitalisation complète :
* aménagements du régime d’hospitalisation : un séjour hospitalier doit s’interrompre dès lors qu’il est possible d’organiser le suivi du patient en ambulatoire, éviter la concentration et le regroupement des patients, ainsi que dans les espaces de déambulation de l’établissement, les activités et prises en charge en groupe sont suspendues, les chambres individuelles sont à privilégier, les visites des familles et des proches, sauf avis médical contraire, sont interdites, les sorties sont définitives, les autorisations de sortie de courte durée ne sont plus autorisées, les équipes qui interviennent à la fois en intra et en extra- hospitalier
devront être repositionnées préférentiellement sur un seul site...
* gestion des patients COVID 19, les schémas suivants doivent être envisagés :
- Une unité d’hospitalisation ou un secteur dédié doivent être réservés au confinement des cas possibles ou confirmés de COVID-19 ne nécessitant pas d’hospitalisation en soins somatiques et nécessitant la poursuite d’une hospitalisation complète en psychiatrie (unité COVID-19 psychiatrique exclusivement) ;
- Une unité d’hospitalisation mixte, co-animée par des psychiatres et des somaticiens, peut être organisée pour les besoins des patients COVID-19 présentant une pathologie psychiatrique décompensée et un état somatique qui le justifie, afin d’éviter des transferts systématiques vers le MCO ;
- Les patients qui justifient au regard de leurs signes cliniques d’une hospitalisation sur un plateau de soins critiques doivent être transférés en MCO.
Les unités COVID-19 bénéficient d’une équipe soignante dédiée. Les personnels de ces unités devront bénéficier d’une formation spécifique.
- Relations avec les autres établissements sanitaires du territoire
- Accompagnement du personnel des services et secteurs de psychiatrie : l’animation des équipes de soins et de direction est un élément essentiel de la gestion de crise ; défis pour le personnel de santé lors d’une épidémie ; préconisations à destination des encadrants et des encadrés pour le
maintien du bien-être du personnel de santé


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Période de confinement : Violences faites aux enfants à leur domicile
publié le18.03.20
Communiqués de presse de Adrien TaquetCommuniqués et dossiers de presseCoronavirusCOVID-19EnfanceMaltraitanceSocial
https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/periode-de-confinement-violences-faites-aux-enfants-a-leur-domicile
Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance, alerte sur les risques de maltraitance des enfants qui peuvent survenir pendant la période de confinement.

Comme l’a dit le Président de la République, la période particulière dans laquelle nous sommes doit nous conduire à être encore plus solidaire et protecteur à l’égard des plus vulnérables. Pour les enfants, le danger de la contamination par le virus existe bel et bien. Le confinement qui permet de les en protéger entraine toutefois des risques accrus de maltraitance, du fait de situations favorisant le passage à l’acte à domicile, et d’une difficulté supplémentaire pour le repérer.

En temps normal, l’école fait parfois office de « refuge » pour des enfants, et les personnels de l’Éducation nationale sont les premiers à transmettre des d’informations préoccupantes. Alors que seul un français sur quatre en moyenne déclare avoir le réflexe d’appeler le 119 face à une suspicion de violence sur mineur, la vigilance doit redoubler pendant cette période de confinement.

C’est le message qu’Adrien Taquet, secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Solidarités et de la Santé, souhaite envoyer à chacun dans les prochaines semaines et c’est dans le même objectif qu’un certain nombre de dispositifs visant à prévenir les violences faites aux enfants dans un cadre privé ont été renforcés :
1°) Déclenchement du plan de continuité d’activité du 119 – Enfance en danger

Le Service 119-Allo Enfance en Danger a activé son plan de continuité d’activités pour assurer un maintien de l’activité des écoutants, indispensable au repérage des situations de danger ou de risque de danger d’enfants. L’ensemble de l’équipe du Groupement d’intérêt public enfance en danger (GIPED) continuera à s’articuler étroitement avec les Cellules de recueil d’informations préoccupantes (CRIP) des conseils départementaux, avec lesquels s’entretiennent régulièrement les services d’Adrien Taquet.

Un point hebdomadaire sera fait entre le Ministre et les responsables du 119-Enfance en danger pour suivre l’évolution de la situation des violences recensées.

Adrien Taquet appelle chacun à redoubler de vigilance pendant cette période, et à composer le 119 si l’on est témoin, même auditif, même dans le doute, de violence sur un enfant.

Il s’agit d’un geste simple sans risque pour chacun d’entre nous qui peut sauver la vie d’un enfant. Cela vaut également pour les enfants et adolescents confrontés à une telle situation pour eux-mêmes ou pour un autre mineur en danger. L’appel, gratuit depuis tous les téléphones, n’apparaît sur aucun relevé téléphonique.

Par ailleurs, des associations de protection de l’enfance restent plus que jamais à l’écoute pour fournir des conseils ou des orientations vers des services compétents, notamment :
La Voix De l’Enfant : 01 56 96 03 00
L’enfant Bleu – Enfants maltraités : 01 56 56 62 62
Colosse aux pieds d’argile : 07 50 85 47 10
Stop maltraitance / Enfance et Partage : 0 800 05 1234
2°) La justice maintient les procédures d’urgence permettant de garantir la protection de tous les enfants

Sur décision de Nicole Belloubet, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, les tribunaux sont fermés au public, pour éviter la propagation du virus. Les plans de continuité d’activité, déclinés dans chaque tribunal judiciaire selon les directives données, permettent d’assurer le traitement des contentieux urgents et d’assurer la protection de tous les enfants.

Des permanences sont assurées dans les tribunaux pour enfants afin de prendre les mesures utiles de protection pour les enfants exposés à une situation de danger. En cas d’urgence, des ordonnances de placement provisoire seront décidées par les magistrats pour garantir leur protection. L’accueil de ces enfants sera assuré par les professionnels de la protection de l’enfance, dont la mobilisation doit être saluée en ce temps de crise sanitaire inédite.

Des préconisations seront adressées à ces professionnels, afin de garantir leur sécurité sanitaire et celle des enfants accueillis.

Concernant la répression des violences faites aux enfants, les audiences de comparution immédiate ou les présentations devant le juge d’instruction qui s’imposent se tiendront.
3°) Sensibilisation des enfants et du grand public

Chacun doit également se sentir concerné par ce message de vigilance pour que la protection de nos enfants reste une priorité malgré le confinement qui s’impose.

Le Ministre en appelle à l’ensemble des diffuseurs -chaînes de télévision, radios, plateformes internet et réseaux sociaux, utilisés en particulier par les jeunes- afin qu’ils puissent relayer les messages de prévention et de promotion du 119-Enfance en danger.

Une campagne de sensibilisation sur l’enfance en danger à destination du grand public sera ainsi réactivée dans les prochains jours afin de favoriser cette vigilance collective.

Contact presse :
sec.presse.enfance@sante.gouv.fr
pdf Communiqué de presse : confinement et violences Téléchargement (181.9 ko)
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Le Gouvernement pleinement mobilisé contre les violences conjugales et intrafamiliales
Communique de presse 25 mars 2020
Le contexte particulier de confinement, indispensable à l’endiguement de la pandémie de Covid-19, constitue malheureusement un terreau favorable aux violences conjugales et intrafamiliales: la promiscuité, les tensions, l’anxiété peuvent y concourir. Le Gouvernement y est particulièrement vigilant et pleinement mobilisé. Depuis le début du mandat, il s’est engagé avec la plus grande résolution pour lutter contre le fléau des violences intrafamiliales. Nicole Belloubet, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, Marlène Schiappa, secrétaire d’État au près du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations et Adrien Taquet, secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la santé en charge de l’enfance, tiennent à rappeler conjointement les dispositifs et mesures mis en œuvre.
Le traitement des affaires de violences conjugales continue d’être assuré par les juridictions, désormais fermées au public pour éviter la propagation du virus. Nicole Belloubet, ministre de la Justice, Garde des Sceaux a ainsi clairement rappelé que les audiences de comparutions immédiates devaient être maintenues afin de permettre la répression sans délai des conjoints violents. Par ailleurs, les juges aux affaires familiales continueront à assurer le prononcé des ordonnances de protection afin de garantir aux victimes une protection rapide et efficace. La Garde des Sceaux et Marlène Schiappa, secrétaire d’État au près du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations l’ont rappelé : l’éviction du conjoint violent doit être la règle. La lutte contre les violences faites aux femmes demeure une priorité de politique pénale clairement affirmée par le ministère de la Justice.
  • Le traitement des contentieux urgents est assuré, des permanences sont tenues dans les tribunaux pour enfants afin de prendre les mesures utiles de protection pour les enfants exposés à une situation de danger. En cas d’urgence, des ordonnances de placement provisoire peuvent être rendues par les magistrats pour garantir leur protection. L’accueil de ces enfants est assuré par les professionnels de la protection de l’enfance, dont la mobilisation doit être saluée en ce temps de crise sanitaire inédite.Des préconisations ont été adressées à ces professionnels, afin de garantir leur sécurité sanitaire et celle des enfants accueillis. Concernant la répression des violences faites aux enfants, les audiences de comparution immédiate ou les présentations devant le juge d’instruction qui s’imposent se tiendront.
  • Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a demandé aux forces de l’ordre de rester pleinement mobilisées dans leur combat contre les violences intrafamiliales. Il convient de rappeler que pour tout cas de danger grave et immédiat, avec nécessité d’une intervention sur place, il convient de contacter les services de première urgence : Le 17 est évidemment à la disposition des victimes et doit impérativement être le moyen de contact utilisé en cas d’urgence. Il permet une action rapide de la police ou de la gendarmerie et que tout soit mis en place pour protéger la ou les victimes. Les services de police ou de gendarmerie (17 ou 112), les pompiers (18 ou 112) ou le Samu (15) restent mobilisés pour les situations d’urgence.
  • Durant toute la période du confinement, la plateforme de signalement des violences sexuelles et sexistes mise en place par le ministère de l’Intérieur pour signaler des violences et pouvoir bénéficier d’assistance et de conseils est pleinement opérationnelle, disponible sur arretonslesviolences.gouv.fr. Elle reste active 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et permet de dialoguer avec des forces de l’ordre formées aux violences sexistes et sexuelles de manière anonyme et sécurisée. Chacun peut diriger les victimes de violences conjugales vers cette plateforme, plus adaptée à la période.
En outre, dès le début de la période de confinement, la secrétaire D’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations a déployé un plan pour protéger les victimes de violences conjugales, annoncé le lundi 16 mars, en lien avec les différents ministères concernés. :
  • Le 3919, numéro d’écoute national, reste opérationnel et une écoute à distance a été mise en place. La secrétaire d’État tient à saluer la mobilisation des écoutantes, au domicile desquelles des téléphones portables ont été livrés afin de garantir une continuité de service dès le samedi 22 mars au matin. La ligne est ouverte du lundi au samedi de 9h à 19h.
  • En lien avec le Ministre chargé de la Ville et du Logement, la Secrétaire d'État a demandé que les accueils de nouvelles femmes puissent se poursuivre dans le respect des mesures barrières.
  • Pour chacun des départements, un état des lieux de la situation des associations locales et des centres d'hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violences est régulièrement réalisé. Les directrices régionales et les déléguées départementales aux droits des femmes sont pleinement mobilisées pour assurer ce suivi et résoudre les problèmes rencontrés par les structures.
Une campagne de communication portée par des influenceurs pour faire mieux connaître la plateforme de signalement est en cours.
Adrien Taquet, secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la santé en charge de l’enfance, tient à saluer la mobilisation des professionnels qui permet au 119, numéro d’appel pour l’enfance en danger, de continuer à être joignable 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 en priorisant les appels d’enfants. L’ensemble de l’équipe du Groupement d’intérêt public enfance en danger (GIPED) maintient sa collaboration étroite avec les Cellules de recueil d’informations préoccupantes (CRIP) des conseils départementaux.
Le secrétaire d’État appelle à nouveau chacun à redoubler de vigilance pendant cette période, et à composer le 119 si l’on est témoin, même auditif, même dans le doute, de violence commise sur un enfant, quelle que soit sa nature. Cela vaut également pour les enfants et adolescents confrontés à une telle situation pour eux-mêmes ou pour un autre mineur en danger. L’appel, gratuit depuis tous les téléphones, n’apparaît sur aucun relevé téléphonique. Une campagne de sensibilisation à la question des violences faites aux enfants du ministère des Solidarités et de la Santé sera réactivée cette semaine, visant notamment à toujours mieux faire connaitre le 119.
Les associations de protection de l’enfance restent également, plus que jamais, à l’écoute pour fournir des conseils ou des orientations vers des services compétents, notamment :
  • La Voix De l’Enfant : 01 56 96 03 00
  • L’enfant Bleu – Enfants maltraités : 01 56 56 62 62
  • Colosse aux pieds d’argile : 07 50 85 47 10
  • Stop maltraitance / Enfance et Partage : 0 800 05 1234
Enfin, face au risque de burn out parental notamment lorsqu’un un enfant ou un bébé ne cesse de pleurer, des conseils existent :
  • Rompre l’isolement : joindre un proche ou quelqu’un de confiance au téléphone
  • Atténuer le sentiment de persécution par le bruit des pleurs : allumer la radio ou la télévision
  • Consulter le « guide des parents confinés : 50 astuces de pro » publié par le Secrétariat d’État chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, disponible sur www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/publications/droits-desfemmes/autres/guide-des-parents-confines-50-astuces-de-pro/ external link
  • Laisser l’enfant en sécurité dans son lit quitte à le laisser pleurer
  • Demander de l’aide par tous les moyens, y compris en contactant son médecin traitant son pédiatre, ou en appelant le 15
La mise en œuvre des travaux du Grenelle des violences conjugales n’est pas suspendue pendant le confinement, les administrations mobilisées poursuivent le travail. Dans cette période de confinement qui peut être un facteur de risque supplémentaire, la détermination du Gouvernement ne faiblit pas un instant, soulignent les ministres.

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« PAS LE CORONAVIRUS », album BD diffusé par la SIP


Diffusion de l’album «Pas le coronavirus ! »
Le coronavirus expliqué par ton pédopsychiatre

"Chers confrères, Madame, Monsieur,

Nous vous demandons de prêter attention à l’album que nous vous adressons à destination des enfants soignés en pédopsychiatrie ou pédiatrie, dans les centres médico-psychologiques (CMP, CMPP, CAMSP…), hôpitaux, de jour ou à temps plein, par tous les professionnels y exerçant.

L’album « Pas le coronavirus ! » a été conçu pour être lu sur smartphone, tablette ou ordinateur par les parents à leur enfant afin de l’aider à comprendre, le soutenir face à cette épidémie et aux conséquences qui en découlent pour lui.

Nous vous remercions de le mettre sur votre site et/ou d’en faire gracieusement la diffusion, le plus largement possible, aux professionnels médicaux, paramédicaux, sociaux, éducatifs et psychologues. Cet effort sera une aide précieuse à nos consultants.

Je vous prie de recevoir mes sincères salutations
Pr Gisèle APTER
MD, PhD,
Groupe Hospitalier du Havre,
Université de Rouen Normandie
Présidente SIP
téléchargeable en deux versions pdf :
une version WEB à 2,4Mo (pour diffusion) : Le Coronavirus expliqué par mon pédopsychiatre.compressed
une version haute définition à 9,4Mo pour lecture sur vos smartphones et tablettes : Le Coronavirus expliqué par mon pédopsychiatre.hd
Très bientôt des versions en langues étrangères !! surveillez les mises à jour 
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Confinement : une étude pour en évaluer les effets psychologiques
Science
27.03.2020 https://www.inserm.fr*
Anne Giersch, directrice du laboratoire Neuropsychologie cognitive et physiopathologie de la schizophrénie à Strasbourg, mène une étude auprès de volontaires sains, pour explorer les effets positifs et négatifs du confinement, notamment sur la santé mentale.
[Cette étude ne recrute plus de volontaires.]
Le confinement est une expérience exceptionnelle qui n’est pas sans conséquences. Plusieurs facteurs peuvent changer la façon dont nous réagissons à cette situation, positivement ou négativement. Une méta-analyse qui vient de paraître dans le Lancet montre que cette expérience peut, par exemple, avoir un impact psychologique délétère, avec des troubles de l’humeur, des confusions, voire un syndrome de stress post-traumatique. Le risque d’apparition de ces manifestations augmente avec la durée d’isolement, mais aussi avec d’autres facteurs comme les conditions de logement, la perte de revenus, l’absence d’information, ou encore l’ennui. Pour explorer ces différentes associations dans le contexte actuel en France, Anne Giersch, directrice du laboratoire Neuropsychologie cognitive et physiopathologie de la schizophrénie*, vient de lancer une enquête en population générale.
À l’annonce des mesures de confinement en France, le 16 mars dernier, elle a décidé de monter dans l’urgence une étude pour étudier ses effets sur la santé mentale et psychique. Avec son équipe, elle a élaboré un protocole de recherche comprenant un questionnaire, puis elle a saisi le comité d’éthique de l’université de Strasbourg qui l’a validé en un temps record. Dans les heures qui ont suivi, ce questionnaire a été envoyé par mail à plus de cent personnes qui ont donné leur consentement écrit, uniquement des adultes. "Il était important d’aller vite pour capter ce moment extrêmement particulier des premiers jours du confinement, ce changement brutal des habitudes et de l’organisation, l’état d’esprit des individus", explique Anne Giersch.

Questions et récits
Cette enquête est destinée à évaluer les conditions de confinement, l’environnement social et le bien-être mental des personnes concernées. Les questionnaires portent sur la santé en général, l’infection éventuelle par le virus, l’inquiétude face au risque d’infection, les conditions du confinement (surface du domicile, nombre de personnes sous le même toit, jardin...), le réseau social avant et pendant le confinement, l’humeur, les émotions, le niveau de stress et les perceptions. Il y a notamment des questions relatives aux angoisses, à la dépression, aux violences ou encore aux symptômes psychotiques, des sujets qui intéressent plus particulièrement ce laboratoire spécialisé en psychiatrie. "De précédents travaux ont montré que l’isolement peut participer à l’émergence d’hallucinations ou d’expériences de sortie du corps, une sensation de flotter en dehors de son corps, par exemple", explique Anne Giersch. Il est prévu d’envoyer un second questionnaire à l’ensemble des participants à l’issue du confinement, afin de suivre l’évolution des réponses.
Il est également demandé aux participants d’écrire quotidiennement une dizaine de lignes pour relater leur expérience personnelle : les activités de la journée, les pensées, émotions... "Il s’agit de narration que nous interpréterons de façon qualitative mais aussi quantitative. Nous pouvons analyser les termes employés, le ton du récit et si ces paramètres évoluent au fil du temps", explique Anne Giersch.
Les questionnaires sont déposés par les participants de façon anonyme sur la plateforme web de l’université de Strasbourg. "Un traitement informatisé sera développé pour analyser et interpréter les résultats qui viendront compléter les données issues d’autres laboratoires travaillant également sur ces questions. Cela pourrait aider les pouvoirs publics dans leurs décisions concernant la durée et les conditions de confinement", conclut Anne Giersch
Note :
* unité 1114 Inserm/Université de Strasbourg
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Psychiatrie
Un groupe ressource Psy/Covid-19 est créé pour soutenir les établissements
01/04/20 - https://www.hospimedia.fr/*
Les principes de mise en place d'une unité Psy/Covid-19
La Conférence des présidents de CME de CHS a mis en place un groupe ressource pour réaliser régulièrement un état actualisé de la situation de la psychiatrie dans le contexte épidémique et contribuer à élaborer des orientations stratégiques. Des outils sont disponibles. L'ambition est aussi de sensibiliser les pouvoirs publics.
Depuis le début de la crise sanitaire, des unités de psychiatrie dédiées aux malades du Covid-19 sont créées partout en France et les organisations au sein des établissements publics de santé mentale s'adaptent. Derniers en date, par exemple, l'établissement public de santé mentale départemental de l'Aisne, le CH Charles-Perrens de Bordeaux (Gironde) ou encore le CH Henri-Laborit de Poitiers (Vienne). Des initiatives organisationnelles qui s'ajoutent à une liste déjà fournie. Cette mobilisation a d'ailleurs été saluée par le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) le 27 mars (lire notre dossier).













Appel à la vigilance La Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie (Fnapsy), la Conférence nationale des présidents de commissions médicales d'établissement de CHS et l'Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapés psychiques (Unafam) en appellent à la vigilance, dans un communiqué commun daté du 28 mars. Représentants des patients, familles et professionnels de la psychiatrie en France rappellent en effet que les personnes souffrant de troubles ou de handicap psychique ne doivent pas être les laissés pour compte dans le contexte de l'épidémie de Covid-19. "Nous serons vigilants à ce que les discours de déstigmatisation et les préoccupations éthiques ne soient oubliés à la vitesse de propagation du virus, et qu'aucune discrimination ne vienne porter atteinte à leurs droits et à leur accès aux soins quels qu'ils soient, ambulatoires ou hospitaliers, psychiatriques ou somatiques", soulignent-ils notamment.
Pour centraliser et épauler ces initiatives, la Conférence des présidents de commission médicale d'établissement (CME) de CHS a installé le 24 mars un groupe ressource Psy/Covid-19. "La situation de crise sanitaire inédite actuelle oblige les psychiatres des établissements publics monodisciplinaires à une vigilance accrue concernant les patients pris en charge en psychiatrie au regard de leur vulnérabilité particulière. En effet, cette vulnérabilité psychique et physique confronte les patients suivis en psychiatrie à un haut risque d'être victimes de la pandémie. Ses conséquences possiblement dommageables pour chaque situation individuelle doivent donc être anticipées", décrit la conférence.

Un état actualisé de la situation Ce groupe ressource a ainsi vocation à réaliser régulièrement un état actualisé de la situation pour l’ensemble des régions et au niveau national, de contribuer avec les acteurs concernés à élaborer des orientations stratégiques, orientations à prendre souvent dans des délais très brefs, poursuit-elle. Les fréquentes réorganisations témoignent à son sens de la prise en compte des situations locales et doivent se faire dans un dialogue permanent avec les partenaires des territoires de santé mentale.

L'autre ambition de ce groupe est de faire remonter aux pouvoirs publics toute difficulté relative aux situations des patients et de leurs proches mais aussi des équipes médicales dans le contexte épidémique actuel. Ce groupe ressource, placé sous la responsabilité du Dr Christian Müller, président de la conférence et coordonné par le Dr Christophe Schmitt, est en lien avec le bureau et les responsables régionaux de la conférence. Il agit également en relation avec les autres acteurs du champ médical, médico-social et social.

Une boîte à outils À peine créé, le centre a mis à disposition du secteur des outils pour aider les établissements et professionnels dans le contexte épidémique. Il livre ainsi une check-list pour l'analyse de cas suspects de Covid-19, à destination des infirmiers, internes, psychiatres et généralistes. Un document synthétise aussi les principes généraux de la mise en place d'une unité Psy/Covid-19 au sein d'un EPSM. Ce document est présenté comme évolutif. Il constitue "une aide à la réflexion" et propose un cadre d'organisation général et adaptable selon la configuration locale de l'établissement et notamment des moyens dont il dispose. À noter également que la Haute Autorité de santé (HAS) devrait elle aussi publier prochainement des recommandations sur le sujet.

Enfin, plusieurs thématiques de travail prioritaires ont été identifiées par la conférence, avec un référent désigné par thématique. Ces thématiques sont : les unités Psy/Covid-19 ; la psychiatrie infanto-juvénile ; les droits des patients, soins sans consentement et éthique médicale ; les risques infectieux ; la pharmacie ; la prise en charge psychiatrique du sujet âgé ; la médecine polyvalente et les soins somatiques ; la psychiatrie pénitentiaire ; l'unité pour malades difficiles (UMD) ; et enfin l'outre-mer.

La nécessité d'une gouvernance de crise"Les cosignataires veulent dire leur mobilisation pleine et entière pour faire face à la crise sanitaire du Covid-19." Dans un communiqué daté du 20 mars, une vingtaine d'organisations syndicales, associations, conférences et fédérations prennent la parole pour saluer "le professionnalisme des équipes de psychiatrie qui assurent continuité et proximité des soins dans des conditions rendues très difficiles par la gravité du contexte auprès des patients les plus vulnérables pour lesquels le climat et les mesures de confinement anxiogènes sont autant de facteurs de risque de décompensation de leur état de santé psychique". Elles déplorent toutefois les "insuffisances", concernant l'indisponibilité des matériels de protection pour ces professionnels et demandent des directives nationales qui veillent à intégrer les enjeux particuliers auxquels sont confrontés patients proches et professionnels au regard des vulnérabilités propres aux troubles psychiques. Ces directives, complètent-elles, doivent aussi prendre en compte les fortes contraintes relatives à la maladie mentale et du handicap psychique. Les cosignataires demandent en conséquence une gouvernance de crise en phase avec les réalités de terrain de psychiatrie et ce de façon structurelle.
Clémence Nayrac
https://www.hospimedia.fr/actualite/articles/20200401-psychiatrie-un-groupe-ressource-psy-covid-19-est
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Des psychiatres proposent des téléconsultations gratuites pour les soignants
 Covid-19  whatsupdoc-lemag.fr

Pour lutter contre la souffrance psychique des soignants en activité, des psychiatres ont décidé de proposer des téléconsultations gratuites pour soignants.

La santé psychiques des soignants sur le terrain devient un sujet de préoccupation important. À tel point qu’un collectif de psychiatres a décidé de lancer une initiative dénommée Psy-solidaires-covid. Le principe ? « Nous sommes psychiatres ou médecins aptes à gérer l'aspect psychologique/psychiatrique, nous voulons contribuer à notre manière à soutenir nos collègues. Nous proposons (en plus de notre activité) des créneaux de téléconsultation spécifiques pour les soignants qui font face à la crise du COVID-19.
Entièrement en téléconsultation et bénévolement. » Les psychiatres joignables, outre la téléconsultation en psychiatrie, propose aussi des séances de relaxation, hypnose, TCC, etc. Sur le site Internet de ce collectif sont aussi listés les psychiatres qui participent à cette initiative.
 
Le SPS a ouvert un numéro vert: 0805232336
L'APHP également: 0142347878
Il y a d'autres initiatives comme www.psyformed.com
Des hypnothérapeutes (non-soignants) ont également ouvert un site. http://www.hypnose-solidaire-covid.org/
Si vous êtes plutôt en recherche d'un psychologue (ou voulez participer en tant que psychologue ou thérapeute soignant), allez sur cette page http://www.psychotherapie.fr/solidaire-covic

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PRESSE
Sélection d'articles ressources generales 
Voir Aussi presse ressources locales POST SPECIAL Coronavirus COVID-19 & Santé mentale : des ressources en Régions



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Dans "le monde d’après", il faudra repenser la prise en charge en santé mentale
Publié le 17/04/2020 à 18:20
Eric Chenut
Vice-président délégué de la Mutuelle générale de l'Éducation nationale et président d'ADOSEN, association de prévention de la MGEN.
Arnaud Flanquart
Directeur d’hôpital.
Fabien Juan
Psychiatre, directeur général de l’Institut MGEN de La Verrière.
Stéphanie Roger
Vice-présidente de la MGEN.
Entre un cinquième et un tiers de la population adulte souffre déjà d’une pathologie mentale. Dans la période d’épidémie et de confinement, des troubles mentaux vont se révéler chez certains de nos concitoyens. Il est temps de faire évoluer la prise en charge en santé mentale dans notre pays et repenser tout notre système de santé.

La crise sanitaire ouverte par l’irruption du coronavirus révèle cruellement les insuffisances de l’offre de soins en santé mentale en France. Le confinement décrété pour l’ensemble de la population a d’ores et déjà des conséquences pour tous les patients et ceux qui les aident et les accompagnent. Difficultés de suivi pour ceux confinés à domicile, impossibilité de recevoir des visites pour ceux suivis en établissements. Les aidants se retrouvent quant à eux trop souvent démunis, les personnels de soins subissent de leur côté la tension et la surcharge de travail liés au contexte… Sans parler de toutes les personnes qui révèlent des troubles mentaux liés au confinement et dont la prise en charge est impossible, faute de parcours de soins adaptés à cette période exceptionnelle.
Un enjeu majeur de santé publique

Ce contexte jette une lumière crue sur la santé mentale en France et rappelle qu’elle constitue un enjeu majeur de santé publique.

La santé mentale couvre un champ plus large que celui de la psychiatrie et se caractérise, selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé, par l’absence de troubles mentaux, une bonne adaptation au milieu social et une bonne tolérance des aléas de la vie personnelle, familiale et professionnelle et de la vie en société.

Chaque année, il est estimé – selon les sources - qu’entre un cinquième et un tiers de la population adulte souffre d’une pathologie mentale, ce qui situe la prévalence des maladies psychiatriques au 3ème rang des pathologies les plus répandues, après les cancers et les maladies cardio-vasculaires.

En 2007, le coût de la pathologie mentale en France a été évalué à près de 110 milliards d’euros, dont environ 20 milliards pour l’offre sanitaire et médico-sociale. A titre de comparaison le coût de la prise en charge des cancers est d’environ 15 milliards d’euros.

En dépit de ce poids important, tant épidémiologique qu’économique, la santé mentale apparaît comme un angle mort des politiques sanitaires qui ne survient dans le débat public qu’à l’occasion de faits divers.

Notre conviction est qu’une réflexion sur la santé mentale présente un angle pertinent pour repenser en profondeur notre système de santé dans son ensemble : renforcement de la prévention et du dépistage, prise en charge décloisonnée et transversale, implication du patient dans sa prise en charge, transformation du modèle de financement.
Investir dans le dépistage et la prévention

La meilleure façon de traiter les troubles psychiques est d’agir le plus précocement possible lors de l’apparition des premiers troubles et surtout avant que ceux-ci ne s’installent et que la maladie ne devienne chronique. Au regard du coût des troubles mentaux, l’investissement dans la prévention peut rapidement engendrer des externalités positives.

L’enjeu fondamental est de détecter les premiers signaux des troubles et désordres mentaux. Ce ne peut être l’affaire des seuls psychiatres. Aujourd’hui les retards et errances diagnostiques sont nombreux et se comptent en années, réduisant d’autant les chances des personnes touchées de recevoir un traitement permettant de stabiliser leur pathologie et leur état. Les enjeux de prévention, de détection et des premiers diagnostics pour une bonne orientation sont ici fondamentaux. Les médecins généralistes et les pédiatres de famille, y jouent un rôle important ; il est nécessaire que leur formation en psychiatrie soit en adéquation avec cette mission.

Les services de médecine préventive, avec une mission sociale et sociétale forte, rencontrant les individus de façon systématique (médecins de PMI, médecins scolaires et universitaires, médecins du travail) devraient jouer un rôle majeur dans la détection précoce des maladies et à plus forte raison encore en matière d’identification des pathologies mentales. Pour beaucoup, notamment les plus défavorisés et les plus jeunes, ils représentent une source importante d’accès aux soins et le seul contact avec des professionnels de santé pendant de nombreuses années. Pourtant, ces secteurs sont aujourd’hui sinistrés. Il apparaît donc urgent de repenser et de revaloriser profondément l’exercice de ces métiers et de constituer une spécialité médicale de médecine sociale, territoriale et de prévention.

Cette médecine, comme toutes les dépenses de prévention, doit être considérée comme un investissement et un moyen pour éviter des dépenses qui seraient plus coûteuses si les pathologies étaient prises en charge à un stade plus tardif. Si la prévention est véritablement un investissement pour éviter des dépenses de santé, acceptons d’y mettre le prix.

Au-delà des professionnels médicaux, les professionnels paramédicaux, mais aussi éducatifs, sociaux, ont également un rôle à jouer dans l’identification des troubles psychiques et doivent pour cela bénéficier de formations adaptées leur permettant de jouer leur rôle de prévention et d’alerte. Enfin, l’arrivée prochaine des infirmiers en pratique avancée en santé mentale doit également être anticipée dans la redéfinition des rôles et responsabilités respectifs.
Une prise en charge pertinente et décloisonnée

L’organisation de la psychiatrie en secteur, créé le 15 mars 1960, constitue probablement le modèle de planification sanitaire le plus abouti en France. Il garantit à tous une prise en charge globale de proximité. Toutefois, comme tout système, il présente des limites : restriction dans la liberté de choix des patients, prise en charge générique, non-inclusion du social et du médico-social dans le secteur… Ces limites ont des conséquences directes sur la qualité et la pertinence des soins proposés aux patients. Dans ces conditions, il convient de repenser la prise en charge afin que celle-ci propose une offre globale et décloisonnée.

Un décloisonnement intra-sanitaire doit avoir lieu. L’évolution des connaissances sur les pathologies psychiatriques amène à mobiliser de nombreuses autres spécialités pour améliorer la qualité de la prise en charge : imagerie, biologie, neurologie, maladies inflammatoires… Il est essentiel de mettre fin à la particularité des centres hospitaliers spécialisés pour replacer la psychiatrie au sein des hôpitaux généraux. La psychiatrie est une spécialité à part entière et non une exception excluante au sein de la médecine. Une telle démarche aurait également pour conséquence d’améliorer la prise en charge somatique des patients psychiatriques, qui constitue un enjeu fondamental lorsque l’on sait que l’espérance de vie des personnes atteintes de troubles mentaux est diminuée de 10 à 25 ans par rapport à la population générale.

Cette normalisation doit également s’appliquer à la prescription de psychotropes pour des personnes atteintes de troubles mentaux et faire intervenir à la fois le médecin généraliste et le spécialiste. De la même façon qu’une personne souffrant de problèmes cardio-vasculaires consultera régulièrement un cardiologue pour réévaluer son traitement qui sera ensuite renouvelé par son médecin généraliste, il est important qu’une personne souffrant de troubles mentaux, même légers, puisse accéder régulièrement à un psychiatre qui réévaluera la pertinence de la prescription d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs.

Par ailleurs, la prise en charge globale doit dépasser largement l’espace sanitaire afin d’intégrer les espaces médico-social et social (travail, habitat), de lutter contre la chronicisation des patients et leur permettre l’accès au rétablissement. Le secteur de psychiatrie doit profiter d’une évolution de son périmètre et de son pilotage partagé entre ces différents acteurs en question.
Une démocratie sanitaire et des droits des usagers renforcés

Les usagers en santé mentale sont bien souvent placés en situation de grande vulnérabilité. Ce n’est toutefois pas parce que leur discernement est altéré que leurs droits ne doivent pas être respectés. Si depuis vingt ans, différentes mesures législatives et réglementaires sont venues renforcer les droits des patients en santé mentale, des progrès peuvent encore être faits. C’est notamment le cas en matière d’hospitalisation sans consentement. Une telle mesure privative de liberté ne doit plus être laissée à la responsabilité de l’autorité administrative (représentant de l’État ou de l’établissement) mais devrait être confiée au juge, seule autorité capable de priver un individu de ses droits les plus élémentaires.

De manière plus générale, afin de gagner en efficacité dans la prise en charge des patients, il convient d’impliquer ceux-ci le plus possible dans leur orientation thérapeutique, en leur laissant le libre choix de leur praticien et en les rendant pleinement acteur de leur prise en charge.
Un nouveau contrat entre tarificateurs et opérateurs de soins

Les moyens consacrés à la santé mentale sont conséquents. Au-delà d’une augmentation des moyens que l’on sait complexe dans le contexte actuel, c’est surtout leur répartition entre les offreurs de soins qui doit être interrogée. Les moyens attribués aux établissements psychiatriques le sont sur des bases historiques ne prenant pas ou peu en compte les réalités territoriales, l’activité et la qualité des soins produits.

Afin d’obtenir une allocation juste et efficace des moyens, il convient de définir un nouveau mode de contractualisation entre les tarificateurs et les opérateurs de soins intégrant les enjeux du territoire, le projet, l’innovation et la qualité permettant une meilleure prise en compte de l’implication des professionnels, des résultats et des réponses aux besoins du territoire. Loin d’être un sujet technique, la question du financement sera un puissant levier de transformation de la prise en charge au bénéfice des patients.

Il y a donc pour nous 5 mesures clés pour moderniser la prise en charge en santé mentale :

- créer une véritable médecine sociale et de prévention,

- replacer la psychiatrie au sein des hôpitaux généraux,

- confier au juge toute décision entraînant une restriction de liberté,

- garantir au patient le libre choix de son praticien,

- et définir un nouveau contrat entre tarificateurs et opérateurs de soins.

https://www.marianne.net/debattons/tribunes/dans-le-monde-d-apres-il-faudra-repenser-la-prise-en-charge-en-sante-mentale



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Chronique «Aux petits soins»
Confinement : ceux qui souffrent de maladies mentales vont-ils tenir ?
Par Eric Favereau — 16 avril 2020 à 17:29

Depuis une semaine, le recours aux urgences psychiatriques est devenu plus fréquent qu'au début du confinement. Photo Prakasit Khuansuwan. Getty Images

Si le premier mois de confinement semble s’être à peu près bien passé pour leurs malades, les psychiatres commencent à noter des signaux qui les alarment.

Confinement : ceux qui souffrent de maladies mentales vont-ils tenir ?

«Ils sont trop seuls, et cela peut être très lourd», lâche ce psychiatre, à l’unisson de bien d’autres. Ainsi, la vie confinée de ce jeune psychotique, dans un petit studio dans le nord de Paris. Avec quelques soutiens réguliers et avec ses rendez-vous réguliers à l’hôpital de jour qui ponctuaient sa semaine, il arrivait à tenir. Depuis un mois, ce dernier est fermé, il n’a plus de consultations, ou alors par téléphone. Et, depuis une semaine, son psychiatre n’arrive plus à le joindre. L’inquiétude est là, palpable. Et grandit autour de la situation des personnes, souffrant de maladies mentales, en particulier quand elles sont chez elles, cloîtrées, isolées, à l’écart, encore plus confinées aujourd’hui qu’hier. Comment vont-elles tenir et passer ce deuxième mois qui les attend ?

Rappelons-nous… Lorsque a surgi le confinement généralisé, bon nombre de médecins psychiatres avaient eu peur du choc de cette mesure sur leurs patients. Or, cela ne s’est pas trop mal passé, même si l’absence de masques protecteurs a été pointée un peu partout en France. «Pour les patients qui étaient suivis en ville, ils sortaient peu, cela n’a pas trop changé pour beaucoup d’entre eux», a constaté Tim Greacen, responsable d’associations de malades. «Dans les services d’hospitalisation, les équipes ont fait sortir beaucoup de patients, peut-être être trop et peut-être être trop vite. Mais bon, le pire n’est pas survenu. En plus, il y avait des lits de libre, ce qui n’était jamais arrivé depuis des années», note encore Tim Greacen.

«Depuis une semaine, on sent un retournement»

Aujourd’hui, le changement de météo est radical. La tonalité des réactions est sombre, avec le poids des jours qui s’accumulent. «On a des signaux qui nous alarment», nous raconte ainsi le professeur Antoine Pelissolo, qui dirige un important département de psychiatrie à Créteil. «Depuis une semaine, on sent un retournement. Il y a une hausse de l’activité des urgences. Les unités fermées sont à nouveau pleines, notamment de patients que l’on avait perdus de vue qui reviennent, beaucoup plus fragilisés qu’avant. C’est troublant», ajoute-t-il. Au centre psychiatrique d’orientation et d’accueil (CPOA), lieu central en Ile-de-France qui accueille toutes les urgences psychiatriques, c’est le même son de cloche. Le Dr Raphaël Gourevitch, qui le dirige, le raconte ainsi. «Notre activité s’était effondrée, divisée par trois. De trente patients par jour, on n’en avait plus que dix. Là, nous avons le sentiment de voir une nouvelle vague de patients qui décompensent, ou de patients inconnus qui dans ce contexte très anxiogène perdent pied.» Lui comme d’autres craint pour ces malades, seuls à domicile, qui avant avaient leur rendez-vous régulier au centre médico-psychologique (CMP), ou recevaient des visites de personnel soignant. «Ils ont tenu un mois. Dans quel état va-t-on les retrouver», se demande-t-il.

Autre lieu et mêmes sombres perspectives. De par sa fonction, le Dr Marc Jouy a une vue d’ensemble. Psychiatre au Havre, il s’occupe en effet d’une unité d’hospitalisation de 24 lits, mais il a aussi une forte activité de consultation. «Nos patients en ville souffrent de plus en plus de la solitude, c’est très difficile, raconte-t-il avec douceur. Les consultations, que l’on fait par téléphone deviennent maintenant surtout un motif pour parler.» A l’hôpital ? «Tout devient compliqué à la longue. Beaucoup de lits ont été fermés, les effectifs du personnel sont tournants, toutes les activités et permissions de sortie sont arrêtées. Notre travail – qui est de faire de l’insertion – est à l’arrêt. Il y a deux jours, on avait réussi à faire sortir une malade qui était là, depuis longtemps. Deux heures après, elle est revenue. En plus, ajoute-t-il, l’ambiance est anxiogène. On ressent un calme inquiétant.» Et il dresse un constat identique à celui établi en Ile-de-France : «On recommence à avoir des entrées aux urgences. En hospitalisation, on avait des lits disponibles, là, de nouveau, cela devient juste.» Bref, le pire serait à redouter.
«Les situations peuvent s’effondrer»

En même temps, tous le constatent, rien n’est ne se passe tout à fait comme prévu. Par exemple, il y a, extrêmement peu de malades infectés, alors que c’était la crainte initiale. «On a fait des unités Codiv-19 un peu partout», raconte le Dr Jouy. Nous, on a huit lits de prêt. Et on attend toujours… le premier patient.» Même sentiment à l’hôpital Sainte-Anne, où travaille le Dr Marie-Jeanne Guedj, qui a dirigé un temps le CPOA. Elle pointe, en outre, quelque chose qui la surprend : «Des patients, des jeunes notamment, qui restaient totalement enfermés chez eux (1). Eh bien avec le confinement, on voit des choses étonnantes. Ces jeunes s’ouvrent, ils ont même des relations avec leurs parents qu’ils refusaient de voir.» Elle note également une bonne nouvelle avec l’ouverture d’un numéro de téléphone (2) pour les proches en difficultés. «Ce projet traînait depuis des mois. Là, en quelques

Si l’on excepte ces quelques éclaircies, ce deuxième mois est à hauts risques, avec des évolutions cliniques incertaines des patients, et le poids de plus en lourd d’un enfermement qui caractérise bien souvent la maladie mentale. «Je suis encore plus inquiet pour les lieux médico-sociaux, comme les maisons d’accueil spécialisées. Les situations peuvent s’effondrer», insiste le professeur Pelissolo. En attendant, Claude Finkelstein qui préside la Fédération nationale des associations de malades mentaux, signale un point noir qui se focalise autour des autorisations de sortie dans la journée. «Plein de malades ne comprennent pas bien, ils ne les remplissent pas correctement. Et ils se font sanctionner. Comment voulez-vous qu’ils payent l’amende ?»

(1) On évoque à ce sujet le terme de hikikomori, pathologie pointée au Japon qui concernerait plus de 260 000 adolescents et jeunes adultes, qui se cloîtrent chez eux et n’en sortent plus. (2) 01 48 004 800, tous les jours de 13 heures à 21 heures
https://www.liberation.fr/france/2020/04/16/confinement-ceux-qui-souffrent-de-maladies-mentales-vont-ils-tenir_1785404
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De la nécessité d’une concertation avec les psychologues pour la constitution de la cellule nationale d’écoute psychologique
La Fédération Française des Psychologues et de Psychologie et le Syndicat National des Psychologues réagissent à l'annonce de la mise en place d'une Plateforme nationale à destination de tous (milieu hospitalier, médico-social, libéral, étudiants, internes) avec un numéro Vert constituant une cellule d’écoute 7jrs/7, de 8 h à minuit, grâce à l’engagement de psychologues hospitaliers volontaires et bénévoles. Ces instances s'étonnent du manque de concertation avec les psychologues...

Lettre ouverte au Premier Ministre, Édouard Philippe et au Ministre des Solidarités et de la santé, Olivier Véran
Sur la nécessité d’une concertation des psychologues pour la constitution de la cellule nationale d’écoute psychologique
Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé,
Nous prenons acte de votre préoccupation à l’égard de la psychiatrie et de l’attention portée aux personnes vulnérables. Vous annoncez la mise en place d’une « Plateforme nationale à destination de tous (milieu hospitalier, médico-social, libéral, étudiants, internes) avec un numéro Vert constituant une cellule d’écoute 7jrs/7, de 8 h à minuit, grâce à l’engagement de psychologues hospitaliers volontaires et bénévoles », ce dispositif visant à intégrer certaines initiatives régionales et les recommandations des instances ordinales. Il s’agit d’une offre de service global (cf. communiqué).
A réception de ce communiqué, nous manifestons notre stupéfaction qui porte sur plusieurs registres.
Tout d’abord, nous nous étonnons du lancement d’une plateforme nationale sans concertation organisée. C’est avec surprise que nous observons l’absence des psychologues dans la mise en place de cette plateforme dont les acteurs principaux seraient, selon votre propos, les psychologues eux-mêmes. Alors que le soutien psychologique est annoncé comme un besoin de premier plan, la mise en place de cette plateforme nationale n’a pas pris en compte les organisations de psychologues que nous représentons et les réflexions, compétences et outils que nous avons mis à votre disposition. Nous siégeons dans différentes instances de votre ministère (Copil de psychiatrie, Comité stratégique Santé Mentale et psychiatrie, Conseil National des TSA et TND (1)...) sans que ces voies aient été utilisées. Nous avons interpellé et été interpellés par plusieurs de vos bureaux, sans coordination ni réponse à nos propositions, et ce dès le début de la crise sanitaire, il y a trois semaines maintenant.
Les psychologues n’ont pas attendu la création de ce numéro vert pour se mettre à disposition de la population et des soignants. De nombreuses plateformes coordonnées par des psychologues hospitaliers au sein des EPSM (2) (Lille Métropole et Agglomération Lilloise, Toulouse, Sevrey, Martinique, Pontoise...) se sont installées. D’autres sont réalisées dans le médicosocial ou autres domaines, d’autres encore en direction de la population générale ont été mises en place de manière bénévole. Alors que vous annoncez un numéro vert, la plateforme SPS (3) (soutenue par le Réseau de Consultations Souffrance et Travail de Marie Pezé, docteur en psychologie), notamment, qui a été une des premières à proposer des réponses aux professionnels de santé, fait déjà un premier bilan (cf. communiqué). Nous nous étonnons que ne soit pas pris en compte le fait que les psychologues, de manière légitime, interviennent dans de très nombreux dispositifs institutionnalisés en direction de l’enfance en danger, du handicap, des victimes de violence intrafamiliale, etc. ou au sein des CUMP(4), de mutuelles. Nous nous étonnons que la mise en lien de ces initiatives touchant les champs hospitalier, médicosocial, judiciaire, du travail, éducatif et pédagogique... soit l’objet d’une telle surdité. Grande est notre surprise quand quelques institutions importantes, telle l’Éducation nationale, ne mobilisent pas leurs psychologues pour faire face à cette urgence psychologique générée par la crise sanitaire. Ces trop nombreux dispositifs épars et non coordonnés, alors que nous vous demandions encore récemment (communiqué du 8 avril) à ce propos une cellule de crise et une coordination nécessaire, mettent en évidence la volonté et la capacité des psychologues à se mobiliser vite et de manière efficace.
Pour autant, s’il apparaît indispensable de prendre en compte ces dispositifs, c’est une vision sur le plus long terme que nous vous demandons à nouveau.
Le besoin à venir reposant sur une compétence spécialisée et lisible est urgent. La revue de littérature sur les questions du traumatisme démontre bien le décalage entre le temps de l’action et celui de la réflexion (5). Certains soignants et une partie de la population ont besoin d’être écoutés aujourd’hui. Mais quand ils vont arrêter d’être « au front », puisque le langage militaire est de rigueur, quand les soignants se rendront compte de ce à quoi ils ont échappé, ce à quoi ils ont été confrontés, des choix éthiques douloureux effectués, quand ceux qui ont perdu leurs proches tenteront un processus de deuil et se rendront compte combien il a été violent de ne pas pouvoir accompagner leurs parents dans les derniers instants, c’est là qu’ils auront besoin de l’écoute des psychologues. Les dispositifs déjà en place, offrant des garanties de compétences aux usagers et que nous cherchons à fédérer et rendre visibles, sont sous utilisés du fait de ce manque de cohérence.
Les psychologues devront être présents, massivement, en libéral, en milieu hospitalier, pénitentiaire, social, etc., et pas forcément bénévolement. Nous nous étonnons de cet appel récurrent au bénévolat, au-delà de l’empathie spontanée et du sens des responsabilités des psychologues. Si ces derniers ont montré leur solidarité, il apparaît indispensable de penser la place du service public et la place des psychologues dans ce service public. Le ministère de la santé – et plus largement le gouvernement – fait amplement appel à la solidarité de la population (blouses, masques, permanence...) faisant fi des gestions qui ont produit cette pénurie. L’heure n’est pas à la polémique, certes. Mais que cela ne nous empêche pas de penser. Nous sommes vigilants à ne pas dé-professionnaliser l’écoute psychologique. Le piège serait de considérer le bénévolat comme une réponse suffisante à la crise sanitaire exceptionnelle que nous traversons. La solidarité fait signe de l’humanité qui est la nôtre et s’exprime aussi sous la forme du bénévolat. Les psychologues se sont largement engagés en ce sens, mais ils vous interpellent sur la suite nécessaire à anticiper dans le respect de notre profession et de nos compétences.
L’étonnement qui nous saisit est à comprendre comme une préoccupation sur les réponses adaptées et pertinentes à offrir tant aux professionnels qu’à la population. Celles-ci s’appuient sur la coordination des compétences disponibles et sur les moyens alloués. L’organisation et la cohérence des interventions psychologiques par la profession sont à penser en articulation avec les services de psychiatrie, de soins et les administrations diverses.
La création d’une Cellule Nationale d’écoute psychologique, appuyée sur une Charte, organisée par la profession, coordonnant les plateformes, constitue une nécessité pour l’assistance psychologique des professionnels impliqués, des personnes vulnérables et de la population. Cette création relève d’un service public sous responsabilité gouvernementale.
Nous attendons que cette lettre permette la reprise d’un dialogue suspendu pour assurer une réponse à la mesure des enjeux soulevés par cette crise sanitaire.

Annie COMBET, Secrétaire Générale du Syndicat National des Psychologues
Gladys MONDIERE, Coprésidente Fédération Française des Psychologues et de Psychologie
Patrick-Ange RAOULT, Membre du Bureau National, Syndicat National des Psychologues
Benoît SCHNEIDER, Coprésident Fédération Française des Psychologues et de Psychologie

1 Troubles du Spectre Autistique et Troubles du Neuro-Développement
2 Établissement Public de Santé Mentale
3 Soins aux Professionnels de Santé, présidé par Éric Henry, médecin généraliste
4 Cellule d’Urgence Médico-Psychologique
5 JAMA Network Open.2020;3(3):e203976
Annie COMBET, Secrétaire Générale du Syndicat National des Psychologues
Gladys MONDIERE, Coprésidente Fédération Française des Psychologues et de Psychologie
Patrick-Ange RAOULT, Membre du Bureau National, Syndicat National des Psychologues
Benoît SCHNEIDER, Coprésident Fédération Française des Psychologues et de Psychologie
https://www.santementale.fr/actualites/sur-la-necessite-d-une-concertation-des-psychologues-pour-la-constitution-de-la-cellule-nationale-d-ecoute-psychologique.html

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Avec la consommation d'alcool, les ruptures de traitement, les processus de deuils impossibles, le monde de la médecine psychiatrique redoute une vague de dépressions.Ces derniers jours, les urgences de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, ont dû prendre en charge de plus en plus de patients en détresse psychologique. Gaële JolyfranceinfoRadio France
Mis à jour le 15/04/2020
Alors que les Français sont contraints de rester chez eux au moins quatre semaines de plus, les effets du confinement commencent à se faire sentir sur la population. Multiplication des troubles anxieux, dépression, insomnies, décompensation chez les plus fragiles : une crise sanitaire d’un autre genre inquiète les psychiatres.

Ces derniers jours, les urgences de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, ont dû prendre en charge de plus en plus de patients en détresse psychologique. Le Samu a même dû intervenir sur des défenestrations. Et ce n’est que le début, estime la psychiatre Lucie Joly qui travaille à l’hôpital. "Forcément, explique-t-elle, il y a une majoration des conflits conjugaux, une augmentation des consommations d’alcool, des patients qui sont en rupture de traitement et à mon avis, cela va conduire à une augmentation des passages à l'acte suicidaire. J’ai l’impression que nous aussi, les psychiatres, on attend la vague".
Deuil pathologique

Il y aussi la question du deuil, de ces enterrements en comité restreint, sans cérémonie, qui risquent d’avoir de lourdes conséquences, estime Marion Rieutor, psychiatre à l’hôpital George Pompidou : "Ce qui va arriver, indique la praticienne, c’est la gestion des décès, des familles qui ne peuvent pas venir voir leur proche, dans le processus de deuil, il y a des étapes et ne pas être auprès de la personne décédée, ne pas pouvoir dire au revoir, il y a tout un processus qui ne peut pas être fait. Et il y a vraiment une grosse crainte en termes de deuil pathologique par exemple." Les psychiatres alertent aussi au sujet de l’état de stress post-traumatique des patients sortis de réanimation, mais aussi de tous les soignants montés au front. Leur travail d'accompagnement ne fait que commencer. https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/confinement-cela-va-conduire-a-une-augmentation-des-passages-a-l-acte-suicidaire-alertent-des-psychiatres_3917041.html

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La vidéo consultation plébiscitée par les psychologues pour maintenir ou créer le lien thérapeutique !
Alors que l’épidémie de COVID-19 progresse et que le confinement s’installe, les psychologues trouvent avec la vidéo consultation une alternative fort utile pour poursuivre leur activité et maintenir le lien thérapeutique avec leurs patients. Sur la plateforme Doctolib, ces professionnels étaient plus de 2 900 fin mars 2020 à y avoir recours : soit 45 fois plus qu’en janvier ! Et la pratique pourrait bien continuer de séduire par sa souplesse et sa facilité d’usage au-delà de la crise sanitaire…
10 avril 2020|

Près de 490 000 téléconsultations ont été transmises à l’Assurance Maladie pendant la semaine du 23 au 29 mars contre moins de 10 000 au début du mois. À l’origine d’une telle explosion, le confinement imposé pour faire face à l’épidémie de Covid-19.

Pour illustration, la plateforme Doctolib, qui a décidé de mettre à disposition gratuitement pendant toute la période de la crise son option de vidéo consultation (facturée habituellement 79 euros par mois) voit se connecter plus de 30 000 praticiens contre quelque 3 500 avant la crise sanitaire. Parmi eux, les psychologues, 45 fois plus nombreux depuis la crise à avoir adopté la consultation dématérialisée, la considèrent comme une solution efficace pour préserver le lien thérapeutique avec leurs patients dans une période particulièrement anxiogène.
Assurer en toutes circonstances le suivi des patients

« Chaque psychologue est professionnellement responsable du suivi de ses patients ! » Rappelant ce principe, le Syndicat national des psychologues a appelé à la « téléconsultation pour tous » dès le début du confinement. Parce que « les psychologues participent au maillage des soins psychiques et de la santé mentale. Dans un contexte épidémique national, ces spécialistes doivent être là pour écouter et soulager l’anxiété de ceux qui souffrent, et éviter que des décompensations viennent engorger les urgences ».

Ondine Peyron, psychologue libérale et psychopraticienne en analyse transactionnelle, est de ceux qui, depuis quelques semaines, se sont lancés dans cette expérience pour eux inédite, moyennant quelques précautions. « J’ai commencé par appeler personnellement chacun de mes patients pour leur proposer ce nouveau mode de consultation et pu alors lever certaines réticences, souligne-t-elle. Ainsi j’ai pu rassurer et continuer d’accompagner ma patientèle ».

Force est de constater que la vidéo consultation semble gagner plus largement la confiance des Français. Pour preuve, plus de 10 000 vidéos consultations ont été réservées auprès de psychologues sur Doctolib la dernière semaine de mars. C'est 25 fois plus qu'au mois de janvier ! Une situation sans aucun doute liée à la crise sanitaire. La consultation à distance apparaît dans ce contexte comme le seul moyen de suivre les patients habituels.

Depuis quelques jours, les psychologues proposant la téléconsultation accueillent aussi quelques nouveaux patients. Parmi les rendez-vous en psychologie pris fin mars, un quart le sont sous le motif « nouveau patient », rapporte Doctolib. Caroline Delannoy, psychologue clinicienne et psychothérapeute utilisatrice de la plateforme, explique dans un webinaire pour les psychologues, « avoir reçu de nouvelles personnes qui viennent [...] pour tout type de demande ». La peur de la maladie et de ses conséquences possiblement désastreuses, les mesures de confinement et la suspension de certaines relations sociales, les incertitudes face à l’avenir, sont autant de sources de stress et de troubles anxieux. « Dans ce cas je prends un peu plus de temps lors des premiers entretiens pour les rassurer et leur expliquer les modalités de la consultation à distance. J’ai aussi revu mon emploi du temps pour espacer les rendez-vous parce que la communication en visio demande plus de concentration, mais surtout pour ménager un temps de préparation pour le patient et de déconnexion au terme de notre échange ».

L’enjeu reste d’instaurer un cadre de confiance. En s’assurant notamment, du côté du praticien comme du patient, que l’un et l’autre se trouvent bien dans un espace de confort, un lieu réservé, durant le temps de la consultation et sans intrusion extérieure possible.
Une exigence absolue de protection des données

Les limites de l’exercice tiennent toutefois aux outils choisis tant du point de vue technique que de la sécurisation des données. Les professionnels insistent sur ce point et mettent en garde sur l’usage d’applications de vidéo-conférences qui se sont banalisées ces dernières semaines -confinement oblige- et ne sont pas toutes sécurisées.

« Nous respectons la réglementation française et européenne sur la protection des données personnelles de santé, en particulier le Règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD) et la Loi “Informatique et Libertés” (LIL), assure pour sa part la plateforme Doctolib. Les données des patients sont protégées avec le plus haut niveau de sécurité et stockées chez des hébergeurs certifiés de données de santé (HDS). Seuls les patients et leurs professionnels peuvent y accéder. ».

En tout état de cause la vidéo consultation montre aussi aux yeux de ses nouveaux usagers d’autres avantages pratiques : le règlement directement par l’application ou encore la possibilité de pouvoir simplement transformer une consultation physique en consultation vidéo. Grâce à l'intégration avec l’agenda Doctolib, les praticiens peuvent ainsi bénéficier d’une meilleure visibilité sur le web et permettre à leurs patients de prendre très facilement rendez-vous 24h sur 24.
La vidéo consultation, un nouvel usage qui pourrait bien perdurer

Sur le plan du suivi psychologique, cette option pourrait bien s’imposer comme le meilleur moyen de créer ou maintenir un lien thérapeutique avec des patients qui ne peuvent pas se déplacer (personnes âgées, malades, enceintes, handicapées ou vivant loin du cabinet) ou qui privilégient le contact à distance (phobiques, agoraphobes, etc.). Enfin sur le plan organisationnel, la vidéo consultation offre une flexibilité supplémentaire aux praticiens. Elle leur permettrait par exemple de consulter de chez eux quelques jours par semaine ou proposer des créneaux hors des horaires d’ouverture du cabinet pour des patients disponibles tôt le matin ou tard le soir.Autant de raisons, pour les psychologues comme pour les patients, qui pourraient bien démocratiser cet usage au-delà du confinement.
Le boum des téléconsultations en chiffres

100 fois plus de consultations vidéo par jour. 100 000 téléconsultations sont maintenant réalisées par jour sur Doctolib, dont 85% dans le cadre d’un suivi de patient

10 fois plus de praticiens utilisateurs. Depuis le début du confinement, le nombre d’utilisateurs de la téléconsultation Doctolib est passé de 3 000 en janvier à 30 000 fin mars (médecins généralistes, médecins spécialistes dont psychiatres, psychologues, etc.)

45 fois plus de psychologues utilisateurs. Doctolib comptait 2 900 psychologues utilisateurs de la solution de téléconsultation début avril 2020, soit 45 fois plus qu’en janvier 2020.

15 téléconsultations/semaine/psychologue en moyenne sur le mois de mars 2020

96% des patients se déclarent satisfaits de la consultation vidéo Doctolib.https://www.cerveauetpsycho.fr/p/contenus-sponsorises/la-video-consultation-plebiscitee-par-les-psychologues-pour-maintenir-ou-creer-le-lien-therapeutique-19172.php

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Le gouvernement lance un numéro national pour les auteurs de violences conjugales
Depuis le début du confinement, les violences conjugales ont explosé. « Appelez avant de frapper » martèle le président de la Fédération nationale d’accompagnement des auteurs de violence.

Par L'Obs avec AFP Publié le 06 avril 2020

Un numéro national dédié à l’écoute des auteurs de violences a été lancé lundi dans le but d’éviter que les tensions au sein du couple ou de la famille ne s’aggravent pendant la période du confinement, a annoncé sur Twitter Marlène Schiappa.
Les victimes de violences conjugales et parentales pourront donner l’alerte par SMS au 114

« Le numéro de prévention des #ViolencesConjugales ouvre aujourd’hui. Préservez votre famille des violences : faites-vous accompagner au 08.019.019.11 », a tweeté la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes. 


Marlène Schiappa avait annoncé la création de ce numéro, premier dédié aux hommes violents, dans une interview accordée jeudi au journal « Ouest France ».« Le confinement vient percuter l’histoire familiale et personnelle de chacun. Cette situation crée parfois de l’anxiété, il y a moins d’exutoires et de soupapes de décompression, et ce, alors que dans les familles, l’école à la maison peut parfois exacerber les tensions », avait-elle déclaré, estimant qu’il n’y « a pas de honte à téléphoner ».
« Appeler avant de frapper »

Cette ligne, financée par la Délégation aux Droits des femmes et gérée par la Fédération nationale d’accompagnement des auteurs de violences (Fnacav), est ouverte du lundi au dimanche de 9 heures à 19 heures.
Les femmes victimes de violences conjugales vont pouvoir alerter en pharmacie

Pendant la période de confinement, 22 intervenants, psychologues ou spécialistes de la prise en charge des auteurs de violences, vont se succéder pour proposer une écoute et mettre en lien les appelants avec l’une des 36 structures adhérentes de la Fnacav. Ils pourront recevoir jusqu’à trois appels en simultané.

« L’objectif est de permettre à des gens au bord de la violence, ou déjà dedans, d’appeler pour trouver une écoute et commencer un travail », a expliqué Alain Legrand, président de la Fnacav, enjoignant à « appeler avant de frapper ».

Des solutions d’hébergement temporaire, dans des centres ou bien en chambre d’hôtel, pourront aussi être proposées selon les situations.

« La prise en charge d’hommes qui se sentent au bord du passage à l’acte évite bien des cas et des récidives. Certains sont sortis de la violence, d’autres arrivent à prendre de la distance, même si, bien sûr, pour d’autres rien ne fonctionne », a poursuivi Alain Legrand, qui assurait jusqu’à présent seul une permanence téléphonique de la fédération et recevait 4 à 5 appels de conjoint violent par semaine.

Chaque année, plus de 210 000 femmes sont victimes de violences conjugales et moins d’une sur cinq dépose plainte. En 2018, 18 591 personnes ont été condamnées pour des violences sur leur partenaire ou ex-partenaire, dont 96 % sont des hommes.
« Vous n’êtes pas seules » : le message de personnalités aux victimes de violences conjugales confinées

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Coronavirus : Un numéro vert pour aider les salariés, chômeurs et étudiants, mis en place par le syndicat Solidaires

EMPLOI Ce numéro vert doit aider les salariés, chômeurs et étudiants à faire valoir leurs droits en période de confinement consécutif à la crise du coronavirus
20 Minutes avec AFP
Publié le 07/04/20 à 21h48 — Mis à jour le 07/04/20 à 21h48
Coronavirus : Un numéro vert pour aider les salariés, chômeurs et étudiants, mis en place par le syndicat Solidaires — Free-Photos / Pixabay

Depuis une semaine, « des centaines » de personnes ont déjà appelé ce numéro 0 805 37 21 34 qui fonctionne sept jours sur sept de 9h à 19h, selon Solidaires.

Le syndicat a mis en place un numéro vert pour aider les salariés, chômeurs et étudiants à faire valoir leurs droits en période de confinement consécutif à la crise du coronavirus. Ce sont ses militants répondent en temps réel aux questions.
Industrie, santé-social et BTP

Côté salariés, trois secteurs arrivent en tête : industrie, santé-social et BTP, selon l’union syndicale. « Activité partielle, mesures de sécurité lacunaires voire inexistantes, refus d’autorisation de garde d’enfant, mise en place du télétravail, rupture abusive de la période d’essai, dates de congés imposées sont autant de sujets pour lesquels les salariés cherchent un appui syndical », souligne l’union syndicale dans un communiqué.

Selon Solidaires, ces appels témoignent « de la pression » exercée par nombre d’employeurs, qui « a pris une ampleur dangereuse, ces dernières heures, afin de faire reprendre le travail à des milliers de salariés » sans « les protections indispensables à leur santé », en n’hésitant pas à « bafouer leurs droits, déjà attaqués par la loi d’urgence sanitaire ».

A l’instar de la CFDT qui propose une vaste série de questions/réponses et de l’Ugict CGT qui permet aux internautes de laisser des messages vidéo, Solidaires a également mis en place une « foire aux questions » sur son site. Elle propose aussi une plateforme de soutien aux migrants expliquant la crise sanitaire et le confinement en plusieurs langues.
https://www.20minutes.fr/societe/2756667-20200407-coronavirus-numero-vert-aider-salaries-chomeurs-etudiants-mis-place-syndicat-solidaires


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"Nous avons beaucoup d'appels de personnes sans antécédents" : face au coronavirus le Samu du Nord ouvre une cellule d'urgence psychologique

Crainte de la contagion par le coronavirus, enfermement lié au confinement : pour de nombreux Français, la période est anxiogène. Face aux crises d'angoisse et aux suspicions d'infarctus, le Samu du Nord a créé une cellule d'urgence psychologique.

Depuis le début du confinement, les appels au Samu pour des crises d'angoisse et des suspicions d'infarctus se sont multipliés, ici à l'hôpital Edouard Herriot de Lyon (Rhône), le 19 mars 2020. (JEFF PACHOUD / AFP
franceinfoSolenne Le HenRadio France Mis à jour le 08/04/2020

Les appels sont transférés par le SAMU du Nord au Dr Frédérique Warembourg, psychiatre, la responsable de cette cellule, et à ses collègues. "Nous avons beaucoup d'appels de personnes qui n'ont jamais été suivies en psychiatrie, ou qui n'ont jamais été voir un psychologue, qui n'ont pas d'antécédents du tout."
Des crises d'angoisse qui provoquent une "sensation d'étouffement"

Des personnes particulièrement angoissées au bout du fil, les Samu ont déjà connu ce phénomène, c’était après les attentats du 13 novembre. Aujourd’hui à nouveau, ils reçoivent les appels de Français qui, s’ils ne font pas forcément un infarctus ont l’impression d’en faire un, ou pour des crises d’angoisse. "La crise d'angoisse, on a du mal à respirer, explique le Dr Warembourg, donc il y a des personnes qui ont peur d'être malades. C'est effectivement une sensation d'étouffement, mais plutôt une sensation d'oppression thoracique, avoir l'impression que ça se serre au niveau du thorax. Des sueurs, une tachycardie (le cœur qui se met à battre vite), une sensation de vertige sont également possibles".
La méditation peut suffire à apaiser les patients

C’est le virus, mais aussi le confinement qui génèrent ce stress. "Ce qu'ils nous disent, c'est qu'ils ont peur de la contamination. Et puis c'est difficile parfois de rester enfermé chez soi, de ne plus avoir de contact avec l'extérieur. Hier j'ai eu une dame au téléphone qui m'a dit que c'était extrêmement difficile pour elle. Une dame qui est tout le temps dehors, et de rester tout le temps dans un petit appartement, qui n'a pas d'extérieur, ce n'est pas évident du tout."

On essaye quelque soit la technique de faire de la relaxation, mais pour la plupart, l'appel téléphonique est suffisant.Dr Frédérique Warembourg, psychiatreà franceinfo

La cellule psychologique tente alors de calmer les personnes qui appellent. Suffisant pour apaiser les personnes angoissées, mais ces appels sont chronophages pour les services de santé : chacun dure environ une demi-heure.
Ne pas hésiter à appeler

Chronophages ou pas, il ne faut pas hésiter à appeler le 15, souligne le Dr Éric Van Belle, cardiologue au CHU de Lille. Dans le doute, si des signes d'infarctus apparaissent, les secours seront plus compétents que vous pour juger de la gravité ou non de la situation, vous conseiller et vous prendre en charge, insiste le spécialiste. Mardi, plus de 300 soignants, médecins généralistes, cardiologues, psychiatres ou sages-femmes avaient lancé un appel à ne pas négliger l'apparition ou le suivi d'autres maladies que le Civod-19. "Les patients se mettent en danger à ne pas se faire examiner ou interroger leur médecin sur des symptômes qu'ils peuvent avoir à un moment donné", a expliqué le docteur à l'origine de l'initiative.
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 Confinement : lancement d'un numéro d'écoute pour répondre aux angoisses, le 06 avril 2020
 Le Samu social lance lundi une plateforme d'écoute : "SOS Confinement", accessible gratuitement au 0800.19.00.00 (photo d'illustration) © Pixabay

Invité de la matinale d'Europe 1, Xavier Emmanuelli, médecin fondateur du Samu social, a présenté le numéro d'écoute 0800.19.00.00, disponible gratuitement pendant le confinement. S'adressant à tous, l'objectif de cette plateforme est "d'apaiser, écouter, informer et orienter", tandis que les Français ne peuvent plus sortir de chez eux depuis trois semaines. INTERVIEW

Alors que la France entame ce lundi une quatrième semaine de confinement pour tenter d'endiguer la propagation du Covid-19, le Samu social lance lundi une plateforme d'écoute : "SOS Confinement", accessible gratuitement au 0800.19.00.00. Au micro d'Europe 1, Xavier Emmanuelli,​ médecin fondateur du Samu social explique pourquoi lui et ses équipes ont décidé de mettre à disposition cette plateforme, rappelant que la période actuelle était extrêmement anxiogène.

"Apaiser, écouter, informer et orienter"
"Le politique change d'avis et les médecins ne savent plus très bien où ils en sont", a commencé l'ancien secrétaire d'État chargé de l’action humanitaire d'urgence. "On sent une espèce de chaos", a-t-il affirmé. "En plus, les gens sont confinés. S'ils sont seuls, ils sont avec leur anxiété, leur perplexité et leur dépression et s'ils sont en couple, il peut y avoir des violences".

Pour Xavier Emmanuelli, "il faut absolument qu'ils puissent parler à quelqu'un". "C'est pour ça que nous avons créé avec mon équipe le 0800.19.00.00", poursuit-il. "Là, ils vont pouvoir s'exprimer. Il y aura quelqu'un pour les accueillir et quelqu'un pour les écouter, pour qu'ils puissent raconter leurs problèmes", explique le fondateur du Samu social. L'objectif est simple : "apaiser, écouter, informer et orienter".
https://www.europe1.fr/sante/confinement-lancement-dun-numero-decoute-pour-repondre-aux-angoisses-3960164
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Fin de vie : se faire aider par des professionnels

La fin de vie est une étape douloureuse pour le malade comme pour les proches. Apaiser la souffrance et soutenir la personne font partie des objectifs des soins palliatifs.

La prise en compte de la souffrance psychologique et spirituelle

Une attention particulière est accordée à la qualité de l’échange avec le malade et ses proches, à l’accueil et à l’écoute de leurs préoccupations, leurs doutes, leurs angoisses, en s’aidant si nécessaire de la compétence d’un psychologue.

Cette écoute attentive concerne tous les intervenants. Des traitements adaptés sont parfois proposés pour permettre à la personne de mieux faire face à des situations d’anxiété, d’angoisse ou de dépression.

Les interrogations spirituelles liées au sens de la maladie, au sens donné par chacun à la vie, à sa propre existence, au doute peuvent aussi s’exprimer, dans le respect des choix ou des croyances personnelles de chacun.

La famille et les proches d’un patient en fin de vie nécessitent parfois d’être soutenus. Les équipes soignantes, les associations de bénévoles d’accompagnement, les associations de malades, peuvent répondre à ces besoins en proposant un soutien individuel, familial ou collectif. En cas de décès du malade, cet accompagnement peut se poursuivre auprès des proches pour aider au travail de deuil.

La prise en compte des difficultés sociales

Des difficultés d’ordre social peuvent surgir. Elles ne sont pas toujours facilement exprimées par le malade ou sa famille : problèmes liés à l’emploi, soucis financiers liés à la réorganisation du foyer pour l’accueil à domicile du malade, volonté de reprendre contact avec des proches perdus de vue, etc.
Une assistante sociale pourra intervenir afin d’apporter une aide.
Solliciter des services d'écoute et de soutien dédiés
Pour évoquer vos difficultés, vous pouvez aussi contacter une plateforme nationale d’écoute Accompagner la fin de la vie : s’informer, en parler :
- au 0811 02 300 : du lundi au vendredi, de 10h à 13h et de 14h à 17h, les écoutants vous rappellent gratuitement au numéro de votre choix (téléphone fixe ou portable) pour répondre à vos questions. Ce service est anonyme, confidentiel et au prix d’un appel local.
- Par mail via le formulaire de contact
A noter : l'Ocirp met en œuvre une cellule de soutien psychologique COVID 19 pour les salariés récemment endeuillés des branches et des entreprises assurés par l'Ocirp au 05 49 76 98 46.
JV - Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie
mis à jour le 06/04/2020

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Usbek & Rica05/04/2020

« Avec le confinement, on peut souffrir d'anxiété mais pas de stress post-traumatique »
Lila Meghraoua
Simple anxiété ou symptômes de stress post-traumatique ? On a demandé au psychiatre Wissam El Hage de confirmer ou d'infirmer nos ressentis et nos idées reçues sur l'impact psychologique du confinement.

La semaine dernière, nous demandions à l’addictologue Amine Benyamina quel impact pourrait avoir le confinement sur notre consommation de boissons alcoolisées et, au-delà de la question de l'alcool, comment les personnes souffrant d’addictions allaient pouvoir s'adapter. Dans une autre interview, le sociologue Hugues Lagrange dressait un tableau de ce qu'il appelle les « maladies du bonheur », à savoir principalement les troubles anxieux-dépressifs.

Anxiété accentuée, simple stress ou stress post-traumatique selon certaines études, les idées fondées ou reçues sur l’impact possible du confinement sur nos pyschés - et celles des soignants - sont légion. Concrètement, qu’en est-il ? C’est ce qu’on a demandé à Wissam El Hage, médecin psychiatre au CHRU de Tours et professeur de psychiatrie à l’Université de Tours. Il co-dirige également l’équipe de psychiatrie neurofonctionnelle de l’unité INSERM Imagerie & Cerveau. Wissam El Hage (DR)

Usbek & Rica : Il y a pléthore d’articles parus dans la presse à propos de l’impact psychologique et psychique du confinement, à la fois sur les individus qui n’ont pas de pathologies mentales déjà identifiées et sur ceux diagnostiqués et suivis. Que peut-on en dire ?

Wissam El Hage : Il faut déjà rappeler que la mesure de confinement consiste en une restriction de circulation. Nous sommes loin des mesures qu’ont pu connaître les gens qui vivent une guerre. On a beaucoup comparé le confinement à une situation traumatique. Loin s’en faut ! Aujourd'hui, les gens sont confinés globalement dans de bonnes conditions et éprouvent certes légitimement de l’inquiétude. Ils subissent une forme de prise de contrôle sur ce qui leur arrive. Mais on « pathologise » beaucoup trop le confinement, quand on peut y voir une opportunité. Vous allez avoir du temps pour rester chez vous, faire ce que vous n'avez pas le temps de faire autrement. C'est peut-être le moment de prendre son temps, de réfléchir, d'écrire, de lire, de s'ennuyer. Arrêtons la lecture forcément négative du confinement. C’est une opportunité !

« L’individu se retrouve contraint dans l'espace et déstructuré dans le temps »

Il est donc légitime de ressentir de l’anxiété dans ce contexte ?

L’anxiété n'est pas due au confinement en soi, mais au risque d'être contaminé ou d’être porteur et de contaminer. Elle est aussi liée à l'incertitude concernant le temps que cette situation va durer. On ignore quelles seront les conséquences financières, économiques et même familiales. Nous subissons une certaine désorganisation. Or, nous sommes tous des êtres ritualisés. Nous avons un rythme, on se lève et se couche généralement à la même heure. Ce qui est un peu gênant dans le confinement, c'est la déstructuration du temps et de l'espace : l’individu se retrouve contraint dans l'espace et déstructuré dans le temps. Contre ça, il y a des principes simples à observer : structurez vos journées, levez-vous aux mêmes horaires, prenez votre douche, habillez-vous ; en somme, prenez soin de vous. Pour mieux tenir les choses, après une telle déstructuration de votre organisation, il est nécessaire de donner une ossature à tout ça.

L’incertitude que vous évoquez peut aussi être liée à une surdose d’informations, non ?

L’important est de savoir quel est le filtre pour avoir la bonne information. Les informations, c’est une chose, mais le plus important reste de valider leur source. La difficulté, dans cette crise, est qu’une même source validée subit une telle cinétique de changement des informations et des consignes qu’un certain nombre de gens sont déstabilisés. Ils ne savent plus à qui se fier, oui, et l'information fiable d'hier ne l'est plus forcément aujourd'hui. Ça peut représenter une source d'inquiétude supplémentaire et de désarroi.

Ensuite, oui, à force d'être bombardé tout le temps d’informations, c'est comme si vous vous mettiez dans un coin et ne pensiez qu'à des choses négatives en permanence. Rapidement, ça déprime ou ça rend anxieux. Certains des plus grands artistes vivaient en domesticité et structuraient leurs journées de travail de façon très rigoureuse, raconte très bien un article de Welcome to The Jungle (Image : Info We Trust)

Comment fait-on dans ce cas ? Doit-on couper ?

Il faut se préserver. Vous pouvez « réserver » un temps donné aux informations qui sont potentiellement génératrices - surtout en ce moment - de pensées négatives.
« Une patiente essayait depuis des mois de se sevrer du cannabis. Elle est confinée ; de fait elle a dû se sevrer : ça, c’est positif ! »
Pourtant, même dans le Covid, il y a des choses positives. On observe moins de pollution, les gens se retrouvent chez eux, entre eux, créent du positif, sont solidaires. On gagnerait à mettre le projecteur sur le positif. Tenez, une patiente essayait depuis des mois de se sevrer du cannabis. Elle est confinée ; de fait elle a dû se sevrer : ça, c’est positif !

Pour les personnes atteintes de pathologies, quels dangers peut représenter a contrario le confinement ?
Pour les personnes atteintes de pathologies mentales, un des premiers effets du confinement est aussi la déstructuration. Plus de rendez-vous, de suivi physique. Par exemple, aux personnes qui souffrent de dépression, on recommande de s'activer, d'avoir une activité sportive régulière, de sortir de chez eux, et d’un coup ce n’est plus possible. Les gens anxieux sont confortés dans leur anxiété. Les gens atteints de troubles obsessionnels sont aussi renforcés dans leur obsession. Imaginez pour quelqu’un qui passait déjà deux à trois heures par jour à se laver les mains... Ceux atteints de troubles délirants entendent tout d’un coup que oui, quelque chose d'invisible risque de semer la mort, et s’ils sont branchés aux médias qui avancent l’idée de complot… Une étude récente révèle que 17% des Français pensent que le coronavirus a été fabriqué. La paranoïa et la manipulation ont une prise.
L'autre difficulté réside aussi dans l’accompagnement : un certain nombre de patients ont des difficultés de compréhension ou d’accès à l’information fiable. S'il n'y a pas quelqu'un pour traduire ces consignes, ou les accompagner, dans le cas des patients les plus fragiles avec un handicap, ça devient très problématique. Plus simplement, il y a aussi toute la question des suivis réguliers. Les patients qui avaient des consultations voient bien que même si on maintient un certain suivi, tout n’est pas normal. Les activités de groupe sont annulées. Ils voient aussi bien que les gens qui les prennent en charge sont eux-mêmes inquiets. Tout ça crée une ambiance globale d'inquiétude.
« Dans certains hôpitaux, les patients arrivent aux urgences et on n’a même pas le temps de le prendre en charge qu'ils décèdent... »
On en parle peu mais, effectivement, l’impact psychologique de cette crise sur les soignants est à considérer.
L'impact est énorme, oui. On a d’ailleurs lancé une enquête en ligne pour évaluer l'impact psychique sur les soignants. L'impact est d'abord physique : il y a à ce jour déjà une vingtaine de médecins en France qui sont décédés du fait de l’exercice de leur métier et du Covid. Il y a aussi un nombre indéterminé de personnels soignants qui sont eux-mêmes « Covid + ». Au-delà de l’impact physique, on oublie la crainte qu’éprouvent les soignants à être touchés eux-mêmes. Ils travaillent dans un nid viral et sont en première ligne. Cette population qui assume un risque paie et va payer un tribut assez fort du fait de cette pathologie.
L’impact est aussi psychique. Ils peuvent avoir l'impression qu'il n'y a ni accompagnement, ni reconnaissance ou justice, pas de matériel fourni. L’image de l’État-Providence, de l'État protecteur est très écorchée. Et au quotidien, les soignants souffrent d’un vrai stress. Dans certains hôpitaux, certains patients arrivent aux urgences et on n’a même pas le temps de le prendre en charge qu'ils décèdent... Le temps pour se relever, pour débriefer, pour réfléchir s’est réduit comme peau de chagrin. D’où un fort sentiment d’impuissance.
Vous êtes spécialisé dans l’étude du stress post-traumatique. Certaines études avancent avoir observé des symptômes de stress post-traumatique à l’issue des périodes de quarantaine imposées dans le cadre de cette épidémie. Qu’en pensez-vous ?
Honnêtement, c'est méconnaître ce qu'est le stress post-traumatique. Ça n'a pas de sens. Après un confinement, on peut produire des symptômes de stress intense, de l'anxiété, des symptômes dépressifs. Rappelons-nous ce qu’est un traumatisme : il est la conséquence d’une menace physique, d’une agression, d’une peur de mourir. Ça dépasse l’inquiétude. En quoi être confiné est traumatique ? Je ne comprends pas. Sauf bien sûr si, chez soi, on est confrontés à quelqu'un qui nous agresse, nous frappe, nous viole, ou si on est exposés au suicide. Autrement, il ne s’agit que d’anxiété.

Image à la Une : Keira Knightley et Michael Fassbender dans A Dangerous Method de David Cronenberg (2011)

https://usbeketrica.com/article/confinement-on-ne-peut-pas-souffrir-de-stress-post-traumatique 

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Coronavirus - Aude : "On a le droit de se sentir mal, d’être irritable ou angoissé"
Xavier Mathieu : "C'est le lien qui préserve". Independant / Nathalie Amen-Vals
Publié le 21/03/2020 à 10:48 / Modifié le 21/03/2020

Xavier Mathieu est psychologue. Il décline et explique les conséquences que peuvent avoir, au niveau psychologique, les conséquences du confinement destiné à freiner la pandémie de coronavirus.

Les personnes psychologiquement affaiblies peuvent-elles ressentir de la claustrophobie, un mal-être, en se retrouvant confinées chez elles ?
La claustrophobie est quand même souvent moins active lorsqu'on est chez soi, à l’abri, dans sa base de sécurité qui est tout autant dans notre rapport à nous-même et aux autres que, souvent, dans notre lieu de vie. Pour autant la privation de mouvement est difficile à vivre. C’est une occasion de retour à soi, certes, mais ça, c’est sur le papier. On ne va pas tous faire de la méditation et revenir à l’essentiel. La contrainte, c’est difficile. Pour beaucoup d’entre nous, l’identité est avant tout sociale. Nous trouvons des ressources à l’extérieur. Il faut s’attendre, et dans la mesure du possible accepter que ça puisse être difficile. Il faudra s’accorder des moments de baisse de moral et prendre soin de soi au maximum. Comme pour le reste, les recommandations de bonne gestion, les injonctions à traverser cela sereinement sont culpabilisantes. On a le droit de se sentir mal, d’être irritable ou angoissé.

Pour celles qui ont la chance d'avoir un jardin, un lieu de respiration, ce sera moins dur ?
Bien sûr. La nature est source d’apaisement et le luxe, c’est l’espace. Les distinctions sociales ont un impact et les plus précaires, pour beaucoup de raisons, sont généralement plus touchés. Cependant les ressources internes, elles, ne sont pas réservées aux plus favorisés.

Les personnes très actives qui se retrouvent au chômage technique peuvent-elles aussi éprouver un mal-être ?
Absolument. On se définit beaucoup par ce qu’on fait, ce qu’on réalise. Nous serions bien plus à l’abri des circonstances extérieures si nous nous ancrions sur qui on est. Dans le meilleur des cas, cela mènera à une redéfinition de ce qui est important. Les crises sont toujours des occasions, mêmes douloureuses. Certaines expériences de vies permettent de hiérarchiser ses priorités. J’aimerais pouvoir penser que c’est aussi valable au plan collectif.

Le télétravail est-il idéal ? C'est l'espace familial soudain investi par la sphère professionnelle.
C’est évidemment très difficile. Comment gérer en même temps ses enfants à la maison et le travail à faire dans un moment de tension accrue. Là aussi il va falloir être créatif en ne visant pas un idéal irréaliste.

Peut-on avoir des cas de tentatives de suicide, ou de suicide ?
Le suicide n’est jamais dû à un seul paramètre. Le confinement est un facteur de stress et il pourrait amener à ce que les ressources de personnes vulnérables soient dépassées. On sait aussi qu’un des facteurs de risque majeur des comportements suicidaires est l’isolement social. C’est le lien qui préserve. On est globalement tous très sensibles aux liens avec les autres. Vous, moi, sommes plus ou moins heureux principalement en fonction de la qualité des rapports que l’on a avec les autres.

Internet va être une aide précieuse. On a beaucoup dit de mal des téléphones mobiles, des réseaux sociaux. On sait maintenant que c’est aussi du lien et que ça sauve parfois. Il s’agit donc de rester en lien par tous les moyens sans risque sanitaire. Il y a différents numéros utiles quand on est isolé qui restent opérationnels (*). On peut aussi toujours appeler son médecin traitant.

Il peut arriver que des personnes craquent, sortent dans la rue pour simplement respirer, ou d'autres qui peuvent devenir agressives ?
Les débordements arrivent quand nos modes de gestion du stress sont insuffisants. On ne compense plus nos angoisses. C’est déjà le cas en temps normal mais là, nos ressources sont mises à mal. On peut alors "décompenser" sur plusieurs modes. On peut être sujet à de la dépression, de l’angoisse incontrôlable et des "passages à l’acte" qui sont toujours un court-circuit de nos capacités à gérer autrement, à faire avec. Le confinement devrait créer du stress même si beaucoup vont s’adapter. Sans compter qu’il est aussi question de notre rapport à la mort. C’est le grand impensé de nos sociétés qui refuse la souffrance. Il s’agit donc là de faire face au stress, du mieux qu’on peut en s’écoutant et en faisant ce qui nous fait du bien ou nous apaise. Pour les populations vulnérables, le lien va être primordial. Savoir que nous vivons tous une situation similaire est aidant ; partager nos difficultés avec les autres nous permet de mieux les surmonter.

Le confinement peut-il avoir un effet sur les enfants ?
Globalement les enfants sont plus résilients. Ils sont par contre très sensibles à l’angoisse de leurs parents. Des explications claires et adaptées à leur âge sont nécessaires. On peut prendre les choses au sérieux sans ajouter de l’angoisse. C’est effectivement une occasion de partager du temps avec eux, de la tendresse, des moments créatifs mais, là aussi, on ne peut que s’accorder que ça peut être difficile. Dans la mesure du possible, il faudrait organiser le temps et l’espace pour que chacun respire.

Les personnes malades (somatiquement ou psychologiquement), qui doivent suivre un traitement, comment font-elles ? Un psychologue ne peut plus se déplacer... En cas d'urgence ?
Il est toujours possible de voir un thérapeute, un psychiatre. Cela rentre dans les raisons médicales de déplacement dérogatoire. Il ne faut pas hésiter à se mettre en contact avec eux. Certains libéraux vont proposer des alternatives (consultations par téléphone, visio...). Les centres médico psychologiques restent à ce jour ouverts pour les situations difficiles. Pour les traitements, les pharmacies sont exceptionnellement habilitées à renouveler les prescriptions y compris avec une ordonnance périmée. Enfin, en ce qui concerne les cas de crise psychologique grave, l’Ussap et le centre hospitalier se sont organisés pour permettre encore un premier accueil au service des urgences du CH. (*) SOS amitié 01 42 96 26 26, Suicide écoute 01 45 39 40 00, les centres médico psychologiques...

Propos recueillis par Bruno Coince https://www.lindependant.fr/2020/03/18/aude-on-a-le-droit-de-se-sentir-mal-detre-irritable-ou-angoisse,8807834.php
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Confinement : une cellule de soutien psychologique désormais ouverte pour les Français "en détresse psychique"AFPSanté
www.lci.fr/sante/ 25/03/2020
AIDE - Le directeur général de la Santé Jérôme Salomon a annoncé la création d'une cellule d'aide psychologique via le numéro vert 0800.130.000, afin d'aider les Français désemparés face à la menace épidémique du nouveau coronavirus et aux mesures drastiques du confinement.
25 mars 15:02 - Romain LE VERN

Plus le confinement sera strict et long, plus la santé mentale de la population doit être accompagnée, avec l'aide des téléphones et des réseaux. Nombreux sont ceux qui, face à la durée du confinement, réclament un centre d’appel pour les personnes en détresse psychique, c’est désormais chose faite avec un numéro vert 0.800.130.000 qui était jusqu’à présent ouvert aux personnes se posant des questions sur le virus. Ce numéro prend désormais en charge celles et ceux qui ont besoin de soutien psychologique.

Ce projet de cellule d'aide a été annoncé par le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. En quoi consiste-t-il ? Réponses avec François Ducrocq, chef de la cellule d’urgence médico-psychologique pour la zone Nord et co-instigateur du projet.
Lire aussi

Comment est né ce centre d’appel ?

On sait depuis une semaine que l’évolution du virus, sa mortalité, sa contagiosité et ce qui va devenir un confinement long, vont entrainer une grande détresse psychique. Après un nombre conséquent de réunions et de réflexions, l’idée a consisté à s’appuyer sur ce guichet unique du 0.800.130.000, le numéro du gouvernement et de santé publique France, initialement réservé à ceux qui se posent des questions sur le virus pour aider les gens qui présentent une détresse particulière liée à l’actualité. Ce numéro est ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et l’Etat donnera les moyens techniques et humains pour y pourvoir.

Une fois que l’on compose ce numéro, que se passe-t-il désormais ?

Une première évaluation aura lieu via des opérateurs afin de déterminer s’il y a une détresse psychique. Et si oui, l'interlocuteur bascule l’appel vers une plateforme Croix-Rouge/CUMP (cellules d'urgence médico-psychologique). Sur cette plateforme, se trouveront d'autres opérateurs qui prendront plus de temps avec un niveau d’expertise plus poussé, pour mesurer l’intensité et la typologie de la détresse psychologique. Par la suite, deux options s’imposent : soit ce nouvel opérateur gère directement la personne en détresse au téléphone, soit il envoie les coordonnées à un référent du département d’habitation de la personne ayant appelé pour un renvoi téléphonique, pouvant aller jusqu’à la télé-consultation.

Est-ce une alternative pour celles et ceux, en détresse, qui auraient instinctivement envie d’appeler le 15 ?

Exactement. Notre idée, c’est de désengorger le 15 qui en moyenne reçoit 5000 appels par jour. Beaucoup d'appels sont d’ordre somatique (j’ai mal à la tête, je tousse…) quand d’autres tiennent d’angoisses (j’ai la trouille, je ne dors pas, mon enfant dort pas…). Ainsi, si on se sent en détresse psycho-social (caractère anxiogène du confinement, sentiment d’insécurité, difficultés relationnelles…), on n’appelle pas le 15, on appelle le 0.800.130.000.

Romain LE VERN
https://www.lci.fr/sante/coronavirus-confinement-covid-19-numero-telephone-0800130000-une-cellule-de-soutien-psychologique-desormais-ouverte-pour-les-francais-en-detresse-psychique-2148880.html

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Confinement : « Il est indispensable de maintenir une sociabilisation »

Entretien
Alors que le gouvernement durcit les règles du confinement, entretien avec David Gourion, psychiatre, ancien chef de clinique à l’hôpital Sainte-Anne, sur les risques psychologiques de la quarantaine due à l’épidémie de coronavirus.
Recueilli par Paula Pinto Gomes,
le 24/03/2020 https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sante/Confinement-Il-indispensable-maintenir-sociabilite-2020-03-24-1201085846

David Gourion : Nous n’avons pas beaucoup de recul face à ce genre de situation. Selon les publications de nos collègues psychiatres chinois, 10 à 15 % des gens vivent mal, voire très mal, le confinement. Ces personnes, qui ne présentent pas nécessairement des troubles émotionnels, peuvent se retrouver dans des états dépressifs ou de stress post-traumatique, surtout si elles ont été touchées par l’épidémie. Le confinement peut en outre aggraver les addictions.

Les médecins chinois ont vite compris qu’il fallait mettre en place un plan de gestion du stress adapté à chaque type de population : les anxieux, les contaminés, les familles, les personnes âgées. Pas seulement pour des raisons « humanistes » et de bien-être, mais parce qu’ils ont constaté que les gens en détresse psychique intense n’étaient pas en mesure de suivre les recommandations de confinement à la lettre. Ils ont donc proposé des outils d’auto-prise en charge du stress, un numéro d’appel gratuit 24 heures sur 24 heures et des consultations avec des psychologues ou des psychiatres pour les cas les plus sévères.

Ici, avec les équipes (professeurs, élèves, psychologues…) d’HEC, nous avons créé un site pour aider les étudiants à gérer le stress et l’ennui. Car il est normal de se sentir anxieux, de mal dormir, d’avoir peur d’être contaminé ou de contaminer, de se sentir irritable, impuissant ou en colère dans une situation de pandémie. Mais une aide psychologique peut être utile.

La colère, la frustration peuvent exacerber la violence intrafamiliale…

D. G. : Oui, le confinement risque d’augmenter une violence latente dans certaines familles. Cette période de quarantaine peut s’avérer une véritable épreuve pour certains. Je le vois chez les étudiants. Certains sont très heureux de se retrouver confinés avec leurs proches, parce qu’ils ont de bonnes relations, alors que pour d’autres c’est un cauchemar.
Y a-t-il des populations plus exposées aux risques psychiques ?

D. G. : Oui, les personnes âgées ou isolées et les adolescents sont des populations plus fragiles. L’étude chinoise montre que les femmes sont aussi davantage exposées au risque de troubles émotionnels du registre psychotraumatique. On sait par ailleurs que les conditions socio-économiques sont un facteur aggravant. Se retrouver confiné en famille dans un logement exigu, ce n’est pas tout à fait la même chose que dans un grand appartement ou une maison avec jardin. Les patients qui souffrent de troubles psychiatriques sont eux aussi plus vulnérables. Nous redoutons d’ailleurs que cette population déjà stigmatisée socialement ne le soit également sur le plan médical. Du fait de leur pathologie, elles pourraient ne pas bénéficier de soins aussi rapides et efficaces que les autres.

Quels enseignements peut-on tirer des expériences de confinement dans certaines professions, ou situations, comme en milieu carcéral ?

D. G. : Les sous-mariniers, par exemple, sont astreints à des rituels quotidiens très stricts parce que, dans des conditions de vie difficiles, comme celles-là, il est indispensable de respecter les rythmes biologiques et le besoin de lien social propre à notre espèce. N’oublions pas que nous sommes des mammifères. D’où l’importance, pendant ce confinement, de garder une routine autour des horaires de repas, de lever, de coucher afin de ne pas perdre ses repères. La psychiatrie militaire et carcérale nous a appris que les gens supportent mieux leur situation lorsqu’ils arrivent à conserver certaines habitudes régulières, une activité physique et des liens sociaux quotidiens.

Il est donc indispensable de maintenir une sociabilisation, même si ce n’est pas simple en ces temps de pandémie. Les réseaux sociaux le permettent de manière virtuelle, et c’est très important, mais pas suffisant. Lorsqu’on a la chance de ne pas être seul, il faut garder le lien avec les personnes de notre entourage.

Concernant les sous-mariniers, il y a un autre point intéressant à relever : il est interdit de leur envoyer des mauvaises nouvelles quand ils sont en mer pour ne pas affecter le moral des troupes. Nous, nous ne pouvons pas nous protéger des mauvaises nouvelles, mais il ne faut pas s’exposer à longueur de journée à une information anxiogène, voire à des fakes news. On doit s’informer, mais il suffit de le faire deux fois par jour, le matin et le soir, par exemple, et sur des médias sérieux pour ne pas augmenter le stress généré par le confinement. 

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Comment la crise du Covid-19 et le confinement sont vécus par les plus « fragiles » psychiquement
 
Santé mentale Coronavirus Confinement 
Mis à jour le 24 mars 2020 https://www.psychologies.com/Actualites/Sante-mentale/Comment-la-crise-du-Covid-19-et-le-confinement-sont-vecus-par-les-plus-fragiles-psychiquement
Par Lucien Fauvernier
La situation épidémique actuelle et le confinement constituent une période anxiogène pour la plupart d’entre nous. Mais comment vivent et affrontent cette situation exceptionnelle les personnes à la santé mentale « fragile » ? Faut-il craindre des risques suicidaires ou de dépressions majeures ? Les réponses de Jean-Louis Terra, professeur de psychiatrie à l’Université de Lyon et psychiatre au Centre Hospitalier Le Vinatier.

Quels impacts peut avoir la situation sur les personnes les plus « fragiles » en termes de santé psychique, atteintes de dépressions sévères ou aux pensées suicidaires ?

Jean-Louis Terra : Il n’existe pas de réponse toute faite, car chaque cas est particulier. Cependant mon expérience clinique témoigne de différentes réactions chez mes patients. Tout d’abord, il y a ceux qui étaient déjà confinés par leur maladie. Ces personnes se sentaient en décalage par rapport à la population générale. Par exemple, tous les matins elles se promettaient de sortir sans y parvenir. Elles peuvent donc, paradoxalement, éprouver une forme de soulagement, si personne ne sort, elles ne ont plus si différentes et n’ont plus vraiment à sortir. Ainsi, plutôt que ce soit la dépression qui prescrive une forme d’impuissance, c’est désormais la crise sanitaire qui l’exige. J’ai plus d’inquiétudes cependant concernant les dépressions à forme anxieuse, où les personnes peuvent être très négatives, avoir une tendance à faire jouer le catastrophisme lié à leur trouble et donner un sens encore plus tragique à la situation. C’est d’autant plus vrai pour certains patients qui ont une tendance à l’anticipation négative, qui vont sur-interpréter une quinte de toux, le silence de leur proche etc. et s’inquiéter de façon démesurée. Néanmoins, ma pratique confirme que quelques fois, ces patients anxieux résistent bien quand il y a un principe de réalité très fort comme c’est le cas actuellement. Elles peuvent avoir une réaction tout à fait saine et ordinaire, c’est le cas lorsqu’elles sont confrontées à un deuil ou un événement familial fort. Les personnes atteintes de dépressions dites « agitées », de leur côté, ont besoin de bouger pour fuir leur souffrance, elles ne se trouvent bien ni assises, ni couchées, ni dedans, ni dehors… Il peut y avoir une tension psychique qui pousse à la consommation de dérivatifs comme l’alcool, le tabac ou d’autres substances psychoactives.

Que faire si l’on se sent « fragile » pour affronter au mieux cette situation ?

Jean-Louis Terra : La première chose est d’appliquer des règles d’hygiène de vie simples : conserver une vie « normée » avec des rituels quotidiens, ne pas se laisser intoxiquer par l’information à outrance, d’avoir des activités structurées comme la lecture, le bricolage… faire des petites choses habituelles donne une bonne assise et limite les zones de peur. Il vaut mieux éviter de se retrouver dans une position de négligence ou d’attente anxieuse au risque de s’épuiser psychiquement. Pour ne pas se retrouver seul, j’invite aussi les personnes qui se sentent « fragiles » à appeler leurs proches, à prendre des nouvelles ou à demander de l’aide. Elles peuvent très bien envoyer un texto à leurs proches en disant : « N’hésitez pas à m’appeler, je n’ai pas toujours la force ou la présence d’esprit de le faire ». Et surtout, si elles sont suivies par un professionnel de santé, il convient de multiplier les séances par téléphone pour prendre des nouvelles, soutenir, partager et briser l’isolement. En France, les thérapeutes sont encore trop souvent réticents à pratiquer l’out reach –consulter par téléphone – pourtant les outils numériques nous fournissent des moyens très efficaces pour réaliser facilement des échanges thérapeutiques à distance. C’est une pratique, selon moi, très saine et très efficace, qui permet parfois un contact plus intense entre le patient et le thérapeute. C’est d’autant plus vrai que l’échange est libéré de tout le paralangage – gestes, mimiques et expressions faciales - qui perturbe parfois la séance. Le patient a souvent la parole plus libre car les réactions du thérapeute sont dans l’ombre et il peut donc se confier plus aisément. De plus cette peur collective liée à cette crise est quelque chose que nous avons tous en commun. Les patients savent que nous partageons les mêmes inquiétudes. Une certaine asymétrie s’estompe car les patients s’inquiètent pour nous. Jamais je n’ai reçu autant de conseils de prudence, de remerciements et d’encouragement de la part de mes patients.

La situation actuelle peut-elle provoquer des dépressions sévères ou créer des pensées suicidaires ?

Jean-Louis Terra : Il y a selon moi peu de probabilités. Que cela crée de l’anxiété, de la peur oui, mais une authentique dépression ou des troubles plus sévères, je ne pense pas immédiatement. En effet, cette épreuve est collective et c’est assez protecteur pour la psyché. Ainsi, concernant le risque suicidaire, différentes études montrent que les situations exceptionnelles ont tendance à faire baisser le taux de suicide, comme cela a été le cas très nettement après les attentats du 11 septembre 2001. Une attention particulière devra cependant être prêtée à la santé psychique des soignants, qui sont à risque, une fois que la situation sera revenue à la normale. Les pompiers qui sont intervenus au World Trade Center ont été touchés par un fort stress post-traumatique et un taux de suicide élevé. Il faut distinguer cet effet des décès qui peuvent intervenir dans la famille des patients et des conséquences économiques qui ont déjà par le passé conduit à plus de suicides. Mais globalement, la chose essentielle est de ne pas se laisser enfermer dans son angoisse ou son anxiété. Il faut savoir raison garder et s’en tenir aux faits : nous sommes confinés, c’est une chose inquiétante, mais aussi positive pour la santé de tous. Nous avons de quoi satisfaire nos besoins de première nécessité, la société est encore active, le gouvernement prend des mesures, ce n’est pas le chaos. Il est donc inutile de chercher des solutions miracles, de s’abreuver de fake news, mais plutôt appréhender ce temps du confinement comme un temps de recueillement qui réinterroge la valeur de nos existences, et qui peut paradoxalement, redonner un goût plus fort à la vie.

Que faire si l'on se sent vaciller et que l'on a besoin d'aide ?

Jean-Louis Terra : Il faut réagir si on ne se sent vraiment pas bien ou si l'on a l'impression que notre état psychique se dégrade rapidement. Les consultations en présentiel des CMP et les visites à domiciles sont arrêtées, sauf cas de force majeure où des thérapeutes et équipes médicales peuvent se déplacer pour vous venir en aide. Une dernière chose, en cas de trop grande inquiétude concernant son état de santé, je recommande vivement aux personnes de ne pas se ruer aux urgences mais d’essayer vraiment en première intention d’avoir un médecin traitant au bout du fil. Cela permettra d’éviter de saturer les hôpitaux, et de se mettre parfois dans des situations difficiles d’attente désespérantes qui peuvent être très éprouvantes pour la psyché. https://www.psychologies.com/Actualites/Sante-mentale/Comment-la-crise-du-Covid-19-et-le-confinement-sont-vecus-par-les-plus-fragiles-psychiquement

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Coronavirus, comment protéger sa santé mentale ?
 
En quelques jours, notre vie, nos façons de travailler, d’habiter et d’être ensemble ont radicalement changé. Que nous soyons pris.e.s dans l’urgence de la gestion de crise (professionnel.le.s de santé, journalistes, personnel de vente, etc.) ou que nous soyons immobilisé.e.s à la maison, la brutalité avec laquelle le coronavirus (Covid-19) frappe nos quotidiens n’est facile à vivre pour personne. Pour vous aider et vous conseiller dans cette période forte en chamboulements, nous partageons cet article très complet de Minds, qui oeuvre pour la promotion de la santé mentale à Genève.

Pour une majorité d’entre nous, le confinement semi-volontaire est notre nouvelle réalité, pour une durée indéterminée. L’isolement soudain, la cohabitation sans répit ou la solitude pesante, la peur du virus et le flot continu d’informations inquiétantes représentent un cocktail difficile à absorber pour notre santé mentale.
Le message le plus important que minds souhaite adresser est celui-ci: c’est normal de se sentir dépassé!
Cette situation que nous vivons est aussi inédite que bouleversante. Se sentir stressé.e, seul.e, triste ou angoissé est normal. Faire des stocks de nourriture? Penser à se réfugier à la campagne? Pleurer en regardant les infos? S’en prendre à ses proches en confinement? Oui, ça peut arriver. Nous avons le droit de réagir parfois de manière irrationnelle ou émotionnelle et nous ne devrions pas être blâmé ou stigmatisé pour ça.
Au milieu de cet ouragan émotionnel et médiatique que nous vivons, il est donc plus que jamais essentiel de penser aussi à sa santé mentale. Voici quelques conseils qui peuvent aider à traverser les prochaines semaines.

Comment prendre soin de sa santé mentale pendant cette période?
Se tenir informé.e sans se laisser envahir
Chercher de l’information fiable auprès de sources officielles, comme l’Office fédéral de la santé publique, les HUG ou le site de l’Etat de Genève. Privilégier les faits et les informations de prévention qui peuvent aider à réduire les peurs.
Mais ne pas se laisser envahir par l’info: consulter les infos 1 ou 2 fois par jour (le journal télévisé par exemple), et éviter les sources d’information en continu. Limiter aussi les réseaux sociaux ou les groupes whatsapp pleins de fake news qui alimentent l’anxiété.

































Garder une routine, bouger, se divertir

Garder une routine: autant que possible, conserver un rythme stable, se lever et se coucher à heures fixes pour garantir un sommeil suffisant, faire 3 repas sains par jour, séparer autant que possible le temps de travail et de vie familiale, etc
Prendre l’air, si on le peut: un balcon, un jardin, une cour intérieure, un tour du quartier (en respectant les distances), voire, si on le peut encore, une balade en campagne ou en forêt. La nature est un important facteur de bien-être mental.
Bouger: notre santé physique et mentale sont étroitement liées et l’exercice physique est une des clés du bien-être mental. Si on le peut, sortir faire quelques pas mais sinon, on met de la musique et on danse!
Se divertir hors des écrans: écouter de la musique, lire un roman, tenir un journal, écouter des podcasts, faire de la couture, de la pâtisserie, dessiner… Toutes ces choses que nous n’avons pas le temps de faire d’habitude à cause de nos vies trop chargées.
Garder le contact
Rester en contact: même en confinement, il s’agit de rester connectés à nos proches. Prendre des nouvelles ou en donner. Et passés les premiers jours d’agitation, pas forcément besoin de ne parler que de la crise sanitaire, on peut parler de tout, échanger des conseils de lecture, parler des enfants ou du printemps.
Mais là aussi, modérer: 15 coups de téléphone par jour, 200 messages, ça peut devenir envahissant. Ou déprimant quand tout à coup les notifications se tarissent. Limiter les conversations qui nous angoissent et se concentrer sur la tâche qu’on avait commencée, ça permet de reprendre un peu un cours normal de la vie
Exprimer ses émotions, en parler et se faire confiance
Dire si on ne se sent pas bien: chercher du soutien, manifester des émotions pour ne pas tout ruminer seul.e. Si on ne trouve personne à qui se confier, des ressources comme La Main Tendue peuvent aider.
Essayer de ne pas devenir sombre: lorsque l’on est isolé.e, on a beaucoup de temps pour penser, ce qui peut parfois nous entraîner dans une spirale négative de dévalorisation de soi et de sa vie.
Essayer de positiver: se rappeler que les épidémies, comme tout, ont une fin, que de très nombreuses personnes ont déjà guéri et que des milliers d’autres, y compris nous, s’en sortiront aussi. Penser au personnel soignant et à tous.tes les professionnel.le.s avec gratitude et admiration, être reconnaissant.e pour leur travail et les moyens mis à leur disposition.
S’écouter et se faire confiance: durant les moments de stress, prêter attention à nos propres besoins et ressentis. Savoir ce qui nous fait du bien et le faire.
Se soutenir…
Etre solidaire: soutenir d’autres personnes en difficulté peut être bénéfique pour la personne qui reçoit de l’aide autant que pour celle qui en donne. Prendre des nouvelles de nos voisins proches, se renseigner sur des initiatives solidaires dans notre quartier, ça occupe et ça fait du bien.



































Parler et être écouté.e
La Main Tendue – 143 – quelqu’un à qui parler  – composer le 143 ou demander une aide par mail.
Trajectoires propose une orientation éthique vers la psychothérapie – entretiens par vidéoconférence ou par téléphone dans le cadre du Covid-19
Le site de STOP SUICIDE liste les ressources disponibles dans les différents cantons romands
Soutien aux parents
Ecole des parents permanence – composer « allo parents » 022 733 22 00 avec la mise en place d’horaires spéciaux du lundi au vendredi de 10h à 13h
Violences domestiques
Le réseau de prise en charge maintient ses prestations (numéros d’urgence, lignes d’écoute et hébergements d’urgence)
Accompagnement social et juridique
Caritas – composer le 022 708 04 44 le lundi de 13h30 à 17h30 et le mercredi de 9h à 13h
Information à l’échelle des cantons latins 
Santépsy  propose un dossier complet avec de nombreuses sources d’information et numéros d’urgence sur Santé mentale et Covid-19Comment rendre service et s’entraider?
Services aux Hôpitaux Universitaires de Genève



































Pour les soignant.es qui souhaitent proposer leurs services aux HUG, écrire à: covid19.candidatures@hcuge.ch – HUG (Genève)
Pour les personnes qui proposent un hébergement pour le personnel soignant: hebergements.covid19@hcuge.ch
Plateformes et réseaux d’entraide
Les actions de solidarité et d’entraide se multiplient à Genève, en voici quelques exemples:
L’association La Main sûre organise un réseau d’entraide actif sur toute la Suisse
Coronaide Genève – Les scouts Genevois se mobilisent face à la pandémie de Covid-19 pour aider les personnes âgées et les personnes à risque à faire leurs courses, chercher leurs médicaments ou toute autre activité ayant lieu dans l’espace public
L’organisation Pro Senectute met en place des chaînes téléphoniques pour que les aînés puissent garder des contacts.
La Course suisse se propose de livrer chez vous ou des proches des aliments du magasin de votre choix ou des médicaments.
Le site Aide-Maintenant recense les propositions d’aide sur l’ensemble du pays
Five Up – soutenue par la Croix-Rouge Suisse, l’application met en relation bénévoles et personnes ayant besoin d’aide.
Le groupe Facebook  – Coronavirus entraide Genève et régions
Sources
 
 https://blogs.letemps.ch/lisa-dubin/2020/03/25/coronavirus-comment-proteger-sa-sante-mentale/

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Coronavirus : les risques psychologiques du confinement en 5 questions

Quelles sont les conséquences d'un confinement de plusieurs semaines sur la santé mentale d'une population ? Si la situation actuelle est inédite par son ampleur, des études et l'expérience des professionnels nous éclairent sur les risques et les manières de s'en prémunir.

La plupart des études réalisées sur des populations confinées concluent à des « effets psychologiques négatifs », le plus souvent une humeur maussade et de l'irritabilité. (iStock)

Par Sophie Amsili
Plus d'un tiers de l'humanité est actuellement soumis à des mesures de confinement du fait de l'épidémie de coronavirus. Plus de 2,6 milliards de personnes sont en effet sommées de rester chez elles toute la journée, plusieurs semaines durant, ne pouvant sortir qu'exceptionnellement.
Qu'en est-il des risques pour la santé mentale ? « Pour être honnête, on ne les connaît pas au sens scientifique du terme », prévient d'emblée Christophe Debien, psychiatre et responsable de pôle au Centre national de ressources et de résilience (CN2R). La situation est en effet inédite et, par conséquent, son impact le sera aussi.
Des études déjà parues sur des mises en quarantaine, ainsi que l'expérience des professionnels permettent toutefois d'esquisser quelques pistes.
1. Quelles sont les études sur la quarantaine déjà parues ?
Fin février, alors que des dizaines de millions de personnes en Asie étaient soumises à des mesures de confinement - mais encore aucune en Europe -, la revue américaine « The Lancet » a publié un article synthétisant les risques psychologiques de mises en quarantaine constatés lors de précédentes épidémies.
Les auteurs, des chercheurs du King's College de Londres, ont sélectionné 24 études sur des confinements imposés depuis 2004 sur tous les continents, surtout en Chine, au Canada et en Afrique de l'Ouest, notamment lors des épidémies de SRAS, d'Ebola et de la grippe H1N1. Il s'agissait généralement de quelques centaines de personnes, rarement plus d'un millier. Quant aux durées des confinements, lorsqu'elles ont pu être identifiées, elles ne dépassaient pas 21 jours, la période maximale d'incubation d'Ebola.
Quelques jours après la publication de cet article, la revue « General Psychiatry » publiait les résultats d'un sondage effectué au début du mois en Chine auprès de 53.000 personnes confinées. C'est l'unique étude réalisée à ce jour sur ce sujet dans le contexte de l'épidémie de Covid-19.
D'autres études peuvent éclairer les professionnels, notamment sur les travailleurs en milieu confinés, comme les sous-mariniers.
2. Quels sont les principaux facteurs de stress identifiés ?
Les auteurs de l'article publié dans « The Lancet » listent une série de « facteurs de stress » pour une population confinée, dont le premier concerne la durée de la quarantaine : « les symptômes de stress post-traumatique deviennent significativement plus élevés lorsqu'elle dure plus de 10 jours », écrivent-ils. Une durée qui sera largement dépassée dans tous les pays qui luttent aujourd'hui pour éradiquer le coronavirus.

A ce facteur s'ajoutent la peur d'être contaminé, la frustration et l'ennui, ainsi que le manque d'équipement et d'information, mais aussi la perte de revenus et la stigmatisation de ceux mis en quarantaine. L'étude recommande aux autorités d'agir sur chacun de ces facteurs.
3. Quelles sont les conséquences psychologiques du confinement ?
Premier constat, « le confinement semble mettre en danger le lien social, puisqu'on ne peut plus voir ni famille, ni amis, ni collègues et qu'on est privés de la satisfaction que peut procurer le travail », explique Christophe Debien.
« Tout ce qui va déstabiliser nos repères temporels, sociaux ou économiques va faire monter notre niveau d'angoisse », poursuit-il. Le risque de violences est, de plus, accru par la contrainte de rester 24 heures sur 24 avec ses proches. « Les études réalisées en Chine et sur les sous-mariniers montrent qu'on voit monter une colère et une angoisse qu'on va alors passer sur ceux à côté de nous », alerte Christophe Debien. D'où l'inquiétude particulière exprimée ces derniers jours en France par les associations mobilisées contre les violences conjugales.
La plupart des études analysées dans l'article de « The Lancet » concluent en effet à des « effets psychologiques négatifs », dont des troubles émotionnels, des dépressions, du stress, des insomnies, des symptômes de stress post-traumatique, de la colère et le plus souvent, une humeur maussade et de l'irritabilité.

Par exemple, une étude réalisée en 2004 à Taïwan sur 338 personnels hospitaliers mis en quarantaine pendant neuf jours après avoir été en contact avec des personnes contaminées par le SRAS montre que ces personnes avaient ensuite été plus nombreuses que leurs collègues à se plaindre d'épuisement, de détachement par rapport aux autres, d'irritabilité ou encore de troubles de la concentration.
Quant au sondage réalisé en février en Chine, il conclut que plus du tiers des répondants (35 %) font part de troubles psychologiques (anxiété, phobies, troubles compulsifs, difficultés sociales etc.), considérés comme sévères pour plus de 5 % d'entre eux.
4. Y a-t-il des populations plus à risque ?
L'étude réalisée en Chine souligne que les femmes, les plus diplômés, les personnes éloignées de structures de santé et surtout les travailleurs migrants sont surreprésentés, probablement du fait du stress accru lié à la perte anticipée de leurs revenus. Les 18-30 ans et les plus de 60 ans sont également les plus touchés, l'étude faisant l'hypothèse d'un stress supplémentaire généré par les réseaux sociaux pour les plus jeunes.
Le confinement « n'a pas les mêmes conséquences pour tous, selon les facteurs de protection psychique qui ont pu être acquis ou qui, hélas, font défaut », explique le neuropsychiatre Boris Cyrulnik dans un entretien à « L'Obs » publié cette semaine. Il cite « ceux qui souffrent de fragilités psychiques antérieures, un trauma infantile, une enfance difficile, des conflits familiaux ou une précarité sociale. »
Christophe Debien confirme qu'« une énorme inquiétude émerge pour les patients de psychiatrie ». De nombreux centres médico-psychologiques ont mis en place une ligne de soutien pour leurs patients, voire même les appelle pour prendre de leurs nouvelles, se félicite-t-il.
Nous ne sommes pas tous égaux sur le plan financier également. Comment s'isoler un instant lorsqu'on est confiné à plusieurs dans un petit appartement, qui plus est sans forcément d'espace extérieur ? « Cette crise accentue la fracture sociale », conclut Christophe Debien.
5. Comment se prémunir des risques engendrés par le confinement ?
A l'échelle individuelle, le psychiatre délivre quelques conseils pour mieux vivre le confinement : en premier lieu être capable d'exprimer ses émotions, et en cas de colère, de trouver un moyen de s'isoler pour la faire baisser. « L'enjeu est de maintenir son angoisse à un niveau supportable », explique-t-il. Il suggère de conserver son rythme habituel lors d'une journée de travail et de garder une activité physique régulière.
Autre recommandation : ne pas s'informer en continu sur la pandémie. Le psychiatre se montre également méfiant des polémiques actuelles sur la gestion de la crise qui font grimper l'anxiété de la population : « des catastrophes précédentes nous montrent qu'il est important que les décideurs apparaissent sûrs d'eux et qu'on ne remette pas en cause leur autorité pendant la crise », souligne-t-il.
Enfin, il invite ceux qui le peuvent à porter assistance dans cette période à « tous ceux qui sont vulnérables parce qu'ils sont seuls, souffrent d'addictions, de maladies mentales ou physiques ». Le CN2R publie également sur son site des recommandations, notamment pour les parents souhaitant parler du confinement ou du deuil à leurs enfants.
https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/coronavirus-les-risques-psychologiques-du-confinement-en-5-questions-1189190

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Covid-19 En psychiatrie, l’étrange calme pendant la tempête




































Par Eric Favereau

Une chambre de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris. Photo Yann Castanier. Hans Lucas
Si le coronavirus a provoqué une réorganisation des services et de la prise en charge, avec un bouleversement du quotidien des patients, l’équilibre précaire de ce milieu est pour l’heure préservé.
En psychiatrie, l’étrange calme pendant la tempête

«C’est calme, étrangement calme. On est presque mieux qu’avant», lâche le psychiatre d’un grand établissement public de Normandie. De fait, la situation est étonnante, presque inattendue. On pouvait craindre que dans les hôpitaux psychiatriques, l’arrivée du confinement fasse écrouler ce monde déjà bien fragile, qui plus est abîmé par des années de rigueur. Ce n’est pas le cas. Bien sûr, une kyrielle de problèmes, de peurs et d’angoisses se télescopent ici aussi. Il y a ces masques de protection qui manquent un peu partout et, dans certains endroits, les difficultés sont lourdes. Toujours est-il que, pour l’heure, cela tient, et pas trop mal. «La crise et le confinement, ce n’est pas très nouveau pour nous», ironise Tim Greacen, militant des droits des malades et responsable du laboratoire de recherche de l’établissement public de santé Maison Blanche, à Paris.

Le 22 mars, le délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, le professeur Frank Bellivier, a achevé de mettre au point «les consignes et recommandations applicables à l’organisation des prises en charge dans les services de psychiatrie et les établissements sanitaires autorisés en psychiatrie» (lire ci-contre). La bascule organisationnelle est énorme : fini ou presque les consultations en face-à-face, c’est-à-dire la quasi-totalité des activités dans les centres médico-psychologiques (CMP) ; fermeture des hôpitaux de jour, qui sont le lieu central pour un grand nombre de patients. «Les prises en charge de groupe et les activités sont suspendues pour limiter le risque de propagation virale (fermeture des ateliers thérapeutiques en psychiatrie adulte, psychiatrie de la personne âgée et psychiatrie de l’enfant et adolescent)», insiste le texte. Et encore : «Au sein des unités de soins, il convient d’éviter la concentration et le regroupement des patients, ainsi que dans les espaces de déambulation de l’établissement. Les activités et prises en charge en groupe sont suspendues. Les chambres individuelles sont à privilégier. Les repas sont servis en chambre pour les patients à risque et les repas au réfectoire doivent être organisés afin de permettre le respect des distances préconisées.»
Autrement dit, c’est une tout autre vie qui doit se mettre en place. «Cela demande du temps, de l’organisation, et des dispositifs exceptionnels, souligne le professeur Frank Bellivier. Pour les équipes comme pour les malades, cela a été difficile car ces derniers jours, les informations étaient contradictoires. Maintenant, il faut bien caler les choses.»
Echanges téléphoniques
Au jour le jour, on a pris le pli. Le Dr Marc Lecuyer, psychiatre, ancien chef de secteur à l’hôpital d’Annecy, appelle désormais ses patients. Cette règle est devenue impérative : plus de consultations en face-à-face, mais par échanges téléphoniques. Et si besoin, se rendre chez le patient. Ce jour-là, le CMP est donc vide, mis à part ce médecin. «Pour les patients que l’on connaît et que l’on suit depuis longtemps, avec le téléphone, c’est un autre type de consultation, mais on y arrive. C’est plus problématique pour les patients que l’on ne connaît pas.» Là, il appelle un vieux psychotique, simple rendez-vous régulier, pour faire le point. Pas de souci, manifestement. «Non, docteur, ça va, et cela ne change pas grand-chose», explique même ce patient. Puis la consultation se poursuit à l’écart. «Un certain nombre de malades vivent le confinement au jour le jour depuis des années, précise alors le psychiatre. Et de ce fait, pour eux, au début, il n’y a pas à s’inquiéter outre mesure.»
«L’enfermement, ils connaissent, poursuit Tim Greacen, militant associatif. Pour ceux qui vivent chez eux, qui ont un trouble majeur, ils sortent peu : courses, consultations, pharmacie, promenade, ils font tout à pied mais ne prennent pas le métro. Et avec la stigmatisation dont ils souffrent, et l’autostigmatisation qu’ils peuvent parfois s’infliger, ils gardent leur distance.» Il n’empêche, à l’hôpital, comme celui de Maison Blanche à Paris, tout est inédit. Un étage - soit une vingtaine de lits - est en train d’être bloqué pour des personnes suivies en psychiatrie qui attraperaient le Covid-19 et ne pourraient pas rester à domicile sans être accompagnées. Pour l’instant, il n’y a pas de cas connu. «Les populations à risque ? Ce sont les usagers de drogue, bien sûr, les personnes âgées en institution, et le personnel, qui peut l’attraper dans le métro en allant au boulot», analyse encore Tim Greacen.
Même son de cloche chez le Dr Jean-Luc Marcel, qui dirige un secteur à l’hôpital Sainte-Anne, également à Paris. Celui-ci décrit d’abord une situation atypique : «A présent, la période est plutôt calme, on a moins de patients, on a moins de demandes, il n’y a plus de consultations, et on arrive à faire des choses au téléphone.» Puis ce constat : «Momentanément, cela se passe pas trop mal.»
«Plus de permissions»
Le Dr Bruno Caron, lui, est en charge d’un CMP dépendant du centre hospitalier Alpes-Isère à Saint-Egrève, près de Grenoble. C’est l’un des plus gros établissements psychiatriques de la région. L’homme est solide, il a une forte expérience. «Actuellement, ça va. Au CMP, quelques patients viennent, en particulier ceux qui ont du mal avec leur traitement ou ceux auxquels on fait des injections "retard" [traitement par piqûre une fois par mois, ndlr]. Ce qui m’inquiète, c’est demain, l’état psychique des personnes à moyen terme. Il y en a pour qui nous sommes leurs seuls liens. C’est fragile… En tout cas, cela reste incroyable de voir comment on arrive tous à s’adapter.»
A Saint-Egrève, la vie des patients n’est pas pour autant devenue un long fleuve tranquille. «Les règles changent tout le temps, c’est un problème. Il y a une réorganisation permanente», note le Dr Caron. «Pour les patients, il n’y a plus de permissions. Ils ne peuvent pas sortir dans le parc, sauf accompagnés. Ils prennent beaucoup sur eux, ils font d’énormes efforts pour s’adapter», insiste le médecin. Et là comme ailleurs, il manque du gel hydroalcoolique et les soignants doivent courir pour trouver des masques.
A l’autre bout de la France, au Havre, dans un des établissements psychiatriques qui, l’an dernier, avaient été en pointe dans la mobilisation, le Dr Jaut s’interroge, sans trop savoir comment qualifier ce moment à part. « Ici, il y a un étonnant silence. On fait les consultations par téléphone. Dans les pavillons, tout ce qui est réunion est arrêté. Les pavillons, même ceux qui étaient ouverts, sont aujourd’hui tous fermés. Les permissions ne sont plus autorisées. Paradoxalement, on a très peu d’entrées et on a eu quelques sorties. On a des lits disponibles, ce qui est rarissime.»
Qu’en déduire ? Le Dr Jaut constate : «C’est impressionnant car les patients semblent supporter mieux que nous ces changements. On les prend pour de grands fous, mais ils s’adaptent. Nous, on a presque du mal avec le confinement, eux ont l’air moins inquiets.» Et comme un petit miracle, il détaille encore : «Avec l’administration, cela se passe bien. Tous les organes de décision collective ont disparu, on a beaucoup moins de réunions, et quand il y en a, on les fait par téléphone, au moins c’est rapide.» Il s’agit d’un moment à part, incertain. «Reste que du point de vue de la préservation du psychisme de nos patients, conclut le Dr Jaut, on attend la vague. Que va-t-il se passer la semaine prochaine ? Même si jusqu’ici tout va bien…»
Eric Favereau 
https://www.liberation.fr/france/2020/03/26/en-psychiatrie-l-etrange-calme-pendant-la-tempete_1783216 

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Psycho 
Nos conseils face au confinement
https://www.lci.fr/*
CHRONIQUE - Stress, angoisse et anxiété sont inévitables en situation de confinement qui est une période inattendue et qui s’impose à nous pour une durée indéterminée. Mais il est important de bien comprendre la différence entre ces émotions pour mieux gérer nos réactions.
Trois émotions différentes. Le stress est la réaction physiologique (celle du corps) qui permet de mobiliser nos ressources face à une situation inhabituelle pour nous permettre d’y faire face. L’angoisse est davantage une réaction psychologique liée à la peur et à l’inquiétude face à un sentiment de menace. L’anxiété est d’une toute autre dimension : elle est liée à une peur sans nom, un sentiment émotionnel qui nous déborde totalement et qui ne permet plus de nous contrôler dans nos réactions.
Les réactions sont à la fois physiques : cœur qui bat plus vite (tachycardie, sueurs, pâleur, malaise), mais aussi psychologique (ruminations mentales sur le sens de la vie, peur de la mort, inquiétude irraisonnable face à toute situation nouvelle. Les réactions peuvent être très visibles : proche qui se met subitement à paniquer en pleurant, en criant, en refusant des choses habituelles, en étant violent contre soi-même ou les autres, mais il faut aussi être vigilant aux réactions plus invisibles ("internalisées") qui fait que la personne angoissée ne va rien dire, va se renfermer sur elle-même, ne plus sortir de son lit, ne plus parler, s’isoler.
Pour les proches c’est difficile, mais il est essentiel de rester calme, comprendre que ce n’est pas de la "comédie", mais un vrai signe de souffrance psychique, ne pas se moquer (ce ne sont pas des signes de "faiblesse"), aider la personne à respirer calmement, essayer de la valoriser, lui donner des petites missions quotidiennes pour l’aider à penser à autre chose, réfléchir positivement à des projets pour l’après-confinement.
Quand cela est possible, les proches peuvent tenter de repérer ce qui a conduit à l’accès d’angoisse pour essayer de prévenir une prochaine crise (par exemple éviter la liste officielle donnée tous les soirs par les autorités sur le nombre de morts…) Si tout cela ne suffit pas, il ne faut pas hésiter à solliciter un médecin (ou le 15 si aucun médecin n’est joignable) qui pourra prescrire un médicament (anxiolytique), mais attention, le médicament réglera les effets de l’angoisse, mais pas ce qui l’a causé. Et aucun traitement ne peut être pris sans avis et suivi médical. En confinement le risque serait alors de transformer les intérieurs en pharmacie et l’automédication est un réel danger. Apprivoiser toutes ces manifestations comme inévitables - les accepter sans en avoir honte - est la meilleure des solutions pour parvenir à les dépasser et vivre au mieux le confinement.

 https://www.lci.fr/psycho/consultation-psy-8-angoisse-anxiete-lies-a-l-isolement-confinement-quels-signes-doivent-nous-alerter-2149202.html

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Le divan en ligne: psy et patients au temps du coronavirus
AFP/Archives - Eric BARADAT
publié le 27 mars 2020 https://www.larepubliquedespyrenees.fr/

Allô… ne coupez pas! Psychologues et analystes recourent massivement au téléphone ou à la visioconférence pour garder le lien avec des patients par définition fragiles, et d’autant plus angoissés par le confinement imposé par le coronavirus.
Susan S., analyste dans le IXe arrondissement parisien, a immédiatement proposé de faire les séances au téléphone. « La moitié des patients ont accepté. Il y a dix ans, c’était impensable ».
A Paris, où le logement est souvent petit, difficile de se livrer à son thérapeute sans être à portée de voix du conjoint ou des enfants. Le psychanalyste-psychothérapeute Nicolas Rambourg a fait une première séance téléphonique avec un patient tandis que la petite amie écoutait à côté. Pour la deuxième séance, son patient l’avait envoyée faire les courses, et à la troisième, il s’était calfeutré dans la salle de bains.
Responsable d’un centre médico-psycho-pédagogique dans le Xe arrondissement qui gère 180 rendez-vous avec des enfants et adolescents par semaine, il a dû réorganiser les soins à distance.
« On a appelé toutes les familles pour savoir s’il était possible de continuer les soins avec les enfants dans de bonnes conditions: pas question de faire un entretien avec un enfant au milieu du salon, toute la famille autour et la télé allumée », dit-il. « J’ai un enfant en soins qui n’est pas très bavard, pour lequel la séance se passe souvent autour d’un jeu du pendu, on a procédé avec la vidéo sur le téléphone portable et ça a très bien fonctionné ».
Une collègue a préféré recourir aux SMS avec un petit patient d’une famille nombreuse, pour préserver la confidentialité.
« Les enfants sont très demandeurs », note-t-il. Pour les adultes qu’il voit dans son cabinet, c’est parfois plus compliqué. « Un de mes patients a très mal pris que je cesse de lui serrer la main, c’était pour lui un signal de rupture ». Le patient a été « très soulagé » de poursuivre les séances au téléphone.
– « Replis dépressifs » –
Pour les adolescents, le confinement ravive « les grandes questions philosophiques: c’est quoi la vie qu’on mène? » Une étudiante qui, adolescente, avait vécu un épisode dépressif, « s’est effondrée pendant le confinement, elle m’a dit: +ça me rappelle ma dépression+ ».
Barbara Goutte, psychologue dans un hôpital psychiatrique pour adolescents de la région parisienne, observe que « le confinement peut réactiver des craintes d’abandon, provoquer des replis dépressifs. Plusieurs adolescents m’ont dit qu’ils n’arrivaient pas à se lever le matin ».
Elle effectue ses consultations par téléphone, et « pour les malades les plus graves, je propose par Skype ou WhatsApp pour maintenir un lien visuel, car ça peut être angoissant de se livrer sans voir son thérapeute ».
Elle observe que « le confinement peut être mal supporté dans des familles précaires, où parents et adolescents ont du mal à s’exprimer. On craint une montée des violences familiales et des maltraitances », dit-elle.
Lucille, psychologue dans un hôpital de jour de Seine-Saint-Denis, évoque le cas d’adolescents « qui ont du mal avec les figures parentales et sont condamnés à la promiscuité avec leurs parents, sans la ressource de voir leurs amis. Le risque, c’est que l’ado s’enferme dans un monde parallèle, avec les jeux vidéos, les écrans ».
« Paradoxalement, nos enfants autistes ne se portent pas si mal, le ralentissement de toute la société, l’immobilisme les rassure, c’est pour les parents que c’est difficile », témoigne-t-elle. D’autant que certains « ont beaucoup besoin de bouger ». Ceux-là sont reçus par roulement d’une heure dans l’établissement.
Dans l’hôpital de Colombes où Nicolas Rambourg donne une journée de consultation par semaine, une attention particulière est donnée aux familles endeuillées. « J’ai un petit patient dont le père cancéreux est mort juste avant le confinement. On leur a accordé d’abord dix personnes pour les funérailles, ensuite trois de la famille pendant dix minutes… et après, personne. Ce petit garçon me dit +je sais même pas ce que ça me fait, c’est comme si papa était toujours à l’hôpital, mais comme l’hôpital est fermé, on peut pas le voir+ ».
« J’ai insisté auprès de la mère pour qu’ils organisent une cérémonie dans quelques temps, c’est très compliqué de vivre un deuil sans rituel », souligne-t-il.
Source : AFP
https://www.larepubliquedespyrenees.fr/2020/03/27/le-divan-en-ligne-psy-et-patients-au-temps-du-coronavirus,2681488.php 

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Comment traverser l'épreuve psychologique du confinement
Par Elena Sender le 26.03.2020 https://www.sciencesetavenir.fr*
Le confinement et la peur de l’épidémie peuvent avoir des effets psychologiques désastreux. Le chercheur Christophe Haag propose des gestes barrières pour mieux traverser l’épreuve.
Les bons souvenirs apaisent la peur.
SPL/AFP
Alors que 2,6 milliards de personnes, dans plus de 50 pays, sont appelées au confinement pour limiter la propagation de Covid-19, des études scientifiques ont alerté sur les possibles effets psychiques négatifs de la quarantaine. Comment faire pour bien traverser cette épreuve difficile? Christophe Haag, chercheur en psychologie sociale à l'EMLyon, auteur de La contagion émotionnelle (Albin Michel, 2019) propose que l'on adopte des gestes barrière.
 
Sciences et Avenir : à l'heure du confinement planétaire, quel sentiment domine?

Christophe Haag : sans conteste, la peur. C'est une émotion qui naît lorsque nous sommes confrontés à un danger immédiat (le coronavirus en est un) et qui met en branle une série de réactions physiologiques (augmentation du rythme cardiaque, respiratoire, élévation de la glycémie…). Ponctuellement, elle est utile, car elle nous pousse à réagir face à un danger et à nous adapter. Dans le cas de l'épidémie de covid-19, elle nous force à revisiter nos habitudes, notre hygiène de vie : on se lave plus souvent les mains, on fait attention, on respecte le confinement… C'est bien. Sauf que, comme le dit Fernando Parrado, l'un des 16 rescapés du vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya qui s'est écrasé dans les Andes en 1972, "La peur nous sauve, la panique nous tue!".

En quoi la peur représente-t-elle un danger pour nous ?

Tant que la peur reste modérée et ponctuelle, tout va bien. Mais, dans le cas présent, elle est d'intensité inhabituelle car elle se compose des trois peurs les plus fortes chez l’être humain : la peur de la mort (le virus tue), la peur de l’avenir pour ses enfants et la peur économique (perdre son emploi). Et, de plus, elle se prolonge dans le temps. Résultat : non seulement les réactions physiologiques normales peuvent devenir source de pathologies (hypertension, hyperglycémie…etc) qui, ironie du sort, baissent l’immunité générale ce qui nous rend plus vulnérable à covid19. Mais aussi, lorsque les circuits de la peur sont sursollicités dans le temps chez un individu, il y a de gros risques de voir apparaître un trouble anxieux généralisé qui se caractérise par un état d’inquiétude permanent, excessif, disproportionné qui peut aboutir à des troubles mentaux telles la dépression et l’anxiété chronique, voire un syndrome de stress post traumatique.

Comment éviter cela ?

Il faut déjà faire honnêtement son auto-diagnostic. Où en suis-je avec ma peur ? Les symptômes à reconnaître en cas d’anxiété chronique sont : nervosité, pessimisme, sensation d’être à bout, fatigue, difficultés de concentration ou de mémorisation, irritabilité, douleurs et tensions musculaires, insomnies, maux de tête, et même diarrhée, palpitations, maux d’estomac, gorge serrée, hyperventilation et tout un tas d’autres désagréments qui accompagnent cet état psychique. Ces signaux doivent alerter. Il faut alors sans attendre adopter des gestes barrières.

Quels sont ces gestes barrières ?
- Se déconnecter des informations, ne s’autoriser qu’un certain volume horaire dans la journée.
- Elaborer une routine rigoureuse pour la semaine, et une autre pour le week-end, garder des repères fixes.
- Manger sainement.
- Faire de l’exercice physique.
- Se connecter via les outils de communications à ses proches, ses voisins, pour s’entraider, se rassurer, échanger.
- Si l’on a des enfants, s’en occuper pleinement à certains moments, puis travailler pleinement à d’autres. Ne pas tout mélanger.
- Rester en contact avec la nature (qui agit comme un anxiolytique naturel), si c’est possible.
- Jouer avec un animal de compagnie, si c’est possible.
- Lire des romans, pour s’évader et stimuler notre imagination et nos émotions positives.
- Se replonger dans ses valeurs psychiques refuges (musiques, souvenirs heureux, films, photos…) pour générer des émotions positives.
- Faire des exercices de respiration.
- Se projeter dans le futur, avec nos envies, nos passions.

Enfin, on peut aussi se connecter à notre application gratuite Dr Mood qui peut donner des clés pour gérer son stress et ses émotions négatives. Dans mon livre (la contagion émotionnelle) je propose également un SAS de décontagion émotionnelle en 7 étapes facile à utiliser chez soi pour se « décontaminer » de tout un tas d’émotions toxiques comme une peur ou une anxiété dysfonctionnelle. Si malgré tout cela votre anxiété ne baisse pas en intensité et que vous vous sentez démuni face à elle, n’hésitez pas à consulter un spécialiste (psychologue etc…).

Comment bien vivre un confinement avec les autres?

Lorsqu’on est confiné avec son conjoint, ses enfants, les émotions passent en boucle d’un individu à l’autre. Ce huis clos émotionnel peut être très intense et épuisant. On doit donc tous être conscients de notre responsabilité émotionnelle et faire attention à ce que l’on émet « émet » (émotionnellement parlant). Au sein des couples, le confinement peut générer des tensions, surtout chez ceux qui d’ordinaire ne se voient qu’à dose homéopathique. Là, il y a clairement une inégalité des chances. On vivra différemment le confinement qu’on habite dans une petite surface sans vue ou dans une grande maison avec jardin. Les faits de violence conjugale peuvent être à craindre dans certains cas. Il ne faut pas hésiter à faire appel à des médecins ou des plateformes d’écoutes voire la police en cas de danger immédiat face à un conjoint qui se montrerait violent.

Comment protéger les enfants ?

Les enfants sont des éponges qui absorbent la peur ambiante (celle véhiculée notamment par les figures d’autorité, les parents…). Nous avons ainsi tous une responsabilité à ne pas devenir des agents hautement pathogènes de la peur pour ne pas les contaminer à haute dose et en faire plus tard des hypocondriaques. Dans les faits, cela passe par couper son téléphone ou les informations lorsqu’on s’occupe d’eux. Bien organiser son temps de travail et son temps avec eux. Si l’on se consacre totalement à eux, il y a immédiatement une baisse de tension et tout s’organise de manière fluide.

… et rassurer les seniors ?

La peur chez nos aînés - qui se sentent la cible du virus - peut entrainer un certain désespoir avec une peur prégnante de la mort. Toutes les mesures barrières déjà évoquées sont utiles. Avec, pour eux, si possible un engagement supplémentaire à trouver des valeurs refuge. Je les invite à ouvrir chaque jour les albums photos familiaux pour s’inspirer et se remémorer des événements du passé heureux qui abaissent le niveau d’anxiété. Et à toutes fins utiles, la Croix Rouge a mis en service un numéro de téléphone pour les personnes isolées. 
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/comment-traverser-l-epreuve-psychologique-du-confinement_142751 

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France, mercredi 1 avril 2020 858 mots, p. 13
https://www.lemonde.fr
Coronavirus
Psychologues et patients s'adaptent aux exigences du confinement
Faute de pouvoir recevoir à leur cabinet, les praticiens proposent de poursuivre à distance le travail thérapeutique
Léa Iribarnegaray
Pour recréer le divan, certains n'ont pas hésité à s'installer dans leur voiture, le siège passager légèrement incliné - « avec le téléphone un peu derrière . En haut-parleur, au bout du fil, leur psychanalyste.
A l'annonce du décret du 16 mars « portant réglementation des déplacements dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus Covid-19 », le Syndicat national des psychologues a pris position en appelant à la « téléconsultation pour tous », ne pouvant « considérer le suivi psychologique comme non essentiel. S'ils ne sont pas des professionnels de santé, les psychologues participent au maillage des soins psychiques et de la santé mentale. Dans un contexte épidémique national, ils doivent être là pour écouter et soulager l'anxiété de ceux qui souffrent .
Conversations téléphoniques, échanges d'e-mails ou de SMS, visioconférences via Skype, FaceTime, WhatsApp et autres Doctolib... le thérapeute propose et le patient dispose. « On n'allait pas attendre une étude randomisée en double aveugle », plaisante Jean-Pierre Couteron, psychologue exerçant dans un centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). La première semaine de confinement, ses trente rendez-vous ont tous été reprogrammés en téléconsultation - avec seulement deux « absents », pas plus que d'habitude.
Premier test concluant
« Au début, j'avais peur que ça ne marche pas », souffle Claire (les prénoms ont été modifiés), l'une de ses patientes. Comme la majorité des personnes interrogées, la jeune femme de 28 ans se dit agréablement surprise après un premier test concluant par téléphone. Reposant sur une alliance thérapeutique forte, la télé consultation est toujours plus fluide en terrain connu. Ancienne accro au cannabis, Claire connaît Jean-Pierre Couteron depuis longtemps, de même que Coralie, 47 ans, qui l'avait d'abord rencontré pour son fils dépendant aux écrans. « J'étais sceptique mais je lui ai fait confiance », témoigne cette mère de trois enfants, dont le rythme des séances s'est même intensifié depuis.
Pour ces deux patientes, ce nouveau format pourrait même entraîner « un lâcher-prise » inattendu. « Tout d'un coup, le patient fait émerger des choses en ligne qu'il n'aurait pas osé dire en face-à-face, explique Frédéric Tordo, psychologue clinicien et cofondateur, avec Serge Tisseron, d'un diplôme universitaire en cyber psychologie à l'université de Paris. On parle ainsi de désinhibition numérique. »
Pour qu'une téléconsultation réponde au « contrat » préalablement engagé dans les murs du cabinet, encore faut-il que les conditions d'un cadre éthique et déontologique soient réunies. Mais garantir la stricte confidentialité de la séance peut ressembler à un exercice acrobatique en période de confinement.
Claire, en colocation avec trois amis, n'a pas encore dégoté l'endroit idéal : « C'est compliqué de s'isoler et d'avoir une intimité totale, dit-elle. Je n'ai pas envie de raconter à tous mes colocs que je vois un psy. » Pour l'instant, « pas très à l'aise » dans l'appartement, elle préfère sortir dans la cour de son immeuble. Coralie, entre les devoirs des enfants, organise son « sas de décompression, coupée du reste de la maison », dans sa chambre, porte close et yeux rivés sur les arbres par la fenêtre.
Avec des publics défavorisés, le praticien doit aussi s'adapter. Faute d'espace suffisant, l'un des patients de Jean-Pierre Couteron a trouvé la ruse : dès que sa mère sortira faire les courses, il décrochera son téléphone pour une séance à l'improviste. Le psychologue, lui, le « recevra » en urgence, quitte à en interrompre une autre.
Quel que soit le cas de figure, le praticien co-construit un cadre thérapeutique différent avec chaque patient, quitte à jongler entre plusieurs applications. « Comme les scientifiques, nous travaillons avec des hypothèses. Il faut rappeler le caractère expérimental de ces méthodes et s'y former », martèle Frédéric Tordo, qui vient de lancer, avec d'autres psychologues et psychiatres, la plate-forme collaborative Cyberpsyco.fr.
Perte des rituels
Reste que le virtuel ne convient pas à tous. Estelle, en psychothérapie dans le Sud-Est, a choisi d'interrompre ses séances le temps du confinement, déstabilisée à l'idée de perdre ses rituels. « Je vais chez ma psy toutes les semaines, à heure fixe. Cette pente avant d'arriver, je la connais par coeur, raconte-elle. Je fais les cent pas dans le jardin pour préparer ce que je vais dire. Je m'assois d'une certaine façon dans le canapé. L'odeur m'est très douce, familière. Pour ouvrir la séance, Maïté retourne le sablier... J'ai besoin de tout ça. »
De la même façon, la plupart des patients de Jean-Michel Vives, psychanalyste à Toulon, ont préféré suspendre leur cure, de peur de la mettre en péril. « L'un d'eux m'a répondu : "Je ne veux pas polluer mon espace avec ce que je dépose chez vous". C'est joli, non ? », observe le professeur de psychologie clinique à l'université Côte d'Azur, à Nice. Conscient de tous les manques liés « à ces petits signes imperceptibles du langage corporel », il reconnaît que « la voix, médiatisée par un appareil, est affaiblie et ne résonne pas de la même façon .
Culturelle et générationnelle, la thérapie en ligne apparaît comme un relais plus que comme un premier choix. Mais en période de confinement, pour ceux qui affirment « avoir le temps de se poser des questions plus profondes », elle permettra de se réinventer en mode accéléré.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/31/psychologues-et-patients-s-adaptent-aux-exigences-du-confinement_6035055_3224.html
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Soutien
Les psys au chevet de leurs collègues soignants
Par Olivier Monod — 31 mars 2020 https://www.liberation.fr*
Devant l'hôpital Bichat, à Paris, le 22 mars. Photo Lionel Bonaventure. AFP

Les psychologues et psychiatres s'organisent sur le terrain et via des cellules d'écoute téléphonique pour apporter un soutien moral aux médecins, infirmières et autres personnels de l'hôpital sous pression face à l'épidémie de Covid-19.

Les psys au chevet de leurs collègues soignants

Jusqu’à 150 appels par jour. L’activité de la plateforme de soutien psychologique aux soignants de l’association Soins aux professionnels de santé (SPS) (1) a été multipliée par 30. D’habitude, ces appels concernent surtout l’épuisement professionnel. Maintenant «il s’agit de l’anxiété liée au coronavirus : la provenance de nos appels suit l’évolution géographique de l’épidémie, nous avons 30% d’appels de l’Ile-de-France et 20% provenant du Grand-Est», explique l’association.

Mais la prise en charge des soignants sous pression commence dans les services hospitaliers. Les psychologues habituellement dédiés aux patients passent désormais leur temps auprès de leurs collègues. En première ligne face à l’épidémie de Covid-19, les soignants trinquent. Il s’agit surtout d’angoisse : peur pour soi, crainte de contaminer ses proches, fatigue, stress des réorganisations permanentes pour s’adapter à une crise que personne n’arrive vraiment à prévoir, colère face au manque de moyens

«Chaque site a monté ses dispositifs d’aide en s’appuyant sur une solidarité et un volontarisme exceptionnel des équipes», explique Michel Lejoyeux, chef du service de psychiatrie et d’addictologie à l’hôpital Bichat à Paris. Dans cet hôpital, un lieu d’accueil pour les personnels a ouvert «pour qu’ils puissent parler, se décontracter». Dans les Hauts-de-France aussi, les psys s’organisent pour être disponibles au plus près des équipes sursollicitées, comme les services d’urgences et de réanimation.
«C’est l’inconnu»

Au-delà de ces actions de terrain, des cellules d’écoutes téléphonique ont été mises en place, par la SPS, donc, qui existe depuis 2016, mais aussi par le conseil national de l’ordre des médecins, par la Croix-Rouge et le réseau national de l’urgence psychologique, par la Société française de psychologie analytique (SFPA) ou encore à l’échelle régionale.

Une ligne d’écoute téléphonique a ainsi été lancée le 19 mars dans les Hauts-de-France. Elle est coordonnée par Frédérique Warembourg, psychiatre au CHU de Lille : «Nous avons reçu une quarantaine d’appels pour le moment. Nous sommes ouverts à tout le personnel hospitalier et nous allons étendre le dispositif aux médecins généralistes.»
Mais, là aussi, les équipes font face à l’inconnu. «Nous savons que nous allons devoir tenir dans le temps mais nous ne savons pas combien de temps. Dans le cas d’un attentat, nous savons que le dispositif dure un mois. Là c’est l’inconnu, et la question du suivi de nos patients habituels va se poser», poursuit-elle.
Multiplicité des plateformes d’écoute
En complément des initiatives de terrain, l’AP-HP a également lancé une cellule d’écoute coordonnée par la psychologue Véronique Le Goanvic et Michel Lejoyeux. «Nous recevons dix à quinze appels par jour, précise ce dernier. La moitié provient d’infirmiers, aides-soignants, personnels administratifs. La réponse apportée n’est pas nécessairement psychologique. Parfois nous les mettons en contact avec un infectiologue pour répondre à leur question.»
La solitude des patients, l’une des particularités de cette crise, pèse particulièrement sur les équipes. En l’absence de la famille, c’est tout le rapport de l’équipe soignante au patient qui change. Et en cas de décès, les personnels sont pris entre la nécessaire rapidité pour libérer un lit, prévenir la famille par téléphone et la difficulté d’accepter eux-mêmes la tristesse de la disparition
Laurence Druet est psychanalyste. Elle a reçu un appel d’une infirmière via la SFPA. «Elle avait besoin d’exprimer un trop-plein. Trop de malades, trop de situations inédites, trop de changements rapides, trop d’émotions trop diverses… L’appel lui a aussi permis de partager des expériences vécues qu’elle ne pouvait pas dire à ses proches».
Face à la crise, Michel Lejoyeux pense que la multiplicité des plateformes d’aide est plutôt une bonne chose : «Personne n’a raison tout seul. Ce qui se fait au niveau local est très pertinent mais il faut respecter les différents canaux. L’important c’est que les personnes qui en ont besoin trouvent la porte qui leur correspond.»
D’autant plus que le besoin de prise en charge pourra évoluer avec le temps. Quand la crise prendra fin, et que le pays sera soulagé, voire joyeux, les soignants pourraient connaître un contrecoup de leur engagement. «Pour le moment, les personnes qui nous appellent expriment de l’angoisse face au virus, de la colère contre le manque de moyens. Nous n’avons pas à gérer des appels en post-traumatique, après un décès ou autre. Ils sont gérés en interne. Mais ce sont des personnes que nous verrons peut-être faire appel à nous dans deux ou trois mois», prédit Eric Henry, président de SPS.
(1) La plateforme de l’association est joignable au 0805.23.23.36. Olivier Monod
https://www.liberation.fr/france/2020/03/31/les-psys-au-chevet-de-leurs-collegues-soignants_1783548

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Albert Moukheiber : les études de la NASA nous aident à comprendre les effets du confinement sur notre santé mentale
@Bojana Tatarska/Allary Editions








Il y a plus d'un an de cela, je déambulais d’un pas rapide dans les rues entre deux rendez- vous. Les pieds au sol, la tête ailleurs. Sans même le réaliser, mon cerveau, en roue libre, s’interrogeait tout seul sur le sens de ma vie, se demandant bien pourquoi je courais ainsi. Après qui ? Après quoi ? Des vacances… Oui, c’est ça ! Il me fallait des vacances. La réponse surgit tel un éclair et me surprit un instant. Mon inconscient venait d’interrompre mon joli spot publicitaire, autoproduit brillamment, pour m’imposer une implacable vérité. Aussi désarmante que subversive. Et s’il n’avait pas tort ? De là sont nés "Les Moments Vacants". Le podcast qui explore notre rapport au temps et ses injonctions. Au fil des épisodes, réalisateurs, écrivains, psychologues, philosophes nous éclairent sur ces moments. Que disent-ils de notre manière d’appréhender le monde ? Qu’ont ces moments de si subversif que la société ne saurait, aujourd’hui encore, les tolérer ? Dans ce cadre, il y a quelques mois de cela, j'avais rencontré Albert Moukheiber, docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien, auteur du livre à succès intitulé « Votre cerveau vous joue des tours » paru chez Allary Éditions. Il m'avait alors confié adorer l'oisiveté. Aujourd'hui que nous sommes tous confinés, quel regard porte-t-il sur ces moments de confinement non choisis ?

  • Beaucoup s’intéressent à l’après, sans appréhender les conséquences immédiates de cette grande introspection nationale et même internationale. Quels peuvent être les effets psychiques d’un confinement de cette envergure sur nous tous ? Quels sont ses effets sur notre santé mentale ?
Nous ne le savons pas vraiment, parce que nous ne l'avons jamais vécu. En revanche, nous avons des éléments de réponse. Notamment grâce à deux sujets. Le premier, c'est l'incarcération. Mais là, ça n'est pas vraiment comparable parce que c'est coercitif, ce sont de mauvaises conditions. Le deuxième, ce sont les protocoles de confinement de la NASA pour aider les astronautes à préparer des voyages sur Mars, des voyages sur la lune, etc. Et le confinement sur la station spatiale. Je sais que cela paraît bizarre, mais pour moi, la station spatiale est plus adaptée comme comparaison que l'incarcération. Dans les années 50 et 60, on ne considérait pas du tout la psychologie des astronautes. Depuis 1990-1995, pas mal de recherches ont émergé sur l'importance de prendre cet aspect en charge et par la suite la NASA a développé tout un plan pédagogique sur la psychologie du confinement. Et c'est très intéressant parce que les astronautes, on leur donne par exemple la permission de Skyper avec leurs parents de temps en temps, avec leurs potes. Un peu comme nous on peut le faire. Regarder leurs films préférés. Aussi, peu de gens le savent mais les astronautes ont le droit de choisir une célébrité avec qui ils ont envie de discuter. Si tu as un acteur ou une actrice préférée, la NASA s'arrange pour que tu puisses l'appeler et discuter pendant 30 minutes. L'activité physique, etc. Parce que effectivement, un confinement peut être quelque chose qui est très très difficile à vivre. La première raison est physique : on n'est pas fait pour la sédentarité. Ça peut causer des problèmes, pas nécessairement psychologiques, mais au niveau physiologique, cardiovasculaire, l'atrophie des muscles, etc. Cela peut aussi avoir des conséquences psychologiques. Nous sommes des animaux sociaux. Nous sommes faits pour sociabiliser ensemble. Alors la NASA a évalué plusieurs critères de danger, les éléments qu'un confinement pourrait perturber chez les personnes.
  1. La fatiguabilité. Paradoxalement, le fait de ne rien faire peut fatiguer. D'où l'importance d'avoir des activités physiques régulières.
  2. La charge de travail. Comment je gère tout ce que j'ai à faire : le ménage, la cuisine, les enfants. Quand je suis au bureau, je ne fais pas le ménage chez moi. Il y a plusieurs techniques : il y a les calendriers pour gérer les tâches. Certains font des rotations : aujourd'hui, c'est moi qui fait ça, demain, ça sera toi.
  3. Les relations interpersonnelles. Être en couple, être en famille, être avec son frère ou sa soeur. Ou bien gérer les relations interpersonnelles avec des personnes à l'extérieur qui sont confinées ailleurs. Comment ne pas perdre de vue les gens ? Des relations à distance amoureuses. Des relations à distance familiales. Ne pas pouvoir voir ses parents. Il y a des personnes qui ont des angoisses de séparation.
  4. L'humeur : avoir des coups de barre, aller mal. Même si dans l'espace, la dépression n'est pas un facteur à risque. Pour le confinement, c'est quelque chose auquel il faut faire attention.
  5. La cognition : les idées, la qualité des pensées. Est-ce que je sens que je n'utilise plus mon cerveau. Est-ce que je deviens bête ? Au contraire, le sur-solliciter. Se dire : « avant je n'avais pas le temps, maintenant j'en ai, je dois tout faire. Donc ça ne va pas marcher. » Et ça, j'espère que cela va faire prendre conscience que l'on a tout le temps du temps. L'enjeu, c'est de savoir comment on l'organise.
  6. L'anxiété, le stress. Nous sommes confinés pour des raisons sanitaires. C'est un virus, donc on ne comprend pas. Comment gère-t-on le stress ? C'est important.
  • Le confinement que nous vivons peut-il être assimilé à une expérience traumatisante ou ce terme est-il trop fort ? 
Un traumatisme, c'est un choc grave. Souvent sur son entité physique, sur son corps, qui risque de mener à la mort. Un attentat, un accident de voiture, une zone de guerre, etc. Le syndrome post-traumatique à la base, c'est pour les soldats. Oui, je pense que le terme est un peu trop fort. Au final, nous sommes confinés pour ceux qui ont de la chance. Là, on est en train de parler des pays occidentaux parce que c'est un tout autre phénomène dans d'autres pays, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie. Il y a aussi la culture des endroits. Être confiné chez soi dans un confort relatif, je ne sais pas si cela peut être considéré comme un traumatisme. Après, l'expérience peut être considérée comme traumatisante pour des personnes qui peuvent perdre des proches, etc. Mais là, on est dans une autre dimension. Cela ne veut pas dire que cette situation n'est pas problématique et délétère. Dans le cas du COVID-19, il y a une menace de mort. Mais la menace n’est pas le confinement. C'est le virus. Quelque part, stresser au début de la crise, c'est hyper adapté. La première semaine, les gens stressés réagissent bien. Si on n'est pas stressés, on ne se confine pas, on ne prend pas de mesures de protection. Si on n'est pas confiné, on continue à aller au boulot, on continue de boire des coups, etc. Le stress est un signal de danger.
  • Et l'habitude ne peut-elle pas créer une forme de relâchement dans le confinement ? 
Si, bien sûr. Plus ça dure et plus ça va être compliqué à maintenir, de garder la distance. C'est un peu comme les mails. Les mails sont devenus tous "urgents +++". Moi, au bout d'un moment, je ne réponds plus à mes mails. Je laisse tomber. Je regarde mes mails de temps en temps et je dis : tant pis pour ce qu'il se passe. Parce qu'au bout d'un moment, tout le monde est très stressé. Or, c'est très urgent pour des conférences en... 2022.
  •  Nous disposons de plus de temps pour nous, car nous n’avons plus de trajets à réaliser pour aller travailler. Pour autant, nous avons l’impression de ne plus en avoir, que nous ayons des enfants ou non. Comment expliquez ce phénomène ? 
Le problème, ça n'a jamais été le temps. C'est notre organisation et nos habitudes. Les gens ont l'impression qu'ils n'ont pas le temps parce qu'ils ne sont pas habitués à gérer le temps de cette manière là. Ils sont habitués à avoir des Google calendars, des réunions dans un bureau précis... Je dois aller voir mon client ici. Et du coup, ils sont crevés et l'excuse « je n'ai pas le temps » fonctionne relativement bien. Maintenant, on est tous, tout le temps, à la maison. Ça ne veut pas dire qu'on va avoir plus de temps. Il y a d'autres choses qui vont le remplir. On est une espèce très bonne à remplir le temps. Je me dis par exemple "oui je vais apprendre l'italien, depuis que je suis petit, j'ai envie d'apprendre l'italien". On pense que c'est juste une question de temps, mais apprendre l'italien, c'est aussi difficile. C'est aussi barbant. Si je veux apprendre à jouer de la guitare, et bien, il va falloir faire du solfège comme si j’avais 10 ans. Souvent, les choses qu'on a toujours eu envie de faire et qu'on ne fait pas sont soit dures, soit... Cela a une fonction de dire "oui si j'avais le temps, je le ferais". Mais ça n'est pas juste le temps. C'est très très rarement une cause unique qui nous empêche de faire quelque chose. Il y a certains cas où cela est possible. On appelle ça l'erreur de la cause unique. Mais c'est très très rare que cela soit juste le temps.
  • Sommes-nous plus tyranniques avec nous-mêmes en temps de confinement ?
Nous pouvons tomber dans ce que l'on appelle la musturbation. Le terme est anglais et vient de "must" (devoir). C'est se mettre une forme de pression irréaliste de "je suis chez moi donc il faut que j'apprenne dix langues, que mes enfants deviennent des génies parce que je veux montrer à leur maîtresse que c'est elle le problème, et pas eux. Etc. » Et ça, je pense que ça s'effondre au terme de quelques jours.
  • Ce confinement s’attaque à notre géographie personnelle et nous oblige à nous confronter à notre propre finitude. Comment appréhender cette période de manière douce ?
Ce que vous mentionnez, c'est un peu la clé de voûte de la psychologie humaine. C'est l'incertitude. Et cela, que ce soit pour le confinement, pour les relations interpersonnelles, pour mon espace personnel, c'est l'incertitude, dans le sens où on ne sait pas combien de temps cela va durer. Mais aussi l'incertitude, du fait qu'on ne sait pas quels sont les repères de nos échanges dans nos relations interpersonnelles. C'est à dire que si ma copine et moi, on se voit à un certain rythme et qu'on s'entend bien. Ça ne veut pas dire que soudainement, on va se détester. Mais la nouvelle situation est une situation inconnue et donc incertaine et quand on est incertain, on peut avoir des pensées qui vont très très vite pour essayer de prédire. Le cerveau, c'est un peu un organe prédictif. On est toujours en train d'essayer de prédire et d'adapter. Plus on est familier avec quelque chose, plus nos prédictions sont meilleures, plus on s'adapte vite. Moins on est stressé, moins on a toutes ces pensées qui nous agressent. Plus on est dans une situation nouvelle, plus nos algorithmes prédictifs ont besoin d'apprendre pour prédire le nouvel environnement. Ce n'est donc pas la meilleure période pour être cool, zen, patient avec les autres, etc.
  • Et puis d'une certaine façon, c'est en faisant fonctionner ces algorithmes qu'on rationalise le danger et qu'il devient un risque plutôt qu'une menace ?
Oui. Un danger avec lequel on se familiarise devient un risque. Le COVID-19, quand cela a commencé, c'était un danger, on ne savait pas vraiment pourquoi ni comment. Mais les gens n'ont pas conscience de la vitesse avec laquelle on a pris conscience, on a pu identifier le pathogène au bout de même pas quelques semaines, séquencer son ADN, développer un test pour nous dire si on est positif ou négatif. Un truc comme ça, il n'y a même pas une dizaine ou une vingtaine d'années, cela aurait mis des mois, voire des années. Avoir un test pour un virus qu'on vient de découvrir il y a quelques semaines, c'est du jamais vu dans l'histoire de l'humanité. Et du coup, on s'est familiarisé. Est-ce qu'il se transmet par les animaux ou par les humains ? Combien de temps vit-il sur une surface ? Est-ce que ce sont les gouttelettes qui le véhiculent lorsque qu'une personne malade crache ? Le danger devient un peu plus un risque qu'on connait et qu'on peut gérer. C'est la même chose pour le confinement. Si tu dois rester chez toi toute la journée, les deux-trois premiers jours, tu vas te dire que c'est un week-end. Au bout d'une semaine, ça devient un peu plus compliqué. Au fur et à mesure qu'on se familiarise, soit ça empire : on réalise que ce n'est vraiment pas fait pour nous et on va mal. Dans ce cas là, on va mettre en place des stratégies différentes. Soit on se familiarise et on va mettre en place des repères.
  • Ce confinement peut-il recouvrir la même réalité si nous le vivons à la campagne avec un jardin ou en ville sans balcon ?
Bien sûr. Mais ce n'est pas juste l'espace. Ce n'est pas la même chose d'être confinés avec des enfants en bas âge, seul, en couple avec des groupes de potes à jouer à la console toute la journée. Il y a plusieurs facteurs qui modulent comment on se confine. Si je suis confiné à 21 ans avec trois potes et qu’on joue à la PlayStation en fumant des pétards toute la journée, ce n'est pas la même chose que si je suis confiné avec ma femme et mon fils de six ans et mon nouveau né de quelques mois dans mon appartement parisien de 40m2. Ou encore si je suis dans ma maison de campagne où je vais faire les maraîchers, un peu de jardinage tous les matins et que j'attends que mes tomates poussent pour faire mes salades.
  • Les inégalités et incompréhension risquent-elles de s’aggraver à l’issue du confinement ?
Bien sûr. Mais les inégalités, on les voit déjà. Les inégalités de classes sociales, d'opportunités, les inégalités si vous êtes SDF. Bien sûr, cela ne va faire qu'exacerber des inégalités qui sont déjà pré-existantes. Nous sommes tous presque égau xface au virus, mais nous ne sommes pas égaux face au confinement, ni face aux soins qu'on reçoit, ni face aux tests. Cela a énervé certaines personnes et parfois, à juste titre. Pourquoi certains ont-ils accès à des tests beaucoup plus facilement que d'autres ? La majorité des politiques, les joueurs du PSG, etc. Alors qu'au même moment, une personne va être chez elle, paniquée à l'idée de ne pas savoir si elle a le COVID-19 ou pas alors qu'elle a des antécédents médicaux, parce qu'elle est asthmatique et elle, elle n'aura pas accès au test.
  • Comment préserver son espace psychique ? En d’autres mots, comment bien vivre ce confinement en famille, en couple ou seul ? En structurant son temps, en se créant un emploi du temps ?
Alors déjà, il faut accepter de ne pas bien vivre le confinement. Cette situation n'est pas naturelle et il ne faut pas survendre le fait que si vous dormez bien, vous mangez bien, vous faites du sport, cela va bien se passer. Non. Ce que l'on peut faire, c'est d'essayer de mitiger. De faire en sorte que cela se passe le mieux possible ou le moins mal. Effectivement, on ne va pas réinventer la roue, ce sont des choses basiques, mais cela sert de les rappeler : bien dormir avec des cycles de sommeil réguliers, s'hydrater, avoir des activités physiques, ne pas être tout le temps collé aux infos. Cela ne sert à rien. Personne n'a besoin de savoir le nombre de cas quotidiens. Personne n'a besoin de suivre chaque déclaration qui sort. C'est peut-être le truc le plus délétère qu'on puisse faire, ne regarder que des infos anxiogènes. Il faut faire autre chose. Regarder la télé, parler avec ses potes, s'occuper avec ses hobbies, ne rien faire, les moments vacants. Je conseille le super podcast « Les moments vacants » (ndlr au-delà de la plaisanterie glissée, voici le lien pour écouter l'interview d'Albert Moukheiber). Surtout arrêter de lire tout ce qui s'écrit, tout ce qui se dit. On le voit notamment avec la pseudo polémique autour du Docteur Raoult. Tellement de monde est devenu expert en pharmacologie, en virus et en épidémiologie. On n'est pas tous obligés de s'y connaître pour s'approprier le sujet.
  • Au sein des entreprises, il n’est pas rare de recevoir des mails "TTU", très très urgent. Une urgence toute relative face au danger de mort. Si tout est urgent, dès lors comment distinguer ce qui est « urgent important » de ce qui est « urgent pas important » de ce qui est « important mais pas urgent » et donc ce qui est fondamentalement stratégique ? Ce confinement que nous vivons tous, va-t-il nous permettre de relativiser l’urgence et la vitesse au coeur du travail et de son organisation ?
Ce n'est pas que je suis pessimiste mais je me base sur mes connaissances et malheureusement, nous sommes des êtres d'habitude. Cela demande de savoir combien de temps le confinement dure. Mais demain, imaginons que le confinement est levé parce qu'on a trouvé une solution miracle au COVID-19 et on dit aux gens, demain, vous allez au bureau... Il y a sûrement une partie de gens que cela va changer mais quand on parle sur la moyenne des personnes, je crains que nous reprenions très vite nos habitudes. Les politiciens feront probablement un geste vis-à-vis du corps médical pour faire genre « on a entendu » et les infirmières vont être payées 1300 euros au lieu de 1090 euros et cela va reprendre. C’est vraiment parce que je mesure par rapport aux habitudes. Je n'ai jamais autant espéré me tromper. Après, si le confinement dure un an. Là, oui, cela va changer des choses parce que de nouvelles habitudes vont se créer.
  • Et si nous sommes très optimistes, ces moments vacants, à quoi peuvent-ils servir ? 
Si on oublie complètement que nous avons un mode par défaut, j'espère personnellement qu'on réalise tous que cette urgence, - bosser tous les jours, se réveiller à pas d'heure, mettre un réveil pour plancher quotidiennement - , c'est absurde et inefficace. Vraiment inefficace. Il y a 1000 manières d'être plus efficace et de produire ce qu'on produit en s'investissant infiniment moins. Le confinement devrait faire comprendre à tout le monde qu'on remplit le temps que l'on a. Donc si j'étends mon travail sur cinq jours, je me dis que c'est impossible de passer à quatre. Et si en fait j'essaie et je suis forcé de passer à trois, je réalise que je fais quand même mon boulot. Ah et puis, la fin du capitalisme aussi...Vous m'avez dit tout ce que je voulais...
https://blog.francetvinfo.fr/fais-pas-com-papa/2020/03/31/albert-moukheiber-sur-le-confinement.html
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Cynthia Fleury, philosophe : « Dans toute lutte pour la vie, la part sombre des êtres humains se manifeste »

Un jour, un regard sur la crise du Covid-19. Public Sénat vous propose le regard, l’analyse, la mise en perspective de grands experts sur une crise déjà entrée dans l’Histoire. Aujourd’hui, le regard de… Cynthia Fleury, professeur titulaire de la Chaire Humanités et Santé du Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la Chaire de philosophie à l’hôpital du GHU Psychiatrie et Neurosciences, auteure de « Le soin est un humanisme » et de « Répétition Générale » chez Gallimard.
Le 02 avr 2020
Par Rebecca Fitoussi

Solidarité, résilience, lutte collective… La philosophe et psychiatre nous donne ses clés pour sortir au mieux d’une catastrophe pandémique traumatisante.

Cela fait plus de deux semaines que nous sommes confinés. Nous sommes en train de réinventer notre quotidien, nous créons de nouveaux repères. Avons-nous une capacité d’adaptation illimitée ?

Pour l’instant, nous réagissons, nous nous adaptons en effet, nous tentons de maintenir des rituels importants, comme la continuité pédagogique, les liens familiaux, et bien sûr nous nous confrontons à la faiblesse des ENTG (environnements numériques de travail). Nous vérifions que télé-travailler n’est pas moins fatigant, c’est un autre type de fatigue, qui sollicite beaucoup la perception visuelle et auditive, la concentration, le calme face aux défaillances du réseau ou de la plateforme. Personne ne connaît à l’avance sa véritable capacité d’adaptation ; en théorie elle est immense, en pratique, elle renvoie elle-même à des conditions de possibilité individuelles et collectives.

Diriez-vous que nous sommes en train de vivre un traumatisme collectif ? Et étant donné que l’épreuve est collective, crée-t-elle aussi une forme inédite d’union nationale ?

Nous vivons un inédit, qui aura une puissance traumatique pour certains : on pense à tous ceux qui sont tombés malades, à tous ceux qui ont craint pour leur vie, à tous ceux qui ont donné tout leur temps au soin des autres (il y a là un phénomène d’épuisement et d’anxiété) ; on pense à ceux qui ont perdu un proche, n’ont pu l’enterrer comme il se doit, et qui vont connaître un deuil très difficile. On pense à tous ceux qui sont déjà précaires et la récession économique, l’austérité, qui s’annoncent représentent une énorme menace. Face à cela, il est en effet nécessaire que l’esprit de solidarité se maintienne car la résilience n’existera qu’à cette condition. Si ce tournant social-démocrate se réalise politiquement, alors oui, cette catastrophe pandémique aura eu un effet bénéfique en nous obligeant à ne plus continuer comme avant.

Quelles conséquences peut avoir le confinement ? Cela peut-il engendrer par exemple des formes de dépression ? Provoquer d’autres pathologies ? Des TOC ? Des angoisses ? Des phobies ? De l’hypocondrie ?

Les décompensations sont multiples en effet : il y a les troubles de l’angoisse liés au stress de la situation, collective et individuelle : si vous êtes malade chronique, addict, déjà sujets aux TOC, etc. Tout cela se renforce, la menace du covid-19 vous rend plus vulnérable. Il y a la problématique de l’isolement social pour les aînés, ou ceux qui sont déjà très seuls ; donc il peut y avoir des effondrements, des épisodes dépressifs plus ou moins sévères ; il y a tous les hyperactifs qui perçoivent l’immobilisme de façon très mortifère. Il y a ceux qui sont en colère… Plus le confinement va durer, plus il sera difficile et provoquera des effets de décompensation.

On a tous été arrêtés en pleine activité, nos vies très actives ont été stoppées net. Ralentir le rythme peut-il avoir des bienfaits ? Cela peut-il provoquer ensuite des changements de vie radicaux ?

Lorsque le ralentissement est désiré, il est bénéfique, il est vécu comme une pause salutaire et nécessaire. Lorsqu’il est subi, il est vécu comme un empêchement, un danger, notamment économique. Vivre cette pause reste un luxe. La majorité d’entre nous ne peut le faire sans arrière-pensée. Pour autant, ce confinement est une réalité et il faut donc trouver le moyen de le sublimer et d’en faire le seuil de quelque chose.

À l’issue d’une telle crise, une société peut-elle être plus exigeante vis-à-vis de ceux qui la gouvernent ?

Ce serait là une chose importante. Disons qu’il peut y avoir un effet de renforcement du « discernement », il faut l’espérer en tout cas. Une montée en exigence, certes, mais aussi ne pas chercher à stigmatiser telle ou telle action, à compter les points. Il est important d’être très rigoureux dans cette phase de retour d’expérience, et non de polémiquer inutilement. Il faut des enquêtes, de la transparence, mais limiter l’instrumentalisation politicienne de tout cela.

Le mot de « guerre » employé par le chef de l’État est-il adapté ? Fallait-il provoquer un électrochoc dans l’opinion ? Faire sortir certains du déni ?

Il fallait provoquer un électrochoc susceptible de mettre en ordre de marche les citoyens. Créer le consentement à un comportement collectif (confinement, gestes barrière, etc.), autrement dit à des restrictions de libertés individuelles, ne se fait pas sans convoquer une rhétorique particulière. Le terme de guerre ne me paraissait pas adapté, mais il a eu au moins le mérite de réveiller quelques esprits inconséquents. Ce qui est important dans cette crise, c’est l’obligation à laquelle l’État s’est soustrait en termes d’information publique. C’est là un exercice compliqué, et nous pouvons encore grandement progresser. Il n’empêche, ces points d’informations quotidiens, agrémentés de données scientifiques, sont essentiels pour instaurer un climat de confiance et la mobilisation afférente.

Cette crise montre à quel point les différents gouvernements ont négligé l’hôpital pendant des années. Aujourd’hui l’exécutif promet un plan massif. Craignez-vous que cette promesse parte aux oubliettes une fois l’urgence passée ?

C’est un enjeu collectif majeur : maintenir une pression forte pour que l’exécutif transforme ses engagements en actes réels. La situation est tellement inédite, elle a provoqué un tel désœuvrement économique et sanitaire, que la seule possibilité d’éviter une crise sociale de grande ampleur est de réinvestir massivement dans différents secteurs, dont celui de la santé, mais pas uniquement.

Certains soignants sont insultés, agressés, on leur demande parfois de déménager pour éviter de contaminer les autres… Comment faut-il voir cela ? C’est la peur qui parle ? La lâcheté ?

Dans toute catastrophe et lutte pour la vie, qu’elle soit fantasmatique ou réelle, la part sombre des êtres humains se manifeste. C’est détestable mais c’est ainsi. Il faut résister individuellement et collectivement à cela.

On observe aussi que le débat démocratique continue, que les parlementaires poursuivent leur travail de contrôle de l’exécutif, que la CGT lance un appel à la grève après l’annonce de mesures sur le temps de travail… « Notre démocratie est vivante » a dit Gérard Larcher… Vous êtes d’accord ? Tout cela est sain ?

Le maintien de la vie démocratique est essentiel et ce d’autant plus que nous sommes en état d’urgence sanitaire, qu’il y a un cadre dérogatoire pour restreindre nos libertés publiques et individuelles, mais en aucun cas, cet état n’est durable ; lui aussi répond à des obligations de contrôle et à des principes (cf. notamment les principes de Syracuse de l’OMS)
Publié le : 02/04/2020 à 09:00 - Mis à jour le : 02/04/2020 à 09:00
https://www.publicsenat.fr/article/societe/cynthia-fleury-philosophe-dans-toute-lutte-pour-la-vie-la-part-sombre-des-etres 

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Comment confiner des millions de Français dépendants à l’alcool, au tabac et autres drogues
Covid-19
https://www.whatsupdoc-lemag.fr*

Depuis plus de deux semaines, des millions de Français dépendants à diverses substances et souvent obligés d’en consommer tous les jours sont confinés chez eux. Pour éviter de souffrir des symptômes de manque, les plus « accros » d’entre eux n’auront pas d’autre choix que de continuer à prendre l’objet de leur addiction. D’où la nécessité de ne pas stopper leur accessibilité, d’autant moins que cette situation anxiogène de pandémie virale doublée d’un confinement obligatoire n’est pas propice à la diminution de la prise de substances psychoactives.

Des millions de Français dépendants aux drogues légales

Au premier rang des dépendances dont souffrent certains de nos concitoyens figurent celles à l’alcool et au tabac. En effet, selon les chiffres de l’Observatoire français des Drogues et Toxicomanies, les Français ingèrent en moyenne plus de 11 litres d’alcool pur par an. Dix pour cent des adultes consomment quotidiennement des boissons alcoolisées. Bilan : au moins 41 000 décès annuels.

Les enquêtes menées à la sortie de crise établiront les effets du confinement sur cette consommation. Si les citoyens inquiets du risque de pénurie ont stocké massivement certains produits, il semblerait que les ventes d’alcool n’aient pas bénéficié du phénomène. On constate cependant que l’alcool reste un vecteur fort de lien social, même en temps de confinement, avec l’organisation, à côté d’autres challenges plus ludiques, d’« e-apéro » à distance, via les réseaux sociaux. Image Syndromes de manque. B Rolland, SUAL


Un point positif du confinement pourrait être la diminution des interventions auprès de personnes alcoolisées, notamment sur la voie publique (plus de 50 000 par an). En revanche, l’usage accru d’alcool au domicile dans une situation de confinement risque aussi d’être associé à une augmentation des violences intra-familiales. C’est la raison évoquée par le préfet de l’Aisne pour proposer, avant de faire machine arrière, une mesure d’interdiction de vente d’alcool pendant le confinement.
Maintenir les approvisionnements

Selon Jean Michel Delile, président de la Fédération Addiction : « il faut assurer un approvisionnement en produits de dépendance ! Donc il est pertinent de maintenir ouverts les bureaux de tabac et commerces de boissons. L’angoisse cardinale de l’addict est le manque. Et l’angoisse, le stress sont les moteurs essentiels du besoin irrépressible de consommer. » Chiffres d’usage alcool, tabac et cannabis. OFDT

24 000 buralistes vont ainsi permettre aux 25 % de Français fumeurs de pouvoir continuer acheter leurs cigarettes. L’État a aussi autorisé la réouverture des 3 000 boutiques de vente de cigarettes électroniques, pour éviter que certains fumeurs sevrés du tabac grâce à ce dispositif (soit près de 4 % des Français) ne rechutent.

Une autre alternative peut être trouvée auprès des pharmacies. Plus de 20 000 officines peuvent proposer une alternative au tabac en conseillant des substituts nicotiniques (remboursés sur ordonnance) aux Français qui voudraient profiter de cette situation exceptionnelle pour essayer de diminuer, voire d’arrêter, la cigarette.

Renforcer les actions d’accompagnement des fumeurs vers l’arrêt du tabac serait d’ailleurs pertinent. Rappelons que le tabac est à l’origine de plus de 60 000 décès par en France. En outre, les fumeurs pourraient être plus vulnérables aux complications en cas d’infection par le coronarovirus.

Un impact sur le trafic et l’usage de drogues illégales ?
  Chiffres usage drogues. OFDT

Si l’on s’intéresse aux drogues non légales, en France, 1,5 million de personnes font régulièrement usage de cannabis (parmi lesquelles se trouvent 7 % des jeunes de 17 ans), et 900 000 en consomment quotidiennement. Par ailleurs 7 % des jeunes de 17 ans sont usagers. En ce qui concerne la cocaïne, 1,6 % des Français majeurs en ont l’usage. Un chiffre qui tombe à 0,2 % pour en ce qui concerne l’héroïne.

Ces usagers ne bénéficient pas d’un système officiel de délivrance et n’auront malheureusement pas d’autre choix que de continuer à se procurer ces substances de première nécessité pour eux. Or, il est probable que le confinement ait un impact sur la disponibilité des drogues et la peur du manque est souvent la première préoccupation d’une personne dépendante, souvent prête à prendre des risques supplémentaires pour l’éviter.

« Pendant le confinement, les affaires continuent, témoigne le docteur William Lowenstein, président de SOS Addictions. Certes, l’approvisionnement est rendu plus compliqué et que les prix sont modifiés en conséquence, en raison notamment de la fermeture des frontières, mais une prime est toujours promise aux clients fidèles. Certains ont préféré faire des provisions et acheter plus de produits. Les livraisons de drogues directement au domicile des usagers pourraient être aussi impactées ».

Qu’en sera-t-il des relations intrafamiliales pour des adolescents consommateurs réguliers de cannabis confinés avec leurs parents ? En outre, la pénurie de cette substance largement consommée habituellement en milieu carcéral risque également d’accentuer des situations de tensions déjà existantes du fait de l’arrêt des parloirs.

Ainsi, Benjamin Roland maître de conférence et praticien hospitalier en psychiatrie et addictologie, rapporte que « le confinement semble avoir enrayé les trafics dans certaines institutions comme les hôpitaux psychiatriques ou les prisons. Au sein de ceux-ci, de nombreux symptômes de sevrage ont été constatés depuis une semaine. »

Addiction aux opioïdes : assurer la continuité des soins

Afin d’assurer la continuité des soins des 180 000 patients traités pour une addiction aux opioïdes, dont l’héroïne, le gouvernement a autorisé les pharmaciens à renouveler les ordonnances des médicaments de substitution que sont la méthadone et la buprénorphine. Il faut néanmoins également prévenir les risques liés à l’administration de ces drogues. Autre préoccupation : pour limiter notamment les risques d’infection, il est nécessaire d’assurer un accès à distance ou présentiel aux structures de réduction des risques qui permettent aux usagers de drogues d’obtenir du matériel de consommation à usage unique pour le sniff ou l’injection.

Alors que de nombreux patients pourront être suivis via des consultations téléphoniques, l’accès aux soins spécialisés en addictologie devra être maintenu pour les demandes de traitements ainsi que pour les consommateurs les plus précaires, dépourvus de couverture sociale.

Comme nous le rappelle le Professeur Amine Benyamina, président de la Fédération française d’Addictologie : « Les patients dépendants sont des sujets extrêmement vulnérables au Covid-19, plus précaires, parfois sans domicile fixe. Pendant ce confinement, il faut assurer leur suivi médical et social, la poursuite de leurs traitements pour limiter le risque d’aggravation ou de rechute dans leurs conduites addictives ainsi que les complications psychiques ou physiques associées. »

Enfin, face à des produits plus incertains en quantité et qualité, il serait aussi important d’assurer une diffusion encore plus large de la naloxone, antidote des surdoses aux opioïdes, en médecine « de ville ».  
Tirer les leçons de cette crise sans précédent

La question de la dépendance ne concerne pas uniquement l’usage de substances psychoactives telles que l’alcool, le tabac ou les autres drogues. Mais aussi des comportements liés aux jeux d’argent et de hasard, eux aussi impactés par ce confinement. Le confinement doit également renforcer notre vigilance sur un risque de flambée d’usage des écrans et des réseaux sociaux, chez les adultes comme chez les enfants et adolescents. Tout cela avec des conséquences majeures sur la santé publique y compris en période de pénurie de produits.
Qu’une société confinée en vienne à qualifier de commerces « indispensables à la vie de la Nation » ses bureaux de tabac plutôt que ses librairies pose question…
Une fois la crise terminée, nous ne pourrons probablement pas faire l’économie d’une réflexion collective sur le renforcement des actions de prévention, afin de tendre vers une société composée de citoyens plus libres de leurs choix de consommation, qui protègera mieux les plus vulnérables du risque d’addiction et de la perte de liberté qui en découle.

Nicolas Authier, Médecin psychiatre et pharmacologue, professeur des universités-praticien hospitalier, Inserm 1107 / Université Clermont Auvergne et CHU Clermont-Ferrand, Université Clermont Auvergne
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/comment-confiner-des-millions-de-francais-dependants-lalcool-au-tabac-et-autres-drogues

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Tribune
Je n’ai pas le Covid-19, mais ce virus me rend littéralement malade
Par Camille D, (pseudonyme) — 2 avril 2020 https://www.liberation.fr*
Photo Yuri Cortez. AFP

L'expérience du confinement et la saturation des informations sur la crise sanitaire peuvent aggraver certains troubles chez les personnes malades de dépression. Mais il est possible de se relever et retrouver une vie normale.

Je n’ai pas le Covid-19, mais ce virus me rend littéralement malade

Tribune. J’ai 35 ans, je suis en couple, j’ai un enfant, un métier valorisant sur le papier, des revenus confortables, une maison, deux voitures et vraisemblablement, vu de l’extérieur, tout pour être heureux. Je ne suis pas dans les populations à risque pour le Covid-19 et je n’ai pas de proches potentiellement concernés. Mais je suis moi-même malade. Je souffre d’une autre maladie, que beaucoup minimisent, voire ne considèrent même pas comme une vraie pathologie. Je traverse des épisodes dépressifs depuis l’adolescence et la situation actuelle me met en danger. Et, comme pour le Covid-19, il n’y a pas de remède miracle.

Etre dépressif, cela ne veut pas dire avoir le spleen ou ne pas avoir le moral. Etre dépressif, cela veut dire que vous souffrez psychiquement. La vie devient une contrainte. Tout est une contrainte. Se lever de son lit. Manger. Regarder la télé. Sortir représente un obstacle quasiment insurmontable. Et plus vous vous enfoncez, plus votre simple existence vous paraît être un fardeau. Vous commencez par perdre l’espoir. Puis, à mesure que vous voyez tout en noir, vous perdez ce petit élément si important qui nous maintient en vie : l’incertitude que tout ne va pas se dégrader. Vous voyez que votre état fait souffrir vos proches et ce n’est plus la vie, mais vous-même qui êtes un fardeau pour les autres. Vous commencez à penser que ces derniers seront mieux sans vous, qu’ils seront peut-être tristes dans le court terme, mais qu’à long terme, c’est mieux pour tout le monde. Et quand vous en venez à acquérir la certitude que rien ne peut s’améliorer, vous vous dites «à quoi bon continuer de lutter ?». C’est ainsi que comme le Covid-19, la dépression tue.
Je n’attends pas votre compassion

Mes propos sont indécents à l’heure où nous traversons une crise sanitaire inédite, pensez-vous ? Je me plains en regardant mon nombril plutôt que ce qui se passe dans les Ehpad ou les hôpitaux ? Vous vous méprenez. C’est parce que je vois le drame humain que je me sens mal. Sachez que je n’ai pas besoin de vous pour culpabiliser : je me sens ridicule d’être mal, quand tant de malades souffrent, quand leurs proches angoissent, quand les soignants se donnent corps et âmes. Et je ne me plains pas, je n’attends pas votre compassion : je ne fais que témoigner de ce que je traverse, probablement comme de nombreux autres Français.e.s. en proie à la dépression. C’est pour eux que j’écris. Mais j’y reviendrai dans quelques instants.

J’ai traversé des drames importants, de vrais traumatismes, dans ma vie, qui, avec de probables prédispositions génétiques, ont provoqué chez moi des troubles dépressifs. J’ai été arrêté pendant un an et demi. Et pendant cet arrêt de travail, j’ai tenté de me suicider.

En France, les médecins aiment traiter la dépression en prescrivant des antidépresseurs. J’en ai pris et ils m’ont anesthésié – profitez du confinement et lisez Sérotonine de Michel Houellebecq si vous voulez comprendre ce qu’on ressent… ou plutôt ce qu’on ne ressent plus sous antidépresseurs ; enfin évitez, ce n’est pas le moment de lire un roman dépressif. Je n’avais plus d’émotions ni positives ni négatives. La vie était une succession d’informations traitées sans affect. Moi, l’«intello», je sentais aussi que mon cerveau fonctionnait au ralenti et j’en souffrais intellectuellement sinon affectivement. Je n’étais plus moi-même. Je ne veux plus de ces traitements qui m’ôtaient mon humanité, à savoir mon intellect et mes émotions. Imaginez regarder son enfant sans rien ressentir et vous vous ferez une idée du vide que l’on ressent dans cette situation.

N'ayez pas honte, je culpabilisez pas

A présent, toutes les planètes se sont alignées pour me mettre en grande difficulté. Moi l’hypocondriaque, je suis en panique face au Covid-19, aussi bien pour moi que pour mes proches. Moi, d’un naturel extraverti, qui ai besoin de sortir, de voir du monde pour me sentir bien, suis à la maison. Et comme tous les Français.e.s, je ne sais pas combien de temps cela va durer, ce qui m’angoisse. «M’angoisser» n’est d’ailleurs pas le bon terme, car j’ai dépassé ce stade. J’ai commencé par être dans le déni, en me disant que nous allions collectivement réussir à contenir le Covid-19. Puis le voyant se rapprocher de jour en jour, toucher un nombre croissant de gens, tuer chaque jour davantage, là, j’ai commencé à angoisser. A présent, je commence à perdre espoir. Oui, l’humanité va survivre à cette crise, mais à quel prix ? Des centaines de milliers de morts ? Une économie ravagée ?

Vous voyez, chaque jour je m’enfonce un peu plus. J’ai encore la tête hors de l’eau. Je me raccroche à tout ce qui va dans ma vie, à mon conjoint, à mon enfant, au fait que je ne suis pas à risque de forme grave de Covid-19. Mais toutes ces informations en continu sur les malades, les morts, les hôpitaux saturés, les soignants à bout, les pouvoirs publics impuissants me pèsent et appuient sur mes épaules. Je bois la tasse parfois en me laissant aller au désespoir. Puis je me ressaisis. Puis reviennent toutes ces infos en continu. Et rebelote.

Je suis pessimiste, vous dites-vous ? Non, je suis à risque de dépression. Ou peut-être déjà en phase dépressive, sans vouloir l’admettre. Je suis malade. Je n’ai pas plus choisi cette maladie que ceux qui contractent le Covid-19.

Mais je veux finir ce texte par un message d’espoir. Si j’ai traversé des épisodes de profonde dépression, j’ai toujours réussi à me relever et à retrouver une vie normale. Et cela, je veux le dire à tous ceux qui me lisent et qui se reconnaissent en lisant ces lignes. Les temps sont particulièrement durs et c’est normal de mal vivre cette situation. Mais vous n’êtes pas seuls à souffrir et vous ne l’avez pas choisi : vous le subissez.

La bonne nouvelle, c’est qu’on peut se relever. N’ayez pas honte, ne culpabilisez pas : faites-vous aider par vos proches, par des associations d’écoutes et si cela ne suffit pas, par un professionnel. C’est ce que je fais et cela m’aide à tenir. Soyons solidaires. Courage.

Plusieurs dispositifs d’écoute sont disponibles pendant le confinement :

SOS-Amitié. Par téléphone au 01 42 96 26 26 (24h/24, 7j/7) ou tchat en ligne (de 13 heures à 3 heures du lundi au dimanche).
Suicide écoute. 01 45 39 40 00 (24h/24, 7j/7).
Alcool Info Service. Par téléphone 0 980 980 930 (de 8 heures à 2 heures du matin, 7j/7) ou tchat en ligne (de 8 heures à minuit).
Drogues Info Service. Par téléphone 0 800 23 13 13 (de 8 heures à 2 heures du matin, 7j/7) ou tchat en ligne (de 8 heures à minuit).
Pour les femmes victimes de violences conjugales, le 39 19 (de 9 heures à 19 heures, du lundi au samedi) ou en ligne sur Arretonslesviolences.gouv.fr (24h/24, 7j/7). Ou le 114 par SMS.
Pour les enfants en danger, le 119 (24h/24, 7J/7).
La Croix Rouge. Par téléphone au 09 70 28 30 00, une ligne mise en place pour la période du confinement. Camille D (pseudonyme)
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DES CAMPAGNES DE PREVENTION AILLEURS


 BELGIQUE

Le COVID-19 expliqué aux ados

Après le COVID-19 expliqué aux enfants , voici la version pour les 12-17 ans !

Le Covid-19 a bouleversé l’organisation de nos vies. Les ados, solidaires ou rebelles, solitaires ou hyperconnectés, sont désormais confinés en famille, invités à poursuivre leur scolarité à distance et privés de rassemblement.

Le COVID-19 expliqué aux ados

Je suis là pour répondre à tes questions et t’expliquer les bons gestes à mettre en place pour mener la bataille contre le COVID-19.

Tu te poses beaucoup de questions sur le virus, sa transmission, les recommandations d’hygiène et de distanciation sociale, la vie en confinement, ta scolarité, ta vie amicale et affective, et l’après-Covid19.

Ce dépliant, initié par les hôpitaux de la Province de Liège, ne prétend pas répondre à toutes tes questions. Il espère offrir un support et des
pistes utiles à ta réflexion et dans les gestes que tu mettras en place pour nous aider à combattre cette pandémie.
Une initiative de tous les hôpitaux de la Province de Liège
https://www.chuliege.be/jcms/c2_20672324/fr/direction-medicale/le-covid-19-explique-aux-ados

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SUISSE
Un dispositif pour prendre soin de sa santé mentale durant la pandémie de COVID-19
31 Mars 2020 -15h59

Comment rester en bonne santé mentale dans le contexte de la crise du nouveau coronavirus et du semi-confinement qui en découle ? La campagne Santépsy – menée par les cantons latins et la Coraasp sur mandat de Promotion Santé Suisse – et son partenaire ciao.ch – site d’information, d’aide et d’échange pour les 11-20 ans de Suisse romande – s’adaptent aux circonstances inédites. Conjointement, ils proposent des conseils à la population et relayent des ressources concrètes et fiables pour prendre soin de soi.

Santépsy © Tous droits réservés

La situation exceptionnelle que nous vivons impacte nos vies dans des domaines multiples et divers. Cette période d’incertitude met à l’épreuve nos repères, nos habitudes, nos ressources, nos interactions sociales. Si nous entendons énormément de conseils, de recommandations et de directives concernant notre santé physique et les précautions à prendre, il est tout aussi primordial de prêter une attention particulière à notre santé mentale et d’en prendre soin.

Conseils et ressources en 7 thématiques
En vue de soutenir la population dans ce contexte inhabituel, Santépsy.ch a mis en ligne sur son site une nouvelle rubrique, « Santé mentale & Covid-19 », proposant des informations, des conseils, des astuces et des ressources pour concilier au mieux crise sanitaire et santé mentale. Le dispositif – disponible pour l’instant en français, allemand et italien – aborde à l’heure actuelle principalement 7 thèmes : prendre soin de sa santé mentale, apprivoiser son anxiété, s’informer, s’occuper, être solidaire, travailler et prendre soin de son corps. Pour chacune de ces pages, des informations et conseils très pratiques sont proposés, accompagnés de ressources à l’attention des familles, des seniors et des personnes isolées et/ou vulnérables.
Les messages et ressources sont par ailleurs adaptés pour les jeunes par l’association CIAO sur son site ciao.ch. Un onglet spécifique est dédié au coronavirus, enrichi par du contenu propres aux thématiques adolescentes. Sont notamment abordés la motivation, les relations intrafamiliales ou encore le stress.
L’idée est de proposer un dispositif très concret qui puisse être directement utile à chacun.e. Afin d’accompagner la population tout au long de cette période, ces nouvelles rubriques seront complétées au fil des jours et des semaines avec de nouvelles ressources pratiques et d’autres thématiques.

Traduction dans les principales langues parlées en Suisse
Sur le site Santépsy.ch, les principaux contenus seront également adaptés dans les principales langues étrangères parlées en Suisse (anglais, espagnol, portugais, arabe, albanais, serbe / croate, Tygrinia, Tamoul et Turc), en collaboration avec l’OFSP. Ils seront ensuite diffusés le plus largement possible sur son site, celui de l’OFSP, et via les cantons et les organisations actives auprès des migrant-e-s.

Une campagne sur les réseaux sociaux est par ailleurs mise en place, via les pages Facebook et Instagram de Santépsy, et le compte Instagram de ciao pour les messages à l’attention des jeunes.

Un des enjeux majeurs pour faire face à cette nouvelle réalité est la responsabilité sociale et collective de toutes et tous. Nous sommes toutes et tous vulnérabilisé-e-s dans ce contexte inédit, et chacun.e participe à la gestion de la crise : en respectant les recommandations, en prenant soin de soi, en restant en contact avec ses proches, mais aussi en osant demander de l’aide quand on se sent en difficulté.
Les liens pour suivre la campagne :
Via Santépsy.ch. Site
Via Santépsy.ch. Facebook
Via Santépsy.ch. Instagram
Via ciao.ch. Site
Via ciao.ch. Instagram
Publié par Direction de la santé et des affaires sociales

Dernière modification : 31/03/2020 -https://www.fr.ch/dsas/sante/covid-19/un-dispositif-pour-prendre-soin-de-sa-sante-mentale-durant-la-pandemie-de-covid-19
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Centre de Prévention du Suicide – Belgique