Pages

mercredi 31 octobre 2018

MàJ ETUDE RECHERCHE Vivre dans la rue avec une maladie mentale, les femmes plus exposées aux violences et au risque de suicide


Vivre dans la rue avec une maladie mentale, les femmes plus exposées aux violences et au risque de suicide
Dr Irène Drogou
24.09.2018 www.lequotidiendumedecin.fr*
Les femmes sans-abri ayant une affection psychiatrique grave représentent une population particulièrement vulnérable face à la violence de la rue, dont il faut s'occuper en priorité, souligne une nouvelle étude du programme « Un toit d'abord » mené avec la fondation Fondamental dans 4 grandes villes françaises (Lille, Marseille, Paris, Toulouse).
Dans « Neuropsychiatric Disease and Treatment », l'équipe d'Aurélie Tinland montre que des femmes ayant une maladie bipolaire (MBP) ou une schizophrénie (SZ) sont plus souvent victimes de violences physiques et sexuelles et présentent davantage de stress post traumatique que leurs homologues masculins à la rue. Les symptômes de dépression sont plus sévères et le risque de suicide plus élevé.
Programme « Un toit d'abord »
Ce travail publié s'inscrit dans le cadre du programme « Un toit d'abord », dont l'objectif est de proposer un logement aux sans domicile fixe (SDF) avant toute prise en charge psychiatrique. Ce programme a montré précédemment que 9 SDF ayant une maladie mentale sur 10 ne recevaient pas le traitement adapté.
Parmi les 703 participants SDF inclus ayant une schizophrénie ou une maladie bipolaire, il y avait 123 femmes (17,5 %). Un chiffre probablement sous-estimé, écrivent les auteurs, car les femmes en charge d'enfants en bas âge étaient exclues de l'étude. L'âge moyen était le même chez les hommes et les femmes (38,6 et 39,3 ans), de même que le revenu moyen par mois (632 euros versus 609 euros).
Davantage de violences et de tout genre
Si les hommes à la rue étaient majoritairement schizophrènes (72 %), c'était beaucoup moins marqué chez les femmes (56,1 %). Ces femmes vivant à la rue présentent un risque très élevé d'addiction à l'alcool (39 %), aussi fort que leurs pairs masculins ayant une maladie mentale, ce qui est deux fois plus élevé que la population des SDF dans leur ensemble (21 %) et encore plus que la population générale (8,5 %). La majoration du risque d'addiction à d'autres substances (41 %), qui n'était pas différent selon le sexe dans la population d'étude, est encore plus marqué par rapport à la population générale.
Lutter contre la victimisation en amont
Si les femmes présentaient un niveau d'éducation plus élevé et avaient un passé de vie à la rue moins long (6,9 ans contre 8,0 ans), elles étaient davantage victimes de violences verbales, physiques et sexuelles que les hommes. Les femmes présentaient davantage d'antécédents de fractures et d'entorses au cours des 6 derniers mois.
Pour les auteurs, ces résultats suggèrent plusieurs choses. Pour la prise en charge psychiatrique, l'entretien des femmes devrait « systématiquement évaluer la dépression, l'idéation suicidaire, le stress post-traumatique et la victimisation », est-il écrit. De plus, les programmes de dépistage aux addictions devraient attirer l'attention sur les femmes bipolaires vivant dans la rue.
Les auteurs insistent sur la nécessité de mettre en place des programmes spécifiques de prévention de la violence envers les femmes vivant à la rue et en amont. Comme l'étude le rappelle, l'omniprésence de la violence a été précédemment mise en évidence tout au long de la vie des femmes SDF, dès l'enfance (y compris abus sexuels), avec leur conjoint et dans la rue. Préconisant des interventions spécifiques, les auteurs lancent un appel aux autorités « les problèmes de santé des femmes SDF ne se résoudront jamais sans l'aide du gouvernement », est-il écrit.
Source : Lequotidiendumedecin.fr
https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2018/09/24/vivre-dans-la-rue-avec-une-maladie-mentale-les-femmes-plus-exposees-aux-violences-et-au-risque-de-suicide_861141



**


Autre article sur le sujet
« Un Chez-soi d’abord » pour les femmes SDF souffrant de troubles psychiatriques
31/10/2018 https://www.hopital.fr*


Menée à Marseille, Paris, Toulouse et Lille, une étude récemment publiée dans la revue Neuropsychiatric disease and treatment révèle l’urgence de protéger les femmes sans domicile fixe souffrant de troubles psychiatriques sévères, plus vulnérables et présentant un risque suicidaire plus élevé.

Lors de la mise en place du dispositif « Un Chez-soi d’abord », une équipe de chercheurs dont font partie les professeurs Pascal Auquier, Laurent Boyer (CEReSS) et les psychiatres Aurélie Tinland et Guillaume Fond (AP-HM), avait fait un constat alarmant : dans 9 cas sur 10 les personnes sans domicile fixe présentant des troubles psychiatriques ne reçoivent pas les traitements appropriés (Fond et al. 2018).
Dans une nouvelle étude l’équipe s’est intéressée plus spécifiquement au devenir des femmes SDF souffrant de troubles bipolaires ou de schizophrénie (17,5% sur 703 patients interrogés).

Les résultats attestent que ces femmes sont plus exposées aux violences physiques et sexuelles que leurs homologues masculins. Elles souffrent davantage de syndromes dépressifs et de stress post-traumatique, ainsi que d’un état de santé dégradé. En outre, la probabilité d’un passage à l’acte suicidaire est plus importante (51.2% contre 41.8% chez les hommes).

L’étude souligne ainsi la nécessité de faire de l’accompagnement de ces femmes un véritable enjeu de santé publique, avec la mise en place de programmes adaptés associant prévention, accès au logement et soins médico-sociaux. 

Le Dr Guillaume fond est psychiatre à l’AP-HM, enseignant-chercheur au CEReSS de la faculté de la Timone, membre de la Fondation FondaMental et auteur du livre « Je fais de ma vie un grande projet » (Flammarion)
Références :
- Victimization and posttraumatic stress disorder in homeless women with mental illness are associated with depression, suicide, and quality of life Fond G, Tinland A, Boyer L, Loubière S, Greacen T, Girard V, Boucekine M, Auquier P French Housing First Study Group. Neuropsychiatric Disease and Treatment. 4 September 2018 Volume 2018:14 Pages 2269—2279. Doi: https://doi.org/10.2147/NDT.S161377
- Prescription of potentially inappropriate psychotropic drugs in homeless people with schizophrenia and bipolar disorders. Results from the French Housing First (FHF) program.

Fond G, Tinland A, Boucekine M, Girard V, Loubière S, Auquier P, Boyer L; French Housing First Study Group.
Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry. 2018 Aug 25;89:84-89. doi: 10.1016/j.pnpbp.2018.08.024.
PMID:30153497
- The need to improve detection and treatment of physical pain of homeless people with schizophrenia and bipolar disorders. Results from the French Housing First Study.

Fond G, Tinland A, Boucekine M, Girard V, Loubière S, Boyer L, Auquier P; French Housing First Study Group.
Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry. 2019 Jan 10;88:175-180. doi: 10.1016/j.pnpbp.2018.07.021.
PMID:30053572

https://www.hopital.fr/Actualites/Un-Chez-soi-d-abord-pour-les-femmes-SDF-souffrant-de-troubles-psychiatriques 

vendredi 19 octobre 2018

BLOG EN VACANCES de retour le 6 novembre

BLOG EN VACANCES ...de retour le 6 novembre !

Nomination d'une dizaine de médecins à l'Observatoire national du suicide est officialisée

MINISTÈRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA SANTÉ
BO Santé – Protection sociale – Solidarité no 2018/9 du 15 octobre 2018, Page 1
SANTÉ PuBlique
Arrêté du 1er août 2018 portant nomination à l’Observatoire national du suicide
NOR : SSAE1830628A
la ministre des solidarités et de la santé,
Vu le décret no2018-688 du 1er août 2018 portant création de l’Observatoire national du suicide,
Arrête :
Article 1er
les personnes suivantes sont nommées pour cinq ans à l’Observatoire national du suicide :
Guillaume Vaiva, psychiatre.
Jean-louis Terra, psychiatre.
Cécile Omnès, psychiatre.
Caroline Huas, médecin généraliste.
Esther Simon-libchaber, médecin urgentiste.
Nicolas Sandret, médecin du travail.
Brigitte Moltrecht, médecin scolaire.
Anne-Sophie Rigaud, gériatre.
Michel Debout, médecin légiste.
les personnes suivantes sont nommées pour cinq ans à l’Observatoire national du suicide au
titre des personnalités qualifiées
:Christian Baudelot.
Catherine Quantin.
Article 2 le présent arrêté sera publié au Bulletin officiel santé, protection sociale, solidarité.
Fait le 1er août 2018.La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn

https://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2018/18-09/ste_20180009_0000_0074.pdf

Loroux-Bottereau (44) action intitulée «  Renfort et soutien psychologique collectif 

Les personnes en souffrance ont la parole
Source Ouest-France
Nantes Sud-Loire Vignoble
Le Loroux-Bottereau, jeudi 18 octobre 2018 

En octobre, l’antenne Loire Divatte du Groupe prévention suicide (GPS) met en place une action intitulée «  Renfort et soutien psychologique collectif  ». Il s’agit, au sein d’un groupe de paroles de sept à huit personnes endeuillées ou en mal-être, de libérer sa parole, sa souffrance, sa colère et de témoigner d’une douloureuse expérience.
Ce groupe sera mené par des membres du GPS et par Jessica Pezin, psychologue à La Chapelle-Basse-Mer. «  Il s’agit d’échanger et de ne plus être seuls face à la souffrance.  » Deux dates ont été arrêtées : vendredi 19 octobre, de 19 h à 21 h, pour une session sur le deuil après suicide et samedi 27 octobre, de 9 h 30 à 11 h 30, sur le thème du mal-être.
Ces groupes de paroles se dérouleront au local de Dépan’epices, route de Barbechat au Loroux-Bottereau.
Contact. Inscriptions sur www.groupepreventionsuicide44.fr ou tél. 02 40 46 27 52.

ETUDE RECHERCHE Afrique du sud Tentatives de suicide au cours de la grossesse, peut-être pas si rares

Tentatives de suicide au cours de la grossesse, peut-être pas si raresPublié le 17/10/2018 www.jim.fr*
Donnant un bon aperçu de la psychiatrie en Afrique du Sud, The South African Journal of Psychiatry évoque ainsi la question des tentatives de suicide pouvant émailler une grossesse. L’auteur rappelle que les recherches sur ce thème sont « limitées », car on considère généralement le suicide comme un phénomène « rare durant la grossesse. » Or cette étude (concernant toutes les patientes admises à l’hôpital de Durban pour une tentative de suicide durant une année choisie au hasard (en l’occurrence, l’année 2014) montre qu’il semble s’agir d’une idée reçue, et que le risque de comportement suicidaire « n’est pas rare pendant la grossesse », du moins pas aussi rare qu’on le croit.

L’auteur recense ici 9 états de grossesse, parmi 27 patientes hospitalisées pour une tentative de suicide, soit exactement une femme sur trois. A priori inattendue, cette proportion élevée confirme le bien-fondé de la politique d’hospitalisation établie dans cet établissement sud-africain : elle consiste à demander systématiquement « l’admission, l’évaluation et la prise en charge par des psychologues cliniciens, dans les 24 à 48 heures après son arrivée » aux urgences de tout sujet avec un comportement suicidaire. Dans le profil global de cette population, on note un âge moyen de 23,4 ans (± 5,9 ans) lors de cette tentative de suicide, avec un âge fœtal moyen de 22,7 semaines (7 à 38 semaines).

Un contexte particulier

Si la notion de trouble dépressif majeur (diagnostiqué ici une fois sur trois) apparaît, sans surprise, de même qu’une situation de « conflit avec le partenaire, relatif à son infidélité ou à un refus d’assumer sa paternité », un autre constat semble plus spécifique au contexte sud-africain[1] de cette étude : la fréquence importante (4 patientes sur 9, soit 44,4 % des cas) d’une séropositivité pour le VIH.

Certes, le faible effectif de l’étude peut compromettre sa généralisation à d’autres populations, mais elle suggère pourtant, indique l’auteur, que la grossesse « n’est pas toujours un facteur protecteur contre les tentatives de suicide », contrairement à une idée courante, et que des recherches approfondies à ce propos sont nécessaires, « sur des populations plus vastes, et en diversifiant les origines ethniques et les profils socio-économiques. »
 
[1] Rappelons qu’à la fin du XXème siècle, une controverse obscurantiste sur l’origine du Sida partagea l’Afrique du Sud et fut même relayée au plus haut niveau de l’état (https://fr.wikipedia.org/wiki/Thabo_Mbeki#Controverses_sur_le_sida). Pourtant médecin elle-même, la ministre de la Santé de l’époque affirma que « les remèdes traditionnels ne devaient pas s’enliser dans des essais cliniques », et rejeta l’« utilisation des protocoles occidentaux dans la recherche et le développement en Afrique. » Comme elle prétendait aussi combattre le Sida avec des « traitements alternatifs », notamment « la betterave, l’ail et le citron », les opposants à ces sornettes lui attribuèrent alors, avec humour, le surnom pittoresque de « Docteur Betterave. »
 
Dr Alain Cohen

Saint-Brieuc. La vie est possible après le suicide d’un proche

Saint-Brieuc. La vie est possible après le suicide d’un proche
Des professionnelles, des bénévoles, des élus constituent le réseau de prévention Misaco, créé par la Mutualité française Bretagne.
Des professionnelles, des bénévoles, des élus constituent le réseau de prévention Misaco, créé par la Mutualité française Bretagne. | OUEST-FRANCE
Constitué de professionnels et de bénévoles, le collectif de prévention du suicide Misaco, à Saint-Brieuc, se penche sur la question de l’après et de la résilience. Pour mieux accompagner les personnes endeuillées.
Créé en 2015 par la Mutualité française, le collectif Misaco du pays de Saint-Brieuc réunit des professionnels de la santé, de l’éducation et du social, des élus et des bénévoles, tous acteurs de la prévention du suicide. Ces personnes volontaires se réunissent tous les deux mois pour réfléchir à des actions collectives de prévention et à la manière d’accompagner les proches de suicidés.

Les Côtes-d’Armor, particulièrement touchées par le suicide
En Bretagne, région déjà la plus touchée par le suicide en France, les Côtes-d’Armor présentent le taux de mortalité par suicide le plus élevé, avec 127 décès annuels, selon les derniers chiffres de l’Observatoire de la santé en Bretagne (2016), et le plus grand nombre d’hospitalisations liées à une tentative. « La prévention du suicide est un enjeu majeur de santé publique en Bretagne, c’est aussi une problématique sur laquelle il est possible d’agir », assure Sophie Timon, animatrice du réseau Misaco pour la Mutualité française, qui compte douze réseaux en Bretagne et trois dans le département.

Des acteurs formés à repérer les signes annonciateurs
Grâce aux initiatives du réseau briochin, plus de 100 professionnels, élus et bénévoles ont déjà suivi les formations au « Repérage de la crise suicidaire ». Ce sont par exemple des assistantes sociales en contact avec des personnes en souffrance, des élus amenés à annoncer un décès, du personnel de pompe funèbre confronté quotidiennement au deuil… L’objectif étant d’améliorer la prévention mais aussi la prise en charge des personnes endeuillées.

Comment vivre après ?
Difficile pour la famille, les amis, les collègues, de vivre après un suicide. « Ce n’est pas la même chose de perdre quelqu’un par un suicide ou par une autre mort brutale, explique Sophie Thomas-Dornemain, animatrice au service promotion et éducation pour la santé à la Ville de Saint-Brieuc.  On ne l’évoque pas de la même façon. Il s’agit aussi de déculpabiliser ceux qui restent. » Les professionnels et des bénévoles peuvent « apporter du positif » aux personnes endeuillées, poursuit Sophie Timon. « Le suicide reste tabou dans la société. Il est important que les familles puissent trouver du soutien, que les personnes endeuillées qu’elles peuvent être accompagnées, qu’elles ont le droit de continuer à vivre. »

Parler pour casser une éventuelle « chaîne suicidaire »
En termes de prévention, « l’après suicide » consiste aussi à empêcher une éventuelle chaîne de suicides, dans une famille ou une entreprise où le drame s’est produit. « Des proches peuvent être tentés de se dire : il a eu le courage de se suicider, constate Roseline Molin, bénévole au Collectif vivre son deuil Bretagne.  Mais le suicide n’est pas une question de courage mais de souffrance. » Les non-dits favorisent la reproduction de l’acte suicidaire de génération en génération dans des familles. D’où l’importance de libérer la parole.
Une journée d’échanges et de sensibilisation sur le sujet est donc organisée vendredi 19 octobre, à Saint-Brieuc. Hervé Poëns, président de l’association Jonathan Pierres Vivantes Finistère - Côtes-d’Armor, viendra notamment parler du « Chemin de reconstruction d’un papa endeuillé : du deuil à la résilience ».
https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-brieuc-22000/saint-brieuc-la-vie-est-possible-apres-le-suicide-d-un-proche-6024633

***


Suicide d’un proche. Comment aider « ceux qui restent » 
Publié le 17 octobre 2018 www.letelegramme.fr Marina Chélin
 
Sophie Timon, chargée de la prévention suicide à la Mutualité française Bretagne, à Saint-Brieuc. 

Vivre après le suicide d’un proche. C’est ce thème difficile qui sera abordé, vendredi 19 octobre, par les membres du collectif Misaco (*). Dans le but d’être mieux outillés pour venir en aide « à ceux qui restent ». Le point avec Sophie Timon, qui orchestre le rendez-vous.
La Bretagne est-elle toujours la région de France la plus touchée par le suicide ?

Oui. On enregistre en Bretagne un taux de surmortalité de plus de 60 % par rapport à la moyenne nationale. Soit 770 décès par suicide en 2017, ce qui équivaut à plus de deux suicides par jour. Et en Bretagne, ce sont les Côtes-d’Armor qui connaissent la situation la plus défavorable, notamment en Centre-Bretagne. Pour exemple, dans le pays de Loudéac, on compte 37 décès par suicide pour 1 000 habitants. Dans le secteur de Saint-Brieuc, on est à 26 pour 1 000, sachant que le nombre de personnes qui ont eu recours à une hospitalisation pour une tentative de suicide est de 192 pour 1 000 habitants. Le chiffre est significatif et permet de mesurer la souffrance psychique des gens.

Faire le deuil d’une personne suicidée, est-ce un deuil à part ?
Tous les deuils sont singuliers. Mais le deuil suite à un décès brutal, que ce soit par un suicide ou un accident de la route, ça reste compliqué. Chaque famille va vivre le deuil de manière différente. Mais il faut que les personnes soient prises en charge suite à un décès par suicide pour éviter que ça ne se reproduise, qu’il y ait un effet de contagion.

Après un suicide, les proches sont confrontés à des sentiments complexes voire ambivalents comme la colère ou la culpabilité. Comment gère-t-on cela ?
Il faut rassurer ces personnes en leur disant qu’il est normal malheureusement de passer par toutes ces étapes de colère et de culpabilité.

Les proches d’un suicidé demandent-ils facilement de l’aide ?
Non. Dans un premier temps, les proches font face à ce cataclysme qui s’abat sur la famille. Il y a aussi un sentiment de honte - la honte de ne pas s’être rendu compte - qui bloque les proches. Il y a ensuite un chemin de résilience qui est propre à chacun. Je pense notamment au témoignage d’un papa qui a perdu son fils et qui expliquait qu’il a eu besoin de raconter son histoire par écrit pour réussir à continuer à vivre. C’est très différent d’une personne à l’autre, cela passe par l’écrit pour certains, par des groupes de parole pour d’autres avec des parents qui ont vécu la même chose.

Y a-t-il une stigmatisation du suicide dans la société ?
Il y a pas mal de fausses idées qui circulent et nous travaillons beaucoup sur leur déconstruction. Comme de dire « Parler du suicide à quelqu’un peut l’inciter à passer à l’acte ». En parler, ça ne précipite pas le passage à l’acte. Au contraire, le fait de nommer les choses, ça va permettre à la personne de voir que l’on s’est rendu compte de sa souffrance. Autre exemple : « Les personnes qui parlent du suicide ne passent pas à l’acte… » C’est faux, il faut toujours prendre au sérieux une personne qui parle de suicide. On se suicide rarement sans avoir auparavant exprimé un désespoir, un mal-être. Ou encore : « Il n’a pris que dix cachets, s’il avait vraiment voulu mourir il aurait employé les grands moyens ». Toute tentative de suicide n’est jamais anodine. C’est un appel à l’aide qui doit être pris au sérieux. Ce sont ces idées que l’on essaye de déconstruire dans la société pour ouvrir la parole. Il faut oser mettre des mots. Plus on en parlera et plus les gens auront aussi des facilités à aller chercher du soutien.

Peut-on de nouveau être heureux après le suicide d’un proche ?
Oui, c’est ce que l’on entend à travers les témoignages. Il faut du temps bien sûr. Le processus est long et parsemé d’obstacles. Les proches garderont toujours cette blessure, mais ils arrivent, oui, à retrouver goût à la vie.

Vers qui peut-on se tourner pour trouver de l’aide ?
On peut trouver de l’aide auprès de son médecin généraliste, mais aussi d’associations telles que le Collectif vivre son deuil Bretagne, au 02 99 53 48 82 ; Jalmalv 22 au 02 96 60 89 59 ou auprès de numéros d’écoute nationaux : SOS Suicide Phénix au 01 40 44 46 45 ; Suicide Écoute au 01 45 39 40 00.
(*) Misaco : Mission d’accompagnement de collectifs sur la prévention de la souffrance psychique et du suicide de Saint-Brieuc.
Retrouvez plus d'articles

© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/saint-brieuc/suicide-d-un-proche-comment-aider-ceux-qui-restent-17-10-2018-12109017.php#p2sFqseJAyd9rw71.99

MàJ REVUE DU WEB : Le mal-être a-t-il un genre ?

Vu sur Psychanalyse du suicide quotidien Discussion sur l'article de Cousteaux A. S., Pan Ke Shon J. L., « Le mal-être a-t-il un genre ? Suicide, risque suicidaire, dépression et dépendance alcoolique », Revue française de sociologie, janvier-mars 2008, 49-1

Lire le post http://psychanalysesuicide.fr/le-mal-etre-a-t-il-un-genre/ du 30 novembre 2012

1er post : 04/12/2012

Article en ligne

Le mal-être a-t-il un genre ? : Suicide, risque suicidaire, dépression et dépendance alcoolique
Anne-Sophie Cousteaux 1 Jean-Louis Pan Ké Shon 2
1 CDSP - Centre de données socio-politiques de Sciences Po
2 LSQ - Laboratoire de sociologie quantitative
Résumé : Le mal-être naît des interactions multiples entre une tension singulière, un individu doté de caractéristiques sociales et les valeurs et normes véhiculées par la société. Chaque genre emprunte tendanciellement des voies différentes pour exprimer son mal-être. Les risques suicidaires ou la dépression touchent en priorité les femmes alors que le suicide et la dépendance alcoolique sont principalement masculins. Dès lors, il y aurait un risque d’interprétation erronée à se focaliser sur une seule d’entre elles. Si les divergences entre ces expressions montrent les singularités des diverses voies empruntées par le mal-être et dévoilent des effets différenciés sur des populations spécifiques, à l’inverse leurs convergences viennent solidifier des conclusions généralisables à l’ensemble des individus. À partir de données récentes tenant compte des profondes modifications intervenues dans les manières de vivre à deux, la mobilisation d’indicateurs genrés permet alors de porter un regard neuf sur la surprotection féminine, la protection due au couple et aux enfants traditionnellement tirées du seul suicide.
Mots-clés :
Type de document :
Article dans une revue
Revue française de sociologie, Centre National de la Recherche Scientifique, 2008, 49 (1), pp.53 - 92
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01719438
Contributeur : Spire Sciences Po Institutional Repository <spire-web@sciences-po.fr>
Soumis le : mercredi 17 octobre 2018 - 10:45:23
Dernière modification le : vendredi 19 octobre 2018 - 11:36:18
Fichier  2008-le-mal-etre-a-t-il-un-gen...
Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01719438v2





jeudi 18 octobre 2018

MàJ AUTOUR DE LA QUESTION ETUDE RECHERCHE BEH La dépression, du mal-être à la maladie


BEH n°32-33 (16 octobre 2018)

BEH - Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'institut de veille sanitaire

  • La dépression, du mal-être à la maladie
  • La dépression en France chez les 18-75 ans : résultats du Baromètre santé 2017
  • La dépression dans la population active occupée en France en 2017. Baromètre santé 2017
  • Prise en charge des patients avec troubles anxieux entre 2010 et 2014 dans les établissements ayant une autorisation en psychiatrie en France métropolitaine : analyse des données du RIM-P
Lire le BEH
 
 Article sur le sujet
 

Dépression et travail: «8,2 % des actifs ont vécu une dépression en 2017»

INTERVIEW Une série d'études de Santé Publique France, publiées ce mardi, montrent qu'un Français sur 10 a vécu un épisode dépressif en 2017 et révèlent les professions, genres et tranches d'âge les plus concernées...

Propos recueillis par Oihana Gabriel   Publié le 16/10/18 sur https://www.20minutes.fr*

La dépression-maladie, à ne pas confondre avec une baisse de moral courte, reste méconnue et pour certains sous-diagnostiquée en France.
Le Baromètre santé de Santé Publique France explore ce sujet de la dépression et révèle ce mardi que les femmes sont deux fois plus concernées par cette maladie psychiatrique.
Une étude se concentre sur les actifs en emploi et révèle que 11,4% des femmes actives et 5,3% des hommes ont traversé une épisode dépressif en 2017 et certains métiers sont plus touchés que d'autres, du moins pour les hommes.

Le travail, c’est la santé ? Pas toujours… Selon un sondage Odoxa publié en juin, plus de la moitié des Français estime que le travail est une cause majeure de dépression. Si les études de Santé Publique France ne répondent pas précisément à cette question du lien entre travail et dépression, elles mettent en lumière des renseignements précieux sur ces Français touchés par des épisodes dépressifs, leur âge, métier, genre… Autant d’informations qui pourraient aider à imaginer une prévention plus efficace et plus ciblée. L’une de ces études se penche notamment sur les Français actifs en emploi qui ont vécu une dépression en 2017. Pour décrypter ces chiffres et pourcentages, 20 Minutes a interrogé Imane Khireddine-Medouni, épidémiologiste à Santé Publique France et co-auteure de cette étude du Baromètre santé concentrée sur les actifs.


Comment différencier un petit coup de mou et un patient qui fait une dépression-maladie ?

La dépression répond à une définition claire qui, comme pour toutes les maladies psychiatriques, est précisée par le DSM 5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders). Pour repérer ce qu’on appelle à épisode dépressif caractérisé (EDC), il faut repérer plusieurs symptômes, tristesse ou perte d’intérêt, à laquelle on associe au moins trois symptômes secondaires : épuisement, manque d’énergie, prise ou perte d’au moins 5 kg, difficultés pour dormir, pour se concentrer, perte de confiance en soi et pensée de mort. Mais surtout, ces symptômes doivent être présents de façon continue pendant au moins 15 jours.

Ces études renseignent à la fois sur le pourcentage de Français qui ont en 2017 traversé un épisode dépressif, mais également son évolution puisque la même étude avait été menée en 2005 et en 2010…

En 2017, une personne sur 10 environ a connu un épisode dépressif dans les douze derniers mois. Quant à l’évolution, on note une période de stabilité de 2005 à 2010 et une augmentation de près de 2 points entre 2010 et 2017, qui concerne davantage les femmes, les personnes sans activité professionnelle et les faibles niveaux de revenus.

Est-ce que ces résultats doivent alerter sur cette maladie peu connue et pour certains sous-diagnostiquée ? Bien sûr. Au regard de la forte prévalence (1 personne sur 10) et des impacts sociaux, économiques et sanitaires importants de la dépression (notamment en termes de conduites suicidaires, d’arrêts de travail, et de retentissements sur l’entourage), ces données doivent interpeller les pouvoirs publics.

Justement, vous vous êtes concentrée dans une étude sur la population active en emploi et les différences entre professions, que faut-il en retenir ?

Environ 8,2 % des actifs en emploi ont vécu une dépression en 2017. Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes, avec un taux de 11,4 % pour les unes contre 5,3 % pour les autres. Chez les hommes, il y a des différences selon les secteurs d’activité, contrairement aux femmes. Les secteurs de l’hébergement, la restauration, les activités financières et assurance et enfin les arts et spectacles sont les plus concernés. En cas de burn-out ou bore-out, l'individu n'arrive souvent plus à faire son travail. -

On peut d’ailleurs s’étonner de voir par exemple que les agriculteurs sont les moins concernés par les dépressions… Une donnée à nuancer pour plusieurs raisons. Dans les données du baromètre, le nombre d’agriculteurs est peu élevé, il s’avère donc difficile de tirer des conclusions. D’autres sources de données, notamment une cohorte spécifique sur les travailleurs du monde agricole nommée Coset-MSA en cours, donneront à l’avenir des informations beaucoup plus précises. Mais ce qu’on peut supposer, c’est que les agriculteurs sont très concernés par une surmortalité par suicide, mais ont moins tendance à déclarer des problèmes de santé mentale.

Autre nuance à apporter, cette étude ne dit pas si cette dépression est liée au travail…

Tout à fait. C’est très important : l’étude se base sur la description de la dépression des personnes en emploi, mais ça ne veut pas dire qu’elle est causée par le travail. Il pourrait y avoir une part expliquée par les conditions de travail, mais aussi d’autres hypothèses. On peut notamment imaginer un biais concernant le recrutement initial de personnes vulnérables, qui risquent davantage de faire un épisode dépressif.

Pour les femmes, la prévalence est équivalente quel que soit l’âge, le secteur d’activité ou la catégorie socioprofessionnelle. Ce qui n’est pas le cas pour les hommes. Comment expliquer cette différence ?
Rappelons d’abord que cette étude se base sur du déclaratif, donc cette différence pourrait s’expliquer par le fait que les hommes seraient moins enclins à rapporter un problème de santé mentale que les femmes. Pour expliquer l’absence de différence selon la catégorie socioprofessionnelle, c’est quelque chose qu’on constate dans énormément de rapports : le travail joue un rôle social différent selon les genres. Par exemple, les hommes sont davantage affectés par le chômage ou une baisse de revenu. Mais ce sont des pistes d’explications à approfondir.

On a parfois du mal à s’y retrouver : selon un sondage de juin 2018, le travail est une cause majeure de dépression pour 58 % des Français, mais au contraire, certains défendent l’idée que travailler protège de ce risque, est-ce que votre étude donne des éléments de réponse sur cette question ?
Ce n’est pas exactement le rôle de ce rapport. On constate des associations entre l’exposition à certains facteurs professionnels délétères et le fait d’avoir fait une dépression-maladie, mais on ne peut pas parler de causalité. Par exemple, une personne peut avoir déclaré qu’elle avait peur de perdre son emploi, mais on ne sait pas si c’est cette peur qui a provoqué la dépression ou si c’est la dépression qui amplifie cette angoisse. Normalement, le travail devrait être un facteur de protection. Par contre, il y a des facteurs professionnels délétères qui peuvent altérer la santé mentale : la forte demande psychologique, la violence sur le lieu de travail, le manque de latitude décisionnelle, l’isolement social au travail…

Ces pourcentages et profils types peuvent-ils aider à améliorer la prévention ?

Oui. Le milieu du travail, c’est un environnement favorable pour développer des actions de prévention de la santé. Or, ces études donnent des renseignements sur les secteurs d’activité et tranches d’âge les plus touchés par la dépression. Autant d’informations qui pourraient orienter des actions de prévention ciblées sur les populations les plus à risque. Sur cette question de l’âge, la prévalence augmente chez les hommes entre 25 à 45 ans. Pourquoi ? On peut penser qu’après 45 ans les personnes les plus fragilisées, celles qui ont fait plusieurs épisodes dépressifs, sont exclues du monde du travail. Ne restent actives que les personnes en meilleure santé.

* Au total, 14.520 personnes actives occupées, dont 51 % d’hommes, âgées de 18 à 75 ans, résidant en France métropolitaine, ont été interviewées par l’institut de sondage Ipsos Observer entre le 5 janvier et le 18 juillet 2017. 
 

PARUTION Santé mentale et souffrance psychique Un objet pour les sciences sociales

Santé mentale et souffrance psychique
Un objet pour les sciences sociales

Simeng WANG , Isabelle COUTANT,  CNRS Editions octobre 2018

Selon l’OMS, les troubles psychiques concerneraient une personne sur quatre dans le monde. En France, ces troubles occasionnent chaque année plus de 10_000 suicides et près de 200_000 tentatives. Parallèlement, la vente d’antidépresseurs a été multipliée par sept entre 1980 et 2000. Ces pathologies ne peuvent se résumer à une affaire de connexions intra-cérébrales car les peines, les souffrances, les inhibitions, les déceptions, les angoisses, les peurs sont aussi liées aux environnements social et culturel.

Aborder le psychisme du point de vue des sciences sociales permet de mieux comprendre, analyser et prendre en charge la santé mentale. Émile Durkheim sur le suicide et plus tard Michel Foucault sur la folie ont ouvert la voie. Cet ouvrage souhaite la poursuivre en étudiant également les interactions entre systèmes de soins et politiques publiques, en repensant le rôle et la fonction de la psychiatrie, en enquêtant au plus près des individus et des groupes qui font l’objet des interventions « psy », mais aussi au plus près des soignants.
La santé mentale est en effet devenue le nouveau langage des luttes sociales. C’est pour répondre à cette exigence de notre monde contemporain que cet ouvrage à vocation pédagogique a été conçu.


Simeng WANG
Simeng Wang est sociologue, chargée de recherche au CNRS (Cermes3). Ses travaux se situent entre autres au croisement des migrations internationales et de la santé dans un monde globalisé. Elle est notamment l’auteure d’Illusions et souffrances. Les migrants chinois à Paris, 2017. Isabelle COUTANT


Isabelle Coutant est sociologue au CNRS (Iris). Elle est spécialisée en ethnographie urbaine et s’est régulièrement intéressée à la question de la souffrance psychique d’un point de vue sociologique. Elle a récemment publié Troubles en psychiatrie, 2012, et Les migrants en bas de chez soi, 2018.

25,00 €

Santé mentale et souffrance psychique
Discipline : Sociologie / Ethnologie / Anthropologie
Publication date : 25/10/2018
Auteurs : Simeng WANG, Isabelle COUTANT
ISBN : 978-2-271-08946-5
Format : 15.0 x 23.0 cm
Reliure : Broché
Pagination : 416
http://www.cnrseditions.fr/sociologie-ethnologie-anthropologie/7681-sante-mentale-et-sou-rance-psychique.html



mardi 16 octobre 2018

MANIFESTATION Bourbriac et Tréguier (22) 23 oct & 24 oct Soirées Grand Public : la Vie après la disparition d'un proche par suicide

Soirées Grand Public : la Vie après la disparition d'un proche par suicide - Bourbriac et Tréguier



Du 23 oct au 24oct.
Grand public

Évènements, Pour Information
Soirées Grand Public : la Vie après la disparition d'un proche par suicide - Bourbriac et Tréguier

La fondation Bon Sauveur et les territoires du Pays de Guingamp et de Lannion Trégor Communauté vous convient aux soirées grand public abordant la thématique " La vie après la disparition d'un proche par suicide" : libérer la parole sur un sujet sensible qu'est le suicide et le deuil après suicide, et accompagner vers une compréhension du phénomène et des aides appropriées.

La fondation Bon Sauveur et les territoires du Pays de Guingamp et de Lannion Trégor Communauté vous convient aux soirées grand public abordant la thématique " La vie après la disparition d'un proche par suicide".


Ces deux soirées ont lieu consécutivement avec pour projet : libérer la parole sur un sujet sensible qu'est le suicide et le deuil après suicide, et accompagner vers une compréhension du phénomène et des aides appropriées.


Au programme :

- Projection du documentaire "La vie après le suicide d'un proche" réalisé par Katia Chapoutier,

- Témoignage de Paul Guibert (parent endeuillé intervenant dans le documentaire)

- Échanges avec Mélanie Coquelin (Psychologue), Dr Jacques Bernard (psychiatre), Charles Coquelin (Infirmier), tous trois Animateurs de la Cellule prévention du suicide de la Fondation Bon Sauveur.

Ces actions ont lieu :
Le mardi 23 octobre, à la Salle des Forges de BOURBRIAC, à 20h



Le mercredi 24 octobre, au Théâtre de l'Arche de TREGUIER, à 20h.




En comptant sur votre présence et vous remerciant pour le relai de ces actions sur les territoires.

Source https://www.fondationbonsauveur.com/agenda-133/soirees-grand-public-la-vie-apres-la-disparition-d-un-proche-par-suicide-bourbriac-et-treguier-364.html?cHash=f01fe446bd5ee3894737aa21558a5284

lundi 15 octobre 2018

Bientôt un réseau de veilleurs en Mayenne pour prévenir les crises suicidaires dans le milieu agricole

Agriculture – Pêche
Bientôt un réseau de veilleurs en Mayenne pour prévenir les crises suicidaires dans le milieu agricole
dimanche 14 octobre 2018 à 8:20 Par Germain Treille, France Bleu Mayenne

C'est la MSA, la sécurité sociale des agriculteurs, qui va mettre en place ce dispositif en 2019 dans le département.
Mayenne, France

Il existe déjà une cellule de prévention composée de médecins, d'assistantes sociales et de psychologues. C'est elle qui entre en contact avec les personnes en situation de détresse.

Sur le terrain, ce sont les élus, les amis, les familles qui font remonter toutes les informations sensibles vers la MSA. Un rôle de repérage primordial. Un accompagnement social est ensuite proposé à l'agriculteur à l'état de santé psychologique fragile.

Un numéro de téléphone est aussi en service avec des psys à l'écoute, 24/24 et 7 jours sur 7 : 09 69 39 29 19.

Ce dispositif, qui fonctionne bien assure-t-on à la MSA, sera, dès l'année prochaine, étoffé, davantage structuré. Avec donc la mise en place d'un réseau de veilleurs. La sécu agricole cherche à recruter des bénévoles volontaires afin de constituer des groupes de prévention.

Des professionnels de santé, le facteur du coin, le boulanger, le restaurateur, le vendeur de tracteurs, tous ceux et toutes celles qui ont régulièrement des contacts avec les agriculteurs.

D'après la MSA, les paysans, qui se suicident, sont, dans une très large majorité des cas, des hommes entre 40 et 55 ans. L'isolement familial, géographique et l'accumulation de dettes sont les principaux facteurs des crises suicidaires à la campagne.

La dernière statistique officielle connue remonte à la période 2012-2015 : 500 agriculteurs se sont donnés la mort en France. Ce serait beaucoup plus selon d'autres sources.

Parti depuis le 23 septembre de chez lui, dans le Sud-Ouest, un homme vêtu d'un blouson rouge, béret sur la tête et bâton de pèlerin en main, fait une longue marche pour sensibiliser les responsables et le grand public à ce fléau. Il s'appelle Patrick Maurin, un conseiller municipal de Marmande.

Il vient de traverser les Pays de la Loire et termine sa randonnée citoyenne ce dimanche dans le Morbihan : "je suis en dehors du système. Je ne suis pas agriculteur. Il faut que j'arrive à faire prendre conscience qu'il y a un réel malaise sur ce sujet. Nous devons activement les aider à vivre et non à mourir. J'ai envoyé un courrier au Président de la République pour l'interpeller. Les fondations de la France, c'est la terre. Et s'il n'y a pas de fondations, ça se casse la figure. Je sens qu'il y a un abandon de la classe politique".

https://www.francebleu.fr/infos/agriculture-peche/bientot-un-reseau-de-veilleurs-en-mayenne-pour-prevenir-les-crises-suicidaires-dans-le-milieu-1539348508
 

APPEL A PROJETS 2019 Fondation de France Soutenir les jeunes en souffrance psychique

APPEL A PROJETS 2019
Santé des jeunes

Soutenir les jeunes en souffrance psychique
Addictions, risques suicidaires, troubles des conduites alimentaires, émergences des pathologies psychiatriques...
Date limite de transmission des dossiers: 16 janvier 2019 avant 17h

"Madame, Monsieur,

J'ai le plaisir de vous communiquer l'appel à projets "Santé des jeunes: soutenir les jeunes en souffrance psychique" de la Fondation de France.

Cet appel à projets s'adresse aux associations et à toutes structures à but non lucratif qui accompagnent les adolescents et le jeunes adultes en souffrance psychique, avec les objectifs suivants:
Renforcer les capacités des professionnels à évaluer les risques sous-jacents et/ou initier des thérapeutiques adaptées;
Développer de nouvelles actions permettant de repérer les situations de détresse dès leur apparition et/ou de prendre en charge des jeunes en souffrance sur la durée;
Renforcer l'accompagnement des familles dans la prise en soins des patients;
Prévenir les ruptures de soins et favoriser l'autonomie des jeunes.

Attention, nos demandes de subvention se font désormais uniquement en ligne. Nous recommandons vivement aux candidats de créer leur profil très rapidement et d'anticiper au maximum le remplissage du formulaire en ligne.

Vous trouverez ci-après le lien vous permettant de télécharger la plaquette informative de l'appel à projets:

Appel à projets "Santé des jeunes" 2019

La transmission des dossiers de candidature se fera uniquement en ligne, à partir du 15 octobre 2018 et jusqu'au 16 janvier 2019 avant 17h. Vous trouverez en cliquant sur le lien ci-dessous les modalités d'envoi:  Modalités d'envoi

Je vous serai très reconnaissante de bien vouloir diffuser cet appel à projets auprès des personnes qui vous paraissent susceptibles d'y répondre.

Je suis à votre disposition pour vous donner de plus amples informations, et vous prie de recevoir, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées. Mélanie HUBAULT
Responsable du programme "Santé des jeunes"
01 44 21 31 44"

Source mail du 15/10




vendredi 12 octobre 2018

Ceux qui sont laissés pour compte: travailler avec les familles endeuillées par suicide

Ceux qui sont laissés pour compte: travailler avec les familles endeuillées par suicideD'après "Those Left Behind: Working With Suicide-Bereaved Families"

La rumination est courante chez les personnes endeuillées par suicide et est unique par rapport aux réactions au deuil pour d'autres raisons.
Le suicide, dixième cause de décès aux États-Unis, est en hausse.(1) En 2016, près de 45 000 Américains âgés de 10 ans ou plus se sont suicidés, soit une augmentation de 30% depuis 1999.(1) Le suicide d'une personne a des effets considérables sur un large éventail de personnes, dont la famille immédiate et élargie, les amis, les connaissances, les professionnels de la santé et de la santé mentale.2
"Le chagrin après le suicide d'un être cher a des points communs avec le chagrin qui suit d'autres types de pertes d'êtres chers, mais il a aussi des caractéristiques uniques", a déclaré Sidney Zisook, MD, professeur de psychiatrie à l'Université de Californie à San Diego. Conseiller en psychiatrie.
Entouré de silence
"La stigmatisation est probablement au sommet de la liste des problèmes qui affectent les personnes en deuil par le suicide d'un être cher", a déclaré le Dr Zisook.
Une revue de la littérature comparant les familles de personnes endeuillées par  suicide à d'autres groupes de personnes endeuillées a révélé que les familles de personnes
endeuillées par  suicide signalaient des niveaux plus élevés de rejet, de honte, de stigmatisation, de nécessité de dissimuler la cause de la mort de leur proche et de blâme (3). la société estime que l'acte de suicide est un échec de la part de la victime et de sa famille pour faire face à un problème émotionnel 4. » La stigmatisation et la honte empêchent de demander de l'aide et de recevoir de l'aide de la part de professionnels de la santé mentale, d'amis et de membres de la famille (5).
«J'ai traité des personnes pour lesquelles un suicide dans la famille n'a jamais été reconnu ou fait l'objet de discussions», a raconté le Dr Zisook.
Il a décrit un patient de 70 ans qui avait tenté de se suicider lorsqu'il était jeune, mais cela n'a jamais été mentionné ni discuté par sa famille. "Enfin, il a pu en parler et en pleurer et a regretté qu'il n'ait jamais été autorisé à en parler jusqu'à présent et que cela ait été enveloppé de silence", a-t-il déclaré.
Culpabilité et blâme
Les sentiments de culpabilité se chevauchent souvent avec la honte, aggravant le sentiment de stigmatisation. Les personnes
endeuillées par  suicide ressentent souvent «une culpabilité intense ou un sentiment de responsabilité face à la mort (6)».
Bien que l'autoaccusation puisse être présente après toute perte, il est plus fréquent après une perte par suicide, a observé le Dr Zisook. "Il y a un sentiment fréquent que vous pourriez ou auriez dû faire quelque chose pour l'empêcher, et la culpabilité est très courante."
L'auto-accusation est l'un des aspects d'une tendance plus générale à trouver quelqu'un à blâmer pour le suicide, a-t-il noté.
«Le survivant peut blâmer la personne qui a choisi de mourir ou peut-être blâmer quelqu'un qui n'en a pas fait assez, qui n'a pas fourni assez de soins, qui n'a pas répondu à un appel téléphonique, qui a manqué des signaux importants, qui s'est disputé ou qui a déçu le personne, ou aurait pu interrompre ou empêcher la mort d’une manière ou d’une autre. Ou bien la victime peut accuser le médecin d'avoir manqué des signaux, de ne pas avoir traiter la dépression ou d'avoir prescrit le mauvais médicament », a déclaré le Dr Zisook.
L'auto-accusation est particulièrement fort lorsque le défunt est l'enfant d'une personne.
«Perdre un membre de sa famille par suicide est traumatisant, mais il n'y a probablement pas de plus grand cauchemar [que de perdre un enfant par suicide], car les parents estiment que leur travail consiste à subvenir aux besoins de leurs enfants, à les prendre en charge, à les rendre heureux et à bien vivre, le suicide peut donner aux parents le sentiment d'être un échec dans cet important travail de leur vie », a-t-il commenté.
Rumination et colère
La rumination est fréquente chez les personnes atteintes par un deuil par suicide et est unique par rapport aux réactions des personnes endeuillées par d'autres pertes, a souligné le Dr Zisook.
«Quand une personne décède d'un cancer, les proches ne se demandent généralement pas pourquoi la personne est décédée. En cas de suicide, les survivants se demandent pourquoi elle l'a fait - pourquoi, pourquoi, pourquoi», a-t-il déclaré.
Le suicide est parfois un «choc total» pour les survivants, qui peuvent penser: «Il semblait aller mieux." "Elle avait changé sa vie." "Il faisait des projets pour l'avenir."
À la rumination s'ajoutent des sentiments de rejet et d'abandon: «Pourquoi m'a-t-elle fait cela?» «Ne m'a-t-il pas aimé?» «Comment a-t-elle pu me quitter?
Ces sentiments peuvent entraîner de la colère contre le défunt (6), ce qui peut aggraver la culpabilité
Le deuil compliqué et la dépression
La rumination contribue au deuil compliqué , «un état douloureux et invalidant… caractérisé par un deuil aigu et prolongé et des caractéristiques psychologiques compliquées, telles que des pensées d'auto-accusations et l’évitement excessif des rappels de la perte» 7. Au moment du décès, certaines personnes  peuvent «passer de longues périodes à essayer de se sentir plus proches du défunt à travers des images, des souvenirs, des vêtements ou d'autres objets associés à l'être cher». 8 Si il n'est pas traitée, le deuil compliqué peut durer des années, voire indéfiniment. .7 "La perte d'un être cher par suicide peut être un facteur de risque pour le deuil compliqué", a déclaré le Dr Zisook.


"Le deuil est le processus par lequel les personnes endeuillées cherchent et trouvent des moyens d'allumer à nouveau la lumière dans le monde. Lorsqu'il réussit, le deuil amène les gens à se sentir profondément liés aux êtres chers décédés tout en étant en mesure d’imaginer un avenir satisfaisant sans eux… Le deuil a été transformé et intégré »et« la présence continue de la perte n’est plus insistante ni perturbatrice. ”8
En revanche, le deuil compliqué est une «forme de deuil chronique
invalidant provoquée par une interférence avec le processus de guérison» qui «fait dérailler» le processus de deuil et «empêche le processus de guérison naturel de progresser» 8.
Séquelles sur la santé physique et mentale
Les personnes endeuillées par suicide sont vulnérables aux difficultés physiques, psychologiques et psychosomatiques. (9) Une étude a révélé que le quart des personnes endeuillées par un suicide présentaient des niveaux élevés de dépression et de stress et que près du cinquième avaient des niveaux d'anxiété élevés (10) et post-traumatiques. les troubles de stress et l’affaiblissement de l’environnement social et de l’emploi.(6) Les réactions psychosomatiques comprenaient des douleurs physiques ou graves, une perte d’appétit, un manque d’énergie et des troubles du sommeil. (10)
Les survivants courent eux-mêmes un risque élevé de pensées suicidaires ou de suicide .(11) Une étude menée auprès de 3432 jeunes adultes ayant perdu leurs amis proches ou des membres de leur famille à la suite d'un suicide a révélé que leur probabilité de se suicider était plus élevée que celle des personnes endeuillées par des causes soudaines et naturelles . Il est à noter que l'effet de seuil par suicide était similaire, que les participants endeuillés
aient ou non un lien de parenté avec la personne décédée (12).
Impact sur la cellule familiale
Le suicide d'un membre de la famille laisse une marque indélébile sur les survivants, affectant chaque individu, la famille dans son ensemble, ainsi que des réseaux sociaux plus larges (13). L'impact du suicide est dans une certaine mesure influencé par la fonction ou le dysfonctionnement de la famille avant le suicide (13). De plus, le suicide peut affecter la communication familiale et le processus de développement des enfants (13). La rupture conjugale est également plus fréquente chez les parents d'enfants décédés par suicide (14).

Approches postvention
«Postvention», un terme inventé par Schneidman, désigne les soins cliniques fournis après un suicide. (2,15.)
Thérapie de deuil compliquée
La thérapie compliquée du deuil Complicated grief therapy (CGT) , un manuel, structuré, en 16 protocoles à suivre, s’est révélée efficace dans le traitement du deuil compliqué chez les adultes endeuillés par suicide (7). Elle inclut l’autorégulation, la concentration sur des objectifs à atteindre, la reconstruction des liens, le retour au récit du décès, l
e retour au monde et la création de souvenirs et de liens durables. (7)
Discussion proactive et éducation
Le Dr Zisook a recommandé " d'ouvrir un dialogue et de parler aux patients qui ont perdu quelqu'un à la suite d'un suicide pour le normaliser, en un sens, c'est-à-dire pour normaliser leurs réactions, leur faire savoir combien il peut être difficile d'en parler et les informer des sentiments qui persistent, comme la culpabilité personnelle ".
Il a suggéré de parler de la question de la culpabilité et de «faire savoir au survivant - par exemple, si il s'est disputé avec la personne décédée - que la dispute n’est pas ce qui a tué la personne,
mais plutôt une foule d'événements qui surviennent chez une personne souffrant maladie mentale, créant une tempête qui a submergé la personne et lui a fait  sentir qu'il n'y avait pas d'autre option. "
Groupes de soutien
Le soutien émotionnel est important et un groupe de soutien homogène est plus utile qu'un groupe généralisé, a déclaré le Dr Zisook. Par exemple, les parents endeuillés par suicide bénéficieront probablement davantage d'un groupe de soutien spécifiquement destiné aux parents d'enfants suicidaires que d'un groupe hétérogène de parents ayant perdu leurs enfants.

L'éducation et des informations sur les groupes de soutien sont disponibles à la Fondation américaine pour la prévention du suicide (https://afsp.org/) et à l'Association américaine de suicidologie (https://www.suicidology.org/).
La pharmacothérapie a-t-elle un rôle?
La pharmacothérapie sans interventions psychosociales n'est pas utile, a souligné le Dr Zisook. Son groupe a comparé
le citalopram en monothérapie, avec citalopram, avec citalopram et CGT chez 58 personnes atteintes de deuil compliqué suite à un suicide, et a révélé que seulement 35% des participants du groupe sous médication avaient terminé leur traitement par médicament contre 81% dans le groupe de traitement mixte 7. De plus, les améliorations dans le groupe CGT étaient " considérables" . La CGT était à la fois bien acceptée et efficace pour atténuer la gravité des symptômes, les idées suicidaires passives, les troubles fonctionnels liés au deuil, l’évitement et les croyances mal adaptées.7
Counselling familial
La consultation familiale en cas de deuil peut faciliter le processus de deuil. (16) Il est important d'informer les membres de la famille des différentes manières dont les individus peuvent gérer leur deuil afin de faciliter leur compréhension mutuelle. (16)  Les membres de la famille peuvent également avoir besoin d'une assistance pratique ou financière - par exemple, une aide pour les arrangements funéraires et les dépenses ou la garde des enfants. (16) 

Autres modalités de guérison
Les activités utiles peuvent inclure des rituels, des cérémonies, allumer des bougies, revoir des images et des souvenirs,
la recherche de nouvelles informations sur la personne décédée ou même sur sa mort, et l'expression artistique. (2). Les activités religieuses et spirituelles peuvent être utiles à certaines personnes, tout comme l'activité physique régulière, une bonne nutrition, l'hygiène du sommeil, et " prendre du temps pour soi ".(2)

Conclusion
Le suicide de célébrités telles que Robin Williams et Anthony Bourdain a attiré l'attention sur la question du suicide et ouvert des pistes de discussion, a déclaré le Dr Zisook, et la désignation de septembre comme Mois national de sensibilisation à la prévention du suicide (17) est une étape importante dans la prise de conscience de ce problème urgent.
"Ces progrès nous aident à lutter contre la stigmatisation, mais nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir", a-t-il déclaré.

 

References
  1. Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Suicide rising across the US. www.cdc.gov/vitalsigns/suicide/. Accessed September 20, 2018.
  2. Shear MK, Zisook S. Suicide-related bereavement and grief. In: Koslow SH, Ruiz P, Nemeroff CG (eds). A Concise Guide to Understanding Suicide. Cambridge, UK; Cambridge University Press: 2014.
  3. Sveen CA, Walby FA. Suicide survivors' mental health and grief reactions: a systematic review of controlled studies. Suicide Life Threat Behav. 2008;38(1):13-29.
  4. Cvinar JG. Do suicide survivors suffer social stigma: a review of the literature.Perspect Psychiatr Care. 2005;41(1):14-21.
  5. Kučukalić S, Kučukalić A. Stigma and suicide. Psychiatr Danub. 2017;29(Suppl 5):895-899.
  6. Tal I, Mauro C, Reynolds CF 3rd, et al. Complicated grief after suicide bereavement and other causes of death.Death Stud. 2017;41(5):267-275.
  7. Zisook S, Shear MK, Reynolds CF, et al.  Treatment of complicated grief in survivors of suicide loss: a HEAL report. J Clin Psychiatry. 2018;79(2).
  8. Shear MK. Grief and mourning gone awry: pathway and course of complicated griefDialogues Clin Neurosci. 2012;14(2):119-128.
  9. Spillane A, Larkin C, Corcoran P, Matvienko-Sikar K, Riordan F, Arensman E. Physical and psychosomatic health outcomes in people bereaved by suicide compared to people bereaved by other modes of death: a systematic reviewBMC Public Health. 2017;17:939.
  10. Spillane A, Matvienko-Sikar K, Larkin C, Corcoran P, Arensman E. What are the physical and psychological health effects of suicide bereavement on family members? An observational and interview mixed-methods study in IrelandBMJ Open. 2018;8(1):e019472.
  11. Jordan JR. Postvention is prevention-The case for suicide postvention. Death Stud. 2017;41(10):614-621.
  12. Pitman AL, Osborn DP, Rantell K, King MB. Bereavement by suicide as a risk factor for suicide attempt: a cross-sectional national UK-wide study of 3432 young bereaved adults. BMJ Open. 2016;6(1):e009948.
  13. Cerel J, Jordan JR, Duberstein PR. The impact of suicide on the family. Crisis. 2008;29(1):38-44.
  14. Bolton JM, Au W, Leslie WD, et al. Parents bereaved by offspring suicide: a population-based longitudinal case-control study. JAMA Psychiatry. 2013;70(2):158-67.
  15. Shneidman, E. Postvention: The care of the bereaved. In: Pasnau R. (ed.), Consultation in Liaison Psychiatry. New York, NY; Grune and Stratto; 1975.
  16. Flynn L, Robinson E. Family issues in suicide postvention. Australian Institute of Family Studies. AFRC Briefing No. 8 (February 2008). https://aifs.gov.au/cfca/publications/family-issues-suicide-postvention. Accessed September 20, 2018.
  17. American Association of Suicidology. National Suicide Prevention Week—September 9-15, 2018. www.suicidology.org/about-aas/national-suicide-prevention-week. Accessed September 20, 2018.

https://www.psychiatryadvisor.com/suicide-and-self-harm/those-left-behind-working-with-suicide-bereaved-families/article/805241/