Résumé
Les patients présentant un trouble psychiatrique ont
une diminution de leur espérance de vie en lien avec un taux élevé de
suicide et aux comorbidités non psychiatriques. De plus, les patients
ayant fait une tentative de suicide (TS) sont particulièrement à risque
de récidive et de décès prématuré.Premièrement, nous avons tenté
d'identifier des facteurs de risque de récidive avec des approches
statistiques innovantes. Ainsi, nous avons pu montrer que patients ayant
un trouble de l'usage d'alcool et ayant consommé de l'alcool lors de
leur TS, les patients souffrant d'un trouble anxieux, ceux ayant fait
plus de 2 TS et enfin ceux qui consomment des benzodiazépines et/ou des
hypnotiques ont un risque élevé de récidive.Ensuite, nous avons estimé
le taux de décès par suicide après une TS à l'aide d'une méta-analyse.
Nos résultats ont montré un taux de 2,8% à 1 an. Puis, nous avons
recherché les causes de décès dans la cohorte Vigilans. Un an après la
TS, les causes les plus fréquentes de décès étaient le suicide et les
causes cardiovasculaires.Enfin, nous avons montré un exemple
d'évaluation d'un dispositif de prévention du suicide. Nous avons évalué
l'efficacité de la formation d'agents sentinelles dans les maisons de
retraite. Nos résultats montrent une amélioration des connaissances sur
la crise suicidaire et une diminution du nombre de TS après la
formation.En conclusion, la diminution de la morbi-mortalité des
suicidants passe par une prise en charge globale : par la prévention du
suicide, mais également par la prise en charge des pathologies non
psychiatriques.
Alice Demesmaeker. La morbi-mortalité par suicide : de l'épidémiologie
longitudinale à l'évaluation d'un dispositif de prévention. Médecine
humaine et pathologie. Université de Lille, 2023. Français. ⟨NNT : 2023ULILS014⟩. ⟨tel-04146644⟩