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mardi 6 février 2018

COMMUNIQUÉ DE PRESSE ARS de Normandie déploie un dispositif pour prévenir le suicide « VigilanS»

COMMUNIQUÉ  DE PRESSE

Caen, le 5 février 2018
« VigilanS» : l’Agence régionale de santé  déploie un dispositif pour prévenir le suicide
À l’occasion de la journée nationale de prévention du suicide ayant lieu le 5 février, l’Agence régionale de santé de Normandie tient à valoriser le dispositif «VigilanS» mis en place depuis deux ans, et rappelle l’importance de la promotion de la santé mentale.
La prévention du suicide : une priorité de santé publique en Normandie
Selon  le rapport de l’observatoire national du suicide paru en 2016, la  Normandie demeure parmi les
régions les plus impactées en  termes de mortalité par suicide. Sur la période 2011-2013, avec un
taux standardisé de mortalité par suicide de 20 décès pour 100 000 habitants, la région se situe en
troisième position des régions les plus touchées après la Bretagne et les Hauts-de-France.
« VigilanS» : une réponse pour prévenir les récidives suicidaires
Pour faire face à cet enjeu de santé publique, l’Agence régionale de santé de Normandie déploie
depuis 2016 un dispositif de soin innovant destiné à la prévention de la récidive suicidaire : « VigilanS».
Ce dispositif s’appuie sur les structures de soins existantes dans la région et aide à tisser un véritable
réseau autour des personnes en crise suicidaire. Il est constitué d’une cellule de coordination s'appuyant sur des rendez-vous téléphoniques pour les personnes suicidantes, et d’une ligne
téléphonique dédiée pour les professionnels de santé impliqués dans le parcours de soin de ces
personnes. « VigilanS» est actuellement déployé dans la Manche . Il le sera progressivement dans le Calvados et l’Orne (co-portage par le Collectifdépartemental de prévention du suicide de la Manche
et le CH de l’Estran), ainsi qu’en Seine-Maritime et dans l’Eure (co-portage par le centre hospitalier du Rouvray et le CHU de Rouen).
« VigilanS» fait actuellement l’objet d’une évaluation nationale. Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé,a annoncé le 26 janvier 2018 lors du 16èmecongrès de l’Encéphale son souhait de généraliser ce dispositif sur l’ensemble du territoire national dans les deux ans à venir.
À noter que l’Agence régionale de santé soutient également des actions de formation au repérage de
la crise suicidaire pour les professionnels et les associations d’écoute.
Pour plus d’informations
Retrouvez les structures en région et les liens utiles sur notre site internet
https://www.normandie.ars.sante.fr/prevention-du-suicide.


Contact presse ARS de Normandie
Sandrine Gautier T. 02 32 18 31 61 Port. 06 47 07 32 17
ars-normandie-communication@ars.sante.fr

source https://www.normandie.ars.sante.fr/system/files/2018-02/ARS%20de%20Normandie%20-%20communiqu%C3%A9%20de%20presse%20-%20pr%C3%A9vention%20du%20suicide%20priorit%C3%A9%20de%20sant%C3%A9%20publique%20en%20Normandie_VF.pdf


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En Normandie, un dispositif lancé en mars 2017 permet d’accompagner les patients après une tentative de suicide. (©Adobe Stock/Illustration)
La Normandie est la troisième région de France la plus touchée par les suicides. Pour remédier à ce terrible phénomène, un dispositif nommé VigilanS, piloté depuis Rouen (Seine-Maritime), est expérimenté dans la région.
La Normandie durement touchée par les suicides. La région est la troisième plus touchée en France par ce phénomène, derrière les Hauts-de-France et la Bretagne. En Normandie, on compte 19,3 décès par suicide pour 100 000 habitants (contre 15,3 à l’échelle nationale)*. La population la plus touchée est celle des hommes âgés, vivant seuls en zone rurale. En Seine-Maritime et dans l’Eure, on compte environ 370 décès par suicide chaque année et environ 4 500 tentatives. Dans l’Orne et le Calvados, le taux de décès par suicide est plus inquiétant : respectivement 26,4 et 20,5 pour 100 000 habitants. Mais c’est la Manche qui est la plus touchée avec un terrible chiffre de 27,7 morts par suicide pour 100 000 habitants.
*chiffres pour l’année 2012 de l’Insee

Un dispositif né à Lille

À Rouen, VigilanS est chapeauté par le psychiatre Gaël Fouldrin. Il explique à Normandie-actu la genèse du dispositif. « VigilanS est né à Lille en 2015 », relate-t-il. L’idée est partie d’un constat simple :
En général, après une tentative de suicide, les patients quittent l’hôpital dans les trois jours qui suivent. On s’est aperçu que seulement 10 % de ces personnes se rendent en consultation après. Le risque, sans suivi, est évidemment d’arriver à une nouvelle tentative.
Depuis plusieurs années, les psychiatres de Normandie tentent déjà de remédier à ce problème. « On s’est aperçu que lorsqu’on prend les rendez-vous directement pour les patients avant leur sortie de l’hôpital, on passe de 10 à 35 % de gens qui se rendent en consultation », note le Dr Fouldrin qui nuance tout de même : « C’est mieux mais pas encore suffisant. »

Accompagner les patients après une tentative de suicide

C’est là que VigilanS intervient. Le principe est simple, il s’agit d’accompagner les patients, « sans jamais imposer quoique ce soit », après leur sortie de l’hôpital. Ainsi, le dispositif mis en place dans les Hauts-de-France, puis en Bretagne et en Normandie, a pour vocation de prendre en charge le maximum de ces patients.
« À leur sortie de l’hôpital, on remplit un petit formulaire où on indique les démarches qu’ils doivent suivre. On leur fournit une carte avec un numéro vert qu’ils peuvent appeler à tout moment en cas de crise ou pour répondre à leur question », détaille le Dr Fouldrin. Mais l’équipe de VigilanS n’en reste pas là. « Avec l’accord du patient, on désigne également un médecin ou un référent médical qui est mis au courant de l’inclusion de la personne dans VigilanS. Ainsi, le professionnel de santé a lui aussi accès à une ligne téléphonique directe avec notre équipe pour assurer le suivi du patient. »

Des appels après la tentative

Mais ce n’est pas tout. Si le patient n’en est pas à sa première tentative de suicide, il est rappelé par un infirmier ou un médecin de VigilanS dix à 21 jours après sa sortie de l’hôpital. « Il s’agit de faire le point sur ses démarches de soin, de voir où il en est, de répondre à ses questions. En Normandie, sur dix appels, deux nous informent que le patient n’a pas fait le nécessaire », constate le Dr Fouldrin.
Parfois il arrive que le patient joint par téléphone soit en pleine crise suicidaire. Là, la cellule VigilanS est en lien avec le Samu et peut rapidement envoyer une équipe pour lui venir en aide. « Depuis mars 2017, ça nous est arrivé trente fois, dont cinq où nous avons fait intervenir le Samu », note le Dr Gaël Fouldrin.

Des cartes postales personnalisées

Dans d’autres cas, le patient ne répond jamais aux appels. « Cela représente environ un appel sur 10 », estime le psychiatre. Lorsque cela arrive, l’équipe de VigilanS envoie une carte postale par mois pendant quatre mois au patient. Et le résultat est là. Dans les bureaux de VigilanS, au CHU de Rouen, on peut voir afficher certaines des cartes reçues en réponse. « La plupart du temps, ils nous remercient, nous disent qu’ils vont bien, qu’ils n’ont plus d’idées noires », se réjouit le Dr Fouldrin. 166 cartes ont déjà été envoyées à des patients normands.

Un dispositif qui fait ses preuves

Pour l’heure, il est encore trop tôt pour établir un bilan global du dispositif en Normandie, d’autant qu’il reste encore des zones à couvrir. Mais dans les Hauts-de-France, il semble qu’il y ait déjà de bons résultats, comme l’explique le Dr Fouldrin :
Dans les zones de santé où plus de 45 % des patients sont pris en charge par VigilanS, ils ont constaté une baisse de 30 % du taux de récidive.
Un chiffre qui ne sera « probablement pas le même » en Normandie puisque, « rien que sur le secteur Rouen-Elbeuf, on doit prendre en charge au moins 90% des patients ».
En tout, ce sont déjà un peu moins de 600 personnes qui ont pu être incluses dans VigilanS en Normandie. Et ce n’est que le début. VigilanS s’est récemment étendu à l’hôpital de Dieppe et devrait, en septembre 2017, couvrir les zones d’Évreux et Vernon.
Le dispositif VigilanS est entièrement financé par l’Agence régionale de santé et emploie, à Rouen, une équipe de six personnes.

https://actu.fr/normandie/rouen_76540/pour-lutter-contre-tentatives-suicide-dispositif-est-experimente-normandie_11456063.html